L’oxygénothérapie Chapitre 6 Objectifs L’oxygénothérapie consiste à faire pénétrer de l’O2 dans l’arbre trachéo-bronchique pour rétablir ou maintenir un taux normal d’O2 dans le sang. C’est un enrichissement en O2 de l’air respiré par le patient. C’est donc un traitement appliqué en cas de troubles de la ventilation pulmonaire. Généralités L’oxygène peut être distribué de façon continue ou discontinue. Le débit se calcule en litre par minute ; il est prescrit et dépend de chaque patient. L’oxygène est un gaz desséchant pour les muqueuses respiratoires. Il est donc indispensable d’utiliser un flacon pour l’humidifier (= barboteur). L’oxygène est un gaz sous pression, qui peut exploser au contact d ‘une source de chaleur. Indications Tout état pathologique caractérisé par la baisse de la pression artérielle en O2 nécessite l’oxygénothérapie ; à savoir : - Les causes respiratoires (asthme, pneumopathie, bronchite chronique, emphysème). - Les causes circulatoires (choc, OAP, embolie pulmonaire). - Les anémies (déficit en hématie entraînant un déficit en O2). - Les causes centrales (intoxication). Matériel - Une prise murale, de couleur blanche (contrairement à la prise d vide qui est de couleur verte). Un manomètre détendeur, qui se branche sur la source d’O2 et qui indique la mesure de la pression en O2. Un humidificateur branché sur le manomètre, avec de l’eau. Un prolongateur reliant l’appareil d’oxygénation à la source. L’appareil d’oxygénation : o La sonde nasale : elle est introduite par une narine ; elle mesure une longueur égale à la distance entre l’aile du nez et le lobe de l’oreille. Il faut la fixer sur l’aile du nez, à l’aide d’un sparadrap. o Les lunettes sont plus confortables, mais moins efficaces. o Le masque est plus difficile à supporter, à cause de la sensation d’étouffement(il faut prévoir un relais par lunette lors des repas). Page 1 sur 3 o La cloche est préférée pour les enfants. L’appareil d’oxygénation peut également être branché sur une canule d’intubation ou de trachéotomie. Soins infirmiers La réalisation de ce soin allie efficacité, sécurité, confort et hygiène. L’infirmière doit : - Informer et rassurer le patient et la famille (il faut les prévenir de l’installation de l’oxygène). - Installer le patient confortablement, dans une position adaptée (position ½ assise +++). - Faire se moucher le patient ou l’aspirer. - Rester près du patient lors de la mise en route. - Vérifier le bon fonctionnement du système, et ce tous les jours (étanchéité, absence de coudure ou de clamp, débit, présence d’eau dans le nébuliseur, branchement correct, bonne installation des lunettes ou du masque). - Prévenir les escarres de l’aile du nez ou du dessus des oreilles. - Ajouter une rallonge lors des déplacements du patient (la retirer dès qu’elle n’est plus utile). - Evaluer l’efficacité du traitement : Régression des signes d’hypoxie et d’hypercapnie (disparition de la cyanose et des sueurs). Normalisation de la FR. Régression de la dyspnée. Normalisation des gaz du sang. - Observer le patient : FR, cyanose, polypnée, agitation, sueurs, céphalées, ressenti et verbalisation (sensation d’étouffement ou non), gestes de la vie courante, GDS (pour réajuster les ttt). - Changer tous les jours l’eau et la sonde à oxygène. - Jeter tout le matériel après usage (sauf le manomètre, qu’il faut nettoyer avec une lingette désinfectante à peine humide), en fonction du service et des budgets. - Eviter les dangers : Ne jamais utiliser de corps gras sur la peau ou sur le matériel à oxygène (risque de brûlure). Ne jamais lubrifier la sonde avec un corps gras, de la pommade ou de la vaseline. Interdire de fumer à proximité du matériel à oxygène (patient et famille), afin d’éviter les risques d’explosion. Risques de l’oxygénothérapie L’oxygène est un gaz médical qui présente : - Un risque de toxicité au niveau de la membrane alvéolaire quand il est utilisé pur (100%) et longtemps (plus de 48h). - Un risque de polypnée et de cyanose, en case de dose insuffisante. - Un risque d’atélectasie s’il est administré sans humidificateur. Page 2 sur 3 - Un risque de coma, en cas de surdosage. Un risque d’explosion ou d’accident corporel, en cas d’erreur de manipulation, de matériel défectueux ou de mauvais stockage. De plus, il ne faut jamais administrer plus de 2L/min à un insuffisant respiratoire, car il risque un arrêt respiratoire. Page 3 sur 3