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indiquaient une aggravation de la maladie sous-jacente. En
revanche, comme le montre la partie inférieure du tableau 2, la
bradycardie, l’hypotension et les étourdissements ont été
signalés plus fréquemment parmi les patients traités avec le
carvédilol. Ces effets indésirables surviennent habituellement
pendant la période d’ajustement de la dose du carvédilol et
étaient probablement le résultat des effets du blocage ß- et α-
adrénergique du carvédilol. Malgré les craintes au sujet de l’effet
inotrope négatif du blocage ß-adrénergique, le groupe carvédilol
n’a pas présenté une aggravation plus importante de
l’insuffisance cardiaque que le groupe placebo, que ce soit au
cours de la période initiale d’augmentation de la dose (p = 0,257)
que durant la phase de traitement d’entretien. En fait, le groupe
carvédilol a présenté moins fréquemment une aggravation de
l’insuffisance cardiaque que le groupe placebo (p < 0,0001).
Pendant toute la phase de traitement d’entretien, on a noté un
taux moins élevé d’arrêt permanent du médicament de l’étude
dans le groupe carvédilol que dans le groupe placebo. Au cours
des 12 premières semaines (environ pendant la période
d’augmentation de la dose), une majorité de patients (73 % dans
le groupe carvédilol et 85 % dans le groupe placebo) ont pu
atteindre la dose cible de 2,5 mg deux fois par jour. Durant la
phase de traitement d’entretien, cette dose complète a été
maintenue chez 65 % des patients traités avec le carvédilol et
chez 75 % des patients traités avec le placebo.
Discussion
Bien que COPERNICUS, la plus grande étude sur
l’utilisation des ß-bloquants chez les patients atteints
d’insuffisance cardiaque sévère, démontre clairement les
avantages considérables du carvédilol, il est néanmoins utile de
comparer les résultats de l’étude COPERNICUS avec les résultats
différents de l’étude BEST. Comme nous l’avons mentionné
antérieurement, l’étude BEST a recruté également un nombre
suffisant de patients atteints d’insuffisance cardiaque sévère
(taux de mortalité annualisé dans le groupe placebo de 16,6 %).
Le paramètre primaire de l’étude BEST était la mortalité totale.
Les paramètres secondaires était la mortalité cardiovasculaire,
l’hospitalisation, la mort ou la transplantation, la fraction
d’éjection, l’incidence des IM, la qualité de vie et la nécessité
d’un traitement concomitant. Les résultats préliminaires de
l’étude BEST indiquent que comparativement au placebo, le
bucindolol a réduit les taux plasmatiques de norépinéphrine et
a amélioré la fraction d’éjection au 3eet 12emois. Le bucindolol
a également réduit la mortalité cardiovasculaire de 14 %,
l’hospitalisation de 12 % et l’IM de 50 %. Cependant, la
mortalité toutes causes, la mort subite et la mort par défaillance
de la pompe cardiaque ainsi que la mortalité non cardio-
vasculaire n’ont pas été significativement réduits par le bucindolol.
Bien que les études BEST et COPERNICUS aient recruté des
patients atteints d’insuffisance cardiaque sévère, contrairement
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pour insuffisance cardiaque ont été significativement réduits.
Parmi les éléments des paramètres composés spécifiés à l’avance,
l’hospitalisation toutes causes, l’hospitalisation pour cause
cardiovasculaire et l’hospitalisation pour cause d’insuffisance
cardiaque ont été réduits de 20 %, 26 % et 33 %, p = 0,0012,
0,0056 et 0,0014, respectivement). En outre, le nombre total de
jours d’hospitalisation, le nombre d’hospitalisations et le nombre
de jours par hospitalisation ont été réduits de 24 %, 27 % et
31 %, p = 0,0005, 0,0017 et 0,015, respectivement. L’utilisation
de diurétiques intraveineux et de vasodilatateurs et d’agents
inotropes intraveineux a été réduite significativement de 25 % et
de 33 %, respectivement, de même que l’utilisation de tests tels
que l’échocardiographie. Dans l’évaluation globale des patients, le
pourcentage de patients signalant une amélioration clinique 2, 4
et 6 mois après la randomisation était supérieur chez les patients
traités avec le carvédilol, alors que le pourcentage de patients
signalant une aggravation clinique durant la même période était
supérieur dans le groupe placebo. Ces différences entre les
groupes d’étude étaient significatives pour tous les points
d’évaluation et ont également augmenté progressivement à
mesure que l’étude progressait.
Dans l’ensemble, l’incidence signalée des événements
indésirables était semblable dans les deux groupes (75,4 % vs
75,7 %, placebo comparativement au carvédilol, p = 0,86).
Toutefois, les patients traités avec le carvédilol étaient moins
susceptibles de signaler des effets indésirables graves (39 % vs
45,5 %, p = 0,002). Ces effets indésirables graves sont indiqués
dans la partie supérieure du tableau 2 et presque tous
Tableau 2 : Événements indésirables graves qui
étaient moins fréquents (p nominal < 0,05)
chez les patients traités avec le carvédilol
dans l’étude COPERNICUS
Placebo Carvédilol
Insuffisance cardiaque 33,6 % 28,1 %
Choc cardiogénique 1,7 % 0,4 %
Fibrillation auriculaire 4,3 % 2,2 %
Tachycardie supraventriculaire 1,0 % 0,2 %
Fibrillation ventriculaire 2,1 % 1,0 %
Mort subite 6,1 % 3,9 %
Tachycardie ventriculaire 3,9 % 1,6 %
Évènements indésirables graves qui étaient plus
fréquents (p nominal < 0,05) chez les patients traités
avec le carvédilol
Placebo Carvédilol
Bradycardie 3,2 % 11,8 %
Étourdissements 16,2 % 24,1 %
Hypotension 8,7 % 15,1 %