CRIR-AVS PACA Lettre d’information n°7
Mai 2014
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DANGEROSITE CRIMINOLOGIQUE
ET DANGEROSITE PSYCHIATRIQUE
Dr. Daniel GLEZER, expert psychiatre
Si psychiatres et juristes s’accordent sur la nécessaire évaluation de la « dangerosité », force
est de constater, l’absence de définition claire de ce concept, apprécié dès lors, de manière
différente par les uns et par les autres.
Ceci ne manque pas d’entretenir une certaine ambigüité au carrefour des deux disciplines et
plus particulièrement de l’expertise psychiatrique pénale, censée éclairer le juge sur « l’état
dangereux » du prévenu, de l’accusé ou du condamné.
- L’approche psychiatrique de la dangerosité : elle fait explicitement référence au
« danger » que fait encourir la nature des troubles mentaux dont le malade est atteint et qui
légitime, hors son consentement, son internement dans des établissements spécialisés, qu’il
s’agisse de secteurs psychiatriques traditionnels, et plus encore, des unités pour « malades
difficiles », destinées à accueillir des patients laissant entrevoir une toute particulière
dangerosité et nécessitant dès lors des protocoles thérapeutiques intensifs et un
accompagnement soignant étoffé et formé.
Cette dangerosité psychiatrique est clairement définie dans les termes de la Loi du 5 juillet
2011 puisqu’il y est fait référence { l’état psychique susceptible de créer « un trouble de
l’ordre public et/ou de la sureté des personnes ».
Dans le domaine plus large de la criminologie, qui recouvre, dans l’étude du trouble du
comportement infractionnel, les diverses disciplines que sont certes la psychiatrie mais
également la sociologie, la psychologie, l’ethnologie, la victimologie et d’autres encore,
« l’état dangereux » se définit comme « la très grande probabilité » qu’un individu commette
« un délit » et donc «qu’il récidive », { l’issue de l’infraction actuelle.
En l’absence de dérangement mental manifeste signant la dangerosité psychiatrique plus
haut définie, les potentialités criminogènes ont été décrites dans les différentes disciplines
qui composent la criminologie, ce qui complexifie le diagnostic de « l’état dangereux
criminologique », notamment, par le seul psychiatre, fût-il expert.
Si l’évaluation de la dangerosité psychiatrique repose sur les potentialités reconnues dans
les maladies mentales concernées (et notamment dans les psychoses), celle de la
dangerosité criminologique reste { l’évidence, plus difficile { apprécier : classiquement, elle
invite à une synthèse entre :
La gravité des faits : en se défiant, bien sur, de leur résonnance émotionnelle,
Le profil de personnalité : avec, notamment, les potentialités criminogènes de
certaines personnalités pathologiques (dissociale, abandonnique, perverse,
paranoïaque etc.…).
Cette évaluation peut s’enrichir de l’aide éventuelle de tests psychologiques, et on a
ainsi décrit l’apport substantiel de test { la frustration de Rosenzweig, des tests de
HARE, H.C.R.20, (recherche des traits de personnalités dissociales cliniquement peu