Légende. LVIDd : diamètre interne ventriculaire
gauche télédiastolique, LVPWd : paroi ventri-
culaire gauche télédiastolique, IVSd : septum
interventriculaire télédiastolique, LA : diamètre
interne atriale gauche, LA/Ao : rapport atrium
gauche sur racine aortique (mesuré à la fois
par échographie en mode M et en 2-D), FS:
fraction de raccourcissement.
Table 1: Paramètres échocardiographiques
Parametres Visite initiale Suivi Valeurs usuelles
LVIDd (cm) 1,57 1,42 1,2–1,8
LVPWd (cm) 0,43 0,81 <0,6
IVSd (cm) 0,69 0,87 <0,7
LA (cm) 1,24 2,8 0,8–1,3
LA/Ao en mode M 1,52 3,7 <1,79
LA/Ao en 2-D 1,4 3,8 <1,4
FS (%) 49 57 45–55
Vélocité du flux
transaortique (m/s) 1,2 4.7 <2,0
Vélocité du flux
transpulmonaire (m/s) 1,0 1,0 <2,0
Figure 1. Coupe grand axe
en 2-D réalisée lors de la vi-
site initiale. L’échocardiogra-
phie montre que la taille de
l’atrium gauche, les dimen-
sions internes du ventricule et
l'épaisseur de la paroi du ven-
tricule gauche sont normales.
Légende : LA : atrium gauche,
LV : ventricule gauche, Ao :
aorte
Figure 2. Radiographie thora-
cique en vue de profil réalisée
lors de la visite initiale. Le cli-
ché montre une silhouette car-
diaque normale et aucun signe
de congestion pulmonaire.
Figure 3. Coupe grand axe
en 2-D réalisée lors de la vi-
site de suivi. L’échocardiogra-
phie montre une dilatation de
l’atrium gauche et une grave
hypertrophie concentrique qui
entraîne une diminution de la
lumière du ventricule gauche.
Légende : LA : atrium gauche,
LV : ventricule gauche, Ao :
aorte
Figure 4. Radiographie thora-
cique en vue de profil réalisée
lors de la visite de suivi. Le cli-
ché montre une cardiomégalie
modérée et une légère conges-
tion veineuse.
Évaluation
Cardiomyopathie hypertrophique obstructive avec congestion
veineuse et léger épanchement péricardique (ICC imminente).
La fréquence respiratoire de Gus a augmenté à son domicile
cette nuit là. Cette observation a mené au diagnostic d'ICC.
Schéma thérapeutique
Le traitement approprié a été mis en place immédiatement.
Gus a reçu du furosémide pour soulager la détresse res-
piratoire. Une fois stabilisé, on lui a administré de l’aténolol,
un bêta-bloquant, en vue d’améliorer l’obstruction dynamique
de la chambre de chasse du ventricule gauche. Le dosage a
été établi de manière à obtenir une fréquence cardiaque au
repos de 160 à 170 battements par minute. Du clopidogrel
a également été administré pour prévenir une éventuelle
thrombo-embolie.
Évolution de l’état de l’animal
Gus a eu la chance que sa cardiomyopathie soit diagnostiquée
avant l’apparition des signes cliniques d’ICC ou de thrombo-
embolie aortique. Connaissant sa pathologie, son propriétaire a
contacté le vétérinaire dès que sa respiration est devenue difficile.
Le diagnostic précoce et la mise en place rapide du traitement
ont évité à Gus l'hospitalisation et la mise sous oxygène. Huit
mois après le diagnostic, Gus continuait à bien se porter en
étant sous aténolol (12,5 mg deux fois par jour), clopidogrel (un
quart d’un comprimé de 75 mg une fois par jour) et furosémide
(un quart d’un comprimé de 12,5 mg une fois par jour). Le cas
de Gus souligne l’intérêt de tester les chats apparemment en
bonne santé pour une cardiomyopathie et met en évidence
le risque de progression des cardiomyopathies félines
même chez les patients présentant une échocardiographie
normale. Le diagnostic précoce peut permettre d’éviter d'avoir
recours à des procédures à haut risque pour le patient (par
exemple anesthésie lors d’une intervention facultative), aider
à éduquer le client en ce qui concerne les signes cliniques
pouvant survenir et révéler une urgence. Cela peut également
permettre de faciliter l’instauration d’un traitement spécifique
qui peut retarder la progression de l’affection cardiaque dont
l’animal souffre.
Sonya G. Gordon, DVM, DVSc, Dipl. ACVIM (CA)