Si le taux d’érythrocytes perdus ou dégradés est supérieur au
taux d’érythropoïèse ayant lieu dans la moelle osseuse, une
anémie va alors se développer. Par contre, si ces taux sont
identiques ou si le nombre d’érythrocytes formés dépasse le
nombre d’érythrocytes dégradés ou perdus, aucune anémie ne
sera décelée. Les maladies responsables d’une érythrocytose
primitive (ou polyglobulie vraie) peuvent également engendrer
une réticulocytose. La valeur de la numération érythrocytaire et/
ou de l’hématocrite peuvent se situer à la limite supérieure de
l’intervalle de référence et même au-dessus chez certains patient.
Lors de polycythémie manifeste, ces valeurs dépassent en
général l’intervalle de référence.
■ Saignements
Les pertes sanguines ont souvent pour origine : un traumatisme,
un ulcère gastro-intestinal, une thrombocytopénie, une coagulo-
pathie, une thrombopathie, une néoplasie ou une infestation
parasitaire. Si l’animal est anémié, l’identification de la cause des
saignements ne s’accompagne en général d’aucune difficulté
diagnostique. Toutefois, les hémorragies de faible ampleur, en
particulier au niveau du tube digestif et, plus rarement, de l’appareil
urinaire peuvent ne pas être détectées. Si elles n’entraînent pas
d’épuisement des réserves tissulaires en fer, la numération réticu-
locytaire peut apparaître potentiellement élevée avec un hémato-
crite restant dans l’intervalle de référence. Dans ce cas, avant que
l’anémie ne se développe, il est possible d’observer une réticulo-
cytose ainsi que certaines anomalies de la morphologie des
érythrocytes telles la microcytose ou l’hypochromatophilie.
■ Troubles de l’hémolyse (anémies hémolytiques)
La destruction des hématies par hémolyse peut être secondaire
à des maladies à médiation immune, des lésions mécaniques ou
oxydatives des érythrocytes ou des troubles métaboliques, qui
s’accompagnent d’une plus grande fragilité des globules rouges.
Ces anémies hémolytiques peuvent également être engendrées
par des infections, y compris des maladies vectorielles, ainsi
que par des maladies héréditaires qui entraînent une diminution
de la durée de vie des érythrocytes, et enfin par diverses autres
maladies.
Beaucoup de ces pathologies s’accompagnent d’anomalies
morphologiques des hématies qu’il est possible d'observer à
l’examen microscopique d’un frottis sanguin, comme par exem-
ple : des sphérocytes lors de maladies à médiation immune,
des corps de Heinz lors de lésions oxydatives, des schizocytes
secondaires à un processus micro-angiopathique, y compris une
dirofilariose ou un hémangiosarcome, des acanthocytes lors de
pathologie hépatique ou splénique etc. Il est également possible
de mettre en évidence à l’examen d’un frottis sanguin des élé-
ments cellu-laires intra-érythrocytaires tels que des Babesia ou
des mycoplasmes.
■ Érythrocytose primitive (polyglobulie vraie)
Une origine endocrinienne doit être recherchée en présence
d'une réticulocytose associée à une numération érythrocytaire
et/ou un hématocrite situés à la limite supérieure (ou légèrement
au-dessus) de l'intervalle de référence. Dans ce cas, il faudra
envisager une hyperthyroïdie, une acromégalie ou un hypercor-
ticisme. La présence d’androgènes peut également stimuler
l’érythropoïèse. Ainsi, tout dysfonctionnement s’accompagnant
d’une hypersécrétion d’androgènes peut potentiellement
provoquer une érythrocytose primitive et une réticulocytose.
En présence d'une réticulocytose associée à une élévation
significative de la numération érythrocytaire et de l’hématocrite,
il faut commencer par envisager les causes secondaires de
polycythémie (polyglobulie). Il n’est pas rare que la polycythémie
soit la conséquence d’une hypoxie systémique. Elle peut égale-
ment s’observer en présence d’un shunt gauche-droite,
de pneumopathies, d’obstructions des voies aériennes supérieu-
res ou à la suite d’un séjour en très haute altitude. Plus rarement,
la polycythémie peut être secondaire à une néphropathie, qu’elle
soit d'origine vasculaire ou tumorale, ou à d’autres tumeurs pro-
ductrices d’érythropoïétine. L’élimination des causes secondaires
de polycythémie permet d’établir le diagnostic de polycythémie
primitive. Dans ce cas, le diagnostic le plus probable est celui
de polycythémie vraie (polycythemia vera).
Conseils lors de l'interprétation des résultats
Chez le chien, une numération réticulocytaire >110 000/μl de
sang est le reflet d’une réponse médullaire correcte à une de-
mande en besoins périphériques augmentés. Selon le degré de
l’anémie, une numération des réticulocytes inférieure à 110 000/μl
peut signifier une régénération insuffisante de la moelle osseuse.
Il peut s’avérer intéressant de réaliser à intervalles réguliers une
NFS et de vérifier le nombre de réticulocytes pour apprécier
l’évolution de la réponse médullaire dans le temps.
Chez un chien non anémié, une numération réticulocytaire supé-
rieure à 110 000/μl peut être considérée soit comme une réaction
physiologique transitoire soit comme une réponse médullaire due
à une augmentation des besoins périphériques. Mais lorsque la
numération réticulocytaire persiste au-dessus de 110 000/μl,
ceci peut indiquer une perte sanguine occulte, une anémie
hémolytique sous-jacente ou encore une maladie responsable
d’une érythrocytose primitive. De ce fait, l’étiologie exacte du
résultat peut être confirmée en partie grâce à un suivi approprié
du patient, notamment au moyen de NFS comprenant une
numération réticulocytaire.
Chez le chat, l’obtention d’une numération en réticulocytes supé-
rieure à 50 000/μl est le reflet d’une réponse médullaire correcte
à une demande en besoins périphériques augmentés. Selon le
degré de l’anémie, une numération réticulocytaire inférieure à
50 000/μl peut signifier une régénération inadaptée de la moelle
osseuse. Il peut s’avérer intéressant de réaliser à intervalles
réguliers une NFS et de vérifier le nombre de réticulocytes pour
apprécier l’évolution de la réponse médullaire dans le temps.
Chez le chat non anémié, une numération réticulocytaire supé-
rieure à 50 000/μl peut être considérée soit comme une réaction
physiologique transitoire soit comme une réponse médullaire due
à une augmentation des besoins périphériques. Mais lorsque la
numération réticulocytaire persiste au-dessus de 50 000/μl, ceci
peut indiquer une perte sanguine occulte, une anémie hémoly-
tique sous-jacente ou encore une maladie responsable d’une
érythrocytose primitive. De ce fait, l’étiologie exacte du résultat
peut être confirmée en partie grâce à un suivi approprié du pa-
tient, notamment au moyen de NFS comprenant une numération
réticulocytaire.