Annexe B: Imagerie TEP
Dans le processus d’annihilation, l’énergie provient presque exclusivement des masses de
l’électron et du positon, ceux-ci étant quasiment au repos lors de l’interaction.
B.2.3 Détection en coïncidence
Environ 40% des photons de 511 keV s’échappent du corps sans avoir interagi et sont
détectés par des détecteurs situés autour du patient. Pour recueillir le maximum de paires de
photons gamma, la caméra TEP est formée de plusieurs couronnes de blocs détecteurs (Figure
B-2 (b)). Ces couronnes délimitent un cylindre de détection sur un champ de vue d'une
quinzaine de centimètres. Les blocs détecteurs sont constitués de cristaux scintillateurs ayant
la capacité d'émettre un photon γ secondaire lors de l'absorption d'un photon gamma de 511
keV. Ce photon secondaire est peu énergétique et est dans le domaine du visible. Ce faible
signal lumineux est amplifié par photomultiplication et converti en signal électrique et peut
alors être traité de manière électronique. Si un photon γ est également détecté sur un autre
cristal dans un intervalle de temps de quelques nanosecondes (appelé fenêtre de coïncidence),
la caméra considère ces deux signaux comme étant la conséquence d'une annihilation d'un
positon et d'un électron. La détection de ces deux photons gamma est appelée coïncidence.
Les deux photons gamma ont donc parcouru une droite et ont fini leur course sur les cristaux
scintillateurs. Le segment de droite reliant deux cristaux scintillateurs en vis-à-vis est appelé
ligne de réponse. Le comptage des coïncidences permet de connaître l’intégrale de
radioactivité présente sur la ligne de réponse considérée.
B.2.4 Projections
L’acquisition TEP consiste à compter le nombre de fois où chaque paire de détecteurs
est atteint en coïncidence. Pour un anneau de n cristaux, il y a n²/2 façon d’apparier les
détecteurs, ce qui donne un ordre d’idée de la masse considérable d’information recueillie. La
collecte de tous ces événements sur les lignes de réponses liant les milliers de cristaux du
système de détection de la caméra TEP (18 432 cristaux pour une caméra ECAT HR+)
constitue l'information brute que l'on enregistre dans des fichiers appelé sinogrammes. Un
sinogramme est une matrice dont la ième ligne correspond au ième angle d'acquisition, les pixels
de cette ligne contenant le nombre de coïncidences de chaque ligne de réponse en 2D,
perpendiculaire à cette direction. Toute l'information peut être représentée par un sinogramme
sur 180°.
La connaissance des désintégrations sur chaque ligne de réponse revient à connaître
les projections de l'image selon un grand nombre d’orientations. De ces projections, on peut
reconstruire l'image de la distribution spatiale de la radioactivité qui a été mesurée. On passe
donc, à l'aide d'algorithmes de reconstruction (par exemple de rétroprojection filtrée), des
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