Précis d’Anesthésie Cardiaque 2011 – 26 Echocardiographie transoesophagienne 2ème partie 3
axe/long-axe > 0.6) ; ces phénomènes modifient le stress de paroi, donc le travail
ventriculaire.
Les approximations géométriques utilisées pour le calcul de la FE, comme la formule de
Teichholz, ne sont plus valides lorsque la forme du VG est modifiée par la dilatation ou
l’hypertrophie concentrique.
La règle de Simpson est la seule technique valable si l’on veut mesurer la FE, parce que la
forme remaniée du VG ne permet pas d’extrapolations géométriques (voir Chapitre 25,
Indices éjectionnels).
Dans ces circonstances, la performance ventriculaire est mieux évaluée par l’épaisseur et la taille du
ventricule (diamètre D et surface S en court-axe) [9].
Degré d’hypertrophie du myocarde ; épaisseur normale du VG : 0.6 - 1.2 cm.
En cas d’insuffisance valvulaire : dimension télésystolique ; Dts normal maximal du VG : 4
cm ou 2.5 cm/m2 ; Sts maximale en court-axe : 6.5 cm2/m2.
En cas de sténose valvulaire : dimension télédiastolique ; Dtd normal maximal du VG : 6 cm
ou 4 cm/m2 ; Std maximale en court-axe : 12 cm2/m2.
Les indices isovolumétriques comme la pente ascentionnelle d’une insuffisance mitrale ou l’indice de
Tei (voir Chapitre 25, Indices isovolumétriques) ont l’avantage d’être indépendants de la postcharge
et de la géométrie ventriculaire, puisqu’ils sont mesurés avant l’ouverture de la valve aortique ou de la
valve pulmonaire. Ils conservent leur pertinence lors de valvulopathie [2].
Précharge et compliance
L’augmentation de la précharge venriculaire améliore la performance systolique en suivant la courbe
de Frank-Starling (Figure 26.1A). La courbe s’infléchit à partir d’une certaine valeur de remplissage,
au-delà de laquelle la performance systolique n’augmente plus. La partie redescendante de la courbe
n’est visible que chez les patients en insuffisance systolique, et correspond à la dilatation excessive du
VG. Lorsque la fonction ventriculaire est normale, un bascule du septum interventriculaire secondaire
à la distension du ventricule droit (effet Bernheim) à cause de la surcharge de volume circulant
pulmonaire est responsable d’une diminution du remplissage effectif du VG et explique l’apparente
baisse de fonction systolique à très haut remplissage (Figure 26.2) [58].
La compliance exprime la relation pression/volume d’une cavité. La courbe de compliance des
ventricules est presque horizontale à bas volume : les variations de remplissage ne se traduisent que
par des variations de pression négligeables. A haut volume, par contre, les variations de volume se
traduisent par des variations de pression importantes. Une diminution de compliance est typique de la
dysfonction diastolique : la courbe est déplacée vers la gauche et vers le haut (Figure 26.1B).
La superposition des courbes de compliance et de Frank-Starling montre que la précharge modifie
significativement la performance systolique lorsque le volume ventriculaire est faible (partie gauche
verticale de la courbe de Starling), ce qui se traduit par une variation significative de la pression
artérielle avec la ventilation mécanique, typique de l’hypovolémie. A remplissage élevé, par contre,
les variations de précharge n’influencent plus l’éjection systolique, mais la courbe de compliance est
très redressée : les variations de volume (Vtd) se traduisent par de fortes variations de pression
diastolique (PVC et PAPO). Le mode de surveillance est donc différent selon le degré de remplissage :
En hypovolémie, les variations ventilatoires de l’éjection systolique (ΔPAsystolique) et du
septum interauriculaire (ETO) sont les meilleurs indices ;
En hypervolémie, les variations de la pression de remplissage (PVC, PAPO) sont très fiables.
Les valvulopathies induisent des altérations hypertrophiques (sténoses) ou dilatatrices (insuffisances)
et modifient la relation de la fonction ventriculaire et de la précharge de deux manières.