Les grandes places financières internationales

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Les grandes places financières internationales
Introduction : Aux origines des bourses de valeurs
I) Connaître les grandes places financières
1 Les grandes places financières
2 Les indices boursiers
3 Les différents produits boursiers
II) L’utilité des places financières
1 Les différents moyens de financement des
entreprises
2 Valeur boursière et valeur réelle
3 Le cas particulier des marchés de matières 1°
Conclusion : La bourse : un bon baromètre ?
Introduction : Aux origines des bourses de valeurs
Les bourses de valeurs sont nées à partir du XIV° siècle d’une double
volonté :
- celle des entreprises qui souhaitaient trouver des moyens de
financement en dehors des circuits bancaires traditionnels.
- celle des détenteurs de lettres de change (c’est-à-dire de créances
sur des entreprises) qui souhaitaient pouvoir les échanger en un lieu.
Cet échange se ferait sous forme d’achats ou de ventes de ces créances, ce
qui en ferait modifier le prix initial.
Historiquement, on doit à un négociant hollandais habitant Bruges, Van
der Burze de prendre l’habitude de réunir à partir de 1453 dans son hôtel
particulier les marchands souhaitant négocier ces lettres de change.
Telle est l’origine du mot « bourse » qui remplissait donc dés son origine les
fonctions que nous lui connaissons aujourd’hui.
La 1° bourse spécialisée dans le change monétaire sera créée à Anvers en
1531, puis viendront les bourses de Lyon vers 1540 et de Londres en 1566.
Il faudra attendre 1714 pour que l’on assiste à la création de la 1° cote des
actions à Londres.
Paris sera beaucoup plus en retard : la bourse de Paris voit le jour en 1724,
mais elle est dans un 1° temps interdite par la révolution en 1795 et ne
reprendra vraiment ses activités qu’avec l’arrivée de Napoléon. Elle
s’installera au Palais Brongniart en 1826 (seulement 26 titres cotés).
La bourse de New-York, le New-York Stock Exchange (NYSE) est créée
en 1792 (mais ne portera ce nom qu’à partir de 1863).
A partir des années 1980, un changement significatif va intervenir : les
places financières vont supplanter les banques dans le financement des
entreprises.
Il y aurait aujourd’hui à peu près 300 millions d’actionnaires dans le monde,
dont 6 millions en France.
I) Connaître les grandes places financières
1 Les grandes places financières (doc 1 et doc 2)
Si historiquement les premières grandes places financières furent
européennes et la plus grande américaine, on assiste depuis quelques années
à de nombreux changements, 4 principalement :
- le développement des « petites » entreprises de technologie a
conduit à la création en 1971 du NASDAQ (National Association of
Sécurities Dealers Automated Quotation) dont la capitalisation boursière
est pratiquement égale à celle d’Euronext qui regroupe pourtant les bourses
de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne et Porto
- la fusion d’un certain nombre de places financières : ainsi,
Euronext (créée en 2000) a fusionné en 2007 avec le NYSE pour ne plus
former qu’une seule société (presque 20 000 milliards $ de capitalisation
boursière). Cette fusion a succédé aux mariages ratés d’Euronext avec la
bourse allemande et avec la bourse anglaise.
- la privatisation de la plupart des grandes places financières :
longtemps propriétés des pouvoirs publics, la plupart des « bourses » sont
aujourd’hui des sociétés de droit privé qui se font la vie dure pour attirer de
nouvelles entreprises qui veulent se faire coter.
Ainsi la société Euronext a vu le jour le 22 Septembre 2000, elle détient à
100% Euronext Paris… et elle est elle-même cotée : par exemple, la BNP
Paribas en détient à peu près 4%.
Le NASDAQ est une société de droit privé depuis 2001 et elle est cotée
depuis 2002.
Quand à la bourse de New-York, le NYSE, c’était depuis 1971 une société
à but non lucratif, mais elle est devenue une société privée en 2005.
- la montée des pays émergents : aujourd’hui, les places financières
chinoises dépassent largement la capitalisation d’Euronext (presque 7800
milliards $), et si on ajoute toutes les places financières des pays émergents,
on obtient 13 474 milliards $, soit presque autant que la seule bourse de
New-York.
Les places financières « exotiques » ne jouent donc plus du tout un rôle
marginal dans la capitalisation boursière mondiale (presque le quart !), et il
est devenu capital pour les grandes entreprises d’être cotées sur ces places.
Capitalisation boursière des principales places financières mondiales fin 2007 en
milliards de $ (total : 56814,2) et en % du total
Autres pays
émergents; 2197,9;
4%
Euronext; 4222,7;
Bourses indiennes;
7%
3479,2; 6%
London SE; 3851,7;
Bourses chinoises
7%
(+ Taïwan); 7796,9;
Deutsche Börse;
14%
2105,2; 4%
Autres bourses
Autres bourses
européennes;
occidentales;
5385,9; 10%
3484,9; 6%
Tokyo; 4330,9; 8%
NASDAQ; 4013,7;
7%
NYSE; 15650,8; 27%
2 Les indices boursiers
Pour connaître les « performances » des places financières, on utilise les
fameux indices boursiers, véritables baromètres de la bourse.
Dans chaque indice, il y a un certain nombre d’entreprises cotées, en
général les plus grandes de la place financière : 40 pour le CAC (Cotation
assistée en continu) 40 (crée le 31/12/1987), 30 pour le plus vieil indice : le
Dow-Jones (crée en 1884 par deux journalistes : Charles Dow et Edward
Jones), 100 pour l’indice de Londres : le Footsie, 80 pour l’Euro Stoxx …
Dans chaque indice (sauf le Dow-Jones où on ne tient compte que de la
valeur de l’action), on tient compte du poids différent des capitalisations
des actions qui le composent : ainsi (doc 3), les variations du cours du
groupe pétrolier Total pèsent pour 16% dans les variations du CAC.
Le poids des sociétés varie en fonction de la valorisation de ses actions : si
les actions de Total se valorisent alors que les autres se dévalorisent, son
poids dans le CAC augmente : c’est ce que l’on appelle la pondération
flottante.
Les indices sont souvent utilisés de façon abusive : ainsi le 14/01/09 le
CAC 40 a perdu 4,56% et on a traduit en disant que la bourse de Paris avait
reculé de 4,56%.
En réalité ce n’est que la moyenne pondérée des 40 plus grosses sociétés
qui a reculé de 4,56% (certaines sociétés du CAC 40 ont au contraire vu
leur cote progresser : exemple de Sanofi avec + 2,03%).
Néanmoins, les indices boursiers suivent assez fidèlement les aléas
financiers (doc 4 et 5) : on voit par exemple très nettement se constituer la
« bulle internet » de 1996 à 2000 (l’indice du CAC est x par 3 et atteint son
maximum historique le 4 Septembre 2000 : 6922,33 points), cette bulle
exploser au cours de l’automne 2000 (- 65,3% jusqu’au 12 mars 2003 :
2401,15), la « bulle financière » actuelle se constituer (le CAC atteint son
record récent le 1° Juin 2007 : 6168,15), puis elle aussi éclater : le CAC se
retrouve autour des 3000 points, et depuis le 1° Janvier 2008 il a perdu
43,5% de sa valeur.
Pour New-York, la pire journée fut le 19 Octobre 1987 : - 22,6% !!
08
20
06
20
04
20
02
20
00
20
98
19
96
19
94
19
92
19
90
19
88
6000
5500
5000
4500
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
19
Points
valeur du CAC 40 en points au 31/12 de chaque
année
3 Les différents produits boursiers
La bourse n’est pas à priori un lieu de spéculation pure, mais un lieu où les
entreprises viennent chercher du financement et où les personnes en
capacité de financement viennent leur en proposer.
Les produits spéculatifs (produits dérivés) et les spéculateurs (Hedge funds)
ne sont donc pas comptabilisés dans la capitalisation boursière, et ils ne
font pas partie des grandes places financières.
Ceci pose d’ailleurs un problème : comme ils ne font pas partie de ces
places financières, ils ne sont pas soumis aux règles de fonctionnement de
ces places, ce qui rend relativement inopérant les « avertissements » (quand
il y en a) des « gendarmes boursiers » , Securities and Exchange
Commission (SEC) aux États-unis et Autorité des Marchés Financiers
(AMF) en France.
Sur les marchés boursiers traditionnels, on peut acheter ou vendre (doc6) :
* Des actions, c’est-à-dire des titres de propriété sur une entreprise ouvrant
droit au partage du bénéfice (dividendes) et à la prise de décision.
Les opérations d’achat ou de vente d’actions représente l’activité boursière
la plus fréquente : à Paris, cela représente 43% du marché boursier.
Quand on veut acheter ou vendre une action, on a le choix entre deux
grandes possibilités :
• Passer un ordre « stop » : vous fixez alors un prix maximum (achat) ou
minimum (vente) pour l’opération
• Passer un ordre « au mieux » : on fixe une fourchette assez large de prix,
et on laisse le courtier (celui qui va exécuter l’opération) faire au mieux.
Il faut surtout se rappeler que ce n’est pas parce qu’on passe un ordre qu’il
sera automatiquement exécuté : un ordre de vente par exemple n’est
exécuté que s’il y a un acheteur à ce prix.
Globalement, l’acquisition d’actions doit correspondre à quelques idées
simples :
- il vaut mieux les acheter quand tout va mal, parce qu’elles sont
moins chères (à condition de prévoir un placement de long terme)
- il ne faut pas hésiter à les vendre quand on estime que leur cours a
suffisamment monté (« les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel »)
- l’acquisition d’actions, si on ne veut pas prendre de risques
excessifs doit se concevoir comme un placement à long terme et non pas
comme une spéculation.
** On peut également acquérir des obligations, y compris des obligations
assimilables du Trésor (OAT) c’est-à-dire des bons du Trésor (20% du
marché boursier à Paris)
Une obligation correspond à un prêt effectué à une entreprise, dont le taux
d’intérêt peut-être fixe ou variable. Une obligation n’ouvre droit ni aux
dividendes ni à la prise de décision.
Une obligation est un placement sans risque (sauf si on désire acquérir les
fameuses « Junk Bonds », les obligations pourries), mais dont la
rémunération est en général assez proche de celle des comptes épargne,
d’où la « nécessité » de maintenir les taux des Livrets d’épargne à un niveau
« raisonnable » (2,5% à partir du 1° Février).
*** On peut enfin acquérir des parts de SICAV ou de FCP, ce que l’on
appelle les OPCVM. Les placements en OPCVM représentent 37% du total
des placements.
Jusqu’à une date récente, les OPCVM présentaient un triple avantage :
- elles étaient considérées comme sans risque véritable (surtout les
OPCVM monétaires qui placent en obligations)
- elles constituaient un placement facile qui dispensait les
épargnants d’un trop gros effort de réflexion
- elles constituaient une initiation intéressante aux premiers pas
boursiers
Mais depuis l’affaire Madoff elles sont devenus plus suspectes : un certain
nombre d’OPCVM sont devenues des « fonds de fonds » : c’est-à-dire
qu’elles collectent (discrètement) des fonds pour les placer dans des fonds
plus spéculatifs, sans que le client initial soit vraiment au courant.
On trouve là la contradiction essentielle des produits boursiers : que vaut-il
mieux faire ?
- placer par soi même son épargne, ce qui suppose un minimum de
prise de risques et de connaissances ?
- confier cette épargne à des fonds (OPCVM, banques…) qui
pensent à notre place, qui prennent assez peu de risques, mais dont on peut
toujours douter de la destination finale des fonds engagés ?
II) L’utilité des places financières
En ce moment, il faut le reconnaître, les places financières n’ont pas bonne
réputation.
Il faut pourtant leur reconnaître un rôle essentiel dans le financement des
entreprises.
C’est peut-être justement parce qu’elles ont perdu un peu de vue ce rôle que
l’on a assisté aux dérives que nous connaissons.
Les principaux produits boursiers en 2007 sur la place de
Paris, en milliards d'€ et en % du total (4012,8 milliards d'€)
Autres
OPCVM;
1025,2; 26%
Actions ; 1746;
43%
OPCVM
monétaires;
425,6; 11%
Obligations;
816; 20%
1 Les différents moyens de financement des entreprises
Les entreprises ont toujours besoin de trouver des sources de financement
En 2008, le total du besoin de financement des sociétés non financières
représentait pratiquement 474 milliards d’€
- pour investir
- pour des raisons de trésorerie (décalage temporel entre le moment
où elles sont payées et le moment où elles doivent payer les salaires et régler
les fournisseurs)
- pour des motifs variés : besoin d’acheter plus rapidement des
matières 1°, opportunités à saisir…
Pour trouver ces fonds, les entreprises disposent en gros de trois
possibilités :
- soit elles s’autofinancent, c’est-à-dire qu’elles financent par elles
mêmes, ce qui suppose bien entendu qu’elles en aient les moyens. La
recherche de l’autofinancement peut également nuire au niveau salarial.
En moyenne l’autofinancement représente 60% du besoin de financement
des sociétés, mais cette part est en baisse : 87% en 2003
- l’entreprise peut également faire appel à un financement externe
par l’intermédiaire des banques (d’où le nom de financement intermédié),
par des emprunts.
L’encours total des emprunts bancaires des sociétés représente
pratiquement 783 milliards d’€ en 2008 (doc 7).C’est le système qui était le
plus courant jusqu’aux aux années 1980, mais il tend aujourd’hui à décliner.
Ceci s’explique principalement pour deux raisons :
•Le coût du crédit et les intérêts qu’il faut rembourser
•Le refus parfois des banques d’avancer les fonds, les justificatifs à
apporter, les garanties…
- les entreprises font donc de plus en plus souvent à un financement
de marché direct (donc désintermédié) : il a représenté en 2007 213,7
milliards d’€ (doc8).
Après avoir longtemps dominé ce financement de marché, le financement
par actions est aujourd’hui rattrapé par le financement par obligations, ce
qui évite de faire rentrer trop d’actionnaires nouveaux dans le capital : on
appelle cela « verrouiller le capital ».
On constate (doc 9) que la part du financement de marché n’a cessé de
progresser depuis les années 1980 : il représentait 30% du financement en
1980 (8,8 milliards d’€) et il représente aujourd’hui 75% des sources de
nouveau financement des sociétés (213,7 milliards d’€).
Ce mode de financement semble présenter de nombreux avantages :
- il est plus souple et plus rapide : pas d’intermédiaires bancaires
donc pas de risques de refus. Il suffit de s’adresser aux marchés.
- dans le cas du financement par émission d’actions, il n’y a pas
d’endettement, mais augmentation du capital, ce qui allège les frais.
- dans le cas du financement par obligations il y a des prêteurs, mais
ils sont dispersés et anonymes, à la différence des banques.
Evolution des crédits bancaires aux sociétés
non financières en milliards d'€
800
750
700
650
600
550
500
450
400
350
300
250
200
150
100
782,9
712,6
541,5
516,7
2003
2004
579,6
2005
630,5
2006
2007
Crédits d'investissem ents
Crédits de trésorerie
Autres objets
Total
2008
Evolution du financement de marché des sociétés non financières
en France en milliards d'€
250
213,7
200
150,7
150
100
50
49,4
8,8
0
1980
1990
Emission d'actions
Total financement de marché
2000
2007
Emission nette d'obligations
Part des différentes formes de financement des sociétés en
France en % et en milliards d'€
100%
42,9
80%
60%
53,5
20,3
40%
20%
70,3
150,7
213,7
49,4
8,8
0%
1980
1990
Financement de marché
2000
Financement par crédit
2007
2 Valeur boursière et valeur réelle
Si les sociétés se financent de plus en plus par les marchés financiers, il
serait alors logique que la valeur de la capitalisation boursière (nombre
d’actions émises x cours de chaque action) reflète la valeur réelle de
l’entreprise en question.
Mais ceci pose le gros problème de ce que vaut vraiment une entreprise; Il
faut en effet tenir compte :
- des actifs « réels » : bâtiments, terrains, machines, stocks,
brevets…
- des actifs financiers : fonds propres, parts dans d’autres sociétés,
prêts accordés…
- des actifs « incorporels » : projets, présence sur les marchés
porteurs, image de marque et réputations…
En bonne logique, les « marchés » sont censés tenir compte de tous ces
paramètres, surtout du dernier.
Mais il se pose alors deux problèmes :
- dans certains cas, sur la foi de rumeurs ou de croyances, ou par
simple spéculation, la valorisation boursière de la société dépasse très
largement ce qui est généralement considéré comme sa valeur réelle.
Par exemple, au plus fort de la bulle des « valeurs Internet » (fin des années
1990), on a vu sur le NASDAQ des sociétés dont la capitalisation dépassait
400 fois (!!!) la valeur estimée.
Le risque d’éclatement n’est alors pas très loin, quand les plus avisés des
intervenants boursiers décident de réaliser leur capital (c’est-à-dire de
vendre leurs actions)
- mais dans d’autres cas c’est l’inverse : les rumeurs (maladie de
Steve Jobs), quelques « mauvais » résultats, ou tout simplement une crise
boursière dévalorise de façon excessive la valeur des entreprises.
C’est le cas actuellement : des entreprises sont littéralement massacrées par
les marchés boursiers, alors que rien ne justifie vraiment un tel traitement.
On peut prendre par exemple le cas de Renault : depuis Janvier 2008, le
cours de l’action a perdu plus de 86%, et sa capitalisation boursière est
aujourd’hui inférieure à ses fonds propres, ce qui n’a pas de sens.
Il existe néanmoins un indicateur qui devrait servir de repère : le « Price
Earning Ratio » (PER) : on le calcule de la façon suivante : cours de l’action
divisé par dividende versé . Plus le PER diminue, plus l’acquisition d’une
action devient rentable.
Ceci devrait en bonne logique aider à un retour automatique à un certain
équilibre :
- si le cours d’une action chute, à dividende inchangé son PER
diminue et l’achat peut devenir une bonne affaire, ce qui peut contribuer à
faire augmenter le cours.
- si le cours de l’action augmente, le PER (c’est-à-dire au fond le
prix réel à payer pour cette action) augmente aussi, ce qui peut dissuader
d’acheter, donc contribuer au retour à une certaine baisse des cours.
Mais tout ceci ne tient pas compte de la psychologie des « boursicoteurs ».
3 Le cas particulier des marchés de matières 1°
Sur les marchés financiers, on peut aussi acheter et vendre des matières
premières, et il existe des places financières spécialisées pour chaque type de
matières 1° ou produits agricoles.
Si par exemple on prend le cas du café (seconde marchandise échangée
dans le monde après le pétrole), il existe deux grands marchés :
- la bourse de New York fixe les prix du café Arabica
- celle de Londres du café Robusta (30% de la production)
Dans les deux cas les opérations d’achats ou de ventes se font à terme : on
prend une option aujourd’hui sur une quantité et sur un prix et on paiera
plus tard (ou on livrera plus tard).
Ce type d’opérations permet réellement à un marché d’exister, puisqu’il y a
toujours un acheteur et un vendeur, mais il favorise également les
mouvements spéculatifs (doc 10) à la hausse comme à la baisse, ce qui pèse
très lourdement sur les pays producteurs et leur population.
Il en est de même bien entendu pour la marchandise la plus échangée et la
plus stratégique du monde : le pétrole. Il existe là aussi deux marchés
principaux (au même endroit que le café !)
- le NYMEX (New York Mercantile Exchange) situé à New York
- l’ ICE (Intercontinental Exchange) fondé d’abord à Atlanta mais
qui fonctionne aujourd’hui à Londres.
Le marché « spot » de Rotterdam lui est un marché de « gré à gré » qui
porte sur des livraisons instantanées (donc en cours de livraison).
Il y a trois types de produits pétroliers cotés : l’Arabian light, le WTI (West
Texas intermédiate) et le Brent (pétrole de la Mer du nord)
Ces marchés sont eux aussi à terme, ce qui, au-delà des tendances de fond
sur la production et la consommation de pétrole, favorise les mouvements
spéculatifs. (doc 10)
Ainsi, au 1° semestre 2008, la simple crainte d’une pénurie éventuelle a
poussé les compagnies à anticiper leurs achats.
Elles ont donc acheté à terme du pétrole au prix fixé le jour de l’achat. Cet
achat massif a fait augmenter les prix, poussant d’autres compagnies à
anticiper elles aussi les achats, ce qui a de nouveau fait augmenter les prix…
En sens inverse, quand les nouvelles d’un ralentissement économique sont
apparues, certaines compagnies se sont alors retrouvées avec des quantités
de pétrole trop importantes.
Elles ont alors vendu en masse ce qui a contribué à faire baisser les prix.
Les spéculateurs ont alors eux aussi vendu à découvert, pensant à juste titre
que les prix continueraient de baisser et qu’ils pourraient racheter ensuite
pour moins cher.
Ces ventes ont alors contribué de nouveau à faire baisser les prix.
Sur le marché des matières 1°, il y a donc encore moins de rapport entre les
situations réelles de la production et de la consommation et les prix
pratiqués.
Mais ceci affecte très durement les populations concernées.
Conclusion : la bourse est-elle un bon baromètre de la situation
économique ?
Le Général de Gaulle disait que la politique ne se fait pas à la corbeille
(c’est-à-dire à la bourse).
Mais il est vrai que celle-ci influence pourtant largement les décisions.
Constitue-t-elle un bon indicateur de l’activité économique ?
- d’un coté oui : si la situation des entreprises est saine et les
perspectives prometteuses, la bourse sanctionne cela par une progression,
souvent antérieure à la réalisation des objectifs. Si par exemple les bourses
remontent nettement à partir de la fin du printemps 2009, cela sera plutôt
bon signe.
- mais d’un autre coté, il y a vraisemblablement trop de
spéculations, de rumeurs, de prises de risques inconsidérées, d’erreurs
d’analyses, de faits démentis…pour que la bourse soit vraiment un
indicateur fiable. Et on a davantage l’impression qu’elle subit les
évènements qu’elle ne les anticipe réellement.
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