Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales Damien Mandry, Laurence Mainard-Simard, Samuel Tissier, François Marçon, Loïc Macé, Pierre-Yves Marie, Denis Régent, Michel Claudon CHU Nancy-Brabois, France Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Abréviations • • • • • • • • • • • SIA : septum interauriculaire OD : atrium droit OG : atrium gauche VD : ventricule droit VG : ventricule gauche VPSG : veine pulmonaire supérieure gauche VPIG : veine pulmonaire inférieure gauche VPSD : veine pulmonaire supérieure droite VPID : veine pulmonaire inférieure droite RVPA : retour veineux pulmonaire anormal VCS/I : veine cave supérieure/inférieure Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 INTRODUCTION (1) • Les cardiopathies congénitales restent rares puisque leur incidence est d’environ 7 à 8 naissances pour 1000 . • Toutefois, grâce aux progrès de la prise en charge médicale et chirurgicale de ces patients d’une part, et à ceux de l’imagerie non-invasive d’autre part, le radiologue qui pratique l’imagerie cardiaque y est confronté. • Nous proposons donc de voir à l’aide de quelques exemples, l’apport de ces examens dans l’exploration de quelques cardiopathies congénitales parmi les plus fréquentes. • Dans tout cas, il est important de pouvoir échanger avec les cliniciens afin de bien comprendre les questions posées, ce qui va évidemment influer sur le protocole d’exploration. Cette relation étroite avec le correspondant est d’autant plus indispensable que la cardiopathie congénitale est complexe, surtout si le patient a déjà été opéré avec des montages parfois difficiles à appréhender pour qui n’y est pas familier. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 INTRODUCTION (2) • L’imagerie des cardiopathies congénitales repose essentiellement sur l’échocardiographie, par voie transthoracique (ETT) et parfois transœsophagienne (ETO), dont la qualité et la facilité de mise en œuvre revêtent une importance essentielle dans cette population pédiatrique. • Un deuxième examen essentiel en cardiopédiatrie est l’angiographie, qui est encore maintenant la seule méthode qui permette de mesurer des pressions en tout point d’un vaisseau, y compris en distalité. • Les examens d’imagerie en coupe scanner et IRM se développent dans cette indication, bénéficiant de leurs progrès respectifs, ainsi que d’une grande complémentarité. • Le but de ce poster n’est pas de faire un exposé exhaustif, mais de fournir une base, ainsi que quelques astuces issues de notre expérience, à ceux qui ne sont, comme nous, pas experts. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 PRINCIPES GENERAUX Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 LE SCANNER (1) • Bien que le scanner puisse désormais fournir quelques informations fonctionnelles comme la mesure de volumes (télédiastolique et télésystolique, par exemple), son apport dans les cardiopathies congénitales est essentiellement morphologique. • De fait, les résolutions spatiales aujourd’hui atteintes par les machines de dernière génération, permettent une étude extrêmement précise des structures cardiaques et vasculaires, y compris de petite taille. • De surcroît, la rapidité d’acquisition autorise l’exploration de grands volumes en une apnée courte, voire sans apnée mais tout en limitant les artéfacts, ce qui est particulièrement intéressant s‘agissant d’une population pédiatrique. • Ainsi, moyennant quelque temps de post-traitement, il est possible de fournir au correspondant clinicien des images tridimensionnelles, particulièrement informatives. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 LE SCANNER (2) • Le principal problème du scanner réside bien entendu dans l’irradiation du patient, ce d’autant que l’on a recours à une acquisition synchronisée à l’ECG. • Il est donc indispensable de : – ne recourir au scanner qu’avec modération, c’est-à-dire de ne retenir que les indications pertinentes, – s’assurer de bien avoir compris la, ou les, question(s) posée(s), afin d’adapter son protocole, – moduler tension et intensité en fonction de la morphologie du patient, et utiliser si possible la modulation automatique de dose en fonction du niveau de bruit souhaité, habituellement plus élevé en pédiatrie, – utiliser un champ de vue adapté au patient, surtout si l’on dispose de filtres permettant d’améliorer le rapport signal sur bruit - donc de diminuer la dose d’irradiation. • Par exemple, nous utilisons habituellement une tension de 100 kV, sauf chez les enfants de <5 ans pour lesquels nous privilégions le 80 kV. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 LE SCANNER (3) • S’agissant de l’injection de produit de contraste iodé (PCI), il est impossible de donner une recette qui convienne à tout coup, tant les cas rencontrés, donc les situations hémodynamiques, sont disparates. • Insistons encore une fois sur la nécessité des échanges avec les cliniciens afin de bien comprendre la cardiopathie en cause. Ceci, couplé à l’expérience, permet d’anticiper le devenir du PCI après l’injection, afin de déterminer la durée du bolus souhaitée, donc d’ajuster le débit. • En règle générale, nous injectons 1,5 à 2 ml/kg de PCI, dont la concentration dépend de l’âge du patient -en fait de sa morphologie. • Parfois, en cas de malformation trop complexe pour pouvoir appréhender le devenir du PCI, nous privilégions un bolus long donc à faible débit ; ceci a pour effet d’obtenir un rehaussement homogène dans l’ensemble des structures cardiaques et vasculaires et donc d’ « assurer le coup » Imagerie ! scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 L’IRM (1) • L’IRM est devenue la référence pour l’exploration des fonctions ventriculaires gauches et droites, en utilisant des séquences de type SSFP. • Elle est donc un outil important dans le suivi de la plupart des cardiopathies congénitales, en particulier en cas de développement d’une insuffisance cardiaque. • En outre, l’IRM permet également réaliser des mesures de débits, que ce soit au niveau des gros troncs ou des valves par exemple. • C’est cette approche fonctionnelle que nous privilégions. • En effet, sauf dans les pathologies de l’aorte où l’absence d’irradiation fait privilégier l’IRM dans le cadre du suivi, ces données morphologiques seront moins précises qu’au scanner et/ou avec une couverture moindre. • De plus, elle ne permet pas de bien visualiser les calcifications, fréquentes chez les patients opérés, et est parfois gênée par les artéfacts liés au matériel mis en place. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 L’IRM (2) • Sa principale limite est bien entendu la difficulté de mise en œuvre. • Ainsi, la plupart des séquences utilisées sont-elles synchronisées à l’ECG et durent plusieurs secondes. De plus, le patient doit rester parfaitement immobile pendant toute la durée de l’examen. • Chez les nourrissons, ceci requiert donc une anesthésie générale avec ventilation contrôlée, alors qu’elle est devenue inutile en scanner dans la quasi totalité des cas grâce aux vitesses d’acquisition élevées. • Sauf cas rare, nous ne pratiquons pas d’IRM sous anesthésie générale. • Notre population est donc essentiellement composée de patients déjà pris en charge et dont la cardiopathie est déjà bien documentée, ou venant pour l’évaluation d’une malformation de découverte récente -essentiellement des CIA. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 L’IRM (3) • Concernant les séquences utilisées, ce sont les mêmes que pour toute exploration cardiaque : – – – – – – SSFP (« ciné ») DIRFSE (« sang noir ») Ciné contraste de phase (débits) Perfusion au 1er passage IR prepped EG T1 (« rétention tardive ») Séquences d’angio-IRM. • Les paramètres utilisés sont identiques, à part quelques ajustements pour s’adapter à la morphologie du patient et à ses capacités en terme d’apnée. • La seule difficulté réside donc la reconnaissance des structures. • Et, encore une fois, il faut bien avoir à l’esprit les questions du correspondant afin d’aller à l’essentiel et ne pas faire durer inutilement un examen, ce d’autant que la durée de la compliance est en général inversement proportionnelle à son âge. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 COMMUNICATION INTER-AURICULAIRE (CIA) Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Rappels sur les CIA • Cardiopathie congénitale fréquente (10% des cardiopathies dépistées à la naissance et >30% des cardiopathies congénitales de l’adulte). • Le plus souvent isolée, mais parfois en association avec des malformations squelettiques (syndrome de Holt-Oram), ou musculo-squelettiques (syndrome de Poland). • Fermeture systématique entre 5 et 12 ans, par voie chirurgicale ou endovasculaire, cette dernière n’étant possible que s’il existe un rebord suffisant tout autour de l’orifice de CIA pour déployer le dispositif et s’il n’existe pas d’anomalie associée. • En cas de découverte plus tardive, l’indication de fermeture est formelle si le Qp/Qs >2 et/ou en cas d’antécédent d’AVC (par embolie paradoxale). Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Anatomie des CIA • Plusieurs variétés selon la localisation de l’orifice de CIA – Ostium secundum • La plus fréquente (70%) • Orifice située au centre du septum interauriculaire (foramen ovale) • De taille variable, allant du foramen ovale perméable de bas grade (qui n’est pas à proprement parler une CIA) à l’oreillette unique – CIA basses • Moins fréquentes (20%) • Orifice située à proximité de l’abouchement de la veine cave inférieure dans l’atrium droit – CIA caves supérieures (sinus venosus) • Beaucoup moins fréquentes que les précédentes (10%) • Orifice située à proximité de l’abouchement de la veine cave supérieure dans l’atrium droit • Souvent associées à une anomalie du retour veineux pulmonaire Iselin M. Shunts – CIA du sinus coronaire gauche-droite. EMC, Elsevier, Paris • Déhiscence ou absence du toit du sinus coronaire, qui communique donc avec Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 l’atrium gauche Imagerie dans les CIA • L’examen référence est l’ETT. Elle permet : – de visualiser l’orifice, parfois les orifices, – de rechercher des anomalies associées, – d’évaluer son retentissement (dilatation des cavités droites, hypertension artérielle pulmonaire (HTAP)), – et de quantifier le shunt (rapport débit pulmonaire / débit systémique Qp/Qs). • Selon la technique de fermeture choisie, l’anatomie de la CIA sera précisée par: – Un cathétérisme cardiaque si la voie endovasculaire est privilégiée, – une ETO per-opératoire si c’est la voie chirurgicale. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Scanner et CIA (1) • La place du scanner dans l’évaluation des CIA ne se conçoit que comme un moyen pour infirmer, ou au contraire confirmer, une anomalie du retour veineux pulmonaire (RVPA) quand il persiste un doute après l’examen échocardiographique, et en cas de contreindication absolue (pace-maker) ou relative (enfants en bas âge et impossibilité de réaliser une IRM sans anesthésie générale). • Il peut en outre préciser la situation de l’orifice, mais les petits lui échappent. • C’est dans ces situations de mise en communication des deux circuits qu’il faut prêter une grande attention à l’injection, afin de ne pas avoir un bolus trop concentré dans l’atrium droit, qui serait alors générateur d’artéfacts de durcissement de faisceau, interdisant alors une analyse précise du septum. • Une injection longue, à faible débit donc, permet d’obtenir une opacification homogène dans l’ensemble des structures cardiaques. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Scanner et CIA (2) • En ce qui concerne l’acquisition, la synchronisation à l’ECG n’est pas nécessaire car : – les machines de dernière génération permettent une acquisition suffisamment rapide pour obtenir un résultat satisfaisant même sans synchronisation, – la fréquence cardiaque des enfants est élevée, ce qui est un facteur de dégradation des examens synchronisés, – le scanner, même s’il en est capable, n’a pas pour but de détailler l’anatomie de la CIA, qui le sera par l’échographie, mais de s’assurer de l’absence d’anomalie associée, veineuse pulmonaire ou systémique, – et surtout, l’irradiation avec synchronisation est bien supérieure. • Quant au post-traitement, il fait appel : – aux minIP pour l’analyse du SIA (comme pour l’analyse des valves) – et aux 3D pour l’anatomie des veines pulmonaires et des systémiques. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Scanner et CIA (3) : dossier n°1 Anamnèse : Enfant de 6 ans chez lequel a été mise en évidence une CIA large de type ostium secundum en échocardiographie devant un souffle cardiaque. Indication opératoire retenue. Bilan scanographique complémentaire car veines pulmonaires droites mal visualisées en échographie. Protocole CT : Acquisition thoracique sans synchronisation à l’ECG ni apnée (durée 4s), injection de 2 ml/kg d’un PCI à faible concentration à 0,8ml/s, début de l’acquisition en fin d’injection. Résultats : Opacification homogène des structures cardiaques. Mise en évidence d’une dilatation des cavités cardiaques droites, en rapport avec le shunt. 4 veines pulmonaires se drainant dans l’atrium gauche. Pas d’anomalie du retour veineux systémique. Visualisation de l’orifice de CIA, central, mesurant 13 à 15 mm, sans rebord postérieur. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Scanner et CIA (4) : dossier n°2 Anamnèse : Enfant de 5 ans, également pris en charge pour un souffle cardiaque ayant conduit à la découverte d’une CIA basse, large, avec probable anomalie du retour veineux pulmonaire (drainage des veines droites dans l’atrium droit) et systémique (double VCS). Bilan préopératoire de confirmation. Protocole CT : Acquisition thoracique sans synchronisation ni apnée (durée 3s), injection de 2 ml/kg d’un PCI à faible concentration à 0,8ml/s (durée 35s), début de l’acquisition à 32s. Résultats : Acquisition un peu précoce par rapport à l’injection, d’où des artéfacts de durcissement de faisceau se propageant à partir de la VCS et de l’OD. Dilatation des cavités droites et de l’artère pulmonaire. Confirmation de la CIA basse, large, sans rebord postérieur, ainsi que de l’anomalie du retour veineux pulmonaire et systémique (double VCS, la gauche se jetant dans le sinus coronaire donc sans shunt ; présence d’une veine transverse ne communiquant pas avec la VCS droite). Pas d’anomalie trachéale ni bronchique proximale associée. QuickTime™ et un décompresseur None sont requis pour visionner cette image. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 IRM et CIA (1) • Il est beaucoup plus fréquent de réaliser une IRM qu’un scanner à un patient porteur, ou suspect de l’être, d’une CIA. • Le but est alors de mesurer le shunt, c’est-à-dire le rapport du débit pulmonaire (Qp) sur le débit systémique (Qs). Ces mesures de débit s’effectuent à l’aide de séquence en contraste de phase. • L’IRM permet également de préciser la localisation de l’orifice de CIA, bien que la finesse du SIA par rapport à l’épaisseur de coupe utilisée en IRM limite l’exactitude de la mesure, en particulier en ce qui concerne la taille de l’orifice et surtout l’existence et la taille des rebords. • Enfin, elle recherche un éventuel RVPA. • Bien entendu, les séquences utilisées sont synchronisées à l’ECG et nécessitent donc un rythme régulier, ainsi que la coopération du patient. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 IRM et CIA (2) • Les mesures de débit sont donc réalisées avec une séquence en contraste de phase synchronisée à l’ECG. • Le plan de coupe doit être strictement perpendiculaire à l’axe du vaisseau. • Ceci ne pose guère de problème pour l’aorte, où nous nous plaçons dans l’aorte ascendante, au niveau de la bifurcation pulmonaire. • C’est un peu plus délicat pour l’artère pulmonaire car son tronc est cours, et que le placement de la coupe doit éviter l’anneau pulmonaire et la bifurcation. Nous nous aidons donc de 2 repérages. Plan de coupe pour la mesure du débit aortique Plan de coupe pour le 2ème plan de repérage Plan de coupe pour la mesure du débit pulmonaire Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 IRM et CIA (3) • Il est important de réaliser les repérages dans les mêmes conditions que l’acquisition des données (inspiration ou expiration, cette dernière étant plus reproductible). • L’exploitation des données se fait grâce à des logiciels dédiés, qui donnent le débit en l/min ainsi qu’en ml/cycle. • Il est préférable de faire le calcul du Qp/Qs sur cette dernière, car elle est peu influée par la fréquence cardiaque. Contraste de phase 2 Surface (cm ) X Velocité (cm/s) = 3 Flux (cm /s) Surface min. : 1 cm2 Qp = 168 ml/cycle Qs = 76 ml/cycle Qp/ Qp/ Qs = 2,2 Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 IRM et CIA (4) • Pour ce qui est de l’anatomie de la CIA et de la recherche d’un RVPA, nous utilisons des séquences SSFP. • Elles ont comme avantage de montrer le flux, que ce soit celui du shunt de l’atrium gauche vers l’atrium droit ou celui du RVPA. • Leur inconvénient majeur est le manque de résolution spatiale, d’où une fiabilité discutable quant à l’anatomie précise, mais, encore une fois, ce n’est pas la question posée. • Nous balayons donc en coupes axiales de la VCI jusqu’aux troncs veineux brachiocéphaliques à la recherche d’un RVPA, et réalisons quelques coupes petit axe à l’étage atrial. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 IRM et CIA (5) CIA de type ostium secundum, large (15mm environ). QuickTime™ et un décompresseur None sont requis pour visionner cette image. QuickTime™ et un décompresseur None sont requis pour visionner cette image. Shunt délimité par les flèches sur les images extraites des séquences ciné. CIA de type ostium secundum, de plus petite taille. CIA de type ostium secundum, large. Dilatation des cavités droites et VD hypertrophique (HTAP). VCS gauche (flèche blanche) se drainant dans le sinus coronaire qui est dilaté (pas de shunt surajouté). Dilatation modérée des cavités droites, avec un VD apparaissant musclé (HTAP). Absence de RVPA. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 IRM et CIA (6) CIA de type sinus venosus. Dilatation de l’artère pulmonaire, des cavités droites avec VD « musclé ». De plus, retour veineux pulmonaire anormal partiel avec drainage d’une partie du lobe supérieur droit dans la VCS (flèche rouge). QuickTime™ et un décompresseur None sont requis pour visionner cette image. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 COMMUNICATION INTER-VENTRICULAIRE (CIV) Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Rappels sur les CIV • Cardiopathie congénitale la plus fréquente au cours de la 1ère année de vie, souvent diagnostiquée en raison d’audition d’un souffle cardiaque à l’auscultation • Souvent isolée, mais également présente dans des malformations plus complexes (tétralogie de Fallot, canal atrio-ventriculaire…) • Grande variété anatomo-clinique dépendant : – de la localisation : septum membraneux ou musculaire (d’admission, trabéculé ou infundibulaire), donc de ses rapports avec les structures valvulaires et le tissu de conduction – de la taille : de la petite CIV restrictive au ventricule unique – du rapport des résistances artérielles pulmonaires et systémiques Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Classification des CIV • I : maladie de Roger – – – – • La plus fréquente Petite CIV Pas de retentissement clinique, autre que le souffle Fermeture spontanée le plus souvent II a,b : CIV à gros débit – Symptomatologie en rapport avec l’insuffisance cardiaque – Traitement médical ± chirurgical en l’absence de fermeture spontanée • III : complexe d’Eisenmenger – – – – • HTAP fixée Correspond le plus souvent à l’évolution défavorable d’une CIV large Symptomatologie dominée par la cyanose Traitement : transplantation cardio-pulmonaire IV : CIV à poumons protégés – Sténose sur la voie d’éjection pulmonaire, empêchant le développement d’une HTAP – Traitement chirurgical Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Imagerie des CIV (1) • L’échocardiographie domine ce chapitre. Elle visualise le (les) orifice(s) et précise sa taille. Elle recherche des anomalies associées (tétralogie de Fallot…), évalue le shunt, le retentissement hémodynamique (dilatation et hypertrophie du VD) et les pressions pulmonaires. • Les cas échéant, elle est complétée par un cathétérisme cardiaque, contre-indiqué en cas de syndrome d’Eisenmenger. • Le scanner n’a guère de place dans l’évaluation des CIV isolées, sauf dans le cadre du bilan prétransplantatoire. • Il peut néanmoins montrer des signes indirects avec la dilatation et l’hypertrophie du VD, voire montrer l’orifice de CIV (minIP), voire permettre une évaluation des fonctions ventriculaires. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Imagerie des CIV (2) • L’IRM n’a pas non plus sa place dans le bilan chez le petit enfant. • Elle peut visualiser la CIV, surtout en cas de CIV large. En effet, les petits orifices ne sont souvent pas visibles ; il existe alors souvent un signe indirect, qui est la présence d’un artéfact de flux lié aux hautes vélocités, et qui apparaît comme un hyposignal sur les séquences SSFP. • En fait, l’IRM est surtout utilisée pour le suivi fonctionnel des CIV respectées. • Il faut alors mesurer le shunt (Qp/Qs) et les fonctions ventriculaires droite et gauche. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Imagerie des CIV (3) QuickTime™ et un décompresseur None sont requis pour visionner cette image. QuickTime™ et un décompresseur None sont requis pour visionner cette image. QuickTime™ et un décompresseur None sont requis pour visionner cette image. QuickTime™ et un décompresseur None sont requis pour visionner cette image. CIV large, avec absence de la totalité du septum membraneux. Dilatation des cavités droites et hypertrophie pariétale (épaisseur du myocarde du VD égale à celle du VG), et courbure septale plate, témoignant de l’égalisation des pressions. Patiente de 37 ans. Antécédent de CIV corrigée chirurgicalement à l’âge de 7 ans, sans autre précision. Mouvement septal plat en basal, secondaire à la correction chirurgicale. QuickTime™ et un décompresseur None sont requis pour visionner cette image. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 TRANSPOSITION DES GROS VAISSEAUX (TGV) Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Rappels sur la TGV • Il en existe 2 formes : – la L-transposition, ou transposition spontanément corrigée, avec double discordance atrio-ventriculaire et ventriculo-artérielle, donc asymptomatique si isolée, – la D-transposition, létale lors de la fermeture du canal artériel car les deux circulations pulmonaire et systémique se retrouvent alors totalement déconnectées, au lieu d’être en parallèle. La manœuvre de Rashkind, ou septostomie atriale au ballon, permet de temporiser afin d’attendre une croissance du nourrisson avant de procéder à une correction. Celle-ci se réalise désormais préférentiellement par switch des troncs artériels. Autrefois, les techniques de correction chirurgicale consistaient en une détransposition à l’étage atrial, c’est-à-dire que les oreillettes étaient tunnellisées par un patch afin d’amener le retour veineux systémique vers l’OG et le retour veineux pulmonaire vers l’OD (technique de Mustard et de Senning). L’inconvénient majeur de ces techniques est de laisser le ventricule droit en position systémique, sous-aortique, alors qu’il n’est pas prévu pour travailler à ce régime de pression ; ceci conduit donc très souvent au développement d’une insuffisance ventriculaire droite (mais systémique). C’est également malheureusement l’évolution naturelle des transpositions dites spontanément corrigées, et ce qui amène à en faire le diagnostic. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Anatomie des TGV • L’aorte se trouve dans tous les cas en avant de l’artère pulmonaire, à gauche en cas de L-transposition ou à droite en cas de Dtransposition. • Le ventricule sous-aortique est donc le ventricule droit, qui est en situation normale dans cette cardiopathie, et se distingue du ventricule gauche par quelques particularités : – anneau tricuspide situé plus en avant que l’anneau mitral, – reliefs musculaires tourmentés à la pointe (trabéculations), – présence d’une bandelette anciforme. Patiente de 32 ans. TGV corrigée à l’étage atrial : patch de cloisonnement des oreillettes (flèches blanches). Dilatation et hypertrophie du VD, avec développement des trabéculations (flèches bleues) et de la bandelette anciforme (flèches vertes). Anneau tricuspide situé plus en avant que l’anneau mitral (lignes rouges) par rapport au massif atrial. Inversion de la courbure septale. Hypotrophie du VG, dont la paroi est fine. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Imagerie des TGV • La transposition complète est donc une urgence diagnostique (cyanose néonatale, pouvant apparaître après plusieurs heures de vie au moment de la fermeture du canal artériel, réfractaire à toute oxygénothérapie), confirmée par l’échocardiographie, et thérapeutique par cathétérisme cardiaque et manœuvre de Rashkind. • Le scanner et l’IRM n’ont donc aucune place en période néonatale. • Par la suite, le scanner n’a guère d’intérêt du point de vue de la cardiopathie, si ce n’est dans de rares indications : – bilan avant réintervention, – évaluation des fonctions ventriculaires, en cas d’échec de l’échographie et de contre-indication à l’IRM, – diagnostic tardif d’une transposition spontanément corrigée, devant l’instauration d’une insuffisance ventriculaire systémique. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Scanner et TGV Anamnèse : Patiente de 20 ans opérée pour une TGV selon la technique de Senning. Mise en évidence lors d’un examen échocardiographique, réalisé devant l’apparition d’œdème des membres inférieurs, d’une déhiscence du patch interatrial. Bilan avant réintervention. Protocole CT : Acquisition cardiaque avec synchronisation à l’ECG, injection de 2 ml/kg d’un PCI à faible concentration à 1,5ml/s, début de l’acquisition après la fin de l’injection. Résultats : Opacification homogène des structures cardiaques. On retrouve les images en rapport avec la détransposition atriale : dilatation et hypertrophie du VD, avec inversion de la courbure septale, le patch de cloisonnement atrial (flèches blanches) et sa zone de déhiscence (flèches rouges) en postéro-inférieur, et retentissement de ce shunt avec importante dilatation de la VCI et des veines sus-hépatiques. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 IRM et TGV • Elle est essentiellement utilisée afin d’évaluer les fonctions ventriculaires, notamment du ventricule systémique, chez les patients opérés par détransposition atriale. Même patiente qu’à la diapositive n°34 (détransposition atriale ancienne). Séquences « ciné » montrant la dilatation du ventricule droit, hypertrophique, avec inversion de la courbure septale. QuickTime™ et un décompresseur None sont requis pour visionner cette image. QuickTime™ et un décompresseur None sont requis pour visionner cette image. • Chez les patients opérés par switch des gros vaisseaux, il est également possible de mettre en évidence des zones d’infarctus dans les territoires sacrifiés lors de la réimplantation des coronaires. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 TETRALOGIE DE FALLOT (TOF) Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Rappels sur la TOF • Il s’agit de la cardiopathie congénitale cyanogène la plus fréquente. • Elle a été décrite par Arthur Fallot, pour qui elle comprenait 4 éléments : – – – – CIV hypertrophie ventriculaire droite sténose pulmonaire dextroposition de l’aorte • En réalité, ces 4 éléments sont expliqués par une seule anomalie embryologique : le glissement vers la droite et l’avant du septum infundibulaire, qui entraîne avec lui la racine de l’aorte et sténose la voie pulmonaire, crée une CIV par malalignement ; l’hypertrophie ventriculaire droite n’est que fonctionnelle et résulte des modifications de pression engendrées. • Désormais, la réparation chirurgicale est la règle, réalisée au cours des deux premières années de vie. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Imagerie et TOF • Comme pour toute cardiopathie congénitale, l’échocardiographie est l’examen de référence. • Sa seule limite concerne l’exploration de la voie pulmonaire en proximal, pour l’appréciation de la sténose, et en périphérie (arborisation artérielle pulmonaire). • Pour l’exploration de la voie droite, c’est le cathétérisme avec angiographie qui est la méthode de référence. • Le scanner volumique et l’IRM peuvent également permettre une exploration de la voie droite, en particulier en cas de contreindication à l’angiographie (crises anoxiques graves), bien qu’ils n’apportent pas les éléments fonctionnels du cathétérisme, ni la précision de l’angiographie chez les nourrissons. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Scanner et TOF (1) • Il sera donc essentiellement utilisé dans le cadre du bilan préopératoire en cas de découverte tardive de la maladie, ou surtout en cas de bilan avant réintervention, en particulier chez les patients qui ont déjà eu une chirurgie palliative (shunt de Blalock, par mise en place d’un tube prothétique entre l’artère sous-clavière droite et l’artère pulmonaire droite) ou chez lesquels il est nécessaire de remplacer un tube ventricule droit - artère pulmonaire. • Il faudra s’attacher dans tous les cas à décrire les anomalies associées : – arche aortique à droite dans 25% des cas – anomalie d’origine et/ou de trajet des coronaires ; nécessité de décrire l’existence d’une grosse marginale du VD susceptible d’être lésée en cas de ventriculotomie (et donc pour cela, nécessité de recourir à une acquisition avec synchronisation, surtout chez les grands enfants ou les adultes). Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Scanner et TOF (2) Anamnèse : Patient de 15 ans (33 kg) pris en charge pour une tétralogie de Fallot. Réalisation initialement d’une anastomose palliative de type Blalock, qui s’est malheureusement obstruée. Occlusion secondaire de l’artère pulmonaire droite et développement d’une collatéralité d’origine systémique. HTAP. Protocole CT : Acquisition thoracique sans synchronisation à l’ECG, injection de 50 ml de PCI à faible concentration à 2,5ml/s puis de 40 ml de PCI dilué à 30% à 1,5 ml/s, déclenchement de l’acquisition au cours de la 2ème phase d’injection (arrêt intempestif du système de déclenchement automatique). Résultats : Opacification homogène des structures cardiaques. Importante dilatation des cavités droites, avec hypertrophie du VD, ainsi que de l’AP, en rapport avec l’HTAP. Inversion de la courbure septale. Calcifications de l’artère pulmonaire. Occlusion de l’artère pulmonaire droite. Sur les images VR : en bleu, arbre artériel pulmonaire gauche et en rouge aorte et MAPCA vascularisant le poumon droit. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Scanner et TOF (3) • L’atrésie pulmonaire à septum ouvert est une forme extrême de TOF. • Dans cette entité particulière, le scanner peut trouver sa place dès le bilan initial afin de préciser l’anatomie de l’arbre pulmonaire (existence d’une mouette, c’est-à-dire d’un résidu d’artère pulmonaire, ou non) et celle des éventuelles MAPCA (major aortopulmonary collateral arteries). • Il est également utile dans le bilan de réévaluation chez ces patients pour lesquels la correction complète a souvent lieu en plusieurs temps (unifocalisation pour chaque poumon des collatérales, puis rétablissement de continuité par mise en place d’un tube VD - AP). Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Scanner et TOF (4) Anamnèse : Patient de 23ans. APSO traitée par chirurgie palliative en plusieurs temps avec embolisation de MAPCA et réalisation d’un shunt central par un tube aorte - AP après unifocalisations. Protocole CT : Acquisition thoracique sans synchronisation à l’ECG, injection de 2 ml/kg de PCI à 3,6 ml/s, suivi par du sérum physiologique au même débit ; déclenchement manuel en fonction du rehaussement dans une ROI placée dans l’aorte descendante. Résultats : Artéfacts de durcissement de faisceau (VCS, cavités droites). Anomalies squelettiques avec scoliose par bloc vertébral T4-T9 (fusions costales également fréquentes en cas d’abord par thoracotomie). Anomalie de l‘arche aortique, avec double arche. Bonne perméabilité du tube aorte - AP. Contrôle des MAPCA embolisées, dont une reste perméable et donne des branches pour les 2 poumons. Mise en évidence d’une thrombose de l’artère iliaque externe droite (thromboses assez fréquentes des vaisseaux iliaques en raison des cathétérismes répétés, et éventuellement de la mise en place de CEC périphériques. Shunt de type Blalock, chez une patiente aux antécédents d’APSO. Bilan préopératoire avant correction complète. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 IRM et TOF (1) • L’IRM est elle essentiellement utile dans le suivi des patients porteurs d’une TOF, pour évaluation des fonctions ventriculaires. • Il est également possible d’évaluer d’éventuelles fuites valvulaires, en mesurant les débits aortique et pulmonaire audessus du plan des valves : – directement pour les régurgitations aortique ou pulmonaire – en comparaison avec les volumes d’éjection systolique des ventricules pour les régurgitations mitrale ou tricuspide • Certains auteurs ont démontré grâce à l’IRM qu’il existait des zones de fibrose (par la rétention tardive) myocardique chez les patients opérés d’une TOF (et chez les patients dont le ventricule systémique est de morphologie droite), qui seraient un facteur pronostique de survenue de troubles du rythme ; mais ceci est actuellement débattu. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 IRM et TOF (2) Même patient qu’à la diapositive n°42 Exploration en SSFP, en coupes petit axe jointives, coupes grand axe horizontal et vertical, afin de réaliser un bilan des fonctions ventriculaires. Importante dilatation et hypertrophie du VD, en rapport avec une HTAP fixée (équivalent de syndrome d’Eisenmenger). QuickTime™ et un décompresseur None sont requis pour visionner cette image. QuickTime™ et un décompresseur None sont requis pour visionner cette image. QuickTime™ et un décompresseur None sont requis pour visionner cette image. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 COARCTATION DE L’AORTE (CoAo) Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Rappels sur la CoAo • C’est une malformation congénitale fréquente (4 à 10% des malformations congénitales). • Elle fait partie des cardiopathies congénitales par obstacle du cœur gauche. • Elle peut s’associer à d’autres anomalies, comme une bicuspidie aortique ou à une 2ème sténose aortique. D’autres anomalies peuvent s’y associer pour former alors une cardiopathie plus complexe. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Anatomie des CoAo • La localisation la plus fréquente de la sténose est isthmique – préductale, et alors souvent associée à d’autres malformations, – ou postductale. • Récemment, des équipes parisiennes ont montré que la morphologie de l’arche, après correction chirurgicale mais également avant celle-ci, était un facteur prédictif de la survenue secondairement d’une hypertension artérielle de repos. Les auteurs définissent 3 types d’arche : gothique, en créneau ou normal. Ou P, Bonnet D, Auriacombe L, Pedroni E, Balleux F, Sidi D, Mousseaux E. Late systemic hypertension and aortic arch geometry after successful repair of coarctation of the aorta. Eur Heart J 2004; 25:1853-1859 Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Imagerie des CoAo • • • • • • Il est important de bien préciser l’anatomie de la CoAo avant la prise en charge chirurgicale, car la voie d’abord peut varier entre une thoracotomie et une sternotomie selon la forme exacte et les anomalies associées. Il faut également bien préciser l’existence d’éventuelles collatérales. Cela peut se faire par scanner, qui a comme avantage de proposer une meilleure résolution spatiale et d’être rapide, ou par IRM, qui a elle l’avantage de ne pas être irradiante. Ces examens, notamment l’IRM, sont également utiles dans le suivi des patients à la recherche d’une recoarctation, ou parfois d’une évolution anévrysmale d’une zone de sténose résiduelle. Les protocoles d’exploration sont sans spécificité, ceux d’une exploration de l’aorte. En IRM, on peut s’aider des séquences SSFP qui montrent les hautes vélocités créées par la sténose, des séquences en sang noir et des mesures de débit pour essayer d’en déduire le gradient de pression. Il faut penser à bien réaliser les mesures de diamètre dans un plan perpendiculaire à l’axe du vaisseau. Et il faut penser à vérifier la valve aortique. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Scanner et CoAo Anamnèse : Patiente de 3,5 ans. Découverte tardive d’une CoAo. Bilan préopératoire. Protocole CT : Acquisition thoracique sans synchronisation à l’ECG, en respiration libre, injection de 20 ml d’un PCI à faible concentration à 1,2 ml/s, suivi de PCI dilué à 40% au même débit ; déclenchement manuel en fonction du rehaussement dans une ROI placée dans l’aorte descendante. Résultats : Sténose serrée isthmique (flèches bleues) à l’aplomb de la naissance de l’artère sousclavière gauche qui est également concernée. Hypoplasie associée de l’arche aortique, avec aspect en créneau. Importantes collatérales intercostales et par l’artère thoracique interne droite, dilatée, qui se jette dans l’artère épigastrique antérieure homolatérale (flèches rouges). Par ailleurs, existence d’un tronc bicarotido-sous-clavier qui réalise une empreinte sur la face antérieure de la trachée (flèche blanche). 2ème patient. Contrôle systématique d’une coarctation opérée. Persistance d’une hypoplasie de l’arche aortique, avec un aspect en créneau, voire gothique. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 IRM et CoAo Anamnèse : Même fillette que sur la diapositive précédente. IRM réalisée avant le scanner, qui a été demandé dans un 2ème temps en complément préopératoire. Protocole IRM : Angiographie 3D avec injection de gadolinium, sans synchronisation à l’ECG ni apnée. Résultats : Les constatations faites secondairement au scanner l’avaient déjà été en IRM, si ce n’est la précision sur la collatéralité, ainsi qu’un volume d’exploration plus large (des TASA au scarpa). Autre patient. Coarctation isthmique serrée. Arche normale. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 Points clés et conclusion Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 POINTS CLES (1) • CIA – Toujours rechercher un RVPA, surtout en cas de CIA type sinus venosus – Quantifier le shunt (IRM : Qp/Qs ), et éventuellement le retentissement hémodynamique (fonctions ventriculaires) • CIV – Place du scanner et de l’IRM quasi inexistante dans le diagnostic des CIV isolées, sauf fortuit des petites CIV restrictives – Suivi des patients (shunt, fonctions ventriculaires) possible par IRM • TGV – Essentiellement le suivi des patients par IRM (fonction du ventricule systémique, de morphologie droite donc pas "équipé" pour travailler aux pressions de la circulation systémique, chez les patients en L-transposition ou corrigés à l’étage atrial) • TOF – Évaluation de la voie pulmonaire (proximale et distale) par scanner, surtout dans les APSO (anatomie des MAPCA) – Anomalies associées et trajet des coronaires (CT) – Suivi des fonctions ventriculaires (IRM +++) • CoAo – Diagnostic topographique initial et suivi des patients opérés – Meilleure précision au scanner mais IRM souvent préférée en raison du problème d'irradiation Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 POINTS CLES (2) • • • • • L'examen de référence dans les cardiopathies congénitales est l'échocardiographie. Le scanner et l'IRM ne viennent souvent que pour préciser un point. Il faut toujours penser aux malformations associées, constitutionnelles ou acquises, sus- et sous-diaphragmatiques (cathétérismes multiples, interventions multiples éventuellement sous CEC…) L'IRM est surtout utilisée à visée fonctionnelle sauf pour le diagnostic et le suivi des CoAo Quant au scanner, c'est essentiellement sa précision dans la description anatomique qui est recherchée => Complémentarité des deux examens +++ • La synchronisation à l’ECG n'est quasiment jamais utile en scanner, sauf pour : – évaluer les fonctions ventriculaires chez un patient présentant une contre-indication à l’IRM – rechercher une anomalie de naissance ou de trajet des coronaires, ou une artère marginale droite de bon calibre, à signaler au chirurgien avant ventriculotomie. • L'anesthésie générale n'est quasiment plus utile actuellement grâce aux vitesses d'acquisition des scanners modernes. En revanche, elle reste d'actualité en IRM pour les petits enfants. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 CONCLUSION • Les cardiopathies congénitales sont souvent craintes en raison d’une connotation de complexité. • Si celle-ci n’est parfois pas usurpée, il faut savoir dédramatiser. • En effet, l’exploration par scanner et IRM des cardiopathies congénitales présentées ici est abordable à qui est familier avec l’exploration cardiaque. • Pour celles qui sont plus complexes, seules la discussion avec les correspondants et l’expérience sont garantes, et encore pas toujours, d’un résultat probant - c’est-à-dire de transmettre les informations demandées. • Nous espérons avoir fourni quelques outils qui vous permettront d’appréhender ces cas, qui peuvent se révéler passionnants, avec plus d’aisance. Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006 REFERENCES • Schémas et tableaux tirés de : – Iselin M. Shunts gauche-droite. Encycl Med Chir (Editions scientifiques et médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - CœurPoumon, 32-015-A-18, 2000, 13p • • • • • Iselin M. Cardiopathies cyanogènes. Encycl Med Chir (Editions scientifiques et médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - CœurPoumon, 32-015-B-10, 1999, 24p Kastler B et al. Malformations de l’aorte : aspects IRM. Encycl Med Chir (Editions scientifiques et médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - Cœur-Poumon, 32-015-F-66, 2002, 16p http://www.heartandcoeur.com Lederlin M et al. Les anomalies de retour veineux pulmonaires et systémiques. Diagnostic en TDM multicoupe. Poster électronique, JFR 2005 Lederlin M et al. Tomodensitométrie multicoupe et cardiopathies congénitales. Poster électronique, JFR 2004 Imagerie scanner et IRM dans les principales cardiopathies congénitales - CV 14 - JFR 2006