doses permettent, en effet, des explorations de qualité avec des doses de rayons X de plus
en plus réduites ;
Ces précisions m’amènent surtout à regretter, une fois encore, qu’en 2011, le Guide du Bon
Usage des Examens d’Imagerie rédigé par notre société savante, en collaboration avec la
Haute Autorité de Santé et l’Autorité de Sûreté Nucléaire, ne puisse pas être correctement
appliqué faute d’équipements IRM en nombre suffisant.
Les radiologues, partenaires de leurs collègues cliniciens pour le choix des méthodes diagnostiques
les plus appropriées, se heurtent à cette situation de pénurie et au retard français qui ne se résorbe
pas ou très inégalement sur le territoire. Dans l’espace européen, je n’ai pas besoin de vous rappeler
qu’un patient allemand, par exemple, a, pour une même pathologie, trois fois plus de chances de
bénéficier d’un examen IRM qu’un patient français.
Nous ne pouvons pas appliquer correctement le Guide du Bon Usage des Examens d’Imagerie et
nous sommes en totale contradiction avec la Directive 97/43/Euratom du 30 juin 1997, qui impose au
médecin prescripteur comme au radiologue, des contraintes destinées à protéger le patient et
précise que les méthodes alternatives comme l’échographie et l’IRM, doivent être privilégiées.
Je suis navré de devoir répéter dix ans après nos premières alertes sur le retard français en
équipements IRM, que, comme le souligne volontiers notre confrère Hubert Ducou le Pointe,
responsable du groupe de travail radioprotection de la SFR, vouloir diminuer l’exposition médicale
aux rayons X, c’est donner aux professionnels les moyens de réaliser cet objectif avec un parc IRM
adapté et des plateaux techniques complets et diversifiés.
Enfin, la SFR a décidé, cette année, d’accorder une place particulière à la question des systèmes
d’information en santé et imagerie médicale au cours d’un Forum interprofessionnel, mardi 25
octobre, et qui réunira radiologues, cliniciens, représentants des politiques et administrations de
santé.
Là encore, le retard de la France est criant. Pourtant, le développement de ces plateformes
permettant l’échange d’images au sein d’un même établissement, entre professionnels de deux
établissements ou avec nos collègues de ville, est la condition indispensable au déploiement de la
télé-imagerie, de la télé-expertise et, au-delà, de la télémédecine dans notre pays.
Ces investissements sont source de qualité et de sécurité pour nos patients, de maîtrise budgétaire,
ils évitent notamment la redondance d’examens inutiles et coûteux et ils favorisent l’accès aux
meilleurs experts en temps réel.
Ces questions de politique territoriale de santé, de permanence des soins et d’accès à la meilleure
prise en charge diagnostique et thérapeutique, quels que soient le lieu et le mode d’exercice, seront
au cœur de nos débats.