LE MILIEU PHYSIQUE EN MEUSE

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 Les Roises – Savonnières devant Bar
B.P. 229
55005 – BAR LE DUC Cedex
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LE MILIEU PHYSIQUE
EN MEUSE
I.
SITUATION GÉOGRAPHIQUE
II.
LE RELIEF
III.
LES RÉGIONS AGRICOLES
IV.
LA GÉOLOGIE
V.
LA GÉOMORPHOLOGIE
VI.
LES SOLS
VII.
LA CLIMATOLOGIE
I. SITUATION GÉOGRAPHIQUE
Le Département de la Meuse qui doit son nom au fleuve qui la traverse du Sud au Nord, est
situé au Nord-Est de la France et appartient pour sa plus grande partie à l'ancienne province de la
Lorraine.
Il est bordé par la Belgique au Nord et par les départements de la Meurthe et Moselle à l'Est,
des Vosges et de la Haute-Marne au Sud, de la Marne et des Ardennes à l'Ouest. Ses limites sont,
en général conventionnelles sauf quelques exceptions, portions de cours d'eau ou lignes de crêtes
(figure 1).
Sa plus grande longueur Nord-Sud est de 133 km, et sa plus grande largeur Est-Ouest est de
65 km. Sa superficie totale est de 624.137 ha.
Dans son ensemble, le département offre l'aspect d'un vaste plateau incliné à la fois vers le
Nord et vers l'Ouest, plateau coupé dans son milieu par la vallée du fleuve, la Meuse et dans son
tiers Nord-Est par l'abrupt des Côtes de Meuse.
Son point culminant est à 451 m en forêt de VAUDEVILLE-LE-HAUT.
Les principaux cours d'eau se partagent entre deux grands bassins versants :
LE BASSIN RHIN – MEUSE
LE BASSIN SEINE – NORMANDIE
- Le Rupt de Mad, le Longeau et l'Orne,
affluents de la Moselle
- L'Aisne grossie de l'Aire,
affluent de l'Oise
- La Chiers grossie de l'Othain et du Loison,
affluent de la Meuse
- La Saulx, grossie de l'Ornain et de la Chée,
affluent de la Marne
La Meuse constitue avec les départements de Meurthe et Moselle, de Moselle et des Vosges,
la Région de Lorraine au sein de laquelle, elle n'occupe qu'une place mineure parce qu'éloignée
des deux métropoles régionales, NANCY et METZ d'une part, et d'autre part, du fait de sa faible
industrialisation qui souligne sa vocation agricole.
Les cours d'eau meusiens sont soumis à un régime de type pluvial océanique : hautes eaux en
fin d'automne – hiver et assez basses eaux en été début automne liées à une forte
évapotranspiration.
Bien que l'on puisse constater épisodiquement de très fortes crues, ce régime se caractérise
cependant par une relative régularité.
Le débit de ces cours d'eau est relativement modeste, celui de la Meuse à STENAY n'est en
moyenne que de cinquante m3 par seconde.
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FIGURE 1
LA SITUATION DU DÉPARTEMENT
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II . LE RELIEF
Le département de la Meuse présente un relief ordonné, varié et buriné (figure 2).
A. Relief Ordonné
Ordonné, car il offre une zonation nette en bandes de terrains dénivelées les unes par rapport
aux autres, orientées en gros du Nord au Sud. Pas le moindre accident de relief de Nonsard à
Jametz, d'Hattonchatel au Rozelier, de Saint-Mihiel à Stenay, de Saint-Aubin à Varennes…
Par contre, tout parcours transversal d'Est en Ouest fait escalader de brefs mais sévères talus
qui semblent barrer l'horizon (cf : coupe – Figure 2).
B. Relief Varié
Varié, car il offre une gamme bien diversifiée de paysages : à l'Est, une plaine humide
mollement ondulée, la Woëvre, qui depuis le "Pays haut" auquel elle se raccorde, s'abaisse et
vient butter, à l'Ouest au pied d'un talus abrupt haut de 150 m et plus parfois.
Rectiligne dans l'ensemble, celui-ci s'indente en nombreuses petites "baies" séparées par
autant de "caps", promontoires dont le plus remarquable porte le territoire d'Hattonchatel jusqu'à
404 m d'altitude.
Quelques "îles" s'en détachent dans la plaine :
- les buttes de Loupmont,
- Montsec,
- Romagne,
- Morimont,
- Saint Germain…
Ces Côtes de Meuse sont le brusque rebord oriental d'un vaste plateau sec, souvent boisé,
large et élevé au Sud, et qui s'abaisse lentement à la fois vers le Nord et vers l'Ouest.
La Vallée de la Meuse, beau couloir méridien creux de 150 m, large en moyenne de 2 km, y
sépare les "Hauts-de-Meuse" à l'Est du "Pays aux Bois" en rive gauche. A l'Ouest enfin, le
département s'achève différemment : au sud, raccordé par le plateau du Barrois aux confins
Haut-Marnais et Vosgiens, gradins intermédiaires vers le bastion de Langres ; au centre,
largement ouvert sur le Perthois voisin par la belle plaine alluviale de Revigny ; au nord, au
contraire, verrouillé par le massif Argonnais, petit bastion boisé.
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C. Relief Buriné
Buriné, le relief meusien l'est partout, sauf dans la Woëvre et l'ample dépression périargonnaise (molles vallées de la Chée au Sud et de l'Aire à l'Est) ; il l'est particulièrement dans
le pays de Montmédy où la Chiers et ses affluents entaillent profondément le fouillis des
collines ; il l'est aussi : en Val de Biesme, Val d'Ornain, et Vallée de la Méholle, sillons
sculptés dans les Hauts de Meuse par de nombreux ruisseaux (exemple : le rû de Vaux).
Les plus notoires reliefs en creux sont même de véritables cols : "trouées" de Spada, de
Marbotte, de Boncourt, d'Aulnois-sous-Vertuzey, offrant un passage facile de la Meuse à la
Woëvre.
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III. LES RÉGIONS AGRICOLES
En Meuse, on distingue quatre régions agricoles : le Barrois, la Woëvre, l'Argonne et le Pays
de Montmédy. (figure 3)
A. Le Barrois
Le Barrois est un plateau calcaire ondulé, reposant sur plusieurs étages : Portlandien,
Kimmeridgien, Séquanien et Argovo-Rauracien, coupé à l'Ouest du fleuve par quelques vallées
d'orientation générale Sud-Est - Nord-Est : Saulx, Ornain, Chée, Aisne et Aire, se dégageant
vers le bassin de la Seine.
Les sols du plateau du Barrois sont de faible épaisseur, de 15 à 60 centimètres, et très
perméables ; leur faible pouvoir de rétention en eau les rend assez sensibles aux risques de
sécheresse.
La Vallée de la Meuse, qui le traverse, est large de quelques kilomètres. Elle est à 267 mètres
d'altitude à la sortie des Vosges et à 162 mètres à son entrée dans les Ardennes. Bien que ses
sols, généralement silico-argileux sur des alluvions anciennes ou modernes la différencient du
Barrois, sa faible superficie ne permet pas de la considérer comme une région agricole
indépendante.
La superficie du Barrois est de 367 000 ha environ dont 170 972 de Surface Agricole Utile.
B. La Woëvre
Plaine aux terres argileuses sur Callovo-Oxfordien, lourdes, froides et souvent très humides
parce que sans pente, la Woëvre est située à l'Est des Côtes de Meuse et se continue en
Meurthe-et-Moselle. Son altitude varie entre 220 et 230 mètres.
Ses principaux cours d'eau sont le Rupt de Mad, le Longeau et l'Orne, tributaires de la
Moselle.
L'imperméabilité des sols a amené la création de nombreux étangs, toutefois, la mise en place
d'un réseau d'émissaires et des opérations de drainages judicieuses ont permis de développer le
potentiel de ces sols qu'il s'agisse de productions fourragères ou de grandes cultures.
Au pied des Côtes de Meuse s'étend la région "Sous les Côtes" caractérisée par des
productions spécialisées : viticulture, arboriculture fruitière (en particulier mirabellier) et
production légumière.
La superficie de la Woëvre est de 130 000 ha dont 72 600 de Surface Agricole Utile.
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C. L'Argonne
Située à l'Ouest du Barrois et se continuant sur les départements de la Marne et des Ardennes,
l'Argonne a un sol argileux reposant principalement sur Cénomancien Crétacé inférieur et
Portlandien.
Son relief est assez tourmenté, davantage au sud avec des collines plus ou moins élevées
(entre 270 et 300 mètres), des monticules isolés et des escarpements rapides à l'Est, et moins au
Nord où il est formé de coteaux plus doux coupés de petites vallées.
Elle est traversée par la Chée, l'Aisne et l'Aire.
La superficie de l'Argonne est de 84 000 hectares environ dont 47 562 de Surface Agricole
Utile.
D. Le Pays de Montmédy
Région au relief également accusé, le Pays de Montmédy qui se continue en
Meurthe-et-Moselle sous le nom de Pays Haut est constitué de sols très variés reposant sur
Bathonien, Bajocien et Lias.
Il est traversé par la Chiers grossie de l'Othain et du Loison.
Sa superficie est de 43 000 ha environ dont 26 961 de Surface Agricole Utile.
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FIGURE 3
LES RÉGIONS AGRICOLES DE LA MEUSE
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IV. LA GÉOLOGIE
Situé sur le rebord oriental de la cuvette sédimentaire du Bassin Parisien, le Département de la
Meuse présente un relief assez varié de type relief de Côte d'Ouest en Est où se succèdent des
plateaux calcaires dominant des dépressions argileuses (reliefs de cuestas).
En effet, les formations secondaires du sous-sol meusien affectées d'un léger pendage vers
l'Ouest au centre de la cuvette, sont caractérisées par une alternance de couches dures calcaires,
et de couches marno-calcaires plus tendres (figure 4).
FIGURE 4
8
V. LA GÉOMORPHOLOGIE
A. Le Lias du Pays de Montmedy
Les grès forment un plateau presque aussi élevé que le plateau Bajocien qui constitue le Pays
Haut et la plupart des Côtes de Moselle.
Consécutivement au soulèvement des Ardennes qui accompagne l'orogenèse alpine, les
rivières (surtout subséquentes) ont disséqué le plateau formant des vallées très encaissées dans
les calcaires Bajociens ainsi que des replats structuraux dans le paysage.
B. Les Calcaires délimitent les Côtes de Moselle et le Plateau qui suit vers l'Ouest
L'arrière pays se raccorde à la Woëvre par des formations marneuses du Bathonien supérieur.
C. Les argiles Callovo-Oxfordien de la Woëvre
Les marnes et argiles formant la plaine de la Woëvre ont été modelées par de nombreux cours
d'eau dégageant des buttes arrondies du paysage assez ondulé dans l'ensemble
Par endroit, la côte se dédouble formant alors des marches d'escalier.
D. Les Calcaires récifaux des Côtes de Meuse
Les calcaires formant les Côtes de Meuse renferment en profondeur quatre nappes aquifères
de grande importance.
E. Le Kimmeridgien Argilo-Calcaire du Barrois
Le Kimméridgien apparaît sous deux horizons dans le paysage :
- une dépression argileuse, humide, couverte de près et de parcs avec quelques
ruptures de pentes laissant apparaître des niveaux calcaires sous-jacents
(Commercy, Bar-le-Duc).
- Un horizon marneux qui monte sur le flanc de la cuesta portlandienne est
responsable de niveaux à déversement dans le paysage. C'est sur cet horizon qu'on
trouve les terrains laissés en friches depuis le déclin des vignes.
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F. Les calcaires Bononiens du Barrois
Le découpage de ces calcaires est conditionné par l'existence de trois niveaux durs intercalés
de couches plus tendres.
Ce relief est du type karstique avec de nombreux gouffres, grottes, pertes de ruisseaux et
résurgences.
De nombreuses buttes témoins apparaissent dans le paysage, elles proviennent du
festonnement de la cuesta portlandienne.
Au voisinage de l'Argonne, ces buttes sont coiffées de couches provenant du Crétacé.
G. les sables et marnes du crétacé inférieur du Perthois
La Champagne humide et le Perthois forme un grand cône alluvial (alluvions quaternaires)
sur un sous-sol du Crétacé inférieur et moyen. Le relief est modéré.
Ce sont des formations sablo-argileuses qui tapissent les plateaux calcaires en placages peu
étendus (flore silicicole des forêts de Ligny, Montiers, du Haut-Juré…).
H. Les argiles et sables Aptiens
Les sables gris ou blancs affleurent sous forme de grès (nappe aquifère artésienne sous Paris).
Les argiles grises de l'Aptien inférieur affleurent à Jeand'Heurs et ont été utilisées pour la
fabrication de tuiles.
I. Sables verts et argile Albienne du "Gault"
Ils forment les dépressions humides de l'Argonne argileuse, du Perthois et de la Champagne
humide.
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FIGURE 7
MEUSE – RÉGIONS PÉDOLOGIQUES
11
VI. LES SOLS
Les grandes catégories de Sols
On peut retenir dans une première approche 8 grandes familles de sols.
) Les sols calcaires ou "argilo-calcaires"
Communément appelé terres du type "BARROIS", elles sont peu profondes, mais en
général faciles à travailler.
) Les sols sur argiles
Suivant leur origine géologique, on distingue :
- les argiles bleues de la WOEVRE
- les argiles du GAULT et sables verts de l'ARGONNE
- les argiles du LIAS du PAYS DE MONTMEDY
Leur ressuyage très lent dû à leur faible perméabilité, en font des terres difficiles à
travailler, même après assainissement.
) Les sols sur limons
La caractéristique dominante est leur plus ou moins grande sensibilité à la battance.
) Les sols sur marnes
Ces terres sont difficiles à travailler en raison de leur engorgement par les eaux de
pluie.
) Les sols sur grès
Ces sols acides sont en général couverts de massifs forestiers (ARGONNE).
) Les sols sur alluvions
On les rencontre dans tous les fonds de vallée des rivières.
La connaissance des atouts et contraintes de chacun de ces sols est primordial pour le
travail du sol, le choix et la conduite des cultures, la maîtrise des systèmes de
production.
Bien souvent, l'agriculteur doit s'efforcer de trouver toute une série de compromis
entre les contraintes de ses sols et les exigences des plantes cultivées. Les compromis
retenus devront tenir compte du climat de la région, mais aussi de facteurs
spécifiques à chaque système d'exploitation.
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VII. CLIMATOLOGIE
Bien que située à 450 km des Côtes de l'Atlantique, la Meuse ressent encore les effets du
climat océanique, les vents d'Ouest dominants adoucissant les rigueurs continentales.
La pluviométrie moyenne est de :
900 - 1 000 mm dans l'Argonne
750 - 800 mm dans la Woëvre
Le nombre de jours de pluies est d'environ :
170 par an
La moyenne départementale des températures est de :
1° C en janvier et 18° C en juillet
Les températures peuvent atteindre :
Minimales : -20° C
Maximales : + 33° C
Insolation moyenne ....................................................1 500 à 1 800 heures
Nombre moyen de jours de gelée ............................89 jours
Nombre de jours où le sol est couvert de neige
20 jours
Nombre de jours de brouillard ...............................50 jours
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De part la position continentale du département, latitude moyenne dans la zone des vents
d'Ouest dominant, la Meuse connaît un climat océanique dégradé du fait de l'éloignement de
l'Atlantique.
Ce climat est caractérisé par un été chaud et orageux et un hiver long et rigoureux (influence
continentale).
Les intersaisons n'ont pas un caractère très marqué ; gelées automnales précoces et gelées
printanières plus tardives qu'en Champagne.
N'ayant plus l'effet régulateur thermique de la masse océanique (les amplitudes été – hiver
sont de l'ordre de 16° C contre 10° C en Bretagne), le département est sous influence des vents
d'Ouest, chargés d'humidité, qui viennent buter sur les reliefs des côtes meusiennes, nous
apportant par la même occasion pluies et neiges surtout en hiver.
En fait, la Meuse et plus généralement le Nord-Est est le siège d'échanges permanents entre
masses d'air d'origines différentes. Prenant leurs origines dans les zones anticycloniques, elles
viennent se mélanger dans notre région, formant des fronts d'instabilité où se développent des
turbulences (figure 8). Suivant l'équilibre qui s'établit entre les diverses masses d'air, la Lorraine
connaîtra des saisons aux contrastes variés. Une dominance des masses d'air polaire d'origine
continentale (anticyclone sibérien), entraînant une descente du front polaire par apport à sa
position moyenne, nous donnera des froids secs et rigoureux sur toute la région (hiver 1956). Si
par contre, les masses d'air d'origine tropicale maritime (anticyclone des Açores) arrivent à
franchir le cadre montagneux qui les maintient d'ordinaire sur le sud méditerranéen, ce sera alors
un été radieux.
Il est à noter que le relief meusien forme une véritable barre aux vents d'Ouest chargés
d'humidité. Aussi, les masses d'air océanique proches de la saturation arrivent sur le plateau
Barrois, où s'élevant de 300 m, elles se refroidissent de 2° C provoquant ainsi des pluies dont
sont exemptées les contrées sous les Côtes (effet de foehn).
Ce phénomène est vérifié en hiver où il neige toujours plus sur les hauteurs barroises que dans
les vallées. Il pleut ainsi davantage sur le Barrois et l'Argonne qu'en Val de Meuse ou en Woëvre
situées sous les côtes.
Si la Meuse est plus humide que le Bassin Mosellan, c'est dû principalement à sa situation de
première contrée en relief face aux vents d'Ouest après le creux du bassin parisien.
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P luviomé trie Compa ré e (mm) - P oste de Cha umont sur Aire -
120
110
100
95
83
81
82
80
80
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78
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73
60
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Janvier
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Moyenne (66-04)
T e mpé ra ture s Moye nne s Me nsue lle s Compa ré e s (de gré s)
- P oste de Cha umont sur Aire 20
18
17,6
16
17,6
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14
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12
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10
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Moyenne (78-04)
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