pages - BEEP-IRD

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BURKINA FASO
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
...
_-----------
SECTION MEDECINE
Année universitaire 2001-2002
THE5E:
Présentée et soutenue publiquement le 27 mai 2002
Par:
TA MINI Kaniah Augustine Laure
épouse TOGUYENI
née le 28 juillet 1972 à Ouagadougou
Pour l'obtention du Doctorat en Médecine
(Diplôme d'Etat)
Directeur de thèse:
Pro P. Daniel ILBOUDO
JURY:
Président:
Pro Kampadilemba OUOBA
Membres:
Dr Lucie NEBIE
Dr Appolinaire SAWADOGO
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
Unité de formation et de Recherche
des Sciences de la Santé
(UFR/SDS)
LISTE DES RESPONSABLES ADMINISTRATIFS
Directeur
Pr. Amadou SANOU
Directeur Adjoint
Pro Ag. Y.Joseph DRABO
Chef du Département de Pharmacie
Pr I.P. GUISSOU
Coordonnateur de la Section Pharmacie
Pr. Ag.Mamadou SAWADOGO
Coordonnateur de la Section Médecine
Pr Amadou SANOU
Coordonnateur de la Section Techniciens Supérieurs
Pr Blaise KOUDOGBO
Chef du Département de Gynécologie-Obstétrique
Pr Ag. Jean LANKOANDE
Directeur des Stages de la
Section Médecine (Ouagadougou)
Pro Ag. YJoseph DRABO
Directeur des Stages de la
Section de Pharmacie
Dr Jean Baptiste NIKIEMA
Directeur des Stages de la
section Médecine (Bobo-Dioulasso)
Dr Alain ZOUBA
Secrétaire Principal
M.
Chef de Service Administratif
et Financier (CSAF)
M. TATlETA Harouna
Responsable de la Bibliothèque
Mme TRAORE Mariam
Chef de la Scolarité
Mme ZERBO Kadi
Secrétaire du Directeur
Mme BONKIAN Edwige
secrétaire du Directeur Adjoint
Mme
TRAORE Fakouo
KABRE Hakiéta
LISTE DES ENSEIGNANTS DE L'UFRISDS
AU TITRE DE L'ANNEE 2001 1 2002
ENSEIGNANTS PERMANENTS
Professeurs titulaires (08)
Rambré Moumouni OUlMINGA
Anatomie organogenèse et chirurgie
Hilaire TIENDREBEOGO (in memoriam)
Sémiologie et Pathologies médicales
Tinga Robert GUIGUEMDE
Parasitologie
Bobilwindé Robert SOUDRE
Anatomie-Pathologique
Amadou SANOU
Chirurgie Générale et Digestive
Innocent Pierre GUISSOU
Pharmacologie & Toxicologie
Bibiane KONE
Gynécologie - Obstétrique
Alphonse SAWADOGO
Pédiatrie
Professeurs associés (01)
Blaise KOUDOGBO
Toxicologie
MaÎtres de Conférences (19)
Julien YILBOUDO
Orthopédie -Traumatologie
Kongoré Raphaël OUEDRAOGO
Chirurgie -Traumatologie
François René TALL
Pédiatrie
Jean KABORE
Neurologie
Joseph Y.DRABO
Médecine Interne/Endocrinologie
Blaise SONDO
Santé Publique
Jean LANKOANDE
Gynécologie-Obstétrique
Issa SANOU
Pédiatrie
Ludovic KAM
Pédiatrie
Adama LENGANI
Néphrologie
Oumar TRAORE N°l
Orthopédie-Traumatologie
Kampadilemba OUOBA
Oto Rhino Laryngologie
Piga Daniel ILBOUDO
Gastro-entérologie
Albert WANDAOGO
Chirurgie Pédiatrique
Adama TRAORE
Dermatologie Vénérologie
Mamadou SAWADOGO
Biochimie
Arouna OUEDRAOGO
Psychiatrie
Joachim SANOU
Anesthésie-Réani mation
Théophile L.TAPSOBA
Biophysique - Médecine Nucléaire
Maîtres-Assistants (31)
Lady Kadidiatou TRAORE
Parasitologie
Si Simon TRAORE
Chirurgie
Abdoulaye TRAORE
Santé Publique
Daman SANO
Chirurgie Générale
Patrice ZABSONRE
Cardiologie
Jean Gabriel OUANGO
Psychiatrie
Georges KI-ZERBO
Maladies Infectieuses
Rabiou
Radiologie
CISSE
Blami DAO
Gynécologie Obstétrique
Alain
Gastro-Entérologie
BOUGOUMA
Boubakar TOURE
Gynéco-Obstétrique
Michel AKOTIONGA
Gynécologie-Obstétrique
Adama LENGANI
Néphrologie
Oumar TRAORE N°l
Orthopédie-Traumatologie
Kampadilemba OUOBA
Oto Rhino Laryngologie
Piga Daniel ILBOUDO
Gastro-entérologie
Albert WANDAOGO
Chirurgie Pédiatrique
Adama TRAORE
Dermatologie Vénérologie
Mamadou SAWADOGO
Biochimie
Arouna OUEDRAOGO
Psychiatrie
Joachim SANOU
Anesthésie-Réani mation
Théophile L.TAPSOBA
Biophysique - Médecine Nucléaire
Maîtres-Assistants (31)
Lady Kadidiatou TRAORE
Parasitologie
Si Simon TRAORE
Chirurgie
Abdoulaye TRAORE
Santé Publique
Daman SANO
Chirurgie Générale
Patrice ZABSONRE
Cardiologie
Jean Gabriel OUANGO
Psychiatrie
Georges KI-ZERBO
Maladies Infectieuses
Rabiou
Radiologie
CISSE
Blami DAO
Gynécologie Obstétrique
Alain
Gastro-Entérologie
BOUGOUMA
Boubakar TOURE
Gynéco-Obstétrique
Michel AKOTIONGA
Gynécologie-Obstétrique
Z.Théodore OUEDRAOGO
Santé Publique
P.André KOALAGA
Gynécologie-Obstétrique
Emile BANDRE
Chirurgie générale et digestive
Syranyan SEKOULE
Psychiatrie
Dieudonné OUEDRAOGO
Chirurgie maxilo-faciale
Moussa
OUEDRAOGO
Pharmacologie
Assistants Biologistes des Hôpitaux
Idrissa
SANOU
Bactérlo-Virologie
Harouna
SANON
Hématologie/Immunologie
Issa
SOME
Chimie Analytique
Rasmané
SEMDE
Galénique
Jean
SAKANDE
Biochimie
Assistants associés (01)
ENSEIGNANIS NON PI;Rt!1MENIS
UFR des Sciences de la vie et de la terre
(UFRISVTJ
et
UFR des Sciences exactes et Appliquées
(UFRI SEA)
Professeurs Titulaires
Akry COULlBALY
Mathématiques
Sita GUINKO
Botanique-Biologie Végétale
Guy V.OUEDRAOGO
Chimie Minérale
Laya SAWADOGO
Physiologie-Biologie Cellulaire
Laou Bernard KAM (in memoriam)
Chimie
Patoin Albert OUEDRAOGO
Zoologie
Maîtres de Conférences
Boukary
LEGMA
Chimie-Physique Générale
François
ZOUGMORE
Physique
Adama
SABA
Chimie Organique
Philippe
SANKARA
Cryptogamie-Phytopharmacie
Gustave
KABRE
Biologie Générale
Abdoulaye
SAMATE
Chimie Organique
Maîtres-Assistants
Makido B.OUEDRAOGO
Génétique
Raymond BELEMTOUGOURI
T.P. Biologie Cellulaire
Orissa SANOU
Biologie Cellulaire
Assistants
Appolinaire BAYALA (in memoriam)
Physiologie
Institut du Développement Rural (IDR)
Maîtres de Conférences
Didier ZONGO
Génétique
Georges Anicet OUEDRAOGO
Biochimie
UFR des Sciences Economiques
et de Gestion (UFRISEG)
Maître-Assistant
libo Hervé KABORE
Economie-Gestion
UFR des Sciences Juridiques Politiques
(UFRISJPl
Assistants
Jean Claude TAITA
Droit
ENSEIGNANTS VACATAIRES
M.DAHOU (in memoriam)
Hydrologie
Dr Annette OUEDRAOGO
Stomatologie
Dr Adama THIOMBIANO
Législation Pharmaceutique
Dr Sidiki TRAORE
Galénique
Mr Mamadou DIALLO
Anglais
Dr Badioré OUAlTARA
Galénique
Dr Alassane SICKO
Anatomie
Dr Sylvestre TAPSOBA
Nutrition
Dr Maminata TRAORE / COUUBALY
Biochimie
Dr Seydou SOURABIE
Pharmacognosie
Dr Félix KINI
Chimie
Dr Lamine OUEDRAOGO
Biologie Cellulaire
Dr Marie Françoise OUEDRAOGO
Mathématiques
Mme Cécile OUEDRAOGO
Anglais
ENSEIGNANTS MISSIONNAIRES
A.U.P.E.L.F.
Pr.Lamine DIAKHATE
Hématologie (Dakar)
Pr.Abibou SAMB
Bactério-Virologie (Dakar)
Pro Mbayang NDIAYE-NIANG
Physiologie (Dakar)
Pro Emmanuel BASSENE
Pharmacognosie (Dakar)
Pr Mamadou BADIANE
Chimie Thérapeutique (Dakar)
Pr Babacar FAYE
Pharmacologie (Dakar)
Mission Française de Coopération
Pr. Etienne FROGE
Médecine Légale
Pr Raphaël DARBOUX
Histologie-Embryologie
Mission de l'Université Libre de Bruxelles
(ULB)
PrJean NEVE
Chimie Thérapeutique
Pr.Viviane MOES
Galénique
Mission avec les autres universités
;
Pr André BIGOT
Immunologie
DEDICACES
A Mon PERE : CHARLES Y: TAMINI (IN MEMORIAM)
A MA MERE : PASCALINE S. SIHOUN
Pour tous les sacrifices que tu as consentis.
Trouve ici l'expression de ma profonde gratitude et de mon affection.
A MON ONCLE : NONZA TAMrNr
Toute ma reconnaissance et mon affection.
A MES FRERES ETSŒURS
Attachement familial. Restons unis.
A TOUS MES ONCLES, TANTES, COUSrNS ET COUSINES
Attachement familial. Restons unis
A MA BELLE-FAMILLE
Pour toute votre compréhension et votre soutien.
A MON EPOUX : J- Y TOGUYENr
Pour toute ta compréhension et ton soutien.
A MES ENFANTS : J-A ETA. TOGUYENI
Que ce travail vous serve de repère afin de mieux faire.
A NOTRE MAITRE ET PRESIDENT DEJURY
le professeur KAMPADILEMBA OUOBA
MaÎtre de conférence agrégé en Oto-Rhino-Laryngologie
àIVFR/SDS
Cher maître c'est pour nous un immense honneur et un privilège
de vous avoir comme président du jury de notre thèse. La qualité de
l'enseignement que vous nous avez dispensé fait de vous un maître
admirable.
Permettez-nous de vous adresser nos sincères remerciements et de
vous exprimer notre profonde gratitude.
A NOTRE MAITRE ET DIRECTEUR DE THESE
le Professeur DANIEL P. ILBOUDO
MaÎtre de conférence agrégé de gastro-entérologie à IVFR/SDS
Cher maître nous sommes très sensibles à l'honneur que vous nous
avez fait en acceptant de diriger notre travail. Nous avons pu apprécier
vos grandes qualités scientifiques et votre disponibilité. Sincères
remerciements.
A NOTRE MAITRE ETJUGE
Le Docteur LUCIE NEBlE
Assistante de cardiologie à IVFRjSDS
Votre amour du travail et votre constante disponibilité forcent le
respect et l'admiration. En acceptant de juger ce travail, vous nous faite
un grand honneur. Sincères remerciements
A NOTRE MArTRE ETJUGE
Le Docteur APPOLLINAIRESAWADOGO
Assistant de gastro-entérologie à IVFR/SDS
Cher maître nous sommes très sensibles à l'honneur que vous nous
faite en acceptant de juger ce travail. Sincères remerciements.
Nous remercions très sincèrement:
Le Docteur 5ERME A. KARIM .Merci pour votre collaboration et
votre soutien.
Le personnel du service de gastro-entérologie du Centre Hospitalier
Yalgado Ouédraogo.
Les enseignants et encadreurs qui nous ont transmis avec
dévouement leurs connaissances.
A tous les miens.
A tous mes amis et collègues stagiaires internés.
A tous ceux qui directement ou indirectement, ont contribué à
l'aboutissement de ce travail.
LISTE DES ABREVIATIONS
AAS
••
AINS
ATCD
Acide acétyle salicylique
Anti inflammatoires non stéroYdiens
••
CCK
Antecedents
Cholécystokinine
CHNYO
••
Centre Hospitalier National Yalgado Ouédraogo
EBO
••
Endobrachyoesophage
EDH
Endoscopie digestive haute
FDH
••
Fibroscopie digestive haute
HH
••
Hernie hiatale
OP
••
Oesophagite peptique
OR
••
Oesophagite de reflux
RGO
••
Reflux gastro- oesophagien
SIO
••
Sphincter inférieur de rœsophage
SSO
••
Spinter supérieur de l'œsophage
va
••
Varices oesophagiennes
SOMMAIRE
PAGES
1 - INTRODUCTION
1
II - GENERALITES
3
1. Définition.II
2. Rappels anatomiques et physiologiques
2.1. Rappels anatomiques
2.1.1. Macroscopie
2.1.2. Microscopie
2.2. Rappels physiologiques
2.2.1. La physiologie de la motricité
2.2.2. La physiologie du cardia
3. La physiopathologie du RGO
3.1. La barrière anti-reflux
3.2. L'évacuation inefficace du matériel de reflux
3.3. Les facteurs gastriques
3.4. Les Mécanismes des lésions œsophagiennes
4. Le diagnostic du RGO
4.1. Le diagnostic clinique
4.1.1. Les signes typiques
~
4.1.2. Les signes atypiques
4.2. Les examens complémentaires
4.2.1. Les explorations morphologiques
4.2.2. Les explorations fonctionnelles
4.3. La stratégie de prescription des examens complémentaires
5. Evolution du RGO
5.1. Les ulcères œsophagiens
5.2. La sténose peptique
S.3.L'endobrachyoesophage (EBO)
5.4. Les autres complications
6. Traitement
6.1. Les buts
6.2. Les moyens
6.2.1. Les mesures hygiéno-diététiques
6.2.2.Les moyens médicaux
6.2.3. Les moyens chirurgicaux
6.2.4.Les moyens instrumentaux
6.3. Les indications thérapeutiques
6.4. Cas particuliers
11 • • • • • • 11 • • •
1,3
3
3
3
5
6
6
10
13
14
15
15
16
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20
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26
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27
29
29
29
29
30
31
32
32
33
li
PAGES
1- ENONCE DU PROBLEME
34
11- OBJECTIFS DE L'ETUDE
36
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
36
36
III - METHODOLOGE
37
1. cadre de l'étude
2. Patients et méthodes d'étude
37
IV - LES RESULTATS
1111 • • 11 • • • • • •
11.11.38
11 • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
1. Les aspects épidémiologiques
1.1. La population d'étude
1.1.1. Répartition selon le sexe
1.1.2. Répartition selon l'âge
1.2. Les indications
2. Les antécédents
2.1. Facteurs favorisants alimentaires
2.1.1. L'alcool
2.1.2. Le Tabac
2.1.3. Le café
2.1.4.La cola
2.1.5. Le chocolat
2.2. L'obésité
2.3. Les traitements médicaux
2.4. Les antécédents chirurgicaux
3. Etude des aspects cliniques
3.1. Les signes digestifs
3.2. Signes extra digestifs
3.3. Les formes asymptomatiques
3.4. Mode évolutif et ancienneté des troubles
4. Les aspects endoscopiques
4.1. La hernie hiatale par glissement
4.2. La tonicité cardiale
4.3. L'œsophagite peptique (OP)
4.4. Lésions endoscopiques associées
39
39
39
39
39
4·1
42
42
42
42
42
43
43
43
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45
45
45
48
48
48
.49
49
49
50
52
iii
PAGES
V - DISCUSSION
54
1. Les Aspects"d"
.
epl emlo 1oglques
54
54
55
56
56
56
56
1.1. La fréquence du RGO
1.2. La répartition selon l'âge
1.3. Répartition du RGO selon le sexe
2. Les antécédents
2.1. Les facteurs favorisants alimentaires
2.1.1. L'alcool
2.1.2. Le Tabac
2.1.3. La' cola
2.1.4. Le Chocolat
2.1.S.L'obésité
~
2.2.Les antécédents médicaux et chirurgicaux
2.2.1.Les antécédents médicaux favorisants le RGO
2.2.2. Les antécédents chirurgicaux
3. Les aspects cliniques
3.1. Les symptômes
3.2. Durée d'évolution des symptômes
4. Les aspects endoscopiques
4.1. L'œsophagite peptique
4.2. Hernie Hiatale
61
61
64
CONCLUSION GENERALE
65
SUGGESTIONS
66
BIBLIOGRAPHIE
67
57
57
58
58
58
58
59
59
59
60
Première Partie
Introduction
1 - INTRODUCTION
Le reflux gastro-oesophagien (RGO) correspond au passage
d'une partie du contenu gastrique dans l'œsophage. En pratique
clinique, il désigne une affection caractérisée par des symptômes
et/ou des lésions œsophagiennes en rapport avec le reflux.
Les
lésions
œsophagiennes
muqueuses,
correspondent
à
l'œsophagite peptique dont quatre stades sont décrits selon la
classification SAVARY et MILLER.
L'œsophagit~
peut se compliquer de sténose peptique, d'ulcère de
l'œsophage, d'hémorragie ou de métaplasie cylindrique du bas
œsophage (endobrachyoesophage).
Les symptômes du RGO peuvent évoluer sans lésions
œsophagiennes ou plus rarement, les lésions œsophagiennes
peuvent être asymptomatiques.
Les symptômes d'appel sont le plus souvent caractéristiques, mais il
s'agir de symptômes orientant à priori vers un
peut également
autre organe.
A
l'extrême,
le
asymptomatique
RGO
jusqu'au
pathologique
stade
des
peut
être
totalement
complications.
L'étude
épidémiologique des seules formes typiques aurait donc un
caractère restrictif.
Le caractère inconstant des lésions d'œsophagite au cours du RGO
et
l'existence
fréquénte
d'une
discordance
anatomo-c1inique
viennent par ailleurs compliquer l'évaluation précise du risque
lésionnel.
1
!
-Th----:ès-e-d,-eD-'OCto-ra-t-e-n-Mé-=-d,-=-ec---=-in-e------l--l-----------M,-a--=-;2=-00.--'2 '
Ces considérations, font que la prévalence réelle de la pathologie du
RGO est difficile à connaître et est probablement sous estimée. Une
importante activité de recherche sur le RGO a montré qu'il constitue
un problème non négligeable de santé publique en raison de sa
prévalence élevée, de son évolution chronique et du recours
fréquent à la thérapeutique qu'il impose.
Cette aspect, a motivé de nombreux travaux dans les pays
développés; contrairement
à l'Afrique, en particulier chez nous au
Burkina Faso.
Notre étude. s'attachera
à noter la prévalence de la pathologie du
reflux gastro-oesophagien, ses principales manifestations cliniques
et endoscopiques
Thèse de Doctorat en Médecine
2
Mai 2002
II - GENERALITES
1. Définition
Le RGO se définit par la survenue anormalement fréquente ou
prolongée de reflux acide de l'estomac vers l'œsophage, entraînant
des symptômes cliniques et/ou des lésions muqueuses
œsophagiennes.
2. Rappel$ anatomiques et physiologiques
2.1. Rappels anatomiques
2.1.1. Macroscopie
L'œsophage est un conduit musculo-membraneux, mesurant
30-40 cm de long et s'étend du pharynx à l'estomac.
On lui distingue plusieurs parties :
- le sphincter supérieur de l'œsophage (550) situé à 15 cm
des arcades dentaires et à hauteur de la sixième vertèbre
cervicale.
Il s'étend sur 3 cm de long environ.
- le corps de l'œsophage: il fait suite au 550 et comporte
successivement .:
• l'œsophage cervical, situé entre le rachis en arrière et la
trachée en avant. Il mesure 5 - 6 cm de long,
Thèse de Doctorat en Médecine
3
MaiZOOZ
------.
• l'œsophage thoracique, qui s'étend de la
vertèbre dorsale
première
à l'orifice œsophagien du diaphragme
(ou hiatus œsophagien). Il chemine dans le médiastin
postérieur. Il mesure environ 20 cm de long,
• l'œsophage abdominal, situé entre le hiatus œsophagien
et le cardia qui correspond à la jonction oeso-gastrique.
L'axe de l'œsophage forme avec le bord interne de l'estomac,
un angle . aigu appelé angle de His. Cette zone constitue avec le
diaphragme une barrière anatomique s'opposant au RGO.
- Le sphincter inférieur de l'œsophage (510): il s'étend sur les
quatre derniers centimètres de l'œsophage; ce qui correspond
tout l'œsophage abdominal,
à
plus le dernier cen~imètre de
l'œsophage thoracique. Il s'agit d'un sphincter physiologique.
Trachée
Aorte
Œosophage
Figure 1 : Rappel anatomique de l'œsophage [23]
1
Thèse de DoctoJt en Médecine
4
MaiZOOZ
CL
1 : œsophage
2: estomac
3 : valvule de Gubaroff
4 : péritoine
5 : diaphragme
6: plèvre
7 : membrane phéno-œsophagienne
8 : vaisseaux coronaires stomachiques
9 : pars condensa du petit épiploon
10 : faux de coronaire stomachique
Il : ligament gastrophrénique
Figure 2 : Anatomie du cardia [18]
2.1.2. Microscopie
La paroi œsophagienne est constituée de dehors en dedans
par
la musculeuse œsophagienne_ : elle est de constitution
inhomogène, avec de haut en bas une courte zone de
muscles exclusivement striés, ceci sur 5 cm de long
environ puis une zone intermédiaire, où s'intriquent
muscles lisses et muscles striés et enfin la moitié
inférieure qui ne comporte que des muscles lisses;
-
la musculeuse possède une couche interne circulaire et
une couche externe longitudinale. Entre les couches se
trouvent le plexus nerveux autonome d'Auerbach. Au
niveau du SIO, il existe un épaississement asymétrique de
la couche circulaire;
Thèse de Doctorat en Médecine
5
Mai 2002
-
la sous muqueuse: elle comporte le plexus nerveux
autonome de Meissner et les vaisseaux sanguins;
-
la muqueuse œsophagienne:
elle est revêtue d'un
épithélium malpighien pavimenteux non kératinisé.
La jonction entre la muqueuse œsophagienne et la muqueuse
gastrique se fait selon une ligne brisée (ligne z). Cette ligne est
visible en endoscopie, la muqueuse œsophagienne étant plus pâle
que la mu.queuse gastrique.
Il faut 'noter que seule la portion abdominale de l'œsophage
comporte une séreuse.
2.2. Rappels physiologiques
2.2.1. La physiologie de la motricité
t::::> Les phénomènes moteurs
- Au repos
En l'absence de stimulation, les SSO et sro sont contractés de
façon tonique. Cette pression de repos protège les voies aériennes
supérieurs d'un reflux du contenu œsophagien (SSO) et le bas
œsophage d'un reflux du contenu gastrique (SrO). Au niveau du
SSO la pression est asymétrique (2DmmHg dans le sens sagittal, 70
mmHg dans le sens latéral). Au niveau du sro la pression de repos
n'est pas parfaitement stable et comporte de brefs relâchements
spontanés essentiellement post-prandiaux favorisant la survenue de
RGO dit physiologique. Le corps de l'œsophage est au repos en
absence de déglutition.
Thèse de Doctorat en Médecine
6
Mai2DD2
- La déglutition
C'est le passage d'aliment ou de liquide de la cavité buccale
vers l'œsophage; elle se fait en plusieurs phases
* La phase
bucco-pharyngée
Après la mastication, la langue vient plaquer
la bouchée
contre la paroi pharyngée postérieure; c'est le seul temps volontaire
de la déglutition. Puis le nasa-pharynx et le larynx se ferment
(empêchant ainsi le reflux vers les voies aériennes); la respiration
s'nterrompt brièvement et le 550 s'ouvre. L'œsophage est alors le
seul conduit ouvert pour le passage du bol alimentaire; le 550 se
referme ensuite.
* La phase œsophagienne
Elle est caractérisée par une contraction circulaire qui
commence dans la partie supérieur de l'œsophage et progresse tout
le long de l'œsophage à une vitesse moyenne de quatre centimètres
par seconde (4cm/scd). Cette contraction fait progresser le bol
alimentaire. Le 510 commence à se relâcher moins de deux
secondes après la relaxation du 550. Cette relaxation annule
complètement la pression basale et dure 5 à 10 secondes. Elle
s'associe au raccourcissement de l'œsophage pour permettre le
passage de la bouchée de l'œsophage dans l'estomac.
L'onde propagée induite par la déglutition est appelée onde
péristaltique primaire. Le péristaltisme secondaire est une onde de
contraction du corps œsophagien non induite par une déglutition
mais par une distension œsophagienne: ceci peut survenir
notamment après un
reflux gastro-œsophagien.
On
appelle
péristaltisme tertiaire une activité musculaire propagée survenant en
Thèse dl Doctorat en Médecine
7
Ma; 2002
dehors de toute stimulation, une telle activité est toujours
pathologique.
c::::> Le contrôle de la motricité œsophagienne
L'ensemble du processus décrit ci-dessus est complexe. Il fait
coopérer de façon coordonnée des muscles striés et des muscles
lisses, et alterner des phases de fermeture et d'ouverture des
sphincters. Le contrôle nerveux fait intervenir des voies afférentes,
un centre programmateur (centre de la déglutition) bulboprotubérentièl et des voies efférentes.
Le tonus de repos du SIO est dû à une combinaison des
propriétés propres des fibres musculaires de ce sphincter et d'une
activité nerveuse tonique excitatrice, essentiellement cholinergique.
La relaxation au moment de la déglutition est active, médiée par des
fibres inhibitrices du vague (fibres non adrénergiques, non
cholinergiques).
La pression du SIO est influencée par certains aliments et
médicaments qui peuvent ainsi contribuer à la survenue de reflux
physiologique ou pathologique.
La
progestérone peut en association
avec l'œstrogène
provoquer une diminution de la pression
sphinctérienne et
contribuer ainsi aux épisodes de RGO qui sont fréquents au cours de
la grossesse (d. tableau 1).
Thèse de Doctorat en
Aé
7
d 4 : - e C - = - i n - e - - - - s - - - - - - - - - f - - - - M , - a - ;2-00-2
Tableau 1: Substances modifiant la pression de repos du sphincter
inférieur de l'œsophage [23]
Diminution
Augmentation
Aliments
Alcool, tabac, graisses, chocolat
Médicaments Indométacine
PGE1, PGE2
Cholinergiques
Nicotine,
Métoclopramide
Papavérine
Théophylline
Béta-mimétiques
Trinitrine
Inhibiteurs calciques
Hormones
Gastrine
Sécrétine, glucagon
Motiline
Cholécystokinine
Histamine
Somatostatine
Substance P
Progestérone
NeuroAcétylcholine
médicaments
AIpha-adrénergique
Thèse de Doctorat en Médecine
9
Sérotonine
Monoxyde d'azote
Mai 2002
2.2.2. La physiologie du Cardia
Le cardia a un double rôle
-
il permet le passage des aliments de l'œsophage vers
l'estomac;
-
il évite le passage ascendant du contenu gastrique
vers
l'œsophage, sauf dans certaines circonstances lors des
vomissements et des éructations.
Les
mécanismes de
la
continence
cardiale
nécessitent
11ntégrité de l'anatomie du cardia. Il faut une longueur suffisante
d'œsophage abdominal et un angle de His inférieur à 50°. Les piliers
diaphragmatiques, forment un lasso qui lors de l'abaissement du
diaphragme
enserre
l'œsophage.
La
membrane
phréno-
oesophagienne maintient l'œsophage en position abdominale.
L'angle de His et la valvule de Gubaroff ont un rôle modeste.
Le sphincter inférieur de l'œsophage est l'élément le plus important
dans la physiologie du cardia. Il correspond
à
une zone de haute
pression s'étendant de la membrane phréno-oesophagienne au
cardia.
Les études manométriques ont montré
pression supérieure de 40
à 60
%
à
ce niveau
une
à la pression intra-gastrique, lors
de la compression abdominale.
Le SIO est fermé en permanence en période de repos. La pression
au niveau du sphincter est de 5-15 mm de mercure.
La pression intra œsophagienne est de 8 mm de mercure.
Thèse de Doctorat en Médedne
10
Mai 2002
Le fonctionnement du SIO est lié à:
- des facteurs anatomiques: qui correspondent à l'angle de
His, à une longueur de l'œsophage intra abdominal
suffisante (3-4 cm); et
cavité
abdominale
au maintient du cardia dans la
par
la
membrane
phréno-
oesophagienne;
- des facteurs hormonaux: l'instillation d'acide dans le bas
œsophage provoque une augmentation de tonus du SIO,
alors qu'au niveau de l'antre elle le diminue.
La gastrine (sécrétée au niveau de l'antre gastrique) et la
motiline (d'origine duodénale) stimuleraient le tonus du 510. La
sécrétine, le glucogène et la cholécystokinine (C.C.K.) ont un effet
contraire:
- des facteurs chimique: la tonicité du 510 est inhibée par les
repas riches en lipides ou en acides; certains aliments tels
que le chocolat et les excitants (la caféine, l'alcool et le
tabac) ;
des
facteurs
neurogènes
par
mécanisme
réflexe:
l'augmentation de la pression abdominale entraîne une
augmentation
du
tonus
du
sphincter
inférieur
de
l'œsophage.
Thèse de Doctorat en Médecine
11
Mai 2002
Tableau Il : Résumé de l'anatomie et de la physiologie
œsophagienne [23]
Epithélium Muscles Fonctions essentielles
malphigien
Sphincter
, .
supeneur
de
l'œsophage
Assure bonne orientation
de la bouchée.
+
Striés
Prévient reflux du contenu
œsophagien dans les Extrinsèque
. ,.
vOies aenennes
Corps
de
l'œsophage
Striés+
lisses
+
Sphincter
inférieur de
l'œsophage
Contrôle
nerveux
+
Thèse de Doctorat en MédJcine
Assure une progression Extrinsèque
coordonnée
de
la + intrinsèque
(péristaltisme
bouchée
post-déglutition)
Permet le passage de la
bouchée dans l'estomac
(relaxation lors de la Extrinsèque
déglutition) s'oppose au + intrinsèque
RGO pr~ssion de repos
Lisses
12
Ma/2002
3. La physiopathologie du RGO
Le RGO
est un phénomène physiologique qui survient chez
tous les individus. Il devient pathologique quand il s'associe des
symptômes cliniques et/ou des lésions endoscopiques.
La physiopathologie du RGO est multi-factorielle et associe de
façon variable différents éléments:
- 11ncompétence de la barrière anti-reflux ;
-
l'évacuation inefficace du matériel de reflux présent dans
l'œsophage par altération de la clairance œsophagienne; .
-
l'hyper pression abdominale (liée
à une obésité ou certaines
bronchopathies obstructives comme l'asthme) et la stase
gastrique peuvent augmenter le gradient de pression
gastro-œsophagien facilitant ainsi la survenue du RGO;
- le caractère plus ou moins agressif du matériel de reflux et
la valeur de la résistance épithéliale de la muqueuse
œsophagienne
à l'acidité (ces patients ont des épisodes de
RGO ne dépassant pas en fréquence
et en durée les
valeurs normales) [6, 18, 23].
Thèse de Doctorat en Médecine
13
Mai20d2
3.1. La barrière anti-reflux
Elle est située à la jonction gastro-œsophagienne et comporte
2 groupes d'éléments :
- sphincter inférieur de l'œsophage (SIO),
- des facteurs anatomiques : la valvule de Gubaroff; l'angle
de His, la compression par les fibres musculaires obliques
au niveau du dôme gastrique; la pince diaphragmatique et
l'action du pilier droit du diaphragme. Le SIO est la
com'posante la plus importante des mécanismes anti-reflux,
comme l'ont montré les expérimentations animales.
Les facteurs anatomiques semblent jouer un rôle moins
important qu'on ne le pensait. Ainsi de nombreux sujets ayant une
hernie hiatale n'ont aucun reflux pathologique.
A l'inverse, un reflux pathologique est possible chez des patients
sans hernie hiatale.
Cependant, le RGO est souvent associé à une hernie hiatale
qui semble constituer un facteur favorisant le développement d'une
œsophagite. Il y a hernie hiatale lorsqu'une partie de l'estomac
remonte anormalement à travers l'orifice hiatal. Dans la hernie
hiatale par glissement qui est la plus associée au RGO, la ligne Z est
ascensionnée et remonte par définition à plus de 2 cm au-dessus de
l'orifice hiatal.
Chez les sujets normaux, comme chez les patients ayant un
reflux pathologique, presque tous les épisodes de reflux obéissent
à l'un des trois mécanismes suivants:
Thèse de Doctorat en Médecine
, 14
Mai 2002
- le relâchement transitoire et total du sphincter inférieur de
l'œsophage lors de la déglutition;
- l'augmentation transitoire de la pression intra abdominale;
- le reflux spontané à travers un sphincter inférieur très
hypotonique.
3.2. L'évacuation inefficace du matériel de reflux
La durée du contact du matériel de reflux avec la muqueuse
œsophagienne est déterminante et conditionne le développement
ou non d'une œsophagite.
Bien que la gravidité (orthostatisme) et le péristaltisme soient
capables de refouler vers l'estomac la presque totalité du volume qui
a été reflué, cela ne modifie pas le pH du résidu qui reste dans
l'œsophage en contact avec la muqueuse. Le péristaltisme est
souvent perturbé chez les patients ayant un RGO et une
œsophagite.
3.3. Les facteurs gastriques
Il est probable qu11 existe un sous-groupe de patients pour
lesquels,
un retard de la vidange gastrique joue un
rôle
pathogénique, sans doute en augmentant le gradient de pression
gastro-œsophagien; ce qui favorise le reflux surtout en période
post-prandiale.
Thèse de Doctorat en Médecine
15
Mai 2002
3.4. Les Mécanismes des lésions œsophagiennes
C'est la présence des ions H+ dans le liquide de reflux qui est
responsable de l'apparition des lésions d'œsophagite. La pepsine
qui est une enzyme du suc gastrique renforce le caractère irritant du
reflux, en jouant un rôle majeur dans la rétro-diffusion des ions H+.
La résistance de la barrière muqueuse constitue un facteur
déterminant et important dans le développement ou non d'une
œsophagite.
La couche de mucus qui tapisse la muqueuse
œsophagienne représente une ligne de défense importante. Les
éléments agressifs qui passent cette couche protectrice sont
à leur
tour arrêtés par une seconde ligne de défense située au niveau des
cellules muqueuses de la couche de Malpighi.
\
Thèse de Doctorat
eJ Médecine
16
Mai2DD2
4. Le diagnostic du RGO
Pour le diagnostic du RGO, l'interrogatoire revêt une grande
importance. Il doit s'attacher à la recherche d'une description
précise des symptômes et prendre en considération la date de leur
apparition, leurs horaires et leur évolution dans le temps.
Des circonstances favorisant l'apparition du RGO doivent être
recherché.es
(un repas abondant ou gras, une position, une
grossesse), de même que l'existence de facteurs favorisants (âge,
sexe, obésité, alcool, café, chocolat, hernie hiatale) [27, 28].
4.1. Le diagnostic clinique
4.1.1. Les signes typiques
Le diagnostic clinique est facile devant les signes représentés
par le pyrosis et les régurgitations acides :
- le pyrosis : il est caractéristique. Il s'agit d'une brûlure
débutant
dans
la
région
rétro-xyphoïdienne
et
se
prolongeant de façon ascendante dans la région rétrosternale;
- les régurgitations alimentaires ou liquidiennes acides. Elles
peuvent survenir pendant le sommeil et provoquer des
inhalations entraînant une toux irritante, qui réveille le
sujet.
Thèse de Doctorat en Médecine
17
Ma/2DD2
Le pyrosis et les régurgitations acides surviennent 1 à 3
heures après les repas, et sont favorisés par le décubitus dorsal ou
latéral droit et
la position penchée en avant réalisant ainsi un
syndrome postural. Ils sont calmés par la prise d'anti-acides, de
laitage, voire en cas de survenue nocturne par le simple fait de se
lever.
Des brûlures rétro-sternales fixes ou des brûlures épigastriques sont
égalemen.t évocatrices du reflux gastro-œsophagien lorsqu'elles ont
les mêmes circonstances de survenue que celles évoquées
précédemment. .
4.1.2. Les signes atypiques
-
Douleurs épigastriques atypiques, sans caractère postprandial ni syndrome postural ;
Des signes respiratoires constitués par
.des accès de toux à prédominance nocturne,
.des dyspnées asthmatiformes.
- Des douleurs thoraciques, simulant en tout point une
insuffisance coronarienne survenant à l'effort ou lors du
décubitus (douleurs pseudo angineuses) ;
-
Les éructions, le hoquet, les nausées, les vomissements
peuvent être en rapport avec le reflux ;
-
Des signes O.R.L.
Thèse de Doctorat en Médecine
18 '
Mai 2002
Il peut s'agir :
* d'une paresthésie pharyngée : elle se produit lors de la
déglutition de la salive, mais pas des aliments;
* d'une gêne pharyngée à type de corps étranger ou de
constriction cervicale;
*
de douleurs pouvant simuler une angine de poitrine;
*
d'une laryngite peptique,
*'de maux de gorge réPétés sans manifestations O.R.L
évidentes ou de dysphonie.
- Certains symptômes font craindre une complication du
RGO :
.l'odynophagie : c'est une douleur perçue au cours de la
déglutition qui fait suspecter l'existence d'une œsophagite
, ,
severe;
.Ia dysphagie : sensation de gêne ou d'obstruction au
passage du bol alimentaire, et évoque dans le cadre d'un
RGO soit un trouble moteur sévère, soit une
sténose
oesophagienne.
Il s'agit d'un symptôme d'alarme qui impose toujours une
fibroscopie œsophagienne.
L'hémorragie
digestive
extériorisée
sous
forme
d'hématémèse ; elle complique exceptionnellement une œsophagite
, ,
severe.
19
Ma; 2002
4.2. Les examens complémentaires
De nombreux examens peuvent être utilisés dans la
stratégie diagnostique du RGO
: il s'agit soit d'explorations
morphologiques, soit d'explorations fonctionnelles [18, 23].
4.2.1. Les explorations morphologiques
a) L'endoscopie oeso-gastro-duodénale
L'endoscopie oeso-gastro-duodénale, se fait sur un malade
à
jeun, placé en décubitus latéral gauche.
L'exploration
est
pratiquée
après
prémédication
légère
(diazépam 5 mg lM ou IV lente ou en goutte) et anesthésie locale
bucco-pharyngée
à la Iidocaïne.
Elle permet :
- de visualiser les muqueuses œsophagienne, gastrique et
duodénale;
- de faire des biopsies.
Les contres indications de l'endoscopie oeso-gastro-duodénale
sont
Thèse de
-
les troubles de la conscience;
-
l'anévrysme de la crosse aortique ;
-
l'insuffisance cardio-respiratoire majeure.
Doctora~en Médecine
20
Mai 2002
Pour ce qui est du RGO la mise en évidence d'une œsophagite
peptique permet d'affirmer le diagnostic.
Les
seuls
aspects
morphologiques qui soient spécifiques sont les érosions et les
ulcérations. Un simple érythème diffus du bas œsophage n'a aucune
valeur
diagnostique.
Plusieurs
classifications
de
l'œsophagite
peptique ont été proposées mais la plus utilisée est celle de Savary
et Miller qui distingue quatre stades d'œsophagite peptique de
gravité croissante.
Figure 3 : Reproduction schématique des stades de la classification
de Savary et Miller [6]
Stade 1: lésions uniques ou multiples, érosives
superficielles, non confluentes.
Stade 2 : lésions érosives confluentes, sans que l'atteinte
circonférentielle soit réalisée.
Stade 3: extension circulaire des lésions érosives, avec
infiltration pariétale, mais sans sténose.
Stade 4: lésion chronique: ulcère jonctionnel, fibrose
pariétale, sténose et endobrachyœsophage.
L'endoscopie oeso-gastro-duodénale peut mettre en évidence
des facteurs anatomiques favorisant le reflux, même s1ls n'ont pas
de valeur diagnostique formelle.
Thèse de Doctorat en Médecin~
21
Mai 2002
Il peut s'agir :
- d'une béance cardiale, caractérisée par l'ouverture plus ou
moins permanente du cardia;
- d'une malposition cardio-tubérositaire, caractérisée par une
jonction
oeso-gastrique
qui
va
se
situer
à l'étage
thoracique, au-dessus de l'anneau hiatal;
- ou d'une hernie hiatale par glissement sous forme d'une
poche gastrique dont l'extrémité supérieur correspond
à la
jonction oeso-gastrique et l'extrémité inférieur à l'anneau
diaphragmatique.
Il faut noter que les biopsies ne sont effectuées qu'en cas de
doute diagnostique ou d'œsophagite compliquée.
b) Le transit baryté oeso-gastrigue
Il
n'a d'utilité que dans le bilan d'une sténose non
franchissable par le fibroscope ou dans le cadre d'un bilan pré
opératoire
en
cas
de
volumineuse
hernie
ou
l'œsophage
sont
d'endobrachyoesophage.
4.2.2. Les explorations fonctionnelles
Les
explorations
fonctionnelles
de
résumées dans le tableau III.
Thèse de Doctorat en Médecine
Mal 2002
Tableau III : Les principales explorations fonctionnelles
de l'œsophage
INDICATIONS
EXAMENS
pH-métrie œsophagienne
Reflux gastro-œsophagien
Douleurs thoraciques pseudo-angineuses
Manométrie œsophagienne
Dysphagie sans lésions obstructives
Troubles moteurs de l'œsophage primitifs et
secondaires
Tests de provocation
Douleurs thoraciques pseudo-angineuses
Scintigraphie œsophagienne Troubles moteurs primitifs de l'œsophage
a) La pH-métrie œsophagienne
La pH-métrie œsophagienne se fait au moyen d'une électrode
placée à 5 cm au-dessus du SIc.Le pH peut être enregistré :
- durant 18-24 h, c'est la méthode la plus physiologique;
- durant 3 heures après un repas test chez un patient
debout, assis et couché.
Le pH-métrie n'a pas d1ndication lorsque les symptômes de
reflux sont typiques, lorsque des érosions ou des ulcérations sont
visibles à l'endoscopie.
bèse de Doctorat en Médecine
23
Mai 2002
La sensibilité de la pH-métrie de 24 h chez des patients
présentant une œsophagite ulcérée varie entre 70 - 90 0/0. 11 est
probable que la sensibilité et la spécificité de la pH-métrie soient
plus faibles chez les patients présentant un RGO
clinique sans
ulcérations ou érosions à l'endoscopie.
La pH-métrie est utile pour rapporter des symptômes
atypiques
à un reflux pathologique.
b) La manométrie œsophagienne
La manométrie œsophagienne permet d'analyser le tonus du
sphincter inférieur de l'œsophage,
les longueurs supra et infra
diaphragmatique du 510 ainsi que la motricité du corps de
l'oesophage. Elle enregistre la pression du 510 et sa relaxation lors
de la déglutition ainsi que le péristaltisme du corps de l'œsophage.
C'est un examen clé pour le diagnostic des troubles moteurs de
l'œsophage mais elle n'aide aucunement à établir le diagnostic du
RGO. La manométrie est cependant utile avant une intervention
chirurgicale pour RGO.
De nos jours, on considère qu11 ne s'agit pas d'une exploration à
visée diagnostique dans le RGO.
c) La scintigraphie œsophagienne
C'est une méthode proche des conditions physiologiques. Elle
consiste à rechercher, grâce à une gamma caméra, le reflux de
l'estomac vers l'œsophage d1sotopes marquant un repas. Son
utilisation en pratique est limitée, car elle ne permet pas de
différencier les reflux physiologiques et pathologiques.
Thèse de ooct))rat en Médecine
24
Mai 2002
d) le test de perfusion acide de Bernstein
Il consiste à perfuser de l'acide chlorhydrique (Hel) dans
l'œsophage pour tenter de reproduire les symptômes du RGO chez
le patient.
Actuellement ce test est rarement utilisé et ne conserve qu'un
intérêt d'ailleurs discuté, dans les formes de reflux avec douleurs
thoraciques pseudo-angineuses.
4.3. La stra.tégie de prescription des examens complémentaires
Dans de nombreux cas la symptomatologie clinique est
typique, seulement intermittente et sans signes évocateurs de
complications
(dysphagie,
hématémèse).
Aucune
exploration
complémentaire n'est alors nécessaire.
Quand les symptômes sont atypiques ou quand le malade
signale une dysphagie ou une odynophagie, l'examen initial
indispensable est l'endoscopie digestive haute (EDH) qui recherche
des lésions d'œsophagite et vise à éliminer d'autres pathologies de
l'œsophage, notamment tumorales.
la découverte d'une œsophagite érosive ou ulcérée est un bon
argument pour rattacher les symptômes à un RGO.
lorsque l'endoscopie ne permet pas de conclure, ou quand les
symptômes persistent sous traitement médical bien conduit, une
pH-métrie au mieux de 24 heures devient nécessaire pour affirmer
et quantifier le RGO acide.
La manométrie et éventuellement le transit baryté oeso-gastrique
ne sont indiqués que dans le cadre d'un bilan pré opératoire.
Thèse de Doctorat en Héd~/ne
25
Ha/2002
5. Evolution du RGO
Dans l'ensemble l'évolution du RGO est fluctuante, marquée
par l'alternance de poussées et de rémissions de plusieurs mois ou
de plusieurs années.
L'évolution bénigne du RGO est fréquente. Dans certaines
formes les symptômes disparaissent. Dans des cas plus nombreux,
la maladie évolue sur de nombreuses années sans complication,
avec des épisodes de poussés rapidement contrôlées par un
traitement médical.
Les complications s'observent le plus souvent au cours des
RGO qui ont présenté très tôt dans leur évolution une œsophagite
, ,
severe.
Les complications qui peuvent être observées sont les suivantes
5.1. Les ulcères œsophagiens
Ils compliquent 5
%
des œsophagites ; l'ulcère peut siéger soit
à la jonction des muqueuses œsophagienne et gastrique, soit au
sein de la muqueuse métaplasique d'un endobrachyoesophage. Des
biopsies multiples sont indispensables pour éliminer un carcinome.
Ces ulcères peuvent se compliquer d'une hémorragie digestive.
5.2. La sténose peptique
Elle complique 5 à 10
%
des œsophagites peptiques sévères.
Une dysphagie et/ou une odynophagie peuvent être révélatrices.
Dans d'autres cas, notamment chez le sujet âgé, la sténose peut
être
la
manifestation
révélatrice
d'un
RGO
pauci
ou
asymptomatique.
Thèse de Doctorat en Médecine
26
Mai2DD2
L'examen endoscopie découvre en général
blanchâtre
avec
lumière
centrée,
parfois
une sténose
surmontée
d'une
œsophagite. La sténose peut être également située au sommet d'un
endobrachyoesophage. Des biopsies intra-sténosiques, parfois après
dilatation de la lumière œsophagienne sont indispensables pour
affirmer la nature
peptique de la lésion et éliminer une sténose
tumorale.
Le transit baryté, lorsqu11 est effectué révèle dans le cas
typique une sténose centrée, régulière avec un œsophage souple et
en entonnoir. La présence des plis gastriques convergeant vers la
sténose est évocatrice de la nature peptique.
5.3.L'endobrachyoesophage (EBO)
C'est une complication rare de l'œsophagite et est en faite un
mode de cicatrisation de l'œsophagite Peptique érosive. Il s'agit
d'une métaplasie avec remplacement sur au moins 2 cm de la
muqueuse malpighienne de l'oesophage par une muqueuse
cylindrique de type fungique, cardiale ou intestinale. Le diagnostic
est basé sur l'examen anatomo-phatologique des biopsies. L'ESO
peut évoluer vers un adénocarcinome d'où 11ntérêt de faire des
biopsies régulières.
5.4. Les autres complications
-
L'hémorragie digestive patente (hématémèse, maeléna) ou
plus souvent latente (anémie hypochrome microcytaire
hyposidérémique) est une complication rare du RGO. Il
convient d'éliminer attentivement une autre cause de
saignement dans de tels cas.
thèse de Doctorat en Médecine
27
Mai 2002
Les
pneumopathies
voire
des
type
de
bronchiectasies, de fibrose pulmonaire idiopathique
ou
complications
aiguës
pulmonaires
récidivantes,
chroniques
à
d'asthme sévère sont considérées par certains comme des
complications du RGO.
Thèse de Doctorat en kédec/ne
28
Ha/2DD2
6. Traitement
6.1. Les buts
-
le soulagement des symptômes et un retour à une qualité
de vie normale;
-
la cicatrisation des lésions d'œsophagites peptiques;
-
la prévention des récidives dans les formes symptomatiques
à rechutes fréquentes ;
-
le traitement et la prévention des œsophagites sévères et
.,
.
rnmnlinl,ooe
6.2. Les moyens
6.2.1. Les mesures hygiéno-diététiques
Elles ne sont pas toujours faciles
à respecter, mais peuvent se
révéler efficaces. Elles consistent :
- à surélever la tête du lit d'au moins 15 cm ;
- à supprimer les causes d'hyperpression intra-abdominale
(port de vêtements non serrés, amaigrissement) ;
- à éviter des repas de volume important et riche en aliment
favorisant le reflux (graisses, chocolat, alcool, café) ;
- à éviter
le décubitus dans la période post-prandiale
immédiate (attendre au moins deux heures) ;
- à supprimer dans la mesure du possible tous les agents
susceptibles de favoriser le reflux (les cholinergiques, les
alpha-bloquants, les bêta-adrénergiques, la dopamine).
Thèse de Doctorat en Médecine
29
Ma/2002
6.2.2.Les moyens médicaux
De nombreuses classes thérapeutiques sont utilisées dans le
traitement du RGO.On distingue
les anti-acides ;
-
- les antagonistes des récepteurs à l'histamine (anti-H2) ;
à protons (IPP) ;
-
les inhibiteurs de la pompe
-
les protecteurs muqueux (alginates, sucralfates) ;
-
les prokinétiques (métoclopramide, dompéridone, cisapride).
~
Les anti-acides et les alginates
Les anti-acides sont utilisés depuis plusieurs années dans le
traitement
du
RGO
en
particulier
dans
un
contexte
d'automédication. Ils ont une efficacité limitée sur les symptômes et
n'ont aucun effet sur la cicatrisation des lésions d'œsophagite.
Les alginates quant
à eux, forment un surnageant visqueux
dans l'estomac et protègent la muqueuse œsophagienne lors des
épisodes de reflux acides. Ils n'ont pourtant à l'nstar des anti-acides
qu'une efficacité modérée sur les symptômes et restent également
sans effet sur les lésions œsophagiennes. Les alginates sont bien
indiqués pour une utilisation à la demande lors de la survenue des
douleurs.
~1-es
Ils
anti-H2
sont
efficaces
sur
les
symptômes
et
les
lésions
d'œsophagite de bas grade.En traitement d'entretien leur efficacité
est souvent décevante. Une dose journalière égale à celle qui est
utilisée dans l'ulcère gastro-duodénal doit être prescrite en prise biquotidienne. La place des anti-H2 dans le traitement du RGO s'est
considérablement réduite du fait de l'efficacité des IPP.
Thèse de Doctorat en Médecine
30
Ma/2002
~
Les prokinétiques
Le
cisapride
est aujourd'hui
le
chef
de
file
de
ces
médicaments.!1 a une efficacité comparable à celle des anti-H2 en
traitement d'attaque.Son efficacité a été démontrée également en
traitement d'entretien. Le cisapride est à prescrire avec précaution
dans les troubles du rythme.
~ Les IPP
Ces médicaments ont été crédités d'une efficacité supérieure
à
celle de toutes les autres classes sur les symptômes du RGO et sur
les lésions d'œsophagite peptique en traitement d'attaque. Ces
résultats se maintiennent lors du traitement d'entretien.
La
supériorité de cette classe thérapeutique est particulièrement nette
dans les œsophagites peptiques sévères, mais ne permettent pas la
régression des lésions d'EBO.
Dans les formes modérées, les IPP sont efficaces sur des
symptômes à demi dose aussi bien en traitement d'attaque qu'en
traitement d'entretien.
Ils sont bien tolérés et dépourvus d'effets secondaires significatifs.
6.2.3. Les moyens chirurgicaux
Le traitement chirurgical du RGO a pour principe de reconstituer,
de renforcer les facteurs anatomiques s'opposant au RGO. La
technique la plus utilisée et la plus efficace est la fundoplicature de
Nissen qui réalise un manchon de l'œsophage abdominal par une
valve gastrique faite au dépend de la grosse tubérosité.
Cette intervention permet de supprimer le reflux et ses
conséquences (symptômes, œsophagites) dans près de 95
%
des
cas au prix d'une mortalité quasi nulle et d'une faible morbidité. Des
~e
Doctorat en Médecine
31
Mai 2002
symptômes habituellement transitoires (dysphagie, difficultés à
éructer avec sensation de distension gastrique) sont parfois
observés.
De nombreuses autres interventions ont été proposées; la
plupart comportent des gestes visant à retrouver l'anatomie de la
région oeso-cardio-tubérositaire (fermeture de l'angle de His,
fixation de l'estomac au diaphragme) en général associé à un
système . de
valve
gastrique
moins
complet
que
celui
de
11ntervention de Nissen (hémi-valve antérieure ou postérieure).Ces
procédés ont le plus souvent une efficacité moindre.
La déviation duodénale est une intervention plus complexe, réservée
à de très rares cas de RGO sévères et récidivant après chirurgie
classique.
6.2.4.Les moyens instrumentaux
Il s'agit essentiellement de la dilatation endoscopique de
l'œsophage par des bougies ou des ballonnets
6.3. Les indications thérapeutiques
Dans la plupart des cas, le RGO n'est pas compliqué ; les
symptômes sont intermittents et peu sévères. Il ne justifie alors
qu'un traitement symptomatique à la demande, par des anti-acides
ou des alginates, accompagnés des mesures hygiéno-diététiques.
Dans les formes symptomatiques plus sévères de reflux ou
résistantes aux mesures précédentes un traitement continu peut
être envisagé : il fait appel aux anti-H2, aux inhibiteurs de la
pompe à protons, aux prokinétiques et parfois à l'association
prokinétiques et anti-H2.
Thèse de Doctorat ed Médecine
32
Mal2DD2
Le traitement d'attaque est prolongé pendant une période de 8 à 12
semaines, suivi d'un traitement d'entretien minimal efficace.
Les formes qui récidivent rapidement à l'arrêt ou à la
réduction du traitement médical, posent des problèmes d'indications
plus délicats entre le traitement chirurgical et le traitement prolongé
par IPP.
Le RGO avec lésions œsophagiennes sévères ou compliquées sont
justifiables., d'un traitement prolongé par IPP ou mieux en l'absence
de contre-indications d'un traitement chirurgical.
6.4. Cas particuliers
L'ESO semble justifiable du traitement chirurgical anti-reflux,
mais celui-ci n'entraîne qu'exceptionnellement la régression de la
métaplasie.
Lorsque la surveillance endoscopique met en évidence des lésions
de dysplasie sévère une résection avec plastie œsophagienne doit
être discutée.
La sténose œsophagienne est actuellement traitée par
dilatation endoscopique et IPP. En cas d'échec de ce traitement une
résection et une déviation œsophagienne peuvent parfois s1mposer.
Les manifestations extra-digestives du RGO justifient au moins
à titre de traitement d'épreuve d'un traitement médical par IPP à
double dose.
Thèse de Doctorat en Médecine
33
Mal 2002
1 - ENONCE DU PROBLEME
Le RGO est une pathologie qui a fait l'objet d'études
multiformes dans les pays développés ; d'où une meilleure
connaissance de la
pathologie et l'élaboration de méthodes
thérapeutiques qui sont en constant progrès depuis une vingtaine
d'années.
Ces études ont également
symptôm~s
montré que la prévalence des
du reflux est très élevée, puisque environ 20
%
de la
population générale en France, souffre de brûlures rétro-sternales
au moins un'e fois par semaine et 27
%
de cette même population
présente des régurgitations acides [32].
Aux Etats-Unis des études chiffrent à au moins une fois par
jour et une fois par semaine la survenu, de brûlures rétro-sternales
respectivement chez 7
%
et 40
%
de la population générale.
Dans la population occidentale 5-15
%
de la population présente un
RGO [13].
La
pathologie
du
RGO
est pluridisciplinaire
avec des
manifestations digestives, extra-digestives et parfois une association
des deux types de manifestions (20 à 50
%
des cas) [13,34].
Le RGO est le plus souvent bénin, mais de nombreuses
complications peuvent survenir au cours de l'évolution. Il s/agit de la
sténose peptique (5 à 10 %), de l'endobrachyoesophage (O/S à
13% ) de l'hémorragie digestive (2 %) et de l'ulcère de l'oesophage.
Thèse de Doctorat en Médecine
34
/tIal2DD2
En Afrique Noire, la pathologie du RGO a fait l'objet de peu
d'études, sur les plans épidémiologique, clinique, endoscopique et
thérapeutique, si bien que l'on ignore jusqu'à ce jour sa fréquence,
ses manifestions cliniques et endoscopiques les plus fréquentes, et
importance des complications.
Ce travail se propose de préciser la prévalence du RGO chez
l'adulte Noir Africain, de rapporter ses manifestations et d'évaluer
ses complications.
Thèse de Doctorat en Médecine
3S
Ma/2DD2
11- OBJECTIFS DE L'ETUDE
1. Objectif général
Etudier les aspects épidémiologiques, cliniques et
endoscopiques du RGO au CHNYO.
2. Objectifs spécifiques
..
2.1. Déterminer la fréquence du RGO chez les sujets vus
en endoscopie au CHNYO ;
2.2. Identifier les facteurs favorisants du RGO ;
2.3. Décrire les principales manifestions cliniques du RGO ;
2.4. Décrire les aspects endoscopiques du RGO ;
2.S. Préciser la fréquence des complications du RGO ;
Thèse
Je Doctorat en Médecine
36
Ma/2DD2
· Méthodologie
III - METHODOLOGE
1. Cadre de l'étude
Notre étude a été réalisée au Centre Hospitalier National
Yalgado OUEDRAOGO de Ouagadougou.
Le CHNYO est l'un des deux centres hospitaliers nationaux de
référence du pays et qui jouent le rôle de CHU.II comporte
-
un service de Gynéco-obstétrique;
deux services d'urgences (chirurgicales et médicales);
sept services de spécialités chirurgicales ;
cinq services de spécialités médicales, dont le service
d'hépato-gastro-entérologie.
Le service d'hépato-gastro-entérologie a une capacité d'accueil
de vingt neuf (29) lits; l'équipe médicale est constituée de cinq
médecins gastro-entérologues, de douze (12) infirmier(ères). Le
personnel de soutien est composé de quatre (4) garçons et filles de
salles.
Le service a une unité d'endoscopie digestive où sont faites : l'EDH,
la coloscopie, l'ano-rectoscopie.
.
Thèse de Doctorat en Médecine
1
.
37
Mai 2002
2. Patients et méthodes d'étude
Il s'agit d'une étude descriptive transversale, qui s'est déroulée
du 1er aoCJt 2000 au 31 Mai 2001; soit sur une période de 10 mois.
Le recrutement de nos patients s'est fait en salle d'endoscopie,
et les patients inclus dans l'étude sont :
- ceux présentant des signes fonctionnels évocateurs de RGO
(pyrosis, régurgitations acides), et ayant bénéficiés d'une
end9scopie digestive haute;
- ceux présentant à l'endoscopie digestive haute une
œsophagite peptique qu11s aient ou non des manifestations
cliniques.
Tous les patients inclus dans notre étude étaient consentants,
et ont été soumis au remplissage d'une fiche de collecte qui
précisait :
-
l'âge, le sexe, le poids, la taille, la profession ;
les indications de l'examen;
les habitudes alimentaires;
les ATCO médicaux et chirurgicaux;
la symptomatologie;
la durée et le mode évolutif des symptômes;
les résultats de l'EOH.
Les explorations endoscopiques ont été effectuées par le
même gastro-entérologue, assisté de deux infirmières et la marque
de l'appareil utilisé est : Fujinon FG 100 FP .Une pré-médication à la
xylocaïne gel et au valium goutte a été faite à tous les patients.
Nos données ont été traitées par le logiciel épi info version 6.
Thèse de Doctorat en Médecine
Mal 2002
IV - LES RESULTATS
1. Les aspects épidémiologiques
1.1. La population d'étude
Notre étude a concerné 355 patients qui nous ont été
adressés par différents praticiens pour la réalisation d'une EDH,
dans
un
but
diagnostique.
Le
diagnostic
(clinique
et/ou
endoscopique) de RGO a été retenu dans 99 cas soit une fréquence
de 28% de l'ensemble des patients vus en endoscopie.
1.1.1. Répartition selon le sexe
Sur les 355 patients qui ont bénéficié de l'EDH, on
retrouve 180 femmes et 175 hommes.
La population de sujets malades, se compose de 50 femmes et
de 49 hommes, ce qui donne un sex-ratio de 1,02.
1.1.2. Répartition selon l'âge
L'âge moyen des malades présentant un RGO,dans notre série
est de 37 ans avec des extrêmes de 16 ans et de 75 ans.
Nous observons une répartition bi modale aux tranches d'âge
de 21- 30ans et 41-50 ans selon les pourcentages de 32,2 et 26,3
%.Le maximum de sujets porteurs de RGO se trouve dans la
tranche d'âge de 21-30 ans.
Thèse de Doctotkt en Médecine
39
Mai 2002
Cette répartition est superposable à celle de notre
population générale d'étude (cf. tableaux IV et V).
Tableau IV : Répartition par tranches d'âge de la population
d'étude
Nombre
de patients
19
Tranches d'âge
~
20 ans
. 21- 30
pourcentage
5,45 %
112
31,5 %
31-40
62
17,5 %
41- 50
99
51- 60
41
11,6 %
61
22
6,2
Total
355
100 %
~
0/0
28
0/0
Tableau V : Répartition par tranches d'âge des patients avec RGO
Tranches d'âge
Nombre de patients
Pourcentage
20 ans
04
04,04 %
21- 30 ans
32
32,32 %
31- 40 ans
22
22,22 %
41- 50 ans
26
26,26%
51- 60 ans
10
10,10 %
~
05
05,05 %
99
100 %
~
61 ans
Total
Thèse de Doctorat en Médecine
40
,
Mai2002
_'W__ indications
L'indication ou le motif clinique le plus souvent notifié sur le bulletin
d'examen par les praticiens a été l'épigastralgie (41,12
Les symptômes évocateurs
d'un RGO tels : le pyrosis, les
régurgitations acides ont été retrouvées dans 10,7
.Diverses
autres
indications
des cas).
%
ont
été
retrouvées
%
des cas
selon
des
pourcentages variés.
(d. tableau VI).
Tableau VI : Les indications de l'endoscopie
Nombre de Datient Pourcentage
Indications
Epigastralgies
146
41,1 0/0
Syndrome ulcéreux
38
10,7 0/0
Syndrome de reflux
36
10,2 0/0
Douleurs abdominales
27
7,6 0/0
Mycoses œsophagiennes
20
5,6 0/0
Hernie hiatale - incontinence cardiale
12
3,40/0
Hémorragie digestive
15
4,3 0/0
Dyspepsie
16
4,5 0/0
Vomissements
09
2,5 0/0
Recherche de V.O
09
2,5 0/0
Douleurs thoraciques
08
2,2 0/0
Anémie
06
1,7 0/0
Non précisées
13
3,8 0/0
355
100 0/0
Total
Thèse de Doctorat en Médecine
41
Mai2DD2
2. Les antécédents
La survenue de la pathologie du RGO, peut être en rapport
avec les habitudes alimentaires du patient, les antécédents
médicaux et chirurgicaux.
2.1. Facteurs favorisants alimentaires
2.1.1. L'alcool
Dans notre échantillon, 32 sur les 99 patients soit 32,3 %
prenaient régulièrement de l'alcool. Parmi ces patients porteurs d'un
RGO et consommant de l'alcool, on trouve en proportion égale les
sujets de sexe masculin et de sexe féminin. Les types d'alcool les
plus consommés étaient :
- la bière retrouvée dans 75 % des cas;
- puis viennent par ordre de fréquence la bière locale à base
de mil (dolo) 22 % et le vin (2%).
2.1.2. Le Tabac
Dans notre échantillon seul 2 % de nos patients étaient sujets
à une intoxication tabagique avec une consommation moyenne de
0,25 paquet - année.
2.1.3. Le café
Nous avons noté que 22 % des patients porteurs de RGO
buvaient régulièrement du café, avec en moyenne 2 à 3 tasses par
jour.
Un seul de ces patients a présenté une œsophagite peptique sévère
(sténose œsophagienne).
Thèse de Doctorat en Médecine
42
Mai 2002
2.1.4.La cola
Parmi nos patients présentant un RGO, 16%
régulièrement la cola.
La consommation
consomment
moyenne
de cette
substance étant d'une noix de cola par jour. Mais, l'effet de la cola
sur le sphincter inférieur de l'œsophage n'est pas connu.
2.1.5. Le chocolat
Sa consommation n'est pas usuelle dans les habitudes
alimentaires .du Burkinabé. Sa consommation a été retrouvée chez
9,1 % des patients présentant un RGO.
2.2. L'obésité
Le calcul de l'index de masse corporelle nous a permis
d'observer que 25,25 % de nos sujets sont obèses. L'IMC allant de
25,45 à 32,97(normale : 23 ,3+4,3 Kg/m2).
L'obésité est plus fréquente chez les femmes (64%). Seulement
chez 44 % des sujets obèses, on note l'association d'un autre
facteur favorisant dont le café (28
0/0 ).
La symptomatologie typique du RGO avec une intensité modérée est
retrouvée chez tous les sujets obèses, la durée évolutive moyenne
étant de 13,2 mois et le mode évolutif est intermittent.
Les lésions d'œsophagite peptique observées sont sans sévérité
(stade1 et 2) et observées chez 44 % des sujets.
Thèse
dJ Doctorat en Médecine
43
Mai 2002
2.3. Les antécédents médicaux
Parmi nos patients, 33,3 % prennent des médicaments depuis
plus d'un mois et 48,5% d'entre eux, des médicaments anti-reflux.
Les classes thérapeutiques retrouvées étant les anti-acides (24,3%),
les protecteurs de la muqueuse digestive (21,2%), les prokinétiques
(3,03 %).
Pour ce qui est des autres patients, 9,1
prennent des AINS,
%
9,1% autres des contraceptifs oraux et 33,3
%
des médicaments
divers. L'automédication a été retrouvée chez plus de la moitié des
patients.
Tableau IY : Répartition des traitements médicaux
Classes théra peutiques
Nombres de Patient
Pourcentage
Anti-acides
08
24,3
%
Pansements digestifs
07
21,2
%
Modificateurs motricité
01
3,03
%
digestive
AINS
03
9,1
Contraceptifs oraux
03
9,1 %
Autres
11
33,3
0/0
Total
33
100
0/0
Thèse de Doctorat en Médecine
44
Ha/2DD2
2.4. Les antécédents chirurgicaux
Dans notre échantillon, 7,1
%
des patients ont subi une
chirurgie abdominale, mais aucune de ces interventions n'est décrite
comme favorisant le RGO.
3. Etude des aspects cliniques
3.1. Les . signes digestifs
c::::> Le pyrosis
Le pyrosis est la symptomatologie la plus caractéristique du
RGO. Des 99 cas de RGO colligés 86 patients, soit 87
pyrosis. Parmi eux 72,1
%
ont un
ont pu préciser la fréquence de
%
survenue des épisodes de pyrosis; 53,5
%
ont des manifestations
quotidiennes de pyrosis dont le nombre varie d'un patient à un autre
: 19,6
37
%
%
des sujets ont moins de trois épisodes de pyrosis par jour;
ont trois épisodes de pyrosis par jour, 23,9
de pyrosis par jour et 19,5
%
ont 5
%
ont 4 épisodes
à 6 épisodes de pyrosis par
jours.
La survenue du pyrosis en période post-prandiale a été
retrouvée chez 80 % des sujets. Ce signe a été retrouvé chez 44
femmes et 42 hommes soit respectivement 88 % et 85,71 % des
populations féminine et masculine malade.
Sur les 86 patients ayant ce symptôme, seulement 30,3
sont consommateurs d'alcool, 23
%
sont consommateurs de café;
17,50/0 croquent la cola et 23,3 0/0 sont obèses.
Thèse de Doctorat en Médecine
1
45
0/0
c::::::::> Régurgitations acides
Elles ont été retrouvées dans 71
au pyrosis chez 67
%
%
des cas et sont associées
des patients.
c::::::::> Hoquet - Eructation - Nausées - Vomissements
Ces différents symptômes étaient présents selon un mode
récurrent.et sont retrouvés chez nos patients selon les fréquences
suivantes :
- hoquet = 40,4%
- éructations = 14,2%
- nausées = 5,1 %
- vomissements = 3%
L'hypersialhorée a été mentionnée dans 6,1 % des cas.
D'autres manifestations ont été retrouvées à des proportions peu
importantes.
Thèse de Doctorat en Médecine
46
Mai2DD2
Tableau VII
Récapitulatif des manifestations digestives
Manifestations digestives
Nombres de patients Pourcentage
Pyrosis
86
87
0/0
Régurgitation acide
70
71
0/0
Hoquet
40
40,4 0/0
Eructation
14
14,2 0/0
:J:iypersialhorée
06
6,2
Nausée
05
5 0/0
Ballonnement
04
40/0
Vomissements
03
3 0/0
Hématémèse
01
1 0/0
-.
Thèse de Doctorat en Médecine
47
0/0
Ma/2002
3.2. Signes extra digestifs
Les signes extra-digestifs évocateurs d'un RGO ont été
rarement mentionnés par nos patients. Nous avons retrouvé des
otalgies à répétition dans 1
fréquente dans 3 % des cas.
des cas et une toux nocturne
%
3.3. Les formes asymptomatiques
Elles correspondent aux cas où le diagnostic de RGO a été
retenu
à partir des résultats de l'examen endoscopique
essentiellement. Ces formes asymptomatiques représentent 8,1
0/0
des cas dans notre série
3.4. Mode évolutif et ancienneté des troubles
Le mode évolutif de la symptomatologie du RGO est soit
continu, soit intermittent. L'évolution intermittente a été retrouvée
dans 89
%
des cas; ce qui est caractéristique de la pathologie du
RGO.
La répartition selon l'ancienneté des troubles est variable: chez
21,2
%
des patients, la symptomatologie évolue depuis 1 - 3 mois.
Dans 78,8
%
des cas la symptomatologie évolue depuis plus de 3
: mois dont 36,4
%
signalent un début remontant à plus de 24 mois.
Cette répartition témoigne de la chronicité des symptômes.
Thèse Cie Doctorat en Médecine
48
Hai2002
Tableau VIII : Répartition des patients selon l'ancienneté des symptômes
Durée évolutive
Nombre
Pourcentage
< 1 mois
4
4 0/0
1 - 3 mois
17
3 - 6 mois
4
6 - 12 mois
24
24,2
12 mois - 24 mois
14
14,2 0/0
> 24 mois
36
36,4 0/0
Total
99
100 0/0
17,2
0/0
4 0/0
0/0
4. Les aspects endoscopiques
4.1. La hernie hiatale par glissement
Elle est retrouvée chez 51 patients sur les 99 cas de RGO soit
une fréquence de 51,51 0/0. La hernie hiatale est associée à un
pyrosis dans 88,2 % des cas.
4.2. La tonicité cardiale
L'incontinence cardiale est retrouvée chez 52,52 % des
patients, parmi lesquels 86,S % ont un pyrosis et 77 0/0 des
régurgitations acides.
Thèse de Doctorat en IMédecine
49
Nai2DD2
4.3. L'œsophagite peptique (OP)
Elle a été observée chez 51 0/0 des patients. La répartition par
grade se présente comme suit
Oesophagite peptique
- stade 1 : 80,4 0/0
stade 2 : 11,7 0/0
stade 3 : 2 0/0
stade 4 : 6 0/0
Le stade 4 est constitué d'une sténose peptique, d'un ulcère et d'un
ESO.
Chez ces patients ayant une OP, 83,7 0/0 sont symptomatiques. Parmi
les sujets asymptomatiques 87,5 % présentent une OP stade 1 et
12,5 % une OP stade 2.
L'ancienneté des symptômes chez les· sujets ayant une OP est très
. variée (cf. tableau IX)
.IBbleau IX : Répartition des cas de OP selon l'ancienneté des symptômes
Nombre
Pourcentage
< 1 mois
01
2 0/0
1- 3 mois
06
12
3 - 6 mois
02
4
6 - 12 mois
15
29,4
12 mois - 24 mois
09
18
18
35,2
Durée évolutive
~
24 mois
Total
Thèse de Doctorat en MédecinE
51
50
0/0
0/0
100
0/0
0/0
0/0
Mai2DD2
Tableau X : Répartition des cas de OP selon le stade
Lésions
OP stade 1
OP stade 2
OP stade 3
OP stade 4
- sténose peptique
- ulcère
Nombre
41
06
01
pourcentage
80,4 0/0
11,7 0/0
2 0/0
- ESO
01
01
01
2 0/0
2 0/0
2%
Total
51
100 %
Tableau XI : Sévérité des lésions d'œsophagite en fonction
de l'ancienneté des symptômes
1
Durée évolutive
Stade d'œsophagite
Stade 1 Stade 2 Stade 3 Stade 4
Total
<: 1 mois
01
-
-
-
01
1- 3 mois
06
-
-
-
06
3 - 6 mois
02
-
-
-
02
6 - 12 mois
11
02
01
01
15
12 mois - 24 mois
07
02
-
-
09
> 24 mois
14
02
-
02
18
Total
41
06
1
03
51
Thèse de Doctorat en Médecine
51
Mal 2002
4.4. Lésions endoscopiques associées
Diverses autres lésions endoscopiques ont été visualisées
selon une répartition très variable. Les plus fréquentes sont les
gastropathies qui ont été retrouvées dans 43,9
et l'ulcère bulbaire dans 17,8
%
%
des endoscopies
des endoscopies.
Tableau XII: Lésions endoscopiques associées
Lésions
Nombres de
patients
Pourcentage
purpurique
09
07
05
03
pétéchiale
01
16,1 0/0
12,5 0/0
8,1 0/0
5,4 0/0
1,8 0/0
Gastropathies :
- congestive
.
eroslve
,
érythémateuse
10
Ulcère bulbaire
Ulcère antral
Duodénites
- purpurique
07
- eroslve
04
02
- pétéchiale
01
Reflux duodénogastriaue
Bulbe duodénite
candidose digestive
04
04
,
.
01
56
Total
Th'èse de Doctorat en Médecine
52
17,8 0/0
12,5 0/0
7,1 0/0
3,6 0/0
1,8 0/0
7,1 0/0
7,1 0/0
1,8 0/0
100 0/0
Mai 2002
Discussion
Les limites de notre étude
Notre étude
dont l'objectif est d'analyser
les
aspects
épidémiologiques, cliniques et endoscopiques du RGO présente un
certain nombre de biais.
L'échantillonnage a été réalisé en salle d'endoscopie et les biopsies
n'étaient pas systématiquement faites, sauf chez les sujets qui
présentaient un aspect endoscopique évocateur d'EBO.
Un interrogatoire dans la population générale en ville aurait permis
de mieux apprécier la fréquence du RGO dans la population
générale.
Thèse de Doctorat en Médecin~
53
. Mai2DD2
v-
DISCUSSION
1. Les Aspects épidémiologiques
1.1. La fréquence du RGO
La pathologie du RGO a fait l'objet de plusieurs études
particulièrement en Europe. De nombreux auteurs [25,30,32]
s'accordent sur le fait que la fréquence
réelle du RGO est
difficilement appréciée car ce n'est qu'une partie minoritaire des
sujetsquf consultent un médecin pour leurs symptômes.
Selon Klozt F, Debonne JM, cette difficulté est liée à l'existence
d'un reflux physiologique, à l'absence de méthode diagnostique de
référence e t à une discordance clinico-endoscopique [25].
La fréquence du RGO varie dans la population générale en
occident de 5 à 15
%
[13,23].
Klozt F trouve que le RGO représente 16,6
%
des consultations en
gastro-entérologie.
En Afrique Noire la symptomatologie du RGO représente 16% des
consultations en gastro-entérologie [25].
Gué Max en 1991 mentionne que le RGO représente 21,3
%
des
indications d'EDH au CHNYO [19].
Dans notre série, sur 355 sujets adressés pour EDH, nous
avons retenu le diagnostic de RGO dans 99 cas soit une fréquence
de
28
%,
qui est relativement élevée; mais sous estimée quand
on admet que peu de sujets pour des raisons socio-économiques et
la banalité des symptômes sont reçus en consultation.
Thèse de Doctorat en Médecine
54
Mai 2002
1.2. La répartition selon l'âge
L'influence de l'âge sur le RGO est discutée.
Pour certains auteurs, le RGO n'est pas influencé par l'âge;
mais l'OP est plus fréquente après 50 ans [22]. Cet avis n'est pas
admis de tous car pour d'autres
l'âge est un facteur significatif
régulièrement retrouvé et la prévalence du RGO augmente au cours
du vieillissement; l'incidence restant faible autour de 2 pour 100 000
jusqu'à 40 ans, puis s'accroît régulièrement pour dépasser 20 pour
100 000 à 70 ans [13].
L1nfluence de ce facteur peut s'expliquer par une altération des
fonctions de clairance œsophagienne chez les personnes âgées (le
flux salivaire ou la motricité œsophagienne).
Dans notre échantillon la répartition de RGO selon l'âge est bimodale. De 21-30 ans la fréquence est de 32,3 0/0, de 41-50 ans elle
est de 26,3 0/0.
Cette répartition est superposable à celle retrouvée au Niger
par Abarchi Habibou ou le maximum de patients souffrant de RGO
se trouve dans la tranche d'âge 20-30 ans [1].
Le jeune âge de nos patients est probablement en rapport
avec :
-
la jeunesse de la population générale, l'espérance de vie
étant très courte;
- une tendance facile à consulter;
-
le changement des habitudes alimentaires (repas plus
riches en lipides).
'lèse de Doctorat en Médecine
55
Mai 2002
1.3. Répartition du RGO selon le sexe
Cette répartition est équitable parmi nos patients.
Les résultats des autres études sont divers. Pour certains, il
existe une prédominance masculine qui serait expliquée par la
consommation plus importante d'alcool, de tabac, et par l'exercice
de travaux de force [1,13
J.
La prédominance féminine serait plus importante pour le RGO
symptomatique [25].
Chez la femme enceinte, l'augmentation de la pression intra
abdominale 'et surtout 11mprégnation oestro-progestative qui
diminue la pression du sphincter inférieur de l'œsophage sont
responsables de la fréquence du RGO dans cette population.
2. Les antécédents
2.1. Les facteurs favorisants alimentaires
2.1.1. L'alcool
Selon Guillaume cadiot, les effets de l'alcool chez des malades
ayant un RGO ne sont pas connus. Certains patients ayant un RGO
estiment que leurs symptômes peuvent être déclenchés par la prise
d'alcool, mais l'existence d'une aggravation réelle du RGO par
l'alcool, n'a jamais été démontrée et une étude récente au cours de
l'œsophagite ulcérée par reflux n'a pas identifié l'alcool comme
facteur de risque [32].
Thèse de Doctorat en Médedne
S6
Mai 2002
Le facteur alcool est retrouvé chez nos patients dans 32,3
cas.
Ces
malades
buveurs
d'alcool
ne
présentent
%
des
aucune
particularité symptomatique et lésionnelle par rapport au nonbuveurs.
Parmi
symptomatiques,
les
consommateurs
une
avec
durée
d'alcool
évolutive
91 %
sont
moyenne
des
symptômes de 6 mois. Les lésions endoscopiques retrouvées sont
l'œsophagite peptique stade 1 dans 86% des cas.
Il ne se dégage donc aucune particularité sur le plan clinique et
endoscop.ique
chez
les
consommateurs
d'alcool
dans
notre
échantillon.
2.1.2. Le Tabac
Le rôle du tabac dans la survenue du RGO est discuté. Mais
l'on admet qu'il majore les symptômes et diminue le taux de
cicatrisation des lésions de l'œsophagite peptique [32].
Des études épidémiologiques ont montré que le tabagisme n'est pas
retrouvé avec une fréquence plus grande chez les sujets porteurs de
RGO par rapport à la population générale [25].
Parmi nos patients, 2
%
sur les 99 cas de RGO sont fumeurs et ont
des lésions d'œsophagite peptique stade 1 et 2.
Cette observation ne nous permet pas d1ncriminer le tabac dans la
survenue du RGO.
2.1.3. La cola
Parmi nos patients, 16
%
consomment régulièrement la cola
et le seul patient qui présente un ESO en consomme, en raison
d'une noix par jour depuis environ dix ans.
Une étude plus approfondie nous permettra de déterminer l'effet de
la cola sur le sphincter inférieur de l'œsophage, et son implication
dans la survenue d'un RGO.
Thèse de Doctorat en Médecine
57
Mai 2002
2.1.4. Le Chocolat
Il a été retenu parmi les facteurs favorisants du RGO les plus
incriminés. Il diminue la pression du 510, augmente l'exposition
acide de l'œsophage [13,31].
La consommation de chocolat est retrouvée dans 9,1
des
%
cas de RGO dans notre étude. Son implication dans la survenue du
RGO dans notre population est peu importante.
2.1.5. L'obésité
Des études l'ont retenu comme facteur favorisant du RGO
[14]. Cependant un seuil pour 11ndex de masse corporelle
à partir
duquel l'obésité est incriminé n'est pas déterminé.
Pour Rigaud D et coll., seule l'obésité androïde serait responsable
dans l'apparition d'un RGO pathologique [38].
Dans notre étude, la proportion des sujets obèses de (25 %
)
et
l'absence de caractéristiques particulières sur le plan clinique et
endoscopique ne permettent pas de déterminer une part de
responsabilité de l'obésité dans la pathologie du RGO.
2.2. Les antécédents médicaux et chirurgicaux
2.2.1. Les antécédents médicaux favorisants le RGO
L'association entre AINS et la maladie ulcéreuse gastroduodénal est connue, en revanche le rôle des AINS au cours des
complications du RGO n'a été évoqué que lors de travaux récents où
il a été démontré que les patients atteints de sténose peptique
consomment davantage d'AINS que les sujets contrôles [13].
----:--:-----::-----------f---------------i
Thèse de Doctorat en Médecine
58
Mai 2002
Cependant, dans notre étude, le seul patient présentant une
sténose peptique ne signale pas de prise d'AINS et ceux qui en
prennent présentent des lésions œsophagiennes non sévères.
Il en est de même pour la prise d'acide acétyle salicylique au long
cours qui a été incriminé dans la survenue d'œsophagite sévère;
car parmi nos patients, seulement 2
%
prennent l'AAS depuis
plusieurs mois et la lésion œsophagienne retrouvée est une
œsophagite peptique stade I.
2.2.2. Les antécédents chirurgicaux
Pour ce qui est des antécédents chirurgicaux, il est
à noter
qu'aucun de nos patients n'a subi une intervention portant sur
l'œsophage ou l'estomac. Parmi les types d'interventions retrouvées
aucune n'est connue comme favorisant la survenue d'un RGO.
La gastrectomie, la chirurgie du bas œsophage, la chirurgie du
larynx seraient des interventions favorisant de la survenue de RGO.
3. Les aspects cliniques
3.1. Les symptômes
Le pyrosis était observé chez 87
décrivaient trois (3) épisodes
%
de nos patients dont 37
0/0
douloureux quotidiens survenant
après les repas; dans 67 % des cas le pyrosis était associé
à des
régurgitations acides.
Ces observations ne diffèrent pas de celles rapportées par les autres
auteurs d'autant plus que ces symptômes sont suffisants pour
retenir le diagnostic de RGO [17,27,30].
Thèse de Doctorat en Médecine
S9
Ma/2002
La fréquence du pyrosis et des régurgitations acides dans notre
étude serait probablement en rapport avec certaines habitudes
alimentaires (repas riches en lipides).
3.2. Durée d'évolution des symptômes
La symptomatologie du RGO évoluait depuis plus de 24 mois
chez 35,3 % des patients ayant une œsophagite peptique et tous
avaient déjà eu recourt à l'automédication. Cette prévalence élevée
pourrait s'expliquer par les difficultés financières et la banalité des
symptômes..
3.3. Les associations pathologiques
Diverses associations pathologiques ont été observées [1]. Il
s'agit de:
-
l'ulcère gastro-duodénal;
- des gastrites, des duodénites, des gastro-duodénites;
-
le syndrome de Mallory Weiss et la lithiase biliaire qui n'ont
pas fait l'objet de recherche particulière dans notre étude.
D'autres
pathologies
ont
été
retrouvées,
mais
des
caractéristiques spécifiques au RGO chez les patients concernés
n'ont pas été noté.
Thèse de Doct~raten Médecine
60
Mai2DD2
4. Les aspects endoscopiques
L'endoscopie
digestive
haute
joue
un
rôle
clé
dans
l'exploration du RGO.Elle a une excellente spécificité et permet
d'affirmer le caractère
pathologique du RGO devant la présence
d'érosions ou d'ulcérations du bas œsophage.
Une EDH normale, ne permet cependant pas d'écarter le diagnostic
de RGO puisque l'œsophagite peptique n'est présente que dans 3050
%
des cas de syndrome de reflux [14,20 ].
L'indication d'EDH
la plus retrouvée dans notre étude est
l'épigastralgie. Elle a été mentionnée 146 fois sur les 355 patients
reçus soit une fréquence de 41,1
%
Gué Max retrouvait au CHNYO comme principale
indication
pour EDH l'épigastralgie avec une fréquence de 54,9 %
syndrome de reflux gastro-oesophagien revenant sur 21,3
%
;
le
des
bulletins d'examen [19].
4.1. L'œsophagite peptique
L'œsophagite peptique ou œsophagite de reflux qui est
l'élément endoscopique essentiel pour retenir le diagnostic de RGO a
été retrouvé dans 14,4% des cas pour l'ensemble des endoscopies
réalisées et chez 51,5% des sujets chez qui le diagnostic du RGO a
été retenu.
Ailleurs, des fréquences très variables ont été observées dans la
population générale. Elles sont de:
- 0,5
au Sénégal [32].
%
- 8,9% à Libreville [13] .
-
22,8
%
en Angleterre [13].
Thèse de Doctorat en Médec)ne
61
Ma; 2002
La conférence de consensus sur le RGO a retenu que l'OP a
une prévalence d'environ 2 % dans la population générale et qu'elle
est la plus fréquente des lésions digestives détectées en EDH devant
l'ulcère gastrique et l'ulcère duodénal .Elle note également que l'OP
est observée chez 30-50 % des patients explorés en endoscopie
pour un syndrome de reflux [14].
D'autres études observent que l'œsophagite est retrouvée chez 60
% des patients ayant une symptomatologie de RGO typique et qu'en
conséquence prendre comme seul critère diagnostique l'œsophagite,
sous estime de façon évidente la prévalence du reflux [13].
Une étude réalisée en Afrique Noire, montre que l'œsophagite
peptique ne serait retrouvée que chez 3% des malades chez qui l'
EDH est faite, témoignant ainsi de la rareté des lésions
œsophagiennes par reflux dans la population Africaine [25].
Dans notre série, 16,32 % des cas d'œsophagite peptique sont
asymptomatiques. La non-sévérité des lésions œsophagiennes (OP
stade 1) ou le fait que les patients n'ont pas établi un lien entre
d'éventuelles symptômes et la pathologie pourraient expliquer ce
fait.
En effet la faible corrélation entre les symptômes de reflux et les
lésions endoscopiques est connue. Certains pyrosis très bruyants, ne
s'accompagnent pas d'œsophagites et à 11nverse, certains reflux
chroniques ne se révéleront qu'après plusieurs années par une
complication.
Nous avons observé une prédominance masculine de
l'œsophagite peptique avec un sex-ratio de 1,45.
A Libreville, cette prédominance masculine est discutée avec
un sex-ratio de 1,1 [25].
Selon KLozt F, Debonne JM, il existe une prédominance
masculine avec un sex-ratio de 2 à 3 pour l.Elle serait en rapport
avec la consommation plus importante d'alcool et de tabac.
Thèse de Doctorat en Médecine
1
62
Ma; 2002
Parmi les œsophagites peptiques, les formes non sévères (des
stades 1 et 2) représentent 92 0/0, les formes sévères (stades 3 et 4)
représentent 8
%
des cas.
Houcke et Coll ont observé 85
%
pour les œsophagites stade
1 et 2, 14,5 % pour les stades 3 et 4 [20].
Guillaume Cadiot
retrouvait 1,2 à 13
%
d'œsophagite
peptique stade 3 et 4 [32].
Les œsophagites sévères (8 0/0) sont rares dans notre étude et
les sujets. concernés ne présentent pas de spécificités par rapport à
l'âge et aux facteurs favorisants alimentaires.
La rareté des œsophagites sévères dans notre étude pourrait
s'expliquer par la prévalence élevée (87,5 0/0) de 11nfection à
Hélicobacter pylari qui aurait un rôle protecteur dans la survenue du
RGO et de l'œsophagite peptique. Le jeune âge des sujets et la
faible intensité des symptômes pourraient expliquer également la
rareté des lésions sévères [13,32,33].
Ailleurs,
la
sténose
peptique,
l'hémorragie surviennent dans 1 à 3
l'ulcère
%
œsophagien
et
des cas d'œsophagite
peptique. L'ESO qui est l'une des complications les plus à craindre
du fait de l'évolution possible vers un adénocarcinome serait
présente chez 5 à 10
%
des patients subissant une EDH pour RGO
[25].
Guillaume Cadiot note une fréquence de 11
à 13
%
d'ESO
parmi les sujets vus en endoscopie et admet la rareté de cette
complication chez le sujet noir sans pour autant déterminer des
facteurs protecteurs.
Il est admis que l'évolution d'une forme bénigne de RGO vers une
forme grave ou compliquée est rare. La survenue de complication
est plus fréquente chez le sujet âgé (>60 ans) et en cas de RGO à
symptomatologie très intense dès le début; l'évolution est difficile à
prévoir pour chaque patient.
Thèse de Doctorat en Médecine
63
Mai 2002
4.2. Hernie hiatale
Elle jouerait un rôle aggravant du RGO [14].
Parmi les 51,5 % des sujets présentant une hernie hiatale 49% ont
une œsophagite peptique.
Cette fréquence est très proche de celle retrouvée par Bronstein et
coll. qui ont retrouvé la hernie hiatale dans 45
%
des œsophagites
peptiques [3].
Thèse de Dodorat en Médecine
64
Ma/2002
CONCLUSION GENERALE
Le RGO représente une pathologie très importante du fait de
la perturbation de la qualité de vie qu'il entraîne, par sa
symptomatologie parfois très intense et son évolution chronique.
Avec une fréquence de 28 % sur une série de 355 EDH
réalisée en milieu hospitalier, cette pathologie est fréquente. Surtout
quant on admet que ce n'est qu'une partie des patients qui est vue
en consultation; le fait que le sujet jeune soit plus touché par cette
pathologie, la rend plus importante par le caractère invalidant des
épisodes douloureux, le coût des implorations complémentaires et
du traitement.
La particularité du RGO dans notre étude est marqué par:
- le jeune âge de nos patients certainement en rapport avec
la jeunesse de la population générale;
- une répartition équitable selon le sexe;
- la rareté des lésions sévères et des complications.
Cependant notre étude rejoint celle faite ailleurs par:
- la fréquence élevé de la pathologie (28 0/0);
- la fréquence des manifestations typiques de RGO;
- la non détermination des facteurs favorisants évidents.
De nombreux travaux restent donc à réaliser sur la pathologie
du RGO.
Les variations géographiques de la répartition du RGO sont
difficiles à mettre en évidence car très peu d'études sont disponibles
en Afrique noire.
Thèse de Doctorat en Médecine
65
SUGGESTIONS
Au terme de notre étude, nous suggérons:
A l'endroit de la population générale, il serait bénéfique
d'informer sur l'importance de l'hygiène de vie.
A 11J.1tention du personnel de santé, il convient:
- de développer une collaboration étroite entre les médecins
généralistes, 'les spécialistes de gastro-entérologie, de
cardiologie et d'ORL;
- d'avoir l'EDH facile devant des manifestations atypiques
surtout ORL telles
les
paresthésies
pharyngées,
les
sensations de corps étrangers.
A 11ntention des autorités:
- d'assurer la formation de personnels de santé spécialisés
suffisants;
de mettre à la disposition des services spécialisés le
matériel
d'exploration
endoscopique,
pH-métrique
et
manométrique.
Thèse de Doctorat en Médecine
66
Ma/2DD2
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SERMENT D'HIPPOCRATE
"En présence des MAITRES de cette ECOLE et de mes
chers condisciples, je promets et je jure d'être fidèle aux
lois de l'honneur et de la PROBITE dans l'exercice de la
médecine. Je donnerai mes soins gratuits
à l'indigent et
n'exigerai jamais de salaire au-dessus de mon travail.
Admis
à l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront
pas ce qui s'y passe; ma langue taira les secrets qui me
seront confiés et mon état ne servira pas
mœurs ni
à corrompre les
à favoriser les crimes.
Respectueux et reconnaissant envers mes MAITRES, je
rendrai à leurs enfants 11nstruction que j'ai reçue de leurs
,
peres.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis
resté fidèle
à mes promesses. Que je sois couvert
d'opprobre et méprisé de mes confrères si j'y manque".
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
UFn DES SCIENCES DE LA SANTE
DEP.ARTEMENT DE CHIRURGIE
Je soussigné, Pro Ag. Kampadilemba OUOBA Président du Jury de
thèse, de l'étudiant TAMINI Kaniah Augustine Laure, épouse TOGUYENI
portant sur:
wLa pathologie du reflux gastro-oesophagien chez l'adulte noir africain.
et soutenue le 27 mai 2002
atteste que les corrections suggerées par les membres de Jury pour le
document final ont été effectivement apportées.
Attestation délivrée pour servir et valoir ce que de droit
Ouagadougou le
rî 7 0 ~ ~.~
Pro Ag. Kampadile~
OUOBA
.RESUM~
Cette étude descriptive transversale menée à l'Hôpital National
de
Ouagadougou
avait
pour
but
les
d'étudier
aspects
épidémiologique, clinique et endoscopique de la· pathologie du reflux
gastro-oesophagien chez le sujet noir Africain.
Une endoscopie digestive haute a été réalisé chez 355 sujets dont
180 femmes et 175 hommes, et une fiche de collecte a été remplie
pour
les
patients
présentant
des
signes
cliniques
et/ou
endoscopiques de RGO.
Le diagnosti~ de RGO a été retenu dans 99 cas (soit 28 0/0).
L'âge moyen des malades de RGO était de 37 ans et le RGO était
plus fréquent chez les sujets jeunes (32,2
%
chez les sujets·de 21-
30 ans).
Aucune prédominance en fonction du sexe n'a été retrouvée (sexratio. =1,02).
L'étude des facteurs favorisants, n'a pas permis d'en incriminer des
facteurs déterminés.
L'aLJt~m'édication
était retrouvée chez 50 .%
des malades, dont
51,5 0/0 prenaient des médicaments anti-reflux.
La symptomatologie typique du RGO (pyrosis plus régurgitations
acides était présente dans 67
%
des cas, avec un mode évolutif
surtout intermittent et une ancienneté des symptômes de plus de
24 mois dans 36,4
%
de cas.
L'œsophagite peptique était présente dans 51
~u de lésions sévères (6
1
%
de cas avec
0/0).
prévalence élevée du RGO dans notre étude renforce la
nstations selon laquelle le RGO est très fréquent.
>ts clés
= RGO, l'EDH, l'OP.
Adresse de l'auteur = Tamini K. A. Laure épouse Toguyéni
06 BP 9011 Ouagadougou 06 Burkina Faso.
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