EESC-2016-05420-00-00-TCD-TRA (EN) 4/5
à produire des bénéfices pour tous, et comment son impact potentiellement négatif sur
l’emploi pourra-il être amorti pour les travailleurs?
Comment gérer la répartition des gains de productivité tout en renforçant une croissance
économique et une création d’emplois durable? Avons-nous besoin d’un changement de mode
de pensée au sujet de la répartition des revenus? Quels pourraient être les pratiques novatrices
sur les lieux de travail pour renforcer les emplois productifs et innovants?
3. Conversation thématique: l’organisation du travail et de la production
La mondialisation et l’innovation technologique ont fait évoluer de manière radicale l’organisation du
travail et de la production. En raison des pratiques d’externalisation et de sous-traitance
internationales, les chaînes d’approvisionnement ont tendance à devenir de plus en plus mondialisées,
et les produits que nous consommons sont souvent «fabriqués dans le monde entier». Ce phénomène a
ouvert de nouvelles opportunités à des millions de personnes, en particulier, quoi que de manière non
exclusive, dans les pays émergents, mais la concurrence mondiale risque de tirer vers le bas les
conditions de travail et les droits des travailleurs. En Europe, de manière à répondre aux besoins de
flexibilité des entreprises, la plupart des législations du travail prévoient un éventail de contrats de
travail atypiques, qui s'écartent de la classique relation à temps plein et à durée indéterminée. Les
inquiétudes exprimées par plusieurs parties prenantes au sujet des formes «atypiques» d’organisation
du travail qui, par exemple, ne comportent aucune sécurité de l’emploi ni de revenu se sont trouvées
encore renforcées par l'émergence de plateformes numériques qui mettent en rapport des fournisseurs
de services avec des acheteurs potentiels; on a alors affaire à une relation commerciale qui ne dure que
le temps nécessaire à la transaction. En outre, ces nouvelles formes d’emploi posent certains
problèmes aux régimes européens d’imposition et de protection sociale, qui étaient conçus en fonction
du modèle de la relation de travail traditionnelle. De plus, la «financiarisation» de l’économie
mondiale, caractérisée par l'influence des marchés financiers sur l'économie réelle, a des conséquences
directes sur le monde du travail. L'accent mis sur la recherche de profits à court terme pour maximiser
les bénéfices des actionnaires des sociétés l'a été au détriment de la viabilité des emplois et des
entreprises. L’une des conséquences très concrètes de la crise financière de 2008 a été que les sources
de financement de projets et d’entreprises viables – petites et moyennes surtout – se sont taries.
Questions destinées à orienter les débats
Les avantages d’une fragmentation accrue de la production sont-ils dépourvus d'ambiguïté
pour les entreprises? Comment les entreprises peuvent-elles garantir l’engagement à long
terme des travailleurs dans un contexte aussi instable? De quelle manière la nature
évolutive des relations de travail affecte-t-elle les employeurs et les travailleurs?
Comment les régimes d’imposition et de protection sociale s’adaptent-ils à ces nouvelles
réalités?
4. Conversation thématique: la gouvernance du travail
Malgré la mondialisation de l'économie, les institutions du marché du travail, la législation en matière
de travail et les systèmes de protection sociale sont essentiellement conçus et fonctionnent à l’échelon
national. Ceci a généré des tensions dans les processus nationaux de négociation, mais a également
donné lieu à des initiatives de dialogue social transfrontalier, telles que les accords-cadres
internationaux. Toutefois, une économie mondialisée nécessite des normes internationales en matière