2 Liaison hydrogène
2.1 Définition
La liaison hydrogène met en jeu des interactions faibles (15 – 20 kJ.mol-1). Environ 10 fois
plus intense que les forces de Van der Waals, elle reste néanmoins plus faible qu’une liaison
covalente. C’est une liaison de type électrostatique, avec un faible (≈ 10%) caractère
covalent.
La liaison hydrogène s’établit entre un atome H et un autre atome B dans les conditions
suivantes :
- l’atome H présente une charge partielle positive δ
+
car associé par liaison covalente à
un atome A électronégatif ;
- l’atome B est électronégatif (halogène, O, N, …) et porte une charge partielle
négative δ
-
ainsi qu’un doublet non liant.
AHB
δ
+
δ
-
δ
-
Liaison H
AHB
δ
+
δ
-
δ
-
Liaison H
La liaison hydrogène peut être intermoléculaire (entre deux molécules) ou
intramoléculaire (au sein de la même molécule).
2.2 Influence sur les propriétés physico-chimiques
2.2.1 Température d’ébullition et de fusion
L’ébullition et la fusion impliquent une augmentation de la mobilité des molécules. Cette
augmentation du désordre est obtenue par rupture des interactions faibles entre les
molécules. Ainsi, plus la force des interactions par liaisons hydrogène est grande, plus la
température d’ébullition et de fusion est élevée.
Exemple : température d’ébullition des chalcogénures d’hydrogène. La figure suivante présente
l’évolution de la température d’ébullition des molécules de type H
2
X (X = O, S, Se et Te : éléments de la
colonne 16) en fonction du numéro atomique Z de X. La température d’ébullition devrait augmenter
avec la valeur de Z (augmentation de la masse molaire donc des interactions de Van der Waals). Ceci
est le cas pour H
2
S, H
2
Se et H
2
Te ; en revanche, la température d’ébullition de H
2
O est anormalement
élevée. En effet, des liaisons hydrogène peuvent s’établir uniquement dans le cas de H
2
O car les
liaisons O – H sont fortement polarisées (la différence d’électronégativité entre H et S, Se et Te est
insuffisante pour générer des liaisons polaires). La présence de ces liaisons hydrogène explique le
surcroît énergétique nécessaire pour vaporiser l’eau.