GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT ALGERIE : REVUE DE L’EXPERIENCE DE LA BANQUE EN APPUI A L’AJUSTEMENT STRUCTUREL DEPARTEMENT DE L’EVALUATION DES OPERATIONS (OPEV) 26 septembre 2003 TABLE DES MATIERES No. de Pages Taux de change Sigles et abréviations Préface Notations Données de base des programmes Résumé de l’évaluation et Matrice des Recommandations I. i ii iii iv v x 1 PROGRAMMES 1.1 Contexte économique 1.2 Formulation des programmes 1.3 Objectifs et portée à l’évaluation 1.4 Financement II. 1 2 3 3 4 EVALUATION 2.1 Méthodologie et approche de l’évaluation 2.2 Principaux indicateurs de performance III. 4 4 4 PERFORMANCE D’EXECUTION 3.1 Entrée en vigueur du prêt, lancement et exécution 3.2 Respect des coûts, décaissements et dispositions financières 3.3 Gestion des programmes, communication de rapports, suivi-évaluation IV. 5 5 6 EVALUATION DE LA PERFORMANCE ET NOTATIONS 4.1 Pertinence des buts et objectifs et évaluation de la qualité à l’entrée 4.2 Réalisation des objectifs et résultats (Efficacité) 4.3 Efficience 4.4 Impact sur le développement institutionnel 4.5 Durabilité 4.6 Notation de performance globale 4.7 Performance de l’Emprunteur 4.8 Performance de la Banque 4.9 Facteurs touchant la performance et les résultats V. 4 6 7 17 18 19 20 20 20 21 CONCLUSIONS, ENSEIGNEMENTS ET RECOMMANDATIONS 5.1 Conclusions 5.2 Enseignements 5.3 Recommandations 5.4 Actions de suivi 21 21 22 23 23 LISTE DES ANNEXES Nombre de pages 1. 2. 3. 4. Matrice des recommandations et des actions de suivi Notations de l’évaluation de performance Facteurs affectant l’exécution et les résultats Principaux indicateurs macro-économiques financiers 2 12 2 9 Le présent rapport a été établi par MM. T.T. KATOMBE et H. RAZAFINDRAMANANA, Chargés d’Evaluation, à la suite d’une mission qu’ils ont effectuée en Algérie du 6 au 27 Septembre 2001. Toute question relative au rapport devra être adressée à M. G.M.B. KARIISA, Directeur OPEV. TAUX DE CHANGE Equivalences monétaires A l’évaluation A l’achèvement A la post-évaluation Programme de soutien aux réformes économiques (PRE) : (Juillet 1990) (Novembre 1998) (Septembre 2001) 1 UC = 9,61216 DA 1 UC = 1,31416 $EU 1 $ EU = 7,31 DA 1 UC = 79,0554 DA 1 UC = 98,7268 DA 1 UC = 1,38017 $EU 1 UC = 1,28823 $EU 1 $ EU = 57,2794 DA 1 $ EU = 76,6375DA Programme d’ajustement du commerce extérieur et de la fiscalité (PACEF) : (Mars 1992) (30/04/97) (Septembre 2001) 1 UC = 30,5996 DA 1 UC = 78,676800 DA 1 UC = 98,7268 DA 1 UC = 1,43043 $EU 1 UC = 1,388140 $EU 1 UC = 1,28823 $ EU 1 $ EU = 21,39 DA 1 $ EU = 56,67 DA 1 $ EU = 76,6375 DA Programme d’ajustement structurel (PAS) : (Octobre 1996) (Décembre 1999) (Septembre 2001) 1 UC = 80,4134 DA 1 UC = 93,0722 DA 1 UC = 98,7268 DA 1 UC = 1,43937 $ EU 1 UC = 1,36963 $ EU 1 UC = 1,28823 $ EU 1 $ EU = 55,87 DA 1 $ EU = 67,95 DA 1 $ EU = 76,6375 DA Exercice budgétaire 1er Janvier – 31 décembre ii SIGLES ET ABREVIATIONS ADS AFS B.Al.D : BEA BIRD BNA CNPE D.A E.P E.P.E EPL F.A FMI IAIG OMC PACEF PAIG PIB PNB PNUD P.R.E PSRE SNMIG TVA UC UE UMA : Agence de développement social : Allocation forfaitaire de solidarité Banque Algérienne de développement : Banque extérieure de l’Algérie : Banque internationale pour la reconstruction et le développement : Banque nationale d’Algérie : Conseil national de participation de l’Etat : Dinar algérien : Entreprise publique : Entreprise publique économique : Entreprise publique à caractère local : Fonds d’assainissement : Fonds monétaire international : Indemnité d’activité d’intérêt général : Organisation mondiale du commerce : Programme d’ajustement du commerce extérieur : Programme d’activité d’intérêt général : Produit intérieur brut : Produit national brut : Programme des Nations Unies pour le développement : Programme de réformes économiques : Programme de soutien à la réhabilitation économique : Salaire national minimum garanti : Taxe sur la valeur ajoutée : Unité de compte : Union européenne : Union du Maghreb arabe PREFACE 1. Le présent rapport d’évaluation de performance porte sur trois programmes à l’appui des réformes, financés en Algérie, qui ont couvert la période 1990-1998 et auxquels la Banque a accordé trois prêts d’un montant total cumulé de 450 millions d’UC. Il s’agit des prêts B/ALG/PRE/90/12, iii B/ALG/PACEF/92/17 et B/ALG/PAS/96/23 respectivement pour le programme de soutien aux réformes économiques (PRE), le programme d’ajustement du commerce extérieur et de la fiscalité (PACEF) et le PAS de 150 millions d’UC chacun. 2. Les prêts visaient à permettre, parallèlement aux concours d’autres bailleurs de fonds, de faire face aux coûts en devises des importations éligibles de biens et services des opérateurs publics et privés algériens au cours de la période d’exécution des trois programmes (1990-1998). 3. La Banque a préparé les rapports d’achèvement des programmes, respectivement en décembre 1998 pour le PRE, mars 1998 pour le PACEF et décembre 1999 pour le PAS. Dans l’ensemble, ces rapports ont couvert les aspects relatifs à la préparation, l’évaluation, l’approbation et l’exécution des programmes. En outre, il ressort de ces documents que les programmes ont été exécutés de manière globalement satisfaisante, malgré les retards enregistrés au niveau des décaissements du PACEF et de la réalisation de certaines mesures structurelles prévues. Les programmes ont permis de restaurer rapidement les grands équilibres macroéconomiques et de jeter les fondements d’une économie de marché. Cependant, les résultats macroéconomiques obtenus, jugés impressionnants, n’ont pas été suffisants pour favoriser la diversification de l’appareil productif très dépendant du secteur des hydrocarbures et impulser une croissance forte et durable, tirée par le secteur privé, et de nature à réduire le chômage. Les retards accusés au niveau de la réalisation des réformes structurelles prévues expliquent, en partie, la faible performance du secteur hors hydrocarbures en matière d’investissement et de croissance économique et la faiblesse de la part du secteur privé dans les activités productives. Il y a lieu de tenir compte, dans ces performances, des effets des facteurs exogènes comme le climat socio-politique et sécuritaire difficile, la volatilité des prix mondiaux des hydrocarbures et du taux de change du dollar, ainsi que la pluviométrie. Par ailleurs, certaines questions importantes touchant notamment à la durabilité de tous les effets des programmes n’ont pas fait l’objet d’analyse dans le rapport d’achèvement. Face à ces problèmes, la Banque a jugé nécessaires de procéder à la préparation d’un rapport d’évaluation des performances commun aux trois programmes. 4. Le présent rapport a été rédigé à la suite d’une mission d’évaluation de performance effectuée en Algérie du 6 au 27 septembre 2001. Il se réfère aux rapports d’évaluation et d’achèvement et se fonde sur (i) les informations disponibles au siège de la Banque ; (ii) les informations sur l’évolution économique et sociale collectées au cours de la mission ; et, (iii) les discussions et entretiens avec les services compétents de l’administration algérienne ainsi qu’avec les représentations résidentes du PNUD et de l’Union européenne en Algérie. 5. Le rapport complète les constatations, les analyses et les conclusions des rapports d’achèvement. Il en tire les leçons et formule des recommandations à l’Emprunteur et à la Banque pour la consolidation des avantages des programmes. 6. Des copies du REPP ont été envoyées, pour commentaires, au Gouvernement algérien et au Département des opérations pays-BAD. Ceux-ci ont répondu que le rapport n’appelle aucune observation particulière de leur part. NOTATIONS iv 1. Pertinence 2. Réalisation des objectifs et résultats 3. Efficience 4. Impact sur le développement institutionnel 5. Durabilité 6. Indicateur de performance globale 7. Performance de l’emprunteur 8. Performance de la Banque Satisfaisante Satisfaisante Satisfaisante Satisfaisant Satisfaisante Satisfaisant Insatisfaisante Insatisfaisante DONNEES DE BASE DES PROGRAMMES 1. Programme de soutien aux réformes économiques (PRE) : Données préliminaires v Pays Programme Numéro du prêt Emprunteur Bénéficiaire Organe d’exécution A. : : : : : : République algérienne démocratique et populaire Programme de soutien aux réformes économiques B/ALG/PRE/90/12 Gouvernement algérien Gouvernement algérien Banque algérienne de développement Données du prêt Montant du prêt (millions d’UC) Date d’approbation du prêt Date de signature du prêt Date de mise en vigueur B. : : : : Prévisions Réalisations 150 - 149,94 17/04/1990 30/05/1990 16/07/1990 Données du programme Plan de financement : (Equivalents millions d’UC) Sources BAD BIRD FMI Total Prévisions A l’évaluation 150,00 228,28 374,38 752,66 Réalisations % A l’achèvement 19,93 149,94 30,33 228,28 49,74 374,38 100,00 752,60 Date du premier décaissement Date du dernier décaissement C. N° 1 2 3 Prévisions Réalisations 31/12/92 16/07/90 30/06/94 Indicateurs de performance Dépassement/surestimation de coûts Retard/avance par rapport au calendrier Dérapage de l’entrée en vigueur Dérapage du premier décaissement Nombre de prorogations de la date du dernier décaissement Etat d’avancement du programme D. % 19,33 30,33 49,74 100,00 : : : : s.o 35 mois s.o. s.o. : : 2 achevé Missions Type de mission Identification Préparation Evaluation Nbre de missions 1 1 Date n.d. n.d. Nbre de personnes 3 3 Homme/jours n.d n.d. vi 4 5 6 7 E. Supervision, suivi Revue à mi-parcours Achèvement Post-Evaluation 1 1 1 1 n.d. n.d. n.d. 6 -27 sept.2001 4 1 1 2 n.d. n.d. n.d. 42 Décaissements (en 000 UC) Décaissements annuels (Equivalent 000UC) 1990 1991 1992 1993 1994 Prévisions Réalisations - 74 786,07 75 160,14 F. Autres programmes financés par le Groupe de la Banque dans le cadre de l’ajustement structurel/sectoriel : Néant 2. Programme d’ajustement du commerce extérieur et de la fiscalité (PACEF) : Données préliminaires Pays Programme Numéro du prêt Emprunteur Bénéficiaire Organe d’exécution A– : : : : : : République Algérienne Démocratique et Populaire Programme d’ajustement du commerce extérieur et de la fiscalité B/ALG/PACEF/92/17 Gouvernement algérien Gouvernement algérien Ministère de l’Economie Données du prêt Montant du prêt (millions UC) Date d’approbation du prêt Date de signature du prêt Date d’entrée en vigueur B– Prévisions Réalisations 150 - 147 24/06/92 07/08/92 10/12/92 Données du programme Plan de financement (Equivalents millions UC) Provisions Source A l’évaluation % BAD 150,00 100,00 Réalisations A l’achèvement % 150,00 100,00 Prévisions Réalisations vii Date du premier décaissement Date du dernier décaissement C– No 1 2 3 4 5 6 E– 10/12/92 31/12/95 Indicateurs de performance d’exécution Dépassement/surestimation de coûts Retard/avance par rapport au calendrier Dérapage de l’entrée en vigueur Dérapage du premier décaissement Nombre de prolongation de la date du dernier décaissement Etat d’avancement du programme D– - : : : : s.o. 42 mois 0 0 : : 2 Achevé Missions Types de missions Préparation Evaluation Supervision, Suivi Revue à mi-parcours Achèvement Post-Evaluation Nbre de missions 1 2 1 1 Date n.d.n.d. 16-29 oct. 97 6-27 sept. 2001 Nbre de personnes 3 4 1 2 Homme/jour ? ? 13 42 Décaissements (000 UC) Décaissements annuels (Equivalent 000UC) 1993 1994 1995 1996 1997 F– 3. Réalisations - 33 175,16 23 455,08 25 593,82 46 831,78 17 963,68 Autres programmes financés par le Groupe de la Banque dans le secteur Programme PRE Prévisions Année d’approb. Prêt Etat d’exécution Date d’achèv. Situation du REPP (millions UC) 1990 150 Achevé 1994 En préparation Programme d’ajustement structurel (PAS) : Données préliminaires viii Pays Programme Numéro du prêt Emprunteur Bénéficiaire Organe d’exécution A– : : : : : : République Algérienne Démocratique et Populaire PAS B/ALG/PAS/96/23 Gouvernement algérien Gouvernement algérien - Ministre délégué Chargé de la Planification - Banque d’Algérie Données du prêt Montant du prêt (millions UC) Date d’approbation du prêt Date de signature du prêt Date d’entrée en vigueur B– Prévisions Réalisations 150 - 150 10/12/96 27/03/97 29/05/97 Données du programme Plan de financement (Equivalents millions d’UC) Sources BAD BIRD FMI Union européenne Autres (déficit de financement) Total Prévisions A l’évaluation 150 278 1 000 89 136 1 653 Date du premier décaissement Date du dernier décaissement C– % 10,17 18,85 67,83 3,13 99,98 Prévisions Réalisations - 08/07/97 30/12/97 Indicateurs de la performance d’exécution Dépassement/surestimation de coûts Retard/avance par rapport au calendrier Dérapage de l’entrée en vigueur Dérapage du premier décaissement Nombre de prolongations de la date du dernier décaissement Etat d’avancement du programme D– Réalisations A l’achèvement 150 278 1 000 46,15 1 474,15 % 9,0 16,8 60,5 5,4 8,3 100,00 : : : : 0 0 0 0 : : 0 Achevé Missions N° Type de misssion 1 Identification Nbre de missions Date - Nbre de personnes Homme/jours - ix 2 3 4 Préparation Evaluation Supervision, Suivi et Examen à mi-parcours 1 1 - 5 6 Achèvement Post-Evaluation 1 1 2 6-27 sept. 2001 2 E– 2 3 - 42 Décaissements (000 UC) Décaissements annuels (Equivalent 000 UC) F– Prévisions Réalisations 1997 1998 150 000 - 150 000 - Total 150 000 150 000 Autres programmes financés par le Groupe de la Banque dans le secteur Programme PRE PACEF Année d’approb. Prêt Etat d’exécution Date d’achèv. Situation du REPP (millions UC) 1990 150 Achevé 1994 En préparation 1992 150 Achevé 1996 En préparation RESUME DE L’EVALUATION ET MATRICE DES RECOMMANDATIONS 1. Objectifs et portée 1.1 Le présent rapport d’évaluation de performance de projet (REPP) porte sur trois programmes d’ajustement structurel que la Banque a financés en Algérie sur la période 1990-98. Il s’agit du programme de soutien aux réformes économiques (PRE), du programme d’ajustement du commerce extérieur et de la fiscalité (PACEF) et du programme d’ajustement structurel (PAS) au financement desquels la Banque a contribué pour un montant total de 450 millions d’UC, soit 150 millions d’UC pour chaque programme. 1.2 Ces programmes entraient dans le cadre du processus amorcé par le gouvernement algérien du passage d’une économie centralement planifiée à une économie de marché. Pour ce faire, les objectifs pousuivis étaient le renforcement de la stabilité macroéconomique et budgétaire, la promotion d’une forte croissance impulsée par le développement du secteur privé en vue de réduire le chômage et améliorer le niveau de vie de la population et enfin de protéger les groupes vulnérables. Il s’agissait de jeter les bases d’une croissance saine et durable et de rétablir les x équilibres intérieurs et extérieurs du pays. Les résultats attendus des programmes étaient notamment de passer d’un taux de croisssance négatif à un taux positif de l’ordre de 5% par an, de faire passer le solde du compte courant d’un déficit à l’équilibre, d’augmenter le niveau des exportations hors hydrocarbures à plus de 20% des recettes totales, de réduire le déficit budgétaire jusqu’au niveau d’environ 5% du PIB. 2. Performance d’exécution Les programmes n’ont pas souffert de problèmes financiers, tous les montants prévus ayant été mobilisés. Le Gouvernement algérien a, dans l’ensemble du processus d’ajustement, réalisé avec satisfaction et célérité les conditions de déblocage des premières tranches des prêts des trois programmes et la mise en vigueur s’est faite sans difficultés. Les procédures d’acquisition des biens et services ont été respectées pour les prêts relatifs au PRE et au PAS. Par contre, en ce qui concerne le PACEF, les procédures de passation des marchés n’ont pas été respectées, ce qui a retardé la conclusion de certains contrats, le rythme de décaissement ainsi que la réalisation de certaines mesures. D’une manière générale, les prêts ont été décaissés conformément aux procédures définies, malgré le retard constaté dans les décaissements du prêt du PACEF. Les programmes n’ont pas fait l’objet de missions en nombre suffisant et d’une façon régulière : en huit ans, malgré le nombre et la complexité des mesures, les trois programmes n’ont bénéficié que de huit missions dont trois de préparation des rapports d’achèvement. Selon les responsables algériens, le suivi effectué par la Banque a été faible et inefficace, particulièrement pour le PRE et le PACEF, compte tenu du faible nombre de missions, de leur durée et de leur irrégularité ainsi que de leur composition limitée en termes à la fois d’experts et d’expertise par rapport à la complexité des programmes et des mesures. Mais la Banque a fait, avec le PAS, des efforts d’amélioration de cet état de choses, encouragés par le desserrement de la contrainte sécuritaire en améliorant notamment les moyens de communications avec le Ministère des Finances qui est le point focal de coordination et de gestion des programmes. Au niveau du Gouvernement, il existe des cellules spéciales pour le suivi des projets et programmes dont l’informatisation prévue améliorera davantage les performances à l’avenir. La performance d’exécution n’est pas dans l’ensemble satisfaisante compte tenu des retards endurés par les programmes par rapport aux calendriers (35 mois pour le PRE et 42 mois pour le PACEF). 3. Performance institutionnelle Performance de l’Emprunteur 3.1 La performance de l’emprunteur est dans l’ensemble jugée insatisfaisante en raison des retards dans l’exécution des deux premiers programmes et du gel de la réalisation des réformes dans le cadre du PACEF. En outre, durant toute la période des programmes, l’emprunteur n’a préparé ni transmis aucun rapport d’avancement trimestriel et aucun rapport d’audit des comptes des prêts des programmes. Il faut également souligner la faiblesse des rapports d’achèvement qu’il a soumis à la Banque. En effet, ces rapports ne portaient que sur la gestion des prêts mais ne comportaient aucune analyse de l’état de réalisation des mesures des programmes alors que l’administration économique, en charge des programmes, a acquis progressivement, au fur et à mesure des programmes, une capacité technique suffisante pour assurer l’exécution des programmes. La raison de cet état de choses est à rechercher dans la situation socio-politique difficile qu’a traversée l’Algérie pendant la période des programmes ainsi que dans l’absence à la fois d’adhésion de tous les partenaires au processus de réformes et d’un consensus politique autour de certaines mesures sensibles telles que les privatisations et les réformes de la Fonction publique. xi Performance de la Banque 3.2 La performance de la Banque n’est pas non plus satisfaisante sur l’ensemble du processus. Bien qu’ayant pris part à la préparation et l’évaluation des programmes, la Banque n’a pas assuré un suivi satisfaisant des programmes en termes du nombre de missions, de leur régularité, de leur composition. En outre, malgré les entorses à ses règles en ce qui concerne l’acquisition des biens et services et la transmission des rapports trimestriels d’exécution et d’audit des comptes des prêts, la Banque est restée passive et sans initiative particulière pour amener les Autorités algériennes à améliorer cet état de choses. Cette passivité est d’autant plus surprenante que la Banque disposait, outre son Siège, d’une Représentation régionale au Maroc. Les raisons sécuritaires inhérentes à la situation interne de l’Algérie, invoquées par-ci par-là, ne suffisent pas pour expliquer cette situation. Il convient cependant de souligner les efforts entrepris par la Banque, dans le cadre de l’éxécution du PAS, pour corriger cette situation. 4. Impact des programmes 4.1 La performance macro-économique et financière des trois programmes est jugée d’une manière générale satisfaisante. Depuis la mise en œuvre des programmes, en effet, on a assisté à la réduction d’une part du déficit budgétaire sous l’impact des restrictions des dépenses et une nette amélioration des recettes, et d’autre part du déséquilibre de la balance des paiements sous l’effet d’une augmentation de l’excédent de la balance commerciale et du rééchelonnement de la dette et enfin de l’inflation qui se situe à la fin des programmes presqu’au même niveau que les pays concurrents grâce à une politique monétaire rigoureuse. Les avoirs extérieurs nets se sont accrus. On a assisté également au retour à des taux de croissance positifs grâce notamment aux bons résultats dans les secteurs agricole et industriel et à l’augmentation substantielle des cours mondiaux du pétrole. Mais ces taux sont restés en deçà du taux objectif de 5% jusqu’en 1998. De même, les bons résultats macro-économiques et financiers n’ont été obtenus que grâce à des facteurs exogènes (bonne pluviométrie, niveau élevé du prix du pétrole, appréciation du dollar). L’instabilité de ces facteurs sur lesquels le Gouvernement n’a aucun contrôle fait que ces résultats dans l’ensemble jugés satisfaisants, sont fragiles et ne peuvent pas garantir à long terme une croissance durable. 4.2 Les réformes entreprises n’ont pas réussi à impulser une croissance forte des secteurs hors hydrocarbures en raison de la faible diversification du système productif. L’application des mesures des programmes, notamment la libéralisation du commerce extérieur, en particulier des importations, ainsi que l’appréciation du dinar et l’atonie des investissements du fait de la réduction des dépenses ont eu des incidences négatives sur les entreprises, aggravant leurs déséquilibres et amenant beaucoup d’entre elles à la dissolution. Parmi les graves conséquences de cette situation on peut citer notamment la non création d’emplois à des niveaux souhaitables, l’aggravation du chômage, la dégradation des services publics et des conditions de vie de la population, qui aggravent les disparités sociales. 5. Durabilité 5.1 Le facteur primordial de la durabilité des effets des programmes réside dans la détermination du Gouvernement à poursuivre des réformes qui doivent aboutir à faire de l’économie algérienne une véritable économie du marché. Cette volonté s’est trouvée par moments contrée par un climat social et politique délétère qui n’a pas permis d’asseoir la confiance des opérateurs économiques privés notamment étrangers. xii 5.2 L’ouverture progressive de l’Algérie sur l’extérieur du fait de la libéralisation des prix et du commerce est un processus incontournable. Ce processus est renforcé par l’adhésion à l’OMC et la signature prochaine de l’Accord d’association avec l’Union européenne. Il a cependant besoin d’être soutenu par la poursuite de réformes structurelles et de politiques et par le renforcement des capacités des opérateurs économiques, particulièrement privés. En effet, la poursuite des réformes portant sur la restructuration des entreprises publiques avec en ligne de mire leurs privatisations ainsi que la mise en place d’un environnement institutionnel et financier plus propice constituent des éléments encourageants de durabilité. 5.3 Les résultats macro-économiques et financiers sont certes satisfaisants, surtout au cours de ces cinq dernières années, mais ils sont loin d’être définitivement acquis du fait notamment de la très grande dépendance de l’économie algérienne vis-à-vis des aléas climatiques, des variations des cours mondiaux des hydrocarbures et des fluctuations du dollar. La durabilité des effets des programmes passe surtout par la cohésion sociale et la réduction des disparités économiques et sociales. Or, l’aggravation du chômage et l’augmentation des risques d’exclusion, particulièrement des jeunes, alourdissent le climat social et menacent la cohésion sociale. 6. Conclusion Le processus d’ajustement en Algérie a dans l’ensemble atteint ses objectifs macroéconomiques et financiers. En effet, les équilibres macro-économiques et financiers ont été rétablis : réduction des déséquilibres budgétaire, de la balance des paiements et de l’inflation et amélioration des réserves de change. Cependant ces résultats encourageants ont plus été dans une grande mesure le fait des facteurs exogènes sur lesquels les programmes n’ont eu aucun effet, qui les rendent fragiles et qui rendent nécessaire la poursuite et l’aprofondissement des réformes structurelles et de politiques, seules susceptibles de garantir une croissance durable. Le gouvernement devra en effet parachever la restructuration des entreprises publiques et accélérer les privatisations, stimuler le développement du secteur privé, définir et renforcer des politiques sectorielles - particulièrement dans le secteur social ainsi que dans le secteur bancaire et finanier - adaptées aux mutations de la société et de l’économie algériennes et susceptibles de lui permettre de faire face aux enjeux du marché maghrébin et à ceux de la mondialisation. 7. Leçons et recommandations 7.1 Les enseignements à tirer de ce processus d’ajustement en Algérie, pour la Banque et pour le pays, en plus de ceux déjà mentionnés dans les rapports d’achèvement, sont relatifs aux facteurs exogènes qui fragilisent les résultats et les performances des programmes, à l’adhésion préalable des partenaires sociaux aux objectifs et aux mesures des programmes, à la mise en œuvre des politiques sectorielles en vue de diversifier le système productif, au développement du secteur privé, à la mise en œuvre d’une véritable politique sociale intégrant les dimensions emploi, pauvreté, exclusion et accès aux services sociaux de base afin d’assurer la cohésion sociale. 7.2 Pour consolider le processus d’ajustement ainsi que les résultats macro-économiques et financiers obtenus, il est recommandé au Gouvernement de poursuivre et approfondir les réformes structurelles et de politiques particulièrement dans le domaine bancaire et financier ainsi que dans les secteurs productifs (agriculture particulièrement). Il est recommandé également d’accélérer les privatisations, de développer et renforcer le secteur privé et de mettre en place une stratégie et une politique sociale cohérentes en vue de la résorption du chômage et de la réduction de la pauvreté. A la Banque, il est recommandé d’amplifier et approfondir le dialogue de politiques avec le Gouvernement afin de l’accompagner dans ses efforts de réformes. xiii 7.3 Les actions de suivi au niveau du Gouvernement concernent essentiellement le processus de privatisation, la mise en œuvre de stratégies et de politiques sectorielles cohérentes, particulièrement dans le domaine social. Au niveau de la Banque, les principales actions de suivi doivent porter sur le respect des dispositions des accords de prêt et la poursuite du dialogue de politiques avec le Gouvernement pour la poursuite et l’approfondissement des réformes. I. PROGRAMMES 1.1. Contexte économique 1.1.1 Après avoir connu un taux de croissance annuel moyen du PIB en termes réels de 5% au cours des années 1970 jusqu’à la première moitié des années 80, l’Algérie a subi les effets à la fois de la crise pétrolière de 1986 ayant engendré une baisse du prix du pétrole, des fluctuations du cours du dollar ainsi que des faiblesses du système de gestion caractérisé par une intervention marquée de l’Etat. Cette situation a eu pour résultats, notamment, des déséquilibres financiers interne et externe, un mécontentement social accru dû à d’importantes tensions au niveau de l’offre et de la demande des biens et services. 1.1.2 La crise pétrolière a eu, en effet, des répercussions considérables sur les recettes de l’Etat et sur la balance des paiements. Les recettes budgétaires sont passées de 108,6 milliards de DA en 1985 à 92,4 milliards en 1986 et ont stagné à un peu plus de 93 milliards en 1988. La balance courante a accusé un déficit important de plus de 2,0 milliards de dollars en 1988 contre 2,2 milliards en 1986. Par ailleurs la période 1986-88 a été caractérisée par une croissance négative et un service de la dette de plus en plus accru (environ 6,5 milliards de dollars en 1988 contre un peu plus de 5 milliards en 1986). 1.1.3 Face à cette situation, les autorités ont décidé de s’engager progressivement dans un processus de transition vers l’économie de marché et à entreprendre, à partir de 1989, un vaste programme de stabilisation macro-économique et des réformes structurelles avec l’appui de la communauté des bailleurs de fonds. La BAD a apporté son soutien à ce programme de réformes avec un prêt de 150 millions d’UC. Après cette première phase d’ajustement, le gouvernement algérien a cherché à focaliser son action sur certains secteurs nécessitant des réformes spécifiques tels que le secteur financier et commercial et le secteur des entreprises publiques. La BAD, sollicitée pour le financement d’un programme d’ajustement du commerce extérieur et de la fiscalité, y a contribué avec un autre prêt de 150 millions d’UC. Le but de ce programme était d’asseoir un cadre incitatif, stable et transparent pour les opérateurs économiques. 1.1.3 La chute brutale des prix du pétrole en 1993, conjuguée au poids exorbitant du service la dette, l’intensification des remous sociaux et le tarissement des financements extérieurs avait poussé l’Algérie au bord de l’étranglement financier au début de l’année 1994. Le gouvernement a alors décidé de mettre en oeuvre un nouveau programme d’ajustement de l’économie visant la restauration des grands équilibres macro-économiques et financiers et le retour de la croissance. La BAD a accordé un prêt de 150 millions d’UC à ce PAS. 1.1.4 Au total, sur la période 1990-1998, la BAD, aux côtés d’autres bailleurs de fonds, a contribué au financement des trois programmes, à savoir le programme de soutien aux réformes économiques, le programme d’ajustement du commerce extérieur et de la fiscalité et le PAS, pour montant total de 450 millions d’UC. 2 1.2 Formulation des programmes 1.2.1 Les trois programmes soutenus par la Banque constituaient des phases successives du processus de transition de l’Algérie d’une économie centralement planifiée vers une économie de marché. Dans le cadre de ce processus, les objectifs et composantes de ces programmes étaient cohérents avec les objectifs poursuivis par le Gouvernement algérien avec le soutien de ses principaux bailleurs de fonds, particulièrement le FMI, la Banque mondiale et l’Union européenne. L’administration algérienne a été très impliquée dès le début à la formulation et à la mise en œuvre des programmes. Elle a de ce fait acquis progressivement de nouveaux reflexes et des comportements différents par rapport aux deux dernières décennies de planification centralisée. Il faut également souligner qu’au départ, l’idée, la formulation et la mise en œuvre des réformes n’ont pas fait l’unanimité des partenaires sociaux. Chaque groupe social craignait que les mesures essentielles, particulièrement la dévaluation du DA, n’entraînent des effets pervers, néfastes à ses intérêts. En effet, les syndicats craignaient que la dévaluation n’entraîne la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs avec la baisse des salaires réels, tandis que pour les chefs d’entreprises, l’augmentation du coût des importations et du service de la dette extérieure avec pour conséquence la baisse de leurs activités était à redouter. 1.2.2 La BAD a contribué à la définition du contenu des programmes qu’elle a financés. Cette contribution a été facilitée par la coordination de la préparation des programmes avec le FMI et la Banque mondiale. Les missions de préparation-évaluation de la Banque ont exploité les documents de ces deux institutions. La capacité technique et l’expérience acquises par les services gouvernementaux algériens durant l’exécution successive des programmes leur ont permis de contribuer, de manière positive, à la définition et à la conception des programmes et aussi d’acquérir progressivement la maîtrise du processus d’ajustement. 1.2.3 Dans l’ensemble, les programmes s’attaquaient aux contraintes structurelles du pays, liées aux faiblesses et dysfonctionnement du système économique centralisé. Leur mise en oeuvre a mis en exergue des insuffisances importantes dans leur formulation. En effet, certaines mesures sensibles ont été formulées sans tenir compte du contexte socio-politique et des rigidités des structures encore marquées par des reflexes et pratiques hérités des politiques précédentes. Par ailleurs, il n’y a pas eu suffisamment, et d’une manière systématique, de concertations préalables avec les partenaires sociaux pour les amener à adhérer au processus de réformes. L’absence d’un consensus politique autour de l’idée de réformes a non seulement compliqué la réalisation de certaines mesures sensibles, particulièrement les privatisations ; elle a aussi envenimé les tensions sociales. En outre, les facteurs exogènes tels que les tensions sociales et politiques persistantes, la situation sécuritaire difficile qui a prévalu à partir de 1992, les aléas climatiques auxquels l’agriculture est sensible ainsi que les fluctuations des prix des hydrocarbures et la volatilité du dollar, ont certes été pris en compte mais minimisés alors qu’ils ont eu un impact déterminant dans la performance des programmes. De ce fait, des retards importants et des reports de certaines mesures essentielles ont été constatés, ils ont eu aussi un impact sur les performances des programmes. 1.3 Objectifs et portée à l’évaluation 3 1.3.1 Les objectifs globaux des programmes étaient de promouvoir le passage ordonné et rapide d’une économie planifiée à une économie de marché. Pour ce faire, ils visaient : (i) le renforcement de la stabilité du cadre macroéconomique et budgétaire ; (ii) la promotion d’une forte croissance impulsée par le développement du secteur privé en vue de réduire le chômage et l’amélioration du niveau de vie de la population ; et iii) la protection des groupes vulnérables durant cette période de transition en mettant en place des filets de protection sociale et des programmes de promotion d’emplois. 1.3.2 Leurs objectifs spécifiques figurent dans les rapports d’évaluation et d’achèvement. Pour le PRE, mis en oeuvre sur la période 1990-91, il s’agissait de : i) assurer les bases d’une croissance saine et durable ; ii) instaurer un nouvel environnement et un système économique plus performants et incitatifs ; et iii) permettre l’autonomie des entreprises publiques. 1.3.3 Le PACEF, couvrant la période 1992-97, avait pour principaux objectifs de : i) simplifier le système fiscal et réduire la pression fiscale tout en préservant les recettes de l’Etat ; ii) assurer un meilleur fonctionnement des marchés des biens et services en réduisant les distorsions dues aux subventions ; iii) simplifier et harmoniser les tarifs douaniers ; iv) développer et libéraliser le commerce extérieur ; v) mettre en place un marché plus fluide pour une allocation efficiente des ressources humaines ; et vi) apporter un soutien sélectif aux groupes sociaux vulnérables. 1.3.4 Quant au PAS 1997-98, ses principaux objectifs étaient de : i) poursuivre la stabilisation et les efforts visant à garantir la viabilité de la balance des paiements, tout en assurant un niveau suffisant d’importations compatibles avec les objectifs de croissance ; ii) promouvoir une croissance impulsée par le secteur privé, à forte intensité de main-d’oeuvre, en vue de réduire le chômage et améliorer le niveau de vie de la population ; et iii) protéger les groupes vulnérables en mettant en place des filets de protection sociale et des programmes d’emplois. 1.3.5 Les risques identifiés à l’évaluation, susceptibles de gêner la bonne exécution des programmes, étaient les suivants : le retard dans la mise en oeuvre des réformes, l’absence d’adhésion des populations, la faiblesse ou le manque de maîtrise de l’endettement, les facteurs exogènes défavorables (baisse drastique des prix du pétrole, érosion du dollar…), la rigidité des structures administratives, la sous-utilisation des capacités de production, la détérioration de la situation politique, sociale et sécuritaire, la forte mobilité des cadres au sein de l’administration et des entreprises publiques. Tous ces risques ont jalonné tout le processus d’ajustement de l’Algérie et ont eu un impact sur les performances des programmes. 1.4 Financement 1.4.1 Les trois programmes ont bénéficié chacun d’un prêt de la BAD de 150 millions d’UC. Le Programme de soutien aux réformes (PRE) et le Programme d’ajustement structurel (PAS) ont été cofinancés avec la Banque mondiale et le FMI auxquels il faut ajouter l’Union européenne. La Banque est l’unique source de financement du PACEF. Tous les bailleurs de fonds ont respecté leurs engagements financiers. 1.4.2 Outre le PRE, la Banque mondiale avait également financé, en 1991, pour un montant de 350 millions de dollars EU, le programme d’ajustement du secteur financier et des entreprises publiques (EFSAL). Le PRE et l’EFSAL ont été mis en oeuvre à la suite d’un accord de confirmation avec le FMI en 1989 d’un montant de 300 millions de DTS. L’Union 4 européenne et l’Italie avaient aussi octroyé des aides exceptionnelles à l’Algérie, dans le cadre du « reprofilage » de sa dette. Après un accord de confirmation d’un an, le FMI en a conclu un autre de trois ans, à partir de mai 1995, dans le cadre du mécanisme élargi de crédit. II. EVALUATION 2.1 Méthodologie et approche de l’évaluation 2.1.1 La collecte de l’information en vue de l’évaluation a consisté d’abord à consulter la documentation disponible au Siège de la Banque sur les programmes concernés (rapports d’évaluation, d’achèvement, de revue à mi-parcours, de revue du portefeuille, DSP, etc.). En mission en Algérie, les informations ont été collectées auprès des différents services, notamment ceux de l’Office national de statistique, de la Banque d’Algérie et du Ministère des Finances. Elles ont été complétées et nuancées par des entretiens avec les responsables desdites structures ainsi qu’avec les missions résidentes du PNUD et de l’Union européenne. 2.1.2 L’évaluation de la réalisation des objectifs et des résultats a été faite en adoptant l’approche «avant »-«après » les réformes. Compte tenu de la succession des trois programmes, les périodes de 1990-93 et 1994-98 représentent les deux horizons temporels pertinents. Cette dernière période a été élargie aux années 1999 et 2001 en vue d’apprécier tendanciellement la durabilité des effets des programmes. 2.2 Principaux indicateurs de performance Les rapports d’évaluation et d’achèvement des programmes ont spécifié les principaux indicateurs de performance : le taux de croissance du PIB, le taux de croissance de la production non pétrolière, le taux d’inflation, le solde budgétaire, les dispositifs d’assistance et de création d’emplois pour les couches sociales défavorisées. Les statistiques disponibles ne permettent pas toujours d’avoir une idée de l’évolution de ces indicateurs et de mesurer suffisamment les résultats obtenus par rapport aux objectifs fixés. III. PERFORMANCE DE L’EXECUTION 3.1 Entrée en vigueur du prêt, lancement et exécution 3.1.1 Dans l’ensemble du processus d’ajustement, le Gouvernement algérien a réalisé avec satisfaction et célérité les conditions de déblocage des premières tranches des prêts des trois programmes. La mise en vigueur s’est donc faite sans difficultés. Cette célérité dénote de son engagement au processus de réformes et du souci de mettre en oeuvre les mesures définies avec le concours des bailleurs de fonds. La similarité des conditions essentielles entre la Banque et la Banque mondiale, particulièrement pour le PRE et le PAS et la mise en oeuvre des programmes de la Banque mondiale avant ceux de la Banque ont grandement facilité la mise en vigueur des prêts de la Banque et le démarrage de ses programmes. Par ailleurs, certaines conditions jugées délicates et difficiles à réaliser immédiatement avaient déjà été reformulées lors des négociations des accords de prêts pour faciliter leur réalisation. 3.1.2 Selon les RAP, malgré un démarrage rapide des programmes, la mise en oeuvre du PRE et du PACEF a rencontré de sérieuses difficultés. Le non-respect des procédures de passation de marchés, à l’origine de cet état de choses, a retardé la conclusion de certains contrats, le rythme des décaissements ainsi que la réalisation de certaines mesures. Ce retard a 5 été amplifié par les tensions sociales, la situation politique et sécuritaire ainsi que la situation économique difficiles qui avaient conduit le gouvernement à relâcher l’effort de réformes en 1993 et 1994. Le PACEF a été le plus affecté par ce relâchement : prévu pour être achevé en 1994, il s’est exécuté jusqu’en 1997. C’est grâce au programme de stabilisation du FMI, initié en 1994, que certaines mesures essentielles du PACEF, qui n’avaient pas pu être exécutées, ont finalement été réalisées dans ce cadre. Ce programme de stabilisation avait été lancé pour faire face à la baisse des cours du pétrole, à une forte récession de l’économie, à des taux élevés d’inflation ainsi qu’à une insuffisance de ressources extérieures de financement. 3.1.3 L’exécution des trois programmes de la BAD a été jugée dans l’ensemble insatisfaisante en raison de retards enregistrés dans l’exécution par rapport aux calendriers du PRE et du PACEF ainsi que de l’abandon par le Gouvernement de certaines réformes prévues dans le cadre du PACEF en 1993 et 1994, même si elles ont été rattrapées par la suite comme indiqué ci-dessus. En outre, la BAD n’a pas fait preuve d’initiatives en prenant des actions qui s’imposaient, au regard de ses règles, face au relâchement des efforts de réformes par le Gouvernement. Elle aurait dû en effet soit reformuler le programme concerné en l’adaptant aux donnes du nouveau contexte socio-politique pour en garantir la performance, soit l’interrompre et annuler le prêt. Les décaissements se sont poursuivis sans interruption sans tenir compte de ce relâchement. 3.2 Respect des coûts, décaissement et dispositions financières Les programmes n’ont pas souffert de problèmes financiers, tous les engagements financiers prévus ayant été honorés. D’une manière générale, les prêts ont été décaissés conformément aux procédures définies, malgré le retard important constaté pour le PACEF, pour des raisons indiquées ci-haut. Seul le prêt de l’Union européenne qui était destiné en priorité aux activités du volet privatisation n’a été décaissé qu’en partie, le processus de privatisation connaissant des difficultés de démarrage. Les principaux bailleurs de fonds du processus d’ajustement en Algérie ont été la Banque mondiale, le FMI et la BAD auxquels il faut joindre l’Union européenne pour le PAS. 3.3 Gestion des programmes, communications de rapports, suivi-évaluation 3.3.1 La gestion des programmes a souffert des problèmes institutionnels à plusieurs niveaux : 1° toutes les structures de coordination et d’exécution n’ont pas été créées ; 2° des dysfonctionnements ont été constatés au niveau des structures en place en l’absence d’une définition claire de leurs fonctions et responsabilités respectives ; 3° le manque de coordination entre ces différentes structures, particulièrement entre le Ministère des Finances et la Banque Algérienne de Développement qui assurait la gestion des prêts. Le fait que l’emprunteur n’ait préparé ni transmis aucun rapport trimestriel d’avancement ni aucun rapport d’audit des comptes des prêts trouve son explication dans cette faiblesse de la capacité institutionnelle. Elle a été aussi à l’origine du faible degré de contrôle de l’exécution effective et de suivi des mesures contenues dans les programmes. 3.3.2 Le nombre de mesures des programmes à exécuter était très important : 48 pour le PRE, 32 pour le PACEF et 39 pour le PAS. Certaines d’entre elles étaient complexes compte tenu du contexte sociopolitique. De ce fait, et aussi en raison de la faiblesse des structures d’exécution et le manque d’expérience constaté au début du processus de réformes, la gestion et la conduite des programmes se sont avérées difficiles, particulièrement pour le PRE et le PACEF. En outre, les matrices de mesures ne comportaient pas de calendriers précis 6 d’exécution. Ceci limite l’appréciation que l’on peut faire des délais d’exécution et rend malaisé le suivi de l’exécution des programmes. 3.3.3 Selon les responsables algériens, le suivi effectué par la Banque a été faible et inefficace, particulièrement pour le PRE et le PACEF, compte tenu du faible nombre de missions, de leur durée et de leur irrégularité ainsi que de leur composition limitée en termes à la fois d’experts et d’expertise par rapport à la complexité des programmes et des mesures. En effet, durant toute la période des trois programmes, les missions de suivi et de revue à mi-parcours de la Banque en Algérie n’ont pas été suffisantes en nombre : on en compte au total cinq sur huit ans. Cette situation, maintes fois déplorée par les Autorités algériennes, particulièrement pendant la période d’exécution du PRE et du PACEF, n’a pas permis d’entretenir un dialogue de politiques régulier et fructueux qui aurait permis une bonne exécution des programmes et de bien meilleures performances que celles obtenues. Mais, dans le cadre du PAS, la Banque, encouragée par le desserrement de la contrainte sécuritaire, a entrepris des efforts d’amélioration de cet état de choses, en améliorant notamment les moyens de communications avec le Ministère des Finances qui est le point focal de coordination et de gestion des programmes et en accroissant le nombre de missions. Au niveau du Gouvernement, il existe des cellules spéciales pour le suivi des projets et programmes dont l’informatisation prévue améliorera davantage les performances à l’avenir. IV. EVALUATION DE LA PERFORMANCE ET NOTATIONS 4.1 Pertinence des buts et objectifs et évaluation de la qualité à l’entrée 4.1.1 Face à une sévère crise économique et financière consécutive à l’effondrement des prix des hydrocarbures ainsi qu’aux dysfonctionnements et carences du système de gestion économique centralisée, l’Algérie s’est engagée dans un vaste programme de stabilisation macroéconomique et de réformes structurelles, avec le soutien de ses partenaires au développement. Ce programme répondait au souci d’améliorer sensiblement la situation économique et sociale particulièrement difficile et d’assurer le passage d’une économie fortement centralisée à une économie de marché. Les trois opérations d’appui aux réformes financées par la BAD s’intègrent dans ce cadre. 4.1.2 Leurs objectifs, tel que défini dans les rapports d’évaluation et d’achèvement, étaient complémentaires et visaient essentiellement la mise en place d’un cadre macroéconomique équilibré à même d’assurer une croissance durable, impulsée par le secteur privé, la viabilisation de la balance des paiements et la protection des couches sociales vulnérables. 4.1.3 Ces objectifs et les actions envisagées étaient pleinement justifiés et cohérents. Cependant, certains objectifs étaient trop ambitieux compte tenu de la complexité du processus de transition d’une économie centralement planifiée vers une économie de marché ainsi que de la capacité administrative du pays à gérer des programmes aussi vastes, qui embrassaient plusieurs domaines à la fois et dans un laps de temps relativement court. C’est ainsi que le taux de croissance du PIB, les résultats du processus de restructuration des entreprises publiques, la vitesse et la capacité de réaction du secteur privé algérien aux réformes entreprises notamment étaient surestimés. En outre, certains facteurs exogènes, déjà signalés ci-haut (situation sociopolitique, fluctuations des prix des hydrocarbures, variation du cours du dollar, aléas climatiques) ont eu un impact sur le rythme d’exécution des programmes et sur leurs performances. 7 4.1.4 Ces objectifs et actions confirmaient les choix fondamentaux opérés dans le cadre du vaste programme de stabilisation macroéconomique et de réformes structurelles. Ces choix tournaient autour de trois idées force qui étaient : (i) (ii) (iii) l’instauration des mécanismes de marché, facteur de promotion et de développement du secteur privé ; la libéralisation progressive de l’économie ; la solidarité sociale en tant que composante dans le renforcement de la cohésion sociale. 4.1.5 Bien que les programmes de réformes aient contribué à préparer l’économie à la transition vers une économie de marché où le secteur privé, encore timidement encouragé, est appelé à jouer un rôle prépondérant, le chemin sur cette voie reste encore long à parcourir. L’ouverture de plus en plus grande de l’Algérie sur l’extérieur, avec les négociations des accords de l’OMC et de libre échange avec l’Union européenne, l’engage à faire des efforts particuliers sur le plan de la mise à niveau de l’appareil de production, de la définition de nouvelles stratégies d’exportation, du enforcement des ressources humaines par la formation, etc… pour relever les défis de la compétitivité. 4.2 Réalisation des objectifs et résultats (Efficacité) 4.2.1 La transition vers une économie de marché était le but poursuivi dans le cadre du processus d’ajustement. D’une manière générale, sur le plan des résultats, il s’agissait essentiellement d’assainir et renforcer le cadre macroéconomique, de mettre en place les mécanismes de marché et d’améliorer l’effet redistributif des transferts sociaux en faveur des catégories les plus défavorisées en vue de faire face aux effets négatifs des programmes. Stabilisation du cadre macro-économique • Croissance du PIB 4.2.2 L’évolution contrastée de la croissance du PIB en termes réels, de 1990 à 2000, fait apparaître trois périodes principales : i) période 1990-94 où l’on observe une croissance réelle négative de –0,9% par an, contrairement à la période 1989-90 qui a connu une croissance positive de 2,8% en moyenne. Ce résultat est imputable essentiellement aux effets conjugués de la forte baisse des cours du pétrole et de la sécheresse qui a occasionné une baisse importante de la production agricole, en 1994 surtout. On a constaté la même tendance baissière de la production industrielle ainsi que des fluctuations importantes au niveau de la demande globale. En effet, l’investissement intérieur brut et les exportations ont connu une baisse notable et la part de la consommation privée et publique dans le PIB a stagné, respectivement autour de 53% et d’environ 3%. Le contexte de crise économique, politique et sociale n’a pas permis la réalisation d’un taux de croissance positif ; ii) période 1995-98 : à partir de 1995, la situation macroéconomique s’est notablement assainie et la croissance a repris. Elle s’est maintenue en 1996, mais sans atteindre le niveau du taux objectif de 4,5%. En 1997 cependant, le taux de 8 croissance s’est nettement ralenti de 1,1%, à cause de la sécheresse, de la baisse drastique des prix des hydrocarbures et aussi des effets négatifs transitoires de la restructuration industrielle. Durant toute la période, seule l’année 1998 a permis d’atteindre un taux de croissance réel de 5,1%, supérieur au taux objectif. En moyenne, le PIB en termes réels a atteint environ 3,4% par an au cours de la période 1995-98, grâce aux bons résultats dans les secteurs agricole et industriel, surtout en 1998, ainsi qu’à l’augmentation substantielle des cours du pétrole. Les résultats enregistrés dans le secteur agricole ont été favorisés entre autres par les réformes des circuits de commercialisation et de distribution des intrants dont les prix ont été libéralisés et par l’améloration des circuits de financement ; iii) période 1999-2000 : tout en demeurant positif, le taux de croissance a évolué à la baisse avec respectivement 3,3% et 2,4% en raison de la forte baisse des cours du pétrole. 4.2.3 Sur l’ensemble de la période des programmes, le taux de croissance observé a été largement en deça de l’objectif fixé de 4,5-5% même si des progrès réels ont été constatés au cours de la période 1996-2000. 4.2.4 Mais, l’évolution de l’économie algérienne s’explique davantage par les facteurs exogènes qui ont affecté l’offre que par les fluctuations de la demande globale (investissement, consommation, exportations). Il faut souligner en effet que la réduction des déséquilibres et le retour à des taux de croissance positifs n’ont été obtenus que grâce à une pluviométrie relativement bonne sur la période 1995-98 qui a permis une augmentation sensible de la production agricole, à l’augmentation du prix des hydrocarbures et à l’appréciation du dollar. Outre le pétrole qui exerce une influence déterminante sur l’évolution de la croissance de l’Algérie, il faut souligner la situation socio-politique et sécuritaire interne difficile dont l’impact a été la fragilisation de la base économique et sociale d’importantes couches de la population et les aléas climatiques qui ont considérablement affecté le secteur agricole y compris l’élevage. • Croissance de la production non-pétrolière 4.2.5 Les réformes mises en oeuvre durant le processus d’ajustemement n’ont pas encore réussi à impulser une croissance forte des secteurs hors hydrocarbures. En effet, l’activité économique du pays reste marquée par la faible diversification du système productif, puisque l’influence de la production pétrolière sur l’économie reste toujours déterminante. La part du secteur pétrolier dans les exportations totales se situait autour de 90% entre 1995 et 1998, tandis que les revenus pétroliers représentaient environ 60% du budget de l’Etat, soit 18 à 20% du PIB (tableau 3, annexe 4). 4.2.6 Bien qu’aucun niveau objectif n’ait été fixé dans les programmes en ce qui concerne la production industrielle hors hydrocarbures, on constate que celle-ci a baissé durant la période des programmes et ne s’est sensiblement accrue qu’en 1998 grâce au processus de restructuration du secteur public (tableau 6, annexe 4). En effet, on estime que l’indice de la production industrielle, hors hydrocarbures, (base 100 en 1989) a chuté de plus de 11 points entre 1994 et 1997. Ce sont les industries manufacturières qui ont été les plus touchées par la récession. Leur valeur ajoutée qui avait continué de baisser de manière persistante jusqu’en 1997 (-8,7% en 1996 et –3,8 en 1997), n’a repris qu’en 1998 avec un excédent de 8,4%. Ce recul des industries manufacturières s’explique notamment par les défaillances continues des 9 entreprises publiques, de leur dépendance vis-à-vis des inputs importés et des ajustements successifs du taux de change. 4.2.7 Au nombre des problèmes structurels rencontrés par l’industrie algérienne, l’obsolescence et la vétusté des biens d’équipements de la plupart d’entreprises publiques et leur mauvaise gestion sont à la base de sa fragilité. Par ailleurs, l’industrie connaît des problèmes de sous-utilisation de ses capacités installées qui varient de 45 à 65%, selon les secteurs. Il faut également souligner les effets des dévaluations du DA sur les entreprises du fait du renchérissement du crédit bancaire et des pertes de change qui ont alourdi leur découvert bancaire. Selon les responsables privés algériens, les pertes de change pour l’ensemble du secteur industriel ont été estimées à plus de 60 milliards de DA à la fin de 1995. A ces pertes, il faut ajouter environ 25 milliards de DA de frais financiers générés par le découvert bancaire. Le secteur industriel se caractérise aussi par la faiblesse de ses capacités d’exportations qui se traduisent par un faible taux de couverture des importations par les exportations industrielles qui est de 4% environ en moyenne. Les difficultés de l’industrie ont été amplifiées par la mise en oeuvre des mesures des PAS, avec pour conséquence la dissolution de plusieurs entreprises, la compression de nombreux travailleurs et la baisse de l’investissement intérieur brut entre 1990 et 1997. 4.2.8 Malgré un rôle non négligeable dans l’économie algérienne, l’agriculture a connu un déficit important à la fois de sa production par rapport au niveau de consommation de la population et de sa valeur ajoutée. Cette situation est due essentiellement aux aléas climatiques dont le secteur est fortement tributaire et de l’insuffisance des ressources en eau par rapport aux besoins croissants du secteur. Après une forte augmentation en 1995 et 1996 (tableau 5, annexe 4) passant de 15% à 21,3%, la valeur ajoutée du secteur a été déficitaire en 1997 (-13,5%) pour ne reprendre qu’en 1998 (11,4%). Ce problème structurel de l’insuffisance des ressources en eau a affecté les résultats des programmes, peu d’effort ayant été déployé pour mobiliser les ressources hydrauliques et hydrogéologiques en vue d’amortir les effets des fluctuations de la pluviométrie. Mais le secteur agricole connaît également des problèmes structurels persistants (statut juridique des terres agricoles, faiblesse chronique des rendements moyens, surface agricole utile réduite, etc.). Le problème essentiel dans le domaine de l’agriculture demeure cependant celui de la propriété foncière. En effet, (i) l’absence de titres de propriété foncière clairement établis rend difficile l’accès au crédit et réduit donc les possibilités d’investissement dans l’agriculture, (ii) la capacité limitée des services techniques du secteur gêne considérablement l’accès aux technologies nouvelles et contribue à la stagnation de la productivité agricole, et, (iii) l’existence de trois sortes de droit qui gèrent la terre et la manière d’accéder à la propriété (droit traditionnel, droit islamique et le droit positif) complique la résolution du problème foncier particulièrement dans certaines régions où ces troit droits se superposent. 4.2.9 Quant au secteur des BTP, sa valeur a connu une importante hausse entre 1994 et 1996 passant de 0,9% à 4,5% et depuis, elle a sensiblement baissé à 2,4% en 1998, au même niveau qu’était celle des services en 1996 et 1997. • Maîtrise de l’inflation 4.2.10 Les efforts de stabilisation et d’ajustement se sont traduits par des progrès remarquables réalisés en matière d’inflation qui, progressivement a été maîtrisée : de 28% en 1992, et après avoir atteint 39% en 1994, essentiellement sous l’effet de la dévaluation du dinar, l’inflation est tombée au niveau de 6% en 1997 pour atteindre en 1998 l’objectif 10 poursuivi de 5% (tableau 3 Annexe 4). Cet effort est resté soutenu puisque l’inflation est passée sous la barre de 1% en 2000. Une légère reprise a été constatée en 2001 avec un taux de 4%. La baisse de l’inflation a été possible sous l’effet conjugué de la forte dépréciation du dinar algérien et des ajustements successifs des prix administrés. Elle a été aussi favorisée par les efforts du gouvernement pour réduire progressivement le déficit budgétaire qui s’était aggravé en 1993 (8,7% du PIB) à cause de l’opération d’assainissement du portefeuille des créances sur les entreprises publiques, occasionnant une forte augmentation des crédits à l’Etat. Mais le solde global (y compris Fonds de Réhabilitation) budgétaire est redevenu excédentaire en 1996 et 1997 avec respectivement 3% et 2,4% du PIB. 4.2.11 Cette évolution positive est le résultat d’une politique budgétaire rigoureuse qui a permis une rationalisation des dépenses maintenues à environ 32 % du PIB en moyenne par an, avec la maîtrise de l’évolution des effectifs de la Fonction publique durant la période des programmes jusqu’en 1997. Elle résulte aussi de la révision de la TVA, notamment un élargissement de sa base aux produits pétroliers, une réduction des exonérations et du nombre des taux de trois à deux. La révision de la TVA a permis d’accroître substantiellement le niveau des recettes (de 28% du PIB en 1993 à 34% en 1997 , cf . tableau 3,annexe 4). La politique monétaire rigoureuse mise en place, à partir de 1994, a contribué également à faire baisser l’inflation, comme en témoigne la baisse du ratio de liquidités jusqu’en 1997. En effet, le DA a été dévalué et a connu par la suite des ajustements successifs ; des mesures d’encadrement du crédit et de libération des taux d’intérêt ont été prises et la croissance de la masse monétaire a été contenue à un niveau compatible avec l’objectif de réduction de l’inflation. • Amélioration de la position extérieure 4.2.12 En même temps que la baisse de l’inflation, les réserves de change ont été reconstituées à partir de 1994. Malgré l’interruption de leur évolution en 1995, à cause de la faiblesse des cours du pétrole, le niveau de réserves s’est de nouveau amélioré à partir de 1996 (tableau 3, annexe 4), grâce aux financements exceptionnels de la balance des paiements. Il a pu atteindre 9 mois d’importations en 1997 (contre 2 mois en 1995) et 12 mois en 2000, améliorant ainsi fortement la position extérieure de l’Algérie. Ces bons résultats sont le fait de l’augmentation des recettes d’exportations des hydrocarbures ainsi que de l’impact bénéfique du rééchelonnement de la dette extérieure (mai 1994) et de la baisse de la demande d’importation. 4.2.13 Les exporations nettes ont connu une tendance à la baisse entre 1991 et 1994 et entre 1997 et 1998 (tableau 3 annexe 4), comme le montre le déficit du compte courant en 1994, 1995 et 1998 (-4,4%, –5,4% et –1,9% du PIB respectivement,comme illustré au tableau 1 de l’annexe 4). Par contre, entre 1996 et 1997, elles ont enregistré un taux de croissance positif moyen de 17% par an alors que les importations baissaient à un taux de croissance négatif de 9,8%, du fait de la faible demande intérieure en biens intermédiaires importés pour le secteur industriel. Il a résulté de cette situation d’importants excédents de la balance commerciale et du solde de la balance du compte courant, renforcée par l’entrée en exploitation de nouveaux gazoducs et par les effets de la politique de partenariat avec les sociétés étrangères. L’excédent de la balance courante a représenté 7% du PIB en 1997 contre 3% en 1996. En 1998 et 1999, par contre, on a enregistré des déficits des soldes de la balance du compte courant et de la balance globale consécutifs à la chute des revenus d’exportations des 11 hydrocarbures. Le service de la dette a connu des fluctuations annuelles vers la baisse suite aux rééchelonnements tandis que le ratio du service de la dette extérieure sur les exportations, qui était en moyenne de 70% environ sur la période 1986-1993, a commencé à baisser dès 1994 pour se situer à 29% en 1996 et en1997. Mais le fardeau de la dette extérieure demeure considérable puisqu’elle était estimée à environ 30 milliards de $ EU en 1998, soit 64% du PIB. 4.2.14 D’une manière générale, les objectifs de stabilisation macroéconomique ont été atteints par les programmes et les indicateurs macroéconomiques fondamentaux témoignent de la nette réduction des déséquilibres intérieurs et extérieurs. Les aspects de libéralisation de l’économie ont progressé remarquablement, particulièrement sur la période 1994-1998. Il s’agit de la consolidation du régime de taux de change flexible, de la convertibilité du dinar, de l’élimination des barrières non tarifaires et du régime des licences d’importation. La situation monétaire a été assainie, le ratio de liquidité ayant été réduit grâce à la politique d’austérité budgétaire. Malgré les progrès sur la voie de la stabilisation du cadre macroéconomique, qui s’est faite à la faveur d’une évolution favorable des prix des hydrocarbures, en dépit de quelques périodes de baisse, la transition vers une économie de marché reste à parachever par la poursuite et l’approfondissement des réformes structurelles (réforme du système bancaire dont le portefeuille non performant est évalué à près de 300 milliards de DA, renforcement des politiques sectorielles, reprise des privatisations, etc…). Réforme des entreprises publiques et développement du secteur privé 4.2.15 L’assainissement et le redéploiement des entreprises publiques étaient au centre des réformes économiques engagées par le gouvernement. Durant la période du PRE, il a concentré son action sur leur restructuration afin de les rendre financièrement viables et d’assurer leur efficacité et leur rentabilité. Pour ce faire, il a mis en place un programme d’assainissement financier des entreprises reposant sur les remises de dettes par le Trésor et sur des conversions en obligations d’Etat des créances improductives particulièrement des banques commerciales. Grâce à cette opération, la majorité d’entreprises a, soit acquis le statut d’autonomie, soit été dissoutes ou privatisées. Mais, parallèlement, les entreprises ont connu beaucoup de difficultés à la suite de l’application des mesures des programmes d’ajustement : la réduction de leurs parts de marché suite à la libéralisation du commerce extérieur ainsi que le renchérissement des prix des inputs causé par la depréciation du DA ont aggravé leurs déséquilibres et un grand nombre d’entre elles devenues non rentables s’est vu contraint à la dissolution. 4.2.16 La restructuration était par cependant nécessaire pour restaurer la productivité du secteur industriel ; mais, elle s’est révélée coûteuse à la fois sur le plan social et sur le plan financier (environ 17 milliards de dollars) et insuffisante puisque les entreprises ont continué d’enregistrer de nouvelles pertes. En outre, avec ses 350 000 emplois, le secteur public n’aurait dégagé qu’une valeur ajoutée de 240 milliards de DA, d’après le Conseil national des participations de l’Etat. Par ailleurs la restructuration est restée inachevée durant toute la période des programmes, l’incertitude continuant à planer quant au statut juridique de beaucoup d’entreprises, ne sachant pas si elles allaient devenir autonomes ou être liquidées ou privatisées. La restructuration s’est par ailleurs faite sans que les dettes des entreprises aient été prises en charge et sans non plus les capitaliser suffisamment. Ce climat d’incertitude et ces faiblesses financières des entreprises publiques ont pesé négativement sur leurs résultats 12 économiques et financiers. Leurs performances sont restées mitigées voire en baisse jusqu’en 1998. 4.2.17 Les facteurs ci-dessus n’ont pas favorisé les actions de privatisations qui étaient pourtant prévues depuis le début des années 1990. Il a fallu attendre l’année 1995 pour que soient publiés les textes législatifs relatifs à la privatisation. L’ordonnance d’août 1995 complété en 1997 sur les privatisations ainsi que l’ordonnance d’octobre 1995 sur la gestion des capitaux marchands de l’Etat autorisaient la privatisation ou la vente d’actifs de certaines entreprises de l’Etat. A la suite de ces textes, un premier programme de privatisations a été lancé en 1996, portant sur 1 323 entreprises publiques locales (EPL) et 2 715 activités communales. Le bilan que l’on en a fait en mai 1998 se présentait ainsi : 116 activités communales dissoutes, 827 entreprises publiques locales également dissoutes dont 696 cédées aux salariés. A fin 2000, près de 1 000 EPL avaient été liquidées ou privatisées, dont 464 vendues à leurs employés. Les ventes des entreprises n’ont cependant intéressé que 20% de salariés, soit environ 50 000 personnes. Malgré la nouvelle loi de 1997 sur les privatisations, qui concernaient une liste de 250 entreprises publiques économiques (EPE), le programme a marqué le pas, aucune EPE n’ayant été totalement privatisée. Il faut souligner que les secteurs stratégiques (énergie, télécommunications, banques) restent exclus du champ des privatisations. Le programme de privatisations connaît donc un grand retard ; cependant ce retard a été mis à profit pour, notamment évaluer les entreprises, préparer un nouveau programme avec des études, des audits et des opérations de mise à niveau, définir les ourchettes des prix et établir des procédures, etc. 4.2.18 Plusieurs facteurs sont à la base du blocage des opérations de privatisations. D’abord, les modalités des privatisations n’ont été précisées qu’en 1995 avec deux ordonnances portant sur les privatisations et la gestion des capitaux marchands de l’Etat, comme indiqué précédemment. Ensuite, sans plan d’action, sans calendrier précis et procédures de privatisations ni mesures d’accompagnement et de post-privatisation, les modalités en vigueur de mise en oeuvre se sont révélées peu efficaces. Elles ne permettaient pas d’assurer la transparence et l’intégrité des privatisations et donc de dégager des perspectives stables pour la poursuite de ces opérations, compte tenu du nouveau contexte d’ouverture des marchés du fait de la libéralisation de l’économie. En outre, les faiblesses internes des entreprises publiques, le caractère éminemment politique de l’acte de privatisation qui requiert des décisions délicates particulièrement sur le plan social, la bureacratie et le manque de cohérence dans les décisions du Gouvernement qui a eu tendance à agir plus en fonction du contexte sociopolitique sont à mettre au nombre de facteurs de blocage. De même, le problème de titre de propriété foncière et le manque d’évaluation financière et patrimoniale des entreprises n’ont pas permis aux nombreuses privatisations d’aboutir. 4.2.19 Avec la mise en place, en 2001, d’un fonds de partenariat de 5 milliards de DA, destiné à financer les coûts d’accompagnement des opérations de privatisations, et un fonds de compétitivité industrielle de 2 milliards de DA, pour assister les entreprises dans leur processus de mise à niveau, le nouveau programme de privatisations est en cours de finalisation et devrait être lancé au cours de l’année 2003. 4.2.20 Globalement, les privatisations ne pouvaient avoir de chance de succès que si l’on avait tenu compte du poids de l’inertie et de la complexité socio-politique et technique du processus. Il faudrait prendre en compte également plusieurs autres facteurs, notamment le contexte politique et sécuritaire qui a découragé nombre de repreneurs et d’investisseurs, notamment étrangers, l’adhésion des partenaires sociaux, l’efficacité des filets de protection 13 mis en place, l’existence d’un marché financier dynamique, l’évaluation et l’assainissement préalables des entreprises à privatiser, la capacité financière et technique des racheteurs. Il est aussi indispensable d’avoir des stratégies et des politiques sectorielles claires afin de renforcer les capacités productives du pays. 4.2.21 Le volet de la réforme du secteur financier a connu des progrès notables avec la loi sur la monnaie et le crédit promulguée en avril 1990 qui a institué l’autonomie de la Banque d’Algérie, la rendant maîtresse de la création monétaire, de la définition et du suivi de la politique monétaire nationale. Cette réforme s’est accompagnée du retour à des taux d’intérêt réels positifs depuis 1996, grâce aux effets conjugués de la déréglementation des taux d’intérêt et du ralentissement de l’inflation, de la recapitalisation des cinq banques d’Etat et de la conversion en obligations d’Etat des créances bancaires sur les entreprises publiques. Elle a permis de clarifier les relations entre les banques et les entreprises publiques et favorisé la consolidation de l’intermédiation financière, les banques étant assujetties à des règles prudentielles (limitation des crédits à un pourcentage des fonds propres). En outre, l’encadrement du crédit a été institué et des organismes de contrôle (Conseil de la monnaie et du crédit et Commission bancaire) créés. Mais cette intermédiation demeure insuffisante et non adaptée aux exigences induites par les réformes, particulièrement pour le secteur privé. Malgré la démonopolisation des banques du secteur public, les banques d’Etat continuent de dominer le secteur, fournissant plus de 90% des crédits mais ne favorisant que leurs secteurs d’activité traditionnels ou le financement prioritaire du budget au travers d’obligations sur 10 ans et les entreprises publiques sous différentes formes Les banques du secteur public connaissent cependant des problèmes de solvabilité, leur portefeuille non performant étant évalué à 300 milliards de DA en 1998. Pour se refinancer, elles ont puisé dans le Trésor public 3,9 milliards de dollars en 1999 contre 2,8 milliards en 1998 et 1,9 milliard en 1997. Elles ont par ailleurs diminué leurs crédits à l’économie : 30 milliards de dollars en 1998 et 28 milliards en 1999. Par ailleurs, les banques publiques sont en retard en matière de monétique et d’informatique ; les produits financiers modernes qu’elles offrent sont encore insuffisants. Quant au secteur bancaire privé, son existence remonte à la loi sur la monnaie et le crédit de 1990. Il est encore en phase d’adaptation de ses structures et de son fonctionnement par suite des réformes économiques et des transformations institutionnelles engagées dans le cadre du processus d’ajustement. Son rôle reste encore marginal par rapport au secteur bancaire public. On constate que le système bancaire algérien ne joue pas encore un rôle actif dans le financement de l’économie et plus particulièrement dans le financement des entreprises privées. 4.2.22 Le changement du cadre légal et réglementaire initié par les programmes ainsi que le système d’incitations pour les opérateurs économiques ont modifié les règles du jeu économique en créant un environnement propice au développement du secteur privé et en facilitant le libre fonctionnement des mécanismes du marché. En effet, la loi sur la monnaie et le crédit, prônant l’ouverture aux opérateurs privés nationaux des opérations d’import-export, a permis le démantèlement des monopoles d’importation, le code du commerce et celui des investissements ont consacré la liberté de commerce et celle d’investir, le Guichet unique a simplifié les procédures de création d’entreprises, etc. En outre, le rôle de l’Etat a été redéfini en vue de le ramener à ses tâches de régulation, de contrôle et d’arbitrage. Sur le plan monétaire, l’existence d’un important différentiel entre le taux de change officiel et le taux de change parallèle, même s’il s’est réduit à la suite de la dévaluation et des ajustements successifs, a permis un développement rapide d’opérateurs privés dans l’importation de biens de consommation, de pièces détachées et de biens intermédiaires. De même, l’ouverture 14 d’accès aux devises pour le secteur privé a permis un développement rapide d’opérateurs privés dans le commerce extérieur. 4.2.23 Cependant, la promotion du secteur privé dans les activités productives est une option récente en Algérie et sa part est encore trop faible. En effet, selon les responsables algériens, le secteur privé formel occupe encore une position marginale, la plupart d’entreprises privées sont des PME/PMI : 820 d’entre elles recensées en 1995 avaient des effectifs ne dépassant pas 20 salariés. Par ailleurs, elles sont pour la plupart concentrées dans les secteurs agricole, matériaux de construction et textiles. La contribution de l’entreprise privée dans le budget d’ensemble n’était que de moins de 200 milliards de DA en 1999, ce qui est encore très modeste, mais il semble que le secteur privé prend de plus en plus de l’importance puisqu’il représenterait près de 65% du PIB hors pétrole en 2001. 4.2.24 La réaction favorable des opérateurs privés, illustrée notamment par l’accroissement de leur nombre par rapport à la période d’avant les programmes, a constitué un progrès significatif de la libéralisation. Toutefois, cela ne doit pas cacher les difficultés liées aux compétences techniques et au professionnalisme des privés ainsi qu’aux procédures administratives lourdes et bureaucratiques en ce qui concerne l’application des lois et règlements malgré la mise en place du Guichet unique. La libéralisation est restée inachevée surtout au regard des exigences du marché à l’exportation pour nombre de privés (concurrence, nécessité de respecter des normes de plus en plus rigoureuses, disponibilité de quantités suffisantes et régularité de l’approvisionnement). Elle est restée inachevée également en raison de l’environnement socio-politique et sécuritaire encore difficile, des problèmes fonciers qui, comme déjà dit, n’attirent pas beaucoup d’investisseurs étrangers, de l’atonie de l’investissement suite à la réduction des dépenses publiques, etc. 4.2.25 Le dispositif de promotion de l’investissement (nouveau code des investissements d’octobre 1993) a obtenu de faibles résultats en raison de la situation politique du pays. On a cependant observé une progression significative des investissements directs étrangers (IDE) depuis 1996. Ainsi, en 1999, l’Algérie a bénéficié de 530 millions de dollars d’IDE, contre 500 millions en 1998, dont l’essentiel a été investi dans le secteur des hydrocarbures. L’Agence pour la promotion et le suivi des investissements (APSI) a declaré avoir enregistré, jusqu’en février 2001, un nombre total de 40 000 dossiers d’investissements (étrangers et nationaux), pour un montant global de 40 milliards de dollars et devant créer 1,5 million d’emplois,mais on a constaté que seuls 10% ont débouché sur un projet opérationnel. Cette carence a conduit les autorités à faire une critique et une refonte du dispositif légal et réglementaire destiné à promouvoir l’investissement étranger. Certes, l’investissement est encouragé par les Autorités mais son développement est encore entravé notamment par une fiscalité décriée par les opérateurs privés parce que jugée trop lourde, un système bancaire peu performant, dominé par les banques publiques et ne disposant pas encore d’instruments et de produits financiers adéquats, de l’insuffisance de moyens de communication. Impact socio-économique des programmes 4.2.26 La mise en oeuvre des trois programmes a eu beaucoup de conséquences néfastes sur le plan social. En effet, les mesures de libéralisation du commerce et des prix, la restructuration des entreprises publiques et la privatisation de quelques-unes d’entre elles ont eu pour conséquence la baisse de l’activité économique et ont généré des licenciements massifs des salariés. Ces licenciements ont contribué à l’aggravation du chômage et à la fragilisation de larges couches de la population. Entre 1994 et 1998, les restructurations des 15 entreprises publiques ont entraîné des licenciements massifs estimés de l’ordre de 500 000 travailleurs. En outre, 450 000 employés ont été licenciés à la suite des liquidations de près de 1000 petites entreprises/unités ; ce qui représente un coût social élevé. A ces facteurs, il faut ajouter l’absence notable de nouveaux investissements tant dans les entreprises publiques que privées ainsi que d’une politique nationale de l’emploi. Le taux de croissance du PIB en termes réels observé de 1995 à 2000, de 3,4% en moyenne annuelle, est demeuré insuffisant pour se traduire par une baisse significative du chômage et une amélioration du niveau de vie de la population et notamment des couches les plus pauvres. En effet, face à un taux d’accroissement annuel de la population active de près de 4%, le taux de croissance du PIB reste insuffisant pour réduire le chômage. 4.2.27 Pour atténuer les coûts transitoires des ajustements sur les couches sociales les plus démunies, le Gouvernement a mis en place de nombreux et diversifiés dispositifs de protection sociale ainsi que de promotion et de création d’emplois. Ces dispositifs ont été institués en 1992 et ont consisté d’abord à l’octroi des subventions des prix des biens de grande consommation remplacées peu après par des subventions aux revenus à travers l’institution de l’indemnité aux catégories sociales sans revenus. Le nombre important de personnes qui se sont déclarées sans revenus (plus de six millions) et les faibles montants des indemnités offertes face au coût de la vie ont montré les limites et l’inefficacité de ce système. Son inefficacité était renforcée par le fait que les véritables bénéficiaires n’étaient ni défines ni identifiés. Ce système a été abandonné en 1994. 4.2.28 Deux nouveaux mécanismes ont été mis en place : l’indemnité pour activité d’intérêt général (IAIG) en octobre 1994 et l’allocation familiale de solidarité (AFS), dont les allocations ont été assurées par un Fonds d’aide aux catégories sociales défavorisées. 4.2.29 Le dispositif de l’IAIG était centré, à partir de 1994, sur le versement d’une part d’une indemnité pour activités d’intérêt général aux personnes aptes au travail désireuses d’effectuer certains travaux tels que la maintenance des infrastructures urbaines et rurales, les activités de développement social (éducation, santé, soutien à la création d’emploi par la formation, etc.) et, d’autre part d’une allocation forfaitaire de solidarité aux personnes inaptes au travail. Le dispositif de l’IAIG était géré au niveau des communes. A fin 1996, on a dénombré plus de 500 000 personnes qui travaillaient dans le cadre du programme de travaux publics et 277 000 personnes âgées et handicapés qui percevaient une allocation. Quelques insuffisances ont été constatées au niveau de ce dispositif, notamment les faibles capacités locales de contrôle et de suivi, la non indexation des salaires sur l’inflation, son orientation quasi systématique en tant que programme d’emplois spécifique pour les jeunes. A partir de 1997, le Gouvernement a renforcé l’IAIG par un programme de travaux publics plus structuré visant à améliorer la qualité de l’infrastructure dans les zones rurales par la création d’environ 20 000 emplois annuels. Concernant le dispositif d’AFS ses bénéficiaires directs qu’étaient les chefs de famille (personnes âgées et handicapés) et les femmes sans revenus étaient estimés à près de 450 000 en 1999 contre plus de 500 000 en 1997/98. N’ayant pas été indexée sur le taux d’inflation depuis son institution en 1996, l’AFS a connu une baisse considérable de son pouvoir d’achat au point de devenir dérisoire compte tenu du coût de la vie. 4.2.30 En ce qui concerne les dispositifs de promotion de l’emploi, quelques programmes initiés concernaient les jeunes et les travailleurs compressés à la suite des restructurations économiques. Il s’agit essentiellement du programme Emplois salariés d’Initiative Locale (ESIL) offerts par les administrations et les entreprises locales, du programme des Travaux d’Utilité Publique à Haute Intensité de Main d’Oeuvre (TUPHIMO), du Contrat Pré-Emploi (CPE) et du programme d’aide 16 à la création de micro-entreprises. Tous ces programmes étaient des dispositifs d’attente et offraient essentiellement des emplois temporaires, peu rémunérateurs. Ils n’ont pratiquement pas offert de solutions pérennes aux jeunes et autres déflatés concernés. 4.2.31 Malgré des efforts d’un meilleur ciblage des personnes éligibles aux mécanismes de transfert notamment l’allocation forfaitaire de solidarité (AFS) et l’indemnité d’activités d’intérêt général (IAIG) et la mise en place de dispositifs de promotion de l’emploi, le filet social mis en place a été insuffisant pour assurer de manière adéquate la protection sociale des groupes vulnérables. En l’absence d’une forte croissance génératrice d’emplois massifs, son impact a été très limité sur la réalité sociale. Il a été constaté en effet une baisse du revenu réel des ménages durant la période des trois programmes (les salaires réels dans les différents secteurs ayant enregistré une dépréciation de l’ordre de 35% entre 1991 et 1998) et une aggravation du chômage. D’après une étude sur la main d’oeuvre effectuée en 1997 par l’ONS, le taux de chômage était estimé à 27,8% et des études récentes le situent à plus de 30% en 2000. Il faut noter que selon les données de 1998, environ 80% de chômeurs sont des jeunes de moins de 30 ans et 70% d’entre eux n’ont aucune qualification. 4.2.32 Les restrictions budgétaires induites par les programmes d’ajustement ainsi que la suppression des subventions octroyées dans le domaine des soins de santé et de médicaments ont pénalisé les secteurs sociaux, particulièrement l’éducation et la santé, dont la situation s’est dégradée avec la diminution progressive de leurs parts respectives dans les dépenses de fonctionnement de l’Etat pendant la période des programmes (de 23% en 1993 à 17,8% en 1997 pour l’éducation ; de 5,5% à 4,7% sur la même période pour la santé). 4.2.33 Tous les dispositifs de lutte contre le chômage ou de promotion de l’emploi se sont révélés insuffisants voire inefficaces pour atténuer le phénomène de chômage et d’exclusion des jeunes de la vie active à un niveau compatible avec les exigences de cohésion sociale et lutter contre la pauvreté qui ne cesse d’augmenter. Il faut souligner que ces dispositifs proposaient, en effet, dans leur démarche et dans leur contenu, un traitement social plutôt qu’un traitement économique du problème du chômage, ce qui en limitait la portée. Prenant conscience de cette situation, le Gouvernement a mis en place une nouvelle démarche pour mieux cerner tous ces phénomènes : il a organisé, en octobre 2000, la première conférence nationale sur la lutte contre la pauvreté suivie de l’élaboration d’une carte de la pauvreté pour mieux cibler les populations ainsi que d’une stratégie afin de prendre la dimension pauvreté dans les différents programmes sectoriels. 4.3 Efficience 4.3.1 Sur la base de statistiques disponibles du taux d’investissement et du taux de croissance réelle en Algérie, le coefficient du capital a baissé légèrement entre 1995 et 1996 (de 1,89 à 1,84) et a chuté entre 1997 et 1998 (de 6,72 à 1,49), améliorant ainsi la productivité totale des facteurs entre ces deux périodes. La forte baisse du taux de croissance économique en 1997 à la suite de la chute des prix des hydrocarbures et de la sécheresse a fait monter le coefficient du capital à 6,72, détériorant davantage la productivité totale des facteurs. Depuis 1998, le coefficient du capital a tendance à remonter, mais légèrement, puisqu’il est passé de 1,49 à 1,84 en 1999 puis à 3,3 en 2000. Dans l’ensemble donc, il y a eu une légère amélioration de l’efficacité économique dont les explications sont à rechercher dans une certaine diversification du système productif, particulièrement au niveau industriel, mais qui reste encore limitée. 17 4.3.2 Il reste cependant difficile d’attribuer cette évolution aux seules réformes mises en oeuvre dans le cadre des programmes financés par la Banque et d’autres bailleurs de fonds ou de considérer que ces programmes ont amélioré l’efficacité globale de l’économie. L’évolution de l’économie algérienne, au cours des dix dernières années, dépend de facteurs exogènes tels que les aléas climatiques (sécheresse, innondations) et les tensions sociales et politiques persistantes. Mais surtout, cette économie fonctionne presqu’exclusivement avec les seuls produits de la rente pétrolière, de telle sorte que l’indicateur central qui détermine tous les autres demeure les hydrocarbures. En effet, les recettes d’exportation des produits pétroliers constituent l’essentiel des réserves fiscales de l’Etat par le biais de la fiscalité pétrolière et la quasi-totalité de ressources en devises de l’Etat. Cependant il faut souligner que la fiscalité pétrolière demeure aléatoire et ne peut pas garantir un flux régulier et sur une longue période de ressources fiscales importantes. Compte tenu de cette situation, l’évolution du taux de croissance de l’Algérie n’a pratiquement rien à voir avec les réformes mises en oeuvre dans le cadre des programmes. 4.3.3 Certes, des progrès significatifs ont été enregistrés en matière de stabilisation macroéconomique (croissance positive, équilibre budgétaire, reconstitution des réserves de change, maîtrise de l’inflation) et de renforcement des fondements d’une économie de marché. Mais ces performances demeurent fragiles et doivent être nuancées au regard d’une part de cette emprise du secteur des hydrocarbures sur l’économie du pays, qui concentre l’essentiel des investissements publics - qui n’ont eu que peu d’effets sur le développement des autres activités productives - d’autre part de la faible diversification du système productif et du fait que l’essentiel de l’économie réelle, avec de faibles résultats, n’a pas réellement renoué avec la croissance et, enfin du poids important de la dette extérieure. 4.3.4. Le poids important de la dette, avec des niveaux élevés de service de la dette (plus de 36% en moyenne sur la période 1994-97, autour de 48% en 1998-2000), tend à comprimer drastiquement les capacités d’importations du pays et d’investissements. La dette extérieure constitue donc l’un des obstacles majeurs à une croissance substantielle et durable, en l’absence d’un flux significatif d’investissements directs étrangers. Or une croissance substantielle et durable est seule susceptible d’entretenir la capacité de création des richesses et d’emplois. 4.3.5 Concernant les résultats de l’économie réelle, il est apparu que la production industrielle hors hydrocarbures est restée longtemps stagnante, l’agriculture a, dans le même temps, connu un déficit important de sa production et de sa valeur ajoutée et les secteurs des BTP et des services ont connu des fluctuations importantes. 4.3.6 L’Algérie dispose de potentialités productives importantes et d’un important potentiel d’amélioration de l’efficacité économique. Cependant le développement de ces potentialités ne se réalisera pleinement que si le gouvernement approfondit et accélère les réformes structurelles et de politiques. Il s’agit notamment de l’accélération de la mise en œuvre du programme de privatisations et l’assainissement du secteur industriel afin d’utiliser davantage les capacités installées et améliorer sa productivité. Il s’agit aussi des réformes du secteur agricole, principalement celles concernant le statut juridique des terres agricoles, ainsi que du secteur financier dont dépend le succès des réformes économiques. Parallèlement, les réformes d’ensemble de l’économie, particulièrement celles du cadre juridique et réglementaire en vue de consolider et d’élargir les bases de l’économie de marché devront être poursuivies et accélérées. Tous ces efforts ne pourront être couronnés de succès sans une réduction significative du poids et de la pression de la dette extérieure. 18 4.4 Impact sur le développement institutionnel 4.4.1 La mise en oeuvre des trois programmes adjacents, impliquant étroitement les cadres des services ministériels chargés de la gestion de l’économie, a contribué au renforcement des capacités analytiques de l’administration algérienne dans le domaine à la fois de la formulation et de l’exécution des réformes. Elle est donc désormais mieux armée pour préparer de nouvelles opérations de réformes. 4.4.2 La loi sur la monnaie et le crédit s’est traduite par des transformations institutionnelles au niveau de la Banque d’Algérie qui, devenue autonome, a désormais la responsabilité de la création monétaire et de la conduite de la politique monétaire, du contrôle du crédit et de la mobilisation des ressources de l’épargne. Cette réforme a permis l’introduction des instruments indirects de régulation de la monnaie (marché monétaire, plan national de crédit, libéralisation des taux d’intérêts créditeurs…) et la création des organismes de contrôle du crédit (Conseil de la monnaie et du crédit, Commission bancaire) qui ont amélioré sensiblement l’intermédiation financière. La restructuration des entreprises publiques avec la création des EPE et des holdings, la filialisation, les textes sur les relations de travail, l’application du code du commerce et les mesures de libéralisation des prix ont permis de modifier l’environnement, le fonctionnement et l’objet de l’entreprise publique en vue de la rendre performante. De même, la création d’un Guichet unique a simplifié les procédures de création d’entreprises. 4.4.3 Les multiples dispositifs de lutte contre le chômage et de promotion de l’emploi qui ont été créés ont impulsé une nouvelle dynamique dans le traitement du problème de chômage et d’exclusion, particulièrement des jeunes, même s’ils n’ont pas réellement produit les effets escomptés. 4.5 Durabilité 4.5.1 Le facteur primordial de la durabilité des effets des programmes réside dans l’engagement du gouvernement algérien à opérer les réformes qui est réel et l’orientation fondamentale des réformes (le passage à une économie de marché) ne pose plus de problème ; les débats portent plutôt sur les modalités de mise en oeuvre et les intérêts en jeu. Le retard dans la mise en place de certaines réformes (réforme du secteur bancaire, réforme de la justice, loi sur les hydrocarbures, réforme de l’énergie) et la prudence dont le gouvernement a fait montre dans la mise en œuvre pratique de certaines mesures des programmes indiquent que ces débats restent intenses. Il convient de noter cependant l’aboutissement récent de certaines réformes portant sur l’ouverture du secteur porteur des télécommunications à la privatisation. 4.5.2 L’ouverture progressive de l’Algérie sur l’extérieur du fait de la libéralisation des prix et du commerce est un processus incontournable. Ce processus renforcé par l’adhésion à l’OMC et la signature prochaine de l’Accord d’association avec l’Union européenne, a cependant besoin d’être soutenu par la poursuite de réformes structurelles et de politiques et par le renforcement des capacités des opérateurs économiques, particulièrement privés. En effet, la poursuite des efforts de réformes portant sur la restructuration des EP avec en ligne de mire leur privatisation, ainsi que la mise en place d’un environnement institutionnel et financier plus propice constituent des éléments encourageants de durabilité. 19 4.5.3 La vitalité du secteur privé et son importance croissante dans la croissance hors hydrocarbures est un autre élément de durabilité. Cette dynamique du secteur privé demeure toutefois insuffisante mais elle est quelque peu sous-estimée par les statistiques officielles en raison de l’importance du secteur informel. Ainsi, par exemple, il y aurait, non pas 30 000 entreprises privées, mais 50 000 et certains économistes estiment que le PIB devrait être réévalué de 15% pour tenir compte de ce phénomène. 4.5.4 Les résultats économiques enregistrés au cours de la décennie écoulée, qui correspond à la période des programmes, sont encourageants, surtout au cours des cinq denières années. Ils sont cependant loin d’être définitivement acquis du fait de la très grande dépendance de l’économie algérienne aux produits pétroliers, des aléas climatiques et des variations des cours du pétrole qui sont de nature à compromettre la durabilité des effets des programmes. La durabilité passe surtout par la cohésion sociale et la réduction des disparités économiques et sociales. Or, l’aggravation du chômage et l’augmentation des risques d’exclusion, particulièrement des jeunes, alourdissent le climat social et comportent des risques d’explosion sociale, préjudiciables au maintien de la durabilité des effets des programmes. 4.6 Notation de performance globale Les tableaux de notation de la performance se trouvent en annexe. La performance globale du programme a été notée satisfaisante. Il en a été conclu que la réalisation des objectifs et les résultats ont été satisfaisants. L’efficience et l’impact sur l’appui institutionnel, notés 3, respectivement, ont été satisfaisants. Malgré les efforts faits pour garantir la durabilité des effets du programme, celle-ci demeure sujette à caution en raison de l’impact des hydrocarbures sur l’économie du pays, de peu de diversification et des faiblesses du système productif algérien, des aléas climatiques, de l’évolution du climat social et sécuritaire. 4.7 Performance de l’Emprunteur Dans l’ensemble, l’Emprunteur a réalisé une performance satisfaisante (note 3), si l’on fait abstraction de la période difficile de gel des réformes de 1993 au premier trimestre 1994. La préparation a été correctement faite (note de 3,25) et l’exécution l’a été un peu moins (notée 2,8) à cause notamment de la non-transmission des rapports d’avancement trimestriels et d’audit des comptes des prêts des programmes et de la faiblesse des rapports d’achèvement préparés par l’emprunteur. En effet, ces rapports ne portaient que sur la gestion des prêts mais ne comportaient pas d’analyse de l’état de réalisation des mesures des programmes. Néanmoins, l’administration économique en charge des programmes a eu globalement une capacité technique suffisante pour assurer l’exécution des programmes 4.8 Performance de la Banque 4.8.1 La Banque a participé à la phase de préparation des programmes. Pour le premier programme (PRE), une mission de préparation composée de trois personnes a examiné avec les autorités du pays le contenu des réformes à mettre en oeuvre. Pour le PACEF et le PAS, la phase de préparation n’a pas fait l’objet d’une mission spécifique mais s’est inscrite dans le prolongement de son appui aux programmes précédents et dans la mise en oeuvre des recommandations du DSP de la Banque. 20 4.8.2 L’évaluation des programmes par la Banque a été facilitée dans l’ensemble par la disponibilité des documents relatifs aux appuis du FMI et de la Banque mondiale. Cependant, pour le PACEF, le rapport d’évaluation a manqué de précision sur le cadrage macroéconomique et n’a pas prévu de conditions de prêt destinées à assurer le maintien d’un cadre macroéconomique viable. La conséquence en a été que la Banque a continué de décaisser malgré la période de gel des réformes par le gouvernement de 1993 jusqu’au premier trimestre 1994. 4.8.3 Les analyses des problèmes et contraintes ont été dans l’ensemble correctement faites. Il en est de même de la coordination avec les autres bailleurs de fonds (note de 3). L’expérience accumulée au fur et à mesure de la mise en oeuvre des programmes par la Banque et la partie algérienne a aussi joué favorablement. 4.8.4 La supervision a posé quelques problèmes pour le PRE à la suite de tensions sociopolitiques à partir de 1991 (3 missions en 1991) tandis que le PAS, du fait de sa courte durée, a mieux été suivi (3 missions de supervision, de revue à mi-parcours et de supervision financière en 1997 et 1998). Cependant, bien que les problèmes survenus en cours d’exécution aient été finalement résolus, le faible nombre des missions de supervision (deux seulement d’octobre 1992 à juin 1997 en raison de l’insécurité en Algérie) consacrées au PACEF explique sans doute le fait que ce programme ait connu un grand retard au niveau des décaissements et de son exécution, rendant sa performance faible. Toutes les missions de la Banque étaient composées d’un seul économiste, ce qui est insuffisant pour une supervision rigoureuse et approfondie de tous les nombreux volets des programmes. 4.9 Facteurs touchant la performance et les résultats Parmi les facteurs les plus importants influençant négativement l’exécution du programme, il faut d’abord citer la volatilité des cours du pétrole sur lequel étaient basées toutes les stratégies de développement au cours de ces dernières années et qui conditionne la réalisation des équilibres. Il y a aussi les aléas climatiques auxquels le secteur agricole est très sensible ainsi que la situation socio-politique et sécuritaire difficile que connait le pays depuis une décennie et qui a fragilisé à la fois certaines couches de la population, les fondements de l’économie algérienne ainsi que la cohésion sociale. Le manque ou l’absence de concensus politique autour de grandes options de développement, particulièrement en ce qui concerne les privatisations, n’a pas permis de mettre en oeuvre les mesures structurelles essentielles. Le poids de la dette extérieure demeure important malgré les rééchelonnements opérés. La faiblesse du secteur privé malgré les encouragements, certes encore timides, des autorités fait que ce secteur ne joue pas encore un rôle prépondérant dans l’économie. La faible fluidité de l’information et le manque de transparence constituent de sérieuses lacunes qui réduisent l’aptitude des acteurs et de l’Etat à élaborer des stratégies cohérentes et efficaces notamment en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion. V. CONCLUSIONS, ENSEIGNEMENTS ET RECOMMANDATIONS 5.1 Conclusions 5.1.1 Le processus d’ajustement en Algèrie au cours de la décennie 90 a dans l’ensemble atteint ses objectifs, particulièrement à partir de 1994. En effet, le cadre macro-économique a été stabilisé, les équilibres macro-économiques et financiers ont été rétablis. Dans ce cadre, le dinar a été déprécié à la suite d’ajustements progressifs consécutifs aux dévaluations, des 21 politiques de rigueur budgétaire et monétaire ont été menées, conduisant à la fois à la baisse notable de l’inflation et à la réduction des déséquilibres de la balance des paiements. Elles ont permis en outre de reconstituer les réserves de change à un niveau qui assure la crédibilité du pays. 5.1.2 Cette situation a été possible grâce essentiellement aux facteurs exogènes sur lesquels les programmes n’avaient aucune prise, à savoir, l’évolution favorable des prix internationaux des hydrocarbures, l’appréciation du dollar par rapport aux autres monnaies et une bonne pluviométrie qui a permis d’augmenter sensiblement la production agricole. Ceci dénote de la fragilité des résultats obtenus. 5.1.3 Mais les programmes mis en oeuvre ont eu des effets négatifs sur les entreprises publiques dont les trésoreries sont déséquilibrées et les parts de marché de plus en plus réduites. Ils ont eu des effets négatifs surtout sur l’emploi, accroissant le niveau de chômage et de pauvreté des couches sociales les plus vulnérables. On a aussi assisté à la dégradation des secteurs sociaux, particulièrement la santé et l’éducation et tous les dispositifs mis en place se sont révélés insuffisants. 5.1.4 Il est donc indispensable d’approfondir et accélérer les réformes structurelles notamment le programme de privatisation, l’assainissement du secteur bancaire et financier, le développement et le renforcement du secteur privé, la définition des politiques sociales adaptées aux mutations de la société algérienne. La poursuite des réformes permettra de faire face aux enjeux du marché régional maghrébin et de la mondialisation. 5.2 Enseignements 5.2.1 Les enseignements tirés de cette expérience d’ajustement, en plus de ceux tirés dans les trois RAP sont : - Le manque de consensus politique et social autour des réformes ne facilite ni leur réalisation et leur réussite ni l’internalisation du processus d’ajustement (paragr 1.2.3) ; - Le refus de réexaminer le programme en cas de changement de contexte sociopolitique ou de gel des réformes ne garantit pas leur exécution et peut compromettre les résultats et les performances de ce programme (paragr. 3.1.3) ; - La mise en place préalable de toutes les structures d’exécution d’un programme est indispensable pour sa réussite et garantit le contôle de l’exécution effective des mesures (paragr. 3.3.1) - Les performances d’un programme sont aussi fonction de la capacité institutionnelle du pays et du climat de sécurité et de confiance dont il jouit (paragr. 4.1.3) ; - La superposition des droits (traditionnel, islamique et positif) ne permet pas de clarifier la propriété foncière et complique la résolution du problème foncier (paragr. 4.2.8) ; 22 - 5.3 L’absence d’un secteur financier structuré et performant est un handicap majeur au développement du secteur privé (paragr. 4.2.23) Recommandations 5.3.1 Pour consolider les résultats des trois programmes, en plus des recommandations génériques concernant le respect des calendriers d’exécution et de certaines dispositions des accords de prêts (transmission des rapports d’avancement, realisation des audits des comptes des prêts…), il est recommandé au Gouvernement de : 5.2.2 - renforcer les mécanismes et structures de dialogue entre tous les partenaires socioéconomiques sur les réformes à engager afin de s’assurer de leur adhésion ; - respecter les dispositions des accords de prêts notamment la soumission des rapports trimestriels d’exécution, les rapports d’audit et d’achèvement selon les normes prescrites ; - mettre en place les mécanismes de résolution du problème foncier ; - réformer le système bancaire et financier afin de mieux mobiliser l’épargne intérieure et attirer les IDE et de faciliter l’accès du secteur privé, en particulier les PME/PMI, aux sources de financement à des conditions favorables ; - poursuivre et renforcer les réformes structurelles et de politiques particulièrement dans le secteur social en créant un environnement propice à l’atténuation de la pauvreté; - poursuivre la restructuration du secteur public et accélérer les privatisations. A la Banque, en plus des recommandations des rapports d’achèvement, il est recommandé de : - poursuivre le dialogue de politiques avec le Gouvernement algérien en vue de l’accompagner dans ses efforts de réformes structurelles et sectorielles ; 5.4 Actions de suivi A. Au niveau du Gouvernement - respect des dispositions des Accords de prêts ; - poursuite des réformes structurelles, notamment dans le secteur bancaire et financier ; - accélération du processus de privatisations particulièrement des EPE ; - élaboration et mise en oeuvre de la stratégie de lutte contre la pauvreté ; 23 - B. élaboration et mise en oeuvre de la politique foncière garantissant et facilitant l’accès à la propriété foncière tant pour les entreprises que pour les individus. Au niveau de la Banque - mise en oeuvre des dispositions des Accords de prêts ; - renforcement des directives en matière de supervisions et revues à mi-parcours des programmes ; - poursuite du dialogue de politiques notamment en ce qui concerne les privatisations, la restructuration du secteur financier et des banques ainsi que celle du service public, la réduction de la pauvreté ; ANNEXES Annexe 1 Page 1 de 2 ALGERIE PROGRAMMES (PRE, PACEF, PAS) RAPPORT D’EVALUATION DE PERFORMANCE DES PROGRAMMES MATRICE DES RECOMMANDATIONS ET DES ACTIONS DE SUIVI Principales constatations et conclusions Formulation et bien-fondée des programmes Recommandations Actions de suivi Les programmes ont été formulés sans suffisamment tenir compte du contexte socio-politique et de l’environnement international du moment Prendre en compte Planifier les actions en Gouvernement et explicitement le contexte fonction du contexte général Banque (Départ. général au moment de la Opérationnels) formulation de tout programme Peu ou pas de concertations préalables avec les partenaires sociaux en vue d’une réelle appropriation des programmes Faire participer les différents groupes sociaux à la conception et à la préparationdes programmes Evaluation trop optimiste et non-anticipation des conséquences des facteurs exogènes déterminants pour la croissance Prendre en compte les facteurs Faire des études préalables Gouvernement exogènes dans la fixation des en vue d’évaluer les impacts objectifs des programmes probables des facteurs exogènes et mettre en place des scenaris alternatifs Créer des structures de dialogue et de concertation avec les partenaires sociaux Responsabilité Gouvernement Exécution des programmes Le non-respect des règles et procédures de la Banque a occasionné des retards dans l’exécution des programmes Veiller au respect scrupuleux des règles et procédures de la Banque Certaines mesures capitales n’ont pas pu être mises en œuvre ou l’ont été avec retard Mettre en place un système de Créer une structure de suivi-évaluation suivi-évaluation La gestion des programmes a souffert des problèmes institutionnels : non-création de toutes les structures de coordination et d’exécution ; manque de coordination Veiller au respect des aspects institutionnels du programme Appliquer les directives opérationnelles relatives au respect des procédures Banque (Départ. Opérationnels) Gouvernement Créer les structures prévues Gouvernement pour l’exécution et la coordination du programme Aucun rapport trimestriel d’avancement Veiller au respect des ni rapport d’audit des comptes des prêts n’a dispositions des accords de été transmis par l’organe d’exécution prêts Appliquer les directives Opérationnelles Banque (Départ. Opérationnels) Le suivi de l’exécution des programmes par Assurer un suivi régulier et la Banque a été faible et inefficace multidisciplinaire des programmes -Programmer les missions multidisciplinaires avec un calendrier obligatoire à respecter -Appliquer les directives opérationnelles relatives à la transmission des rapports d’exécution et d’audit Banque (Départ. Opérationnels) Banque (Départ. Opérationnels) Annexe 1 Page 2 de 2 Principales constatations et conclusions Recommandations Actions de suivi Responsabilité Renforcer le cadre macroéconomique et financier Elaborer et mettre en œuvre Gouvernement les politiques sectorielles cohérentes Eval. des performances des programmes Les bons résultats macro-économiques et Financiers obtenus demeurent fragiles car dépendant largement des fateurs exogènes Le secteur industriel connaît des problèmes Veiller à améliorer la de structurels qui l’empêche d’améliorer sa productivité du secteur productivité(obsolescence, vétusté des biens industriel d’équipement, mauvaise gestion) .Mise à niveau du secteur Gouvernement .Accroissement des capacités des entreprises (moyens humains/financiers adéquats) Le secteur agricole est handicapé par l’absence d’un statut juridique des terres clair S’attaquer à la résolution du problème de la propriété foncière Elaborer et mettre en œuvre Gouvernement une loi foncière La dette extérieure demeure considérable et entrave la croissance et la génération d’emplois Veiller à l’allègement du fardeau de la dette extérieure Elaborer un plan de réduction de la dette L’influence de la production pétrolière sur l’économie algérienne demeure prépondérante et ne favorise pas la diversification du système productif Diversifier le système productif Elaborer et mettre en œuvre Gouvernement des politiques sectorielles cohérentes Le blocage des opérations de privatisations n’ont pas favorisé le développement du secteur privé Poursuivre le programme de Privatisations Mettre en œuvre le Gouvernement programme de privatisations L’absence de stratégies sociales pour réduire Formuler des mesures structurelles profondes chômage et la pauvreté Gouvernement Mettre en œuvre les réformes Gouvernement structurelles nécessaires Annexe 2 Page 1 de 12 ALGERIE PROGRAMMES (PRE, PACEF, PAS) RAPPORT D’EVALUATION DE PERFORMANCE DES PROGRAMMES NOTATIONS DE L’EVALUATION DE PERFORMANCE N° 1 i) Indicateurs Evaluation de la pertinence et qualité à l’entrée Cohérence avec la stratégie de développement du pays Note (1 à 4) Observations 3 Les programmes répondaient aux nouvelles orientations de la politique économique du pays visant le passage d’une économie centralement planifiée à une économie du marché Les programmes répondaient au souci de la Banque de soutenir et accompagner le gouvernement dans ses efforts de réformes. Ce souci était explicitement mis en exergue dans la stratégie de la Banque Les politiques macro-économiques entreprises étaient appropriées eu égard aux objectifs des programmes et ont donné des résultats positifs mais dont la durabilité exige un approfondissement des réformes structurelles et de politiques Il n’y a pas eu de politiques sectorielles explicitement définies dans les programmes en vue de diversifier la base productive. Il reste à développer et à renforcer les stratégies et politiques sectorielles et à diversifier l’ensemble du système productif Des réformes du secteur public envisagées dans les programmes n’ont pas pu être entièrement mises en œuvre Plusieurs dispositifs de lutte contre la pauvreté mis en place n’ont pas contribué à la réduction de la pauvreté qui s’est même aggravée Malgré tous les dispositifs de lutte contre la pauvreté et de promotion de l’emploi, le chômage a augmenté dans des proportions inquiétantes particuli╓rement chez les jeunes et les femmes ii) Cohérence avec la stratégie d’assistance de la Banque 3 iii) Politique macro-économique 2 iv) Politique sectorielle 1 v) Réformes du secteur public 2 vi) Réduction de la pauvreté 1 vii) Aspects sociaux et égalité des sexes 1 viii) ix) Questions d’environnement Développement des ressources humaines N/A 2 L’implication des cadres nationaux dans l’élaboration et la mise en œuvre des programmes a contribué au développement des ressources humaines Annexe 2 Page 2 de 12 N° Note (1 à 4) Observations Développement institutionnel 2 xi) Développement du secteur privé 2 xii) Intégration écon. régionale 1 xiii) Qualité à l’entrée (dont complexité, risques,etc. 2 L’administration a bénéficié de l’expérience accumulée dans l’élaboration et la mise en œuvre des réformes et ses capacités institutionnelles se sont améliorées. La réorganisation de la Banque d’Algérie et la libéralisation du système bancaire ont amélioré l’intermédiation financière, la restructuration des entreprises publiques a modifié leur environnement et leur fonctionnement Les mesures de libéralisation du commerce, le changement du cadre légal et réglementaire ainsi que le système d’incitations (loi sur la monnaie et le crédit, code du commerce, Guichet unique…) ont créé un environnement propice au développement du secteur privé. Le secteur reste cependant confronté à d’énormes difficultés (financement, coûts élevés des facteurs, bureaucratie au niveau de l’administration…) Les mesures des programmes ont donné des opportunités à l’économie algérienne de s’ouvrir sur l’extérieur et contribuer indirectement à l’intégration régionale Les rapports d’évaluation étaient jugés de bonne qualité, les risques des programmes avaient été prévus mais aucun scénario alternatif de croissance n’avait été envissagé pour les prendre en compte xiv) Autres (spécifier) x) Indicateurs Annexe 2 Page 3 de 12 N° 2 i) ii) iii) iv Indicateurs Note (1 à 4) Observations Réalisation des objectifs et Résultats (Efficacité) 2,16 Buts de politique - Stabilisation macroéconomique 3 Les équilibres macroéconomiques et financiers ont été rétablis - Investissements publics et Dépenses 1 Il y a eu atonie de l’investissement public suite à la réduction des dépenses. Il reste en plus entravé par la fiscalité, le système bancaire - Réformes monétaires 2 - Gestion de la dette 2 Le gouvernement a mis en place un programme de rééchelonnement de sa dette.Mais le fardeau de la dette demeure considérable - Encouragement du secteur privé et incitations 1 Le cadre légal et réglementaire a été changé et les incitations accordées aux opérateurs écon. (loi sur la monnaie et le crédit,codes codes du commerce et des investissements,guichet unique,ouverture d’accès aux devises…) - Législation du travail - Politiques d’acquisition des N/A biens et services N/A N/A - Autres (spécifier) Objectifs physiques s.o. (produit/résultats) s.o. Objectifs financiers - Viabilité financière - Recouvrement des coûts - Restructuration - Autres (spécifier) Objectifs de développement institutionnel La loi sur la monnaie et le crédit,la consolidation du régime de taux de change flexible, la convertibilité du dinar ont assaini la situation monétaire et facilité le libre fonctionnement des mécanismes du marché Annexe 2 Page 4 de 12 N° v) vi) Indicateurs Note (1 à 4) Observations Objectifs sociaux - Allègement de la pauvreté 1 La pauvreté s’est aggravée suite à la mise en œuvre des mesures des programmes - Protection des groupes vulnérables 1 Les dispositifs sociaux mis en place se sont révélés insuffisants et inefficaces - Réduction des disparités de revenus 1 Les mesures des programmes ont accru les disparités avec les licenciements et le chômage consécutifs à la fermeture des entreprises et à l’insuffisance de nouveaux investissements - Développement communautaire et participation N/A - Egalité des sexes N/A - Accès et qualité des services - Alimentation et sécurité alimentaire - Installation/Réinstallation de la population - Amélioration des services de santé Objectifs Environnementaux - Gestion des ressources naturelles Protection de la biodiversité Protection du sol, air et de la qualité de l’eau Qualité de l’environnement urbain Autre (spécifier) 1 La diminution des crédits en faveur des infrastructures sociales de base suite à la réduction des dépenses n’ont pas favorisé l’accès et la qualité des services On constate une détérioration des services de santé suite à l;a réduction des dépenses de santé et l’accroissement de la population s.o. Annexe 2 Page 5 de 12 N° vii) Indicateurs Objectifs de développement du secteur privé - Cadre légal pour le secteur 2 privé - Restructuration/privatisation des entreprises publiques - Développement du secteur financier ii) Observations Des réformes du cadre légal et réglementaire ont été élaborées mais leur mise en œuvre rencontre quelques difficultés 1 Des textes existent mais les privatisations marquent le pas 1 Le secteur financier a connu quelques innovations Assistance technique au secteur privé Efficience Efficacité économique N/A Taux de rentabilité financière Estimation à l’évaluation Réestimation à l’achèvement N/A - 3) i) Note (1 à 4) 2 Légère amelioration de l’éfficacité économique si on se réfère au coefficient de capital, grâce à une certaine diversification du système productif en particulier au niveau industriel, qui reste encore limitée. Stabilisation macroéconomique mais le poids des hydrocarbures et de la dette extérieure reste élevé. Annexe 2 Page 6 de 12 N° 4 i) Indicateurs Note (1 à 4) Impact du développement institutionnel Capacité nationale - Gestion économique 2 - Réforme des services publics - Gouvernance - Allègement de la pauvreté - Intermédiation financière 2 N/A 1 2 N/A - Système juridique - Appui au secteur privé - Environnement et ressources naturelles - Capacité sectorielle - Autre (spécifier) Observations L’administration a bénéficié de l’expérience accumulée dans l’élaboration et la mise en œuvre des réformes. Des innovations ont éte apportées au dispositif institutionnel ; réorganisation de la Banque d’Algérie,libéralistion du système bancaire,restructuration des entreprises publiques, multuples dispositifs de lutte contre le chômage et de promotion de l’emploi… Les dispositifs de lutte contre la pauvreté et autres politiques sociales ont été mis en place mais leurs effets sont restés très limités La réorganisation de la Banque d’Algérie et de son fonctionnement en introduisant des instruments directs de régulation de la monnaie(marché monétaire,plan national de crédit,libéralisation des taux d’intérêt créditeurs…) ainsi que la libéralisation du système bancaire ont sensiblement amélioré l’intermédiation financière Les mesures de libéralisation du commerce et de privatisation de certaines unités et d’autres politiques budgétaires ont stimulé le secteur privé. Mais ce dernier reste confronté à beaucoup de difficultés (financement, bureaucratie administrative, coût dea facteurs de production, mise à niveau… 1 N/A 1 Les stratégies et politiques sectorielles, tant industrielles, agricoles que sociales restent à définir, développer et renforcer en vue d’asseoir la divesification du système productif Annexe 2 Page 7 de 12 N° ii) Indicateurs Agence d’exécution - Planification/Analyses politiques Note (1 à 4) 1 - Contrôle de gestion et audit 1 - Qualification/Formation 2 - Observations Le personnel des tructures de gestion a acquis une expérience certaine au contact des financiers des programmes La gestion et le contrôle ont été faible, aucun rapport d’exécution ni d’audit n’a été soumis à la Banque Aucune formation n’était prévue dans les progr. L’implication directe et effective des cadres nationaux dans la conception, la préparation et la mise en œuvre des programmes a enrichi leurs connaissances et leur expérience Transferts de technologies N/A - - Gestion du personnel (et transfert du personnel) N/A Gestion du système d’information 1 Systèmes financiers, budget,opérations et système d’entretien Autres N/A L’information est cloisonnée entre les différentes structures et le système manque de transparence Annexe 2 Page 8 de 12 N° 5 i) ii) (iii) Indicateurs Note (1 à 4) Durabilité Qualité technique (inclus N/A facilitation O&M, disponibilité des fonds d’entretien, pièces de rechange) Engagement continu de 3 l’emprunteur (y compris le cadre juridique et règlementaire) Appui sociopolitique (y compris 1 la participation des bénéficiaires, protection des groupes vulnérables, stabilité politique) iv) Viabilité économique 2 v) vi) Viabilité financière Arrangements institutionnels (Organisation et Gestion) N/A 2 vii) viii) Viabilité environnementale Résistance aux facteurs exogènes N/A 1 6 Evaluation globale Observations Le gouvernement a fait preuve de détermination dans ses efforts de réformes. Mais toutes les mesures n’ont pas pu être exécutées La mise en œuvre des programmes n’a pas favorisé le consensus politique sur les grandes options du pays et la participation des partenaires sociaux a été difficile à obtenir. Malgré les efforts faits, la cohésion sociale a été ébranlée par l’accroissement du chômage et de la pauvreté Le potentiel économique existe mais des mesures structurelles complémentaires sont à envisager pour contrecarrer les effets des facteurs exogènes ainsi que des facteurs sociaux qui sont susceptibles de fragiliser le cadre macroéconomique Les structures de gestion ont été créées mais des dysfonctionnements ont été constatés dans l’exécution des programmes L’économie algérienne est extrêmement sensible aux facteurs exogènes qui ont un impact déterminant Annexe 2 Page 9 de 12 PERFORMANCE DE L’EMPRUNTEUR Indicateurs 1. Qualité de la préparation i)Contrôle, Participation des bénéficiaires Notes (1 à 4) 2,25 2 ii)Engagement du gouvernement 3 iii)Politiques macro-économ. et sectorielles 2 Observations Le Gouvernement a joué un rôle actif, qui s’est renforcé au fur et à mesure du processus, dans la préparation des programmes. La participation des partenaires sociaux a, par contre, été faible. L’engagement et la détermination du Gouvernement ont été effectifs malgré une conjoncture difficile Avant les réformes,l’économie se caractérisait par une planification centralisée, les entreprises publiques dans la plupart de secteurs et des fermes d’Etat dans l’agriculture. Cette stratégie s’est révélée à la longue peu fructueuse. Plus tard un programme de stabilisation macro-économique et de réformes structurelles a été mis en place. Les organes d’exécution ont été mis en place ; leur fonctionnement a révélé des dysfonctionnements en raison de l’imprécision des responsabilités, des restructurations du gouvernement, de l’inexpérience dans la gestion de ce genre de programmes iv)Dispositions institutionnelles (Financement de contrepartie) 2 2.Qualité d’exécution 1,5 i)Affectation du personnel clé 3 Le personnel clé existait dans les différents organes de gestion des programmes mais les mutations dues aux restructurations du gouvernement ont affecté l’exécution des programmes ii)Performance de gestion des organes d’exécution 1 Faible performance des organes de gestion. Le nonrespect des procédures de la Banque a retardé l’exécution de certaines mesures et donc des progr. Pas de rapport trimestriel d’exécution ni d’audit des comptes des prêts transmis à la Banque. Cette situation s’est amèliorée progressivement iii)Utilisation de l’assistance technique iv)Ajustements à mi-parcours 1 Pas de composante assistance technique prévue dans les programmes Missions de revue à mi-parcours effectuées mais limitées juste à la vérification de la réalisation des conditions de déblocage des tranches.Il n’y a donc pas eu d’ajustements à mi-parcours des progr.par rapport aux objectifs malgré le gel de réformes en 1993-94 Annexe 2 Page 10 de 12 Indicateurs Notes (1 à 4) Observations iv)Ajustements à mi-parcours 1 Missions de revue à mi-parcours effectuées mais limitées seulement à la vérification de la réalisation des conditions de déblocage des tranches.Il n’y a donc pas eu d’ajustements à mi-parcours des programmes par rapport aux objectifs malgré le gel de réformes en 1993-94. v)Respect des calendriers et des coûts 1 Les deux premiers programmes ont été achevés avec des retards importants. Seul le PAS s’est terminé dans les délais fixés. Des mesures importantes ont connu des retards ou ont été momentannément abandonnées. Les programmes n’ont pas connu des problèmes financiers, tous les engagements pris ayant été respectés. 3. Application des conventions 2 4.Adéquation du suivi&éval. et de la communication des rapports 1 5.Opérations satisfaisantes Performance globale de l’emprunteur 1,7 Des dispositions importantes des Accords de prêts n’ont pas été appliquées : non-soumission des rapports trimestriels d’exécution et d’audit des comptes; non-respect des procédures d’acquisition ; non-exécution de toutes les mesures du programme Insuffisance voire inefficacité du suivi. Nonsoumission des rapports d’exécution et d’audit des comptes, donc difficulté d’évaluer l’adéquation s.o. Annexe 2 Page 11 de 12 PERFORMANCE DE LA BANQUE Indicateurs Notes (1 à 4) Observations Au stade de l’identification N/A i)Conformité des programmes avec la stratégie de développement du gouvernement ii)Conformité du programme avec la stratégie de la Banque en faveur du pays N/A iii)Participation du gouvernement/ bénéficiaires N/A Il n’y a pas eu d’identification des programmes iv)Caractère innovateur des programmes Au stade de la préparation - Bien-fondé du soutien de la Banque 2 D’une manière générale,le soutien de la Banque était pertinent pour faire face à la crise économique. et financière que connaissait le pays. - Soutien opportun de la Banque 2 Ce soutien est intervenu au moment opportun avec les moyens appropriés i) qualité des analyses techniques, éco. financières, institutionnelles, sociales, environnementales 2 Les rapports d’évaluation avaient Couvert tous les aspects et étaient de bonne qualité ii) Pertinence des conditions et conventions 2 Les conditions n’ont pas toutes tenu compte du contexte socio-politique et des rigidités des structures iii) Adéquation de l’instrument de prêt 3 Les prêts à décaissement rapide répondaient à l’urgence de la situation iv)Adéquation du montage financier 3 Le plan de financement corerspondait aux engagements pris Au stade de l’évaluation Annexe 2 Page 12 de 12 Indicateurs Notes (1 à 4) Observations v)Qualité de la coordination avec d’autres donateurs/partenaires 3 Bonne coordination avec la Banque Mondiale et le gouvewrnement vi) Plans d’exécution et de supervision (incluant indicateurs de performance, qualité de S&E) 2 Calendrier d’exécution imprécis; quelques indicateurs de performance macro-éco données dans les rapports; peu ou pas d’indicateurs sociaux ; aucune mention dans les rapports en ce qui concerne la supervision/suivi des programmes i)Adéquation du personnel de la Banque (compétence, temps & continuité) 1 ii)Résolution des problèmes 1 Pas suffisamment d’experts et d’expertise dans les missions dont la fréquence et la durée ne tenaient pas compte de la complexité des programmes. L’insuffisance, l’irrégularité et la composition des missions n’ont pas permis de résoudre tous les problèmes iii)Sensibilité au changement de la conjoncture 1 Aucune initiative opérationnelle pour faire face au changement de conjoncture iv)Adéquation du suivi des recommandations/ décisions 1 Adéquation pas toujours assurée v)Notations réalistes au niveau des rapports de revue de portefeuille et d’évaluation N/A vi)Attention à l’impact probable du développement social 1 Le volet social figurait dans les rapp. d’évaluation mais son impact pas contamment suivi durant l’exécution vii)Attention aux problèmes de durabilité 1 Aucune action prise malgré la nonréalisation de certaines mesures Au stade de la supervision Evaluation de la performance globale de la Banque Annexe 3 Page 1 de 2 ALGERIE PROGRAMMES (PRE, PACEF, PAS) RAPPORT D’EVALUATION DE PERFORMANCE DES PROGRAMMES FACTEURS AFFECTANT L’EXECUTION ET LES RESULTATS Facteurs 1.Echappant au contrôle des autorités 1.1 Prix du marché mondial du pétrole 1.2 Evènements naturels 1.3 Performance de la Banque 1.4 Performance des entrepreneurs/ consultants 1.5 Guerre civile 1.6 Autres(situation sécuritaire) Substantiel 2.3 Engagement du gouvernement 2.4 Nomination du personnel clé 2.5 Financement de contrepartie 2.6 Capacité administrative 2.7 Autres (spécifier) Négligeable S/O X Observations Les cours mondiaux du pétrole ont eu un impact déterminant Les aléas climatiques ont eu une influence significative A la supervision et au suivi X X X X X 2.Relevant de l’autorité de l’Etat 2.1 Politiques macroéconomiques 2.2 Politiques sectoriels Partiel X Il n’a pas eu de guerre civile L’exécution des mesures a connu un ralentissement à cause de la situation sécuritaire Certaines mesures ne tenant pas compte du contexte n’ont pas été exécutées L’absence de politiques sectorielles claires et cohérentes a affecté la performance X X X X X X Annexe 3 Page 2 de 2 Facteurs 3.Relevant de la compétence de l’organe d’exécution 3.1 Gestion 3.2 Dotation en personnel 3.3 Utilisation de l’assistance technique 3.4 Suivi&Evaluation 3.5 Participation des bénéficiaires 3.6 Autres (spécifier) 4.Facteurs touchant l’exécution Substantiel Partiel Négligeable S/O X X X X X X 4.1 Modification de l’envergure/échelle/ conception du projet X 4.2 Surestimation/ sous-estimation des intrants matériels,des coûts unitaires de base 4.3 Insuffisance de provisions pour imprévus 4.4 Changements des X X X taux de change,des dispositions financières et institutionnelles 4.5 Calendrier d’exécution irréaliste 4.6 Qualité de la gestion,gestion financière incluse 4.7 Retards dans la sélection du(des) personnel/consultants/ entrepreneurs et dans la réception des fonds de contrepartie 4.8 Procédures d’acquisition et de décaissement inefficaces 4.9 Autres (spécifier) X X X X X Observations Annex 4 Page 1 de 9 Tableau 1 ALGERIE PRINCIPAUX INDICATEURS MACROECONOMIQUES Indicateurs Unité 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Mil. $ E.U. 44 549.7 44 102.1 44 288.0 46 195.9 46 547.6 ... $ E.U. 1 530 1 540 1 520 1 570 1 550 ... PIB au prix courants Mil. $ E.U. 41 247.9 46 850.2 47 845.1 47 362.1 47 856.5 52 609.5 PIB aux prix constants de 1995 48 733.8 Comptes nationaux PNB aux prix courants du marché PNB par habitant Mil. $ E.U. 41 247.9 42 815.3 43 286.3 45 493.9 46 949.7 Croissance du PIB en termes réels % 3.8 3.8 1.1 5.1 3.2 3.8 Croissance du PIB par habitant en termes réels % 1.5 1.4 -1.3 2.8 0.9 1.5 Investissement intérieur brut % du PIB 31.3 25.6 22.6 27.0 28.2 23.9 Investissement public % du PIB 7.4 6.8 7.3 7.6 5.9 7.1 Investissement privé % du PIB 23.9 18.8 15.3 19.4 22.3 16.8 % du PIB 25.9 28.3 29.8 25.1 28.2 41.1 Epargne nationale Prix et Monnaie Inflation (IPC) Taux de change (moyenne) Indice du taux de change réel % 29.7 18.7 5.7 4.9 2.4 5.5 monnaie locale / $ E.U. 47.7 54.7 57.7 58.7 66.6 72.9 Base 1995=100 100.0 99.6 99.2 100.2 112.9 121.2 Masse monétaire, variations annuelles (M2) % 9.2 14.4 18.6 18.9 13.7 16.6 Vélocité (PIB / M2) % 2.2 2.6 2.4 2.0 2.0 2.2 Recettes totales et dons % du PIB 30.6 32.2 33.5 27.8 30.0 38.2 Dépenses totales et prêts nets % du PIB 32.0 29.2 31.2 31.7 30.5 27.6 Déficit (-) / Excédent global (+) % du PIB -1.4 2.9 2.4 -3.9 -0.5 10.6 Finances publiques Secteur extérieur Variation en volume des exportations (marchandises) % 7.4 8.1 4.2 2.0 7.5 6.8 Variation en volume des importations (marchandises) % 3.0 -15.9 0.1 7.1 -0.6 16.5 Variation des termes de l'échange % 0.7 11.4 12.3 -27.4 8.3 74.5 Mil. $ E.U. -2 236.9 1 247.6 3 450.0 - 910.0 20.0 9 276.4 % du PIB -5.4 2.7 7.2 -1.9 0.0 17.3 mois d'importations 2.7 6.0 12.3 9.9 6.4 8.6 Solde des comptes courants Solde des comptes courants Réserves internationales Dette et flux financiers Service de la dette % des exportations 80.7 51.7 41.4 47.0 37.5 19.8 Dette extérieure totale % du PIB 79.5 71.4 64.6 64.3 59.4 46.2 Flux financiers nets totaux Mil. $ E.U. 547.9 1 875.6 - 392.3 258.6 - 933.4 ... $ E.U. 312.1 304.5 248.5 393.3 88.9 ... Mil. $ E.U. 5.0 4.0 7.0 5.0 6.0 ... Aide publique au développement nette Investissements nets directs en prov. de l'étranger Inflation (IPC), 1995-2000 Taux de croissance du PIB réel, 1995-2000 35.0 6.0 5.0 4.0 % Solde du compte courant en pourcentage du PIB,1995-2000 % 3.0 2.0 1.0 0.0 30.0 20.0 25.0 15.0 20.0 10.0 15.0 5.0 10.0 0.0 5.0 -5.0 0.0 1995 1996 1997 1998 1999 2000 -10.0 1995 1996 1997 1998 1999 2000 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Annex 4 Page 2 de 9 Tableau 2 : Annex 4 Page 3 de 9 Tableau 3 : ALGERIE : PRINCIPAUX INDICATEURS DE L'ECONOMIE UNITES 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 1. SECTEUR REEL PIB au prix courant du marché PIB au prix constant de 1990 Croissance du PIB en termes réels MRDS DA MRDS DA % 321 321.3 1.1 789 317.8 -1.1 1 045 322.3 1.4 1 162 318.3 -1.2 1 475 314.9 -1.1 1 967 327.2 3.9 2 565 339.6 3.8 2 762 343.3 1.1 2 782 360.9 5.1 3 168 372.9 3.3 4 012 382.0 2.4 PIB par habitant US.% II. RESUME DES OPERATIONS CENTRALES DU GOUVERNEMENT Recettes budgétaires totales et dons MRDS DA Revenus des hydrocarbures MRDS DA Revenus hors hydrocarbures et dons MRDS DA Dépenses budgétaires toles MRDS DA Dépenses courantes MRDS DA Dépenses en capital MRDS DA Solde budgétaire MRDS DA Solde du compte spécial MRDS DA Prêt net au Trésor MRDS DA Allocation aux Fonds de Réhabilitation MRDS DA Solde global (incluant le Fonds de réhabilitation) MRDS DA Revenus des hydrocarbures/Recettes totales Revenus des hydrocarbures/PIB Recettes budgétaires totales et dons/PIB Dépenses budgétaires toles/PIB Solde global /PIB % % % % % 2 428.7 1 769.5 1 874.5 1 893.9 1 541.6 1 493.2 1 643.1 1 653.0 2 337.0 1 586.8 1 768.1 160.2 74.4 85.8 142.5 90.4 52.1 17.7 20.2 272.4 161.6 110.8 235.3 156.0 79.3 37.1 18.6 316.8 193.8 123.0 308.7 276.0 32.7 8.1 -12.2 320.1 185.0 135.1 390.5 288.9 101.6 -70.4 5.6 -11.5 24.3 -100.6 434.2 257.7 176.5 461.9 344.7 117.2 -27.7 1.1 -7.0 31.7 -65.3 600.9 358.8 242.1 589.1 444.4 144.7 11.8 -0.7 -2.4 36.9 -28.2 824.8 519.7 305.1 724.6 550.6 174.0 100.2 1.5 -2.4 24.4 74.9 926.6 592.5 334.1 845.1 643.5 201.6 81.5 1.1 1.5 18.0 66.1 774.6 425.9 348.7 876.0 664.1 211.9 -101.4 -6.9 -0.1 0.0 -108.4 950.6 588.3 362.3 961.7 774.7 187.0 -11.1 -5.6 0.3 0.0 -16.4 1578.1 1213.2 364.9 1178.1 856.2 321.9 400.0 -0.7 -0.5 0.0 398.8 46 23 50 44 6.3 59 20 35 30 2.4 61 19 30 30 -1.2 58 16 28 34 -8.7 59 17 29 31 -4.4 60 18 31 30 -1.4 63 20 32 28 2.9 64 21 34 31 2.4 55 15 28 31 -3.9 62 19 30 30 -0.5 77 30 39 29 9.9 Annex 4 Page 4 de 9 ALGERIE : PRINCIPAUX INDICATEURS DE L'ECONOMIE (suite) UNITES 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 IV. BALANCE DES PAIEMENTS Exportations de biens et snf. Dont hydrocarbures Export. Hydro/Export. Biens et snf. Importations de biens et snf. Solde compte courant Solde compte capital Solde balance des paiements Réserves brutes Réserves en mois d'importation Ratio service de la dette ext. Prix du pétrole à l'exportation MRDS $ MRDS $ % MRDS $ MRDS $ MRDS $ MRDS $ MRDS $ Mois % $/bbl 12.88 12.35 92 9.77 3.11 -1.57 1.54 0.77 0.8 66.4 22.21 12.44 11.97 93 7.77 4.67 -1.89 2.78 1.61 2.02 73.4 18.32 11.51 10.98 91 8.3 3.21 -1.07 2.14 1.51 1.8 75.5 19.93 10.41 9.88 89 7.99 2.42 -0.83 1.59 1.5 1.86 82.2 17.75 8.89 8.61 90 9.15 -0.26 -2.44 -2.7 2.64 2.86 48.6 16.31 10.3 9.73 89 10.1 0.2 -4.1 -3.9 2.11 2.04 42.5 17.58 13.22 12.64 91 9.09 4.13 -2.09 2.04 4.23 4.51 28.7 21.69 13.82 13.18 89 8.13 5.69 1.16 6.85 8.05 9.39 29.3 19.45 10.14 9.75 89 8.63 1.51 -0.83 0.68 6.84 7.51 44.8 12.86 12.32 11.91 91 8.96 3.36 -2.4 0.96 4.41 4.59 39.6 17.91 21.71 21.06 94 9.2 12.51 -1.36 11.15 11.91 12.35 20.9 28.81 V. SITUATION MONETAIRE Crédits à l'économie Crédits à l'Etat nets Circulation fiduciaire Dépôts à vue Dépôts à terme Masse moétaire M2 Dépôts à la CNEP Masse moétaire M3 Variation de M2 Ratio de liquidité Circulation fiduciaire/M2 MRDS DA MRDS DA MRDS DA MRDS DA MRDS DA MRDS DA MRDS DA MRDS DA % % % 247 167 134.9 135.1 72.9 343 84.3 427.3 11.3 63 39.3 325.7 157.3 155.9 167.5 90.3 413.7 93.3 507 20.6 48 37.7 412.3 226.9 184.9 184.9 146.2 515.9 106.9 622.8 24.7 48 35.8 220.2 527.8 211.3 235.6 180.5 627.4 125 752.4 21.6 52.7 33.7 305.8 468.5 223 252.8 247.7 723.5 141.9 865.4 15.3 48.6 30.8 565.6 401.6 249.8 269.3 280.5 799.6 148.9 948.5 10.5 40 31.2 776.8 280.5 290.9 298.2 326 915.1 165.4 1 080.5 14.4 35.6 31.8 741.3 423.7 337.6 333.9 409.9 1 081.5 181.9 1 263.4 18.2 39 31.2 731.1 542.3 390.8 422.9 474.2 1 287.9 192.9 1 480.8 19.1 31.8 30.3 935.1 658.7 444.9 444.9 578.6 1 468.4 1 468.4 14 46.3 30.3 1 600.8 9 39.5 VI. PRIX Inflation (Moyenne annuelle) Inflation (Glis. Annuel) % % 15.9 34.3 16.6 25.5 31.1 28.0 20.5 16.1 29.0 38.5 29.8 21.8 18.7 15.1 5.7 6.1 5.0 4.9 2.6 1.2 0.3 0.1 DA/US$ % DA/US$ % 9 17.7 12.2 51.8 19 112.1 21.4 75.5 21.8 14.9 22.8 6.5 23.4 7 24.1 5.9 35.1 50.2 42.9 77.8 47.7 35.9 52.2 21.6 54.8 14.9 56.2 7.7 57.7 5.4 58.4 4 58.7 1.7 60.4 3.3 66.6 13.5 69.3 14.9 75.3 13 75.3 8.7 VII. TAUX DE CHANGE Taux de change moyen Variation du taux moyen Taux de change fin de période Variation du taux fin de période Source: Ministère des Finances/FMI 542.3 1 600.8 1 600.8 Annex 4 Page 5 de 9 Tableau 4 : Répartition sectorielle du PIB à prix courant, 1995-2000 1995 Hydrocarbures Autres secteurs agriculture industrie Constructions et travaux publics Services non gouvernementaux Services gouvernementaux Taxes d'importations et droits PIB en termes réels Hydrocarbures Autres secteurs Dont agriculture Industrie Services gouvernementaux Hydrocarbures Autres secteurs Dont agriculture Industrie Services gouvernementaux PIB e termes réels Sources : Autorités Algériennes/FMI 1997 1998 1999 2000 (en Milliards de dinars) 503 733 819 1282 1619 1723 190 278 261 208 222 236 201 246 275 453 560 607 230 313 344 181 212 221 1966 2564 2763 640 1914 309 270 299 662 374 226 2780 882 2056 336 283 316 718 403 230 3168 1635 2139 324 292 347 752 424 237 4011 (en % du PIB) 25.6 28.6 65.2 63.1 29.6 62.4 23.0 68.8 27.8 64.9 40.8 53.3 9.4 8.5 12.5 11.1 9.7 13.5 10.6 8.9 12.7 8.1 7.3 10.6 (% de croissance annuelle) 50.6 45.7 11.7 16 26.3 6.4 -21.9 11.1 37.8 7.4 85.4 4.0 9.7 10.6 11.7 1996 10.8 8.7 12.2 35.2 22.9 23.9 46.3 6.7 36.1 -6.1 6.3 9.9 18.4 14.4 8.7 8.7 4.8 7.8 -3.6 3.2 5.2 33.3 30.4 7.8 0.6 14.0 26.6 Annex 4 Page 6 de 9 Tableau 5 : Répartition sectorielle du taux de croissance du PIB en termes réels, 1995-2000 1995 1996 1997 1998 1999 2000 4.4 6.3 6.0 4.0 6.1 4.9 Agriculture 15.0 21.3 -13.5 11.4 2.7 -5.0 Mines -1.6 -4.3 13.4 5.5 -3.0 6.5 Energie(non hydroélectrique) et eau -0.5 4.5 3.9 8.7 7.0 2.4 Indutries publiques -1.7 -13.4 -7.6 9.2 -0.8 -2.1 Industries privées 0.4 0.0 5.0 5.0 8.0 5.3 PIB en termes réels (prix constants 1990) 3.9 3.8 1.1 5.1 3.3 2.4 Absorption intérieure brute 2.7 -2.2 -0.2 6.6 2.2 -1.6 Exportations des biens services non factoriels 6.3 7.7 6.3 1.6 6.0 7.4 Importations des biens services non factoriels 2.0 -13.3 2.4 6.5 1.8 -5.1 PIB Réel par habitant 1.8 2.0 -0.6 3.5 1.7 0.8 (en %) Hydrocarbures Autres secteurs Sources Autorités Algériennes / FMI Annexe 4 Page 7 de 9 Tableau 6 : ALGERIE : INDICE DE PRODUCTION INDUSTRIELLE DES ENTERPRISES PUBLIQUES, 19962000 Pondération (en %) 1996 1997 1998 1999 2000 (1989=100) Eau et Energie 6.9 138.3 143.7 156.3 167.3 171.3 Hydrocarbures Mines et Carrieres Mécanique et Electrique Matériaux de construction Chimique Agroalimentaire Textiles Cuirs et Peaux Bois et Papier 17.8 2.7 26.3 8.8 7 14.5 9.2 2.2 4.6 113.2 77.7 59.6 93.8 75 85.1 53.3 29.3 48.5 118.2 67.2 46.8 89 79.9 83.1 48.6 23.7 47.3 119.2 70.8 53.1 93.4 93.4 95.4 48.1 22.4 121.5 68.7 56.5 91.2 91.6 93.9 39 16.5 38.8 128.6 73.2 57.3 94.4 96.5 85.6 33.8 15.9 35 Indice Général 100 81.1 78.2 83.8 84.1 84.9 73.7 68.3 68.9 63.1 75.6 69 75.4 68 74.7 66.6 Indice Général (hors Hydrocarbures) Indice Général des produits manufacturés (Variation annuelle en pourcentage) Eau et Energie Hydrocarbures Mines et Carrieres Mécanique et Electrique Matériaux de construction Chimique Agroalimentaire Textiles Cuirs et Peaux Bois et Papier Indice Général Indice Général (hors Hydrocarbures) Indice Général des produits manufacturés Source : Autorités Algériennes 4.5 5.2 -4.2 -20.4 4.6 -13 -4.4 -27.1 -31.2 -19.3 3.9 4.4 -13.5 -21.1 -5.1 6.5 -2.4 -8.8 -19.1 -2.5 8.8 0.8 5.4 13.5 4.9 16.6 14.8 0.6 -5.5 -4.2 7 1.9 -3 6.4 -2.4 -1.7 -1.6 -18.9 -26.3 -14.3 2.4 5.8 6.6 1.4 3.5 5.3 -8.8 -13.3 -3.6 -9.8 -7.4 -3.6 7.2 0.4 1 -11.1 -13.4 -6.5 -7.6 9.7 9.4 -0.3 -1.4 -0.9 -2.1 Annexe 4 Page 8 de 9 Tableau 7 : ALGERIE: INDICE DES PRIX A LA CONSOMMATION, 1996-2000 I/ Pondération 1996 1997 1998 1999 2000 570.6 388.5 580.6 354.7 556.7 459.5 496.8 590.9 577.2 418.3 597.6 362.8 581.8 473.2 482.8 631.8 572.8 424 607.8 365.9 603 483.9 461.7 648.2 (en %) (1989=100) Aliments, Boissons et Tabac Habillement et Chaussures Logement Dépenses en équipement du ménage Santé et soins personnels Transportation and Communications Education and Loisirs Autres Services 44.1 11.6 5.6 6.8 3.4 11.5 6.5 10.5 510.6 347.7 454 330.2 479.6 432 520.4 522.3 539.7 369.5 541.5 343.7 527.7 452.5 500.5 551 Indice Général 100 468.2 494.9 519.4 533.1 534.9 (Variation moyenne en pourcentage Aliments, Boissons et Tabac Habillement et Chaussures Logement Dépenses en équipement du ménage Santé et soins personnels Transportation and Communications Education and Loisirs Autres Services 19.9 13.5 26.1 8.2 16.9 23 15 18.2 5.7 6.3 19.3 4.1 10 4.8 -3.8 5.5 5.7 5.1 7.2 3.2 5.5 1.5 -0.7 7.2 1.2 7.7 2.9 2.3 4.5 3 -2.8 6.9 -0.8 1.4 1.7 0.9 3.6 2.3 -4.4 2.6 Indice Général 18.7 5.7 5 2.6 0.3 Source: Autorités Algeriennes I/ Inclus 256 articles et par-dessus les ménages dans la region d’alger Annexe 4 Page 9 de 9 Tableau 8 : ALGERIE : REVENU DES MENAGES, 1996-2000 (en milliards de Dinars) 1996 1997 1998 1999 2000 Salaires et traitements Agriculture Governement Central Autres secteurs 666 33.3 303.7 329.5 721 33.3 334.5 352.9 781.1 37.4 365.8 378 826.5 39.3 394 393.2 866.1 39.2 410.4 416.5 Auto-emplois 617.8 635.9 723.3 792.9 825.4 Transferts 247.4 293.8 344.2 402.7 408.8 1,532.00 1,650.00 1,843.70 2,022.10 2,100.30 Revenu disponible 1,377.40 Source: Autorités Algériennes 1,479.30 1,663.60 1,838.20 1,879.40 Revenu brut Tableau 9 : ALGERIE: MAIN D'OEUVRE, EMPLOI ET CHOMAGE, 1996-99 (en milliers; sauf indication contraire) 1996 1997 1998 1999 Population active Agriculture Autres secteurs 7,811.00 1,154.00 6,657.00 8,072.00 1,144.00 6,928.00 8,326.00 1,180.00 7,146.00 8,583.00 1,185.00 7,398.00 Employés Agriculture Autres secteurs Industrie Construction et Travaux Publics Governement Autres secteurs 4,641.00 1,154.00 3,487.00 502.00 705.00 1,326.00 954.00 4,719.00 1,144.00 3,575.00 487 723 1,378.00 987 4,858.00 1,180.00 3,678.00 493 740 1,415.00 1,030.00 4,898.00 1,185.00 3,713.00 493 743 1,420.00 1,057.00 984 1,096.00 1,135.00 1,175.00 2,186.00 28.00 2,257.00 28 2,333.00 28 2,510.00 29.2 Travail domestique Chômeurs (en pourcentage de la population active) Source: Autorités Algériennes (Enquêtes de l'ONS)