DE LA LECTURE POUR LA PRATIQUE !
Compte rendu de l’ouvrage
Psychologie positive et bien-être au travail
Cottraux, J. (2012). Psychologie positive et bie
n
au travail. Paris : Elsevier/Masson
Recension d’ouvrage réalisée par :
Luc Pépin, étudiant à la maîtrise en carriérologie, UQÀM
Sous la direction de :
Louis Cournoyer, Ph.D., c.o.
Professeur (counseling de carrière)
Université du Québec à Montréal
Novembre 2012
1. Et si on travaillait positivement à notre bien-être!
Si d’emblée on vous disait que « La psychologie positive est l'étude scientifique de ce qui rend la
vie digne d'être vécue. » est-ce que vous chercheriez à appliquer ce savant principe dans le cadre
de votre travail ? Si vous hésitiez encore à mettre de l’avant cette pratique, le recueil de Jean
Cottraux vous aidera à examiner toutes les facettes de la psychologie positive et de naturellement
l’arrimer avec la perspective du bien-être au travail.
Par sa portée, la psychologie positive permet une avancée, tant dans une perspective théorique
que pratique, dans la compréhension et l’application des théories comportementales et cognitives
(TCC). Elle établit en effet l’essentiel de ses bases sur ces dernières. Par ailleurs, la diversité des
sujets abordés et la perspective internationale de cet ouvrage constituent une source de référence
utile tant pour le chercheur que le clinicien.
Le livre ne se borne pas à présenter une vision positive des éléments mais aborde les côtes plus
sombres des réalités du monde du travail d’aujourd’hui. Il développe notamment sur la place du
travail, le stress, l’épuisement professionnel, l’estime de soi, le sentiment d’efficacité personnel,
la gratitude, les croyances et les mécanismes de défenses comme ceux d’ajustements.
Il explique en détail les moyens concrets d’application et de mise en pratique de méthodes dans
un contexte professionnel. Qu’il s’agisse de mindfulness, de résolutions de conflits ou
d’entraînement à la cohérence cardiaque, chacune des interventions est compréhensible et
appuyée par des exemples.
Que vous soyez en questionnement professionnel, préoccupé par votre bien-être ou simplement
curieux sur le sujet, le collectif de Cottraux et ses collaborateurs vous donnera un éclairage
nouveau et vous invitera à la créativité et éveillera ou réveillera en vous la fibre optimiste et
positive nécessaire pour travailler… à votre bien-être !
2. Qui est donc Jean Cottraux ?
Jean Cottraux est un psychiatre français. Après quelques années de
pratique, notamment à la direction de l’unité de traitement de
l’anxiété au CHU de Lyon, son intérêt se porte sur la thérapie
comportementale et cognitive (TCC), pour laquelle il va se former
en Angleterre, puis aux États-Unis particulièrement à Philadelphie
où Il sera du groupe de fondateurs de l’Académie de thérapie
cognitive. Il enseignera ensuite dans un hôpital neurologique
universitaire de Lyon. Il s’affèrera ensuite à promouvoir la diffusion
des connaissances et la formation sur les thérapies comportementales et cognitives en langue
française auprès des professionnels de la psychologie et de la psychiatrie. Il travaille encore
aujourd’hui sur son sujet de prédilection (TCC) et est un prolifique écrivain avec plusieurs
publications récentes personnelles ou en collectifs. Parmi ses écrits, mentionnons la première
publication en français sur les TCC « Les thérapies comportementales : stratégies du
changement (1978)», en 1978 et plus récemment « A chacun sa créativité : Einstein, Mozart,
Picasso... et nous » en 2010 expliquant la place dominante que peut prendre la créativité dans
toute intervention, notion chère à l’auteur. Les collaborateurs de ce collectif : Nadjib
Benlatrèche, Abdallah Boukhalkhal, Martine Bouvard, Charly Cungi, Youcef Merdii, Nansook
Park, Christopher Peterson, Claire Pirodon, Rébecca Shankland, Dominique Steiler et Patrick
Sweeney ont participé à cet ouvrage.
3. Compte-rendu commenté de l’ouvrage de Jean Cottraux (2012)
L’ouvrage compte 202 pages réparties en 2 grandes sections de 5 chapitres chacune. Il s’agit
d’un collectif sous la direction de Jean Cottraux. La première section nous livre les grands
principes et modèles régissant la psychologie positive. On y tisse le lien avec le monde du travail
et on nous en présente une perspective internationale. La seconde section aborde les actions, les
voies et les interventions pratiques de la psychologie positive pouvant servir les adeptes de cette
théorie.
Le premier chapitre est intitulé Appliquer la psychologie positive dans le monde du travail.
Avant de débuter sur un sujet complexe, il est toujours pertinent de s’assurer que l’on se
comprenne et que l’on parle le même langage. Cottraux traite cette perspective en nous
introduisant aux grands concepts de sa théorie. Pour bien situer le lecteur, il définit la
psychologie positive, l’optimisme, la thérapie comportementale et cognitive (TCC), le bien-être
et la créativité. Cottraux cherche à mettre ces derniers en rapport avec la personnalité, l’hérédité
et la capacité de projection dans le futur! Afin de faire le lien avec le monde du travail, il
enchaîne en introduisant d’autres concepts et en les définissant de manière concise et claire.
Ainsi, d’une perspective d’origine négative du travail, Cottraux nous présente les différents
éléments qui la renversent en une conception positive, se détachant ainsi de la vision de
prédilection de la psychothérapie notamment en ayant comme prémisse de porter un regard sur
les gens « normaux ». Il aborde ainsi la notion du travail, des formes de leadership et celles du
bien-être. Ce chapitre nous permet donc avantageusement de prendre connaissance de la notion
de psychologie positive et se constituer un référentiel de la terminologie et d’un modèle. En plus
de nous préciser ses 2 fondateurs, on y explique ses fondements dans les traits et la force de
caractère de l’individu et on y fait une relation avec les méthodes de TCC.
Le second chapitre est intitulé Échelles d’évaluation en psychologie positive. Il nous présente
les outils psychométriques, tel le LOT-R (Life Orientation Test – Revised, Scheier, Carver et
Bridges, 1994), permettant de mesurer les grands thèmes intervenant dans la psychologie
positive. Les concepts tels l’optimisme, la satisfaction par rapport à la vie, l’attention au moment
présent, la disposition au pardon et d’autres encore nous sont dévoilés avec rigueur. Afin de
pouvoir accompagner et faire progresser les travaux de recherches, l’auteur nous réfère à
certaines échelles utilisées dans plusieurs champs de la psychologie, telle l’Échelle de satisfaction
de vie (ESV ou Satisfaction With Life Style (SWLS) de Diener, Emmons, Larsen et Griffin,
1985). Ainsi, Cottraux nous répertorie les concepts qualitatifs émergeant de la psychologie
positive, les échelles d’évaluation existantes associées, les qualités psychométriques de celles-ci
et sans négliger de s’assurer qu’une version française de chacune d’elles soit bien validée. On
complète enfin le référentiel des échelles en donnant les précisions sur les notions cruciales en
psychométrie, à savoir la fidélité, la cohérence interne et la corrélation avec d’autres outils
psychométriques. Cette démarche nous permet de constater le sérieux de la démarche et d’en
démontrer la crédibilité.
Le chapitre 3, Psychologie positive et bien-être des groupes : le moral nous présente,
toujours dans une perspective internationale, la prémisse de la psychologie positive dans
l’importance d’autrui et son lien avec le bien-être. Ainsi, le groupe est non seulement partie
intégrante de la psychologie positive mais aussi du travail et constitue un déterminant dans le
bien-être lui-même en y amenant une dimension tant individuelle que groupale. La notion
intuitive de moral, initialement associée au « moral des troupes » s’en trouve donc applicable et
élargie à la psychologie positive. Plusieurs des recherches empiriques (Boring (1950), Henderson
(1986), Kollett (1982)) nous proviennent d’ailleurs de l’armée et, ces références évoquent le
moral de manière unidimensionnelle. Dans ce chapitre, la notion est poussée encore plus loin
avec une approche multidimensionnelle constituée d’un ensemble de composantes du moral. On
présente entre autres la confiance, l’enthousiasme, la résilience, le sacrifice et la cohésion sociale.
Heureusement quelques études permettent de faire le parallèle avec le milieu du travail et les plus
récentes mettent en perspective l’aspect pluridimensionnel. On parle même d’une certaine
corrélation entre le fait d’être « heureux » et la réussite dans différents domaines. Il importe pour
les perspectives de recherches futures en psychologie positive de mettre plus l’emphase sur les
conséquences positives du moral dans une vision de groupe. On suggère aussi de diversifier les
types de groupes et de sortir du traditionnel groupe militaire ou scolaire vers par exemple des
groupes sportifs et de procéder à des études longitudinales. On avance enfin toutes sortes de
pistes nouvelles afin d’aborder les recherches notamment en s’attardant sur les caractéristiques
personnelles des leaders ou en considérants les composantes de la psychologie positive comme
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