Master HPS LOPHISS — Université Paris 7
UE « Philosophie des sciences, théories de la connaissance »
Sujet d’examen – Janvier 2006
SUJET n° 3
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Si nous considérons sans préjugé le moi étroit, il apparaît lui aussi comme une
dépendance fonctionnelle des éléments ; seulement, par sa forme, cette dépendance
diffère de celles que nous sommes habitués à rencontrer dans le domaine du
physique. Les représentations ne se comportent pas comme les éléments du
physique, elles sont liées les unes aux autres par des associations, etc. Nous
n’éprouvons pas le besoin d’avoir derrière ce mécanisme quelque chose d’inconnu et
d’inconnaissable qui ne nous aiderait en rien à la mieux comprendre. Derrière le moi,
il y a toujours quelque chose de presque inexploré : c’est notre corps. Mais toute
nouvelle observation psychologique ou physiologique nous fait mieux connaître le
moi. Nous devons déjà d’importants renseignements à la psychologie introspective, à
la psychologie expérimentale, à l’anatomie du cerveau, et à la psychopathologie, qui
vont à la rencontre de la physique (au sens le plus large) pour se compléter avec elle
en une connaissance plus pénétrante du monde. Nous pouvons espérer que tous les
problèmes rationnels deviendront de plus en plus susceptibles de recevoir une
réponse.
Ernst Mach
La connaissance et l’erreur, 1905
éd. Flammarion, trad. fr. 1908