PAGE 3 I DÉPRESSION
La dépression paralyse
le corps et l’âme
Un mode de vie actif permet
d’éviter les maladies secondaires
PAGE6IBURNOUT
Stratégie: la promotion de la
santé en entreprise
Un entretien avec Dr Dieter Kissling,
spécialiste de la médecine du travail
LE TOURNANT
Informations sur la dépression et les troubles anxieux I Numéro 7
PAGE 4 I DÉPRESSION
«Les patients dépressifs ont
plus de facteurs de risque»
Interview de Prof. Hans-Ulrich Fisch
Lundbeck (Schweiz) AG
Dokument letztmals geprüft:
27.12.2012
ÉDITORIAL
Chères lectrices,
chers lecteurs,
n moyenne, les personnes dépressives vivent moins long-
temps que celles qui sont en bonne santé – non pas du
fait du risque accru de suicide, mais de celui, aggravé, de con-
tracter des maladies physiques, affections cardiovasculaires,
tumeurs, accidents vasculaires cérébraux, diabète, syndrome
métabolique et démence. Quelles sont les raisons? «Les
patients dépressifs se donnent moins d’exercice, sont plus
souvent obèses, fument et boivent davantage», constate
Professeur Hans-Ulrich Fisch dans l’interview publiée en
pages 4 et 5. Voici pour la mauvaise nouvelle! La bonne, c’est qu’il existe, le cas échéant, des
moyens de lutter contre ces maladies. Le patient doit bénéficier d’un traitement de la dépression
suffisamment long, jusqu’à la quasi-disparition des symptômes. Mener une vie active, structurer
son quotidien, entretenir des relations sociales, s’adonner à des hobbies et se nourrir sainement
sont autant de mesures tout aussi essentielles car elles n’ont pas pour seul effet d’éviter les
maladies secondaires, mais également d’abaisser le risque de rechute.
Deuxième dossier de cette édition, le burnout n'est pas sans lien avec la crise économique ac-
tuelle. Le stress sur le lieu de travail, les mesures de rationalisation, les fusions d’entreprises, la
menace de chômage, l’absence de reconnaissance peuvent déclencher un processus qui, au terme
de différentes phases, provoquera un épuisement psychique et physique culminant, dans les cas
les plus graves, dans la dépression et la détresse. «Le burnout est toujours une question d’équilibre
entre stress et ressources», déclare Dieter Kissling, médecin du travail de l’ifa (Institut de méde-
cine du travail), page 6. Aujourd’hui, nombreuses sont les entreprises qui comprennent que la per-
formance de leur personnel est menacée par le stress, et qui misent sur une gestion de la santé
en entreprise.
Selon l’expérience du psychiatre Joachim Leupold, les personnes travaillant dans le secteur des
services – enseignants, personnel soignant, managers – présentent un risque accru de développer
un burnout (page 8). «Tout le monde peut en être victime», déclare le spécialiste.
Néanmoins, chacun de nous peut tout au moins s’efforcer de mener une vie aussi équilibrée que
possible qui lui permettra de «recharger ses batteries». Un bon climat dans l'entreprise, une orga-
nisation efficiente du travail, une répartition judicieuse des tâches plus ou moins appréciées et une
bonne intégration des activités de loisirs peuvent néanmoins assurer un rendement élevé au
travail. Une chose est sûre: les interruptions de travail dues au stress et au burnout coûtent plus
cher qu'une organisation du travail et qu’une planification opérationnelle modernes, axées sur la
protection de santé.
Nous vous souhaitons une lecture captivante.
PD Dr Rico Nil
Medical Director
Lundbeck (Suisse) SA
2
E
SOMMAIRE
ÉDITORIAL 2
DÉPRESSION 3
Une dépression arrive 3
rarement seule
Le cercle vicieux de la dépression
et des maladies secondaires
Votre opinion nous est précieuse 3
Participez et gagnez!
«Les personnes dépressives 4
vivent moins longtemps que
les autres»
Interview de Prof. Hans-Ulrich Fisch
Livre:Vivre avec une personne 5
dépressive
BURNOUT 6
Lorsque l’équilibre entre stress 6
et ressources est rompu
Interview de Dr Dieter Kissling
Un burnout peut se développer 8
à la manière d’une tornade
Interview de Dr Joachim Leupold
Conseils pour prévenir et 10
traiter un burnout
Lutter contre le burnout avec
le principe des 4 piliers
La profession d’enseignant et 11
l’«épuisement émotionnel»
EN BREF 12
Adresses d’entraide et liens 12
Impressum 12
Se peut-il que ces affections aient déjà
été présentes en tant que risques poten-
tiels avant la dépression et ne deviennent
virulentes qu’à l’apparition de celle-ci?
C’est difficile à dire. La proposition inverse
est connue, à savoir que les personnes mala-
des physiquement sont plus souvent dépres-
sives que celles qui sont en bonne santé.
Ces risques sont-ils examinés dans le
cadre du traitement de la dépression?
Sont-ils intégrés à la thérapie?
Il s’agit là d’un aspect tout à fait essentiel,
trop souvent négligé. Il serait souhaitable que
les patients atteints pour la première fois de
dépression fassent l’objet d’un examen de
santé par le médecin de famille.
4
Quelle est, à vos yeux, l’importance d’un
traitement précoce et complet de la
dépression dans l’optique des maladies
secondaires possibles?
Les dépressions répétitives génèrent souvent
un cercle vicieux de dévalorisation de soi,
d’isolement, de perte des relations sociales et
du travail, élément capital pour assurer les
moyens d’existence. Il est donc essentiel de
traiter la dépression jusqu’à la disparition de
tous les symptômes et de poursuivre ce trai-
tement suffisamment longtemps pour éviter
tout risque de rechute. Après des épisodes
dépressifs répétés, il convient d’envisager un
traitement prophylactique durable qui fera
appel aux antidépresseurs ayant permis une
amélioration de la dépression. L’OMS con-
seille, après le premier épisode dépressif, de
poursuivre la médication, à dosage identique,
au minimum pendant six mois. Malheureuse-
ment, cette précaution est trop souvent négli-
gée.
Certaines maladies chroniques comme le
diabète, les affections cardiovasculaires ou
Quelles maladies secondaires peuvent
survenir après une dépression?
La dépression est une affection du psychisme
et de l'organisme. Les personnes dépressives
vivent en moyenne moins longtemps que les
autres, même si l’on tient compte du suicide.
Elles sont plus fréquemment touchées par les
affections cardiovasculaires, les tumeurs, les
accidents vasculaires cérébraux, le diabète, le
syndrome métabolique, la démence et de
multiples maladies auto-immunes. La dépres-
sion est un facteur de risque confirmé, par
exemple pour les maladies cardiaques coro-
nariennes. A l’inverse, certains médicaments
utilisés pour inhiber le rejet d’organes trans-
plantés, les hormones corticosurrénales (sté-
roïdes) ou les affections de la thyroïde ou des
parathyroïdes peuvent déclencher des dépres-
sions. Il est par ailleurs évident qu’un patient
atteint d’une maladie engageant son pronos-
tic vital peut réagir par une dépression.
L’essentiel dans la pratique, c’est que les anti-
dépresseurs agissent, quelle que soit la cause
supposée de la dépression.
«Les personnes dépre
moins lo
que les autres
«LA DÉPRESSION ACCROÎT LE RISQUE DE MALADIES SECONDAIRES»EXPLIQUE PROF.HANS-ULRICH FISCH.LES DÉPRESSIFS
SONT PLUS FRÉQUEMMENT ATTEINTS DE TROUBLES CARDIOVASCULAIRES,DE TUMEURS ET DE DIABÈTE.LE RISQUE DE
DÉMENCE EST LUI AUSSI PLUS ÉLEVÉ.DOÙ LIMPORTANCE DUN TRAITEMENT ADÉQUAT DE LA DÉPRESSION,SUR UNE
PÉRIODE SUFFISAMMENT LONGUE,INSISTE LE PSYCHIATRE.
DÉPRESSION
«Des examens
de santé sont
indispensables
chez les dépressifs»
LIVRE!
Vivre avec une personne dépressive
La dépression. On n'est jamais prêt
quand un de nos proches en est
atteint. Même quand on l'a sentie
venir. Il faut voir l'autre sombrer rapi-
dement, ou s'enliser peu à peu, pour
découvrir combien, face à lui ou à elle,
on est sans ressources. C'est fort, ce
qui se bouscule alors à l'intérieur de
celui ou celle qui, sans l'avoir vraiment
choisi, doit «vivre avec»: l'inquiétude,
la peur de commettre des maladres-
ses, l'incompréhension de ce qui se
passe, la tristesse de voir l'autre dimi-
nué, le sentiment d'impuissance, et
jusqu'à la honte et au sentiment de
culpabilité. Et il y a tant de questions...
Comment rester proche tout en se
protégeant d'être aspiré par la dé-
tresse de la personne dépressive?
Comment continuer de vivre sa propre
vie sans avoir l'air de se désintéresser
d'elle? Comment éviter de la surproté-
ger sans qu'elle se sente abandonnée
et livrée à elle-même? Ce livre prend
le temps de démystifier la dépression
unipolaire et la dépression bipolaire,
d'expliquer comment on les traite et
d'en décrire les évolutions possibles.
Mais surtout, ce livre présente aux
proches des stratégies concrètes et
accessibles pour vivre avec une per-
sonne dépressive en étant auprès
d'elle une présence rassurante, récon-
fortante et efficace tout en évitant d'y
laisser sa peau.
Auteur: Brian Bexton
Editeur: Banjo
ISBN: 9782895791096
5
les rhumatismes peuvent entraîner une
dépression. Des études montrent que les
diabétiques, notamment, sont plus sou-
vent dépressifs que les personnes en
bonne santé. Quelle affection traite-t-on
en premier?
Dans le cas d’une affection chronique, le
malade peut devenir dépressif parce qu’il est
handicapé, qu’il ne peut plus réaliser les
objectifs qu’il s’est fixés dans son existence,
qu’il perd son travail et ses contacts sociaux,
et tombe dans l’isolement. Lorsqu’on est en
présence d'une affection chronique et d’une
dépression, ces deux maladies sont traitées
PORTRAIT
Né le 31 décembre 1941, Prof. Hans-Ulrich Fisch a étudié la médecine à Bâle et à Zurich. Après des études de biochimie à
l’ETH de Zurich, il a suivi une formation de psychiatre. Jusqu’à son départ en retraite, il était Directeur et Médecin-chef de la
Policlinique psychiatrique de l’Inselspital de Berne.
ssivesvivent
ngtemps
»
«Il est important
d’avoir un style
de vie actif»
DÉPRESSION
parallèlement, en tenant compte des interac-
tions éventuelles entre les médicaments.
Quel impact les antidépresseurs ont-ils
sur de possibles maladies secondaires,
induites par la dépression?
Il existe des indices tendant par exemple à
montrer que le pronostic d’un patient
dépressif atteint d’un infarctus du myocarde
s'améliore lorsque sa dépression est traitée.
Dans quelle mesure les dépressifs ont-ils
un risque d’être atteints de démence?
Le risque de démence est plus élevé chez les
patients dépressifs. De surcroît, l’exercice
physique et intellectuel – qui ralentit la pro-
gression de la démence – est beaucoup
moins pratiqué par les dépressifs.
Les personnes dépressives négligent sou-
vent leur alimentation, leurs activités de
loisir, sport ou musique, et évitent les
contacts sociaux. Quelle est l’importance
d’un style de vie sain pour éviter les mala-
dies secondaires?
Avoir un style de vie actif, rythmer son quoti-
dien, sont des aspects essentiels. Ainsi, con-
server son emploi, ses obligations, ses rela-
tions sociales, ses hobbies contribue pour
beaucoup à la guérison et évite le risque de
rechute dans la dépression, ainsi que celui
d’apparition de maladies secondaires éven-
tuelles. Des études cliniques ont montré que
l’aérobic, notamment, était un antidépresseur
efficace. Les dépressifs se donnent moins
d’exercice, ils sont plus souvent atteints
d’obésité, fument et boivent davantage. Ils
présentent donc plus de facteurs de risque
concernant le développement d’affections
cardiovasculaires et autres. En conséquence,
leur espérance de vie est réduite. Pour en
revenir à votre première question, la dépres-
sion renforce les facteurs de risque qui vien-
nent d’être mentionnés et qui sont suscepti-
bles d’entraîner d’autres affections. Pour
interrompre ce cercle vicieux, un traitement
adéquat est indispensable.
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