LIVRE!
Vivre avec une personne dépressive
La dépression. On n'est jamais prêt
quand un de nos proches en est
atteint. Même quand on l'a sentie
venir. Il faut voir l'autre sombrer rapi-
dement, ou s'enliser peu à peu, pour
découvrir combien, face à lui ou à elle,
on est sans ressources. C'est fort, ce
qui se bouscule alors à l'intérieur de
celui ou celle qui, sans l'avoir vraiment
choisi, doit «vivre avec»: l'inquiétude,
la peur de commettre des maladres-
ses, l'incompréhension de ce qui se
passe, la tristesse de voir l'autre dimi-
nué, le sentiment d'impuissance, et
jusqu'à la honte et au sentiment de
culpabilité. Et il y a tant de questions...
Comment rester proche tout en se
protégeant d'être aspiré par la dé-
tresse de la personne dépressive?
Comment continuer de vivre sa propre
vie sans avoir l'air de se désintéresser
d'elle? Comment éviter de la surproté-
ger sans qu'elle se sente abandonnée
et livrée à elle-même? Ce livre prend
le temps de démystifier la dépression
unipolaire et la dépression bipolaire,
d'expliquer comment on les traite et
d'en décrire les évolutions possibles.
Mais surtout, ce livre présente aux
proches des stratégies concrètes et
accessibles pour vivre avec une per-
sonne dépressive en étant auprès
d'elle une présence rassurante, récon-
fortante et efficace tout en évitant d'y
laisser sa peau.
Auteur: Brian Bexton
Editeur: Banjo
ISBN: 9782895791096
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les rhumatismes peuvent entraîner une
dépression. Des études montrent que les
diabétiques, notamment, sont plus sou-
vent dépressifs que les personnes en
bonne santé. Quelle affection traite-t-on
en premier?
Dans le cas d’une affection chronique, le
malade peut devenir dépressif parce qu’il est
handicapé, qu’il ne peut plus réaliser les
objectifs qu’il s’est fixés dans son existence,
qu’il perd son travail et ses contacts sociaux,
et tombe dans l’isolement. Lorsqu’on est en
présence d'une affection chronique et d’une
dépression, ces deux maladies sont traitées
PORTRAIT
Né le 31 décembre 1941, Prof. Hans-Ulrich Fisch a étudié la médecine à Bâle et à Zurich. Après des études de biochimie à
l’ETH de Zurich, il a suivi une formation de psychiatre. Jusqu’à son départ en retraite, il était Directeur et Médecin-chef de la
Policlinique psychiatrique de l’Inselspital de Berne.
ssivesvivent
ngtemps
»
«Il est important
d’avoir un style
de vie actif»
DÉPRESSION
parallèlement, en tenant compte des interac-
tions éventuelles entre les médicaments.
Quel impact les antidépresseurs ont-ils
sur de possibles maladies secondaires,
induites par la dépression?
Il existe des indices tendant par exemple à
montrer que le pronostic d’un patient
dépressif atteint d’un infarctus du myocarde
s'améliore lorsque sa dépression est traitée.
Dans quelle mesure les dépressifs ont-ils
un risque d’être atteints de démence?
Le risque de démence est plus élevé chez les
patients dépressifs. De surcroît, l’exercice
physique et intellectuel – qui ralentit la pro-
gression de la démence – est beaucoup
moins pratiqué par les dépressifs.
Les personnes dépressives négligent sou-
vent leur alimentation, leurs activités de
loisir, sport ou musique, et évitent les
contacts sociaux. Quelle est l’importance
d’un style de vie sain pour éviter les mala-
dies secondaires?
Avoir un style de vie actif, rythmer son quoti-
dien, sont des aspects essentiels. Ainsi, con-
server son emploi, ses obligations, ses rela-
tions sociales, ses hobbies contribue pour
beaucoup à la guérison et évite le risque de
rechute dans la dépression, ainsi que celui
d’apparition de maladies secondaires éven-
tuelles. Des études cliniques ont montré que
l’aérobic, notamment, était un antidépresseur
efficace. Les dépressifs se donnent moins
d’exercice, ils sont plus souvent atteints
d’obésité, fument et boivent davantage. Ils
présentent donc plus de facteurs de risque
concernant le développement d’affections
cardiovasculaires et autres. En conséquence,
leur espérance de vie est réduite. Pour en
revenir à votre première question, la dépres-
sion renforce les facteurs de risque qui vien-
nent d’être mentionnés et qui sont suscepti-
bles d’entraîner d’autres affections. Pour
interrompre ce cercle vicieux, un traitement
adéquat est indispensable.