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Introduction
Ce cours à pour principal objectif de montrer que le système visuel est un système qui est, certes,
sensoriel mais aussi oculomoteur puisqu’il est nécessaire d’avoir une oculomotricité correcte de telle sorte
que l’image soit sur les fovéas afin d’avoir une bonne perception. Nous nous pencherons sur des
altérations de la fonction visuelle telles que la diplopie et le strabisme de l’enfant. Soulignons dès à
présent que strabisme n’est pas égal à diplopie et que devant un tableau de sujet qui louche il faut faire la
différence entre paralysie et strabisme parce que les conséquences thérapeutiques et diagnostiques sont
différentes.
L’œil est un appareil qui permet de focaliser l’image sur la rétine. Il y a, certes, une intégration du
message rétinien au niveau de l’œil, mais la perception visuelle est une perception corticale : c’ est
pourquoi nous étudierons les voies visuelles. Les éléments majeurs de la perception sont les cortex
occipitaux mais dans la perception visuelle sont impliquées d’autres éléments tels que les aires
associatives et le corps calleux. Quant aux effecteurs moteurs, ils permettent de viser la cible.
L’acuité visuelle telle qu’on la mesure en pratique est une mesure psycho-physique dans laquelle on
détermine l’angle minimum de résolution entre deux lignes. Une acuité visuelle de 10/10 correspond à la
perception d’1 minute d’arc. L’acuité visuelle se mesure à différents contrastes. Les optotypes en noir sur
blanc ont un contraste égal à 1 : c’est la mesure de la meilleure acuité visuelle. Celle-ci est moins bonne
lorsque le contraste diminue, i.e. lorsque les tons deviennent plus gris. L’acuité visuelle est aussi la vision
des couleurs et la vision stéréoscopique. Même sur une photographie plane on a une idée du relief parce
que, comme nous le verrons, la vision stéréoscopique ne procède pas uniquement de la disparité d’image
entre les deux images qui se forment sur les deux rétines : d’autres éléments nous permettent d’affirmer
qu’un objet est plus près ou plus loin qu’un autre.
La vision est donc une fonction complexe dont la connaissance de la physiologie est favorisée par la
facilité d’accès du récepteur (l’œil) et de l’intégrateur principal (cortex occipital). Nos connaissances sur
le système visuel chez l’humain sont essentiellement fondées sur des observations neuropsychologiques
(observations sur des patients présentant des lésions focales du système visuel) et sur des extrapolations
d’observations faites en électrophysiologie chez l’animal.
La cascade « stimulus→information→récepteur→transmetteur », a lieu au niveau rétinien. Ensuite la
voie dite « décodeur→ intégrateur » correspond aux voies visuelles, et à l’intégration du message au
niveau cortical.
I – LES VOIES VISUELLES
1) La mécanique visuelle – la rétinotopie
Les voies visuelles comprennent :
le corps géniculé latéral dorsal (CGLd)
le cortex visuel primaire
les cortex visuels secondaires
le corps calleux