C Apprentissage et plasticité cérébral 1 De structures innées Chez tous les êtres humains, la mise en place du phénotype cérébral impliqué dans la vision repose sur les mêmes structures : Dès la naissance, tout être humain possède en effet photorécepteurs, voies optiques et cortex visuel fonctionnels. De telles structures sont le résultat de l’expression génétique. Elles sont issues de l’évolution et beaucoup d’entre elles sont partagées avec d’autres animaux (primates en particulier) 2 L’importance de l’apprentissage individuel Cependant certaines études montrent que l’expérience individuelle agit sur la maturation du cortex visuel. Chez le jeune, l’occultation d’un œil (expérimental chez l’animal ou due à une cataracte chez l’Homme) peut entraîner un déconnection irréversible du cortex visuel correspondant à l’œil occulté. Ainsi, il apparaît que c’est en exerçant la vision que le cortex visuel se construit définitivement. 3 Une étonnante plasticité cérébrale Chez les personnes non-voyantes, on a pu constater une reconversion des aires habituellement dévolues à la vision : en effet, l’imagerie médicale révèle que la reconnaissance tactile (lecture en braille) peut activer le cortex « visuel ». On peut donc penser que de nouvelles connexions synaptiques peuvent s’établir, même après la naissance, entre différentes aires cérébrales. Des expériences récentes montrent qu’une telle reconversion peut s’établir très rapidement et de façon réversible. Il semblerait qu’une telle plasticité repose ainsi sur la réactivation de circuits neuronaux jusque là utilisés à d’autres fins. 4 A chacun sa vision du monde La perception visuelle implique des structures innées très complexes, communes à tous les individus de l’espèce. Mais elle fait aussi appel à la mémoire et à l’expérience individuelle qui repose sur la plasticité cérébrale. Ainsi la perception de chacun dépend de caractéristiques dont sont dotés tous les humains mais elle est aussi riche du vécu et des expériences propres à chaque individu : aucun cerveau ne voit le monde de la même façon ! 1 Illusions d’optique ou illusions cérébrales Ce que l’on appelle illusion d’optique résulte le plus souvent d’informations erronées, non contenues dans l’image mais surajoutées par le cerveau quand le cortex reconstruit l’image perçue. Dans les illusions géométriques, des éléments secondaires conduisent le cerveau à sous-estimer ou surestimer des dimensions ou à fausser des directions. Les images à double sens perturbent le cerveau, habitué à fournir une seule interprétation. Chacun privilégie alors l’une des interprétations au point parfois de masquer totalement le deuxième. Certaines figures (roues, cylindre…) étant souvent associées à des mouvements de rotation, il arrive que le cerveau rajoute cette impression de mouvement à une image statique Les constructions impossibles sont des tentatives de reconstitutions en trois dimensions d’images vraisemblables, à partir de dessins plans d’objets qui ne peuvent exister 2