[http://mp.cpgedupuydelome.fr] édité le 28 décembre 2016 Enoncés 1
Structures formées par un ensemble de matrices
Exercice 1 [ 01266 ] [Correction]
Soit El’ensemble des matrices de la forme
M(a,b,c)=
a b c
0a b
0 0 a
avec a,b,cR.
Notre objectif est d’établir que l’inverse d’une matrice inversible de Eappartient encore à
E, sans pour autant calculer cet inverse.
(a) Montrer que (E,+, .) est un R-espace vectoriel dont on précisera la dimension.
(b) Montrer que (E,+,×) est un anneau commutatif.
(c) À quelle condition sur (a,b,c)R3, la matrice A=M(a,b,c) est-elle inversible dans
M3(R) ? On suppose cette condition vérifiée. En considérant l’application f:EE
définie par f(X)=AX, montrer que A1E.
Exercice 2 [ 01267 ] [Correction]
[Matrices de permutation] Soit nN\{0,1}. Pour σ∈ Sn, on note
P(σ)=δi(j)1i,jn∈ Mn(R)
appelée matrice de permutation associée à σ.
(a) Montrer que
(σ, σ0)∈ S2
n,Pσσ0=P(σ)P(σ0)
(b) En déduire que E={P(σ)|σ∈ Sn}est un sous-groupe de GLn(R) isomorphe à Sn.
(c) Vérifier que
t(P(σ))=P(σ1)
Exercice 3 [ 01268 ] [Correction]
Soit El’ensemble des matrices de M2(K) de la forme
A= a+b b
b a b!avec (a,b)K2
(a) Montrer que Eest un sous-espace vectoriel de M2(K), en donner une base.
(b) Montrer que Eest un sous-anneau commutatif de M2(K).
(c) Déterminer les inversibles de E.
(d) Déterminer les diviseurs de zéro de Ec’est-à-dire les matrices Aet BEvérifiant
AB =O2avec A,B,O2.
Exercice 4 [ 01563 ] [Correction]
On dit qu’une matrice A=ai,j∈ Mn(K) est centro-symétrique si
(i,j)~1 ; n2,an+1i,n+1j=ai,j
(a) Montrer que le sous-ensemble Cde Mn(K) formé des matrices centro-symétriques
est un sous-espace vectoriel de Mn(K).
(b) Montrer que le produit de deux matrices centro-symétriques de Mn(K) est aussi
centro-symétrique.
(c) Soit Acentro-symétrique de Mn(K) et inversible.
En considérant l’application X7→ AX de Cvers C, montrer que A1est
centro-symétrique.
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Corrections
Exercice 1 : [énoncé]
(a) M(a,b,c)=a.I+b.J+c.Kavec
I=
100
010
001
,J=
010
001
000
et K=J2=
001
000
000
On observe que : E=Vect(I,J,K). Par suite Eun sous-espace vectoriel de M3(R).
De plus la famille (I,J,K) est libre, c’est donc une base de Eet par suite dim E=3.
(b) De plus IE,M(a,b,c)M(a0,b0,c0)=M(aa0,bb0,cc0)Eet
M(a,b,c)M(a0,b0,c0)=(aI +bJ +cK)(a0I+b0J+c0K)=
aa0I+(ab0+a0b)J+(ac0+bb0+ca0)KE.
Donc Eest un sous-anneau de M3(R).
De plus M(a,b,c)M(a0,b0,c0)=M(a0,b0,c0)M(a,b,c), donc Eest un anneau
commutatif.
(c) Aest inversible si, et seulement si, a,0 (ici Aest triangulaire supérieure)
f(λ.X+µ.Y)=A(λ.X+µ.Y)=λ.AX +µ.AY =λ. f(X)+µ. f(Y). fest un
endomorphisme de E.
Soit XE, si Xker falors AX =Opuis A1AX =Od’où X=O. Par suite
ker f={0}
fest un endomorphisme injectif d’un K-espace vectoriel de dimension finie, c’est
donc un automorphisme. Par suite il existe BEtelle que f(B)=AB =I.
En multipliant par A1, on conclut A1=BE.
Exercice 2 : [énoncé]
(a) B=(e1,...,en) la base canonique de Rn.
Notons fσl’endomorphisme canoniquement associé à P(σ).
Pour tout 1 jn, on a fσ(ej)=eσ(j).
Par suite (fσfσ0)(ej)=fσσ0(ej) puis P(σσ0)=P(σ)P(σ0)
(b) In=P(Id) E.
P(σ)P(σ0)=P(σσ0)E
et P(σ)P(σ1)=P(σσ1)=P(Id) =Indonc P(σ)GLn(R) et
P(σ)1=P(σ1)E.
On peut alors conclure que Eest un sous-groupe de GLn(R).
L’application P:SnEqui à σassocie P(σ) est un morphisme de groupe surjectif.
Soit σker P, on a P(σ)=Indonc 1jn, σ(j)=jsoit σ=Id.
(c)
tP(σ)=(δj(i))i,j=(δσ1(j),i)i,j=(δi1(j))i,j=P(σ1)
Exercice 3 : [énoncé]
(a) E=Vect(I,J) avec
J= 1 1
11!
La famille (I,J) forme une base de Ecar cette famille est évidemment libre.
(b) E⊂ M2(K), IE. Soient A=aI +bJ Eet B=cI +dJ E.
AB=(ac)I+(bd)JEet AB =(ac)I+(ac +bd)Jcar J2=O.
Ainsi Eest un sous-anneau de M2(K). De plus AB =BA donc Ecommutatif.
(c) Avec les notations précédentes AB =Isi, et seulement si,
(ac =1
ad +bc =0
Par suite Aest inversible si, et seulement si, a,0.
(d) Avec les notations précédentes AB =O2si et seulement si
(ac =0
ad +bc =0
Les diviseurs de zéros sont donc les matrices
b b
bb!avec bK
Exercice 4 : [énoncé]
(a) C⊂ Mn(K) et OnC.
Soient λ, µ Ket A,BC.
Pour tout (i,j)~1 ; n2,
(λA+µB)n+1i,n+1j=λAn+1i,n+1j+µBn+1i,n+1j=λAi,j+µBi,j
et donc
(λA+µB)n+1i,n+1j=(λA+µB)i,j
On en déduit λA+µBC.
Ainsi Cest un sous-espace vectoriel de Mn(K).
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(b) Soient A,BC.
Pour tout (i,j)~1 ; n2,
(AB)i,j=
n
X
k=1
ai,kbk,j
donc
(AB)n+1i,n+1j=
n
X
k=1
an+1i,kbk,n+1j
Par le changement d’indice `=n+1k
(AB)n+1i,n+1j=
n
X
`=1
an+1i,n+1`bn+1`,n+1j
et puisque Aet Bsont centro-symétriques
(AB)n+1i,n+1j=
n
X
`=1
ai,`b`, j=(AB)i,j
Ainsi AB C.
(c) L’application ϕ:XC7→ AX est linéaire et c’est évidemment un endomorphisme
de Ccar Cest stable par produit.
Soit Xker ϕ. On a AX =Ondonc A1(AX)=Onpuis X=On.
On en déduit que l’endomorphisme ϕest injectif, or Cest un espace vectoriel de
dimension finie, donc ϕest un automorphisme de C.
Puisque la matrice Inest centro-symétrique, par surjectivité de ϕ, il existe BC
vérifiant AB =In. Or A1(AB)=A1donc B=A1puis A1C.
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