Experts-conseils 1 Maximisation d’un hypoglycémiant Pour un patient de 80-90 ans diabétique de type 2 chez qui la fonction rénale est faible, quelles options de traitement recommandez-vous lorsque le gliclazide a été maximisé? — Question posée par Dr Christopher Kipnis, Kelowna (Colombie-Britannique) Le traitement dépend de la fonction rénale résiduelle. L’insuline est une option valable pour tout niveau d’atteinte rénale. Le traitement peut être amorcé avec une insuline basale (insuline protamine neutre de Hagedorn [NPH] ou analogue telles la glargine et l’insuline détémir) en association avec le gliclazide. Si ceci n’est pas suffisant, vous pouvez intensifier l’insulinothéapie en ajoutant des insulines prandiales à l’insuline basale et cesser le gliclazide. Dans le cas de votre patient, si une insuline prandiale doit être ajoutée, je favoriserais les analogues ultrarapides telles l’insuline asparte, l’insuline lispro ou l’insuline glulisine. Vous pouvez aussi envisager un traitement avec des inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase-4 (DPP-4) qui doivent être ajustés en relation avec le degré de dysfonction rénale : sitagliptine à 50 mg si la clairance est entre 30 et 50 mL/min et à 25 mg si la clairance est < 30 mL/min (seuls des comprimés de 100 mg sont disponibles au Québec); saxagliptine à 2,5 mg si la clairance est < 50 mL/min; linagliptine à 5 mg par jour si la clairance est > 30 mL/min, à éviter si la clairance est < 30mL/min. Finalement, si le problème d’hyperglycémie est surtout postprandial, une substitution du gliclazide par du répaglinide pourrait améliorer le profil glycémique. Les analogues de l’insuline de longue durée, les inhibiteurs de la DPP-4 et le répaglinide nécessitent des demandes de médicament d’exception à la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Pour les inhibiteurs de la DPP-4, les conditions de remboursement de la RAMQ varient selon le médicament : certains sont approuvés tant en monothérapie qu’en association avec une sulfonylurée ou de la metformine. Dre Hortensia Mircescu a répondu à cette question. 2 Cessation de diurétiques Lors d’un voyage en Équateur, où la perte de fluide peut augmenter, devrions-nous cesser les diurétiques? — Question posée par Dr Richard Lewis, Kamloops (Colombie-Britannique) Il n’y a pas de recommandation spécifique à ce sujet. De plus, certains patients peuvent être très fragiles, et l’arrêt de ce médicament pourrait mener à une décompensation, particulièrement en présence d’insuffisance cardiaque. Cependant, dans une situation de perte de liquides importante, que ce soit lors d’une canicule (avec exposition prolongée à une température élevée) ou de pertes digestives importantes, on peut considérer omettre une ou quelques doses de diurétiques. Il serait alors prudent d’expliquer au patient que, dans ces cas-là, une visite chez le médecin ou un appel téléphonique à son médecin seraient indiqués afin de juger s’il y a lieu de faire une prise de sang, une mesure de la tension artérielle, etc. Dre Louise Roy a répondu à cette question. 10 Clinicien plus • janvier/février 2013 Experts-conseils 3 Les lithiases rénales Lithiases rénales : quand adresser en urologie, quel est le type de suivi à effectuer auprès de cette clientèle en bureau privé et quelles sont les recommandations non pharmacologiques suggérées pour le patient? — Question posée par Dre Diane Vézina, Beauport (Québec) Il est souhaitable d’adresser le patient en néphrologie ou en urologie pour un bilan métabolique, surtout s’il s’agit d’une récidive. Cependant il faut clairement l’adresser en urologie s’il y a obstruction : colique néphrétique, fièvre ou insuffisance rénale aiguë; il y a alors urgence d’intervenir. La meilleure mesure préventive est l’apport en eau : au moins 2 L par jour (et 3 L l’été) sont nécessaires afin de diminuer la saturation de l’urine et d’éviter d’initier ou d’accélérer la précipitation des cristaux. Un apport élevé en protéines animales est associé à une hypercalciurie, à une hyperuricosurie et à une hypocitraturie, ce qui rend l’urine plus lithogénique. Une diète riche en sel augmente la calciurèse. Certains aliments contiennent beaucoup d’oxalates (chocolat, épinard, rhubarbe, beurre d’arachide, etc.), mais la relation avec l’excrétion urinaire d’oxalates n’est pas toujours si directe; une dose élevée de vitamine C peut aussi augmenter l’oxalurie. Par ailleurs, une diète basse en calcium augmente l’absorption digestive d’oxalate puisqu’il y aura moins de calcium disponible pour chélater les oxalates; il faut donc tout simplement consommer la quantité de calcium recommandée et de source naturelle (produits laitiers) plutôt que de suppléments en comprimés. En conclusion, ce qui est plus clairement démontré comme diète « préventive » générale est un apport en eau augmenté, une diète restreinte en sel et protéines animales, un apport normal en calcium et en fruits (guide alimentaire canadien, par exemple). Pour les autres éléments de la diète, les preuves sont moins solides; de plus, certaines recommandations spécifiques peuvent s’appliquer dans des cas précis (hyperoxalurie primaire, cystinurie, etc.). Dre Louise Roy a répondu à cette question. Félicitations au docteur Peter Bonneville, grand gagnant du iPod Touch! « Moi qui ne gagne jamais rien! Merci à la revue Clinicien plus qui a renversé cette tendance. Ça me « touche » vraiment de gagner un iPod Touch. J’aurai dorénavant une touche magique, car mes doigts pourront danser sur le clavier de ce fabuleux appareil! Je vais définitivement demander à un de mes ados de s’assurer que je puisse l’utiliser pour consulter mes rubriques préférées du Clinicien plus. » Peter Bonneville, M.D. Gatineau, Québec 12 Clinicien plus • janvier/février 2013 Experts-conseils 4 Cancer de la thyroïde Pour les patients atteints d’un cancer thyroïdien, quels tests sanguins devraient être demandés lors du suivi? — Question posée par Dr Michael Leung, Windsor (Ontario) Pour le suivi des cancers différenciés de la thyroïde, il faut suivre la thyréostimuline (TSH) et la thyroglobuline. Le degré de « suppression » de la TSH dépend du risque de récidive et de la durée de temps écoulé depuis le traitement initial. L’Association américaine de thyroïde (ATA) a publié les critères pour établir le niveau de risque de récidive (risque faible, risque intermédiaire et risque élevé) et des suggestions sur les niveaux de TSH souhaitables (Tableau 1). Pour ce qui est de la thyroglobuline, il est très important de mesurer de manière simultanée les anticorps antithyroglobuline, car ces anticorps interfèrent avec le dosage (le plus souvent en abaissant les niveaux de thyroglobuline mesurés) et rendent une interprétation quantitative de la thyroglobuline non fiable. Idéalement, chez un patient avec cancer de la thyroïde opéré, on retrouve des niveaux de thyroglobuline non dosables et une absence d’anticorps. Pour le cancer médullaire de la thyroïde, il faut suivre la TSH, la calcitonine et l’antigène carcino-embryonnaire (CEA). La TSH est maintenue à la limite de la normale, car elle n’a aucune influence sur les récidives de cancer. La calcitonine et la CEA sont les deux marqueurs pour le cancer médullaire de la thyroïde. Tableau 1 Niveaux de TSH (mUI/L) suggérés par l’ATA dans le suivi immédiat et à long terme des cancers de la thyroïde Suivi immédiat Niveau de TSH Haut risque et risque intermédiaire TSH < 0,1 Faible risque TSH 0,1-0,5 Haut risque sans évidence de récidive 0,1-0,5 pour 5-10 ans Faible risque pas d’évidence de récidive ou absence de maladie chez patient sans ablation post-thyroïdectomie du réside thyroïdien (pas de traitement avec iode radioactif) 0,3-2 Suivi à long terme 14 Clinicien plus • janvier/février 2013 Référence : The American Thyroid Association (ATA) Guidelines Taskforce on Thyroid Nodules and Differentiated Thyroid Cancer, Cooper DS, Doherty GM, et coll. Revised American Thyroid Association Management Guidelines for Patients with Thyroid Nodulesand Differentiated Thyroid Cancer. Thyroid 2009; 19(11):1167-214. Aussi disponible sur le site web de l’ATA : www.thyroid.org. Dre Hortensia Mircescu a répondu à cette question. Experts-conseils 5 Troubles du comportement de nature sexuelle Comment traiter les troubles du comportement de nature sexuelle (propos, attouchements) chez les patients avec démence modérée? — Question posée par Dre Nancy McGee, Val-d’Or (Québec) Comme avec les autres types de troubles de comportement, il faut séparer les comportements verbaux des comportements physiques. Lorsqu’il s’agit de propos à caractère sexuel, il n’y a pas de traitement pharmacologique recommandé. Il faut utiliser une approche comportementale de redirection et de stimulation autre. Il est aussi très important d’expliquer au personnel et aux proches aidants les raisons du comportement et de donner des moyens pour distraire le patient. Lorsqu’il s’agit de comportements physiques de nature sexuelle, l’approche comportementale demeure importante, soit rediriger le patient vers une autre activité. Les vêtements peuvent-ils être adaptés? Il faut aussi voir s’il y a véritablement une composante sexuelle à l’attouchement. Si le comportement perdure malgré l’approche comportementale ou met la sécurité des autres en danger, un traitement pharmacologique peut être envisagé. Il n’y a pas de traitement spécifique pour ce type de trouble de comportement. L’utilisation d’un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) peut aider en diminuant la libido. Parfois, les neuroleptiques atypiques ont été essayés, ils agissent comme une contention chimique. L’utilisation de progestérone ou d’inhibiteur du facteur de libération de l’hormone lutéinisante (LHRH) est parfois mentionnée dans des cas rapportés; il s’agit alors d’une castration chimique, ce qui soulève des questions d’éthique sur le consentement à une telle mesure. Le Dre Lucie Boucher a répondu à cette question. 6 Vie quotidienne, vie domestique Dans les cas de démence de type Alzheimer (de façon prédominante), sur quoi vous basez-vous pour traiter les patients (activités de base de la vie quotidienne/activités relatives à la vie domestique, problèmes cognitifs, trouble de comportement, de l’humeur ou relations sociales)? — Question posée par Dr Marc Paquin, Sainte-Agathe (Québec) Pour commencer un traitement, je me base tout d’abord sur le diagnostic luimême. Si on est en présence de démence de type Alzheimer, il doit donc y avoir une atteinte cognitive significative avec un impact fonctionnel. Par la suite, je détermine s’il y a présence de trouble de l’humeur (tristesse, anxiété, apathie surtout) ou de trouble de comportement (agitation, errance, agressivité, trouble délirant). Cette évaluation permet de mieux individualiser le suivi et de bien évaluer la réponse au traitement. En présence de trouble de l’humeur ou de trouble de comportement important, je vais tout d’abord tenter de contrôler ces symptômes avant d’amorcer un traitement avec un inhibiteur de l’acétycholinestérase (donépézil, rivastigmine, galantamine). Lors du suivi, je réévalue les mêmes points qu’avant l’amorce du traitement pour vérifier qu’il y ait bien stabilisation des symptômes, ce qui correspond à un objectif de traitement réaliste. Les améliorations sont notées chez une minorité de patients. Dre Lucie Boucher a répondu à cette question. Clinicien plus • janvier/février 2013 15 Experts-conseils 7 Fécalomes hauts En soins palliatifs, que faire pour les fécalomes hauts lorsque les lavements huileux par tube rectal ne fonctionnent pas (nous avons eu des cas d’hémorragie avec le peroxyde)? — Question posée par Dre Agathe Blanchette, Trois-Rivières (Québec) L’évacuation d’un fécalome peut prendre plusieurs jours, et il est recommandé de combiner des traitements intrarectaux et des thérapies orales. Il faut utiliser des lavements à l’huile minérale ou à l’eau tiède qui permettront de ramollir les selles impactées (les thérapies présentant un risque d’endommager la muqueuse doivent être évitées, comme le peroxyde). Il est recommandé d’administrer les lavements pendant plusieurs jours consécutifs (1 à 3 fois par jour) afin de ne pas conclure prématurément à un échec thérapeutique. D’autres types de lavements existent, tels que le lavement en solution saline, à l’acétylsystéine ou au diatrizoate de sodium, mais ils sont moins utilisés et, surtout, ils sont moins étudiés dans la littérature. En l’absence de signes d’occlusion, on doit administrer per os des laxatifs osmotiques de type polyéthylène glycol (0,5 à 2 L/jour) afin de faciliter l’évacuation. L’huile de paraffine et les massages abdominaux peuvent aider à la descente du fécalome et à son évacuation. En dernier recours, on peut, à l’aide d’un endoscope, procéder à la fragmentation d’un fécalome haut. Une diète pauvre en résidus doit être suivie tant que le fécalome persiste. Finalement, une fois le fécalome évacué, il est primordial d’en prévenir la récidive en utilisant des laxatifs et des suppléments de fibres sur une base régulière. Dr Mickael Bouin a répondu à cette question. Trucs du métier Partagez vos astuces et conseils avec nos lecteurs. Qui sait? Ce qui vous semble banal sera peut-être fort apprécié d’un collègue! Un sac pour ordinateur portable sera tiré mensuellement parmi tous les participants à cette rubrique. Le texte doit être d’une longueur maximale de 200 mots. Expédiez vos textes par courriel à [email protected]. 18 Clinicien plus • janvier/février 2013 Experts-conseils 8 Choix des antidépresseurs Dans la maladie affective bipolaire, doit-on utiliser de préférence le lithium, le divalproex ou la quétiapine? — Question posée par Dr Daniel Couture, Sherbrooke (Québec) La maladie affective bipolaire (MAB) est une condition épisodique s’accompagnant de périodes interépisodes pouvant impliquer une symptomatologie résiduelle. Alors que le lithium, le divalproex et la quétiapine sont des agents de première ligne du traitement des épisodes de manie aiguë, il en est autrement du divalproex quant à la dépression bipolaire. Ainsi, si un individu présente des épisodes dépressifs majeurs graves et récurrents, il serait préférable de favoriser le lithium ou la quétiapine plutôt que le divalproex. La lamotrigine est également une option à considérer pour le traitement de la dépression bipolaire. Le lithium serait légèrement plus efficace en prophylaxie que le divalproex autant pour la manie que la dépression bipolaire. Par contre, la littérature ne rapporte pas d’avantage significatif lié à l’utilisation du lithium en comparaison à l’utilisation de la quétiapine. En ces circonstances, le clinicien arrêtera son choix pharmacologique selon les particularités inhérentes au patient, comme une réponse antérieure satisfaisante à l’un de ces agents et leurs effets secondaires respectifs. Par exemple, le lithium ne serait pas recommandé chez un individu ayant une insuffisance rénale, et la quétiapine pourrait ne pas être recommandée chez un individu ayant un syndrome métabolique. La quétiapine a l’avantage de favoriser le sommeil si le patient souffre d’insomnie. Référence : 1. Yatham LN, Kennedy SH, Schaffer A, et coll. Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments (CANMAT) and International Society for Bipolar Disorders (ISBD) collaborative update of CANMAT guidelines for the management of patients with bipolar disorder: update 2009. Bipolar Disord 2009;11(3):225-55. Les Drs Isabelle Michaud et Pierre Landry ont répondu à cette question. Félicitations au docteur Gérald Lapointe, heureux gagnant du iPad 2® : « J'aimerais remercier toute l'équipe de la revue Clinicien plus. C'est avec surprise que j'ai appris « qu'enfin » je gagnais pour la première fois un concours, et pas le moindre, un iPad 2. Je suis honoré par cette récompense. J'apprécie votre publication, que je lis depuis des années. Il y a toujours des sujets fort intéressants et pertinents. C'est pour moi la revue francophone la plus intéressante. Je vais me servir Clin C Apps de cette tablette à des fins professionnelles. Encore une fois merci et continuez votre beau travail! » 040-ClinApps_Applications iPhone 13-01-30 9:59 AM Page 40 LLaissez aissez vvotre otre aappareil être votre acolyte ddans ans vvotre otre vie de tous les jours. Wikipanion par Robert Chin Il n’a jamais été aussi facile d’accéder à Wikipédia qu’avec cette application, laquelle est conçue pour faciliter la recherche et la navigation dans ce site. Une simplification de votre recherche dans l’historique par date de consultation est possible de même que la sauvegarde de photos ou l’utilisation du Wiktionnaire à même la page en cours. Source : http://itunes.apple.com iiHandy Handy Level L e ve l Free F r ee ppar ar By By iHandy iHandy Inc. Inc. Une U ne iimage mage vaut vaut m mille ille mots mots : cette cette aapplication pplication se se vvoit oit ccomme omme un un ooutil util ttrès rès pratique pratique ddans ans certaines certaines ssituations! ituations! Non Non sseulement eulement cet cet ooutil util eest-il st-il ffonctionnel, onctionnel, mais mais il il est est éégalegalement ment agréable agréable à l’œil. l’œil. Source Source : http://itunes.apple.com http://itunes.apple.com 40 4 0 C Clinicien linicien pplus lus • nnovembre/décembre ovembre/décembre 2 2012 012 20 Clinicien plus • janvier/février 2013 Gérald Lapointe, M.D. Varennes, Québec Experts-conseils 9 Dépression à l’adolescence Discutez de la présentation de la dépression à l’adolescence et de son traitement. — Question posée par Dr Nicolas Boudreault, Lac-Etchemin (Québec) La dépression chez l’adolescent peut avoir les mêmes caractéristiques qu’une dépression observée chez l’adulte, mais il faut aussi considérer certaines spécificités. D’abord, il est important de rencontrer le patient avec et sans ses parents. Avec l’adolescent seul, il faut aborder des sujets tels son fonctionnement et l’atmosphère à la maison, ses activités sociales et intérêts, la prise de drogues et d’alcool, l’orientation sexuelle, les relations sexuelles, les ruptures amoureuses, la spiritualité et les idées suicidaires. En abordant ces questions, cela permet parfois de normaliser un processus identitaire lié au développement sans poser de diagnostic psychiatrique. Dans certains cas, la dépression chez l’adolescent s’illustrera à travers des changements dans les activités quotidiennes comme la présence d’irritabilité, l’action de fuguer ou de s’automutiler, des résultats scolaires à la baisse, de l’absentéisme scolaire, un isolement social, des malaises somatiques qui peuvent cacher une anxiété. Il faut préciser la durée et l’intensité des changements notés et les facteurs de stress récents pour distinguer la dépression d’un trouble d’adaptation ou d’un autre trouble psychiatrique. Il faut vérifier s’il y a consommation de substances pour réduire l’anxiété, pallier le manque d’énergie ou pour favoriser le sommeil. Le médecin devrait s’accorder quelques rencontres pour cerner les difficultés. Le traitement pourrait alors être orienté vers une psychothérapie et/ou un antidépresseur, tel que la fluoxétine à faible dose, qui demeure un des premiers choix recommandés. Au début du traitement, l’adolescent devrait être revu chaque semaine pour le suivi de son évolution, lui apporter du soutien, vérifier la présence d’effets secondaires en s’assurant qu’il n’y a pas d’idées suicidaires associées à la prise d’un antidépresseur. Des rencontres avec les parents et la fratrie peuvent être indiquées dans la recherche de solutions, car parfois tous traversent la crise avec l’adolescent. Drs Joëlle Desfossés et Pierre Landry ont répondu à cette question. 22 Clinicien plus • janvier/février 2013