EPA001CM L`examen psychologique de l`adulte 06/02/06

publicité
EPA001CM
L'examen psychologique de l'adulte
06/02/06
L'intérêt de l'échelle de Wechsler pour adultes est que l'on peut l'utiliser pour détecter
certains troubles cliniques.
Approche clinique de l'examen psychologique de l'adulte
Introduction
_ "Approche clinique":
 "cliné" signifie la médecine au chevet du malade. Cela fait référence à une conception
psychopathologique et aux méthodes. Nous nous adressons à un sujet, à un moment de
son histoire, avec toutes ses forces et ses complexités. Le sujet est un TOUT. Il n'est
pas simplement la somme de tous les éléments qui le constituent mais il est un tout
avec ces éléments en interaction.
A l'adolescence, il y a un réveil pulsionnel: il met en place des moyens de défense
pour canaliser son désir. Par exemple l'intellectualisation est au service du
développement cognitif et fait face aux dimensions pulsionnelles.
Le sujet est une totalité en évolution de la naissance à la mort. Cette évolution est
porteuse de possibilités de changement, réaménagement.

"clinique" signifie aussi que ce sujet a une histoire (moments heureux, calmes,
difficiles) avec des étapes et des conflits qui structurent son organisation. Ces
moments conflictuels (entre le désir et les défenses intrapsychiques) ont des
conséquences pathogènes car il peut y avoir des souffrances et des difficultés à faire
face à ces conflits. Ces conflits peuvent être à la source de fixations ou de régression.
Un point de fixation est une zone de fragilisation qui empêche le sujet d'avancer. Cela
constitue une régression car le sujet repart en arrière vers ce point de fixation. Chacun
est identifié ou contre-identifié aux figures proches (parentales souvent).
3 caractéristiques de la clinique:
_ Totalité
_ Historicité
_ Conflit/ dynamisme
L'identification est prise dans une perspective transgénérationnelle. Ces conflits sont
des dynamismes car le sujet tend à s'adapter à la vie et aux difficultés. Il lui faut
survivre ou vivre du mieux possible. "Conflit" veut dire conflit intrapsychique. Le
noyau du conflit est bien un conflit désir-défense: les désirs qui nous animent et les
défenses que nous mettons en place car le surmoi, la société trouvent inacceptables ces
désirs. Ce dynamisme demande à tous une certaine énergie: dimension économique
(maintien d'un certain secteur au détriment de l'autre). Cette économie peut être
temporaire chez certains. En tant que clinicien, on n'aura pas les mêmes choix
thérapeutiques selon les individus. Que proposer après l'examen psychologique au
patient pour l'aider? Il faut être attentif à son état: épuisé, ennuyé… Le psychologue
agit à "mains nues". On parle de psychologie instrumentale: on se sert des tests.
1
_"Examen psychologique"
Le psychologue arrive au chevet du patient avec sa mallette remplie de tests: il est armé.
Il ne travaille plus "à mains nues", il s'agit d'instruments, d'outils. Qu'est ce que cela apporte?
C'est un enrichissement clinique. C'est une pratique évaluative qui apporte des éléments,
des indications sur la psyché du sujet, sur son fonctionnement psychique. Cela apporte un
éclairage par rapport à l'entretien mais les enjeux ne sont pas les mêmes. Limite: si
l'évaluation est uniquement quantitative, les signes qualitatifs risquent d'être figés voire
annulés dans cette modalité. Sur l'examen psychologique plane cette ombre du QI. L'examen
psychologique apporte des renseignements sur des sources variées du fonctionnement
psychique, permet de répondre plus finement.
Pourquoi cette demande?
Un patient est pris en charge par une équipe mais pose problème au psychiatre, le médecin est
perplexe, des choses lui échappent. C'est un contexte ou l'EP apporte un éclairage
complémentaire à des cliniciens qui ont déjà reçu le patient. On trouve ça aussi dans le
domaine judiciaire ou dans un contexte d'orientation. Parfois ces examens psychologiques
sont utilisés pour réinsérer certaines personnes. Des cabinets de recrutement font appel à des
cliniciens  pb éthique car il ne s'agit plus d'un examen en cabinet à but thérapeutique. De
plus qu'est ce que l'employeur doit connaître?
Les temps des tests
1ère phase: Dans l'histoire de l'EP, il a fallu faire des travaux expérimentaux, des
échelonnages d'échantillons. Avant d'être utilisés, ces tests sont longuement maniés, étudiés…
Démarche expérimentale rigoureuse du point de vue quantitatif. Il est demandé que le
clinicien soit mis à l'écart, ne doit pas dire ce qu'il a ressenti. La personnalité du sujet et du
clinicien sont considérés comme des artefacts.
2ème phase: Une fois que les "outils" sont au point, le clinicien doit lui-même savoir s'en
servir. Tout clinicien doit relativiser ces tests. Il doit être attentif à la manière dont la relation
se noue, évolue, au cours des rencontres entre le sujet et le clinicien.
Pourquoi peut-on dire que c'est une relation très dense?
1. Enjeu
Cette relation est extrêmement dense car le sujet peut sentir des enjeux de la part du
clinicien. Il peut y avoir des conséquences pour le sujet quand au traitement
médicamenteux selon les résultats de l'EP.
2. Mouvement transférentiel
Cette relation est particulièrement dense à cause des mouvements transférentiels et
contre transférentiels. Asymétrie de la relation, elle peut renvoyer à celle d'enfant/parent,
enfant/professeur… Cela peut mobiliser des résistances, des angoisses, des inhibitions,
des mécanismes de défense, des identifications. C'est une réactivation des modalités
transférentielles infantiles. Des défenses peuvent se mettre en place face à l'observation,
au jugement que peuvent ressentir les patients. Le transfert c'est la reviviscence
d'affects, d'évènements infantiles, de modalités relationnelles aux figures parentales. C'est
une identification projective.
Le clinicien doit savoir faire passer le sujet d'une relation de méfiance à une relation de
confiance. Permettre au patient de vivre la situation dans des conditions favorables il y a
besoin d'un travail préalable.
Du côté du sujet, cela peut réveiller un surinvestissement (séduction, recherche de
vocabulaire soutenu) ou une inhibition. Le clinicien DOIT mettre en confiance le sujet,
2
faire en sorte que le transfert soit positif. Parfois le psychiatre est vu comme un mauvais
parent qui distribue des médicaments alors que le psychologue est vu comme un bon père
qui a une écoute bienveillante.
3. Mouvement contre transférentiel
Le clinicien doit bien se connaître car il est aussi prit dans des mouvements contre
transférentiels. Il faut se méfier de l'identification au patient. Il est important de connaître
nos propres positions à l'égard de la normalité et de la pathologie.
Apport de Freud: c'est une question de degré, on est sur un même continuum. Dans la
passation et dans l'analyse de l'examen psychologique, le psychologue est imprégné de ce
qu'il est. Le sujet en face de nous est-il malade?
3
Téléchargement