Une première étude à caractère linguistique a permis de dégager une caractérisation de nature
analytique liée au début de la définition [9]. Afin d’approfondir les premières conclusions,
une deuxième étude, cette fois-ci psycho-linguistique, a été menée sur la première phrase de
chaque définition [1]. Une troisième étude est prévue sur l’ensemble de la définition, pour
affiner les résultats précédents. L’ensemble de ces études a pour objectif d’engendrer des
hypothèses de travail pour guider la réalisation du tuteur.
Dans cet article, nous présentons une synthèse des résultats des deux premières études.
Dans le chapitre 2, nous nous penchons sur le modèle de l’élève qui a inspiré en partie
l’étude psycho-linguistique : le modèle de Lamontagne; dans le chapitre 3, nous présentons
le modèle de l’élève particulier à notre tuteur, qui s’exprime davantage en terme de
contraintes computationnelles; enfin, dans le chapitre 4, nous décrivons les résultats des
études et la direction des recherches futures.
2 Le Modèle de l'Elève
Le modèle présenté dans ce chapitre a servi de guide pour l’étude psycho-linguistique
réalisée. Le modèle computationnel de l’élève est décrit dans le chapitre suivant et s’appuie
sur une instanciation aussi poussée que possible des fonctions décrites par Self [12].
2.1 Elaboration d'un Profil d'Apprentissage
Lamontagne [5] a élaboré des tests permettant d'établir le profil d'apprentissage d'un élève,
aussi bien dans le cadre scolaire qu'en formation d'adultes. D'emblée, le travail de l'auteur se
situe dans une perspective différentielle et insiste sur l'importance des caractéristiques
individuelles de l'apprentissage.
Le modèle proposé s’appuie sur deux composants essentiels, les principes d'apprentissage
(la façon d'apprendre d'un individu reflète sa façon de communiquer avec les autres)et les
variables du profil d’apprentissage (les déterminants culturels, les orientations symboliques
-l'élève peut avoir une ou plusieurs façons privilégiées de décoder l'information pour
apprendre-, les modes d'inférence -l'apprenant traite mentalement l'information qu'il décode
selon une démarche inductive ou déductive-). Nous nous attarderons sur la troisième
variable qui a plus particulièrement inspiré l’étude psycho-linguistique. L'élève plutôt
inductif se sent à l'aise dans une démarche de découverte, il procède volontiers des données
particulières et concrètes dont il ne connaît pas la probabilité vers des données dont il
connaît le niveau de probabilité. Trois classes viennent nuancer la catégorie inductive (de
type extensif , relationnel, ou différentiel ).
L'élève plutôt déductif est un démonstrateur, il se sent à l'aise dans une démarche
d'application de ce qui est déjà découvert. A l'inverse de l'élève inductif, il préfère
fonctionner dans un climat de certitude.
2.2 Implications Pédagogiques
Si les travaux de la psychologie différentielle [3,4,2,6] montrent qu'il existe des différences
individuelles dans les capacités de traitement et de manipulation de l'information, la notion
de style cognitif reste à approfondir. C’est pourquoi, la différence que Lamontagne relève
entre démarche de découverte (inductive) et démarche d’application (déductive) contient des
implications pédagogiques importantes qui ont retenu notre intérêt notamment par les
indications qu'il fournit dans le choix à opérer, selon le style d'apprentissage de l'élève,
entre pédagogie de la question ou de la réponse. Lors de la mise en place d'un module
d'enseignement, la question des stratégies de dialogue se pose avec une acuité particulière.