Bulletin archive N°14 – page 17 – (Janvier 69) BILAN DE LA PSYCHOLOGIE DES PROFONDEURS Par Raymond de Becker - (éd, Planète 1968) L’auteur s'attaque à un sujet immense et difficile qu'il traite avec sa compétence et sa clarté habituelles. Il est bien entendu qu'il s'agit d'un "bilan" et non d'une étude détaillée ; néanmoins certains chapitres soulèvent des questions qui dépassent de beaucoup un bilan proprement dit. Raymond de Becker remonte aux sources historiques de ce que l'on appelle aujourd'hui la Psychologie des profondeurs. L'incubation des grecs, l'onirocritique des arabes, l'alchimie, le tantrisme, sont évoqués ainsi que les expériences de Mesmer, Charcot, Jaspers, etc … , avant d'arriver aux "grands explorateurs" Freud, Adler et Jung auxquels l'auteur consacre un chapitre. L'ouvrage nous initie ensuite aux tests de Szondi et autres tests projectifs, à l'important problème de la psychologie de la femme, à celui de la psychologie de l'enfant et nous conduit jusqu'aux tendances culturalistes et structuralistes les plus récentes, de Sartre à Lacan. Un dernier chapitre intitulé "Aux confins de la matière" parle de la médecine Psychosomatique, de la psycho-chirurgie , de la drogue, du L.S.D. Le livre s'achève par des "Conclusions en forme de thèses et de propositions" suivi d'une bibliographie, le tout abondamment illustré et intelligemment présenté. Les chapitres qui nous paraîssent les plus riches sont ceux qui concernent Freud, Adler, Jung, celui qui se rapporte au "Continent noir de la femme" et les Conclusions. Ce bilan est-il positif ? oui, sans aucun doute. Si Freud a été le grand précuseur de la psychanalyse, Adler et surtout Jung ont beaucoup apporté à ces découvertes. Raymond de Becker souligne l'approfondissement apporté par Jung dans le domaine religieux et dans celui de la psychologie de la femme. Dans son ensemble, la Psychologie des profondeurs a déjà transformé l'anthropologie et a considérablement élargi l'horizon des connaissances humaines.Toutefois, et l'auteur le fait bien sentir, cette Psychologie n'est pas une fin en soi. elle est un moyen d'investigation et cette investigation est en perpétuel devenir. Les conclusions de l'auteur sont extrêmement importantes et méritent à elles seules toute notre attention, car elles nous concernent tous. Il y a là des questions qui obligent à réfléchir et et à agir. Elles constituent une sorte de signal d'alarme dénonçant les dangers de toute stagnation, elles sont aussi un appel au "plus oultre" , une invitation à se servir de la Psychologie des profondeurs pour aider à déchiffrer et à construire le monde de demain. E. van de WINCKEL *