Nouvelles-CATIE Des bulletins de nouvelles concis en matière de VIH et d’hépatite C de CATIE. Alerte aux produits contenant des arachides 11 février 2009 L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) tient à alerter le public au danger potentiel associé à la consommation de certains produits contenant des arachides – beurre ou pâte d’arachide, arachides entières ou en poudre, etc. – fabriqués ou empaquetés par la Peanut Corporation of America. Ces produits pourraient contenir la bactérie Salmonella . Si elles sont infectées par cette bactérie, les personnes ayant un système immunitaire affaibli risquent d’éprouver de graves symptômes. Mise en contexte Les bactéries Salmonella vivent dans les intestins des animaux. Les humains se font infecter par ces bactéries lorsqu’ils mangent des aliments contaminés par des matières fécales d’animaux. Santé Canada estime à entre 6 000 et 12 000 le nombre d’infections à Salmonella se produisant chaque année au Canada. Les infections à Salmonella sont fréquentes dans les pays tropicaux. Symptômes Les symptômes les plus courants d’une infection à Salmonella sont d’ordre gastro-intestinal : nausées vomissements diarrhées Ces symptômes peuvent survenir dans les six à 48 heures suivant l’ingestion de l’aliment contaminé. Cependant, les symptômes ont tendance à se produire plus rapidement chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli. En plus des trois symptômes déjà mentionnés, les bactéries Salmonella risquent de causer : fièvre frissons crampes abdominales douleurs musculaires et/ou articulaires maux de tête Dans les cas extrêmes de Salmonella , une inflammation de la membrane entourant le cerveau peut se produire. Il s’agit d’une affection grave appelée méningite qui risque de causer caillots sanguins, AVC, crises épileptiques et lésions cérébrales. Dans la plupart des cas, la diarrhée causée par les bactéries Salmonella se résorbe après trois à sept jours et la fièvre, dans les trois jours suivant l’infection. Certains groupes risquent toutefois d’être atteints d’une infection grave et prolongée. Qui est à risque? Vu qu’ils sont associés à un certain affaiblissement immunitaire, les facteurs suivants peuvent augmenter le risque de contracter une infection grave à Salmonella : infection par le VIH âge inférieur à trois mois âge supérieur à 60 ans greffe d’organe cancer maladie cardiovasculaire usage de corticostéroïdes troubles autoimmunes (y compris l’arthrite et le lupus) diabète dépranocytose Traitement Selon certains experts, une antibiothérapie n’est pas nécessaire pour les personnes présentant des symptômes de Salmonella de courte durée. Les antidiarrhéiques sont également à éviter parce qu’ils pourraient permettre aux bactéries de demeurer plus longtemps dans le corps. Pour les personnes immunodéprimées souffrant d’une gastro-entérite grave, les médecins peuvent envisager un traitement comportant les antibiotiques suivants : des fluoroquinolones telles que la ciprofloxacine (Cipro) azithromycine Bactrim/Septra La durée du traitement peut varier de sept à 14 jours pour les personnes ayant un système immunitaire affaibli. Lorsque les bactéries Salmonella s’échappent du tractus gastrointestinal et qu’elles envahissent le sang, le risque de complications potentiellement mortelles augmente considérablement pour les personnes vivant avec le VIH. Dans de tels cas, les spécialistes des maladies infectieuses recommandent une antibiothérapie intraveineuse de une ou deux semaines (ou plus longtemps encore dans les cas de méningite liée à Salmonella ). Les experts recommandent la ceftriaxone ou l’ampicilline, entre autres. Une fois l’intraveineuse terminée, un traitement suppressif par ciprofloxacine ou Bactrim/Septra par voie orale est également recommandée. En cette ère de multithérapies, il est peu probable qu’un traitement suppressif de longue durée soit utilisé systématiquement chez les personnes atteintes du VIH. L’usage prolongé d’antibiotiques augmente le risque de voir les bactéries Salmonella acquérir une résistance au traitement. Le problème de la résistance est une préoccupation de plus en plus importante en ce qui concerne le traitement de Salmonella et de nombreuses autres infections bactériennes. Les cas de résistance à la ciprofloxacine se font de plus en plus nombreux chez les PVVIH atteintes d’une infection à Salmonella . Produits à éviter L’Agence canadienne d’inspection des aliments travaille fort pour déterminer quels produits et quelles arachides potentiellement contaminés ont été importés au Canada afin de pouvoir annoncer un rappel. Pour en savoir plus sur ces produits, visitez le site de l’ICIS au : www.inspection.gc.ca/francais/corpaffr/recarapp/2009/20090203bf.shtml Une enquête se poursuit La Food and Drug Administration (FDA) et le Justice Department des États-Unis ont lancé une enquête criminelle pour déterminer si la Peanut Corporation of America a vendu des produits contenant des arachides qu’elle savait contaminés. En avril 2008, la FDA a révélé que la corporation avait apparemment expédié au Canada des produits contenant des arachides qui étaient contaminés par des rognures de métal. La FDA a refusé d’autoriser que ces produits contaminés soient renvoyés aux États-Unis. La corporation a quant à elle détruit l’ensemble des produits contaminés en novembre 2008. Conséquences de la contamination Aux États-Unis, au moins 529 personnes sont tombées malades et huit sont décédées d’une infection à Salmonella après avoir mangé des produits contenant des arachides contaminées. Au Canada, les autorités fédérales n’ont jusqu’à présent pris connaissance d’aucun cas de Salmonella lié à la consommation d’arachides contaminées. Au-delà de l’arachide Même si la mise en garde actuelle de l’ACIA se rapporte à certains produits contenant des arachides, nos lecteurs devraient comprendre que les bactéries Salmonella peuvent contaminer d’autres aliments aussi. Voici une liste de conseils proposés par Santé Canada pour minimiser vos risques : Faites cuire complètement les œufs et les viandes (surtout le bœuf haché et la volaille). Lavez les légumes et les fruits avant de les manger. Évitez le fromage et le lait crus (non pasteurisés). Évitez les œufs crus. Ce point mérite d’être souligné parce que plusieurs produits maison contiennent des œufs crus, y compris la sauce hollandaise, la vinaigrette pour salade César, le tiramisu, la crème glacée maison, la mayonnaise maison, la pâte à biscuits et le glaçage. Lavez soigneusement les planches à découper, les comptoirs, les couteaux et les autres instruments après avoir préparé de la nourriture. Lavez-vous les mains après avoir touché des animaux domestiques, particulièrement les reptiles, car ces derniers peuvent être porteurs de bactéries Salmonella et les transmettre aux humains, particulièrement ceux ayant un système immunitaire affaibli. Lavez-vous les mains après tout contact avec des matières fécales d’animaux, comme après avoir ramassé des crottes de chiens ou changé la litière pour chats. Réglez votre réfrigérateur à une température de 4°C (40° F) et votre congélateur à moins 18°C (0°F). —Sean R. Hosein RÉFÉRENCES : 1. Canadian Food Inspection Agency. Health hazard alert: various foods containing peanut products recalled by PCA my contain Salmonella bacteria. Food Recalls and Allergy Alerts . 3 February 2009. 2. Harris G. Peanut recall leads to criminal investigation. The New York Times . 31 January 2009; page A17. 3. 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Produit par: 555, rue Richmond Ouest, Bureau 505, boîte 1104 Toronto (Ontario) M5V 3B1 Canada téléphone : 416.203.7122 sans frais : 1.800.263.1638 télécopieur : 416.203.8284 site Web : www.catie.ca numéro d’organisme de bienfaisance : 13225 8740 RR Déni de responsabilité Toute décision concernant un traitement médical particulier devrait toujours se prendre en consultation avec un professionnel ou une professionnelle de la santé qualifié(e) qui a une expérience des maladies liées au VIH et à l’hépatite C et des traitements en question. CATIE fournit des ressources d’information aux personnes vivant avec le VIH et/ou l’hépatite C qui, en collaboration avec leurs prestataires de soins, désirent prendre en mains leurs soins de santé. Les renseignements produits ou diffusés par CATIE ou auxquels CATIE permet l’accès ne doivent toutefois pas être considérés comme des conseils médicaux. 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