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III-2.Alloréactivité directe
A l’opposé, l’alloréactivité directe indique la capacité des lymphocytes T alloréactifs à
reconnaître les molécules du CMH du donneur directement sur les cellules présentatrices
d’antigène contenues dans le greffon. Ces molécules du CMH peuvent contenir des peptides
issus du donneur ou du receveur. L’alloréactivité directe peut paraître surprenante. Elle tire
son origine des particularités de l’ontogénie des lymphocytes T qui subissent plusieurs
étapes de sélection dans le thymus afin de ne conserver que des cellules ayant un TCR
fonctionnel mais non-autoréactives (cf. livre L2). La sélection négative thymique ne prend
pas en compte les molécules du CMH allogéniques qui sont absentes du stroma thymique
d’un individu. Après une greffe, des complexes CMH allogénique/peptides, qui ressemblent
du point du vue tridimensionnel à un complexe CMH du soi/peptide étranger, peuvent être
reconnus par les lymphocytes T du receveur qui n'ont pas été éliminés au cours de
l’ontogénie. Cette reconnaissance donne le premier signal d'activation lymphocytaire.
Un troisième mode de reconnaissance allogénique a été décrit, l'alloréactivité semi-directe,
liée à la propriété des cellules dendritiques de capturer des molécules de surface d'une autre
cellule. Les cellules dendritiques du receveur « capteraient » donc des complexes CMH de
classe I/peptide du donneur, tout en présentant de façon concomitante des peptides issus du
donneur sur leurs propres molécules CMH de classe II.
IV-Les réactions de rejet en transplantation d’organes.
IV-1.Rejet hyper-aigu
Dans les rejets hyper-aigus, des anticorps préformés reconnaissent massivement des cibles
cellulaires présentes dans les petits vaisseaux du greffon. Ceci aboutit à l’activation du
complément, à des lésions thrombo-hémorragiques ou ischémiques et à la mort tissulaire.
Les rejets hyper-aigus surviennent très rapidement, dans les minutes ou les heures qui
suivent la revascularisation du greffon. Des anticorps préformés (consécutifs à des
grossesses, des transfusions non déleucocytées, ou une allogreffe antérieure), dirigés contre
les molécules CMH de classe I du donneur, peuvent être la cause de rejets hyper-aigus.
Comme ces rejets sont extrêmement difficiles à contrôler, il est très important de s'assurer
avant la transplantation que le receveur n'est pas immunisé vis-à-vis des molécules CMH du
donneur. La réalisation d'un crossmatch lymphocytaire permet l'identification d’anticorps anti-
HLA préformés éventuels. Dans ce test on incube des cellules mononucléées du donneur
avec le sérum du receveur en présence de complément et d’un marqueur de viabilité
cellulaire. En cas de présence d'anticorps anti-HLA, la fixation du complément aboutit à la
lyse des cellules du donneur (crossmatch positif). A l'inverse, si les cellules sont viables, il
n’y a pas d’anticorps cytotoxiques anti-donneur chez le receveur (crossmatch négatif).