UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES Année académique 2009- 2010 Faculté des Sciences appliquées Service Aéro-Thermo-Mécanique Méthode de couplage éléments finis/éléments de frontière avec accélération pour l'équation d'induction. Directeur de Mémoire : Prof. Gérard Degrez Personne ressource : Ir. Thomas Cordaro Mémoire de fin d'étude présenté par Xavier Dechamps en vue de l'obtention du diplôme de Master en Sciences de l’Ingénieur Civil Mécanicien à finalité Aéronautique. Résumé du travail Dans ce présent travail, il sera traité de l’utilisation de méthodes d’éléments de frontière pour la résolution de l’équation d’induction du champ électrique en électromagnétisme. Ce travail s’insère dans le cadre du sujet de doctorat de Thomas Cordaro visant à la modélisation numérique de l’écoulement au sein d’une torche à plasma. Cette torche à plasma, élaborée au von Kármán Institute, fournit les résultats expérimentaux indispensables à la validation du code numérique. L’intérêt de l’utilisation de la méthode des éléments de frontière dans le domaine de l’électromagnétisme est évident. En effet, dans le cas de la méthode des éléments finis, il est indispensable de tenir compte du domaine extérieur en plus du domaine intérieur à la torche afin de respecter la condition de rayonnement infiniment loin de la torche. Or seul l’intérieur de la torche constitue le domaine d’intérêt, ce qui induit une taille du système d’équations beaucoup plus grande qu’elle ne devrait l’être. Dans le cas de la méthode des éléments de frontière, seul le domaine intérieur doit intervenir. Il serait tentant d’en déduire que cette réduction du nombre d’inconnues va mener à un temps de calcul réduit, mais il sera montré dans la suite qu’il n’en est pas toujours le cas. En effet, la méthode des éléments de frontière nécessite énormément de temps pour assembler les matrices correspondant à l’équation intégrale dirigeant le problème sur la frontière de la torche. Dans un but d’accélérer cet assemblage, la méthode multipôles semble toute indiquée. La méthodologie suivie dans ce travail est la suivante : • Encoder et valider la méthode des éléments finis (Finite Element Method FEM) dont la solution servira de référence pour la suite (point de vue temps de calcul). Le chapitre II se concentrera sur l’étude des résultats issus de cette méthode. • Encoder et valider une méthode de couplage entre les méthodes des éléments finis et des éléments de frontière (Boundary Element Method - BEM). La solution issue de la méthode BEM sur le contour de la torche servira de condition aux limites pour la méthode FEM, utilisée pour déterminer les inconnues au sein de la torche. Ceci constituera le sujet du chapitre III. • Le principal désavantage de la méthode BEM réside en la production de matrices pleines et donc un temps d’assemblage et d’inversion assez conséquent. Une manière d’accélérer le processus est de se tourner vers la méthode multipôles, méthode émergente depuis quelques années. Le chapitre IV sera dédié à l’étude de cette méthode. Les différents codes sont écrits sous format Matlab®. Ce choix a été grandement facilité par l’aisance de l’utilisation des matrices par ce logiciel. Par contre, comme l’affichage d’un grand nombre de surfaces élémentaires est relativement malaisé avec Matlab®, la représentation des différents résultats sera faite à l’aide de Gmsh ([GEU09]), un outil de maillage tridimensionnel et de post-traitement. La génération des différents maillages se fera également par l’intermédiaire de ce dernier logiciel. Remerciements Je voudrais commencer en remerciant tous ceux qui ont contribué à leur manière à l’élaboration de ce travail. Tout d’abord, je tiens à remercier mon promoteur, le professeur Gérard Degrez, source intarissable de connaissances, de conseils et d’anecdotes. Je suis constamment étonné par son dynamisme et sa capacité à fournir des explications aux situations les plus complexes. Que serait mon mémoire sans Thomas Cordaro ? Merci beaucoup, Thomas ! Je te serai éternellement reconnaissant pour ta patience toujours présente. J’espère seulement ne pas en avoir abusé. Petit mot personnel : mon antédiluvien PC a quand même tenu le coup jusque la fin, même s'il m'a causé quelques frayeurs. Vient maintenant le tour de ma famille. Je me rends compte maintenant des efforts réalisés par mes parents pour supporter ma mauvaise humeur malheureusement assez souvent présente. Par chance, mon grand frangin a passé le cap du mémoire avant moi, mes parents ont ainsi pu exercer leur talent de remonteurs de moral. Merci. Merci beaucoup, 'pa et 'man. Merci également à toi, Yves, pour ton soutien et tes conseils. Jessica, Jessica, Jessica. Tu t'es souvent retrouvée aux premières lignes de mes explosions de sentiments lors de cette dernière année d’études. Je ne saurais dire dans quel état je serais si tu n’étais pas là à mes côtés. Je te remercie de tout mon cœur. Je tiens également à remercier les autres membres de l’équipe ATM. Axel, pour tes blagues et piques toujours présentes, Matthew, pour tes chemises toujours aussi originales, ainsi que tous les autres pour leur magnifique accueil. Table des matières HISTOIRE ET PHYSIQUE DU PROBLEME................................................................................................1 1. 2. UN PEU D'HISTOIRE ............................................................................................................................... 1 PHYSIQUE DU PROBLEME ...................................................................................................................... 1 METHODE DES ELEMENTS FINIS..............................................................................................................5 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. INTRODUCTION ..................................................................................................................................... 5 DISCRETISATION PAR LA METHODE DES ELEMENTS FINIS ...................................................................... 6 2.1. Discrétisation de l’équation du champ induit ............................................................................. 7 2.2. Discrétisation de l’équation du champ total ............................................................................... 8 ASSEMBLAGE DES MATRICES ELEMENTAIRES ....................................................................................... 9 DEVELOPPEMENTS DES MATRICES ELEMENTAIRES.............................................................................. 10 PARTICULARITES DU MAILLAGE .......................................................................................................... 12 CONDUCTIVITE ELECTRIQUE NULLE DANS TOUT LE DOMAINE............................................................. 14 6.1. Détermination de la taille du domaine extérieur....................................................................... 14 6.2. Validation du code implémenté ................................................................................................. 16 6.3. Performances temporelles du code FEM sur le problème du champ créé par les spires.......... 19 CONDUCTIVITE ELECTRIQUE NON NULLE A L’INTERIEUR DE LA TORCHE ............................................. 21 7.1. Conséquences de la présence d’une conductivité électrique..................................................... 21 7.2. Influence de la conductivité électrique - 27.6 MHz ................................................................... 22 7.3. Influence de la fréquence d’excitation - σ = 5000 S/m.............................................................. 25 7.4. Performances temporelles du code FEM sur le problème du champ induit.............................. 26 CONCLUSION ...................................................................................................................................... 27 METHODE DES ELEMENTS DE FRONTIERE ........................................................................................28 1. 2. 3. 4. INTRODUCTION ................................................................................................................................... 28 UN PEU D'HISTOIRE ............................................................................................................................. 29 COMPARAISON DES METHODES DES ELEMENTS FINIS ET DES ELEMENTS DE FRONTIERE ...................... 29 FONDEMENTS MATHEMATIQUES DE LA METHODE DES ELEMENTS DE FRONTIERE ............................... 31 4.1. Fonction de Green..................................................................................................................... 31 4.2. Equation intégrale pour le champ électrique ............................................................................ 32 4.2.1. 4.2.2. 4.2.3. Cas général tridimensionnel .................................................................................................................32 Caractère axisymétrique .......................................................................................................................34 Domaine de dimensions infinies............................................................................................................35 5. 6. 7. 8. DEVELOPPEMENTS NUMERIQUES DE LA METHODE DES ELEMENTS DE FRONTIERE............................... 36 COUPLAGE FAIBLE SUR LE FLUX ......................................................................................................... 39 MODIFICATIONS A APPORTER A LA METHODE DES ELEMENTS FINIS .................................................... 40 CONDUCTIVITE ELECTRIQUE NULLE A L'INTERIEUR DE LA TORCHE - VALIDATION DU CODE ............... 41 8.1. Validation de la méthode BEM sans couplage .......................................................................... 42 8.2. Validation de la méthode de couplage FEM / BEM .................................................................. 43 9. CONDUCTIVITE ELECTRIQUE NON NULLE A L'INTERIEUR DE LA TORCHE ............................................. 44 9.1. Influence de la conductivité électrique - 27.6 MHz ................................................................... 45 9.2. Influence de la fréquence d'excitation - σ = 5000 S/m .............................................................. 48 9.3. Conductivité électrique variable dans le plasma....................................................................... 50 10. PERFORMANCES TEMPORELLES DE LA METHODE DE COUPLAGE FEM / BEM ..................................... 53 11. CONCLUSION ...................................................................................................................................... 56 METHODE MULTIPOLES ...........................................................................................................................58 1. 2. 3. INTRODUCTION ................................................................................................................................... 58 UN PEU D’HISTOIRE ............................................................................................................................. 58 DEVELOPPEMENTS MATHEMATIQUES ................................................................................................. 59 3.1. Référentiel centré sur la spire de courant ................................................................................. 61 3.2. Référentiel centré sur le centre multipôles ................................................................................ 62 3.3. Moments multipôles................................................................................................................... 63 4. DEVELOPPEMENTS NUMERIQUES DE LA METHODE MULTIPOLES ......................................................... 66 4.1. Discrétisation des moments multipôles ..................................................................................... 66 4.2. Regroupement des éléments de frontière................................................................................... 66 4.3. Méthodologie de la méthode MM-BEM .................................................................................... 67 5. RESULTATS NUMERIQUES ................................................................................................................... 69 5.1. Validation de la méthode de couplage MM-BEM/FEM ............................................................ 69 5.2. Influence de la position des centres multipôles ......................................................................... 70 5.3. Influence du nombre de groupes d'éléments de surface ............................................................ 72 5.4. Performances temporelles ......................................................................................................... 73 6. CONCLUSION ...................................................................................................................................... 75 CONCLUSION - PERSPECTIVES ...............................................................................................................76 BIBLIOGRAPHIE...........................................................................................................................................77 ANNEXE A - DETERMINATION DE L’EQUATION D’INDUCTION DU CHAMP ELECTRIQUE .79 ANNEXE B - FORMULATION THEORIQUE DES CHAMPS ELECTRIQUE ET MAGNETIQUE CREES PAR UNE SPIRE .......................................................................................................81 ANNEXE C - INTEGRATION NUMERIQUE.............................................................................................85 ANNEXE D - FONCTION DE GREEN DE L'EQUATION SCALAIRE DE LAPLACE EN COORDONNEES CYLINDRIQUES.....................................................................................87 ANNEXE E - EQUATION BEM DE L’EQUATION SCALAIRE DE LAPLACE A PARTIR DU CAS TRIDIMENSIONNEL .............................................................................................................91 ANNEXE F - POST-TRAITEMENT - CHAMP MAGNETIQUE ..............................................................97 Table des figures Figure 1 : Mini-torche de la VKI lors de son fonctionnement. Sa fréquence d’excitation est de 27.6MHz ([ABE00]). ................................................................................................................................2 Figure 2 : Géométrie et dimensions de la mini-torche à plasma ([ABE00])........................................................2 Figure 3 : Méthode des éléments finis. Topologie du maillage et des propriétés des milieux. .....................6 Figure 4 : Transformation géométrique - définition de l’élément parent. ..................................................11 Figure 5 : Modèle de maillage adapté aux propriétés physiques du problème ...........................................13 Figure 6 : Influence de la taille du domaine extérieur sur la qualité de la solution - Evolution de la solution selon la coordonnée radiale pour une coupe au niveau du conducteur central. ..........15 Figure 7 : Influence de la taille du domaine extérieur sur la qualité de la solution - Evolution de l’erreur relative selon la coordonnée radiale pour une coupe au niveau du conducteur central. ..............................................................................................................................................15 Figure 8 : Influence de la taille du domaine extérieur sur la norme L2 de l’erreur pour les nœuds situés à l’intérieur de la torche..................................................................................................................16 Figure 9 : Evolution de la norme du champ électrique théorique (I.11) [V/m] dans le domaine extérieur à la torche.........................................................................................................................17 Figure 10 : Emission du champ par les spires - Norme du champ électrique total [V/m]. Comparaison entre la solution théorique (au-dessus) et la solution numérique FEM (en dessous). ................18 Figure 11 : Variation de la norme L2 de l’erreur par rapport au nombre de degrés de liberté à l’intérieur de la torche.....................................................................................................................19 Figure 12 : Temps caractéristiques obtenus sur le problème du champ créé par les spires en fonction du nombre de degrés de liberté. .....................................................................................................20 Figure 13 : Norme du champ électrique total [V/m]. 27.6 MHz - σ = 1000 S/m. Mise en évidence du phénomène d’effet pelliculaire........................................................................................................23 Figure 14 : Phase (°) du champ électrique total. 27.6 MHz - σ = 1000 S/m.................................................23 Figure 15 : Influence de la conductivité électrique. 27.6 MHz. Norme du champ électrique total en fonction de la coordonnée radiale [V/m]. Coupe transversale au niveau du conducteur central. ..............................................................................................................................................24 Figure 16 : Influence de la fréquence d’excitation. σ = 5000 S/m. Norme du champ électrique total [V/m] en fonction de la coordonnée radiale. Coupe transversale au niveau du conducteur central. ..............................................................................................................................................25 Figure 17 : Temps caractéristiques obtenus sur le problème du champ induit en fonction du nombre de degrés de liberté. .........................................................................................................................26 Figure 18 : Couplage entre les méthodes FEM et BEM. Domaines de résolution pour les méthodes BEM et FEM. ...................................................................................................................................28 Figure 19 : Définition des domaines intervenant dans le développement de l’équation intégrale au point x0 ..............................................................................................................................................33 Figure 20 : Définition des notations intervenant dans le développement de l’équation intégrale au point x0 pour un domaine de dimensions infinies. ..................................................................................35 Figure 21 : Fonctions d’interpolation du champ électrique et du flux sur la frontière Γ ..........................37 Figure 22 : Conventions pour la description de la condition faible sur le flux ...........................................39 Figure 23 : Validation de la méthode des éléments de frontière sans couplage. Représentation de la solution sur la frontière...................................................................................................................42 Figure 24 : Validation du code BEM sans couplage - Norme L2 de l’erreur en fonction du nombre de nœuds situés sur la frontière...........................................................................................................43 Figure 25 : Validation de la méthode de couplage FEM/BEM - Norme du champ électrique total [V/m]. Solution théorique (au-dessus) et la solution numérique FEM/BEM (en dessous). .......43 Figure 26 : Variation de la norme L2 de l’erreur en fonction du nombre de degrés de libertés à l’intérieur de la torche. Résultats FEM, BEM (6 points d’intégration - vert) et BEM (nombre variables de points d’intégration - rouge)......................................................................................44 Figure 27 : Norme du champ électrique total [V/m]. σ = 1000 S/m - 27.6 MHz. Comparaison des résultats FEM (au dessus) et FEM/BEM (en dessous)..................................................................45 Figure 28 : Phase (°) du champ électrique total. σ = 1000 S/m - 27.6 MHz. Comparaison des résultats FEM (au dessus) et FEM/BEM (en dessous). ................................................................................45 Figure 29 : Influence de la conductivité électrique. 27.6 MHz. Norme du champ électrique total [V/m] en fonction de la coordonnée radiale. Solutions FEM et FEM/BEM. .........................................46 Figure 30 : Influence de la conductivité électrique. 27.6 MHz. Norme du champ électrique total [V/m] en fonction de la coordonnée radiale. Solutions FEM et FEM/BEM. Echelle logarithmique...47 Figure 31 : Comparaison des résultats FEM avec imposition de la condition de rayonnement à des distances variables et du résultat FEM/BEM. 27.6 MHz et σ = 1000 S/m. .................................48 Figure 32 : Influence de la fréquence d’excitation. σ = 5000 S/m. Norme du champ électrique total [V/m] en fonction de la coordonnée radiale. Solutions FEM et BEM. ........................................49 Figure 33 : Influence de la fréquence d’excitation. σ = 5000 S/m. Norme du champ électrique total [V/m] en fonction de la coordonnée radiale. Solutions FEM et BEM. Echelle logarithmique..49 Figure 34 : Conductivité électrique non uniforme au sein de la torche. Topologie du problème..............50 Figure 35 : Conductivité électrique non uniforme au sein de la torche. Norme du champ électrique total [V/m]. Solution FEM (au-dessus) et FEM/BEM (en dessous). ............................................51 Figure 36 : Conductivité électrique non uniforme au sein de la torche. Phase (°) du champ électrique total. Solution FEM (au-dessus) et FEM/BEM (en dessous)........................................................51 Figure 37 : Conductivité électrique non uniforme au sein de la torche. Norme du champ électrique total [V/m] selon une coupe transversale au niveau du conducteur central (z=0.053m). ..........52 Figure 38 : Conductivité électrique non uniforme au sein de la torche. Norme du champ électrique total [V/m] selon une coupe transversale au niveau du conducteur central. Echelle logarithmique...................................................................................................................................52 Figure 39 : Performances temporelles. σ = 1000 S/m - 27.6 MHz. Méthode FEM (II.8) et (II.9). Méthode FEM/BEM avec un nombre de points d'intégration fixe et variable. .........................53 Figure 40 : Temps caractéristiques obtenus par la méthode FEM / FEM avec un nombre fixe de points d’intégration en fonction du nombre de degrés de liberté. ..........................................................54 Figure 41 : Taux d’occupation de la matrice globale [K] [%] en fonction du nombre de degrés de liberté intérieurs à la torche............................................................................................................55 Figure 42 : Schéma explicatif du fonctionnement des méthodes MM-BEM et FMM ([YOS01])....................60 Figure 43 : Notations utilisées pour une spire de courant centrée en l'origine du repère en coordonnées sphériques ([HIR10]).............................................................................................................................61 Figure 44 : Notations utilisées pour le centre du repère sphérique centré sur le centre multipôles. ........62 Figure 45 : Regroupement des éléments de surface dans le plan méridien [SIN08]. ......................................67 Figure 46 : Assemblage de la matrice [A’] par les méthodes BEM traditionnelle et multipôles. ..............68 Figure 47 : Validation de la méthode de couplage MM-BEM/FEM - Norme du champ électrique total [V/m]. Solution théorique (au-dessus) et la solution numérique MM-BEM/FEM (en dessous) avec 50 groupes d'éléments de frontière. .......................................................................................70 Figure 48 : Proportion [%] d’opérations effectuées par la méthode multipôles lors de l’assemblage des matrices de l’équation intégrale en fonction de la position des centres multipôles sur l’axe longitudinal. .....................................................................................................................................71 Figure 49 : Proportion [%] d’opérations effectuées par la méthode multipôles lors de l’assemblage des matrices de l’équation intégrale en fonction du nombre de groupes d’éléments de surface.....72 Figure 50 : Temps caractéristiques obtenus par la méthode MM-BEM / FEM avec un nombre fixe de points d’intégration en fonction du nombre de degrés de liberté................................................73 Figure 51 : Performances temporelles. σ = 1000 S/m - 27.6 MHz. Méthodes FEM (II.8) et (II.9), FEM/BEM avec un nombre de points d'intégration fixe et variable, MM-BEM / FEM...........74 Figure 52 : Topologie du problème du champ créé par une spire ...............................................................81 Figure 53 : Définition des coordonnées aréolaires et positions des points d’intégration dans le repère local ...................................................................................................................................................85 Figure 54 : Définition du repère cylindrique par rapport au repère cartésien...........................................88 Figure 55 : Norme du champ magnétique théorique [T] créé par les spires dans le vide. .........................98 Tableaux Tableau 1 : Profondeurs de peau [mm] théoriques (II.29) pour les différentes configurations envisagées dans les études correspondantes................................................................................22 Tableau 2 : Influence de la conductivité électrique - Profondeurs de peau [mm] théorique (II.29) et numérique. .....................................................................................................................................24 Tableau 3 : Influence de la fréquence d’excitation - Profondeurs de peau [mm] théorique (II.29) et numérique. .....................................................................................................................................25 Tableau 4 : Validation du code BEM sans couplage - Norme L2 de l’erreur de la solution numérique...43 Tableau 5 : Influence de la conductivité électrique - Profondeurs de peau [mm] théorique (II.29) et numériques pour les méthodes FEM et FEM/BEM. ..................................................................46 Tableau 6 : Influence de la fréquence d’excitation - Profondeurs de peau [mm] théorique (II.29) et numériques pour les méthodes FEM et FEM/BEM. ..................................................................50 Tableau 7 : Temps d’inversion [s] des matrices pour les méthodes FEM et FEM/BEM. ..........................55 Tableau 8 : Pourcentage du nombre de points d'intégration en fonction du nombre de nœuds situés sur la frontière. σ = 1000 S/m - 27.6 MHz..........................................................................................56 Tableau 9 : Proportions de temps [%] demandées pour l’assemblage des matrices correspondant à l’équation intégrale par rapport à la durée totale. Méthodes FEM/BEM et MMBEM/FEM......................................................................................................................................74 Tableau 10 : Points d’intégrations sur un élément triangulaire - Table de Hammer. ...............................86 Tableau 11 : Points d’intégrations sur un élément unidimensionnel - Table de Gauss-Legendre([WAR08]) 86 Chapitre I Histoire et physique du problème 1. Un peu d'histoire L’interaction entre l’écoulement d’un fluide conducteur et un champ électromagnétique, également appelé magnétohydrodynamique (MHD), constitue un sujet d’étude assez ancien. Les premières traces d’expérience à ce sujet remontent à 1832, année à laquelle Michael Faraday tenta de mesurer le débit de la Tamise ([FAR32]). En effet, l’expérience était rendue possible grâce à la présence d’une grande quantité de sel dans l’eau qui interagissait avec le champ électromagnétique terrestre et produisait une différence de potentiel entre les deux rives du fleuve. L’intensité du courant à mesurer étant trop faible avec les moyens de l’époque, l’expérience se solda donc par un échec. En 1942, le terme « magnétohydrodynamique » fut pour la première fois introduit par Hannes Alfvén ([ALF42]). Sa contribution au domaine lui valut le prix Nobel de physique en 1970. Une application technologique de cette théorie est la torche à plasma (plasma wind tunnel). Historiquement, deux types de technologies différentes se sont développés à partir des années 1960 ([ABE00]). Les Européens et Américains se basèrent sur la génération d'un arc électrique entre deux électrodes pour augmenter la température du gaz jusqu'environ 10.000K par effet Joule ([AUW99]). Les Russes développèrent de leur côté le plasmatron, forme du procédé actuellement utilisée par les Européens ([GOR99], [REE61]) et également connue sous le nom de Inductively Coupled Plasma (ICP) dont le fonctionnement est expliqué dans le point suivant. A partir de 1970, des modèles de simulations des ICP hautes pressions apparurent peu à peu sous l'influence qu'eut le travail de Miller et Ayen ([MIL96]). Des contributions importantes furent celles de Boulos (1976), Mostaghimi (1985) et McKelliget (1986). 2. Physique du problème Le cadre du travail se repose entièrement sur la description suivante du problème. La von Kármán Institute (VKI) a mis en oeuvre une mini-torche à plasma ICP (Inductively Coupled Plasma, figure 1) dont les dimensions sont données sur la figure 2 ([ABE00]). Le principe de fonctionnement d’une telle torche est assez simple en soi : un gaz est injecté dans un tube en quartz autour duquel plusieurs spires sont placées. Ces spires sont excitées par un courant alternatif à très grande fréquence (de l’ordre du MHz), ce qui induit un courant secondaire au sein du gaz. L’apparition de ce courant secondaire va élever la température du gaz (~10.000K), par effet Joule, jusqu’à sa transformation partielle en un plasma faiblement ionisé. En raison de la très grande pureté du plasma produit, les Chapitre I - Histoire et physique du problème 1 applications d'un tel procédé sont assez nombreuses : dépôt de recouvrements métalliques, synthèse de poudre ultra-fines,… Figure 1 : Mini-torche de la VKI lors de son fonctionnement. Sa fréquence d’excitation est de 27.6MHz ([ABE00]). Figure 2 : Géométrie et dimensions de la mini-torche à plasma ([ABE00]). Chapitre I - Histoire et physique du problème 2 En raison du caractère axisymétrique de la géométrie, il est intéressant d’utiliser un système d’axes cylindriques en n’étudiant que la partie avec des coordonnées radiales positives. On désire déterminer le champ électrique total au sein du plasma, de par l’excitation des spires conductrices et en connaissant l’intensité du courant y circulant, la fréquence d’excitation ainsi que la conductivité électrique locale du plasma. Le champ électrique total est dû à deux composantes différentes : le champ créé par les spires (on considère alors l’espace comme étant le vide et donc avec une conductivité électrique nulle) et le champ induit dans le plasma (conductivité électrique non nulle). Cette décomposition peut se faire en raison de la linéarité des équations de Maxwell. L’équation d’induction (I.1) permet de déterminer le champ électrique total en tout point du domaine, extérieur ou intérieur à la torche à plasma. Le cheminement suivi à partir des équations de Maxwell pour déboucher sur cette expression est disponible en annexe A. nr JJG JJG G JG JJG Δ Ee θ − jωμ0σ Ee θ = − jωμ0 I C ∑ δ r − ri e θ ( ) i =1 ( ) (I.1) Dans cette dernière équation, ω est la pulsation du courant dans les spires, μ0 la perméabilité du vide, σ la conductivité du milieu, IC l’intensité du courant circulant dans JG les spires, nr le nombre de spires encerclant la torche à plasma, ri la position de chacune G JG des spires dans le plan (z,r) et δ ( r − ri ) l’impulsion de Dirac étant égale à l’unité lorsque la position du point considéré coïncide avec celle d’un conducteur et nulle dans le cas contraire. De plus, afin de tenir compte du déphasage au sein du plasma, le champ électrique est complexe en tout point de l’espace. Le champ électrique physique correspond donc à la partie réelle du phaseur complexe : G G G G G (I.2) E ( x, t ) = Re ⎡ E ( x) e j ( Φ ( x )+ωt ) ⎤ = E ( x) cos(Φ ( x) + ωt ) ⎣ ⎦ L’équation (I.1) est elliptique en raison de la présence du Laplacien du champ électrique. Pour assurer l’existence et l’unicité de la solution, il faut donc imposer les conditions aux limites (I.3) sur l’ensemble du contour du domaine. Les conditions imposées infiniment loin du dispositif assurent la condition de rayonnement du champ électrique. La condition imposée sur l’axe de symétrie n’est pas indispensable pour assurer l’existence de la solution (la matrice globale est toujours inversible) mais permet une meilleure variation de la solution pour de faibles coordonnées radiales. E ( z , 0) = 0 E ( z , +∞) = 0 E (±∞, r ) = 0 (I.3) Il est important de faire remarquer à ce niveau-ci que la contribution des spires au champ électrique est indéfinie au niveau des conducteurs. En effet, dans le cas d’un conducteur rectiligne infiniment long et d'épaisseur nulle, le champ électrique varie de manière inversement proportionnelle à la distance entre le conducteur et le point considéré, menant donc à une valeur infinie du champ au niveau du conducteur. Cette singularité est issue de l'hypothèse d'épaisseur nulle du conducteur. Dans le cas où l'on désire modéliser la géométrie des conducteurs de manière non simplifiée, il est alors indispensable de tenir compte de la répartition de la densité de courant au sein des conducteurs électriques. En raison de l'ordre de grandeur de la fréquence d'excitation, la densité de courant se concentre principalement sur la surface extérieure des conducteurs, du côté intérieur à la spire. Ce phénomène physique, connu sous le nom d'effet pelliculaire, induit une variation de l'impédance de la bobine. Chapitre I - Histoire et physique du problème 3 Dans le cas où l'on ne désire pas tenir compte de ce phénomène (et donc assimiler le conducteur à un fil infiniment mince), il faut reconsidérer le problème sous un autre angle. Afin d’éviter tout problème lors de la résolution du champ externe à la torche, il est intéressant de faire apparaître dans l’équation d’induction les contributions séparées du champ non singulier induit au sein du plasma EI et du champ singulier créé par les spires EC, comme indiqué dans (I.4) et (I.5). JJG JJG JJG Ee θ = EI e θ + EC e θ (I.4) nr JJG JJG JJG JJG G JG JJG Δ EI e θ + EC e θ − jωμ0σ EI e θ + EC e θ = − jωμ0 I C ∑ δ r − ri e θ ( ) ( ) i =1 ( ) (I.5) De plus, par la définition même du champ électrique créé par les spires, on a que nr JJG G JG JJG Δ EC e θ = − jωμ0 I C ∑ δ r − ri e θ ( ) i =1 ( ) (I.6) Si bien que (I.5) se réécrit alors sous la forme suivante : JJG JJG JJG Δ EI e θ − jωμ0σ EI e θ = jωμ0σ EC e θ ( ) (I.7) Dans cette dernière forme, le champ EC remplace le terme de forçage précédemment défini par l'intensité du courant IC. Finalement, on peut développer l’expression du Laplacien en coordonnées cylindriques. JJG JJG 1 ∂ ⎛ ∂E ⎞ JJG 1 ∂ 2 EI e θ ∂ 2 EI JJG I (I.8) Δ EI e θ = r e + + eθ ⎜ ⎟ θ r ∂r ⎝ ∂r ⎠ r2 ∂θ 2 ∂z 2 ( ( ) ) Il ne faut pas oublier que la dérivée seconde suivant θ du champ vectoriel est non nulle (la norme du champ étant bien indépendante de la coordonnée azimutale) : JJG JJG 2 2 1 ∂ EI e θ EI ∂ e θ EI JJG (I.9) = = − eθ r2 ∂θ 2 r 2 ∂θ 2 r2 JJG L’équation vectorielle devient scalaire car tous les termes de (I.5) sont proportionnels à e θ . ( ) ( ) 1 ∂ ⎛ ∂EI ⎜r r ∂r ⎝ ∂r 2 ⎞ ∂ EI EI + − 2 − jωμ0σ EI = jωμ0σ EC ⎟ 2 r ⎠ ∂z 2 2 ∂ EI 1 ∂EI ∂ EI EI ⇔ + + 2 − 2 − jωμ0σ EI = jωμ0σ EC r ∂r 2 r ∂r ∂z (I.10) La singularité du champ créé par les spires ne pose plus de problème si on considère que les conducteurs, d’épaisseur infiniment mince, se trouvent dans le vide, donc dans un milieu de conductivité électrique σ nulle. La seule inconnue dans ce système d’équations est le champ induit dans le plasma. En effet, le champ créé par une spire est connu en tout point dans le vide par la relation (I.11). La démonstration en est donnée dans l’annexe B. EC ( z , r ) = − μI ∂A = − jω 0 C ∂t π m R ⎛⎛ m ⎞ ⎞ 4rR (I.11) ⎜1 − ⎟ K (m) − E (m) ⎟ avec m = ⎜ 2 r ⎝⎝ 2⎠ (r + R) + ( Z − z )2 ⎠ Dans cette dernière relation, r et z sont les coordonnées du point considéré, R le rayon de la spire, (Z-z) la distance suivant l’axe longitudinal z entre la spire et le point considéré, K(m) et E(m) respectivement les intégrales elliptiques complètes du premier et second ordre dont m est le module. Chapitre I - Histoire et physique du problème 4 Chapitre II Méthode des éléments finis 1. Introduction La méthode des éléments finis se base sur une représentation fonctionnelle de la solution ainsi que sur des considérations de minimisations énergétiques. Il s’agit d’un outil très performant car la méthode s’applique facilement pour tout type de géométrie. Dans ce cas-ci, la méthode de Galerkin est utilisée avec des éléments bidimensionnels d’ordre unitaire. Il est bon de rappeler que la géométrie présente un aspect axisymétrique. Il est dès lors inutile de recourir aux éléments tridimensionnels pour plusieurs raisons : • Le nombre d’éléments augmente considérablement par rapport à une étude bidimensionnelle en raison de la dimension supplémentaire ajoutée. • Il existe une erreur de représentation de la géométrie de la torche à moins de réaliser un raffinement suffisant au niveau de la surface extérieure de la torche • Comme il le sera expliqué dans la suite sur base de phénomènes électromagnétiques, il sera nécessaire de réaliser un raffinement suffisant au niveau de l’interface plasma-vide ainsi qu’au niveau des différents conducteurs électriques. Ces raffinements mènent directement à une augmentation énorme du nombre d’éléments volumiques. • Si les conducteurs électriques sont supposés être infiniment minces et circulaires (on néglige la nature hélicoïdale de l’inductance), le champ électrique est purement axisymétrique. Résoudre un problème par la méthode des éléments finis introduit nécessairement un certain nombre d'approximations. Cet ensemble d'approximations est entre autres dû au besoin d'obtenir la solution dans un délai le plus bref possible. Dans le cas de ce travail, il est nécessaire d'imposer une condition aux limites sur le champ électrique à l'infini pour respecter la condition de rayonnement (I.3) (cf. figure 3). Comme il est impensable de mailler un domaine de dimensions infinies, la condition aux limites sera imposée à une distance limitée mais suffisamment éloignée de la torche que pour ne pas influencer négativement la qualité de la solution. Il est d'usage courant de considérer un domaine de taille 5 à 10 fois plus grand que celle du dispositif étudié de sorte que le champ électrique tende asymptotiquement et de manière naturelle vers la condition aux limites imposée sur la limite extérieure. Le champ électrique est un nombre complexe en chacun des nœuds du maillage afin de tenir compte de l’effet de déphasage induit par le plasma (I.2). Les inconnues du système d’équations sont donc les grandeurs réelles et imaginaires du champ dans tout le domaine. Deux équations sont donc présentes à chaque nœud. Chapitre II - Méthode des éléments finis 5 Remarque La forme théorique du champ électrique développé par les spires présente une singularité au niveau des conducteurs électriques. Pour éviter un problème lors de la représentation du champ total dans le vide, il est prudent de ne pas placer de nœud du maillage coïncidant avec un conducteur. Le conducteur se situe donc à l'intérieur d'un élément, ce qui permet d'atténuer la singularité au niveau des nœuds de l'élément. Figure 3 : Méthode des éléments finis. Topologie du maillage et des propriétés des milieux. 2. Discrétisation par la méthode des éléments finis La méthode des éléments finis introduit la notion de représentation fonctionnelle de la solution. La valeur de la solution en dehors des nœuds du maillage est déterminée par la connaissance de la solution aux nœuds du maillage et du type de fonction d'interpolation choisi. N E = ∑ N jE j (II.1) j =1 La méthode des éléments finis repose également sur une minimalisation du résidu rh de la solution numérique (le résidu étant défini comme étant la norme de la différence entre la solution exacte du problème et la solution du problème discrétisé). De manière plus concrète, on intègre sur le domaine considéré le résidu local pondéré par une fonction poids. Le choix de la nature de cette fonction poids détermine le type de méthode d'éléments finis considéré. Dans ce travail-ci, la méthode utilisée est celle de Galerkin : la fonction poids de pondération est choisie égale à la fonction d'interpolation de la solution aux nœuds. ∫ N r dV = 2π ∫ rN r drdz = 0 h h i i V i i D (II.2) h dans laquelle ri est le résidu de la solution numérique au noeud i Il s'agit d'une méthode assez courante de résoudre un problème ne présentant pas de propriétés périodiques dans la direction longitudinale ou radiale. Ce choix de la fonction poids présente un très grand avantage : la matrice du système d'équation à résoudre est très creuse, ce qui permet l'utilisation de méthodes de résolution du système d'équations assez Chapitre II - Méthode des éléments finis 6 performantes du point de vue temps de calcul et coût en mémoire. La raison de cette constatation est assez simple : la fonction d'interpolation en un nœud est nulle en tout autre point que celui considéré. Ecrire l'équation du problème en un noeud ne fait donc intervenir que les nœuds directement voisins à celui considéré. Finalement, la nature des fonctions de forme est la suivante : il s'agit d'éléments surfaciques axisymétriques. Le degré des fonctions de forme de ces éléments est choisi unitaire puisque le problème considéré ne présente pas de propriété particulière de ce point de vue-là. Ces différentes considérations sont maintenant exprimées de manière mathématique dans les deux paragraphes suivants qui traitent de la discrétisation des deux équations (I.1) et (I.10). 2.1. Discrétisation de l’équation du champ induit L’équation (I.10) est explicitée pour le nœud i, en tenant compte de (II.2). ⎡ ∂ 2 EI ( z , r ) 1 ∂EI ∂ 2 EI ( z , r ) EI ( z , r ) ⎤ N ( z , r ) + + − − jωμ0σ ( EI ( z , r ) + EC ( z , r ) ) ⎥ rdrdz = 0 ⎢ 2 2 2 ∫D i r ∂r r ∂z ⎣ ∂r ⎦ (II.3) La représentation fonctionnelle (II.1) est introduite tant pour le champ induit que pour le champ créé par les spires. De manière générale, les fonctions de forme Ni et Nj dépendent des coordonnées radiale r et longitudinale z. ⎡ ∂ 2 N j ( z , r ) 1 ∂N j ( z , r ) ∂ 2 N j ( z , r ) N j ( z , r ) ⎤ j N ( z , r ) j N ( z , r ) EI rdrdz ωμ σ + + − − ⎢ ⎥ j 0 2 ∫D i r r2 ∂r ∂z 2 ⎣⎢ ∂r ⎦⎥ = ∫ jωμ0σ N i ( z , r ) N j ( z , r ) ECj rdrdz D (II.4) Une intégration par parties est effectuée sur les deux intégrales contenant les termes de dérivées secondes afin de rendre faible le problème et de pouvoir utiliser des fonctions de formes d’ordre unitaire : ∫ Ni ( z, r ) ∂ 2 N j ( z, r ) ∂r D ∫ N ( z, r ) i D 2 rdrdz = i ∂D ∂ N j ( z, r ) 2 ∂z ∫ rN ( z, r ) 2 rdrdz = ∫ rN ( z, r ) i ∂D ∂N j ( z , r ) ∂r ∂N j ( z, r ) ∂z nr d Γ − ∫ D ∂ ( rN i ( z , r ) ) ∂N j ( z , r ) ∂r ∂r drdz ∂ ( rN i ( z , r ) ) ∂N j ( z , r ) drdz ∂z ∂z D nz d Γ − ∫ ⎡ ∂ 2 N j ( z, r ) ∂ 2 N j ( z, r ) ⎤ ⇒ ∫ Ni ( z, r ) ⎢ + ⎥ rdrdz 2 ∂z 2 ⎢⎣ ∂r ⎥⎦ D ∂N j ( z , r ) ∂ ( N i ( z , r ) ) ∂N j ( z , r ) ⎤ ⎡ ∂ ( rN i ( z , r ) ) ∂N j ( z, r ) +r = ∫ rN i ( z , r ) dΓ − ∫ ⎢ ⎥ drdz ∂n ∂r ∂r ∂z ∂z ⎦ D⎣ ∂D (II.5) Dans cette dernière relation, la dérivée normale de la fonction de forme Nj est définie par rapport à la normale du contour dans le plan (z,r) et ne dépend donc pas de la coordonnée azimutale θ. En tenant compte des conditions aux limites (I.3) sur les frontières du domaine, les intégrales de contour apparaissant dans (II.5) disparaissent. Il reste donc dans (II.5) la contribution de la deuxième intégrale de surface : Chapitre II - Méthode des éléments finis 7 ∂N j ( z , r ) ⎡ ∂ ( rN i ( z , r ) ) ∂N j ( z , r ) ∂N ( z , r ) ∂N j ( z , r ) drdz + ∫ N i ( z , r ) drdz − ∫ r i drdz ⎢−∫ ∂r ∂r ∂r ∂z ∂z D D ⎣ D N ( z, r ) N j ( z, r ) ⎤ −∫ i drdz − ∫ jωμ0σ N i ( z , r ) N j ( z , r )rdrdz ⎥ EIj = ∫ jωμ0σ N i ( z , r ) N j ( z , r )rdrdz.ECj ( z , r ) r D D D ⎦ (II.6) Afin d’alléger la visualisation, on pose successivement : ∂ ( rN i ( z , r ) ) ∂ ( N j ( z , r ) ) drdz ∂r ∂r D [ KeI ] = − ∫ [ KeII ] = ∫ Ni ( z, r ) D [ KeIII ] = − ∫ r D [ KeIV ] = − ∫ D ∂ ( N j ( z, r ) ) ∂r drdz ∂ ( Ni ( z, r ) ) ∂ ( N j ( z, r ) ) drdz ∂z ∂z Ni ( z, r ) N j ( z, r ) r (II.7) drdz [ KeV ] = − ∫ jωμ0σ Ni ( z, r ) N j ( z, r )rdrdz D Le système d’équations sur le champ induit se réécrit donc sous forme plus concise : [ K ] = [ KeI ] + [ KeII ] + [ KeIII ] + [ KeIV ] + [ KeV ] [ K ]{EI } = − [ KeV ]{EC } (II.8) Remarque La matrice élémentaire [KeV] introduit un couplage entre les grandeurs réelles et imaginaires en raison de la présence du nombre imaginaire j dans sa définition. Cette particularité est explicitée dans le point concernant l'assemblage des matrices élémentaires. Cette matrice élémentaire intervient dans le terme de droite du système d'équation correspondant au terme de forçage théorique créé par les spires. La contribution de cette matrice dans le membre de droite n'intervient que lors de l'écriture de l'équation réelle et pas du tout pour l'équation imaginaire. 2.2. Discrétisation de l’équation du champ total L’équation (I.1) sera d’utilité par la suite pour la validation du code élément finis. Il est donc important de développer la discrétisation de cette équation. La même méthode de discrétisation que celle du système (II.8) est employée, de sorte à pouvoir directement écrire la formulation décrite ci-dessous. Fondamentalement, seuls le membre de droite et le vecteur inconnu subissent un changement par rapport à la situation du paragraphe précédent. Si on reprend les mêmes notations que dans (II.8), on peut écrire le système d'équations sur le champ total sous une forme plus compacte : Chapitre II - Méthode des éléments finis 8 [ K ] = [ KeI ] + [ KeII ] + [ KeIII ] + [ KeIV ] + [ KeV ] [ K ]{E} = {KeVI } (II.9) Le vecteur élémentaire correspondant au terme de forçage, noté [KeVI], est défini par : nr G JG {KeVI } = − ∫ jωμ0 Ni ( z, r ) I C ∑ δ ( r − ri )rdrdz D (II.10) i =1 Il est bon de faire remarquer que, lors de la discrétisation du domaine en éléments surfaciques, cette dernière intégrale sera non nulle uniquement pour les éléments contenant un conducteur électrique. En effet, la présence des pics de Dirac annule la contribution de tous les autres éléments. On peut donc expliciter la contribution en chacun des nœuds d’un élément contenant un conducteur par (II.10). Il faut faire attention au fait que la contribution du forçage par le conducteur ne se fait pas sur l’ensemble de l’élément mais uniquement en un point précis de celui-ci. La contribution en chacun des nœuds de l’élément sera donc différente selon l’importance de la fonction de forme au niveau du conducteur. {KeVI } = − jωμ0 IC rC Ni ( zC , rC ) (II.11) 3. Assemblage des matrices élémentaires La méthode habituelle d’assemblage des éléments est utilisée grâce à la renumérotation locale/globale des inconnues. La matrice [K] du système d’équations n’est pas symétrique en raison de la définition des matrices élémentaires (II.7). La taille des matrices élémentaires est 6x6. L'organisation du vecteur inconnu et du vecteur {EC} consiste en une succession des grandeurs réelles et imaginaires pour chacun des nœuds numérotés selon la méthode de maillage. Ce choix est plus judicieux que celui consistant à séparer distinctement les grandeurs réelles et imaginaires (par exemple en plaçant les grandeurs réelles en première moitié du vecteur inconnu et inversement pour les grandeurs imaginaires). En effet, si ce dernier choix était fait, l'inversion de la matrice [K] du système d'équation serait moins évidente en raison de l'écartement plus important de certains termes par rapport à la diagonale de cette dernière comme il le sera montré dans la suite. Ci-dessous, le remplissage des matrices élémentaires introduites au point 2.1 est présenté afin de bien mettre en évidence le couplage entre les grandeurs réelles et imaginaires. Le cas des matrices élémentaires [KeI], [KeII], [KeIII] et [KeIV] ne pose pas de problème particulier. En effet, si on écrit la contribution d’une des ces matrices, correspondant au nœud i de l’élément en cours d’assemblage : Kei1 ( Er1 + jEi1 ) + Kei 2 ( Er2 + jEi2 ) + Kei 3 ( Er3 + jEi3 ) (II.12) La résolution d’une équation faisant intervenir des grandeurs complexes se fait en scindant la contribution des valeurs réelles et imaginaires. Ceci est clairement représenté dans (II.13). Chapitre II - Méthode des éléments finis 9 ⎡ Ke11 [ KeI ] ⎫ ⎢ 0 ⎪ ⎢ [ KeII ] ⎪ ⎢ Ke21 ⎬=⎢ [ KeIII ]⎪ ⎢ 0 [ KeIV ]⎪⎭ ⎢⎢ Ke31 ⎢⎣ 0 0 Ke12 0 Ke13 Ke11 0 Ke12 0 0 Ke21 Ke22 0 0 Ke22 Ke23 0 0 Ke32 0 Ke33 Ke31 0 Ke32 0 0 ⎤ Ke13 ⎥⎥ 0 ⎥ ⎥ Ke23 ⎥ 0 ⎥ ⎥ Ke33 ⎥⎦ (II.13) Par contre, concernant la contribution de la matrice [KeV], il faut être plus prudent. En effet, en exprimant la contribution de cette matrice pour le nœud i de l’élément : si on pose Keij = − ∫ ωμ0σ N i ( z , r ) N j ( z , r )rdrdz D jKei1 ( E + jE ) + jKei 2 ( E + jE 1 r 1 i 2 r 2 i ) + jKe ( E i3 3 r + jE 3 i ) (II.14) Dans cette dernière équation, un changement de notation est fait par rapport au point 2.1 afin de mettre en évidence le caractère imaginaire de la matrice [KeV]. On peut alors continuer à développer (II.14) : Kei1 ( jEr1 − Ei1 ) + Kei 2 ( jEr2 − Ei2 ) + Kei 3 ( jEr3 − Ei3 ) (II.15) La contribution [KeV] est plus clairement mise en évidence sous forme matricielle : ⎡ ⎢ ⎢ ⎢ [ KeV ] = ⎢ ⎢ ⎢ ⎢ ⎢⎣ 0 − Ke11 0 − Ke12 0 Ke11 0 Ke12 0 Ke13 0 Ke21 − Ke21 0 0 Ke22 − Ke22 0 0 Ke23 0 − Ke31 0 − Ke32 0 Ke31 0 Ke32 0 Ke33 − Ke13 ⎤ 0 ⎥⎥ − Ke23 ⎥ ⎥ 0 ⎥ − Ke33 ⎥ ⎥ 0 ⎥⎦ (II.16) On voit à ce niveau-ci l’inconvénient que ferait apparaître l’utilisation d’un vecteur inconnu dont les grandeurs réelles et imaginaires sont placées de manière bien distinctes (par exemple les grandeurs réelles en début de vecteur et inversement pour les grandeurs imaginaires). En effet, (II.16) ferait alors apparaître des termes très éloignés de la diagonale de la matrice globale [K] et ralentirait l’inversion de cette dernière. 4. Développements des matrices élémentaires Intéressons-nous maintenant à la définition des fonctions de forme des éléments surfaciques en coordonnées cylindriques et par la suite aux expressions analytiques de certaines intégrales surfaciques. De manière générale, le domaine du problème est découpé en éléments surfaciques de forme quelconque. Un certain nombre de nœuds sont associés à la définition d’un élément particulier. A chaque nœud est également associée une fonction de forme, valant l’unité en ce nœud et nulle pour tous les autres nœuds de l’élément. Le degré de ces fonctions de forme est défini par le nombre de nœuds au sein de l’élément. Dans ce cas-ci, les éléments sont choisis comme étant triangulaires de degré unitaire et sont donc caractérisés par trois nœuds situés en chacun des sommets du triangle. Chapitre II - Méthode des éléments finis 10 Figure 4 : Transformation géométrique - définition de l’élément parent. Les définitions des matrices élémentaires correspondent à des intégrations de fonctions non triviales dans un système de coordonnées (z,r). Il est plus aisé de réaliser ces intégrations en réalisant un changement de coordonnées afin de travailler dans un plan (ξ,η). Les fonctions de forme définies dans ce plan sont alors plus simples à exprimer, ce qui facilite grandement les différentes intégrations. ⎧ N1 (ξ ,η ) = 1 − ξ − η ⎪ ⎨ N 2 (ξ ,η ) = ξ ⎪ N (ξ ,η ) = η ⎩ 3 (II.17) La liaison entre les deux systèmes de coordonnées se fait par le biais du Jacobien. La définition de celui-ci est exprimée par : ⎛ ∂r ⎜ ∂ξ J (ξ ,η ) = ⎜ ⎜ ∂z ⎜ ∂ξ ⎝ ∂r ⎞ ∂η ⎟ ⎟ ∂z ⎟ ∂η ⎟⎠ (II.18) Les définitions des matrices élémentaires (II.7) sont modifiées, les changements étant exprimés de manière globale pour une fonction quelconque par l’équation suivante. On remarque l’apparition du déterminant du Jacobien. 1 1−ξ ∫ψ ( z, r ) drdz = ∫ ∫ ψ (ξ ,η ) J (ξ ,η ) dη dξ D (II.19) 0 0 Maintenant que les bases fondamentales de la méthode des éléments finis sont construites, les expressions analytiques de certaines intégrales surfaciques peuvent être construites. En effet, à l’exception d’un cas particulier, il est possible d’exprimer de manière générale les intégrales surfaciques en coordonnées globales, et ce pour les différents nœuds de l’élément ([DET04]). Les conventions d’écriture suivies dans ce paragraphe sont les suivantes : • (z1,r1), (z2,r2), (z3,r3) sont les coordonnées des nœuds de l’élément surfacique en cours d’assemblage. • S= • On pose également : det( J ) est la surface de cet élément. 2 Chapitre II - Méthode des éléments finis 11 JG JG JG n1 = (r3 − r2 )1z + ( z2 − z3 )1r JJG JG JG n2 = (r1 − r3 )1z + ( z3 − z1 )1r JJG JG JG n3 = (r2 − r1 )1z + ( z1 − z2 )1r (II.20) On exprime alors les différentes matrices élémentaires sous formes analytiques : ∂ ( rN i ( z , r ) ) ∂N j ( z , r ) ∂N j ( z , r ) ⎞ ⎛ ∂N ( z , r ) ∂N j ( z , r ) + Ni ( z, r ) drdz = − ∫ ⎜ r i ⎟ drdz ∂ r ∂ r ∂ r ∂ r ∂ r ⎠ D D⎝ r r r ⎛ n n (r + r + r ) n ⎞ = −⎜ i j 1 2 3 + j ⎟ (II.21) ⎜ ⎟ 12 6 S ⎝ ⎠ r ∂N ( z , r ) n drdz = j (II.22) [ KeII ] = ∫ Ni ( z, r ) j ∂r 6 D [ KeI ] = − ∫ n z n z (r + r + r ) ∂N i ( z , r ) ∂N j ( z , r ) drdz = − i j 1 2 3 ∂z ∂z 12S D S (r + r + r + r + r )(1 + δ ij ) [ KeV ] = − ∫ jωμ0σ Ni ( z, r ) N j ( z, r )rdrdz = − jωμ0σ 1 2 3 i j 60 D [ KeIII ] = − ∫ r (II.23) (II.24) Dans cette dernière, δij représente le symbole de Kronecker, valant 1 lorsque i=j et 0 lorsque i≠j. Concernant la matrice élémentaire [KeIV], aucun développement analytique n’est possible. Il faut donc recourir à une intégration numérique pour ce terme. La première étape consiste en un changement de variable afin de faciliter l’écriture des fonctions de forme. La deuxième étape revient à exprimer l’intégrale surfacique sous forme d’une somme pondérée de l’intégrant en certains points bien définis de l’élément. Le détail des intégrations numériques sur des éléments triangulaires est donné en annexe C. [ KeIV ] = − ∫ D Ni ( z, r ) N j ( z, r ) r 1 1−ξ drdz = − ∫ ∫ 0 0 N i (ξ ,η ) N j (ξ ,η ) r (ξ ,η ) J (ξ ,η ) dη dξ 3 N i (ξ k ,ηk ) N j (ξ k ,ηk ) k =1 r (ξ k ,ηk ) = −∑ (II.25) J (ξ k ,η k ) ωk 5. Particularités du maillage Quelques remarques ont déjà été faites concernant les particularités spécifiques au maillage. Dans ce paragraphe, ces remarques sont rassemblées et complétées. • Le domaine extérieur doit être de taille suffisante afin que la solution tende naturellement et de manière asymptotique vers la condition aux limites imposée. De plus, la nature de la solution est de forme concentrique. La forme extérieure du domaine qui se prête le mieux à ce genre d’évolution est celle d’un cercle. • Sur cette limite extérieure du domaine, la taille des éléments ne doit pas nécessairement être petite afin de ne pas inutilement augmenter le nombre d’inconnues du système. A une telle distance du dispositif, la variation de la Chapitre II - Méthode des éléments finis 12 solution est suffisamment lente que pour ne pas justifier un raffinement excessif du maillage. • Lors de la représentation finale du champ total extérieur, la singularité du champ créé par les spires impose la non coexistence entre un conducteur électrique et un nœud du maillage. Une manière d’adoucir cette singularité est de placer les conducteurs électriques au sein d’éléments du maillage afin que la source soit distribuée entre les nœuds de l’élément. • Au niveau des conducteurs électriques, la solution varie très rapidement en raison de l’évolution de la solution inversement proportionnelle à la distance. Afin de capturer de manière satisfaisante cette évolution, le maillage doit être progressivement raffiné du domaine extérieur vers les conducteurs électriques. • Au niveau de l’interface vide-plasma, les lignes de champ subissent une rapide déviation en raison des conditions électromagnétiques d’interface. Afin de capturer de manière satisfaisante cette évolution, le maillage doit être progressivement raffiné en direction de l’interface. • Au niveau de l’axe de symétrie, les lignes de champ doivent se refermer et subissent donc une rapide variation. Afin de capturer de manière satisfaisante cette évolution, le maillage doit être progressivement raffiné en direction de l’axe de symétrie. • Le maillage est du type structuré à l’intérieur de la torche car les deux raffinements, sur l'axe de symétrie et le côté qui lui est opposé, ne se font que dans le sens radial et non axial. Il s’agit d’un maillage suffisant pour déterminer le champ électrique. Ce maillage n’est peut-être pas suffisant pour caractériser un écoulement MHD au sein de la torche en raison des nombreuses particularités liées à un écoulement (couches limites, zones tourbillonaires,…). Un maillage type reprenant l’ensemble des remarques précédentes est représenté sur la figure suivante. Le domaine extérieur n’est pas entièrement montré afin d’être encore capable de discerner les détails au niveau de la torche. Figure 5 : Modèle de maillage adapté aux propriétés physiques du problème Chapitre II - Méthode des éléments finis 13 6. Conductivité électrique nulle dans tout le domaine Imposer une conductivité nulle dans tout le domaine, y compris l’intérieur de la torche à plasma, permet de simplifier le problème original et donc de réaliser quelques étapes importantes comme la détermination de la taille du domaine extérieur, la validation du code implémenté,… Le cas sur lequel ce point se base consiste en une simplification du problème original, c’est-à-dire l’émission du champ électrique par les spires, sans l’influence du champ induit. La discrétisation de ce problème a été développée dans le paragraphe 2.2. Dans celle-ci, la matrice élémentaire [KeV] n'intervient plus dans le problème comme la conductivité électrique est imposée égale à une valeur nulle dans tout le domaine. Les équations complexes sont donc découplées. Comme le terme de forçage (I.11) est purement imaginaire et que les équations réelles sont découplées des équations imaginaires, le champ électrique obtenu est purement imaginaire. 6.1. Détermination de la taille du domaine extérieur Une manière rigoureuse de déterminer la dimension optimale que doit avoir le domaine extérieur consiste en la comparaison de la qualité du résultat pour différents rayons du cercle sur lequel on impose la condition de rayonnement. Pour ces différents maillages, seul le rayon du cercle formant la limite extérieure varie. Les différents raffinements conservent leurs tailles caractéristiques. Comme pour ces différents maillages, la distance entre la torche et la limite extérieure varie, la taille des éléments sur cette frontière doit être ajustée, et ce principalement pour les maillages avec un petit rayon du domaine extérieur. Le meilleur moyen de visualiser les subtiles différences de la solution obtenue sur ces différents maillages consiste à réaliser une coupe au niveau du conducteur central et de tracer l’évolution de la solution par rapport à la coordonnée radiale. Pour rappel, la longueur totale de la torche est de 0.10m. Les diamètres choisis pour le domaine extérieur sont : 0.12m, 0.20m, 0.40m et 0.70m. Les différents résultats sont repris dans la figure suivante. La torche s’étend jusqu’à une coordonnée radiale de 0.015m. Le conducteur électrique est placé à une distance radiale de 0.019m pour laquelle le maximum de la solution est atteint. Théoriquement, la solution devrait même y être infinie, mais en raison de la discrétisation, on ne peut qu’approcher la valeur maximale. Les principales différences se font ressentir au-delà du conducteur électrique. En effet, dans le cas d’une forte limitation de la taille du domaine, la solution est beaucoup plus forcée à tendre vers la valeur imposée comme condition aux limites. Chapitre II - Méthode des éléments finis 14 Figure 6 : Influence de la taille du domaine extérieur sur la qualité de la solution - Evolution de la solution selon la coordonnée radiale pour une coupe au niveau du conducteur central. Afin de mieux visualiser les performances des différents domaines, il est encore plus intéressant de visualiser l’erreur relative de la solution. Cette erreur relative est prise par rapport au domaine de plus grande dimension (de rayon 0.35m) fournissant la solution la plus proche de la réalité. εh = uh − uhR =0.35 uhR =0.35 (II.26) Les différents résultats sont reportés sur la figure suivante. Figure 7 : Influence de la taille du domaine extérieur sur la qualité de la solution - Evolution de l’erreur relative selon la coordonnée radiale pour une coupe au niveau du conducteur central. Chapitre II - Méthode des éléments finis 15 Comme le champ électrique est nul sur l’axe de symétrie, l’erreur relative n’est pas déterminée en ce point. On observe plus facilement sur le résultat précédent l’amélioration progressive de la qualité de la solution lors de l’augmentation de la taille du domaine extérieur. On peut néanmoins souligner qu’au sein de la torche, l’erreur relative reste toutefois acceptable pour le plus petit des domaines (~3.5%). Afin de quantifier la qualité de la solution, il est beaucoup plus intéressant de recourir à la norme L2 de l’erreur par rapport à la solution théorique (I.11). Cette norme est définie par (II.27), dans laquelle on appelle respectivement uh et u les solutions numérique et théorique. L’erreur est calculée sur les nœuds intérieurs à la torche afin de ne pas tenir compte du raffinement arbitraire des conducteurs. uh − u L2 = 2 1 uh − u ) ( ∫ SS (II.27) Cette erreur est reportée sur la figure suivante pour les différents maillages considérés dans ce point. Il est à noter que le degré de raffinement au niveau des conducteurs et à l’intérieur de la torche est identique pour tous ces maillages, seul le rayon extérieur du domaine varie. Figure 8 : Influence de la taille du domaine extérieur sur la norme L2 de l’erreur pour les nœuds situés à l’intérieur de la torche. On remarque très bien que la norme de l’erreur dépend de la distance à laquelle est imposée la condition de rayonnement. Le domaine de rayon 0.35m semble tout indiqué pour minimiser le blocage de la solution, ce blocage étant dû à l’imposition de la condition de rayonnement à une distance finie du dispositif. Néanmoins, la précision gagnée par rapport à un domaine de moindres dimensions est relativement faible. 6.2. Validation du code implémenté De manière générale, pour procéder à la validation d'un code éléments finis, une situation particulière du problème doit être choisie. En effet, il faut que deux critères soient Chapitre II - Méthode des éléments finis 16 respectés : le cas considéré doit être simple et la solution théorique ou expérimentale connue. Pour répondre à ces deux critères, le cas de l’émission du champ électrique par les spires, sans l’influence du champ induit, est considéré. Ce cas revient à choisir une conductivité électrique nulle dans tout l’espace, même au sein de la torche. La discrétisation (II.8) ne permet pas de déterminer le champ total : si la conductivité électrique est nulle, le terme de forçage est annulé. Avec les conditions aux limites imposées, la solution à l'équation de Laplace ne peut fournir que la solution triviale d’un champ induit nul dans tout l’espace. Il faut donc recourir au système d’équation initial (II.9). Sur la figure suivante, la norme du champ électrique total théorique (I.11) est représentée dans le domaine entier. On remarque très bien la fermeture des lignes de champ au niveau de l’axe de symétrie de la torche à plasma. On remarque également la forme concentrique du champ électrique dans le domaine extérieur, ce qui prouve le choix adéquat de la forme du domaine extérieur sur laquelle la condition de rayonnement est imposée. Le champ magnétique calculé sur base de la forme théorique du champ électrique est montré en annexe F. Figure 9 : Evolution de la norme du champ électrique théorique (I.11) [V/m] dans le domaine extérieur à la torche. Le résultat numérique du système d'équation (II.9) est représenté sur la figure suivante. La solution théorique du champ (I.11) y est également reportée afin de pouvoir effectuer une comparaison aisée. Seul l’intérieur de la torche est représenté comme il s’agit du seul domaine d’intérêt dans le problème. Chapitre II - Méthode des éléments finis 17 Figure 10 : Emission du champ par les spires - Norme du champ électrique total [V/m]. Comparaison entre la solution théorique (au-dessus) et la solution numérique FEM (en dessous). Plusieurs constatations peuvent être faites à partir du résultat précédent : • On remarque une bonne concordance entre les deux solutions. Le léger écart au niveau de l’amplitude peut s'expliquer par l'atténuation du terme de forçage dans le cas de la solution numérique. La représentation fonctionnelle linéaire du terme de forçage empêche en effet une excellente évaluation du champ créé au niveau des nœuds des éléments contenant les conducteurs électriques. Cette sousévaluation du champ électrique se propage ensuite dans tous les éléments voisins du domaine entier. • Tant le champ théorique que le résultat numérique présentent une dissymétrie axiale : on remarque en effet que sur les frontières gauche et droite, les lignes de champ ne coupent pas la torche pour la même valeur de la coordonnée radiale. Ceci est dû à la géométrie de la torche dans laquelle les spires sont légèrement décalées par rapport au centre de la torche (figure 2). • Les lignes de champ des deux solutions se referment de sorte à encercler les conducteurs électriques. La norme du champ électrique total est donc nulle dans l’axe de la torche et maximale perpendiculairement à celle-ci. De manière plus quantitative, la norme quadratique de l’erreur (II.27) est calculée en fonction du nombre de degrés de libertés intérieurs à la torche. La construction de ces différents maillages est un peu particulière : le raffinement de l’intérieur de la torche varie tandis que le raffinement au niveau des conducteurs reste identique. La raison en est que seul l’intérieur de la torche constitue le réel domaine d’intérêt du problème. Une autre raison est que le maillage à l’intérieur de la torche doit également être adapté à l’étude de l’écoulement du plasma, c’est-à-dire contenir des couches limites sur les surfaces de la torche ainsi que des raffinements locaux. La variation de cette norme quadratique de l’erreur est représentée sur la figure suivante. La convergence vers la solution théorique se déroule bien avec un raffinement du maillage intérieur à la torche. Chapitre II - Méthode des éléments finis 18 Figure 11 : Variation de la norme L2 de l’erreur par rapport au nombre de degrés de liberté à l’intérieur de la torche. 6.3. Performances temporelles du code FEM sur le problème du champ créé par les spires Plusieurs expériences numériques ont été menées sur le problème du champ créé par les spires, sans tenir compte de la conductivité électrique du milieu. Le paramètre que l’on va faire varier est le nombre de degrés de liberté du système d’équations. Pour ce faire, plusieurs maillages sont construits et soumis au code implémenté pour la résolution de (II.9). Différentes durées caractéristiques du problème sont retenues afin d’avoir une idée globale des performances des différentes parties de la méthodologie suivie. Ces différentes durées sont : • • • • • Construction du maillage bidimensionnel à l’aide de l’outil Gmsh. Lecture du maillage et des données Evaluation des intégrales et assemblage des matrices élémentaires (II.7) Imposition des conditions aux limites (I.3) Inversion de la matrice globale Concernant l’inversion de la matrice, comme le nombre d’entrées dans cette matrice est assez limité en comparaison avec la taille de la matrice, une méthode directe est utilisée. L’opérateur ‘\’ de Matlab® suffit à cet effet. Ce logiciel effectue une renumérotation des indices de la matrice afin de diminuer le nombre d’entrées de la matrice et de mieux organiser celle-ci (les structures idéales sont diagonale, en bande et triangulaire). Une raison supplémentaire de ne pas utiliser une méthode itérative est qu’il faut déterminer une matrice de préconditionnement, ce qui ne va pas toujours de soi. Les performances obtenues sur les différents maillages sont représentées sur la figure 12. Les calculs ont été réalisés sur un Intel® Core™ 2 Quad CPU Q9550 @ 2.83GHz avec une mémoire RAM de 8 Go DDR2. Chapitre II - Méthode des éléments finis 19 On remarque tout de suite que la contribution de l’assemblage des matrices élémentaires est la plus importante d’entre toutes. L’utilisation d’une mise en parallèle du code permettrait de grandement réduire la durée mise pour cette étape. Comme annoncé auparavant, on remarque que l’inversion de la matrice n’est pas l’élément le plus contraignant dans le cas de l’utilisation de la méthode des éléments finis. On remarque également que la construction du maillage contribue également pour une bonne partie à la durée totale de la résolution. Il s’agit bien évidemment d’un inconvénient majeur inhérent à la méthode des éléments finis. Concernant la durée demandée pour l’imposition des conditions aux limites, il y a une très grande influence du nombre de nœuds se trouvant sur les frontières sur lesquelles ces conditions aux limites sont imposées. Comme il n’y a pas de relation exacte entre le nombre de nœuds situés sur ces frontières et le nombre de nœuds situés à l’intérieur de la torche, l’évolution de cette courbe fait juste ressentir une tendance. Il est également important de faire remarquer que la qualité de la solution se détériore grandement avec une trop grande diminution du nombre de degrés de liberté. En effet, avec un moins bon raffinement au niveau des conducteurs, le terme de forçage de (II.9) est moins bien modélisé et mène donc à une diminution globale de l’amplitude de la solution dans le domaine. Certaines oscillations sont également observées dans le domaine. La durée totale demandée tend vers un ordre de O(N²) où N est le nombre total de degrés de liberté. Figure 12 : Temps caractéristiques obtenus sur le problème du champ créé par les spires en fonction du nombre de degrés de liberté. Chapitre II - Méthode des éléments finis 20 7. Conductivité électrique non nulle à l’intérieur de la torche 7.1. Conséquences de la présence d’une conductivité électrique Cette fois-ci, le cas complet du problème est considéré. Contrairement au cas précédent, le système d’équations (II.8) peut être utilisé pour déterminer le champ électrique induit au sein de la torche. Afin de déterminer le champ électrique total, il suffira d’ajouter la contribution du champ créé par les spires (I.11) dont les composantes sont purement imaginaires. La présence de la matrice élémentaire [KeV] introduit un couplage entre les équations complexes (cf. point 3 sur l’assemblage des matrices élémentaires). Le champ électrique total possède donc une composante réelle et une composante imaginaire. En électromagnétisme classique, la présence d’une interface entre deux milieux différents introduit la notion de conditions d’interface sur le champ électrique de part et d’autre de l’interface ([SIN04]) : ⎧ε1 En1 − ε 2 En 2 = ρ s ⎨ ⎩ Et1 = Et 2 (II.28) Dans le cas particulier de l’écoulement d’un plasma, il n’existe pas de densité de charge libre sur l’interface. De plus, les permittivités des deux milieux sont égales à la permittivité du vide εo. La condition sur la composante normale devient donc : En1=En2. La présence d’une conductivité au sein de la torche introduit également la notion d’effet pelliculaire : l’intensité du courant induit se concentre sur la surface de la torche sur une épaisseur dépendant de la fréquence d’excitation de la source et de la conductivité électrique locale. Dans un cas général, cette profondeur de peau est estimée par la relation suivante : δ= 2 (II.29) ωμ0σ La densité de courant induit varie de manière exponentielle au sein du plasma : JG JJG − x /δ J = JSe (II.30) La profondeur de peau correspond donc à la distance x par rapport à la surface pour laquelle la densité de courant induit a diminué d’un facteur 1/e par rapport à la densité de courant en surface JS. Une analogie peut également être faite avec la propagation d’une onde dans un milieu conducteur ([SIN04]) pour laquelle une solution à l’équation suivante est donnée par (II.31). Cette analogie sera utile pour l’interprétation des résultats dans la suite. d 2 E ( x) = γ 2 E ( x) dx 2 avec γ = jωμ (σ + jωε ) = α + j β = 1 δ + jβ ⇔ E ( x) = E f e − x /δ cos(ωt − β x + θ f ) + Eb e x /δ cos(ωt + β x + θb ) Chapitre II - Méthode des éléments finis (II.31) 21 La solution consiste en une combinaison linéaire de deux ondes se propageant en sens opposés. Le paramètre α est appelé constante d’atténuation et β est la constante de phase. L’onde se propageant au sein du plasma est atténuée tandis que celle se dirigeant vers le domaine extérieur est amplifiée. Il a été choisi d’imposer la conductivité électrique au niveau des nœuds du maillage et non pas au sein des éléments. Ce choix permet de tenir compte de la conductivité électrique du quartz situé entre le vide et le plasma. Néanmoins, ici, cette interface intermédiaire n’est pas retenue afin de simplifier le problème. La conductivité électrique au sein du plasma est choisie uniforme. Le cas d’une conductivité électrique non uniforme sera traité dans le chapitre suivant. Afin de ne pas compliquer le problème, tous les nœuds situés sur la frontière de la torche ont une conductivité électrique égale à celle du plasma. Les valeurs usuelles de cette conductivité dépendent grandement de la température locale ([VAN00]) . Dans ce cas-ci, trois valeurs (100, 1000 et 10.000 S/m) seront choisies afin de clairement mettre en évidence leurs influences. Lors de cette étude, la fréquence d’excitation sera fixée à celle utilisée par la mini-torche à plasma (27.6 MHz). L’influence de la fréquence d’excitation sera également prise en considération dans un des points suivants. Les fréquences choisies pour cette étude sont 1, 10 et 100 MHz. Lors de cette étude, la conductivité électrique sera fixée à 5000 S/m afin d’avoir une profondeur de peau d’un ordre de grandeur satisfaisant. Les profondeurs de peau théoriques δ (II.29) (exprimées en millimètres) correspondant aux différents cas sont présentées dans le tableau suivant. σ = 100 S/m σ = 1000 S/m σ = 10000 S/m 9.58 3.0295 0.958 1 MHz 10 MHz 100 MHz 7.1176 2.2508 0.7118 Influence de la conductivité électrique - 27.6 MHz Influence de la fréquence d’excitation - σ = 5000 S/m Tableau 1 : Profondeurs de peau [mm] théoriques (II.29) pour les différentes configurations envisagées dans les études correspondantes. 7.2. Influence de la conductivité électrique - 27.6 MHz Dans ce paragraphe, on se concentre sur l’étude de l’influence de la conductivité électrique sur le champ électrique total au sein de la torche. Pour ce faire, la fréquence d’excitation est fixée à celle utilisée sur la mini-torche (27.6 MHz). Les conductivités électriques choisies ainsi que leurs profondeurs de peau théoriques sont données dans le tableau 1. Le résultat obtenu sur σ = 1000 S/m est donné sur les deux figures suivantes 13 et 14. On observe très bien sur la première figure l’apparition de l’accumulation du champ électrique au niveau de la surface de la torche, en comparaison avec une conductivité électrique nulle sur la figure 9. La déviation des lignes de champs se remarque également très bien au niveau de l’interface de changement de milieu plasma-vide. Dans le vide, le champ électrique rayonne de manière concentrique. Par contre, au sein du plasma, la phase (figure 14) du champ électrique change complètement par rapport au milieu extérieur, ce qui implique un changement de signe du champ électrique total (I.2). Chapitre II - Méthode des éléments finis 22 Figure 13 : Norme du champ électrique total [V/m]. 27.6 MHz - σ = 1000 S/m. Mise en évidence du phénomène d’effet pelliculaire. Figure 14 : Phase (°) du champ électrique total. 27.6 MHz - σ = 1000 S/m. Pour comparer les résultats obtenus sur les différentes conductivités, il est plus aisé de réaliser une coupe transversale des champs électriques obtenus au niveau du conducteur électrique central. Les différents résultats sont reportés sur la figure suivante représentant l’évolution de la norme du champ électrique total en fonction de la coordonnée radiale. Chapitre II - Méthode des éléments finis 23 Figure 15 : Influence de la conductivité électrique. 27.6 MHz. Norme du champ électrique total en fonction de la coordonnée radiale [V/m]. Coupe transversale au niveau du conducteur central. Sur cette dernière figure, l’effet pelliculaire se fait très bien remarquer avec une augmentation de la conductivité électrique. Dans le milieu extérieur, l’évolution du champ électrique est inversement proportionnelle à la distance par rapport aux spires. Au niveau du conducteur central (r=0.019m), la norme du champ électrique total tend à devenir infinie. En raison de l’organisation du maillage (point 5), il n’est pas possible de capturer cette valeur infinie. Dans le tableau ci-dessous, les profondeurs de peau obtenues numériquement sont comparées avec les profondeurs de peau théoriques (II.29). La profondeur de peau numérique est définie comme étant la distance à partir de la paroi de la torche pour laquelle la norme du champ électrique a diminué d’un facteur 1/e par rapport à la paroi. On remarque l’assez bonne capture de la profondeur par la solution numérique. Au plus la conductivité électrique augmente, au meilleur est la similitude avec la profondeur de peau théorique. Théorique Numérique σ = 100 S/m 9.58 8.1 σ = 1000 S/m 3.0295 3.1 σ = 10000 S/m 0.958 0.95 Tableau 2 : Influence de la conductivité électrique - Profondeurs de peau [mm] théorique (II.29) et numérique. Chapitre II - Méthode des éléments finis 24 7.3. Influence de la fréquence d’excitation - σ = 5000 S/m Dans ce paragraphe, l’étude de l’influence de la fréquence d’excitation des spires est faite pour une conductivité électrique fixée à 5000 S/m. Les fréquences choisies restent dans le domaine de l’ordre du MHz (1, 10 et 100 MHz). Les résultats sont reportés sur la figure suivante représentant la norme de la solution pour une coupe transversale au niveau du conducteur central (z=0.053m). Figure 16 : Influence de la fréquence d’excitation. σ = 5000 S/m. Norme du champ électrique total [V/m] en fonction de la coordonnée radiale. Coupe transversale au niveau du conducteur central. La profondeur de peau δ est inversement proportionnelle à la fréquence, ce qui produit une concentration du champ électrique au niveau de la surface de la torche pour des fréquences de plus en plus élevées. Dans le tableau ci-dessous, les profondeurs de peau obtenues numériquement sont comparées avec les profondeurs de peau théoriques (II.29). La profondeur de peau numérique est définie de la même manière que pour le tableau 2. On remarque l’assez bonne capture de la profondeur par la solution numérique. Au plus la conductivité électrique augmente, au meilleur est la similitude avec la profondeur de peau théorique. Théorique Numérique σ = 100 S/m 7.1176 7.5 σ = 1000 S/m 2.2508 2.3 σ = 10000 S/m 0.7118 0.72 Tableau 3 : Influence de la fréquence d’excitation - Profondeurs de peau [mm] théorique (II.29) et numérique. Chapitre II - Méthode des éléments finis 25 7.4. Performances temporelles du code FEM sur le problème du champ induit Dans ce dernier paragraphe, l’étude se concentre maintenant sur les performances du code implémenté, du point de vue temps de calcul. Le paramètre que l’on va faire varier est le nombre de degrés de liberté du système d’équations. Les mêmes maillages que l’étude faite au point 6.3 sont utilisés et soumis au code implémenté pour la résolution de (II.8). Différentes durées caractéristiques du problème sont retenues afin d’avoir une idée globale des performances des différentes parties de la méthodologie suivie. Ces différentes durées sont : • • • • • • Construction du maillage bidimensionnel à l’aide de l’outil Gmsh. Lecture du maillage et des données Calcul du champ théorique EC (I.11) pour tous les nœuds du maillage Evaluation des intégrales et assemblage des matrices élémentaires (II.7) Imposition des conditions aux limites (I.3) Inversion de la matrice globale Ces différents temps caractéristiques sont représentés sur la figure suivante. Par rapport à la résolution du champ créé par les spires (figure 12), une certaine augmentation de la durée totale est observée (environ 38.8% d’augmentation en moyenne). Cela s’explique par l’ajout du calcul du champ théorique EC et de la multiplication matricielle avec [KeV] (II.7) dans le membre de droite de (II.8). La durée totale demandée tend vers un ordre de O(N²) où N est le nombre total de degrés de liberté. Figure 17 : Temps caractéristiques obtenus sur le problème du champ induit en fonction du nombre de degrés de liberté. Chapitre II - Méthode des éléments finis 26 8. Conclusion Ce chapitre a traité de la résolution des deux types de systèmes d’équations par la méthode des éléments finis classique. Dans cette conclusion, on rappelle l’ensemble des observations intéressantes qui ont pu être faites. Un des premiers problèmes considérés consistait en la détermination de la distance à laquelle la condition de rayonnement devait être imposée, autrement dit la taille du domaine extérieur. Une taille de ce domaine minimisant l’erreur sur le champ électrique total a été déterminée. Il a également été remarqué qu’une taille du domaine plus petite que celle du domaine idéal introduisait une erreur assez faible vis-à-vis de ce dernier. La validation du code implémenté sur le système d’équations du champ électrique total a fait apparaître une légère différence d’amplitude par rapport à la solution théorique. La raison de cette différence réside dans la construction du maillage. Le raffinement au niveau des conducteurs joue un rôle assez important. Lors de la détermination du champ électrique total par l’intermédiaire du système d’équations régularisées sur le champ électrique induit, les profondeurs de peau ont été assez bien approchées dans l’ensemble des situations envisagées (influence de la conductivité électrique et de la fréquence d’excitation des spires). Les deux systèmes d’équations sur le champ électrique total et induit présentent des performances contraires : le système d’équations sur le champ induit présente une meilleure précision en raison de l’exactitude du terme de forçage. Par contre, le système d’équations sur le champ électrique total a une durée totale d’exécution plus faible que l’autre système d’équations. La méthode des éléments finis sans couplage constitue en soi la méthode de base dont on cherche à améliorer la durée d’exécution tout en conservant/améliorant la précision sur le résultat. Ces améliorations peuvent être réalisées en introduisant par exemple un couplage avec la méthode des éléments de frontière, ce qui est l’objectif du chapitre suivant. Chapitre II - Méthode des éléments finis 27 Chapitre III Méthode des éléments de frontière 1. Introduction Dans ce chapitre, une méthode de couplage des méthodes des éléments de frontière (Boundary Element Method - BEM) et des éléments finis (Finite Element Method - FEM) est analysée. Dans ce cas-ci, grâce aux avantages présentés par la méthode des éléments de frontière, il devient possible de ne mailler que l’intérieur de la torche. L’équation BEM est écrite sur la frontière Γ de cette torche afin de tenir compte du champ extérieur dans le domaine ΩBEM tandis que l’équation FEM est écrite au sein de la torche, le domaine Ω, avec un couplage avec les nœuds situés sur la frontière de la torche (cf. figure suivante). Ce couplage remplace la condition de rayonnement introduite dans le chapitre précédent. La condition de champ nul sur l’axe de symétrie est toutefois conservée. Figure 18 : Couplage entre les méthodes FEM et BEM. Domaines de résolution pour les méthodes BEM et FEM. Dans les points qui suivent, un aperçu historique de la méthode BEM est présenté ainsi qu’une comparaison des avantages et inconvénients de l’utilisation des méthodes BEM et FEM. Par la suite, sur base des fondements mathématiques de la méthode BEM, les équations intégrales du problème seront développées de manière mathématique puis numérique. Un point suivant sera l’éclaircissement des modifications à apporter au code FEM ainsi que la méthode de couplage. Tout comme dans le chapitre précédent, une validation du code sera indispensable pour ensuite continuer sur l’étude des performances de la méthode BEM tant sur le point de la précision que de la durée de résolution. Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 28 2. Un peu d'histoire La méthode des éléments de frontière telle qu'utilisée actuellement a connu une évolution progressive sur plus de 200 ans ([CHE05]). Les précurseurs de la méthode sont les mathématiciens Joseph-Louis Lagrange et Pierre-Simon Laplace en fournissant une solution élémentaire à une équation désormais connue sous le nom d'équation de Laplace, dans le domaine de l'attraction gravitationnelle. Par après, George Green ajouta une pièce supplémentaire à l'édifice grâce à ses trois identités, dont leur utilité ne fut appréciée qu'après sa mort. Ces trois identités constituent le coeur de la méthode des éléments de frontière. De son côté, Erik Ivar Fredholm contribua à la détermination de solutions aux équations intégrales avec une application dans le domaine de la déflection de poutres sous l'action de charges distribuées. D'autres noms comme Hermann Ludwig Ferdinand von Helmholtz, Enrico Betti, William Thomson (Lord Kelvin),… contribuèrent également à l'élaboration de solutions particulières dans de nouveaux domaines tels que l'acoustique, l'élasticité,… Peu avant l'apparition des premières machines numériques, de nouvelles techniques furent mises en œuvre pour résoudre les problèmes de frontière. Walter Ritz permit d'ouvrir une nouvelle voie grâce à l'utilisation de théorèmes variationnels et de la décomposition de la solution en fonctions de forme. Les résultats furent encourageants bien que pénibles à mettre en œuvre en raison de la complexité des calculs à réaliser. L'apparition des premières machines numériques (accessibles aux scientifiques du moins) dans les années 1960 permit de pousser plus en avant l'exploitation de ces méthodes. Ce n'est que vers 1975 que la méthode des éléments de frontière fit son apparition en temps que telle. Sa première exploitation se basa sur la formulation des résidus pondérés, choix particulièrement influencé par les premières brèches ouvertes vers les années 1960. Par après, la dénomination 'éléments de frontière' engloba une série de nouvelles méthodes. Répondre à la question "Qui inventa la méthode des éléments de frontière?" est un véritable défi en raison du nombre important de contributeurs tout au long des deux siècles. Les domaines scientifiques de prédilection de la méthode des éléments de frontière sont la théorie potentielle (en électromagnétique, transfert de chaleur, mécanique des fluides,…), la théorie des structures, les problèmes d'élasticité et de plasticité,… Cette technique n'a pas connu autant de succès pour la résolution de problèmes généraux d'écoulements autour de structures complexes en raison de l'émergence antérieure des méthodes des différences finies, des éléments finis et des volumes finis. 3. Comparaison des méthodes des éléments finis et des éléments de frontière Les méthodes des éléments finis et des éléments de frontière constituent deux manières totalement différentes de résoudre le problème, basées toutes deux sur des visions opposées de la méthodologie à suivre. Ces différences de méthodologie mènent bien évidemment à de grandes différences au point de vue développement théorique, de la programmation et des caractéristiques du système d'équations à résoudre. Dans ce paragraphe, ces différences fondamentales sont rassemblées afin d'avoir un aperçu clair des avantages et inconvénients de chacune des méthodes ([HUN03], [PAR97]). Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 29 • En toute généralité, les matrices du système d’équations introduites par la méthode BEM ne sont pas symétriques. Ce manque de symétrie sera clairement mis en évidence lors de l’écriture mathématique de ces équations. • La méthode BEM nécessite l’évaluation d’intégrales de contour. La méthode FEM introduit une fonction de pondération que l’on prend égale à la fonction de forme dans le cas de la méthode de Galerkin. La méthode FEM permet donc d’obtenir des matrices assez creuses. Dans la méthode BEM, il n’existe pas de fonction de pondération et les intégrales de contour font donc intervenir l’ensemble des inconnues situées sur la frontière. Les matrices introduites par la méthode BEM sont donc naturellement remplies. Si N est le nombre de degrés de libertés situés sur la frontière, la durée demandée par la méthode pour déterminer le champ électrique ainsi que la taille de stockage sont d’ordre O(N²). • Pour un même degré de discrétisation sur le contour, la taille du système BEM sera toujours inférieure à celle du système FEM. Cette différence est influencée par le taux de raffinement tridimensionnel de la méthode FEM, c’est-à-dire la proportion de frontière par rapport au domaine. • La solution particulière, également appelée fonction de Green, du problème indispensable à la méthode BEM apparaît de manière indépendante dans l’équation intégrale qui constitue le cœur de la méthode. Cette solution est donc approximée d’une manière indépendante par rapport au reste, ce qui permet de conserver un degré de précision comparable pour chaque paramètre de l’équation. Ceci est à mettre en avant par rapport à la méthode FEM pour laquelle les réactions sur la frontière sont généralement moins précises que les variables dépendantes. • Dans le cas d’un calcul BEM sans couplage, le principal avantage de la méthode BEM réside en sa faculté à fournir une solution sur la frontière uniquement sur base d’une discrétisation de cette frontière et donc un degré de modélisation moindre que celui de la méthode FEM. Cet avantage est d’autant plus mis en avant dans un problème nécessitant l’introduction d’une condition aux limites appliquée infiniment loin de la structure étudiée. En effet, par la méthode FEM, l’utilisateur se verra dans l’obligation de discrétiser une grande partie du domaine extérieur afin d’imposer la condition aux limites suffisamment loin de la structure. Concernant la méthode BEM, cette condition aux limites est automatiquement respectée par la solution particulière et ne nécessite donc aucun traitement particulier. Du point de vue commodité pour l’utilisateur, il s’agit sans conteste d’un atout majeur. Comme il le sera mis en évidence dans la suite, les équations intégrales font intervenir deux inconnues en chacun des nœuds de la frontière. Il est donc indispensable d’imposer une de ces deux inconnues afin de pouvoir résoudre le problème. Par contre, dans le cas d’un calcul avec couplage FEM / BEM, la méthode FEM ajoute des conditions aux limites sur la méthode BEM mais permet d’ôter le problème d’imposition d’une des variables sur la frontière. • Un deuxième avantage de la méthode BEM est que l’équation du problème ne subit pas d’approximation dans le domaine mais uniquement sur la frontière à l’opposé de la méthode FEM. • Les trois principaux désavantages de la méthode BEM sont : • la détermination de l’équation intégrale pour chaque type de problème Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 30 • la détermination de la solution particulière pour chaque type de problème. Il n’existe en effet pas de méthode générale pour aboutir à une expression finale de cette fonction. • les techniques numériques particulières nécessaires pour assurer un degré de précision suffisant lors des intégrations numériques. Ces techniques dépendent également du type de problème. Ces trois observations induisent une nouvelle difficulté : contrairement à la méthode FEM, il est extrêmement difficile de passer d’un problème à un autre par la méthode BEM en raison des nombreuses particularités propres à chaque problème. • Un avantage net de la méthode FEM est que les intégrales sur les éléments sont généralement faciles à évaluer. Par contre, dans la méthode BEM, l’introduction d’une solution particulière souvent singulière introduit une difficulté supplémentaire lors de l’évaluation des intégrales de contour. • Finalement, la méthode FEM s’applique à tout type de problème (équations linéaires et non linéaires) tandis que pour la méthode BEM, certaine solutions particulières ne sont pas encore connues, ce qui induit une limitation d’applicabilité de cette dernière méthode. 4. Fondements mathématiques de la méthode des éléments de frontière La manière de procéder est la suivante : une fois la fonction de Green de l’équation connue ainsi que les conditions aux limites à imposer sur les frontières du domaine, il devient possible d’écrire l’équation intégrale du problème. Comme annoncé dans le point précédent, le principal problème consiste à déterminer la fonction de Green de l’équation considérée. 4.1. Fonction de Green La définition de la solution particulière, ou encore fonction de Green, à une équation différentielle est la suivante : il s’agit de la solution à l’équation en un point source ne satisfaisant pas pour autant aux conditions aux limites imposées pour le problème global. L’équation à résoudre s’écrit sous la forme (III.1) en tenant compte des conditions aux limites (I.3) ainsi que du caractère axisymétrique. Il s’agit de l’équation de Poisson dans laquelle p(z0,r0) constitue le terme de forçage : JG JG ⎧Δ E ( z0 , r0 ) = p( z0 , r0 ) ⎪⎪ JG (III.1) ⎨ E ( z0 , r0 = ∞) = 0 ⎪ JG ⎪⎩ E ( z0 , r0 = 0) = 0 La fonction de Green correspondant à (III.1) s’exprime alors par la résolution de l’équation (III.2) dans laquelle (z,r) sont les coordonnées d’un point source concentré. Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 31 JG JG ΔG ( z0 , r0 , z , r ) = −δ ( z0 , r0 , z , r ) JG ⎧1 lorsque r0 = r et z0 = z avec δ ( z0 , r0 , z , r ) = ⎨ ⎩0 sinon (III.2) Dans notre cas particulier, le champ théorique créé par les spires a déjà été développé dans l’annexe B, rappelée ci-dessous : EC ( z , r ) = − μI ∂A = − jω 0 C ∂t π m = − jω μ0 I C 2π ⎞ 4rR R ⎛⎛ m ⎞ ⎜1 − ⎟ K (m) − E (m) ⎟ avec m = ⎜ 2 2⎠ (r + R) + ( Z − z )2 r ⎝⎝ ⎠ (r0 + r ) 2 + ( z − z0 ) 2 ⎛ ⎛ m ⎞ ⎞ ⎜ 1 − ⎟ K ( m) − E ( m ) ⎟ ⎜ r0 2⎠ ⎝⎝ ⎠ (III.3) On peut assimiler la solution particulière de (III.1) avec (III.3), légèrement modifié de sorte à pouvoir exprimer de manière plus générale : JG μ G ( z0 , r0 , z , r ) = 0 2π (r0 + r ) 2 + ( z − z0 ) 2 ⎛ ⎛ m ⎞ 4r0 r ⎞ JG 1 − K ( m ) − E ( m ) 1θ avec m = ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ 2 r0 2⎠ (r0 + r ) + ( z − z0 ) 2 ⎝⎝ ⎠ (III.4) Il est possible de vérifier que cette fonction satisfait à l’équation de Laplace vectorielle exprimée en coordonnées cylindriques, forme plus développée de (III.2) : ∂ 2G 1 ∂G ∂ 2G G + + − =0 ∂r 2 r ∂r ∂z 2 r 2 (III.5) Malheureusement, comme les dérivées suivant r et z de la fonction (III.4) (fournies en annexe B) sont singulières lorsque r=r0 et z=z0, il n’est pas possible de vérifier la validité de la valeur unitaire de (III.2). Remarque Dans les annexes D et E, la fonction de Green correspondant à l’équation de Laplace scalaire (III.6) a été développée. Comme il s’agit d’un problème rencontré plus souvent dans la littérature, un développement mathématique est devenu possible pour cette fonction. ∂ 2G 1 ∂G ∂ 2G + + = −δ ( z0 , r0 , z , r ) ∂r 2 r ∂r ∂z 2 4.2. (III.6) Equation intégrale pour le champ électrique 4.2.1. Cas général tridimensionnel L’équation intégrale correspondant au Laplacien du champ électrique (III.1) se base sur le deuxième théorème de Green (III.7) ([PAR97], [HSI08]). Le domaine D est pour l’instant tridimensionnel sans le caractère axisymétrique. La figure suivante présente les différents Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 32 domaines intervenant dans l’écriture de l’équation intégrale. L’équation intégrale est écrite pour un nœud x0 se trouvant sur la frontière ∂D du domaine. Figure 19 : Définition des domaines intervenant dans le développement de l’équation intégrale au point x0 ⎛ ∫ ( E ( z )ΔG ( x , z ) − G ( x , z )ΔE ( z ) ) dV ( z ) = ∫ ⎜⎝ E ( y) 0 0 ∂D D ∂G ( x0 , y ) ∂E ( y ) ⎞ − G ( x0 , y ) ⎟ dS ( y ) ∂n ∂n ⎠ (III.7) En raison du caractère singulier de la fonction de Green, il faut établir l’équation intégrale en isolant le point x0 du domaine D. La frontière extérieure du domaine devient donc égale à ∂D-∂Dεe+∂Dε. Le deuxième théorème de Green se réécrit donc sous la forme suivante : limε →0 ∫ ( E ( z )ΔG( x , z) − G( x , z )ΔE ( z ) ) dV ( z ) 0 0 D − Dε = limε →0 ∂G ( x0 , y ) ∂E ( y ) ⎞ ⎛ − G ( x0 , y ) ⎜ E ( y) ⎟ dS ( y ) ∂n ∂n ⎠ ∂D −∂Dεe ⎝ ∫ + limε →0 ⎛ ∫ ⎜⎝ E ( y) ∂Dε (III.8) ∂G ( x0 , y ) ∂E ( y ) ⎞ − G ( x0 , y ) ⎟ dS ( y ) ∂n ∂n ⎠ En tenant compte de (III.1) et de (III.2), on peut développer le premier membre de (III.8). La première intégrale sur le domaine D de (III.8) disparaît car le point x0 se trouve en dehors du domaine d’intégration. ∫ ( E ( x)ΔG ( x , z ) − G( x , z )ΔE ( z ) ) dV ( z ) = − ∫ G( x , z ) p( z )dV ( z ) 0 0 D 0 (III.9) D Le deuxième membre de (III.8) est plus délicat à développer. Le premier membre de la deuxième intégrale de surface devient ([PAR97], [HSI08]) : limε →0 ∫ ∂Dε E ( y) ∂G ( x0 , y ) dS ( y ) = C ( x0 ) E ( x0 ) ∂n (III.10) Le coefficient C(x0) dépend de la géométrie locale au point x0. Il est caractérisé par : Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 33 ⎧1/ 2 lorsque la surface est lisse au point x 0 ⎪ C ( x0 ) = ⎨ α ⎪⎩ 2π lorsque la surface est anguleuse au point x 0 α est l'angle intérieur au domaine D (III.11) Le deuxième membre de la deuxième intégrale de surface est nul car l’intégrale du flux du champ est nulle sur une surface fermée : ⎛ ⎞ ⎛ ⎞ ∂E ( y ) ∂E ( y ) limε →0 ⎜ ∫ G ( x0 , y ) dS ( y ) ⎟ = limε →0 ⎜ G ( x0 , ε ) ∫ dS ( y ) ⎟ = 0 ⎜ ∂D ⎟ ⎜ ⎟ ∂n ∂n ∂Dε ⎝ ε ⎠ ⎝ ⎠ (III.12) Il est maintenant possible de simplifier (III.8) en tenant compte de (III.9), (III.10) et (III.12). Le deuxième théorème de Green se réécrit donc sous la forme : C ( x0 ) E ( x0 ) + ⎛ ∫ ⎜⎝ E ( y) ∂D ∂G ( x0 , y ) ∂E ( y ) ⎞ − G ( x0 , y ) ⎟ dS ( y ) = − ∫ G ( x0 , z ) p( z )dV ( z ) ∂n ∂n ⎠ D (III.13) Dans la méthode BEM, l’écriture de l’équation sur la frontière du domaine D fait donc intervenir deux inconnues : le champ électrique ainsi que le gradient normal de ce champ sur la frontière. 4.2.2. Caractère axisymétrique Pour l’instant, le domaine D a gardé son caractère tridimensionnel global. La prochaine étape consiste à introduire le système de coordonnées cylindriques dans (III.13) afin de pouvoir appliquer l’équation intégrale sur le problème de la torche axisymétrique. ⎧dS = rdθ d Γ Comme ⎨ ⎩dV = rdθ drdz 2π C ( x0 ) E ( x0 ) + ∫ 0 2π ∂G ( x , y ) ∂E ( y ) ⎞ ⎛ ∫Γ ⎜⎝ E ( y) ∂n0 − G ( x0 , y) ∂n ⎟⎠ rd Γ( y)dθ = − ∫0 Ω ∫ G( x0 , z ) p( z )rd Ω( z )dθ BEM (III.14) Comme seule la fonction de Green dépend de la coordonnée azimutale, on peut encore réécrire (III.14) sous la forme suivante : 2π 2π ⎛ ⎞ ∂E ( y ) ⎛ ∂G ( x0 , y ) ⎞ C ( x0 ) E ( x0 ) + ∫ ⎜ E ( y ) ∫ ⎜ d θ − ( G ( x0 , y ) ) dθ ⎟ rd Γ( y ) ⎟ ∫ ∂n ∂n 0 ⎠ 0 ⎝ Γ⎝ ⎠ =− ∫ Ω BEM 2π p( z )r ∫ ( G ( x0 , z ) ) dθ d Ω( z ) 0 Ou encore : ∂E ( y ) AX ⎛ ⎞ C ( x0 ) E ( x0 ) + ∫ ⎜ E ( y )ψ AX ( x0 , y ) − G ( x0 , y ) ⎟ rd Γ( y ) = − ∫ p( z )rG AX ( x0 , z )d Ω( z ) ∂n ⎠ Γ⎝ Ω BEM (III.15) Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 34 En posant, dans un souci de clarté : 2π ⎧ AX ⎪G ( x0 , y ) = ∫ G ( x0 , y )dθ ⎪ 0 ⎨ 2π ⎪ψ AX ( x , y ) = ∂G ( x0 , y ) dθ 0 ∫0 ∂n ⎪ ⎩ (III.16) Cette dernière fonction de Green Gax tient compte de l’aspect axisymétrique de la source et est égale à (III.4). La dérivée normale ψax est explicitée dans l’annexe B. La dernière étape de ce paragraphe consiste en l’explicitation du terme de forçage p(z) qui a jusqu’alors gardé son caractère globale. En considérant le terme de droite de (I.1), on remarque que l’intégrale de surface se ramène à une somme sur les trois conducteurs. − ∫ Ω BEM p ( z )rG AX nr ( x0 , z )d Ω( z ) = jωμ0 I C ∑ rc ,i G AX ( z0 , r0 , zc ,i , rc ,i ) (III.17) i =1 Il est à faire observer que l’équation intégrale fait intervenir deux variables (le champ électrique et le flux au travers de la frontière). Il y a donc deux fois plus d’inconnues que d’équations écrites sur la frontière. Dans le cas de la résolution du problème par la méthode BEM pure sans couplage, il faut que soit le champ électrique soit le flux soit imposé sur la frontière. Dans le cas d’un couplage avec la méthode des éléments finis, il faudra ajouter autant d’équations de compatibilité du flux qu’il y a de nœuds sur la frontière afin d’avoir un système d’équations qui soit inversible. 4.2.3. Domaine de dimensions infinies Dans le cas particulier de la torche rayonnant dans un domaine de dimensions infinies, on peut montrer que l’équation intégrale reste identique par rapport à ce qui a été démontré auparavant ([PAR97]). Le schéma ci-dessous représente la situation et donne les notations utilisées dans la suite de ce point. En reprenant le même raisonnement suivi dans le point 4.2.1, on peut écrire le deuxième théorème de Green en repartant directement de (III.13) pour déboucher sur (III.18). Figure 20 : Définition des notations intervenant dans le développement de l’équation intégrale au point x0 pour un domaine de dimensions infinies. Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 35 C ( x0 ) E ( x0 ) + ⎛ ∂G ( x0 , y ) ∂E ( y ) ⎞ − G ( x0 , y ) ⎟ dS ( y ) ∂n ∂n ⎠ ⎛ ∂G ( x0 , y ) ∂E ( y ) ⎞ − G ( x0 , y ) ⎟ dS ( y ) = − ∫ G ( x0 , z ) p ( z )dV ( z ) ∂n ∂n ⎠ D ∫ ⎜⎝ E ( y) ∂D + ∫ ⎜⎝ E ( y) ∂DR (III.18) Lorsque la distance R entre le point x0 et la frontière extérieure ∂DR tend vers l’infini, il est possible, par un raisonnement, de retirer la contribution de la deuxième intégrale dans (III.18). lim R →∞ ⎛ ∫ ⎜⎝ E ( y) ∂DR ∂G ( x0 , y ) ∂E ( y ) ⎞ − G ( x0 , y ) ⎟ dS ( y ) = 0 ∂n ∂n ⎠ (III.19) En effet, la solution au problème décroît plus rapidement avec R que la solution particulière. L’équation intégrale pour le problème de l’équation de Poisson dans un domaine de dimensions infinies devient donc égale à : C ( x0 ) E ( x0 ) + ⎛ ∫ ⎜⎝ E ( y) ∂D ∂G ( x0 , y ) ∂E ( y ) ⎞ − G ( x0 , y ) ⎟ dS ( y ) = − ∫ G ( x0 , z ) p( z )dV ( z ) ∂n ∂n ⎠ D (III.20) On retrouve exactement la forme de l’équation intégrale dans le cas développé dans le point 4.2.1. L’équation intégrale dans le cas axisymétrique d’un domaine de dimensions infinies reste donc égale à celle développée dans le point 4.2.2. 5. Développements numériques de la méthode des éléments de frontière Les fondements mathématiques de la fonction de Green et de l’équation intégrale du problème de Poisson dans un domaine axisymétrique de dimensions infinies ont été présentés dans le point précédent. A présent, il est possible de passer à la discrétisation de l’équation intégrale et donc à la méthode des éléments de frontière en elle-même. Dans l’équation (III.15), les deux variables (le champ électrique et le flux au travers de la frontière) sont interpolées de manière fonctionnelle de la manière suivante : N ⎧ = E N jE j ⎪ ∑ j =1 ⎪ ⎨ N front ⎪Φ = ∂E = N jΦ j ∑ ⎪ ∂n j =1 ⎩ front (III.21) La frontière Γ dans le plan (z,r) est unidimensionnelle. On choisit un degré d’interpolation unitaire pour les fonctions de forme Nj(z,r). Ces fonctions de forme interpolant les variables sont donc tout simplement les suivantes, dans un repère local ξ : 1 ⎧ ⎪⎪ N i = 2 (1 − ξ ) ⎨ ⎪ N = 1 (1 + ξ ) ⎪⎩ i +1 2 Chapitre III - Méthode des éléments de frontière (III.22) 36 Figure 21 : Fonctions d’interpolation du champ électrique et du flux sur la frontière Γ En discrétisant la frontière Γ en éléments Γk dans (III.15), en tenant compte de (III.17) et en écrivant l’équation résultante au nœud i, on obtient : nr C ( xi ) Ei + ∑ ∫ ( E ( y )ψ AX ( xi , y ) − Φ ( y )G AX ( xi , y ) ) rd Γ k ( y ) = jωμ0 I C ∑ rc ,mG AX ( zi , ri , zc ,m , rc ,m ) m =1 k Γk (III.23) En introduisant les interpolations du champ électrique et du flux (III.21) dans le résultat précédent, on écrit : ⎛ C ( xi ) Ei + ∑ ∫ ⎜ ( N1k ⎜ k Γk ⎝ N )ψ k 2 AX ⎛ E1k ⎞ ( xi , y ) ⎜ k ⎟ − ( N1k ⎝ E2 ⎠ N k 2 )G AX ⎛ Φ1k ⎞ ⎞ ( xi , y ) ⎜ k ⎟ ⎟ rd Γ k ( y ) ⎟ ⎝ Φ2 ⎠ ⎠ nr = jωμ0 I C ∑ rc , mG AX ( zi , ri , zc , m , rc ,m ) m=1 (III.24) Il est impossible de développer une expression analytique de ces intégrales en raison de la nature même de la fonction de Green. La solution consiste en le recours aux intégrations numériques. En raison de la singularité de la fonction de Green et de ses dérivées directionnelle, il est indispensable de doubler de prudence lors du choix du type de point d’intégration. Les tables de Gauss-Legendre permettent d’introduire des points d’intégration ne correspondant pas avec les nœuds situés sur la frontière et évitent donc toute singularité maladroite (annexe C). La définition des points d’intégration nécessite un changement de repère pour les intégrales de contour. Le nombre de points d’intégration NG peut dépendre de la distance entre le point de collocation et le point d’intégration. En effet, la variation de la fonction de Green est assez rapide lorsque cette distance est faible. Il est donc sage de prévoir un grand nombre de points d’intégration pour un élément de frontière se trouvant proche du point de collocation. Un nombre moins important de points d’intégration peut par contre être prévu pour les éléments de frontière se trouvant très loin du nœud de collocation dans le but de limiter le temps de calcul. De par la définition des fonctions d’interpolation (III.22), le Jacobien de la transformation de repère est la demi-longueur de l’élément de frontière k. Les points ξ et poids ωξ d’intégrations sont fournis dans l’annexe C. L’introduction des intégrations numériques transforme donc (III.24) en l’équation suivante : Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 37 NG ⎛ ⎛ Ek ⎞ ⎛ Φk ⎞ ⎞ L Ci Ei + ∑∑ ⎜ ( N1k (ξ ) N 2k (ξ ) )ψ AX ( xi , yξ ) ⎜ 1k ⎟ − ( N1k (ξ ) N 2k (ξ ) ) G AX ( xi , yξ ) ⎜ 1k ⎟ ⎟ rξ k ωξ ⎜ ⎟ k n =1 ⎝ ⎝ E2 ⎠ ⎝ Φ1 ⎠ ⎠ 2 nr = jωμ0 I C ∑ rc , mG AX ( zi , ri , zc , m , rc ,m ) m =1 (III.25) Afin de simplifier la vision du système d’équation, posons [A]i et [B]i les composantes des matrices globales et {F}i la composante du terme de forçage, correspondant à l’écriture de l’équation intégrale au ième nœud de frontière : NG [ A]i = ∑∑ ( N1k (ξ ) N 2k (ξ ) )ψ AX ( xi , yξ ) rξ k n =1 NG [ B]i = ∑∑ ( N1k (ξ ) N 2k (ξ ) ) G AX ( xi , yξ ) rξ k n =1 nr Lk ωξ 2 (III.26) Lk ωξ 2 (III.27) {F }i = jωμ0 I C ∑ rc ,mG AX ( zi , ri , zc ,m , rc , m ) (III.28) [ A '] = diag (C ) + [ A] (III.29) m =1 Le système d’équations intégrales sur la frontière Γ s’écrit donc sous forme concise : [ A ']{ E} − [ B]{Φ} = { F } (III.30) Comme il l’avait été introduit dans le paragraphe discutant des avantages et inconvénients des méthodes des éléments finis et des éléments de frontière, on remarque que les matrices [A’] et [B] du système d’équations sur les nœuds de la frontière sont non symétriques et complètement remplies. Pour en terminer avec la discussion des caractéristiques de la discrétisation de l’équation intégrale, la variation de l’intégrant des matrices [A] et [B] a été discuté plus haut. Afin d’accélérer l’assemblage de ces deux matrices tout en conservant une précision du résultat acceptable, il est intéressant de faire varier le nombre de points d’intégration NG en fonction de la distance entre le point de collocation et l’élément de frontière en cours d’assemblage. Pour cela, [KYT95] propose d’utiliser une règle de bonne pratique qui introduit le paramètre s (III.31) pour lequel Lk, (z1, r1), (z2, r2) et (zcol, rcol) sont respectivement la longueur de l’élément de frontière, les coordonnées des deux extrémités de l’élément de frontière et les coordonnées du point de collocation : s= 1 2 Lk ( 2 zcol − z1 − z2 ) + ( 2rcol − r1 − r2 ) 2 2 (III.31) En fonction de la valeur prise par ce paramètre s, on attribue un nombre de points d’intégration pour l’évaluation de la contribution de l’élément de frontière k sur le nœud de collocation : si s ≤ 1.5 → 6 points d'intégration si 1.5 < s < 5.5 → 4 points d'intégration si s ≥ 5.5 (III.32) → 2 points d'intégration Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 38 6. Couplage faible sur le flux Dans les équations intégrales de la méthode BEM, des termes de flux du champ électrique au niveau de la frontière Γ apparaissent. Il a alors été choisi d’interpoler de manière linéaire les inconnues de flux sur cette frontière (III.21). Concernant la méthode des éléments finis, il n’existe pas de terme de flux à l’intérieur du domaine Ω mais bien au niveau de la frontière Γ. Comme il avait été choisi dans le chapitre précédent d’interpoler de manière linéaire les inconnues du champ au sein des éléments de surface, ces termes de flux sur la frontière sont constants sur les éléments de surface. On remarque donc qu’il y a une incompatibilité entre le degré d’interpolation du flux par les deux méthodes. Afin de se débarrasser de cette incompatibilité, il est indispensable d’ajouter une condition faible sur le flux au niveau de la frontière Γ. Cette condition faible sur le flux va permettre de rétablir l’équilibre sur le flux et va également introduire un couplage entre les termes de flux de la méthode BEM et les termes de champ de la méthode FEM. Cette condition faible sur le flux du champ s’écrit à l’aide de (III.33). ⎛ ∂E FEM ⎞ − Φ N ⎜ ⎟ dΓ = 0 i ∫Γ ⎝ ∂n ⎠ (III.33) Figure 22 : Conventions pour la description de la condition faible sur le flux Dans cette dernière, Ni est la fonction d’interpolation du ième nœud de frontière sur lequel on écrit la condition de flux. Comme cette fonction est nulle pour tout autre point que le nœud i, on peut alors développer (III.33) de manière plus explicite : FEM FEM ⎞ ⎞ k ⎛ ∂E k +1 ⎛ ∂E − Φ Γ + − Φ ⎟ dΓ = 0 N d N ⎟ ⎜ i ∫k i ⎜⎝ ∂n ∫ ⎠ ⎝ ∂n ⎠ k +1 (III.34) C’est à ce niveau-ci que sont introduites la discrétisation (III.21) et le fait que le flux développé par la méthode FEM est constant par élément de surface. Dans (III.35) et (III.36), les intégrales sur les deux éléments de frontière k et k+1 sont développées. FEM ⎛ ⎞ ⎞ ⎛ ∂E FEM ⎞ k ⎛ ∂E k k k k N d − Φ Γ = ⎜ ⎟ ∫ N i d Γ − ∫ N i ( N i −1Φ i −1 + N i Φ i ) d Γ ∫k i ⎜⎜ ⎜⎝ ∂n ⎟⎠ ⎟⎟ ⎝ ∂n ⎠ I k k I ⎝ ⎠ = Lk 2 ⎛ ∂E FEM ⎞ Lk Lk ⎜ ⎟ − Φ i −1 − Φ i 3 ⎝ ∂n ⎠ I 6 (III.35) Et de même pour l’intégrale sur l’élément k+1 : Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 39 FEM ⎛ ⎞ ⎞ ⎛ ∂E FEM ⎞ k +1 ⎛ ∂E k +1 k +1 k +1 k +1 N d − Φ Γ = ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ∫ N i d Γ − ∫ N i ( N i +1 Φ i +1 + N i Φ i ) d Γ ∫k +1 i ⎜ ⎜⎝ ∂n ⎟⎠ ⎟ n ∂ ⎝ ⎠ II k k II ⎝ ⎠ = Lk +1 ⎛ ∂E FEM ⎞ Lk +1 L Φ i +1 − k +1 Φ i ⎜ ⎟ − 2 ⎝ ∂n ⎠ II 6 3 (III.36) En introduisant (III.35) et (III.36) dans (III.34), on aboutit à l’équation discrétisée de la condition faible sur le flux : Lk ⎛ ∂E FEM ⎞ Lk +1 ⎛ ∂E FEM ⎞ Lk +1 L + Lk +1 L Φ i −1 − k Φ i − k Φ i +1 = 0 ⎜ ⎟ + ⎜ ⎟ − 2 ⎝ ∂n ⎠ I 2 ⎝ ∂n ⎠ II 6 3 6 (III.37) Les termes de flux décomposés par la méthode FEM sont exprimés en fonction des inconnues des nœuds des éléments de surface à partir de : 3 ∂N ∂E FEM j =∑ Ej ∂n j =1 ∂n (III.38) La condition faible sur le flux discrétisé (III.37) peut également s’écrire sous la forme suivante, plus concise : int flux ⎡⎣ Kecond ⎤⎦ { E int } + ⎡⎣ Kecond ⎤⎦ {Φ} = 0 (III.39) 7. Modifications à apporter à la méthode des éléments finis Par rapport au code développé dans le chapitre précédent, quelques changements sont à apporter. En effet, comme la méthode des éléments finis est désormais utilisée à l’intérieur de la torche, les conducteurs ne se trouvent plus dans le domaine maillé. Le terme de forçage provient maintenant du couplage avec la méthode des éléments de frontière et de l’imposition de l’égalité des valeurs prises par le champ aux nœuds situés sur la frontière pour les méthodes des éléments finis et des éléments de frontière. De plus, la méthode des éléments de frontière emploie l’équation non régularisée (I.1) afin que le terme de forçage (III.17) puisse s’exprimer facilement sous la forme d’une somme de la contribution des conducteurs. Afin de ne pas ajouter de difficulté supplémentaire, la méthode des éléments finis va donc également résoudre le champ total au sein de la torche, ce qui n’introduit pas les problèmes rencontrés au chapitre II vu que les singularités se trouvent en dehors du domaine d’intégration Ω de la méthode. Le système d’équations à résoudre par la méthode des éléments finis se ramène donc à (II.9) sans le membre de droite, soit encore : [ K ] = [ KeI ] + [ KeII ] + [ KeIII ] + [ KeIV ] + [ KeV ] [ K ] { E} = 0 (III.40) Il faut encore faire remarquer que la méthode des éléments finis est écrite uniquement pour les nœuds intérieurs à la torche et ne se trouvant pas sur la frontière Γ. Concernant les éléments de surface contenant un nœud sur la frontière, la situation est résumée sur la figure suivante : Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 40 L’équation FEM (III.40) est écrite pour le nœud 1 et fait intervenir les nœuds 2 et 3. L’équation BEM est écrite pour les nœuds 2 et 3. S’il avait été choisi d’écrire l’équation FEM sur les nœuds de la frontière, il aurait fallu conserver les termes d’intégrales de contour dans (II.5) vu que le champ et son flux sont non nuls sur la frontière Γ. Il est maintenant possible d’avoir une vision globale de la matrice du système d’équations à résoudre pour obtenir le champ total aussi bien sur la frontière qu’à l’intérieur de la torche. En rassemblant (III.30), (III.39) et (III.40), on aboutit donc à : ⎡ A ⎢ 0 ⎢ ⎢⎣ K IF −B flux Kecond 0 front ⎫ ⎧F ⎫ ⎤ ⎧E ⎪ ⎪ int ⎥ ⎪ front ⎪ Kecond ⎥ ⎨Φ ⎬ = ⎨0 ⎬ K II ⎥⎦ ⎪ E int ⎪ ⎪⎩0 ⎪⎭ ⎩ ⎭ 0 (III.41) Avant de passer à la validation du code implémenté, quelques commentaires supplémentaires sont à faire sur l’observation du système (III.41). Sur les nœuds situés sur la frontière, deux équations sont écrites en raison des deux inconnues : le champ et le flux. Les équations correspondant au système FEM et à la condition faible sur le flux créent une matrice assez creuse. Par contre la matrice créée par le système BEM est remplie par rapport aux variables sur la frontière. Le positionnement des variables dans le vecteur des inconnues a son importance. En effet, lors de l’inversion de la matrice globale, le positionnement d’un grand nombre de valeurs non nulles loin de la diagonale de la matrice va plutôt favoriser l’emploi de méthodes itératives plutôt qu’une méthode directe. Dans ce cas-ci, il a été choisi de placer les termes de flux du champ électrique en fin du vecteur inconnu. 8. Conductivité électrique nulle à l'intérieur de la torche Validation du code Tout comme dans le chapitre II, une étape de validation numérique du code implémentée est indispensable pour l’exploitation des résultats et la comparaison des performances des méthodes des éléments finis et des éléments de frontière. La même situation physique que dans le chapitre II est choisie, c’est-à-dire le cas d’une conductivité électrique nulle dans tout l’espace y compris l’intérieur de la torche. La fréquence d’excitation des spires est de 27.6 MHz. Dans un premier temps, il est intéressant de vérifier la validité de la méthode des éléments de frontière seule, sans couplage avec la méthode des éléments finis. Une fois fait, il serait ensuite intéressant de valider la méthode de couplage FEM/BEM comme les deux méthodes FEM et BEM auront alors été validées séparément. Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 41 8.1. Validation de la méthode BEM sans couplage Dans un premier temps, le code implémenté sur la méthode des éléments de frontière doit être validé séparément du reste. Pour ce faire, seule la résolution de l’équation intégrale (III.30) est effectuée. Comme cette équation fait intervenir deux inconnues en chacun des nœuds, il est nécessaire d’imposer l’une des deux variables. Connaissant l’expression théorique du champ électrique créé par les spires, il est possible d’en déterminer les dérivées directionnelles suivant les coordonnées longitudinale et radiale et donc le flux théorique au travers de la frontière. Ces dérivées sont fournies en annexe B. Le système d’équation se transforme donc en (III.42) dans laquelle on cherche à déterminer le champ électrique sur la frontière : ⎧ ∂Ethéorique ⎫ [ A ']{ E} = { F } + [ B ] ⎨ ⎬ ⎩ ∂n ⎭ (III.42) La représentation tridimensionnelle de la solution sur la frontière est donnée sur la figure suivante afin de donner une information qualitative de la qualité de la solution BEM. On remarque le très bon accord entre les solutions numérique et théorique. Figure 23 : Validation de la méthode des éléments de frontière sans couplage. Représentation de la solution sur la frontière. Pour donner une idée quantitative de l’évolution de la norme L2 de l’erreur (III.43) avec le nombre de nœuds situés sur la frontière, plusieurs simulations sont effectuées. Cette évolution de la norme de l’erreur est reportée dans le tableau 4. Une certaine convergence est observée. La méthode tend vers un ordre 1 : la norme de l’erreur diminue d’un ordre de grandeur pour un nombre de degrés de libertés multiplié par 10 (figure 24). On donne également une correspondance avec le nombre de degrés de liberté à l’intérieur de la torche si un maillage structuré était construit. uh − u L2 = 2 1 uih − ui ) ( ∫ LΓ Chapitre III - Méthode des éléments de frontière (III.43) 42 Figure 24 : Validation du code BEM sans couplage Norme L2 de l’erreur en fonction du nombre de nœuds situés sur la frontière. 8.2. Degrés de liberté à l’intérieur de la torche Nœuds sur la frontière Norme L2 de l’erreur 992 2442 4692 9952 19792 41692 60852 88 138 192 284 396 576 696 0.09850 0.08129 0.06958 0.05160 0.04766 0.04012 0.03538 Tableau 4 : Validation du code BEM sans couplage - Norme L2 de l’erreur de la solution numérique Validation de la méthode de couplage FEM / BEM Les méthodes des éléments finis et des éléments de frontière ont été validées séparément respectivement dans le chapitre II et dans le point précédent. Il faut maintenant valider la méthode de couplage entre ces deux méthodes en résolvant le système d’équations complet (III.41). La solution numérique à ce système d’équations est représentée sur la figure suivante ainsi que la solution théorique, ce qui permet de réaliser une comparaison qualitative. On remarque la très bonne résolution au sein de la torche. Par rapport au résultat obtenu par la méthode des éléments finis (figure 10), l’amplitude de la solution semble être meilleure. Une explication serait l’absence de contrainte sur le raffinement des conducteurs dans le cas de la méthode BEM. On remarque néanmoins au niveau des frontières latérales une moins bonne fermeture des lignes de champ. Figure 25 : Validation de la méthode de couplage FEM/BEM - Norme du champ électrique total [V/m]. Solution théorique (au-dessus) et la solution numérique FEM/BEM (en dessous). Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 43 Tout comme lors de la validation de la méthode FEM et de la méthode BEM sans couplage, il est intéressant d’étudier l’évolution de la norme L2 de l’erreur de la solution numérique par rapport à la solution théorique (cf. figure 26). Le nombre de degrés de liberté reporté sur l’abscisse du graphique correspond aux nœuds intérieurs à la torche. L’évolution de l’erreur réalisée par la méthode FEM est également représentée afin de comparer les performances en précision. Concernant la méthode FEM, les différents maillages possèdent le même nombre de nœuds intérieurs que les maillages utilisés pour la méthode BEM. Le raffinement des conducteurs est identique pour chacun des maillages FEM. Concernant la méthode BEM, deux types de simulations ont été réalisés : l’un avec un nombre fixe de points d’intégration (6 par élément de frontière) et l’autre avec un nombre variable de points d’intégration en fonction de la distance entre le point de collocation et l’élément de frontière en cours d’assemblage (III.32). Pour tout type de raffinement à l’intérieur de la torche, on remarque l’avantage de l’utilisation de la méthode BEM du point de vue précision du résultat. En moyenne, un rapport de 1.7 existe entre les erreurs FEM et BEM. On remarque également que le critère de variation de points d’intégration est assez bon : la précision du résultat a été conservée pour un nombre total de points d’intégration réduit. Finalement, on remarque que la convergence de la solution bidimensionnelle est plus rapide que celle du système unidimensionnel (les points de la figure suivante correspondent avec ceux du tableau 4). Figure 26 : Variation de la norme L2 de l’erreur en fonction du nombre de degrés de libertés à l’intérieur de la torche. Résultats FEM, BEM (6 points d’intégration - vert) et BEM (nombre variables de points d’intégration - rouge) 9. Conductivité électrique non nulle à l'intérieur de la torche Tout comme dans le chapitre II, différents cas sont envisagés pour visualiser l'influence d'un paramètre sur la solution. Dans ce point, les deux paramètres qui vont être étudiés sont la conductivité électrique du milieu à l'intérieur de la torche et la fréquence d'excitation des spires. Les mêmes valeurs de ces paramètres que dans le chapitre II sont prises (cf. tableau 1). Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 44 9.1. Influence de la conductivité électrique - 27.6 MHz Dans ce point-ci, la fréquence d'excitation des spires est gardée constante et égale à 27.6 MHz tandis que la conductivité électrique prend les valeurs suivantes : 100, 1000 et 10.000 S/m. Une comparaison est faite entre les résultats obtenus par les méthodes FEM (système d’équations (II.8)) et FEM/BEM. Sur les deux figures suivantes, la comparaison bidimensionnelle est faite entre les deux méthodes (norme et phase du champ électrique total). Sur la figure 27, l'accumulation du champ électrique au niveau de la surface de la torche se remarque très bien pour les deux méthodes. Du point de vue similitude, la méthode FEM/BEM réussit à faire correspondre l’allure du champ électrique avec la méthode FEM. Du point de vue amplitude, on remarque néanmoins une légère différence entre les deux résultats, la méthode FEM sous-estimant le maximum du champ dans la torche. Figure 27 : Norme du champ électrique total [V/m]. σ = 1000 S/m - 27.6 MHz. Comparaison des résultats FEM (au dessus) et FEM/BEM (en dessous). Figure 28 : Phase (°) du champ électrique total. σ = 1000 S/m - 27.6 MHz. Comparaison des résultats FEM (au dessus) et FEM/BEM (en dessous). Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 45 Sur la figure 28, la phase du champ électrique total est représentée pour les deux méthodes. Par rapport à la norme reportée sur la figure 27, on remarque une plus grande différence de résultat pour les deux méthodes. Une comparaison plus quantitative est rendue possible en réalisant une coupe transversale des deux solutions au niveau du conducteur central. La norme du champ électrique total au sein de la torche est alors représentée sur les figures 29 et 30 pour les différentes conductivités envisagées. La figure suivante reporte la norme du champ électrique total en fonction de la coordonnée radiale. De manière générale, les amplitudes des solutions obtenues par les deux méthodes sont assez proches les unes des autres tout au long de l’évolution de la coordonnée radiale. Tout comme dans le point précédent, on remarque très bien l’accumulation du champ électrique au niveau de la paroi de la torche avec une augmentation de la conductivité électrique. Figure 29 : Influence de la conductivité électrique. 27.6 MHz. Norme du champ électrique total [V/m] en fonction de la coordonnée radiale. Solutions FEM et FEM/BEM. Dans le tableau suivant, les épaisseurs de peau théoriques (II.29) et numériques pour les méthodes FEM et FEM/BEM sont données. On remarque un léger meilleur accord de la solution FEM/BEM avec la profondeur de peau théorique que la méthode FEM. Théorique FEM FEM/BEM σ = 100 S/m 9.58 8.1 8.15 σ = 1000 S/m 3.0295 3.1 3.06 σ = 10000 S/m 0.958 0.95 0.954 Tableau 5 : Influence de la conductivité électrique - Profondeurs de peau [mm] théorique (II.29) et numériques pour les méthodes FEM et FEM/BEM. Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 46 Sur la figure suivante, la norme du champ électrique total est représentée dans une échelle logarithmique afin de mieux mettre en évidence l’évolution de la solution au sein de la torche pour de faibles amplitudes du champ électrique. On remarque une bonne évolution linéaire dans l’échelle logarithmique, ce qui permet de valider la présence des termes exponentiels dans la relation (II.31). Au voisinage de l’axe de symétrie de la torche, le raccord est réalisé avec la condition de champ imposé nul. Concernant la comparaison des deux méthodes numériques, on remarque encore le très bon accord entre les solutions tout le long de la torche. Figure 30 : Influence de la conductivité électrique. 27.6 MHz. Norme du champ électrique total [V/m] en fonction de la coordonnée radiale. Solutions FEM et FEM/BEM. Echelle logarithmique. Dans le chapitre précédent, une étude avait été faite quant à l’influence du rayon du domaine extérieur sur lequel on impose la condition de rayonnement du champ électrique. Il est maintenant intéressant de comparer les résultats FEM issus de maillages sur lesquels on impose la condition de rayonnement à une distance finie avec le résultat de la méthode BEM pour lequel la condition de rayonnement est automatiquement vérifiée. Cette étude n’est faite que dans ce point-ci afin de ne pas trop alourdir la présentation des résultats. Les résultats sont issus de calculs avec une conductivité électrique uniforme de 1000 S/m et d’une fréquence d’excitation de 27.6 MHz. Les différents résultats sont représentés sur la figure suivante. Un agrandissement au niveau de la paroi de la torche a été effectué afin de rendre plus clair la présentation. On remarque qu’au plus le rayon du domaine extérieur augmente, au plus la solution tend vers celle issue de la méthode FEM/BEM pour laquelle le rayon du domaine extérieur est virtuellement infini. Cette observation est vérifiée tout le long de la torche jusque l’axe de symétrie. Un rayon de domaine extérieur trop faible entraîne donc une sous-estimation de la norme du champ électrique par blocage du champ électrique dans le vide. Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 47 Figure 31 : Comparaison des résultats FEM avec imposition de la condition de rayonnement à des distances variables et du résultat FEM/BEM. 27.6 MHz et σ = 1000 S/m. 9.2. Influence de la fréquence d'excitation - σ = 5000 S/m Dans ce point, l'influence de la fréquence d'excitation des spires est étudiée. La conductivité électrique au sein de la torche est choisie égale à 5000 S/m afin de bien mettre en évidence le phénomène d’effet pelliculaire du champ électrique total au sein du plasma. Tout comme dans le chapitre II, les fréquences choisies sont 1, 10 et 100 MHz. La topologie de la solution ressemblant à celle du point précédent, il est plus intéressant de directement réaliser la coupe au niveau du conducteur central (z=0.053m). Les différents résultats sont reportés sur les deux figures suivantes pour les différentes valeurs de la fréquence d’excitation. Modifier la fréquence induit une modification du terme de forçage dans (II.8) et (III.30) ainsi que de la profondeur de peau (II.29). Augmenter la fréquence d’excitation va donc induire une augmentation du champ électrique ainsi qu’une accumulation de ce champ près de la surface de la torche. La figure 32 reporte la norme du champ électrique total en fonction de la coordonnée radiale. Les résultats issus des deux méthodes présentent de très fortes similitudes pour chacune des fréquences. Sur la figure 33, la norme du champ électrique total est représentée dans une échelle logarithmique afin de mieux mettre en évidence l’évolution de la solution pour de faibles valeurs du champ électrique. On remarque l’évolution linéaire dans l’échelle logarithmique, ce qui permet encore une fois de valider la présence des termes exponentiels dans la solution théorique (II.31). Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 48 Figure 32 : Influence de la fréquence d’excitation. σ = 5000 S/m. Norme du champ électrique total [V/m] en fonction de la coordonnée radiale. Solutions FEM et BEM. Figure 33 : Influence de la fréquence d’excitation. σ = 5000 S/m. Norme du champ électrique total [V/m] en fonction de la coordonnée radiale. Solutions FEM et BEM. Echelle logarithmique Dans le tableau suivant, les épaisseurs de peau théoriques (II.29) et numériques pour les méthodes FEM et FEM/BEM sont données. On remarque un léger meilleur accord de la solution FEM/BEM avec la profondeur de peau théorique que la méthode FEM. Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 49 σ = 100 S/m 7.1176 7.5 7.4 Théorique FEM FEM/BEM σ = 1000 S/m 2.2508 2.3 2.27 σ = 10000 S/m 0.7118 0.72 0.71 Tableau 6 : Influence de la fréquence d’excitation - Profondeurs de peau [mm] théorique (II.29) et numériques pour les méthodes FEM et FEM/BEM. 9.3. Conductivité électrique variable dans le plasma Dans ce dernier point sur l’exploitation des résultats, on s’intéresse à l’influence d’une variation de la conductivité électrique au sein du plasma. En effet, dans la situation physique rencontrée dans la torche à plasma, il peut exister une zone dont la température atteint les 10.000K. Selon [VAN00], la conductivité électrique correspondante vaut environ 2000 S/m. En dehors de cette zone, la température avoisine les 6000K. La conductivité électrique y est donc égale à 100 S/m. Dans la situation physique, la variation de conductivité électrique se fait de manière évolutive. Afin de simplifier l’introduction des données, la variation de conductivité électrique se fait de manière brusque dans le plasma. Cette simplification, assez forte, permet néanmoins d’observer l’influence d’une conductivité non uniforme. La fréquence d’excitation des spires est choisie égale à 27.6 MHz. La situation est résumée sur l’esquisse suivante. σ = 100 S / m h σ = 2000 S / m l/4 h 2 l Figure 34 : Conductivité électrique non uniforme au sein de la torche. Topologie du problème. Les résultats obtenus par les méthodes FEM (système d’équations (II.8)) et FEM/BEM sont reportés sur les deux figures suivantes. La première figure représente la norme du champ électrique total, la seconde figure la phase de ce champ électrique. Quelques observations intéressantes peuvent être faites à partir des résultats portés sur la première figure. La discontinuité de la conductivité électrique se remarque particulièrement bien au quart de la longueur de la torche. Les lignes de champ sont repoussées vers le domaine de conductivité électrique égale à 100 S/m. La profondeur de peau du milieu de conductivité égale à 100 S/m est assez faible en comparaison avec celle du milieu de conductivité égale à 2000 S/m. Au niveau de l’interface entre ces deux milieux, le phénomène peut être comparable à ce qui est observé au niveau de l’interface vide-plasma sur la frontière de la torche. Il s’y forme un deuxième effet pelliculaire, provoquant donc une déviation importante des lignes de champ. Concernant la Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 50 comparaison des résultats FEM et FEM/BEM, on remarque l’assez bonne concordance de l’amplitude des solutions. Figure 35 : Conductivité électrique non uniforme au sein de la torche. Norme du champ électrique total [V/m]. Solution FEM (au-dessus) et FEM/BEM (en dessous). Figure 36 : Conductivité électrique non uniforme au sein de la torche. Phase (°) du champ électrique total. Solution FEM (au-dessus) et FEM/BEM (en dessous). Sur la figure 36, la phase du champ électrique total est reportée. On remarque tout de suite la présence de la zone de conductivité électrique égale à 2000S/m qui provoque un changement brusque de phase. Les deux figures suivantes permettent une meilleure comparaison quantitative en réalisant une coupe transversale de la norme du champ électrique total au niveau du conducteur central (z=0.053m). Sur ces figures, le champ électrique correspondant à une conductivité électrique uniforme de 100 S/m est également reporté afin de mesurer l’impact de la poche de conductivité égale à 2000 S/m. Sur la figure 37, la norme du champ électrique total est reportée en fonction de la coordonnée radiale. On remarque comme sur la figure 35 la légère différence d’amplitude entre les méthodes FEM et FEM/BEM. Par rapport au résultat issu d’une conductivité électrique uniforme et égale à 100 S/m, on remarque également une nette diminution de l’amplitude du champ électrique au sein de la torche. La poche de conductivité électrique égale à 2000 S/m repousse les lignes de champ électrique dans la zone de conductivité électrique égale à 100 S/m. Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 51 Figure 37 : Conductivité électrique non uniforme au sein de la torche. Norme du champ électrique total [V/m] selon une coupe transversale au niveau du conducteur central (z=0.053m). La figure suivante présente la norme du champ électrique total dans une échelle logarithmique. Figure 38 : Conductivité électrique non uniforme au sein de la torche. Norme du champ électrique total [V/m] selon une coupe transversale au niveau du conducteur central. Echelle logarithmique. On remarque tout de suite dans ce dernier résultat la présence d’une évolution linéaire dans chacune des zones, mais avec une pente différente. L’évolution linéaire du champ Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 52 dans une échelle logarithmique permet de confirmer la présence des termes exponentiels dans la solution théorique (II.31). Dans chacune des deux zones, la profondeur de peau est différente, ce qui entraîne donc une pente différente des droites dans la figure 38. Il existe deux zones de raccord : l’une au niveau de l’interface entre les deux milieux de conductivité électrique différente et l’autre au niveau de l’axe de symétrie pour assurer la condition aux limites imposée. 10. Performances temporelles de la méthode de couplage FEM / BEM Dans les points précédents, les performances en précision ont été comparées pour les méthodes des éléments finis et des éléments de frontière. Dans ce dernier points, les performances temporelles de la méthode de couplage FEM/BEM sont étudiées. Les performances de la méthode FEM sont également reportées afin de permettre une rapide comparaison. Concernant les résultats issus de la méthode FEM, le nombre de nœuds internes à la torche est choisi identique par rapport aux maillages utilisés pour la méthode BEM. Cette prévoyance permet ainsi une comparaison sur base du nombre réel de degrés de liberté utiles. Lors de la construction du maillage FEM, le nombre de nœuds en dehors de la torche dépend du taux de raffinement à l’intérieur de la torche, notamment au niveau de l’interface torche-vide. Il a donc fallu se fixer un raffinement au niveau des conducteurs électriques pour tous les maillages FEM. Plusieurs expériences numériques ont été menées. Concernant la méthode des éléments finis, les deux discrétisations (II.8) et (II.9) sont utilisées. Concernant la méthode des éléments de frontière, deux types de calcul ont également été réalisés : l’un avec un nombre fixe de points d’intégration par élément de frontière (6 points par élément) et l’autre avec un nombre variable de points d’intégration par élément de frontière en fonction de la distance entre l’élément de frontière et le point de collocation (III.32). Ces différents résultats sont reportés sur la figure suivante. Une courbe O(N²) y est également reportée afin de montrer la convergence de la méthode BEM vers cet ordre. Figure 39 : Performances temporelles. σ = 1000 S/m - 27.6 MHz. Méthode FEM (II.8) et (II.9). Méthode FEM/BEM avec un nombre de points d'intégration fixe et variable. Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 53 On remarque tout de suite sur cette dernière figure le net avantage de l’utilisation de la méthode de couplage FEM/BEM par rapport à la méthode FEM pure, pour de faibles nombres de degrés de liberté du moins. Au chapitre II, on avait remarqué que la discrétisation de l’équation du champ induit était légèrement plus coûteuse en temps que la discrétisation de l’équation du champ total. Par contre, la discrétisation de l’équation du champ induit assure un résultat plus précis en raison de l’absence de singularité dans tout le domaine. Concernant la méthode FEM/BEM, le critère de nombre variable de points d’intégration permet d’accélérer de manière subtile le procédé d’assemblage tout en assurant une précision du résultat comparable (figure 26). Il est également intéressant de connaître la répartition de la durée pour chacune des opérations nécessaires pour la résolution du problème de couplage FEM/BEM. Ces différentes durées sont régies par les étapes clés suivantes : • • • • • Lecture du maillage et des données Assemblage des matrices [A’] et [B] et du vecteur {F} ((III.26) à (III.29)) correspondant à l’équation intégrale sur la frontière Assemblage des matrices élémentaires FEM et des conditions faibles sur le flux ((III.39) et (III.40)) Imposition des conditions aux limites (I.3) sur l’axe de symétrie Inversion de la matrice globale du système d’équations Ces différentes durées sont reportées sur la figure suivante en fonction du nombre de degrés de liberté à l’intérieur de la torche. On remarque tout de suite que la contribution majeure provient de l’assemblage des matrices de la méthode BEM. En effet, l’assemblage de ces matrices dure en moyenne 73% du temps total de la simulation. Lorsque le nombre de points d’intégration sur les éléments de frontière varie selon le critère (III.32), la contribution de l’assemblage des matrices BEM diminue jusqu’environ 64% de la durée totale de la simulation. Figure 40 : Temps caractéristiques obtenus par la méthode FEM / FEM avec un nombre fixe de points d’intégration en fonction du nombre de degrés de liberté. Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 54 Le taux d’occupation de la matrice globale [K] est défini comme étant le rapport entre le nombre total de composantes non nulles de la matrice globale [K] et le produit des dimensions de cette matrice : Taux d'occupation = Nombre de composantes non nulles (Taille de la matrice globale) 2 (III.44) Ce taux d’occupation est reporté sur la figure 41 pour les simulations effectuées sur les méthodes FEM et FEM/BEM. On observe que, même pour un maillage assez grossier, le taux d’occupation ne dépasse pas 1% pour les deux méthodes. L’utilisation de méthodes directes pour l’inversion de la matrice serait plutôt favorisée dans le cas de la méthode FEM. Dans le cas de la méthode FEM/BEM, en raison du nombre plus important de données à conserver en mémoire (matrices pleines pour l’équation intégrale) et du fort écartement des composantes par rapport à la diagonale, une méthode itérative serait plutôt intéressante. Dans le code implémenté, une méthode directe est utilisée pour l’inversion de la matrice [K] issue de la méthode FEM/BEM, ce qui explique l’évolution du rapport entre les durées nécessitées pour l’inversion de la matrice FEM/BEM et la matrice FEM (cf. tableau 7). Figure 41 : Taux d’occupation de la matrice globale [K] [%] en fonction du nombre de degrés de liberté intérieurs à la torche. Nombre de degrés de liberté intérieurs 1984 4884 9384 19904 39584 83384 121704 Inversion FEM [s] 0.6183220 0.6355710 0.9380530 1.2994540 2.9168280 6.0683710 10.0458690 Inversion FEM/BEM [s] 0.0472640 0.2106650 0.5643770 3.0658990 8.0229540 21.5123400 43.7381620 Rapport des temps 0.0765297 0.33145785 0.60164724 2.35937478 2.75057494 3.5449942 4.35384555 Tableau 7 : Temps d’inversion [s] des matrices pour les méthodes FEM et FEM/BEM. Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 55 L’explication de l’évolution observée du taux d’occupation est assez simple : pour un nombre croissant de degrés de liberté, le nombre de nœuds voisins à un nœud particulier reste plus ou moins constant. Comme le nombre d’éléments de surface augmente beaucoup plus vite que le nombre d’éléments de frontière et que le remplissage d’une ligne de la matrice est déterminé par le nombre de nœuds voisins au nœud considéré dans le cas de la méthode FEM, le taux de remplissage diminue lors d’une augmentation du nombre de degrés de liberté. Dans le tableau suivant, la proportion du nombre de points d’intégration par élément de frontière en cours d’assemblage est donnée. Pour un maillage donné, on remarque la très grande proportion de deux points d’intégration par élément de frontière par rapport aux deux autres contributions. Le critère sur le paramètre s (III.32) est donc très bien choisi vu qu’il permet de conserver la précision par rapport à un nombre fixe de points d’intégration, d’accélérer l’assemblage des matrices [A’] et [B] ((III.26) et (III.27)) et d’assurer un minimum de points d’intégration à cette fin. Nombre de nœuds à l’intérieur de la torche 992 2442 4692 9952 19792 41692 60852 Nombre de Pourcentage du nombre de points nœuds situés d’intégration sur la frontière 2 4 6 88 86.011 10.2795 3.7095 138 91.5953 6.0827 2.322 192 94.0472 4.2757 1.677 284 95.9588 2.8878 1.1534 396 97.1474 2.024 0.8285 576 98.0284 1.4016 0.57 696 98.3807 1.1509 0.4685 Tableau 8 : Pourcentage du nombre de points d'intégration en fonction du nombre de nœuds situés sur la frontière. σ = 1000 S/m - 27.6 MHz. Pour un raffinement progressif du maillage sur la frontière, on remarque que la proportion de deux points d’intégration prend de plus en plus d’ampleur au détriment des deux autres contributions. Ceci s’explique par le fait que, avec un raffinement de la frontière, la proportion d’éléments éloignés du nœud de collocation augmente. Cette variabilité du nombre de points d’intégration devient donc très intéressante pour un maillage très raffiné sur la frontière. 11. Conclusion Dans ce chapitre, une méthode de couplage entre les méthodes des éléments finis et des éléments de frontière (FEM/BEM) a été étudiée. L’objectif principal en était de réduire la durée totale demandée pour la résolution complète du problème par rapport à l’utilisation d’une méthode des éléments finis sans couplage. Par rapport à la méthode des éléments finis, il a été remarqué que le niveau de difficulté de mise en œuvre était largement accru. En effet, la méthode des éléments de frontière se base sur des considérations mathématiques beaucoup plus poussées, ce qui a également mené à une certaine abstraction par rapport à la physique du problème. Le principal problème qui a requis énormément de temps a été la détermination de la forme Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 56 exacte de la fonction de Green correspondant à l’équation de Laplace axisymétrique pour une grandeur vectorielle. Lors de la validation de la méthode FEM/BEM, il a été observé que la norme quadratique de l’erreur par rapport à la solution théorique était constamment inférieure à celle de la méthode FEM sans couplage. Ceci s’explique par la nature de la fonction de Green qui permet de tenir compte de manière exacte de l’intensité du terme de forçage par les spires et de la distance théoriquement infinie à laquelle la condition de rayonnement est imposée. Lors de l’exploitation des résultats sur des configurations différentes (influence de la conductivité électrique et de la fréquence d’excitation des spires), les profondeurs de peau obtenues par la méthode FEM/BEM étaient en général plus proches de la théorie que celles issues de la méthode FEM. La cause serait la distance finie à laquelle la condition de rayonnement est imposée pour cette dernière méthode. L’évolution du champ électrique total au sein de la torche a également validé l’approche théorique de la propagation d’une onde dans un milieu conducteur. Concernant les performances temporelles de la méthode FEM/BEM, on a également observé le net avantage offert par cette méthode lorsque le nombre de degrés de liberté à l’intérieur de la torche reste modéré. Une deuxième accélération a même pu être obtenue en faisant varier le nombre de points d’intégration selon un critère basé sur des distances. L’ordre O(N²) de la méthode FEM/BEM a également été vérifié. Les principaux désavantages de la méthode de couplage FEM/BEM sont : • Le temps d’inversion de la matrice globale qui augmente de manière considérable avec le nombre de degrés de liberté, du moins si une méthode directe est employée. • La très grande proportion de la durée totale demandée pour l’assemblage des matrices correspondant à l’équation intégrale. Un moyen de résoudre le premier problème est de recourir à un solveur itératif, ce qui permettrait de réduire considérablement le temps d’inversion pour de grands nombres de degrés de liberté. Le seul inconvénient majeur de ce type de solveur réside dans la nécessité de construire une matrice de préconditionnement adéquate au problème. Concernant le deuxième problème, il est possible de réduire cette proportion en recourant à la méthode multipôles, ce qui constitue le sujet du chapitre suivant. Chapitre III - Méthode des éléments de frontière 57 Chapitre IV Méthode multipôles 1. Introduction Dans le chapitre précédent traitant de la méthode de couplage entre les méthodes des éléments finis et des éléments de frontière, on a observé qu’une très grande partie de la durée nécessitée pour la résolution complète du problème était demandée pour l’évaluation des intégrales de contour et l’assemblage des matrices correspondantes (III.26) à (III.29). Une manière d’accélérer le processus d’assemblage des matrices issues de l’équation intégrale est de recourir à la méthode multipôles. La méthode d’expansion multipôles permet d’évaluer l’impact sur le champ électrique de sources situées dans le champ lointain. Par manque de temps, la méthode multipôles rapide (Fast Multipole Method - FMM) n’a pas pu être étudiée en profondeur ni encodée. Dans ce travail, on s’est intéressé à une méthode se basant sur les principes généraux de la méthode multipôles rapide. L’approche suivie est alors la suivante : le champ lointain est évalué par la méthode multipôles tandis que le champ proche est évalué par la méthode BEM conventionnelle étudiée dans le chapitre précédent. Cette méthode multipôles - éléments de frontière (Multipole Method-Boundary Element Method - MMBEM) sera également d’ordre O(N²) concernant le stockage des données en mémoire, dans lequel N est le nombre de degrés de liberté situés sur la frontière. Par contre, on notera une certaine accélération de l'assemblage des matrices correspondantes à l'équation intégrale. La méthode multipôles rapide a principalement été développée pour des applications bidimensionnelles et tridimensionnelles. Cette méthode n'a pas encore connu de développement dans un repère axisymétrique, ce qui explique également pourquoi une méthode MM-BEM a été choisie dans ce travail. Vu le peu de littérature disponible sur le développement des expressions multipôles dans le cas de l'équation de Laplace axisymétrique vectorielle, ce chapitre se base principalement sur ce qui est développé dans [SIN08] traitant de l'équation de Laplace axisymétrique scalaire et [HIR10] proposant un développement en série de Legendre pour le potentiel vecteur dû à une spire de courant circulaire. 2. Un peu d’histoire L'histoire de la méthode multipôles rapide telle que présentée dans la suite est issue de [YOS01]. La méthode FMM a premièrement été pensée par V. Rokhlin[ROK85] dans le cadre d'une accélération de la résolution des équations intégrales de l'équation de Laplace Chapitre IV - Méthode multipôles 58 bidimensionnelle. La méthode FMM doit ensuite son avancée à L. Greengard et V. Rokhlin ([GRE87], [GRE87]) dans leur tentative d'accélérer le calcul du potentiel dû à une distribution spatiale de particules dont les interactions sont décrites par la loi de Coulomb. Cette première application, dans un domaine bidimensionnel cartésien, permettait de réduire le temps de calcul de O(N²) à O(N) si un solveur itératif est utilisé. La méthode FMM initialement décrite par Rokhlin se base principalement sur l'utilisation des moments multipôles pour l'évaluation de l'influence de groupes de particules lointaines. Ces moments peuvent ensuite être translatés au centre local associé au groupe auquel appartient le point où l'on recherche l'influence des particules lointaines. Greengard compléta le travail de Rokhlin en introduisant les décompositions hiérarchiques spatiales des groupes à l'aide de quad-tree dans un domaine bidimensionnel et de oct-tree dans un domaine tridimensionnel. De plus, l'emploi d'opérateurs de translations à une certaine échelle et entre chaque échelle permet de réduire la complexité du calcul de O(N²) à O(N). On consultera [BEA97] pour une présentation claire et didactique de la méthode FMM sur plusieurs applications. Des travaux ultérieurs permirent d'étendre le panorama d'application de la méthode FMM. Ces avancées progressives concernent les domaines suivants : l'équation de Laplace bidimensionnelle et tridimensionnelle, l'élasticité bidimensionnelle et tridimensionnelle, l'élastodynamique et la mécanique des fluides. Les équations intégrales sont particulièrement intéressantes dans le cas de l'analyse des ondes dans un domaine de dimensions infinies, ce qui explique la très grande recherche développée sur la méthode FMM dans le cadre de l'acoustique et de la radiation électromagnétique. 3. Développements mathématiques Comme annoncé dans l'introduction, la méthode FMM ne sera pas employée dans ce travail mais plutôt une méthode MM-BEM. La raison en est assez simple ([SIN08]) : un des points centraux de la méthode FMM réside en la possibilité de séparer les variables de collocation et du point source dans l'expression de la fonction de Green. Cette séparation est facilement mise en œuvre dans le cas d'un problème bi ou tridimensionnel. Or, dans le cas d'une structure axisymétrique, le point source se dégénère en un anneau de source. Cette dégénérescence se conserve dans la formulation de la fonction de Green telle que présentée dans (III.4). Il n'est pas possible d'exprimer cette fonction de Green à l'aide de la distance entre les deux points vu que la fonction de Green dépend également de la distance de ces points par rapport à l'axe de symétrie. La séparation des points source et de collocation ne peut donc pas s'effectuer aussi facilement que dans la méthode FMM. En recoupant les données de [SIN08] et [HIR10], il est néanmoins possible de réaliser une telle séparation dans le cas d'une méthode MM-BEM en utilisant une expansion multipôles avec le centre multipôles situé sur l'axe de symétrie. Cette séparation va par la suite permettre le regroupement des anneaux de source. L'influence au point de collocation sera donc évaluée par ces groupes d'anneaux dans le champ lointain. La structure quadtree ou oct-tree de la méthode FMM n'est pas utilisée. Il ne sera donc pas possible de profiter de l'accélération que permet un solveur itératif. La situation est résumée sur la figure suivante ([YOS01]). La méthode BEM traditionnelle telle qu’utilisée dans le chapitre III exprime l’influence de chacun des points sources directement aux points de collocation, ce qui induit un nombre considérable de transfert de données et donc d’opérations numériques. Chapitre IV - Méthode multipôles 59 Dans le cas des méthodes MM-BEM et FMM, la contributions de chacune des sources se ramène au centre multipôle du groupe par l’intermédiaire du moment multipôles. La différence entre les deux méthodes réside dans la manière de transférer cette information au point de collocation. Dans le cas de la méthode MM-BEM, chaque information est transportée directement en chacun des points de collocation. Dans le cas de la méthode FMM, l’information est d’abord transposée au centre local du groupe auquel appartient le point de collocation. L’information est ensuite transposée au point de collocation par l’intermédiaire de l’expansion locale du groupe. La méthode FMM permet donc de grandement limiter le nombre de transferts entre particules distantes et donc le nombre d’opérations numériques à effectuer. Méthode BEM traditionnelle O(N²) Méthode MM-BEM Méthode multipôles rapide FMM O(N) Figure 42 : Schéma explicatif du fonctionnement des méthodes MM-BEM et FMM ([YOS01]) . La technique MM-BEM proposée se base sur la décomposition en fonctions de Legendre de la fonction de Green (III.4). En effet, la nature concentrique de la solution fondamentale se prête particulièrement bien à un développement en harmoniques sphériques. Les deux points suivants traitent de la décomposition de la fonction de Green en fonctions de Legendre. Par après, lorsque les variables de collocation et des anneaux de Chapitre IV - Méthode multipôles 60 source seront entièrement séparées, les moments par rapport aux centres multipôles seront introduits. 3.1. Référentiel centré sur la spire de courant Dans [HIR10], le potentiel vecteur est développé en série si la spire de courant est centrée sur l'origine du repère sphérique. La figure 43 indique les notations suivies dans ce point. Figure 43 : Notations utilisées pour une spire de courant centrée en l'origine du repère en coordonnées [HIR10]) sphériques ( . Les solutions élémentaires à l'équation de Laplace (IV.1) exprimée en coordonnées sphériques sont de la forme (IV.2). ⎛ ∂2 ⎞ ∂ ⎛ ∂ ⎞ 2 ∂ 1 1 + 2 ⎜ 2+ ⎜ sin θ ⎟ − 2 2 ⎟ Gφ ( ρ , θ ) = 0 ∂θ ⎠ ρ sin θ ⎠ ρ ∂ρ ρ sin θ ∂θ ⎝ ⎝ ∂ρ (IV.1) n ⎧ ⎛ρ⎞ 1 ⎪∑ Gn ⎜ ⎟ Pn (cos θ ) pour ρ < a ⎝a⎠ ⎪ n Gφ ( ρ , θ ) = ⎨ n +1 ⎛a⎞ ⎪ 1 ⎪∑ Gn ⎜ ρ ⎟ Pn (cos θ ) pour ρ > a ⎝ ⎠ ⎩ n (IV.2) Les fonctions Pnm sont les fonctions associées de Legendre de degré n et d'ordre m satisfaisant à (IV.3). Dans cette dernière, Pn(x) est le polynôme de Legendre de degré n. Ce polynôme est solution de (IV.4). Pnm ( x) = (−1) m 1 − x 2 d m Pn ( x) dx m dP ( x) ⎤ d ⎡ (1 − x 2 ) n ⎥ + n(n + 1) Pn ( x) = 0 ⎢ dx ⎣ dx ⎦ (IV.3) (IV.4) Le coefficient Gn dans (IV.2) est déterminé en multipliant l'équation (IV.1) par Pn' (cosθ)sinθ, en insérant (IV.2) dans cette équation et en intégrant le tout de 0 à π par rapport à θ. Le résultat final se présente alors sous la forme suivante : 1 Chapitre IV - Méthode multipôles 61 ∞ Gφ ( ρ , θ ) = μ0 ∑ g n ( ρ ) n =1 Pn1 (0) Pn1 (cos θ ) 2n(n + 1) (IV.5) Dans laquelle le facteur gn(ρ) est donné par (IV.6). ⎧⎛ ρ ⎞ n pour ρ < a ⎪⎜ ⎟ ⎪⎝ a ⎠ gn ( ρ ) = ⎨ n +1 ⎪⎛ a ⎞ pour ρ > a ⎪⎜ ρ ⎟ ⎩⎝ ⎠ 3.2. (IV.6) Référentiel centré sur le centre multipôles L'introduction des centres multipôles permet le regroupement des anneaux de source et l'évaluation de l'influence de ce groupe d'anneau dans le champ lointain sur un point de collocation. Il faut donc généraliser le résultat précédent en translatant le centre du repère sphérique au centre multipôles. Soient (z', r'), (z, r) et (zc, rc) respectivement les coordonnées du point de collocation, de l'anneau de source et du centre multipôles. Figure 44 : Notations utilisées pour le centre du repère sphérique centré sur le centre multipôles. Le résultat (IV.5) se réécrit donc sous la forme suivante : Pn1 (cos θ ') Pn1 (cos θ ) Gφ ( ρ ', ρ , θ ', θ ) = μ0 ∑ g n ( ρ ', ρ ) 2n(n + 1) n =1 (IV.7) ⎧⎛ ρ ' ⎞ n pour ρ ' < ρ ⎪⎜ ⎟ ⎪⎝ ρ ⎠ g n ( ρ ', ρ ) = ⎨ n +1 ⎪⎛ ρ ⎞ pour ρ ' > ρ ⎪⎜ ρ ' ⎟ ⎩⎝ ⎠ (IV.8) ∞ Chapitre IV - Méthode multipôles 62 On remarque dans ces dernières relations que les variables de collocation et de l'anneau de source sont complètement dissociées, ce qui sera d'une grande utilité comme il le sera expliqué plus loin. Une des approximations de la méthode multipôles consiste en la troncation du développement (IV.7) à un nombre limité de termes. Cette approximation est légitime en raison du terme de puissance (IV.8) qui diminue fortement avec l'exposant n. Un critère exprimé plus loin permet de s'assurer que le rapport des distances est toujours nettement inférieur à l'unité, ce qui permet à son tour une convergence suffisante du développement. Il faut maintenant exprimer les coordonnées sphériques en fonction des coordonnées cylindriques afin de pouvoir intégrer les développements précédents dans le cadre de ce travail. On peut écrire les relations suivantes : ⎧ ⎪ρ ' = ⎨ ⎪ρ = ⎩ 3.3. ( z '− zc ) + ( r '− rc ) 2 ( z − zc ) + ( r − rc ) 2 z '− zc ⎧ ⎪cos θ ' = ρ ' ⎪ ⎨ ⎪cos θ = z − zc ⎪⎩ ρ 2 2 (IV.9) Moments multipôles Après avoir réussi à séparer les variables de collocation et de l'anneau de source dans le point précédent, la prochaine étape consiste en l'insertion du développement (IV.7) dans l'équation intégrale (III.15). Comme il l'a déjà été annoncé par (IV.8), les expressions vont dépendre des positions respectives de ces points par rapport aux centres multipôles. • Intégrale ∫ E(z,r) ∂G φ (z', z,r',r) ∂n Γ rdΓ(z,r) Dans cette intégrale, la dérivée de la fonction de Green intervient. Il faut donc avant tout expliciter cette dérivée. La dérivée normale de la fonction de Green s'exprime en fonction des dérivées directionnelles sur chaque élément de frontière : ∂Gφ ( z ', z , r ', r ) ∂n = ∂Gφ ( z ', z , r ', r ) ∂z nz + ∂Gφ ( z ', z , r ', r ) ∂r nr (IV.10) Il reste donc à exprimer les deux dérivées directionnelles suivant les coordonnées radiale et longitudinale. Comme les coordonnées sphériques peuvent s'exprimer en fonction des coordonnées cylindriques (IV.9), il est possible de relier les coordonnées directionnelles avec les dérivées partielles par rapport à ρ et θ : ∂G ∂G ∂ρ ∂G ∂θ = + ∂r ∂ρ ∂r ∂θ ∂r ⎡ ∞ ∂g P1 (cos θ ') Pn1 (cos θ ) ⎤ (r − rc ) ⎡∞ Pn1 (cos θ ') ∂Pn1 (cos θ ) ⎤ ( z − zc ) g μ = μ0 ⎢ ∑ n n + 0 ⎢∑ n ⎥ ⎥ 2 2n(n + 1) 2n(n + 1) ∂θ ⎣ n =1 ∂ρ ⎦ ρ ⎣ n =1 ⎦ ρ Chapitre IV - Méthode multipôles 63 ∂Pn1 (cos θ ) ( z − zc ) ⎤ Pn1 (cos θ ') ⎡ ∂g n 1 (r − rc ) = μ0 ∑ + gn Pn (cos θ ) ⎢ ∂θ ρ ρ 2 ⎥⎦ n =1 2n( n + 1) ⎣ ∂ρ ∞ (IV.11) ∂G ∂G ∂ρ ∂G ∂θ = + ∂z ∂ρ ∂z ∂θ ∂z ⎡ ∞ ∂g P1 (cos θ ') Pn1 (cos θ ) ⎤ ( z − zc ) ⎡∞ Pn1 (cos θ ') ∂Pn1 (cos θ ) ⎤ (r − rc ) g μ = μ0 ⎢ ∑ n n − 0 ⎢∑ n ⎥ ⎥ 2 2n(n + 1) 2n(n + 1) ∂θ ⎣ n =1 ∂ρ ⎦ ρ ⎣ n =1 ⎦ ρ ∂Pn1 (cos θ ) (r − rc ) ⎤ Pn1 (cos θ ') ⎡ ∂g n 1 ( z − zc ) − P (cos θ ) g n n ⎢ ∂θ 2n(n + 1) ⎣ ∂ρ ρ ρ 2 ⎥⎦ ∞ = μ0 ∑ n =1 (IV.12) Dans (IV.11) et (IV.12), un terme de dérivée de la fonction associée de Legendre Pn1 apparaît. Il est possible d'exprimer cette dérivée à l'aide de la relation suivante, basée sur les fonctions associées de Legendre du même degré ([BOS00]) : 2 ∂Pnm (cos θ ) = (−1) m ( ( n + m )( n − m + 1) Pnm −1 (cos θ ) − Pnm +1 (cos θ ) ) ∂θ (IV.13) La dérivée du développement de la fonction de Green est maintenant pleinement connue. L'expansion multipôles de l'intégrale de contour est donnée par : ∫ E ( z, r ) ∂Gφ ( z ', z , r ', r ) ∂n Γ ∞ rd Γ( z , r ) = ∫ E ( z , r )r μ0 ∑ n =1 Γ + ∞ = μ0 ∑ n =1 Pn1 (cos θ ') ⎡ ∂g n Pn1 (cos θ ) ( ( z − zc )nz + (r − rc )nr ) ⎢ 2n(n + 1) ⎣ ∂ρ ρ ⎤ g n ∂Pn1 (cos θ ) ( −(r − rc )nz + ( z − zc )nr ) ⎥ d Γ( z, r ) 2 ρ ∂θ ⎦ ⎡ ∂g n Pn1 (cos θ ) Pn1 (cos θ ') E ( z , r ) r ( ( z − zc )nz + (r − rc )nr ) ⎢ 2n(n + 1) ∫Γ ρ ⎣ ∂ρ ⎤ g n ∂Pn1 (cos θ ) + 2 ( −(r − rc )nz + ( z − zc )nr ) ⎥ d Γ( z, r ) ∂θ ρ ⎦ (IV.14) Selon (IV.8), deux cas se présentent. Si ρ'<ρ, on obtient l'expansion multipôles intérieure : ∫ E ( z, r ) ∂Gφ ( z ', z , r ', r ) ∂n Γ ∞ rd Γ( z , r ) = μ0 ∑ n =1 Pn1 (cos θ ') n ( ρ ') ⎡⎣ −nM n + N n ⎤⎦ (IV.15) 2n(n + 1) en introduisant les moments multipôles intérieurs Mn et Nn définis par : Mn = ∫ Γ rE ( z , r ) ρ n+2 Pn1 (cos θ ) ( ( z − zc )nz + (r − rc )nr ) d Γ( z , r ) rE ( z , r ) ∂Pn1 (cos θ ) N =∫ ( −(r − rc )nz + ( z − zc )nr ) d Γ( z, r ) ∂θ ρ n+2 Γ (IV.16) n Si ρ'>ρ, on obtient l'expansion multipôles extérieure suivante : Chapitre IV - Méthode multipôles 64 ∫ E ( z, r ) ∂Gφ ( z ', z , r ', r ) ∂n Γ ∞ rd Γ( z , r ) = μ0 ∑ n =1 Pn1 (cos θ ') 1 ⎡(n + 1) On + P n ⎤⎦ n +1 ⎣ 2n(n + 1) ( ρ ') (IV.17) en introduisant les moments multipôles extérieurs On et Pn définis par : On = ∫ E ( z , r )r ρ n −1 Pn1 (cos θ ) ( ( z − zc )nz + (r − rc )nr ) d Γ( z , r ) Γ P = ∫ E ( z, r )r ρ n n −1 Γ ∂Pn1 (cos θ ) ( −(r − rc )nz + ( z − zc )nr ) d Γ( z, r ) ∂θ • Intégrale ∫ Gφ (z', z,r',r) Γ (IV.18) ∂E(z,r) rdΓ(z,r) ∂n L'expansion multipôles de cette intégrale ne pose cette fois pas de problème particulier. Son développement est donné par : ∫ Gφ ( z ', z, r ', r ) Γ ∞ P1 (cos θ ') Pn1 (cos θ ) ∂E ( z , r ) ∂E ( z , r ) rd Γ( z , r ) = ∫ r μ0 ∑ g n n d Γ( z , r ) ∂n ∂n 2n(n + 1) n =1 Γ ∞ = μ0 ∑ n =1 Pn1 (cos θ ') ∂E ( z , r ) g n Pn1 (cos θ ) rd Γ( z , r ) ∫ ∂n 2n(n + 1) Γ (IV.19) Selon (IV.8), deux cas se présentent. Si ρ'<ρ, on obtient l'expansion multipôles intérieure : ∫ Gφ ( z ', z, r ', r ) Γ ∞ P1 (cos θ ') ∂E ( z , r ) n rd Γ( z , r ) = μ0 ∑ n ( ρ ' ) Qn ∂n n =1 2n( n + 1) (IV.20) en introduisant le moment multipôles intérieur Qn défini par : Pn1 (cos θ ) ∂E ( z , r ) Q =∫ rd Γ( z , r ) ∂n ρn Γ n (IV.21) Si ρ'>ρ, on obtient l'expansion multipôles extérieure suivante : ∫ Gφ ( z ', z, r ', r ) Γ ∞ P1 (cos θ ') R n ∂E ( z , r ) rd Γ( z , r ) = μ0 ∑ n n +1 ∂n n =1 2n( n + 1) ( ρ ' ) (IV.22) en introduisant le moment multipôles extérieur Rn défini par : R n = ∫ ρ n +1 Pn1 (cos θ ) Γ ∂E ( z , r ) rd Γ( z , r ) ∂n (IV.23) On peut observer que les moments multipôles intérieur et extérieur (IV.16), (IV.18), (IV.21) et (IV.23) ne dépendent que de la position des centres multipôles et peuvent donc être calculés une fois pour toute au début de la simulation. Ces moments doivent être stockés pour chaque valeur de l'indice n issu de la somme tronquée (IV.7). Chapitre IV - Méthode multipôles 65 A ce niveau-ci, tous les éléments mathématiques nécessaires à la mise en œuvre de la méthode ont été introduits. Il est donc maintenant possible de s’orienter vers la mise en pratique numérique, ce qui constitue le sujet des points suivants. 4. Développements numériques de la méthode multipôles 4.1. Discrétisation des moments multipôles Dans le point précédent, les différents moments multipôles intérieurs et extérieurs ont été introduits. Il faut maintenant tenir compte de la nature discrétisée de la frontière Γ sur laquelle les intégrations sont définies. Les mêmes discrétisations (III.21) que dans le cas de la méthode des éléments de frontière sont reprises. On obtient alors les moments multipôles discrétisés suivants : r k ⎪⎧ E ⎪⎫ Pn1 (cos θ ) ( ( z − zc )nz + (r − rc )nr ) d Γ k ⎨ 1k ⎬ ⎪⎩ E2 ⎭⎪ M n = ∑ ∫ ( N1k N 2k ) N = ∑ ∫ (N ⎧⎪ E1k ⎫⎪ r ∂Pn1 (cos θ ) N ) n+2 ( −(r − rc )nz + ( z − zc )nr ) d Γ k ⎨ k ⎬ ρ ∂θ ⎩⎪ E2 ⎭⎪ (IV.25) On = ∑ ∫ ( N1k k ⎪⎧ E ⎪⎫ N 2k ) r ρ n −1 Pn1 (cos θ ) ( ( z − zc )nz + (r − rc )nr ) d Γ k ⎨ 1k ⎬ ⎪⎩ E2 ⎭⎪ (IV.26) k Γk n k 1 k Γk k Γk k 2 P = ∑ ∫ (N N Qn = ∑ ∫ ( N1k N 2k ) n k 1 k 2 k Γk k Γk R = ∑ ∫ (N n k 1 k Γk ρ n+2 N k 2 ) rρ n −1 ⎧⎪ E1k ⎫⎪ ∂Pn1 (cos θ ) ( −(r − rc )nz + ( z − zc )nr ) d Γ k ⎨ k ⎬ ∂θ ⎩⎪ E2 ⎭⎪ k ⎪⎧Φ1 ⎪⎫ 1 Γ (cos θ ) P d k ⎨ k⎬ ρn n ⎩⎪Φ 2 ⎭⎪ r ) rρ n +1 ⎧⎪Φ1k ⎫⎪ P (cos θ )d Γ k ⎨ k ⎬ ⎩⎪Φ 2 ⎭⎪ 1 n (IV.24) (IV.27) (IV.28) (IV.29) Ces différents moments discrétisés ne peuvent pas être évalués de manière analytique. Des intégrations numériques sont donc effectuées pour évaluer chacun des moments pour chacun des degrés n (cf. Annexe C pour l'explicitation des interventions à effectuer). 4.2. Regroupement des éléments de frontière L'explication qui suit est fortement inspirée de [SIN08] en raison de la forte similitude entre les situations et de la très bonne explicitation des opérations à suivre. Après avoir défini les différents moments discrétisés extérieurs et intérieurs aux centres multipôles (IV.24) à (IV.29), la prochaine étape logique consiste en le regroupement des éléments de surface pour former des groupes d'anneaux de source. La figure suivante montre le regroupement des éléments de surface ([SIN08]). Chapitre IV - Méthode multipôles 66 Figure 45 : Regroupement des éléments de surface dans le plan méridien [SIN08] . Le regroupement des éléments de surface s'effectue de la manière suivante : un nombre total de groupes est choisi. La longueur totale de la frontière est ensuite divisée par ce nombre de groupes pour fournir une longueur d'arc représentative de chaque groupe. Un élément de surface est considéré être à l'intérieur d'un groupe si son centre se trouve à l'intérieur de la longueur d'arc du groupe. Une des hypothèses de départ consistait en le placement des centres multipôles O et O' sur l'axe de symétrie afin de pouvoir exprimer la séparation des variables de l'anneau de source et du point de collocation. La position de ces centres multipôles sur l'axe longitudinal influence grandement le nombre d'opérations effectuées par la méthode multipôles. Une étude sera faite plus loin concernant cette influence. 4.3. Méthodologie de la méthode MM-BEM La contribution d'un groupe d'éléments de surface sur un point de collocation peut se faire de deux manières : soit par la méthode BEM classique tel qu'exprimé dans le chapitre précédent, soit par la formulation multipôles par l'intermédiaire d'un centre multipôles explicitée dans les points précédents de ce chapitre. Concernant la méthode multipôles, il a également été annoncé que deux types de formulations sont possibles : selon un critère basé sur les distances entre centre multipôles - point de collocation et centre multipôles centre du groupe en cours d'assemblage, la formulation intérieure ou extérieure est choisie. Ce critère est explicité ci-dessous : ⎧⎪intérieure si ρ '<0.6ρ → moments multipôles M n , N n et Qn Expansion multipôles ⎨ n n n ⎪⎩extérieure si ρ '>1.6ρ → moments multipôles O , P et R BEM classique si • • aucun des critères de l'expansion multipôles ne satisfait le groupe de sources est voisin du groupe auquel (IV.30) appartient le point de collocation Le critère sur le rapport des distances dans la méthode multipôles permet de s'assurer que le développement (IV.7) converge pour un nombre limité de termes. Afin de mieux comprendre le fonctionnement de ces divers critères, il est plus facile de mettre en pratique ces considérations sur un exemple concret basé sur la figure 45 Chapitre IV - Méthode multipôles 67 ([SIN08]) . Considérons que la contribution du groupe de sources C doive être évaluée pour différents points de collocation appartenant respectivement aux groupes A, G et J. Ces trois cas permettent en effet de parcourir l'ensemble des situations possibles. • Dans le cas du point de collocation situé dans le groupe A : la contribution du groupe C peut être évaluée par l'intermédiaire de l'expansion multipôles intérieure calculée au centre multipôles O. L'équation finale se calcule par les sommes (IV.15) et (IV.20) pour les nœuds appartenant au groupe C. • Dans le cas du point de collocation situé dans le groupe G : la contribution du groupe C est évaluée par l'intermédiaire de l'expansion multipôles extérieure calculée au centre multipôles O. L'équation finale se calcule par les sommes (IV.17) et (IV.22) pour les nœuds appartenant au groupe C. • Dans le cas du point de collocation situé dans le groupe J : deux possibilités s'offrent pour évaluer la contribution du groupe C. Ces deux possibilités sont : premièrement, une expansion multipôles extérieure calculée au centre O et deuxièmement, une expansion multipôles intérieure calculée au centre O'. Le deuxième choix est préférable car le critère basé sur le rapport des distances est mieux respecté que le premier choix. Ce choix permet donc une meilleure convergence des développements (IV.15) et (IV.20). La contribution d'un groupe d'anneaux de sources en un point de collocation ne fait intervenir que les nœuds de frontière appartenant à ce groupe. La contribution des méthodes BEM traditionnelle et MM-BEM sur la matrice [A’] est donnée sur la figure suivante en guise d’exemple. La méthode BEM traditionnelle ne fait intervenir qu’un nombre limité de nœuds. En effet, seuls les nœuds appartenant aux groupes directement voisins du groupe contenant le point de collocation et les nœuds ne satisfaisant pas aux critères sur les distances (IV.30) sont calculés par la méthode BEM traditionnelle. La matrice obtenue après l’assemblage des deux contributions est pleine tout comme le cas de la méthode BEM traditionnelle discutée dans le chapitre précédent. Contribution de la méthode BEM Contribution de la méthode multipôles Matrice [A’] complète + Figure 46 : Assemblage de la matrice [A’] par les méthodes BEM traditionnelle et multipôles. L'ensemble des particularités de la méthode MM-BEM a maintenant été discuté. Afin d'avoir une idée claire de la méthodologie suivie pour résoudre totalement le problème, les points suivants expriment l'ordre des opérations à suivre. • Regroupement des éléments de frontière comme discuté dans le point 4.2. Deux matrices sont créées : chaque ligne représente un groupe et chaque colonne l'élément de frontière ou le nœud de frontière contenu dans le groupe. Chapitre IV - Méthode multipôles 68 • Evaluer les moments multipôles intérieurs et extérieurs discrétisés (IV.24) à (IV.29) pour les deux centres multipôles en tenant compte de (IV.9) et pour chaque valeur du degré n. • Selon les critères (IV.30), ajouter les composantes des matrices [A'] et [B] de l'équation intégrale par la méthode multipôles ou directement par la méthode BEM classique. Le vecteur de forçage {F} est calculé directement par (III.28) puisque ce terme ne présente pas l'inconvénient d'évaluer une intégrale de contour. • Construire la matrice [K] correspondant à la méthode FEM (III.40) ainsi que celle correspondant aux conditions faibles sur le flux (III.39). Imposition des conditions aux limites sur l'axe de symétrie et inversion de la matrice globale. L'inversion de la matrice se fait de manière directe sans avoir recours à un solveur itératif. En effet, l'inconvénient majeur de la méthode itérative est la nécessité de la construction d'une matrice de préconditionnement qui permette un gain de temps suffisant. Il s'agit là d'une technique assez complexe en soi, nécessitant beaucoup de temps avant d'aboutir sur la matrice adéquate. Avant de passer à l'exploitation des résultats, il faut encore préciser quelques détails. Dans les développements multipôles (IV.15), (IV.17), (IV.20) et (IV.22), la somme est tronquée après 25 termes. Dans les expressions des moments multipôles (IV.24) à (IV.29), les intégrations numériques se font pour un nombre fixe de points d'intégration (choisi égal à 6 afin d'assurer une précision maximale quelle que soit la position de l'élément de frontière par rapport au point de collocation). 5. Résultats numériques Toutes les bases nécessaires à la compréhension et à l'implémentation de la méthode MM-BEM ont été développées dans les points précédents. Il est maintenant possible de passer à l'étape logique suivante qui est la validation numérique de la méthode ainsi que l'exploitation des résultats. Dans le prochain point, la validation du code implémentée est réalisée. Comme il le sera montré, les résultats ne seront pas vraiment satisfaisants. Quelques tentatives d'explications seront alors données. Par après, de manière indépendante de la qualité de la solution, des études seront faites concernant l'influence de la position des centres multipôles, le nombre de groupes sur la frontière et les performances temporelles par rapport aux autres méthodes développées dans les chapitres II et III. 5.1. Validation de la méthode de couplage MM-BEM/FEM La première étape logique de l'exploitation des résultats consiste en la validation du code sur une situation dont la solution est connue à l'avance. Cette situation est prise identique par rapport aux chapitres précédents, c'est-à-dire une conductivité électrique nulle dans tout l'espace, et ce même à l'intérieur de la torche. Le champ électrique total est alors égal au champ électrique créé par les spires dont la forme analytique est donnée par (I.11). Chapitre IV - Méthode multipôles 69 Malheureusement, le résultat fourni présente d'assez mauvaises qualités (cf. figure suivante). L'allure du champ électrique reste néanmoins assez semblable par rapport à la solution théorique, ce qui permet de s'assurer que les développements précédents ne sont pas totalement erronés. On remarque également une différence concernant l'amplitude de la solution. Figure 47 : Validation de la méthode de couplage MM-BEM/FEM - Norme du champ électrique total [V/m]. Solution théorique (au-dessus) et la solution numérique MM-BEM/FEM (en dessous) avec 50 groupes d'éléments de frontière. Le nombre de termes dans les expansions multipôles ne change en rien cette constatation : en prenant 50 termes au lieu des 25 initialement choisis, la solution reste identique par rapport à ce qui est montré ci-dessus. La même constatation est faite concernant le nombre de points d'intégration lors de l'évaluation des moments multipôles (en prenant 4 points d'intégration au lieu des 6 initialement choisis). Par contre, on peut observer une nette dégénérescence de la qualité de la solution lorsqu'un nombre de groupes d'éléments de frontière plus petit est choisi. Par manque de temps, les investigations n'ont pas pu être poussées plus loin. Il n'est donc pas possible à ce niveau-ci de savoir si l'erreur provient du niveau théorique ou d'une mauvaise implémentation de la méthode. Les études faites dans les points suivants peuvent s'effectuer de manière indépendante par rapport à la qualité de la solution. Ces études fournissent des renseignements assez intéressants par rapport aux performances que peut atteindre la méthode MM-BEM. 5.2. Influence de la position des centres multipôles Dans ce point, on étudie l'influence de la position des centres multipôles sur la proportion d'opérations effectuées par la méthode multipôles lors de l’assemblage des matrices [A’] et [B] correspondant à l’équation intégrale. Les deux centres multipôles seront placés à la même distance des frontières gauche et droite afin de ne pas introduire d'asymétrie dans la géométrie. Sur le graphique suivant, on représente la proportion d'opérations effectuées par la méthode multipôles lors de l'assemblage des matrices [A'] et [B] de l'équation intégrale en Chapitre IV - Méthode multipôles 70 fonction de la position du centre multipôles se trouvant le plus à gauche de la torche. La position de ce centre est limitée à la moitié de la longueur de la torche (z=0.05m) car l'autre centre multipôles l'y rejoint. Un nombre important de groupes d'éléments de frontière est choisi : on verra dans le point suivant qu'il y aura saturation de la proportion pour un nombre important de groupes. Afin que le nombre de groupes n'influence pas indirectement le résultat, ce nombre est choisi maximal (300 groupes vu qu'il y a 695 éléments de frontière et donc environ 2 éléments de frontière par groupe). Figure 48 : Proportion [%] d’opérations effectuées par la méthode multipôles lors de l’assemblage des matrices de l’équation intégrale en fonction de la position des centres multipôles sur l’axe longitudinal. Plusieurs observations intéressantes peuvent être tirées du résultat suivant : • Lorsque les centres multipôles se trouvent en dehors de la torche (une position négative donc), la proportion d'opérations effectuées par la méthode multipôles augmente progressivement lorsque le centre se rapproche de la paroi pour finalement atteindre un maximum en z=-0.0001m (~82.15%). Une explication plausible serait qu'au plus le centre multipôle s'écarte de la torche, au plus il devient difficile de satisfaire aux critères (IV.30), ce qui empêcherait la bonne convergence du développement tronqué. La méthode BEM traditionnelle est alors choisie par défaut. • Lorsque le centre multipôles se trouve à l'intérieur de la torche, un deuxième maximum est observé pour z=0.037m (~72.87%). La raison est plus compliquée que dans le cas du centre situé à l'extérieur de la torche. Il s'agit sans doute d'une combinaison plus optimale sur les rapports des distances qu'en z=0.02m pour laquelle on observe un minimum de la proportion. Lorsque les centres multipôles se rapprochent de plus en plus du milieu de la torche, la proportion diminue dramatiquement. Cette dernière situation ressemble au cas du centre situé à l'extérieur de la torche pour lequel les critères de choix deviennent difficiles à respecter. On retient donc de cette première étude qu'il est très intéressant de placer les deux centres multipôles légèrement à l'extérieur de la torche afin de maximiser la proportion d'opérations effectuées par la méthode multipôles et donc de diminuer au maximum la durée d'assemblage des matrices [A'] et [B] de l'équation intégrale. Chapitre IV - Méthode multipôles 71 5.3. Influence du nombre de groupes d'éléments de surface Dans ce point-ci, on se concentre sur l'étude de l'influence du nombre de groupes d'éléments de surface sur la proportion d'opérations effectuées par la méthode multipôles lors de l'assemblage des matrices [A'] et [B] de l'équation intégrale. Dans le point précédent, on a mis en évidence la présence d'un maximum de la proportion pour des centres multipôles situés à l'extérieur de la torche à une distance très faible de la paroi. Dans ce point-ci, afin que la position des centres multipôles n'influence pas indirectement les résultats, on place ces centres en z=-0.001m et z=1.001m, positions pour lesquelles la proportion observée sur la figure 48 est maximale. Le maillage comporte dans ce cas 695 éléments de frontière. Un maximum de 300 groupes est donc fixé afin d'avoir un minimum de 2 éléments de surface par groupe. Le résultat est reporté sur la figure 49. On remarque sur ce résultat la forte variation de la proportion pour de faibles nombres de groupes. Pour la présence de 2 groupes, la proportion est nulle vu que ces deux groupes sont alors voisins : le critère (IV.30) implique donc obligatoirement un assemblage des matrices [A'] et [B] uniquement par la méthode BEM traditionnelle. Pour 10 groupes, la proportion grimpe déjà jusque 73.8%, ce qui induit déjà une bonne accélération de l'assemblage des matrices. Pour environ 100 groupes, le maximum de la proportion est atteint (~82.15%). Cette augmentation est due à la diminution globale de la taille des groupes et donc un meilleur ajustement du centre du groupe par rapport à tous les nœuds compris dans le groupe. Figure 49 : Proportion [%] d’opérations effectuées par la méthode multipôles lors de l’assemblage des matrices de l’équation intégrale en fonction du nombre de groupes d’éléments de surface. Chapitre IV - Méthode multipôles 72 5.4. Performances temporelles Dans les deux points précédents, on a pu retenir quelques conclusions à propos de l'emplacement idéal des centres multipôles et du nombre de groupes d'éléments de surface assurant une proportion maximale d'opérations pour la méthode multipôles. Afin de minimiser la durée d'assemblage des matrices de l'équation intégrale, on décide de placer les centres en z=-0.001m et z=1.001m et de prendre 100 groupes sur la frontière. La proportion d'opérations de la méthode multipôles est donc à son maximum de 82.15%. Tout comme dans les chapitres II et III, on étudiera tout d'abord la répartition de la durée sur les différentes étapes clés du processus. La deuxième étude se concentrera, elle, sur les performances temporelles globales en fonction du nombre de degrés de liberté à l'intérieur de la torche. Les résultats précédents sur les méthodes FEM et FEM/BEM seront également reportés pour une comparaison aisée. Les différentes étapes clés du processus menant à la détermination finale du champ électrique au sein de la torche sont les suivantes : • • • • • Lecture du maillage, des données, création des groupes d’éléments de frontière et évaluation des moments multipôles (IV.24) à (IV.29) Assemblage des matrices [A’] et [B] et du vecteur {F} de l'équation intégrale par les méthodes multipôles ou BEM classique selon les critères (IV.30) Assemblage des matrices élémentaires FEM et des conditions faibles sur le flux ((III.39) et (III.40)) Imposition des conditions aux limites (I.3) sur l’axe de symétrie Inversion de la matrice globale du système d’équations Normalement, seules les deux premières étapes clés décrites ci-dessous changent par rapport à la figure 40 de la méthode BEM traditionnelle. Les différentes durées correspondant aux étapes clés ci-dessus sont données sur la figure suivante. Figure 50 : Temps caractéristiques obtenus par la méthode MM-BEM / FEM avec un nombre fixe de points d’intégration en fonction du nombre de degrés de liberté. Chapitre IV - Méthode multipôles 73 On remarque sur ce dernier résultat que l’assemblage des matrices correspondant à l’équation intégrale reste la principale contribution à la durée totale du processus. Afin de quantifier le gain obtenu par rapport à la méthode FEM/BEM, on reporte dans le tableau 9 la proportion de temps demandée pour l’assemblage de ces matrices par rapport à la durée totale, et ce pour les méthodes FEM/BEM et MM-BEM/FEM. Un certain gain est observé pour de grands nombres de degrés de liberté dans la torche. Concernant la durée demandée pour l’évaluation des moments multipôles, sa proportion diminue avec le nombre de degrés de liberté (de ~24% à ~3.8%). Pour de faibles nombres de degrés de liberté, il s’agit donc d’un handicap inévitable. Nombre de degrés de liberté intérieurs 1984 4884 9384 19904 39584 83384 121704 FEM/BEM 79,6632572 74,2317091 71,4968945 70,281652 67,5440632 72,3494145 75,9686268 MMBEM/FEM 69,8463827 68,5225842 67,9337129 70,1287584 65,9878731 61,8825389 61,2027451 Tableau 9 : Proportions de temps [%] demandées pour l’assemblage des matrices correspondant à l’équation intégrale par rapport à la durée totale. Méthodes FEM/BEM et MM-BEM/FEM. La deuxième étude se concentre sur l’étude des durées totales demandées par l’ensemble des méthodes vues jusqu’à présent en fonction du nombre de degrés de liberté intérieurs à la torche. Ces différentes performances sont reportées sur la figure suivante. Figure 51 : Performances temporelles. σ = 1000 S/m - 27.6 MHz. Méthodes FEM (II.8) et (II.9), FEM/BEM avec un nombre de points d'intégration fixe et variable, MM-BEM / FEM. Chapitre IV - Méthode multipôles 74 Les différentes méthodes sont : • • • • • Méthode des éléments finis pour le système d’équations sur le champ électrique total (II.9). Méthode des éléments finis pour le système d’équations sur le champ électrique induit (II.8). Couplage entre les méthodes des éléments finis et des éléments de frontière avec un nombre fixe de points d’intégration sur les éléments de frontière. Couplage entre les méthodes des éléments finis et des éléments de frontière avec un nombre variable de points d’intégration sur les éléments de frontière. Couplage entre les méthodes des éléments finis et de la méthode MM-BEM. La principale observation que l’on puisse faire sur ce dernier résultat est que la méthode MM-BEM ne devient intéressante qu’à partir de l’utilisation d’un grand nombre de degrés de libertés à l’intérieur de la torche. Cette constatation est quelque peu déconcertante car il aurait semblé, à première vue, que la grande proportion d’opérations effectuées par la méthode multipôles aurait justement permis une accélération de l’assemblage des matrices. Une raison plausible serait la grande proportion de la durée demandée pour l’évaluation des moments multipôles pour les faibles nombres de degrés de liberté (cf. figure 50). 6. Conclusion Dans ce chapitre, on s’est intéressé à l’utilisation de la méthode multipôles couplée avec les méthodes des éléments finies (chapitre II) et des éléments de frontière (chapitre III). Le but visé consistait en l’accélération de l’assemblage des matrices correspondant à l’équation intégrale sur la frontière de la torche. Par manque de temps, il n’a pas été possible d’approfondir la recherche de la cause du résultat erroné. On ne peut que supposer la présence d’une erreur soit au niveau des développements théoriques, soit au niveau de l’implémentation en elle-même. La forte similarité de la solution avec le champ électrique théorique laisse toutefois espérer le bon fonctionnement global de l’ensemble des opérations effectuées. En faisant abstraction du résultat erroné, il est possible de tirer quelques conclusions concernant les performances en elles-mêmes de la méthode MM-BEM. Des expériences numériques ont été menées pour déterminer la position idéale des centres multipôles sur l’axe de symétrie ainsi que le nombre de groupes d’éléments de surface menant à une maximisation d’opérations effectuées par la méthode multipôles. A partir des paramètres optimaux sur la maximisation de la contribution de la méthode multipôles, il a donc été possible de réaliser des études de performances de la méthode MM-BEM en fonction du nombre de degrés de liberté. Il a été constaté que cette méthode ne devient avantageuse que pour un nombre très important de degrés de liberté, comme on le rencontre assez souvent dans l’étude d’un écoulement. La raison serait la proportion importante de l’évaluation des moments multipôles pour un faible nombre de degrés de liberté. Pour un faible et moyen nombre de degrés de liberté, la méthode BEM traditionnelle présente les meilleures performances temporelles. Chapitre IV - Méthode multipôles 75 Conclusion - Perspectives Tout le long de ce travail, une certaine méthodologie a été suivie pour l’amélioration des performances temporelles lors de la détermination du champ électrique total au sein de la mini-torche à plasma. Dans le chapitre II, la méthode des éléments finis a été étudiée. Il s’agissait de la méthode dont on cherchait à améliorer les performances temporelles en incorporant un couplage avec la méthode des éléments de frontière, ce qui a constitué le sujet du chapitre III. Quelques caractéristiques de la méthode des éléments de frontière ont ensuite mené à l’étude de la méthode multipôles, ce dont le chapitre IV a discuté. Les principales observations sur chacune de ces méthodes sont reportées dans les conclusions en fin de chaque chapitre. Concernant la méthode des éléments finis, le principal désavantage présenté consistait en la nécessité d’introduire le domaine extérieur à la torche afin de pouvoir imposer la condition de rayonnement à une distance finie de la torche. L’ordre temporel O(N²) de la méthode a été mesuré. La méthode des éléments de frontière a présenté l’avantage de supprimer le domaine extérieur. Le prix à payer fût des notions mathématiques plus complexes et l’introduction de matrices pleines dans le système. Par rapport à la méthode des éléments finis, une meilleure convergence pour l’erreur et de meilleures performances temporelles ont été observées. L’ordre O(N²) de la méthode a également été mesuré. La présence de matrices pleines pour les variables situées sur la frontière mène à une proportion importante du temps nécessité pour l’écriture de l’équation intégrale sur ces nœuds. La méthode multipôles a permis de diminuer cette proportion du temps mais ne présente de meilleures performances temporelles par rapport à la méthode des éléments de frontière classique que pour un nombre important de degrés de liberté. Par rapport à la méthode multipôles rapide, l’accélération obtenue est loin d’être satisfaisante. De plus, par manque de temps, il n’a pas été possible de déterminer l’origine du problème observé lors de la validation de la méthode. Dans un travail futur, il serait important dans un premier temps de résoudre le problème observé lors de la validation de la méthode multipôles. Par rapport à la méthode multipôles rapide, la base théorique développée reste identique. Pour cette méthode, il suffit en effet d’introduire la notion de transfert des données entre centre local et point de collocation à l’aide de l’expansion locale. Le nombre d’opérations totales devrait donc être diminué de manière drastique par rapport à la méthode MM-BEM implémentée dans ce travail. Dans un deuxième temps, sur base des modifications à apporter précédemment introduites, il serait également intéressant d’étudier les performances offertes par la méthode multipôles rapide. Conclusion - Perspectives 76 Bibliographie [ALF42] ALFVEN H., Existence of Electromagnetic-Hydrodynamic Waves, Nature, 1942, Vol. 150, p. 405. [ANG07] ANG WT, A Beginner’s Course in Boundary Element Methods, Universal Publishers, Boca Raton, USA, 2007. [AUW99] AUWERTER-KURTZ M., Overview of IRS Plasma Wind Tunnel Facilities, NATO RTO EN-8, pages 2A/1-20, von Kármán Institute for Fluid Dynamics, 1999. [BEA97] R. Beatson, L. Greengard, A Short Course on Fast Multipole Methods, in : Wavelets, Multilevel Methods and Elliptic PDEs, Oxford Science Publications, Oxford, 1997. [BOS00] BOSCH W., On the Computation af Derivatives of Legendre Functions, Phys. Chem. 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Ces dernières sont pour rappel : JG ⎧ JG JG ∂B ⎪∇x E = − ∂t ⎪ JG JG ⎪ JG JG ∂E ⎧ μ0 la perméabilité du vide ⎪∇x B = μ0 J + ε 0 μ0 (A.1) ∂t avec ⎨ ⎨ JG JG ⎩ε 0 la permittivité du vide ⎪∇( B) = 0 ⎪ ρ ⎪ JG JG ⎪∇( E ) = ε 0 ⎩ Dans ce cas-ci, la charge électrique ρ est nulle car la fréquence d’excitation est de loin inférieure à la fréquence fondamentale du plasma, ce qui mène à un état quasi-neutre du plasma. De plus, le courant de déplacement peut également être enlevé du problème ([ABE00]) . En effet, si on décompose le champ électrique en une composante induite EI et une composante due aux spires EC (les équations de Maxwell sont linéaires, ce qui permet cette décomposition) : JJG ∂ EI ε 0 μ0 : éliminer ce terme revient à négliger les ondes électromagnétiques dans les ∂t équations de Maxwell. JJG ∂E ε 0 μ0 C : éliminer ce terme revient à supprimer les oscillations électriques. ∂t Les équations de Maxwell se simplifient donc en : JG ⎧ JG JG ∂B ⎪∇x E = − ∂t ⎪ JG JG ⎪∇x B = μ JJG 0 ⎨ JG JG ⎪∇ ( B) = 0 ⎪ JG JG ⎪⎩∇( E ) = 0 (A.2) En prenant le rotationnel de la loi de Faraday et en utilisant la loi d’Ampère-Maxwell, on aboutit à : JG JG JG JG ∂ ∇x B JG JG JG JG ⎛ ∂ B ⎞ ∂J (A.3) ∇x ∇x E = −∇x ⎜ = − μ0 ⎟=− t t t ∂ ∂ ∂ ⎝ ⎠ ( ) ( ) nr JJG G JG JJG JG JG JJG La densité totale de courant J = σ E + JV avec JV = − I C exp( jωt )∑ δ r − ri e θ i =1 Annexe A - Détermination de l’équation d’induction du champ électrique ( ) 79 De plus, en manipulant l’expression du double rotationnel dans (A.3), on débouche sur : JG JG JG JG JG JG ∇x ∇xE = ∇ ∇E − Δ E ( ) ( ) JG JG JG JG JG JG Par la loi de Gauss ∇( E ) = 0 , on aboutit donc à ∇x ∇xE = −Δ E . ( ) On rassemble enfin les dernières opérations pour obtenir : JG ∂ JG JJG Δ E = μ0 σ E + JV ∂t ( ) (A.4) Finalement, comme l’excitation est purement oscillatoire, on peut recourir aux phaseurs. Le champ électrique total est orienté suivant le vecteur azimutal, de sorte que si : JG JJG E = E exp( jωt )eθ (A.5) on a alors : nr JJG JJG G JG JJG Δ Ee θ − jωμ0σ Ee θ = − jωμ0 I C ∑ δ r − ri e θ ( ) ( ) i =1 ( ) (A.6) La dernière étape consiste en l’explicitation du Laplacien en coordonnées cylindriques. JJG La dérivée seconde selon la coordonnée azimutale du vecteur e θ est donnée par : JJG JJG 2 2 Ee e ∂ ∂ θ θ 1 E E JJG (A.7) = 2 = − 2 eθ 2 2 2 r r ∂θ r ∂θ ( ) ( ) De sorte que l’équation vectorielle devient scalaire vu que tous les termes de (A.6) sont JJG proportionnels à e θ . 1 ∂ ⎛ ∂EI ⎜r r ∂r ⎝ ∂r nr 2 G JG ⎞ ∂ E E ωμ σ ωμ δ + − − j E = − j I r − ri 0 0 C∑ ⎟ 2 r2 ⎠ ∂z i =1 ( Annexe A - Détermination de l’équation d’induction du champ électrique ) (A.8) 80 Annexe B - Formulation théorique des champs électrique et magnétique créés par une spire On cherche ici à déterminer l’équation donnant le champ électrique créé par une spire dans le vide et ce, pour tous les points dans le plan (z,r). On considère que la spire est un cercle centré en (Z,0) et de rayon R. Figure 52 : Topologie du problème du champ créé par une spire En toute généralité, le champ électrique se décompose en deux contributions des potentiels scalaire et vecteur. Dans ce cas particulier, on ne retient néanmoins que la dernière contribution. JG JJG JG JJG JG JJG JG JJG ∂ A( p ) ∂ A( p0 ) 0 E ( p0 , t ) = −∇V ( p0 ) − =− ∂t ∂t JG JG JJG (B.1) J p JG JJG μ0 μ0 I C dl avec A( p0 ) = JG JJG dV = JG JJG 4π ∫D p − p0 4π v∫ p − p0 ( ) JG JJG Le potentiel vecteur est tout naturellement orienté de manière azimutale A = A( z , r )eθ JG JJG Il reste donc à exprimer de manière plus explicite p − p0 . Pour cela, considérons le repère cartésien (x,y,z). Il est à noter que le point p0 est pris dans le plan (x,z) par raison de symétrie de la solution. Les coordonnées des points p0 et p sont donc données par : JG JG JG JG p = R cos θ 1x + R sin θ 1y + Z 1z (B.2) JJG JG JG p0 = r0 1x + z0 1z Annexe B - Formulation théorique des champs électrique et magnétique créés par une spire 81 JG JJG JG JG JG p − p0 = ( R cos θ − r0 ) 1x + R sin θ 1y + ( Z − z0 ) 1z JG JJG p − p0 = ( R cos θ − r0 ) 2 + R 2 sin 2 θ + ( Z − z0 ) 2 (B.3) = r0 2 + R 2 − 2r0 R cos θ + ( Z − z0 ) 2 On peut donc finalement rassembler les différents développements pour écrire : μI A( z0 , r0 ) = 0 C 4π 2π R cos θ ∫ r0 + R − 2r0 R cos θ + ( Z − z0 ) 2 2 0 2 2π dθ μI = 0 C 4π R 2r0 R μI = 0 C 4π π 2π ⎤ cos θ cos θ R ⎡ dθ + ∫ dθ ⎥ ⎢∫ 2r0 R ⎣ 0 b − cos θ b − cos θ π ⎦ r 2 + R 2 + ( Z − z0 ) 2 cos θ dθ si on pose b = 0 2r0 R b − cos θ ∫ 0 (B.4) Les expressions théoriques exprimées dans ([DOL09], [GOO01]) se basent sur des bornes d’intégration allant de 0 à π. Il faut donc réaliser un changement de variables pour la deuxième intégrale. Posons θ ' = θ − π 2π ∫ π π π cos θ cos(θ '+ π ) cos θ ' dθ = ∫ dθ ' = − ∫ dθ ' b − cos θ b − cos(θ '+ π ) b + cos θ ' 0 0 (B.5) Selon ([DOL09], [GOO01]), les deux intégrales se trouvant entre crochets fournissent la même expression théorique : π π cos θ cos θ 4 ⎛ 2−m⎞ dθ = ∫ dθ = E ( m) − ⎜ ⎟ 2m K ( m) 2m b − cos θ b + cos θ ⎝ m ⎠ 0 0 4r0 R 2 = si on pose m = 2 1 + b (r0 + R) + ( Z − z0 ) 2 −∫ (B.6) Il est dès lors possible de continuer à expliciter le potentiel vecteur : A( z0 , r0 ) = − μ0 I C 2π ⎞ R ⎛ 4 ⎛ 2−m⎞ E ( m) − ⎜ ⎟ 2m K ( m) ⎟ ⎜ 2r0 ⎝ 2m ⎝ m ⎠ ⎠ μI ⎞ R ⎛⎛ m ⎞ = 0 C ⎜ 1 − ⎟ K ( m) − E ( m) ⎟ ⎜ π m r0 ⎝ ⎝ 2 ⎠ ⎠ (B.7) Dans cette dernière expression, K(m) et E(m) sont respectivement les intégrales elliptiques complètes du premier et second ordre dont m est le module. Ces intégrales elliptiques complètes sont définies par : π /2 K ( m) = ∫ 0 π /2 E ( m) = ∫ dθ 1 − m sin 2 θ avec 0 < m < 1 (B.8) 1 − m sin θ dθ 2 0 Ce résultat a été déterminé de manière indépendante par rapport à [DOL09] tout en aboutissant au même résultat que l’on peut réécrire sous la forme suivante : Annexe B - Formulation théorique des champs électrique et magnétique créés par une spire 82 JG JG JJG ∂ A( z0 , r0 ) μI E ( p0 , t ) = − = − jω 0 C ∂t 2π (r0 + R) 2 + ( Z − z0 ) 2 r0 ⎛⎛ m ⎞ ⎞ JJG ⎜ ⎜1 − 2 ⎟ K (m) − E (m) ⎟ eθ ⎠ ⎝⎝ ⎠ (B.9) Connaissant la forme théorique du champ électrique, il est désormais possible d’en déterminer l’expression du gradient normal de ce champ en tout point de l’espace. Pour cela, il est plus facile de repartir de l’expression originale du potentiel vecteur : 2π ⎞ ∂A( z0 , r0 ) μ0 I C ∂ ⎛ R cos θ ⎜∫ = dθ ⎟ ⎟ 4π ∂z0 ⎜ 0 r0 2 + R 2 − 2r0 R cos θ + ( Z − z0 ) 2 ∂z0 ⎝ ⎠ μI = 0 C 4π = 2π ∫ 0 ∂ ⎛ R cos θ ⎜ 2 2 ∂z0 ⎜ r0 + R − 2r0 R cos θ + ( Z − z0 ) 2 ⎝ ⎞ ⎟ dθ ⎟ ⎠ μ 0 I C R ( Z − z 0 ) 2π cos θ dθ ∫ 2 2 2 3/ 2 4π 0 ( r0 + R − 2 r0 R cos θ + ( Z − z0 ) ) μ 0 I C R ( Z − z 0 ) 2π r0 2 + R 2 + ( Z − z0 ) 2 cos θ = d θ si on pose b = 3/2 ∫0 ( b − cos θ )3/ 2 2r0 R 4π ( 2r0 R ) 2π ⎤ μ 0 I C R ( Z − z0 ) ⎡ π cos θ cos θ = d θ + d θ ⎢ ⎥ 3/2 3/2 3/ 2 ∫ ∫ 4π ( 2r0 R ) π ( b − cos θ ) ⎣⎢ 0 ( b − cos θ ) ⎦⎥ Les expressions théoriques exprimées dans ([DOL09], [GOO01]) se basent sur des bornes d’intégration allant de 0 à π. Il faut donc réaliser un changement de variables pour la deuxième intégrale : Posons θ ' = θ − π 2π π cos θ ∫ π ( b − cos θ ) dθ = ∫ 3/ 2 0 π cos(θ '+ π ) ( b − cos(θ '+ π ) ) 3/2 dθ ' = − ∫ 0 cos θ ' ( b + cos θ ') 3/ 2 dθ ' Selon ([DOL09], [GOO01]), les deux intégrales se trouvant entre crochets fournissent la même expression théorique : π −∫ 0 π cos θ ( b − cos θ ) 3/2 si on pose m = dθ = ∫ 0 cos θ ( b + cos θ ) 3/2 ⎛ 2−m ⎞ dθ = ⎜ ⎟ 2mE (m) + 2m K (m) ⎝ 2 − 2m ⎠ 4r0 R 2 = 2 1 + b (r0 + R) + ( Z − z0 ) 2 (B.10) Il est dès lors possible de continuer à expliciter la dérivée du potentiel vecteur : ∂A( z0 , r0 ) μ I R ( Z − z0 ) ⎡⎛ 2 − m ⎞ ⎤ =− 0 C 2 m ⎢⎜ ⎟ E ( m) + K ( m) ⎥ 3/2 ∂z0 2π ( 2r0 R ) ⎣⎝ 2 − 2 m ⎠ ⎦ = ⎡ r0 2 + R 2 + ( Z − z0 ) 2 ⎤ E ( m) + K ( m) ⎥ ⎢ 2 2 2π r (r0 + R) 2 + ( Z − z0 ) 2 ⎣ (r0 − R) + ( Z − z0 ) ⎦ (B.11) μ 0 I C ( z0 − Z ) et de même pour la dérivée suivant la coordonnée radiale : Annexe B - Formulation théorique des champs électrique et magnétique créés par une spire 83 2π ⎞ ∂A( z0 , r0 ) μ0 I C ∂ ⎛ R cos θ ⎜ ⎟ θ = d ⎟ 4π ∂r0 ⎜ ∫0 r0 2 + R 2 − 2r0 R cos θ + ( Z − z0 ) 2 ∂r0 ⎝ ⎠ ⎞ ∂ ⎛ R cos θ ⎜ ∫0 ∂r0 ⎜ r 2 + R 2 − 2r R cos θ + (Z − z )2 ⎟⎟ dθ 0 0 ⎝ 0 ⎠ 2π μI ( R cos θ − r0 ) R cos θ = 0 C ∫ dθ 4π 0 ( r 2 + R 2 − 2r R cos θ + ( Z − z ) 2 )3/2 0 0 0 = = μ0 I C 4π 2π μ0 I C 4π ( 2r0 R ) 3/2 2π ⎡ 2 2π ⎤ r0 2 + R 2 + ( Z − z0 ) 2 cos 2 θ cos θ − = d θ Rr d θ où b ⎢R ∫ ⎥ 3/2 ∫0 ( b − cos θ )3/ 2 ⎥ 2r0 R ⎢⎣ 0 ( b − cos θ ) ⎦ Il n’y a pas, dans la littérature, de développement pour la première intégrale. Il est possible de réaliser un changement de variables afin de contourner le problème. Les expressions obtenues ont été ensuite validées à l’aide d’une intégration numérique de l’intégrale initiale. ⎡ −4 R 2 ⎢ 3/2 ⎣ (b − 1) μ0 I C R μ0 I C ∂A( z0 , r0 ) = 3/2 ∂r0 4π ( 2r0 R ) = π ( 2r0 R ) 3/2 4 Rr0 b −1 2b(b − 1) K − (2b 2 − 1) E ) + ( b +1 (b − 1)3/ 2 ⎤ b −1 ( (b − 1) K − bE )⎥ b +1 ⎦ ⎡ − R ( 2b(b − 1) K − (2b 2 − 1) E ) + r0 ( (b − 1) K − bE ) ⎤ (B.12) ⎦ (b − 1) b + 1 ⎣ Dans l’annexe F, le champ magnétique correspondant à la forme théorique du potentiel vecteur est montré. Les composantes de ce champ magnétique théorique peuvent être déterminée grâce aux relations suivantes ([GOO01], [LAN84]) : ⎡ ∂A( z0 , r0 ) μ0 I C Z − z0 r0 2 + R 2 + ( Z − z0 ) 2 ⎤ = Br ( z0 , r0 ) = − E⎥ ⎢−K + ∂z0 2π r (r0 + R) 2 + ( Z − z0 ) 2 ⎣ (r0 − R) 2 + ( Z − z0 ) 2 ⎦ (B.13) ⎡ R 2 − r0 2 − ( Z − z0 ) 2 ⎤ E⎥ ⎢K + (r0 − R) 2 + ( Z − z0 ) 2 ⎦ (r0 + R) 2 + ( Z − z0 ) 2 ⎣ 1 ∂ (r0 A) μ0 I C = Bz ( z0 , r0 ) = r0 ∂r0 2π 1 (B.14) Sur l’axe de symétrie de la torche, ces composantes deviennent : Br ( z0 , r0 = 0) = 0 Bz ( z0 , r0 = 0) = (B.15) μ0 I C 2 (R R2 2 + ( Z − z0 ) 2 ) 3/2 Annexe B - Formulation théorique des champs électrique et magnétique créés par une spire (B.16) 84 Annexe C - Intégration numérique Intégration bidimensionnelle - tables de Hammer Concernant la matrice élémentaire [KeIV] définie dans la méthode des éléments finis, aucun développement analytique n’est possible. Il faut donc recourir à une intégration numérique pour ce terme. La première étape consiste en un changement de variable afin de faciliter l’écriture des fonctions de forme. [ KeIV ] = − ∫ D Ni ( z, r ) N j ( z, r ) r 1 1−ξ drdz = − ∫ ∫ 0 0 N i (ξ ,η ) N j (ξ ,η ) r (ξ ,η ) J (ξ ,η ) dη dξ (C.1) La deuxième étape revient à exprimer l’intégrale surfacique sous forme d’une somme pondérée de l’intégrant en certains points bien définis de l’élément. Comme les fonctions de forme sont d’ordre unitaire, l’intégrant est d’ordre deux au maximum par rapport aux grandeurs ξ et η. Afin d’intégrer correctement ce terme, trois points d’intégration sont nécessaires. 1 1−ξ [ KeIV ] = − ∫ ∫ 0 0 N i (ξ ,η ) N j (ξ ,η ) r (ξ ,η ) 3 N i (ξ k ,ηk ) N j (ξ k ,ηk ) k =1 r (ξ k ,η k ) J (ξ ,η ) dη d ξ = −∑ J (ξ k ,ηk ) ωk (C.2) Comme l’intégration se fait sur un triangle, il est plus simple d’utiliser les coordonnées aréolaires de celui-ci afin de repérer les différents points d’intégration (tables de Hammer, cf. [CHU02], [WAR08], [ZIE05]). Les coordonnées aréolaires se basent sur l’existence de surfaces complémentaires définies par la position d’un point au sein d’un élément triangulaire. La somme de ces surfaces complémentaires égale bien évidemment la surface totale de l’élément. Ces surfaces complémentaires sont situées du côté opposé au nœud portant le même numéro. L’avantage principal des tables de Hammer vis-à-vis des tables de Gauss-Legendre est de respecter la symétrie par rapport aux trois coordonnées aréolaires. Figure 53 : Définition des coordonnées aréolaires et positions des points d’intégration dans le repère local Il est également facile de repérer la position de chacun de ses point d’intégration par rapport au triangle défini dans les coordonnées (ξ,η). Dans le tableau ci-dessous, les Annexe C - Intégration numérique 85 différentes coordonnées des points d’intégration dans les deux systèmes de repère sont données ainsi que les fonctions de poids. Ces trois points sont reportés sur la figure précédente, dans les axes (ξ,η). Coordonnées aréolaires L1 L2 L3 1/2 1/2 0 0 1/2 1/2 1/2 0 1/2 Coordonnées locales ξ η 1/2 0 1/2 1/2 0 1/2 Fonction poids ωk 1/6 1/6 1/6 Tableau 10 : Points d’intégrations sur un élément triangulaire - Table de Hammer. Intégration unidimensionnelle - tables de Gauss-Legendre Concernant les intégrations numériques décrites dans le point 5 du chapitre III, le domaine d’intégration est cette fois-ci unidimensionnel. Comme les intégrants (III.26) et (III.27) présentent une singularité, il est préférable de placer les points d’intégration au sein des éléments de frontière sans aucune coïncidence avec les nœuds extrêmes de ces éléments. La table de Gauss-Legendre convient parfaitement pour ce genre de situation. Les intégrales de contour se ramènent donc à une somme pondérée de l’intégrant aux différents points ξi. Dans (C.3), Lk est la longueur de l’élément de frontière. ∫ 1 f ( y )d Γ( y ) = Γk ∫ −1 NG f (ξ ) J (ξ ) dξ = ∑ f (ξi ) i =1 Lk ωi 2 (C.3) Ces points et leurs poids d’intégration sont donnés dans la table suivante ([WAR08]). Nombre de points d’intégration NG 2 4 6 ξi ωi ±0.5773502692 ±0.8611363116 ±0.3399810436 ±0.9324695142 ±0.6612093864 ±0.2386191862 1 0.3478548451 0.6521451548 0.1713244924 0.3607615730 0.4679139346 Tableau 11 : Points d’intégrations sur un élément unidimensionnel - Table de Gauss-Legendre([WAR08]) Annexe C - Intégration numérique 86 Annexe D - Fonction de Green de l'équation scalaire de Laplace en coordonnées cylindriques Dans cette annexe, l’expression de la fonction de Green, pour l’équation scalaire de Laplace axisymétrique, est démontrée. L’équation scalaire de Laplace pour le champ électrique diffère de l’équation vectorielle par l’absence du terme correspondant à la dérivée seconde suivant la direction azimutale (cf. (I.9)). L’équation de Laplace que doit résoudre la méthode BEM est donc : ∂ 2 EI 1 ∂EI ∂ 2 EI + + 2 = jωμ0σ EC ∂r 2 r ∂r ∂z (D.1) Pour rappel, l’équation scalaire tridimensionnelle de Laplace est donnée par : ∂ 2 EI ∂ 2 EI ∂ 2 EI + + 2 = jωμ0σ EC ∂x 2 ∂y 2 ∂z (D.2) La recherche d’une solution particulière G3D(x0,x) au problème (D.2) se base sur le respect de l’équation suivante, dans laquelle le terme de forçage est remplacé par un pic de Dirac ([DOL09], [HUN03], [PAR97]). Cela revient à résoudre l’équation de Laplace avec une discontinuité en x=x0. G JJG G JJG G JJG ∂ 2G 3 D x, xo ∂ 2G 3 D x, xo ∂ 2G 3 D x, xo G JJG + + = − δ x, xo (D.3) ∂x 2 ∂y 2 ∂z 2 ( ) ( ) ( ) ( ) Il peut être montré que la solution particulière prend la forme suivante : G JJG 1 G 3 D x, xo = G JJG 4π x − xo ( ) (D.4) Concernant la solution particulière à l’équation scalaire de Laplace axisymétrique, il s’agit d’une fonction plus délicate à exprimer que celle du problème tridimensionnel. En effet, dans un cas général tridimensionnel, le point source et le point où l’on désire déterminer la fonction de Green sont tous deux bien définis. Par contre, lors d’un problème axisymétrique, la source se dégénère en un anneau de source. La fonction de Green axisymétrique doit donc tenir compte de la rotation de la source autour de l’axe longitudinal z. Comme annoncé dans la partie correspondante (Chapitre III - 4.2.2), le point de départ de la démonstration repose sur la définition de cette fonction. Si on note x0=(z0, r0) le point où on cherche à déterminer la fonction et x=(z, r) un point source circulant autour de l’axe z : G AX G JJG 2π 3 D G JJG 1 ( x, xo ) = ∫ G ( x, xo )dθ = 4π 0 2π ∫ 0 1 G JJG dθ x − xo (D.5) Annexe D - Fonction de Green de l'équation scalaire de Laplace en coordonnées cylindriques 87 Figure 54 : Définition du repère cylindrique par rapport au repère cartésien. On exprime maintenant les deux points dans les coordonnées cylindriques : JJG JG JG JG ⎧⎪ xo = r0 cos θ 01x + r0 sin θ 01y + z01z JG JG JG ⎨G ⎪⎩ x = r cos θ 1x + r sin θ 1y + z1z G JJG JG JG JG x − xo = (r cos θ − r0 cos θ 0 )1x + (r sin θ − r0 sin θ 0 )1y + ( z − z0 )1z G JJG x − xo = r 2 + r02 + ( z − z0 ) 2 − 2rr0 (cos θ cos θ 0 + sin θ sin θ 0 ) (D.6) = r 2 + r02 + ( z − z0 ) 2 − 2rr0 cos(θ − θ 0 ) Il est possible de ne pas tenir compte de la position angulaire θ0 en positionnant le point x0 dans le plan (x,z). Finalement, grâce à l’explicitation de l’intégrant, il est devenu possible d’exprimer la fonction de Green axisymétrique : G AX G JJG 1 ( x, xo ) = 4π = 2π 1 ∫ r + r + ( z − z0 ) 2 − 2rr0 cos θ 2 0 1 4π 2rr0 2 0 2π ∫ 0 1 dθ b − cos θ dθ en posant b = r 2 + r02 + ( z − z0 ) 2 2rr0 2π ⎡π ⎤ 1 1 1 dθ + ∫ dθ ⎥ = ⎢∫ 4π 2rr0 ⎣ 0 b − cos θ b − cos θ π ⎦ (D.7) Les expressions théoriques exprimées dans ([DOL09], [GOO01]) se basent sur des bornes d’intégration allant de 0 à π. Il faut donc réaliser un changement de variables pour la deuxième intégrale. Posons θ ' = θ − π 2π ∫ π π π 1 1 1 dθ = ∫ dθ ' = ∫ dθ ' b − cos θ b − cos(θ '+ π ) b + cos θ ' 0 0 Selon ([DOL09], [GOO01]), les deux intégrales se trouvant entre crochets fournissent la même expression théorique : π ∫ 0 π 1 1 2 dθ = ∫ dθ = 2mK (m) si on pose m = 1+ b b + cos θ b − cos θ 0 (D.8) Annexe D - Fonction de Green de l'équation scalaire de Laplace en coordonnées cylindriques 88 Il est dès lors possible de continuer à exprimer la fonction de Green en formulation axisymétrique : G JJG 4rr0 1 2 = G AX ( x, xo ) = 2m .K (m) avec m = 2 1 + b (r + r0 ) + ( z − z0 ) 2 2π 2rr0 = = 1 2π 2rr0 8rr0 .K (m) (r + r0 ) + ( z − z0 ) 2 2 K ( m) (D.9) π (r + r0 ) 2 + ( z − z0 )2 La formulation BEM fait également apparaître la dérivée normale de cette dernière fonction. Le plan, dans lequel le développement de ci-dessous est poursuivi, est celui correspondant au plan (z,r). Il est donc considéré que la normale n est celle du contour définissant le cylindre de la torche à plasma. La composante azimutale de cette normale est donc nulle en travaillant dans le plan (z,r). G JJG ψ AX ( x, xo ) = 1 4π = 1 4π = 1 4π ∂ ⎛ 1 ∫0 ∂n ⎜⎜ r 2 + r 2 + ( z − z )2 − 2rr cos θ 0 0 0 ⎝ 2π ∂ ⎛ 1 ⎜∫ 2 2 ⎜ ∂n 0 r + r0 + ( z − z0 ) 2 − 2rr0 cos θ ⎝ ∂G AX ( xo , x) ∂n 2π ⎞ ⎟ dθ ⎟ ⎠ ⎞ dθ ⎟ ⎟ ⎠ ∂G AX ( xo , x) ⎞ 1 ⎛ ∂G AX ( xo , x) nz + nr ⎟ = ⎜ 4π ⎝ ∂z ∂r ⎠ (D.10) Une relation utile pour la suite est celle fournissant une expression pour la dérivée de l’intégrale elliptique complète du premier ordre par rapport à son module et dans laquelle E est l’intégrale elliptique complète du deuxième ordre : ∂K (m) E (m) − (1 − m) K (m) = ∂m 2m(1 − m) (D.11) A partir de (D.9), il est possible de déduire les expressions des deux dérivées. Il faut remarquer que la fonction de Green est dérivée en fonction des paramètres caractérisant le point courant sur le contour et non pas en fonction des paramètres du point de collocation. G JJG ∂G ( x, xo ) K ∂ ⎛ 1 ⎜ = 2 π ∂z ⎜ (r + r0 ) + ( z − z0 ) 2 ∂z ⎝ AX = − K ( z − z0 ) π ( (r + r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) 3/2 ∂K ∂m ⎞ ∂m ∂z ⎟+ ⎟ π (r + r ) 2 + ( z − z ) 2 0 0 ⎠ ⎛ ⎞ ⎛ E − (1 − m) K ⎞ ⎜ −8rr0 ( z − z0 ) ⎟ ⎜ 2m(1 − m) ⎟ ⎜ 2 2 2 ⎟ ⎝ ⎠ ( (r + r0 ) + ( z − z0 ) ) ⎝ ⎠ + 2 2 π (r + r0 ) + ( z − z0 ) Annexe D - Fonction de Green de l'équation scalaire de Laplace en coordonnées cylindriques 89 −8rr0 ( z − z0 ) ( (r + r ) = 2 + ( z − z0 ) 2 ) 2 8rr0 ( z − z0 ) K ( z − z0 ) K E + − 5/2 3/2 π (r + r0 ) + ( z − z0 ) 2m(1 − m) 2π m ( (r + r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) π ( (r + r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) =0 0 = = 2 2 E ( (r + r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) −8rr0 ( z − z0 ) π ( (r + r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) 5/2 2 8rr0 ( (r − r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) ( z0 − z ) E π (r + r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ( (r − r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) (D.12) La dérivée selon la coordonnée radiale r est déterminée de la même manière. G JJG ∂G AX ( x, xo ) K ∂ ⎛ 1 ⎜ = 2 π ∂r ⎜ (r + r0 ) + ( z − z0 ) 2 ∂r ⎝ =− K (r + r0 ) π ( (r + r0 ) + ( z − z0 ) 2 )3/2 2 ∂K ∂m ⎞ ∂m ∂r ⎟+ ⎟ π (r + r )2 + ( z − z )2 0 0 ⎠ ⎛ ⎞ ⎛ E − (1 − m) K ⎞ ⎜ 4r0 (r02 − r 2 + ( z − z0 ) 2 ) ⎟ ⎜ 2m(1 − m) ⎟ ⎜ 2 ⎝ ⎠ ( (r + r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) ⎟ ⎝ ⎠ + 2 2 π (r + r0 ) + ( z − z0 ) ⎛ ⎞ 4r0 (r02 − r 2 + ( z − z0 ) 2 ) ⎟ ⎜ = 2 2m(1 − m)π (r + r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ⎜ ( (r + r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) ⎟ ⎝ ⎠ E ⎛ ⎞ (r + r0 ) 4r0 (r02 − r 2 + ( z − z0 ) 2 ) ⎟K −⎜ + 3/2 2 2 2 2 2 2 2 ⎜ ( (r + r ) + ( z − z ) ) 2m (r + r0 ) + ( z − z0 ) ( (r + r0 ) + ( z − z0 ) ) ⎟⎠ π 0 0 ⎝ ⎛ ⎞ r02 − r 2 + ( z − z0 ) 2 ⎟E =⎜ ⎜ 2π r (r + r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ( (r − r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) ⎟ ⎝ ⎠ ⎛ ⎞ (r + r0 ) (r02 − r 2 + ( z − z0 ) 2 ) ⎟ K −⎜ + ⎜ ( (r + r ) 2 + ( z − z ) 2 )3/ 2 2r ( (r + r ) 2 + ( z − z ) 2 )3/ 2 ⎟ π 0 0 0 0 ⎝ ⎠ 2 2 2 ⎛ r0 − r + ( z − z0 ) ⎞ 1 E−K⎟ = ⎜ 2 2 2π r (r + r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ⎝ (r − r0 ) + ( z − z0 ) ⎠ (D.13) Annexe D - Fonction de Green de l'équation scalaire de Laplace en coordonnées cylindriques 90 Annexe E - Equation BEM de l’équation scalaire de Laplace à partir du cas tridimensionnel Dans cette annexe, l’équation utilisée par la méthode des éléments de frontière pour représenter la solution à l’équation scalaire de Laplace est démontrée de manière rigoureuse. Tout le long de la démonstration, le caractère tridimensionnel est conservé afin de conserver le caractère général du problème. Ce n’est qu’au moment où toutes les intégrales seront complètement définies que le caractère axisymétrique sera introduit afin de particulariser au problème étudié dans ce travail. Le point de départ de la démonstration repose sur le deuxième théorème de Green (E.1) pour des grandeurs vectorielles. JG JG ⎧A( x0 ) et G( x, x0 ) deux grandeurs vectorielles ⎪ Soient ⎨ x0 un point fixe dans l'espace ⎪ x un point quelconque de l'espace ⎩ JG JG JG JG JG JG JG JG ∇ ∇ − ∇ G( x , x ) x xA( x ) dV A( x ) 0 0 ∫ ∫ 0 x ∇xG( x, x0 ) dV = V ( ( )) ( ( V )) JG JG JG JG JG JG JG JG x ∇ x x d S − x x ∇ x d S A( )x xG( , ) G( , )x xA( ) 0 0 0 ∫ 0 ∫ ( ) ( S ) S (E.1) JG Avec ∇x JG ∇x ( ( JG JG JG ∇xA( x0 ) = μ0 J ( x0 ) JG JG JG ∇xG( x, x0 ) = δ ( x, x0 ) ) (E.2) ) JG JG Les deux propriétés précédentes sur les fonctions A( x0 ) et G( x, x0 ) peuvent être directement injectées dans les intégrales de volume. Dans l’expression suivante, le coefficient C(x0) tient compte de la position du point de collocation et de la forme locale de la surface englobant le volume. JG JG JG JG JG JG JG JG JG JG G( x , x ) μ J ( x ) dV − C ( x )A( x ) = A( x )x ∇ xG( x , x ) d S − G( x , x )x ∇ xA( x ) d S 0 0 0 0 0 0 0 0 0 ∫ ∫ ∫ ( V S ) ( ) S (E.3) Il reste donc à développer les deux intégrales de surface englobant le volume, ce qui est fait dans ce qui suit. Il faut encore noter que les deux fonctions sont orientées suivant le vecteur azimutal : JG JG JG JG JG JG A( x0 ) = Aθ ( x0 )1θ = −Aθ sin θ 1x + Aθ cos θ 1y = A x 1x + A y 1y JG JG JG JG JG JG (E.4) − sin θ 1x + cos θ 1y 1θ G( x, x0 ) = = = G x1x + G y 1y 4π x − x0 4π ( x − x0 ) 2 + ( y − y0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 Annexe E - Equation BEM de l’équation scalaire de Laplace à partir du cas tridimensionnel 91 JG JG JJG G Intégrale ∫ A(x0 )x ( ∇xG(x, x0 ) ) dS S Développons premièrement le produit vectoriel de la fonction de Green. JG JG JG JG JG JG JG JG ∇xG( x, x0 ) = −∂ z G y 1x + ∂ z Gx 1y + (∂ xG y − ∂ y Gx )1z = Bx 1x + By 1y + Bz 1z ⎧ ( z − z0 ) cos θ ⎪B = ⎪ x 4π ( x − x ) 2 + ( y − y ) 2 + ( z − z ) 2 3/ 2 ( 0 ) 0 0 ⎪ ⎪⎪ ( z − z0 ) sin θ Avec ⎨ By = 3/2 4π ( ( x − x0 ) 2 + ( y − y0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) ⎪ ⎪ ∂ x (cos θ ) + ∂ y (sin θ ) − ( ( x − x0 ) cos θ + ( y − y0 ) sin θ ) ⎪ + B = z 3/2 ⎪ 4π ( x − x0 ) 2 + ( y − y0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 4π ( ( x − x0 ) 2 + ( y − y0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) ⎩⎪ Il est maintenant possible d’expliciter le deuxième produit vectoriel : JG JG JG JG JG JG A( x0 )x ∇xG( x, x0 ) = Ay Bz 1x − Ax Bz 1y + ( Ax By − Ay Bx )1z JG JG JG = Bz Aθ cos θ 1x + sin θ 1y + Aθ (− By sin θ − Bx cos θ )1z ( ) ( ) JG JG = Bz Aθ cos θ 1x + sin θ 1y − ( ) Aθ ( z − z0 ) 4π ( ( x − x0 ) 2 + ( y − y0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) JG 1 3/2 z (E.5) L’intégrant étant complètement défini, le système de coordonnées cylindriques peut être introduit. Quelques termes particuliers apparaissant dans les expressions précédentes sont également explicités ci-dessous. JG JG JG ⎧1x = cos θ 1r − sin θ 1θ ⎧ x0 = r0 cos θ 0 ⎧ x = r cos θ ⎪⎪ JG JG JG y ⎪ ⎪ ⎨1y = sin θ 1r + cos1θ ⎨ y = r sin θ ⎨ y0 = r0 sin θ 0 (E.6) r JG JG ⎪ ⎪ ⎪z = z θ ⎩z = z 0 ⎩ 0 ⎪⎩1z = 1z θ x ( x − x0 ) cos θ + ( y − y0 ) sin θ = (r cos θ − r0 cos θ 0 ) cos θ + (r sin θ − r0 sin θ 0 ) sin θ = r − r0 cos (θ − θ 0 ) ( x − x0 ) 2 + ( y − y0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 = r 2 + r0 2 − 2rr0 cos (θ − θ 0 ) + ( z − z0 ) 2 JG JG JG JG JG JG JG cos θ 1x + sin θ 1y = cos θ cos θ 1r − sin θ 1θ + sin θ sin θ 1r + cos1θ = 1r ( JJG JG JG ) ( ) (E.7) G Intégrale ∫ G(x, x0 )x ( ∇xA(x0 ) ) dS S Développons premièrement le produit vectoriel de la fonction potentiel vecteur. JG JG JG JG JG ∇xA( x0 ) = −∂ z Ay 1x + ∂ z Ax 1y + (∂ x Ay − ∂ y Ax )1z Annexe E - Equation BEM de l’équation scalaire de Laplace à partir du cas tridimensionnel 92 JG JG JG = − cos θ ∂ z Aθ 1x − sin θ ∂ z Aθ 1y + ( ∂ x ( Aθ cos θ ) + ∂ y ( Aθ sin θ ) )1z JG JG JG = Cx1x + C y 1y + C z 1z Il est maintenant possible d’expliciter le deuxième produit vectoriel : JG JG JG JG JG JG G( x, x0 )x ∇xA( x0 ) = G y Cz 1x − Gx Cz 1y + (GxC y − G y C x )1z ( ) JG JG ⎡( ∂ x ( Aθ cos θ ) + ∂ y ( Aθ sin θ ) ) cos θ 1x + sin θ 1y 4π ( x − x0 ) 2 + ( y − y0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ⎣ JG +∂ z Aθ 1z ⎤⎦ 1 ⎡( cos θ ∂ x Aθ + sin θ ∂ y Aθ + Aθ ∂ x ( cos θ ) + Aθ ∂ y ( sin θ ) ) = ⎣ 4π ( x − x0 ) 2 + ( y − y0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 JG JG JG cos θ 1x + sin θ 1y +∂ z Aθ 1z ⎤ ⎦ (E.8) = ( 1 ( ) ) L’intégrant étant complètement défini, le système de coordonnées cylindriques (E.6) présenté dans le point précédent peut être introduit. Les termes de dérivées suivant les axes x et y sont explicités en coordonnées cylindriques ci-dessous. ∂ x Aθ = ∂Aθ ∂r ∂Aθ ∂θ ∂Aθ ∂r + = ∂r ∂x ∂θ ∂x ∂r ∂x ⎧r = x 2 + y 2 ⎪ ⎨ ⎛ y⎞ ⎪θ = arctg ⎜ ⎟ ⎝x⎠ ⎩ ⎧ ∂r ⎪ ∂x = ⎪ ⇔⎨ ⎪ ∂r = ⎪ y ⎩∂ et ∂ y Aθ = x x2 + y 2 y x +y 2 2 ∂Aθ ∂r ∂Aθ ∂θ ∂Aθ ∂r + = ∂r ∂y ∂θ ∂y ∂r ∂y = x = cos θ r = y = sin θ r ∂Aθ ⎧ ⎪⎪∂ x Aθ = cos θ ∂r ⇒⎨ ⎪∂ A = sin θ ∂Aθ ⎪⎩ y θ ∂r Le terme cos θ ∂ x Aθ + sin θ ∂ y Aθ devient égal à ∂Aθ ∂r (E.9) Equation BEM complète Les différents développements réalisés dans les points précédents sont rassemblés afin d’obtenir l’expression complète de l’équation BEM dans le système de coordonnées cylindriques. Le terme de gauche de (E.3) étant déjà exprimé de manière globale, il suffit d’expliciter le membre de droite grâce à (E.5), (E.7), (E.8) et (E.9). Annexe E - Equation BEM de l’équation scalaire de Laplace à partir du cas tridimensionnel 93 JG JG JG JG JG JG JG JG A( x )x ∇ xG( x , x ) d S − G( x , x )x ∇ xA( x ) d S 0 0 0 ∫ 0 ∫ ( ) ( S ) S ⎡⎛ − ( r − r0 cos (θ − θ 0 ) ) ∂ x (cos θ ) + ∂ y (sin θ ) = ∫ Aθ ⎢⎜ + 3/ 2 ⎢⎜ 4π r 2 + r 2 − 2rr cos θ − θ + ( z − z ) 2 S ( ) 4π r 2 + r02 − 2rr0 cos (θ − θ0 ) + ( z − z0 )2 0 0 0) 0 ⎣⎢⎝ ( ⎞ JG ⎟1 ⎟ r ⎠ JG ⎤ JG ⎥dS 1 3/2 z ⎥ 4π ( r 2 + r0 2 − 2rr0 cos (θ − θ 0 ) + ( z − z0 ) 2 ) ⎦ JG JG JG 1 ⎡ ∂ A + A ∂ ( cos θ ) + A ∂ ( sin θ ) 1 +∂ A 1 ⎤ d S −∫ θ x θ y r z θ z⎦ 2 2 2 ⎢ ⎣ r θ S 4π r + r − 2rr cos (θ − θ ) + ( z − z ) Aθ ( z − z0 ) − ( 0 0 0 ) 0 JG JG JG JG ⎡ ⎤ G r r cos 1 ( z z )1 θ θ − − − − − ⎡ ⎤G ( ) ( ) A 1 + A 1 ∂ ∂ r z 0 0 0 ⎥ ndS − r θ r z θ z = ∫ Aθ ⎢⎢ 3/2 ⎥ ∫S ⎢ 4π r 2 + r0 2 − 2rr0 cos (θ − θ0 ) + ( z − z0 )2 ⎥ ndS 2 2 2 S ⎣ ⎦ ⎢⎣ 4π r + r0 − 2rr0 cos (θ − θ 0 ) + ( z − z ) ⎥⎦ ⎡ ⎤ ( −r + r0 cos (θ − θ0 ) ) nr − ( z − z0 )nz ⎤⎥ dS − ⎡⎢ ∂ n Aθ ⎥ dS = ∫ Aθ ⎢ ∫ 2 2 2 2 2 3/ 2 ⎥ 2 ⎢ ⎢ ⎥ r r rr z z 4 2 cos ( ) π θ θ + − − + − rr z z 2 cos ( ) θ θ − − + − π 4 r r + ( S ( ) ⎦ S⎣ 0 0 0) 0 0 0) 0 0 ⎦ ⎣ ( ( ) = ∫ Aθ [ψ r nr + ψ z nz ] dS − ∫ ∂ n Aθ GdS S (E.10) S En posant, pour un souci de clarté : ⎧ −r + r0 cos (θ − θ 0 ) ⎪ψ r = 3/ 2 2 2 ⎪ 4π ( r + r0 − 2rr0 cos (θ − θ 0 ) + ( z − z0 ) 2 ) ⎪ − ( z − z0 ) ⎪ ⎨ψ z = 3/2 4π ( r 2 + r0 2 − 2rr0 cos (θ − θ 0 ) + ( z − z0 ) 2 ) ⎪ ⎪ 1 ⎪G = ⎪ 4π r 2 + r0 2 − 2rr0 cos (θ − θ 0 ) + ( z − z0 ) 2 ⎩ (E.11) L’équation BEM se réécrit donc sous sa forme complète : C ( x0 )Aθ ( x0 ) + ∫ Aθ [ψ r nr +ψ z nz ] dS − ∫ ∂ n Aθ GdS = ∫ Gμ0 JdV S S (E.12) V La dernière étape consiste à introduire le caractère axisymétrique dans les intégrales de surface et de volume, ce qui est fait dans le point suivant. Equation BEM complète - Caractère axisymétrique L’élément de surface et l’élément de volume intervenant dans les intégrales deviennent, en coordonnées cylindriques dS = rdθdz et dV = rdθdrdz. Annexe E - Equation BEM de l’équation scalaire de Laplace à partir du cas tridimensionnel 94 ⎡ 2π ⎤ ⎡ 2π ⎤ ⎡ 2π ⎤ C ( x0 )Aθ ( x0 ) + ∫ ⎢ ∫ rAθ [ψ r nr + ψ z nz ] dθ ⎥ d Γ − ∫ ⎢ ∫ ∂ n Aθ rGdθ ⎥ d Γ = ∫ ⎢ ∫ Gμ0 Jdθ ⎥ rdrdz Sax ⎣ 0 Γ⎣ 0 Γ⎣ 0 ⎦ ⎦ ⎦ (E.13) Concernant les intégrations suivant la coordonnée azimutale, seuls ψr, ψz et G dépendent de la coordonnée azimutale θ. On a donc : C ( x0 )Aθ ( x0 ) + ∫ Aθ ⎡⎣ψ rax nr + ψ zax nz ⎤⎦ rd Γ − ∫ ∂ n Aθ G ax rd Γ = Γ Γ ∫G ax μ0 Jrdrdz (E.14) Sax En posant, pour un souci de clarté : 2π 2π ⎧ − r + r0 cos (θ − θ 0 ) ⎪ψ rax = ∫ ψ r dθ = ∫ dθ 2 2 2 3/2 ⎪ 0 0 4π ( r + r0 − 2rr0 cos (θ − θ 0 ) + ( z − z0 ) ) ⎪ 2π ⎪⎪ ax 2π −( z − z0 ) dθ ⎨ψ z = ∫ ψ z dθ = ∫ 2 2 2 3/2 0 0 4π ( r + r0 − 2 rr0 cos (θ − θ 0 ) + ( z − z0 ) ) ⎪ ⎪ 2π 2π 1 ⎪ ax dθ ⎪G = ∫ Gdθ = ∫ 2 2 2 0 0 4π r + r0 − 2rr0 cos (θ − θ 0 ) + ( z − z0 ) ⎪⎩ (E.15) La coordonnée azimutale θ0 du point de collocation peut être choisie égale à zéro : la solution est symétrique par rapport à l’axe de symétrie et donc un plan particulier (z,r) peut être choisi, ce qui simplifie grandement le problème. Ces trois intégrales peuvent être développées à l’aide de [DOL09] et [GOO01]. Concernant Gax, on y reconnaît (D.7) dont l’expression finale est (D.9). Pour ψ rax et ψ zax , les relations suivantes sont utiles, dans lesquelles K et E sont les intégrales elliptiques complètes du premier et second ordre introduites en (B.7) : π ⎧π 2 dφ dφ m 2m = = E (m) en posant m = ⎪∫ 3/2 3/2 ∫ 2 − 2m 1+ b 0 ( b − cos φ ) ⎪ 0 ( b + cos φ ) ⎨π π cos φ dφ 2−m − cos φ dφ ⎪ 2 ( ) 2mE (m) mK m = = − 3/2 3/2 ∫ ∫ ⎪ ( b + cos φ ) 2 2 m − φ cos b − ( ) 0 ⎩0 (E.16) On développe donc ψ rax et ψ zax à l’aide de (E.16) : m= 4rr0 2 = 2 1 + b (r + r0 ) + ( z − z0 ) 2 ψ rax = 1 2π (2rr0 )3/ 2 = 1 2π (2rr0 )3/2 = r0 2m 2π (2rr0 )3/2 ⎡ m 2m 2−m ⎛ ⎞⎤ E (m) − r0 ⎜ 2mK (m) − 2mE (m) ⎟ ⎥ ⎢ −r 2 − 2m ⎝ ⎠⎦ ⎣ 2 − 2m ⎡ ⎤ 2m E (m) − r0 2mK (m) ⎥ ⎢( − rm + r0 (2 − m) ) 2 − 2m ⎣ ⎦ ⎡ ⎤ 1 E ( m) − K ( m) ⎥ ⎢( − rm + r0 (2 − m) ) 2 − 2m r0 ⎣ ⎦ Annexe E - Equation BEM de l’équation scalaire de Laplace à partir du cas tridimensionnel 95 r 2m = 0 2π (2rr0 )3/2 ⎡⎛ 2r0 ( r0 2 − r 2 + ( z − z0 ) 2 ) ⎞ ⎛ (r + r ) 2 + ( z − z ) 2 ⎞ E (m) ⎤ 0 0 ⎢⎜ ⎥ ⎟ ⎜ ⎟ K ( m ) − 2 2 ⎢⎜⎝ (r + r0 ) + ( z − z0 ) ⎟⎠ ⎜⎝ 2 ( (r − r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) ⎟⎠ r0 ⎥ ⎣ ⎦ ⎡ ( r0 2 − r 2 + ( z − z0 ) 2 ) ⎤ ⎢ E ( m) − K ( m) ⎥ = 2 2 ⎥⎦ 2π r (r + r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ⎢⎣ (r − r0 ) + ( z − z0 ) 1 ψ zax = − ( z − z0 ) m 2 m E ( m) 2π (2rr0 )3/2 2 − 2m ( z0 − z ) = = (E.17) 4rr0 (r + r0 ) + ( z − z0 ) 2 2 8rr0 (r + r0 ) + ( z − z0 ) 2 2 ⎛ 2 ( (r − r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ) ⎞ ⎟ 2π (2rr0 )3/2 ⎜ ⎜ (r + r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 ⎟ ⎝ ⎠ E ( m) ( z 0 − z ) E ( m) (E.18) π ( (r − r0 ) + ( z − z0 ) 2 ) (r + r0 ) 2 + ( z − z0 ) 2 2 Ces expressions sont égales aux dérivées de la fonction de Green suivant les coordonnées radiale r et longitudinale z comme démontré en (D.12) et (D.13). On peut donc réécrire E.14 sous une forme encore plus compacte : C ( x0 )Aθ ( x0 ) + ∫ ( Aθ ∂ n G ax − ∂ n Aθ G ax ) rd Γ = Γ ∫G ax μ0 Jrdrdz (E.19) Sax En suivant un cheminement rigoureux, il a été possible de déterminer l’équation intégrale (E.19) dans le cas de l’équation scalaire de Laplace axisymétrique. Il est existe une forte similarité de cette équation avec le cas de l’équation vectorielle de Laplace (III.15). La seule différence réside dans la définition de la fonction de Green. Annexe E - Equation BEM de l’équation scalaire de Laplace à partir du cas tridimensionnel 96 Annexe F - Post-traitement - Champ magnétique Retrouver le champ magnétique à partir de la connaissance du champ électrique est assez facile en soi. En effet, grâce à la loi de Faraday et en exprimant le rotationnel en coordonnées cylindriques, on peut écrire que : JG JG JG JG ∂B ∇x E = − = − jω B (F.1) ∂t ∂Eθ ⎧ j B ω − = − r ⎪ ∂z ⎪ ⎨− jω Bθ = 0 ⎪ 1 ∂ (rEθ ) ⎪− jω Bz = r ∂r ⎩ (F.2) La méthode des éléments finis introduit la notion de représentation fonctionnelle (II.1) : Eθ = ∑ N i Eθ i = ∑ N i ( EθRi + jEθIi ) i (F.3) i Les expressions de (F.2) peuvent donc être explicitées en fonctions des inconnues nodales : ∂N j ∂Eθ j = − ∑ i ( EθRi + jEθIi ) Br = − ω ∂z ω i ∂z (F.4) ∂N i I 1 R = ∑ ( E − jEθ i ) ω i ∂z θ i ∂ ( rN i ) ( Eθ i + jEθ i ) j 1 ∂ (rEθ ) j Bz = = ∑ ω r ∂r ω i ∂r r R I N j ⎡ ∂N i R ⎤ Eθ i + jEθIi ) + ∑ i ( EθRi + jEθIi ) ⎥ ( ∑ ⎢ ω ⎣ i ∂r r i ⎦ ⎡ ⎛ ∂N N ⎞ 1 ⎛ ∂N N ⎞ ⎤ = ∑ ⎢ − ⎜ i + i ⎟ EθIi + j ⎜ i + i ⎟ EθRi ⎥ ω i ⎣ ⎝ ∂r r ⎠ r ⎠ ⎦ ⎝ ∂r = (F.5) Les fonctions de forme Ni sont définies localement sur chaque élément du maillage. Pour un nœud du maillage considéré, la dérivée d’une fonction de forme est différente pour chaque élément contenant ce noeud. On a donc une discontinuité de la dérivée du champ électrique au niveau des frontières des éléments en raison de l’ordre d’interpolation linéaire choisi. La dérivée du champ électrique en un nœud est donc prise égale à une moyenne pondérée par les surfaces des dérivées du champ au sein des éléments voisins au nœud. Tout comme le champ électrique, le champ magnétique est un nombre complexe en tout point de l’espace. Le champ magnétique physique correspond donc à la partie réelle du phaseur complexe. Il n’est pas possible de définir la norme globale du champ magnétique en raison de la phase de chacune des composantes. Il est par contre possible de définir la norme de chacune des composantes Br et Bz. Ces normes des composantes du champ magnétique sont définies par (F.6). Annexe F - Post-traitement - Champ magnétique 97 Br = Bz = (B ) + (B ) R 2 r I r (B ) + (B ) R 2 z I z 2 2 2 1 ⎛ ∂N i R ⎞ ⎛ ∂N i I ⎞ = ∑ E + ∑ E ω ⎜⎝ i ∂z θ i ⎟⎠ ⎜⎝ i ∂z θ i ⎟⎠ = 1 ⎛ ⎛ ∂N i N i + ∑ r ω ⎜⎝ i ⎜⎝ ∂r 2 2 ⎞ R ⎞ ⎛ ⎛ ∂N i N i + ⎟ Eθ i ⎟ + ⎜ ∑ ⎜ r ⎠ ⎠ ⎝ i ⎝ ∂r ⎞ I⎞ ⎟ Eθ i ⎟ ⎠ ⎠ 2 (F.6) Afin de valider le code servant à déterminer le champ magnétique à partir du champ électrique, le champ magnétique théorique (B.13) et (B.14) a été comparé avec le champ magnétique issu du code de post-traitement sur base du champ électrique calculé par la méthode des éléments finis. Après vérification de la similarité des deux champs magnétiques, on représente la norme de ce champ magnétique sur la figure ci-dessous. Dans ce cas-ci, il est possible de représenter la norme globale du champ magnétique vu qu’il n’y a qu’une composante réelle pour chacune des composantes Br et Bz. La norme globale du champ magnétique créé par les spires est donc donnée par la relation suivante : JG B = (B ) + (B ) R 2 z R 2 r 2 1 ⎛ ∂N i I ⎞ ⎛ ⎛ ∂N N ⎞ ⎞ = Eθ i ⎟ + ⎜ −∑ ⎜ i + i ⎟ EθIi ⎟ ∑ ⎜ ω ⎝ i ∂z r ⎠ ⎠ ⎠ ⎝ i ⎝ ∂r 2 (F.7) Figure 55 : Norme du champ magnétique théorique [T] créé par les spires dans le vide. Annexe F - Post-traitement - Champ magnétique 98