Propriétés élémentaires liées à la notion de nombres premiers
© S. DUCHET – www.epsilon2000.fr.st
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Démonstration
On peut supposer , 2, 1nn
∈≥=
Existence : par récurrence.
Notons P(n) la propriété : "Il existe des nombres premiers naturels 1,..., k
p distincts deux à deux et
des entiers naturels 1,..., k
α
non nuls tels que 1
1... k
k
np p
α
=.
Pour 2n= : 1
22= et 2 est un nombre premier naturel donc P(2) est vraie.
Soit ,2nn∈≥. Supposons P(n) vraie.
L'après le lemme 2.1, n admet un diviseur premier p (et on peut même supposer 0p>). Il existe
donc q∈ tel que npq=. Alors qn<. D'après l'hypothèse de récurrence, il existe des nombres
premiers naturels 1,..., k
p distincts deux à deux et des entiers naturels non nuls 1,..., k
α
tels que
1
1... k
k
qp p
α
=. Alors 1
k
k
k
i
np p
=
=×
∏ (si il existe
01,...,ik∈ tel que 0
i
p=, alors
1
0
0
0
1
ik
k
ik
i
ii
np p
α
+
=
≠
=×
∏. Donc P(n+1) est vraie
P(n) est donc vraie pour tout 2n≥, d'où l'existence.
Unicité :
Notons P(n) la propriété :
"
{
11
11 1 1
... ... , ,..., ,... ,
kl
kl k lii
np p q q kl p p q q
αβ
αβ
β
==⇒= = =
pour tout i".
Pour 2n= : 1
1
2 ... k
k
p
α
=. Cela signifie que pour tout
1,..., , 2
i
ikp∈. i
étant un nombre
premier, cela signifie que 2
i
p=. Les i
étant deux à deux distincts, il en résulte que 1k=. Donc
1
22
= et donc 11
=. P(2) est donc vraie.
Soit , 2nn∈≥
. Supposons P(n) vraie. Considérons 11
11
1 ... ...
kl
kl
nppqq
αβ
+= = , où 1,..., k
p sont
des nombres premiers naturels deux à deux distincts, de même pour 1,... l
qq, et 11
,..., , ,...,
kl
αβ β
sont des entiers naturels non nuls.
k
divise 1
1... l
l
qq
β
donc k
divise un des i
q (car k
est premier et d'après la proposition 1.3).
Quitte à renuméroter les i
q, on peut supposer que k
divise l
q. Comme l
q est un nombre premier,
on en déduit que kl
q=. Alors 11
11
11
11 11
1... ...
kk ll
kk ll
k
n
pp qqq
p
αα ββ
αβ
−−
−
−−
+==
.
Si 1
k
=, alors 1
l
= sinon l
q diviserait un des i
, avec ik
et donc il existerait
{
01,...,ik∈ tel
que 0
li
qp=. on aurait alors 0
ik
p= avec 0
ik
, ce qui contredit le fait que les i
sont deux à
deux distincts. Dans ce cas, 11
11
1111
... ...
kl
kl
pqq
αβ
−−
−−
=. L'hypothèse de récurrence impose 11kl
=−
(c'est-à-dire kl=, ii
β
= pour tout
1,..., 1ik
− (donc ii
β
pour tout
{
1,...,ik∈ car
1
kk
β
==) et
{
{
1111
,..., ,...,
kk
pqq
−−
= (donc
11
,... ,...,
kk
pqq= car kk
q=).
Si 1
k
≠, alors 1
k
> sinon k
diviserait l'un des i
q, avec ik
et donc il existerait
01,...,il∈
tel que 0
ki
q=, 0
ik≠. On aurait alors 0
il
qq
, avec 0
il
, ce qui contredit le fait que les i
q sont
deux à deux distincts. L'hypothèse de récurrence impose
{
11
, ,..., ,...,
kl
kl p p q q== et ii
β
pour tout
{
1,..., 1ik∈−
et 1 1
kk
β
−= − donc kk
α
(et donc ii
β
pour tout
{
1,...,ik∈).
Donc P(n+1) est vraie et donc P(n) est vraie pour tout 2n≥.
D'où l'unicité.