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TENDANCES DES SYSTĂMES DE TAXATION AU SEIN DE LâUE
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BNB Revue Ă©conomique
prononcĂ©es dans les pays oĂč cette derniĂšre Ă©tait relati-
vement faible â tels que Malte, le Portugal et Chypre â,
et, dâautre part, de diminutions dans certains pays oĂč
elle Ă©tait particuliĂšrement lourde, comme en SuĂšde et
en Finlande. Les grandes exceptions Ă ce mouvement de
relative convergence sont la GrĂšce et la Slovaquie, qui
ont rĂ©duit la taxation implicite du travail alors quâelle Ă©tait
assez proche mais inférieure au niveau moyen de la zone
euro en 2000. La Belgique a également abaissé ce taux,
mais de maniĂšre tellement marginale quâelle est devenue
le pays de ce groupe oĂč le taux implicite de taxation du
travail est le plus Ă©levĂ©, Ă 42,8 % en 2011. Ă lâopposĂ©,
le taux implicite de taxation le plus faible est observĂ© Ă
Malte, oĂč il sâest Ă©tabli Ă 22,7 %, soit Ă peine plus de la
moitié du niveau belge.
Comme indiquĂ© dans lâintroduction, les institutions Ă©co-
nomiques internationales recommandent réguliÚrement,
notamment dans le cas des pays de la zone euro, dâallĂ©ger
la ïŹscalitĂ© sur le travail au proïŹt dâautres types de ïŹscalitĂ©.
Les arguments Ă©conomiques plaidant en ce sens sont en
effet nombreux.
Le principal a trait Ă lâincidence que peuvent avoir les dif-
fĂ©rents instruments ïŹscaux sur la croissance Ă©conomique.
Ainsi, une publication de lâOCDE se fonde sur une analyse
empirique menée sur 21 pays pour établir que « les impÎts
sur le revenu sont en général associés avec une croissance
plus faible que celle associée aux impÎts sur la consom-
mation et sur le patrimoine » (Arnold, 2008). Cette publi-
cation Ă©tablit mĂȘme la hiĂ©rarchie des impĂŽts ayant le plus
dâimpact sur la croissance. Ă cet Ă©gard, les plus nĂ©fastes
seraient, dans lâordre, les impĂŽts sur les revenus des sociĂ©-
tés, sur les revenus des individus, sur la consommation et,
enïŹn, sur le patrimoine, et en particulier sur la propriĂ©tĂ©
immobiliÚre. Une étude plus récente (Arnold et al., 2011)
montre que le changement de taxation le plus prometteur
en termes de reprise Ă©conomique dans les circonstances
actuelles serait la réduction des taxes sur les revenus les
plus bas, ce qui stimulerait la demande, augmenterait
lâoffre de travail et attĂ©nuerait les inĂ©galitĂ©s de revenus.
Parmi les autres arguments en faveur dâune diminution
de lâimposition du facteur travail, il faut encore men-
tionner quâon taxe de la sorte uniquement la produc-
tion nationale, alors quâune taxe sur la consommation
affecte indifféremment tous les biens, quel que soit leur
lieu de production. Selon un raisonnement similaire, les
impĂŽts indirects frappent de la mĂȘme maniĂšre tous les
facteurs de production, alors que lâimposition du travail
(ou du capital) ne touche quâun seul facteur. EnïŹn, en
termes dâĂ©quitĂ©, lâimposition du travail ne concerne que
les travailleurs, tandis que lâimpĂŽt sur la consommation
sâapplique Ă lâensemble de la population.
Il est donc intĂ©ressant de vĂ©riïŹer si ces nombreuses recom-
mandations â qui ne sont pas uniquement formulĂ©es par
lâOCDE, mais Ă©galement par le FMI et la CE
(1) â ont Ă©tĂ©
suivies par les pays europĂ©ens. Ă cette ïŹn, les Ă©volutions
des taux implicites sur le travail et sur la consommation
sont comparées.
Un premier constat qui peut ĂȘtre posĂ© clairement est
lâabsence de mouvement coordonnĂ© ou analogue entre
les Ătats membres de la zone euro en matiĂšre de transfert
de taxation dâune base Ă lâautre. En effet, la comparaison
des variations des taux de taxation implicites du travail et
de la consommation entre 2000 et 2011 montre que ces
taux ont tantÎt augmenté, tantÎt baissé, selon les pays.
En moyenne dans la zone euro, les deux taux implicites
de taxation ont lĂ©gĂšrement reïŹuĂ©, laissant les rapports
entre eux globalement inchangés. Onze pays ont réduit la
taxation implicite du travail tandis que huit lâont alourdie.
Ce mĂȘme nombre sâapplique Ă la taxation de la consom-
mation, sans quâil sâagisse toujours des mĂȘmes pays.
Trois pays semblent avoir suivi les recommandations dâune
diminution de la ïŹscalitĂ© sur le travail compensĂ©e par
une augmentation de la taxation sur la consommation :
lâAllemagne, la SuĂšde et lâEstonie. Ă ce groupe, on peut
Graphique 4 TAXATION IMPLICITE DU TRAVAIL ET
DE LA CONSOMMATION
(variation des taux entre 2000 et 2011)
J
J
J
J
J
J
J
J
J
J
J
J
J
J
J
J
JJ
J
J
J
â8
â6
â4
â2
0
2
4
â4 â2 0246
BE
DK
DE
EE
IE
EL
ES
FR
IT
CY
LU
MT
NL
AT
PT
SI
SK FI
SE
UK
EA (1)
Variation du taux implicite de taxation de la consommation
Variation du taux implicite de taxation du travail
Source : CE.
(1) Moyenne pondérée.
(1) Cf., notamment, IMF (2012) et CE (2013)