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L’Encéphale (2008) Supplément 1, S3–S7
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Le futur des anxiolytiques
O. Blin
Centre de Pharmacologie Clinique et d’Évaluations Thérapeutiques, CHU Timone, 13885 Marseille cedex 5
Résumé Tant en France qu’à l’étranger, la prescription des anxiolytiques benzodiazépiniques fait
actuellement l’objet d’un large débat. En effet, le constat est que le ratio efficacité/tolérance à court
terme n’est pas satisfaisant ainsi que leur prescription à long terme.
Les effets secondaires des benzodiazépines sont principalement les troubles de la vigilance et l’altération
des fonctions cognitives (mémoire, performances psychomotrices, conduite automobile). Ces effets
délétères sont potentiellement responsables, en particulier chez le sujet âgé, d’un risque plus élevé de
fractures du col du fémur d’une part et d’une augmentation du risque de démences d’autre part comme
en témoignent les résultats de l’étude PAQUID.
Les données IMS-EPPM [3] montrent clairement les problèmes posés par l’utilisation des benzodiazépines
en France : durée moyenne de l’ordonnance élevée (entre 39 et 50 jours), forte proportion de
renouvellement reflétant le potentiel de pharmacodépendance, large utilisation en co-prescription avec
d’autres anxiolytiques, avec des antidépresseurs et avec des hypnotiques.
Des alternatives sont donc indispensables à proposer, dans la population générale, et notamment chez
les personnes âgées. Parmi celles-ci, les principaux médicaments à effet attendu anxiolytique sont
l’étifoxine, l’hydroxyzine et la buspirone.
L’étifoxine est un anxiolytique non benzodiazépinique qui a fait l’objet d’un programme de recherche
clinique dans le Trouble de l’Adaptation avec Anxiété (TAA). Les études de tolérance montrent une bonne
sécurité d’emploi, ainsi que le respect des fonctions cognitives et de la vigilance. Par ailleurs, le résumé
des caractéristiques du produit mentionne l’absence de syndrome de sevrage à l’arrêt et l’absence de
pharmacodépendance.
Le futur des anxiolytiques passe par le développement de nouvelles molécules. Diverses pistes de
recherche sont actuellement en cours et concernent les agonistes GABAA, les agonistes 5-HT1A, les
antagonistes 5-HT1B et les agonistes béta-3 adrénergiques ; enfin, d’autres travaux portent plus
spécifiquement sur certaines sous-unités du récepteur GABAA permettant ainsi la discrimination entre les
différents effets cliniques (anxiolytique, sédatif, myorelaxant, anticonvulsivant…).
Toutefois, le développement clinique des médicaments dans l’anxiété généralisée reste difficile compte-
tenu de la définition même de la maladie, du fort taux de placebo-répondeurs et des limites des méthodes
d’évaluation (les échelles cliniques étant souvent validées sur la base de leur sensibilité aux
benzodiazépines).
Devant ces limites, d’autres voies de recherche sont imaginables dans le but de déterminer le potentiel
thérapeutique de nouveaux anxiolytiques tels que l’imagerie fonctionnelle permettant de caractériser
précisément les régions du cerveau sur lesquelles la molécule est susceptible d’agir.
* Auteur correspondant.
L’auteur a déclaré des con its d’intérêts.
MOTS CLÉS
Anxiolytiques, GABA,
Recherche,
Pharmacovigilance
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O. BlinS4
KEYWORDS
Anxiolytics, GABA,
Research,
Phamacovigilance
Abstract The prescription of benzodiazepine anxiolytics is currently under broad debate both in France
and in other countries. It is noted that their short term efficacy/safety ratio and their long term
prescription are unsatisfactory.
The main side effects of the benzodiazepines are problems with awareness and reduced cognitive
functions (memory, psychomotor performances, driving). As shown by the results of the PAQUID study,
these adverse effects are potentially responsible, particularly in the elderly, firstly for a higher risk of
fractured neck of femur and secondly for increased risk of dementia.
IMS-EPPM data [3] clearly illustrate the problems posed by the use of the benzodiazepines in France :
long average prescription time (between 39 and 50 days), high renewal rate reflecting potential for drug
dependency, widespread use in co-prescription with other anxiolytics, antidepressants and hypnotics.
It is therefore essential to offer alternatives in the general population, and particularly in the elderly. Of
these, the main medications with expected anxiolytic effect are etifoxine, hydroxyzine and buspirone.
Etifoxine is a non-benzodiazepine anxiolytic which has undergone a clinical research programme in
Adaptation Disorder with Anxiety (ADA). Tolerability studies showed it to offer good safety of use, also
with preservation of cognitive functions and awareness. In addition the Summary of Product Characteristics
mentions lack of a withdrawal syndrome when it is stopped, and no drug dependancy.
The future for the anxiolytics involves the development of new molecules. Various avenues of research
are currently ongoing involving the GABAA agonists, the 5-HT1A agonists, the 5-HT1B antagonists and the
beta-3 adrenergic agonists ; finally, other work is based more specifically on specific sub-units of the
GABAA receptor, enabling discrimination between the different clinical effects (anxiolytic, sedative,
myorelaxant, anticonvulsant…).
However, the clinical development of medications in generalised anxiety remains difficult in view of the
very definition of the disorder, the high rate of placebo-responders and limitations of the evaluation
methods (clinical scales are often validated on the basis of their sensitivity to the benzodiazepines).
Faced with these limitations, other avenues of research can be imagined in order to establish the
therapeutic potential of new anxiolytics, such as functional imaging, which can precisely characterise
the regions of the brain on which the molecule is likely to act.
Plusieurs étapes fortes ont marqué le développement des
anxiolytiques : la synthèse des barbituriques, puis celle des
benzodiazépines, et en n la mise en évidence de l’action
anxiolytique des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine.
Cependant, le constat n’est pas aujourd’hui satisfaisant, tant
en terme d’ef cacité qu’en terme d’effets indésirables.
Cette situation conduit légitimement à un questionne-
ment très actuel sur la place et l’utilisation des anxiolyti-
ques dans l’arsenal thérapeutique. Ce questionnement est
mené tant en France qu’à l’étranger par les sociétés savan-
tes, les agences de régulation et les autorités de santé.
Ainsi, en France en particulier, des questions sont actuelle-
ment largement débattues par les autorités de tutelle
(Ministère, Afssaps, HAS) concernant l’utilisation des anxio-
lytiques : quelle doit être leur fréquence d’utilisation ?
Comment les positionner par rapport aux psychothérapies ?
Comment développer et mettre à la disposition des méde-
cins et des patients des produits possédant le meilleur rap-
port béné ce/risque possible ?
Le développement de nouveaux anxiolytiques se heurte
par ailleurs à un environnement économique défavorable,
situation paradoxale au regard à la fois du besoin et du
manque de réponse adéquate. Dans le domaine des trou-
bles anxieux, les prévisions sur la taille du marché indus-
triel montrent une tendance constante à la baisse, avec
un marché global qui passerait de 4,5 milliards de dollars
en 2006 à 2,6 milliards de dollars en 2015. Cette diminu-
tion s’explique par l’effet des génériques et par le faible
prix des benzodiazépines, qui restent un comparateur de
référence. De plus, les voies de recherche sont en nombre
limité (ce qui ne signi e pas pour autant qu’elles soient
forcément stériles), freinées sur le plan intellectuel par la
construction des modèles expérimentaux souvent fondés
sur l’ef cacité des benzodiazépines, molécules dont il
convient de s’écarter. Le pipeline des produits en cours de
développement dans l’anxiété est ainsi beaucoup moins
fourni aujourd’hui que celui des médicaments de la
dépression.
Pharmaco-épidémiologie
des anxiolytiques
La préoccupation la plus constante s’exprime au mieux par
les données issues de la pharmacoépidémiologie. Prenons
par exemple l’utilisation des psychotropes chez le sujet
âgé, thème actuel d’une ré exion et de propositions d’ac-
tions concrètes. Alors que l’exposition aux inhibiteurs de la
recapture de la sérotonine est relativement constante en
fonction de l’âge, on observe un pic de prescription des
anxiolytiques au-delà de 70 ans ; selon les études de l’As-
surance Maladie en France, un tiers des consommateurs
d’anxiolytiques seraient des consommateurs chroniques
(plus de 4 prescriptions par an) dans cette tranche d’âge.
Dans la population générale, à côté des benzodiazépi-
nes, représentant la part la plus importante de la consom-
mation, les principaux médicaments à effet anxiolytique
attendu sont l’étifoxine, l’hydroxyzine, le méprobamate et
la buspirone [3].
La durée moyenne de traitement constatée avec les
différents produits est comprise entre 39 et 50 jours avec
les différentes benzodiazépines, elle est de 43 jours avec
la buspirone, de 38 jours avec l’hydroxyzine, et de seule-
ment 33 jours avec l’étifoxine. De même, la proportion
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des prescriptions de renouvellement par rapport aux
primo-prescriptions est beaucoup plus élevée avec les
benzodiazépines qu’avec l’étifoxine. Cet élément suggère
ici l’importance de la prescription renouvelée des benzo-
diazépines, possiblement liée à la dif culté de leur arrêt
et traduisant leur potentiel de pharmacodépendance.
De plus, les benzodiazépines sont largement utilisées
lors de co-prescription de psychotropes. La co-prescription
d’autres anxiolytiques avec la buspirone est de 30 %, avec
l’hydroxyzine de 18 %, et avec l’étifoxine de 13 %, tandis
qu’elle est comprise entre 6,5 et 20,5 % avec les benzodia-
zépines ; de même, la co-prescription d’antidépresseurs
avec la buspirone est de 36 %, avec l’hydroxyzine de 30 %,
et avec l’étifoxine de seulement 24 %, tandis qu’elle est
comprise entre 42 et 58 % avec les benzodiazépines (hormis
avec le lorazepam, utilisé essentiellement comme hypnoti-
que).
En n, la co-prescription d’hypnotiques est comprise
entre 15 % et 28 % avec les benzodiazépines elle est de 33 %
avec la buspirone, de 16 % avec l’hydroxyzine, et de 12 %
seulement avec l’étifoxine.
Pharmacovigilance
Les problèmes de tolérance, effets secondaires et pharma-
covigilance constituent le principal facteur limitant pour
l’usage du méprobamate, des benzodiazépines, et des anti-
dépresseurs prescrits dans la prise en charge des troubles
anxieux.
À titre d’exemple, et dans le domaine des hypnotiques,
Glass [2] a effectué une méta-analyse de 24 études clini-
ques de médicaments hypnotiques versus placebo ou versus
comparateur, incluant près de 2 500 sujets au total. Plus de
la moitié recevait soit une benzodiazépine, soit un com-
posé dit « Z ». La taille d’effet de l’amélioration de la qua-
lité de sommeil n’était que de 0,14, celle de la diminution
des réveils nocturnes de 0,63, et l’allongement moyen de
la durée de sommeil total était de 25 mn.
En revanche, les effets indésirables, quoique générale-
ment peu graves à court terme, sont plus fréquents : effets
cognitifs (odds ratio de 4,78) ; effets psychomoteurs (odds
ratio de 2,25) ; effets rémanents (odds ratio de 3,82). Le
rapport béné ce/risque apparaît médiocre, puisque le NNT
(number needed to treat) pour l’amélioration de la qualité
de sommeil rapportée par les patients est de 13, chiffre
relativement peu favorable, tandis que le NNH (number
needed to harm) est de 6.
L’un des principaux risques avec les benzodiazépines
est celui de chutes, potentiellement génératrices de frac-
tures du col du fémur, en particulier avec les benzodiazépi-
nes à demi-vie longue. Le risque de chute lié aux
benzodiazépines serait ainsi multiplié par 4 environ, celui
lié aux ISRS par 2 environ [11].
Les « composés Z » (zopiclone et zolpidem) semblent
autant impliqués que les benzodiazépines et les autres hyp-
notiques sédatifs dans le risque d’effets indésirables chez
les sujets âgés hospitalisés. Le risque d’effet indésirable
associé à leur usage chez le sujet âgé est important [6].
Une étude de cohorte prospective canadienne [12], portant
sur plus de 250 000 sujets de plus de 65 ans suivis en ambu-
latoire, montre qu’il n’y a pas de différence entre les com-
posés selon la demi-vie, ni entre les benzodiazépines et les
composés Z ; en revanche, le risque est lié à la dose.
Effets sur les fonctions cognitives
De très nombreux travaux ont porté sur les effets délétères
à court terme des benzodiazépines sur les fonctions cogni-
tives : mémoire, performances psychomotrices, conduite
automobile [1].
Des données plus récentes ont étudié les effets cogni-
tifs d’une exposition chronique aux benzodiazépines dans
les populations de sujets âgés révélant un risque de dété-
rioration sur les scores du MMS et de 2 tests d’attention
chez les utilisateurs chroniques en comparaison des non
utilisateurs [9].
Malgré les dif cultés d’interprétation des données du
fait de la polyconsommation et des switchs entre produits,
les résultats de l’étude PAQUID sur les liens entre benzodia-
zépines et démence suggèrent que le risque de démence
est augmenté chez les sujets âgés traités de façon chroni-
que par benzodiazépines [4]. Ces résultats méritent d’être
con rmés, car non systématiquement retrouvés lors des
études publiées [13].
L’étifoxine
L’étifoxine est un anxiolytique non benzodiazépinique
(chlorhydrate de 2-éthylamino-6-chloro-4-méthyl-4-phé-
nyl-4H-3,1-benzoxazine) (Fig. 1), qui a en France une indi-
cation dans les « manifestations psychosomatiques de
l’anxiété, telles que dystonies neurovégétatives à expres-
sion cardiovasculaire ». Le cadre clinique du DSM-IV qui se
rapproche le plus de cette indication est le Trouble de
l’Adaptation avec Anxiété (TAA).
Mis sur le marché en 1981, il a été acquis en 1994 par
Biocodex, qui a mené de 1995 à 2006 un programme de
recherche clinique et pharmacologique.
Les études de tolérance montrent une bonne sécurité
d’emploi jusqu’à la dose maximale tolérée chez le volon-
taire sain. Ces études ont ainsi montré une très bonne tolé-
rance clinique et biologique jusqu’à 1 500 mg (30 gélules),
Figure 1 Structure chimique de l’étifoxine.
CH2CH3
H
Cl
NN
O
CH3
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avec seulement six évènements indésirables mineurs n’em-
pêchant pas la poursuite de l’étude [à 400 mg : céphalées
(n = 1), nausées (n = 1) ; à 1 200 mg : somnolence (n = 2) ;
à 1 500 mg : céphalées (n = 1), hypotension sans bradycar-
die après un prélèvement (n = 1)] (Étude de la Dose
Maximale Tolérée chez le volontaire sain, Aster). De plus,
d’autres études ont mis en évidence une absence d’impact
sur les fonctions cognitives et la vigilance [7], alors que
l’absence de syndrome de sevrage à l’arrêt (dossier AMM)
et l’absence de pharmacodépendance (dossier AMM) sont
notées dans le résumé des caractéristiques du produit.
Les anxiolytiques en développement
Nous ne nous attarderons pas sur le développement de dif-
férentes voies d’administration des benzodiazépines
comme les formes en pulvérisation nasale ou buccale de
l’alprazolam, dont l’apport en termes de rapport béné ce/
risque est douteux.
Diverses pistes de recherche, relativement classiques,
conduisent actuellement à des produits en cours de dévelop-
pement : agonistes 5-HT1A, antagonistes 5-HT1B, agonistes
GABAA, agonistes béta-3 adrénergiques, antagonistes NK-1.
La pregabaline, analogue du GABA, présente un pro l de
bonne ef cacité et d’acceptabilité similaire ou légèrement
plus favorable que celui des benzodiazépines, avec une
action rapide, et a obtenu en 2006 une AMM européenne
dans le traitement du trouble anxieux généralisé chez
l’adulte [8]. La tiagabine, en revanche, entraîne un risque
important de comitialité, et ne semble pas être en mesure
d’obtenir une indication dans l’anxiété généralisée.
L’AC-5216, agoniste des récepteurs mitochondriaux aux
benzodiazépines découvert par Dainippon et développé par
Novartis, favorise la production de neurostéroïdes, qui
agissent sur les récepteurs GABAA.
D’autres travaux portent sur la recherche de produits
agissant plus spéci quement sur certaines sous-unités du
récepteur GABAA, permettant ainsi de discriminer entre les
différents effets cliniques (anxiolytique, sédatif, myore-
laxant, anticonvulsivant…). Ces aspects sont développés
par ailleurs dans ce numéro.
Des agonistes 5-HT1A, comme l’ozemozotan (agoniste
partiel), ou des produits agonistes 5-HT1A et antagonistes
5-HT2 sont également développés, mais ils ne semblent pas
présenter un potentiel thérapeutique supérieur à celui de
la buspirone.
D’autres produits font appel à de nouveaux mécanismes
d’action, comme le SR-58611, agoniste hautement sélectif
des adrénorécepteurs beta-3 qui pourrait être utile dans
l’anxiété généralisée ; le casopitant et le vestipitant, anta-
gonistes NK-1 ; ou le LY6860017, bloqueur de l’action de la
substance P sur le récepteur NK-1.
Des stratégies hormonales peuvent par exemple consis-
ter à associer deux substances, comme la drospirenone et
l’éthinyl-estradiol, ou comme le levonorgestrel et l’ethi-
nyl-estradiol.
À plus long terme, des recherches sont menées sur
d’autres substances ; la secrétine humaine de synthèse, les
antagonistes du CRF, les IMAO, des antagonistes des CCK,
des inhibiteurs de la PDE2, des inhibiteurs de la FAAH (prin-
cipale enzyme impliquée dans le métabolisme de l’ananda-
mide, cannabinoïde endogène).
Le développement clinique
Le développement clinique des médicaments dans l’anxiété
généralisée est dif cile, nombre d’études réalisées avec
des molécules d’ef cacité éprouvée se révèlent non conclu-
sives voire négatives. Outre les problèmes de dé nition
même de la maladie, des critères d’inclusion et de non
inclusion, le fort taux de placebo-réponse, un point parti-
culier doit être souligné : celui des limites des méthodes
d’évaluation. Les échelles cliniques quali ées souvent plus
par l’usage que par leur validation méthodologique, l’ont
été essentiellement sur la base de leur sensibilité aux ben-
zodiazépines, insistant sur la composante anxieuse somati-
que et psychique. Le risque donc de ne considérer comme
ef cace à l’aide de ces échelles que des molécules de pro-
l identique à celui des benzodiazépines est donc élevé.
Devant les limites des échelles cliniques, d’autres voies
de recherche peuvent être imaginées pour déterminer le
potentiel thérapeutique de molécules dans l’anxiété.
L’imagerie fonctionnelle (IRM-f) peut ainsi contribuer aux
recherches, en montrant dans quelles parties du cerveau
un composé agit, à quelles doses il entraîne des modi ca-
tions dans le cerveau, et si un nouveau composé agit de la
même manière sur le cerveau qu’un produit connu ; en
revanche, ces études ne permettent pas de préciser des
spéci cités chimiques, ou de caractériser les facteurs bio-
logiques impliqués dans les modi cations cérébrales [10].
En n, la place du traitement médicamenteux dans la
prise en charge globale de l’anxiété mérite toujours d’être
évaluée et constamment réévaluée. Et comme dirait
Cioran, il faut « conserver au doute le double privilège de
l’anxiété et du sourire… ».
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