en T2 chez un patient atteint du syndrome de
Balint secondaire à une leucoencéphalopathie
postérieure causée par les effets toxiques de la
cyclosporine.
Akinétopsie
L’akinétopsie est une altération acquise de la
perception du mouvement. En 1983, Zihl et coll.
ont été les premiers à rapporter le cas d’un patient
présentant une déficience de la perception
motrice due à des infarctus corticaux bilatéraux.
Ces infarctus ont entraîné une thrombose du
sinus sagittal qui touchait les jonctions pariéto-
occipito-temporales, mais ont épargné le cortex
strié. Les patients atteints d’akinétopsie peuvent se
plaindre que les objets qui bougent sautent d’un
point à un autre. L’eau courante semble « gelée
comme un glacier ». Le trouble est diagnostiqué
par le rapport verbal et une altération des mouve-
ments oculaires10. L’akinétopsie a également
été rapportée comme un effet secondaire d’un
médicament. Horton et Trobe21 ont décrit deux
cas d’akinétopsie due à l’emploi de néfazodone.
Maladies fréquemment associées aux
troubles de l’intégration visuelle
Les troubles de l’intégration visuelle examinés
ci-dessus sont causés le plus souvent par un acci-
dent vasculaire cérébral touchant l’artère
cérébrale postérieure et l’une de ses branches, soit
unilatéralement soit bilatéralement. Des causes
moins fréquentes sont la présence de tumeurs,
d’hémorragie intracérébrale, de traumatisme, de
maladie démyélinisante, de processus infectieux,
d’abcès et de leucoencéphalopathie multifocale
progressive. De plus, la maladie d’Alzheimer
postérieure et la variante de Heidenhain de la
maladie de Creutzfeld-Jakob (MCJ) affectent spéci-
fiquement les aires d’association visuelle14. Les
patients atteints de la maladie d’Alzheimer
postérieure, appelée également la variante
visuelle de la maladie d’Alzheimer, sont relative-
ment jeunes lorsqu’elle se déclare et contraire-
ment à la plupart des patients atteints de la
maladie d’Alzheimer, ils consultent initialement
un ophtalmologiste plutôt qu’un neurologue. La
MKJ est une démence progressive causée par des
prions, qui sont des protéines infectieuses. La
perte visuelle d’origine corticale est le premier
symptôme prédominant de la variante de Heiden-
hain de ce trouble. Les prions peuvent être résis-
tants aux techniques de stérilisation chirurgicale
standard et la transmission de la MKJ par le biais
d’interventions chirurgicales telles que les greffes
de cornée est bien documentée et l’identification
précoce de la maladie est donc essentielle22.
Conclusion
Les patients présentant des troubles de l’inté-
gration visuelle ont fréquemment de vagues
symptômes et se plaignent qu’ils ne voient pas
bien ou qu’il y a quelque chose d’anormal dans
leur vision. Nombres d’entre eux consultent leur
optométriste et leur ophtalmologiste de nom-
breuses fois, leur demandant de modifier la pres-
cription de leurs lunettes. Il est facile de voir
comment certains de ces troubles peuvent être
confondus avec des réactions de conversion
visuelle ou même une simulation. L’établissement
d’un diagnostic précis de ces troubles peut être
difficile et nécessite un indice élevé de suspicion
pour certaines pathologies rares. Par conséquent,
il est important pour l’ophtalmologiste de
connaître les différentes manifestations de ces
troubles de l’intégration, afin d’initier les investi-
gations appropriées et d’orienter les patients vers
les spécialistes appropriés.
Nurhan Torun, MD, FRCSC, est neuro-ophtalmo-
logue au Toronto Western Hospital, Réseau univer-
sitaire de santé. Elle se joindra à la faculté
d’Ophtalmologie à Beth Israel Deaconess Medical
Center, Harvard Medical School, vers la fin de 2005.
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Ophtalmologie
Conférences scientifiques