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A.1.V.FONCTIONS, APPLICATIONS
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V) FONCTIONS ET APPLICATIONS.
1) Introduction.
2) Fonctions.
DEF : une relation fde Evers Fde graphe G
f
est appelée une fonction lorsque tout élément de Epossède au plus une
image dans F, c’est-à-dire :
xEy
1
, y
2
F((x, y
1
)et (x, y
2
)) G
f
y
1
=y
2
L’ensemble des éléments de Eayant une image par fest appelé l’ensemble de définition de la fonction, et noté D
f
.
On utilise alors une notation fonctionnelle : l’unique image de xD
f
par fest noté f(x); autrement dit :
(x, y)G
f
xD
f
et y=f(x)
L’ensemble des fonctions de Evers Fsera noF(E, F ).
Pour définir une fonction de Evers F, on écrit :
f:EF
x→ f(x)
REM 1 : bien se garder de confondre la fonction f(qui est un élément de F(E, F )) et la valeur f(x)de fen xqui est
un élément de F; ne pas écrire par exemple ”la fonction sin x,mais ”la fonction sin",ou ”la fonction x→ sin x.
REM 2 : deux fonctions fet gde Evers Fsont égales si et seulement si :
1. D
f
=D
g
2.xD
f
f(x) = g(x)
Pour que deux fonctions soient distinctes, il suffit donc que les valeurs en un point le soient.
Exemple de détermination d’ensemble de définition : E1.
DEF : si Aest une partie de E, on appelle restriction de fàA, et on note f
|A
la fonction :AF
x→ f(x).
REM 1 : la seule chose qui distingue fet f
|A
est donc leur ensemble de départ ; leurs valeurs sur les éléments de Asont
les mêmes.
REM 2 : D
f
|A
=............
3) Applications.
a) Définition.
DEF : une fonction est appelée une application lorsque son ensemble de définition est égal à son ensemble de départ.
L’ensemble des applications de Evers Fsera noté A(E, F ).
REM : si l’on restreint une fonction de Evers Fà son ensemble de départ D
f
,on obtient une application de D
f
vers F
; on fera souvent la confusion entre ces deux notions : par exemple, la fonction ln peut être vue comme une application de
R
+
vers R,ou comme une fonction de Rvers R.
Exemple d’applications de Edans F.
- les applications constantes x→ aaest un élément fixé de F
- si E=F, l’application identique (ou identité), notée id
E
,définie par id
E
(x) = xpour tout xdans E.
- les fonctions caractéristiques de parties :
DEF : si Aest une partie de E, on définit la "fonction caractéristique de Acomme l’application de Edans {0,1}définie
par
1
A
(x) = 1si xA
0sinon
1
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b) Dénombrement des applications et fonctions.
PROP : le nombre d’applications d’un ensemble E
n
de taille nvers un ensemble F
p
de taille pest égal à ...........
D1
On peut donc écrire dans le cas fini : |A (E, F )|=|F|
|E|
;c’est la raison pour laquelle on note souvent aussi A(E, F ):
F
E
,même pour des ensembles infinis.
Exercice : le nombre de fonctions de E
n
vers F
p
est égal à ........
D2
4) Compositions des fonctions.
DEF : si fest une fonction de Evers Fet gune fonction de Fvers G, on définit la composée gfde fet g(noter
l’inversion de l’ordre), par
gf:EG
x→ g(f(x))
ATTENTION : puisque
(gf) (x) = g(f(x))
dans gf, la fonction qui est effectuée en premier est fet non g!!!!
REM : l’ensemble de définition D
gf
de gfest l’ensemble des xde D
f
tels que f(x)D
g
; il peut être plus petit que
celui de f, mais par contre, si fet gsont des applications, gfaussi.
Exemples E2:
Ensemble de définition de ln ln, géométrie etc.
PROP : si
fest une fonction de Evers F
gest une fonction de Fvers G
hest une fonction de Gvers H
, alors (hg)f=h(gf)(que l’on écrit hgf)
D3
REM : en toute rigueur, cette propriété ne peut s’appeler ”associativité de la loi que lorsque E=F=G.
Notation : si fest une application de Edans E, on note f
n
l’application f... f
  
nfois
pour nentier 1; par convention, on
pose f
0
=id
E
; attention, pour E=R,cette notation est en conflit avec celle de la puissance nième (f
n
(x) = (f(x))
n
),
et c’est cette dernière interprétation qui prime en général.
5) Images directes et réciproques d’une partie par une application.
DEF : soient fune application de Evers F,Aune partie de Eet Bune partie de F; on définit alors
- l’image directe de Apar f, notée abusivement f(A),comme l’ensemble des images des éléments de Apar f(ou
l’ensemble des valeurs prises par l’application sur A).
- l’image réciproque (ou préimage ou ensemble antécédent) de Bpar f, notée abusivement f
1
(B),comme l’ensemble
des éléments de Edont l’image par fappartient à B.
Autrement dit : f(A) = {yF / xA / y =f(x)}={f(x)/ x A}
f
1
(B) = {xE / f (x)B}
Par conséquent pour xdans Eet ydans F:
yf(A)⇔ ∃xA / y =f(x)
xf
1
(B)f(x)B
2
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NOTER QUE LA DÉFINITION DE f
1
(B)NE NECESSITE PAS L’EXISTENCE D’UNE RÉCIPROQUE POUR f;
CE QU’ON NE VEUT PAS VOIR : xf
1
(B)x=f
1
(y)avec ydans B; la bonne définition n’est-elle pas
nettement plus simple ?
E3 : sur un diagramme sagittal, pour des fonctions de Rdans R, en géométrie, pure ou analytique.
REM : si Best un singleton {y},on simplifie la notation f
1
({y})en f
1
(y); c’est l’ensemble {xE / f (x) = y}de
tous les antécédents de ypar f.
Propriétés ; les lettres A, B, C désignent des parties respectives de E, F, G ;f A (E, F ), g A (F, G), :
1. A
1
A
2
f(A
1
)f(A
2
)1’. B
1
B
2
f
1
(B
1
)f
1
(B
2
)
2. f
iI
A
i
=
iI
f(A
i
)2’. f
1
iI
B
i
=
iI
f
1
(B
i
)
3. f
iI
A
i
⊂ ∩
iI
f(A
i
)3’. f
1
iI
B
i
=
iI
f
1
(B
i
)
4. fAf(A)f(E)4’. f
1
B=f
1
(B)
5. f
1
(f(A)) A5’. ff
1
(B)=Bf(E)
6. gof (A) = g(f(A)) 6’. (gof)
1
(C) = f
1
g
1
(C)
Moralité : c’est toujours égal, sauf dans les trois cas encadrés.
D4
6) Restrictions d’une application.
DEF : si fest une application de Evers F, A une partie de Eet Bune partie de Fincluant f(A),alors on définit la
restriction de fàAet B, notée f|
B
A
par AB
x→ f(x).Si A=E, la notation est réduite à f
|B
,et si B=F, elle est réduite
àf
|A
,comme vu plus haut.
7) Injectivité.
a) Définition.
DEF : Une application fde Evers Fest dite injective si les éléments de Font au plus un antécédent par f; ceci se
traduit par
1. yf(E)!xE / y =f(x)
ou encore, puisque seule l’unicité importe :
2. x, x
E f (x) = f(x
)x=x
ce qui par contraposée donne :
3. x=x
E f (x)=f(x
)
Pour prouver pratiquement une injectivité, utiliser la CNS 2.
Une application injective est appelée une injection.
REM : si fest une fonction de Evers Fet Iune partie de D
f
,on dira que fest injective sur Isi la restriction de fà
Iest injective, autrement dit si x, x
I f (x) = f(x
)x=x
.
On rappelle qu’une fonction numérique strictement monotone sur une partie Ide Ry est injective, MAIS QUE LA
RÉCIPROQUE EST FAUSSE (voir cours sur les fonctions réciproques).
Exemples : E3.
b) Fonction réciproque.
3
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DEF : si fest une fonction de Evers Finjective sur I, on définit la fonction réciproque f
1
|I
de fsur Icomme la fonction
de Fvers Edéfinie sur J=f(I)qui à yde Jfait correspondre l’antécédent de ypar f.
On a donc
y=f(x)avec xIx=f
1
|I
(y)avec yJ
Si ID
f
,on écrit simplement f
1
.
Ex : arcsin = sin
|..........
1
,arccos = cos
|..........
1
,arctan = tan
|..........
1
,argch =ch
|..........
1
..........
.
PROP : Si fest injective, f
1
est aussi injective (sur f(E)), et f
1
1
=f.
D5
c) Dénombrement des injections.
PROP : le nombre d’injections d’un ensemble E
n
de taille nvers un ensemble F
p
de taille pnest égal à p(p1) ... (pn+ 1) =
p!
(pn)! noté p
n
ou encore A
n
p
.
D6
Remarque : le fait que
nombre d’applications de E
n
vers F
p
= nombre de listes d’ordre nformées à partir de pobjets
nombre d’injections de E
n
vers F
p
= nombre d’arrangements d’ordre nformés à partir de pobjets
nombre d’applications de E
n
vers F
2
= nombre de parties de E
n
N’est pas fortuit !
D7
8) Surjectivité.
DEF : Une application fde Evers Fest dite surjective si les éléments de Font au moins un antécédent par f; ceci se
traduit par
1. yFxE / y =f(x)
ce qui peut s’écrire tout simplement :
2. f(E) = F
Une application surjective est appelée une surjection.
REM : la surjectivité ne concerne que la définition de l’ensemble d’arrie de l’application ; si l’on restreint l’ensemble
d’arrivée de Fàf(E),l’application obtenue est surjective !
Exemples : E4.
Le dénombrements des surjections est plus difficile que celui des injections (voir exercices).
9) Bijectivité.
a) Définition.
DEF : Une application fde Evers Fest dite bijective si les éléments de Font exactement un antécédent par f,
autrement dit si elle est à la fois injective et surjective ; ceci se traduit par
yF!xE / y =f(x)
Une application bijective est appelée une bijection ; l’ensemble des bijections de Evers Fest noté Bij (E, F ),et Bij (E)
si E=F.
Une autre façon d’exprimer la condition ci-dessus, est de dire que l’équation
(E
y
) : y=f(x)
4
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D’inconnue xet de paramètre ypossède une solution unique pour tout ydans F.
Lorsqu’on vous demande d’étudier l’injectivité et la surjectivité d’une application f, écrivez :
Soit yF; pour xdans E:
(E
y
) : y=f(x).... .....
Si vous arrivez à exprimer xen fonction de yde façon unique pour tout y, c’est que fest bijective.
Si l’équation (E
y
)n’a pas toujours de solution, mais que si elle existe, cette solution est unique, c’est que fest .....
Si l’équation (E
y
)a toujours des solutions, mais que pour certains yelle en a plusieurs, c’est que fest ....
Si l’équation (E
y
)n’a pas toujours des solutions, et que pour certains yelle en a plusieurs, c’est que f..... ......................................
Exemples : E5.
b) Bijection réciproque.
PROP : si fest une bijection de Esur Falors sa réciproque f
1
est une bijection de Fsur E, et
ff
1
=id
F
f
1
f=id
E
D8
Inversement, supposons que, fétant une application de Evers F, l’on connaisse une application gde Fvers Etelle que :
fg=id
F
gf=id
E
alors fest bijective, et gest sa réciproque.
D9
Ceci est une deuxième façon de prouver une bijectivité, qui donne en même temps la réciproque, mais nécessite d’intuiter
celle-ci à l’avance ; c’est pourquoi on appellera cette méthode la méthode ”deus ex machina”.
c) Cas fini.
Prop : si Eest fini, fapplication de Evers F, alors
fest injective ⇔ |f(E)|=|E|
fest surjective ⇔ |f(E)|=|F|
fest bijective ⇔ |f(E)|=|E|=|F|
On en déduit que si Eet Fsont finis de même taille, fest injective ssi fest surjective, ssi fest bijective et que
si |E|=n, |Bij (E)|=n!.
D10
10) Composées d’injections, de surjections, de bijections.
PROP : toute composée
d’injections
de surjections
de bijections
est une
injection
surjection
bijection
.
D11
11) Exemples de bijections ; dénombrabilité et puissance du continu.
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