Prise en charge du patient douloureux chronique

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Prise en charge du patient Prise
en charge du patient
q
douloureux chronique: du concept à la pratique
9De quelle douleur parle‐t‐on?
9Les allers‐retours entre douleur et symptômes py q
psychique
9Étiologie 9 Concept de prise en charge et en pratique…
Stéphane Saillant
Centre d’urgences psychiatriques et psychiatrie de liaison
3 grandes familles
3 grandes familles
¾ Troubles somatoformes
T bl
t f
¾ Syndromes fonctionnels
Symptômes médicalement inexpliqués (MUS)
Syndromes Syndromes
fonctionnels
Troubles Troubles
somatoformes
¾ Troubles dissociatifs (de conversion)
(
)
Medically unexplained symptoms (MUS)
3
Creed, Henningsen, Fink 2011
4
Troubles somatoformes
Syndromes fonctionnels
Douleur aigue
Douleur aigue
• Fatigue chronique (neurasthénie)
• Colon irritable
• Fibromyalgie
Fib
l i (sd
(d
douloureux • sd douloureux sd douloureux
somatoforme
somatoforme persistant persistant)
• …
• trouble somatoforme indifférencié
• trouble somatisation
• trouble hypochondriaque
y
g
• dysfonct. neurovégétatif somatoforme
9
9
9
9
9
9
9
Codes diagnostiques somatiques
Manifestation soudaine, brutale
I
Interpelle ll
Antalgie rapide
g
p
Identifiée à une lésion
Reconnue
Prise en charge souvent rapide
Prise en charge souvent rapide
Faiblement stigmatisée
Codes diagnostiques psychiatriques
5
Douleur chronique
Douleur chronique
9Vague, mal systématisée, sourde
9
9Peu de lésions identifiables
d lé i
id ifi bl
g
9Faible taux de guérison
9Peu de crédibilité
9 Manque de reconnaissance
9Arsenal
Arsenal thérapeutique limité
thérapeutique limité
9Fortement stigmatisée
Impacts de la douleur chronique?
9Troubles
Troubles du sommeil, perte de l
du sommeil, perte de l’appétit,
appétit, diminution du plaisir
9I
9Impact émotionnel
t é ti
l
9Fonctionnement social
9Vie professionnelle
9
9Aspects relationnels
l
l
Effets de la dépression chez le patient douloureux…
Ce que l’on
Ce que l
on sait?
sait?
• 20‐40% des patients avec douleurs chroniques présentent les critères d’un épisode dépressif majeur
épisode dépressif majeur Smith 1992
• 50% des patients dépressifs présentent des p
p
p
douleurs Demyttenaere 2006
9Augmentation de l’intensité, du nombre et de la durée des symptômes douloureux
9Augmentation des limitations fonctionnelles
9Augmentation des limitations fonctionnelles
9Augmentation de l’absentéisme
9nombre de consultations et d’examens
9Moins de réponses aux traitements
9Moins de réponses aux traitements antalgiques
Bair 2003 i
… et effets de la douleur ff
chez les dépressifs
9Sévérité de la dépression corrélé à la sévérité 9Sévérité
de la dépression corrélé à la sévérité
de la douleur
9 Péjore la symptomatologie dépressive
9Mauvais
Mauvais pronostic de la dépression
pronostic de la dépression
9Augmentation du risque suicidaire
aggravation mutuelle
D l
Douleur chronique
h i
dé
dépression
i
Kroenke 2008
cercle
vicieux
i i
« LL’œuf
œuf ou la poule?
ou la poule? »
La douleur chronique précède d’avantage la
dépression que la dépression est responsable de
la douleur
la douleur.
Fischbain 1997
Douleur: symptôme dépressif?
Douleur: symptôme dépressif?
Somatisation? Somatisation?
Hypothèse de la dépression masquée, d’un q
p
équivalent dépressif.
= manifestation somatique d’une problématique psychique
« (…) les douleurs chroniques médicalement ( )l d l
h i
édi l
inexpliquées sont considérées comme le mode de somatisation le plus fréquent dans les sociétés occidentales. »
« L’expression d’une souffrance intra‐psychique ou psychosociale dans un langage de plaintes
ou psychosociale dans un langage de plaintes corporelles.» Lipowski 1990
Allaz A.‐F., Le messager boiteux: approche pratique des douleurs ,
g
pp
p q
chroniques, Genève, Médecine et Hygiène, 2003.
9 Somatisation est souvent comorbide avec la p
dépression
Cadre conceptuel
Cadre conceptuel
Modèle intégratif « complexe »
Modèle intégratif «
9Bénéfices primaire/secondaire: primaire/secondaire:
le sens du symptôme?
9Modèle de la dépression masquée 9Étiologie multifactorielle
9
9Modèle/concept
è /
versus diagnostics
Continuum entre sensations et symptômes
entre sensations et symptômes
9Continuum
9Prédisposition héréditaire Fink 2000
Blumer 1982, Smith 1992
9Symptôme ou douleur anti‐souffrance Guex 1986
9I
9Impuissance acquise
i
i
Surinterprétation des symptômes corporels
(Barsky and al. 1990):
Amplification somatosensorielle
p f
(Barsky and al.1990, James 1989, Miller 1984) :
• Focus sur les perceptions somatiques
Focus sur les perceptions somatiques
• Augmentation de l’intensité de perception
• Rôle remis en cause de récentes études
Rôle remis en cause de récentes études
9 Interprétation faussée des sensations
Interprétation faussée des sensations
9 Croyances catastrophiques
« Body scanning
y
g » ((Hausteiner 2009, Rief
, f 1998)):
• Tendance au contrôle des parties du corps
• Réduction des activités sociales et occupations Réduction des activités sociales et occupations
=> ↑de amplifica on
Explications de la maladie p
(Groben 2011, Rief 2004):
9 Pas d’explication monocausale
9 Explication psy fréquente
Explication psy fréquente
9 Handicap proportionnel à l’explication psy
19
20
Comportement maladie
Comportement‐maladie
Psychopathologiquement…
Psychopathologiquement
(Mechanic 1992)
« Constatation que la reconnaissance d
Constatation que la reconnaissance d’une
une maladie maladie
va légitimer pour le patient un retrait temporaire des obligations personnelles sociales et
des obligations personnelles, sociales et professionnelles, et justifier des demandes d’aide ( ) » (…).
»
AF Allaz, Le messager boiteux, 2003.
9 Moyen de communication pour convaincre le Moyen de communication pour convaincre le
soignant de la gravité de son état
9 Besoin de reconnaissance de sa souffrance
Besoin de reconnaissance de sa souffrance
≠ manipula on!
21
Facteurs de causalité
Facteurs de causalité
3 types:
3
types:
9prédisposants
apprentissages développementaux génétique
apprentissages développementaux, génétique, personnalité, socio‐culturels
9précipitants
événements de vie, deuil, maladie, blessure, rupture relationnelle
9de maintien
prédisposition individuelle, interactions complexes familiales p
p
,
p
et avec le personnel soignant
K ll
Kellner
1986 Li
1986, Lipowski
ki 1986
9Régression et déresponsabilisation du patient
9Absence de corrélation entre gravité objective du traumatisme et le vécu subjectif
du traumatisme et le vécu subjectif
9Actualisation de problématiques psychiques antérieures ou latentes
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q
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9Événement traumatique initial (surtout dans la douleur chronique)
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Les incontournables
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IImportance de la relation
t
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l ti médecin‐patient, éd i
ti t
empathie et soutien du médecin au patient
Epstein 2007 & Rosendal 2005 & Salmon 1999, 2007
p
,
Relation thérapeutique
Relation thérapeutique
9 Evaluation initiale minutieuse!
E l ti i iti l
i ti
!
9 Questions ouvertes
9 Etre neutre et curieux
9 Empathie (feedback émotionnel)
9 Faciliter
9 Résumer (répéter, reformuler, interpréter)
9 Garder le focus de l’entretien
⇒Reconnaitre et légitimer la douleur!
LLe patient a besoin de:
i
b i d
9Non‐jugement
j g
9Écoute
9 Compréhension
« Pièges
g »
9 Interprétation sauvage:
p
g
« Vous avez mal parce que vous avez eu des problèmes avec votre mère dans l’enfance
problèmes avec votre mère dans l
enfance »
9 Dichotomie somatique/psychiatrique:
« vous n’avez rien de somatique, c’est dans la tête »
9 Simplification de la situation:
« C’est clairement cette maladie qui vous fait C’est clairement cette maladie qui vous fait
souffrir. »
« Avec ce traitement, vous aurez moins mal »
Niveaux d’interventions
Niveaux d
interventions
« Pièges »
9 Confronter le patient:
« Vous ne vous rendez pas compte qu
Vous ne vous rendez pas compte qu’ilil n
n’yy a rien a rien
de physique dans vos douleurs! »
9 Argumenter
A
t le symptôme:
l
tô
« Vous n’avez pas vraiment mal, ou bien? »
5 niveaux de prise en charge:
9Pharmacothérapie
Pharmacothérapie périphérique
périphérique
9Pharmacothérapie centrale
9Interventions comportementales actives
9Interventions physiques passives
9Interventions physiques passives
9Actions pour changer le comportement du médecin
Henningsen and al. Lancet 2007
30
Prendre soin de soi
Prendre soin de soi
Approches pharmacologiques:
⇒ Amélioration symptômes
Amélioration symptômes particuliers
9Jamais
Jamais travailler seul avec ces patients: travailler seul avec ces patients:
s’entourer, réseau
9N
9Ne pas attendre de miracle ni de guérison
tt d d
i l id
éi
9Attentes réalistes et « bas seuil »
9Soutien du praticien: supervision, Balint, etc…
Approches non‐pharmacologiques:
⇒ Amélioration du fonctionnement
Amélioration du fonctionnement global
Henningsen and al. Lancet 2007
31
Aménager l’agenda
Aménager l
agenda
Le psy
Le psy…
Patients difficiles, donc…
Patients
difficiles donc
9 Régularité des RV: plutôt 2 RV brefs qu’1 long
9 Suffisamment de temps
9 Éviter heures de faiblesse (12h, fin journée)
Éviter heures de faiblesse (12h, fin journée)
9 1 thème par consultation
9 Évaluation régulière de la sphère psycho‐sociale
É
9 Valoriser les efforts et les aspects fonctionnels du p
patient
M id
Merci de votre attention!
i !
[email protected]
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ll
h
35
Ne pas référer trop vite au « psy »:
9Les
Les patients n
patients n’yy vont pas
vont pas
9Les « psy » souvent mal à l’aise avec ce type de patient
de patient
Préférer:
9Cabinet de groupe dont un « psy »
9C
9Consultations conjointes
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j i t
9Consilium en l’absence du patient
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