Rappel - Bases, Corpus, Langage

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L1-HLPY201
Psychologie cognitive
Partie Mémoire HLPY201X
Certaines diapos sont empruntées à mon collègue André Didierjean,
Prof. de Psychologie à l’Université de Franche-Comté.
PLAN
-La mémoire à court terme
(partie la plus développée par des
études expérimentales)
-Pathologies (la mémoire à long terme
est abordée dans ce cadre)
- Aspects développementaux
-Entraînement et mémoires
exceptionnelles
A. Introduction : quelques exemples sur la subjectivité
et la complexité des phénomènes de mémoire
Daniel Schacter, The seven sins of memory, 2001 :
- Transitoire
- Sujette à l’inattention
- Parfois innaccessible
- Suggestible (Loftus)
- Biaisée, reconstruite : Freud, 1889;
Nigro & Neisser, 1983.
- Persistente
- Erreurs d’attribution (Roediger III)
Avantages
- Continuité, identité
- Conceptualisation
- Concentration, attention
- Plaisir, simulation
- Fiabilité
- Economies
- Amnésie (infantile) ?
A Compléter …
Exemple introductif, à propos de la fiabilité et des capacités :
Aparté : Terminologie !
Thèmes fréquemment abordés ...
Fonctions
- Stockage
- Manipulation
Mécanismes
- Implicites
- Explicites
Types
- Déclarative
- Procédurale
Processus
- Encodage
- Stockage, consolidation
- Récupération (voir diapos suivantes)
De combien d’éléments peut-on se souvenir ?
Cela dépend du mode de récupération...
... la récupération fonctionne mieux en mode reconnaissance
La reconnaissance peut néanmoins fonctionner plus
par familiarité que parfaitement…
Avez-vous remarqué la différence entre cette image et la précédente ?
Registres
-Très court terme
- Court terme
- Long terme
Fin de l’introduction
B. Les différents registres de la mémoire
William James, 1890
Mémoire primaire vs Mémoire secondaire
Sperling, 1960/1963
Mémoire iconique
71VF
XL53
B4W7
Sperling, 1960 (suite)
Le modèle modal de Atkinson & Shiffrin (1968)
Mémoire à très
court terme
< 200-1000ms
Mémoire à court
terme (MCT)
2-20 sec, 7+/-2 ?
Mémoire à long
terme (MLT)
> 2 jours ??, 200.000 ???
Atkinson & Shiffrin (1971). Scientific American
Exemple de processus contrôlé : L’auto-répétition
Paradigme Brown-Peterson (Brown,1958; Peterson & Peterson,
1959)
Auto-répétition
Objectif : Etudier l’oubli
en mémoire à court terme en bloquant
Mémoire à court
l’auto-répétition mentale.
terme (MCT)
Méthode :
- Présentation de trois lettres à
mémoriser
- Apparition d’un nombre,
compte à rebours à partir de celui-ci
- Rappel demandé
Interprétation : L’oubli est dû à un
effacement progressif des lettres.
Mémoire à court terme/ Mémoire à long terme
Arguments en faveur d’une dissociation issus de la
neuropsychologie
1) H. M., qui présente une amnésie antérograde
totale et une amnésie rétrograde limitée à 2-3 ans,
mais une MCT intacte.
Gyrus Cingulaire
Fornix
Thalamus
Corps mamillaire
Hippocampe
Amygdale
Cervelet
Amnésie antérograde : Correspond à l’incapacité de
mémoriser des événements survenant dans la vie
quotidienne après une lésion (traumatisme, opération ou
autres pathologies cérébrales). Tout apprentissage nouveau
est donc quasiment impossible. Chez HM, elle est surtout
déclarative.
Amnésie Rétrograde : Déficit du rappel d’informations
acquises avant une lésion. L’amnésie rétrograde n’est
jamais totale. La période couverte par l’amnésie peut être
plus ou moins longue, et surtout elle n’affecte souvent
qu’une partie des registres de connaissances. Chez HM,
elle est limitée aux 2/3 ans précédent l’opération
chirurgicale.
HM parvient parfaitement à mémoriser des séries de six
chiffres et les restituer. Il réussit toutes les épreuves
nécessitant un rappel immédiat...
HM échoue toutes les épreuves qui nécessitent un rappel
différé.
Conclusion : HM semble avoir un registre de mémoire « à
court terme » intact; ses lésions concerne plutôt sa mémoire
« à long terme »
Bémol : mémoire implicite procédurale à long terme, ok.
(exemple, il réussit de mieux en mieux le test du dessin en
miroir en fonction des jours d’apprentissage, sans se souvenir
qu’il a pratiqué l’exercice les jours d’avant).
Arguments en faveur d’une dissociation MCT/MLT, ellemême distinguable en mémoire déclarative/procédurale,
issus de la neuropsychologie (suite)
2) N. A., incapable d’enregistrer de la mémoire
déclarative, mais pas d’amnésie rétrograde.
pour vous en souvenir ...
Arguments en faveur d’une dissociation MCT/MLT
3) Syndrome de Korsakoff : amnésie rétrograde des
dernières années de la vie essentiellement (variable
jusqu’à plusieurs dizaines d’années, avec un gradient
temporel), et une amnésie antérograde. MCT fragile.
Arguments en faveur d’une dissociation MCT/MLT
4) MCT déficitaire seule .(e.g., patient K.F.).. voir les
travaux de Shallice & Warrington (1970)
C. La Mémoire à court terme (MCT)
1. Les causes de l’oubli
Modèle de l’interférence de Neath, comme
facteur explicatif de l’effet de position sérielle.
Brown, Neath & Chater (2007)
SIMPLE
(pour
les
futurs
doctorants...)
SIMPLE
(pour
aller
plus
loin)
SIMPLE
(pour
aller
plus
loin)
Rappel : Brown-Peterson
Rappel des objectifs : Etudier l’oubli
en mémoire à court terme
Rappel de la méthode :
- Présentation de trois lettres à mémoriser
- Apparition d’un nombre, compte à rebours à
partir de celui-ci
- Rappel demandé
Nouvelle interprétation : La tâche est sujette aux interférences rétro- et
pro-actives ! Ces interférences progressent avec le temps.
Argument de McGeoch (1932) contre l’hypothèse
du déclin, souvent cité par Nairne ou Jonides :
“Ce n’est pas parce que la rouille apparaît avec le
temps, que le temps est la cause de la rouille”
L’idée ici est que l’interférence correspond au
processus d’oxydation.
Waugh et Norman (1965)
Objectif : Départager la théorie de la dégradation
et la théorie de l’interférence
Méthode :
- Présentation d’une liste de 16 chiffres
- Le dernier chiffre (chiffre témoin) est apparu
précédemment une et une seule fois dans la liste.
- La tâche demandée est d’indiquer le chiffre qui
suivait le chiffre témoin dans la liste
5196351428627394
NOTA BENE : Les chiffres (encre noire) sont
présentés séquentiellement au centre de l’écran
(avec effacement de l’item antérieur), et non
comme ci-dessus.
Waugh et Norman (1965)
Méthode :
2 « facteurs expérimentaux » :
- Nombre d’items interférant (1, 2, 4, 6, 8, 10, 12)
5196351428627394
5196351286247394
- Fréquence de présentation des chiffres (1/sec, 4/sec)
5 1 9 6 3 5 1 4 2 8 6 2 7 3 9 4
5196351428627394
Waugh et Norman (1965)
Hypothèses :
La théorie de la dégradation conduit à prédire un effet
du temps. De manière nette, on devrait observer :
Performance 1 item/s < Performance 4 items/s
La théorie de l’interférence conduit à prédire principalement
un effet du nombre d’items interférents, comme suit :
Perf. n items interférents > Perf. n + k items interférents
Waugh et Norman (1965)
Résultats :
% correct
Interprétation : Il semble bien que l’élément déterminant dans
l’oubli en MCT soit l’interférence (rétroactive)
autre résultat vu en TD... à corriger
ONLINE !! Sur le portail de la BU ...
2 types d’interférence :
- Interférence rétroactive
- Interférence proactive
Waugh et Norman montrent l’effet de l’interférence
rétroactive : c’est le nombre de lettres après l’élément à
retenir qui affecte le rappel.
Dans la tâche de Brown-Peterson on observe à la fois de
l’interférence proactive, c’est-à-dire une influence des listes
qui précèdent, et un peu d’interférence rétroactive par l’effet
du compte à rebours.
Keppel & Underwood (1962) montrent qu’à durée équivalente
de comptage, les personnes ont des meilleurs performances dans
les premiers essais dans une tâche Brown-Peterson.
Essai/Trial1
GRD
Comptage
rappel
5 sec. ou plus
Essai/Trial2
CFG
Comptage
rappel
5 sec. ou plus
Essai/TRial 3 K J T
rappel
Comptage
5 sec. ou plus
Résultats :
Interprétation : Au fur et à mesure des essais, les séries déjà
mémorisées interfèrent de façon croissante (de façon pro-active).
Wickens, Born & Allen, 1963
Objectif : Etudier l’effet d’interférence proactive
en tentant de le dissiper
Méthode :
- Présentation de trois lettres (ou trois mots) à
mémoriser
- Tâche interférente pendant 20 secondes.
- Rappel
Exemple de procédure pour un essai :
Chien table poisson
Comptage à rebours
Rappel ?
Wickens, Born & Allen, 1963
Méthode :
Tâche pendant 4 essais pour tous,
puis 2 groupes qui diffèrent à l’essai 4.
- Groupe contrôle : 4 essais avec même matériel (4
essais avec lettres ou 4 essais avec mots)
- Groupe expérimental : 3 essais avec le même
matériel (lettres ou mots), puis 4e essai avec matériel
différent (lettres si 3 essais avec mots, et vice-versa).
Wickens, Born & Allen, 1963
Chien / table /
poisson
Comptage
Rappel
Essai 1
fleur / pierre /
chaise
Comptage lac / tableau /
verre
Rappel
Comptage
Rappel
Essai 2
T/H/N
Comptage
Rappel
Essai 3
Essai 4
Wickens, Born & Allen, 1963
Résultat :
Interprétation :
Essais
L’interférence pro-active est dissipée par un matériel nouveau
Wickens, Dalezman & Eggemeier, 1976
Objectif : Moduler l’effet de dissipation de
l’interférence pro-active en montrant l’existence
d’un codage sémantique en MCT
Méthode :
Reprennent, comme dans l’expérience de Wickens, Born
& Allen (1963) la tâche de Peterson & Peterson, mais ils
augmentent la variété des changements sémantiques à l’essai 4
Wickens, Dalezman & Eggemeier, 1976
Méthode :
Tâche Brown-Peterson pendant 4 essais. Pendant les
trois premiers essais les participants mémorisent trois fruits
5 groupes qui diffèrent à l’essai 4 :
- Groupe contrôle : Fruits
- Groupe expérimental 1 : Légumes
- Groupe expérimental 2 : Fleurs
- Groupe expérimental 3 : Viandes
- Groupe expérimental 4 : Professions
raisin / pêche /
pomme
orange / poire /
436
kiwi
Rappel
Essai 1
526
Rappel
melon / cerise /
mirabelle
824
Rappel
Essai 2
docteur / boulanger /
policier
568
Rappel
Essai 3
Essai 4
Wickens, Dalezman & Eggemeier, 1976
Résultats
Récap.
C. La Mémoire à court terme (MCT)
2. Sa capacité
Tâche d’empan mnésique simple ...
- matériel simple (listes de lettres ou
de chiffres)
- longueur des listes progressive
- rappel ordonné
- cotation simple de l’empan
BF
JPR
QCLV
TSDZF
LFTMGW
TMFJRLB
H Q C N W Y P K etc.
Chiffre « magique » de Miller (1956) :
Capacité de 7+/- 2 lettres
Sans critère d’arrêt, l’empan se mesure à 50% correct...
Mathy & Varré (2013)
6
MATHY
Figure 1. Mean proportion of correct responses as a function of the number of digits or the number of letters present in the stimulus list in
Exp. 1 and Exp. 2. Note. The mean of per-participant averages was calculated by averaging the proportions obtained for each participant.
Error bars indicate ± one standard error.
Table 1
Correct-response data, as a function of the number of digits or the number of letters in the stimulus in Exp. 1 and Exp. 2
16
Les erreurs sont essentiellement des effacements
(Mathy & Varré, 2013)
MATHY
The expression “Garba
to call attention to the
questioned by a model
to study memory for se
to propose an adequat
this more complicated
Presenting a limited
many advantages whe
underlying performanc
such material may fac
when using lists of sim
pect that simple materi
ing. The cost of using
ticipants can find many
items are in the last fe
tion of item repetition
ing remarkable phenom
(Henson, 1998a). Ther
effects to be discovered
Another remarkable
ory (St Clair-Thompso
gle, 2007) might be in
0303201019841789
Mémorisation d’items
indépendants
0303201019841789
Rappel
0
3
0
3
2
0
1
7+/-2 chiffres
Chiffre « magique » de Miller (1956) :
Capacité de 7+/- 2 éléments / items /chunks
03032010 19841789
Mémorisation de dates
Rappel
03032010
1984
1789
0303201019841789
...
7+/-2 dates
C. La Mémoire à court terme (MCT)
3. Effets de récence
Rappel, pour une vue d’ensemble...
Baddeley &Warrington (1970)
Postman & Phillipps, 1965
Objectif : Etudier le rappel LIBRE en fonction de
la position des mots dans la liste, et en fonction de
la longueur des listes.
Méthode :
3 groupes :
Tous les sujets doivent mémoriser une liste d’items
- Groupe 1 : liste de 20 items
- Groupe 2 : liste de 30 items
- Groupe 3 : liste de 40 items
Postman & Phillipps, 1965
Résultats :
Glanzer et Cunitz , 1966
Objectif : Dissiper l’effet de récence
Méthode :
3 groupes :
Tous les sujets doivent mémoriser une liste d’items, puis
- Groupe 1 : rappel immédiat libre
- Groupe 2 : comptent à rebours 10 sec. avant le rappel
- Groupe 3 : comptent à rebours 30 sec. avant le rappel
15
15
15
Testez vous : http://tecfaetu.unige.ch/staf/staf-g/ortelli/staf15/projet1/projet/test/test2int/explain.html
((Ce lien est donné sur mon site... il suffit de cliquer))
and systematic effect of spacing and a similar but less clear effect of repetition. The
curve for the 1S/P condition appears in both
the top and bottom half of the figure. As
spacing increases, the probability of recall is
raised in all but the last few positions of the
curve. The end peak remains unaffected. As
condition, but no further systematic change
in going from 2P to 3P. Comparison of the
curves in the top half of Fig. 1 with those of
the bottom half indicates that repetition has
little or no effect beyond that of the spacing
between new words.
The data were analyzed by analysis of
Autres facteurs étudiés par les auteurs ...
PRESENTATION
I O0
SINGLE
DOUBLE
TRIPLE
Chacun des
mots est répété
1, 2, ou 3 fois.
Pas d’effet...
*
*
•
..............•
•
.
.
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.
I
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'~!
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l
l
i
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
l
Z
O
Chacun des
mots est espacé
de 1, 2, ou 3
secondes. Effet
positif de
l’espacement...
mais seulement
en MLT.
SPACING
a:
o
0..
o
I .00
ft.
SINGLE
-
DOUBLE
- ..............
TRIPLE
~------~
/
.75
,
/
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.--,
",....~,,"-,,/ ........
~-," ....o."
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.00
.,,
I
I
I
I
I
5
I
I
I
I
I
I0
I
I
l
I
I
15
I
I
I
I
I
20
POSITION
]FIG. 1. Serial position curves for single (1S/P), doub!e (2P), and
triple (3P) presentation above; for single (1S/P), double (2S), and triple
(3S) spacing, below. Each point represents the mean for eight lists and
either 40 or 60 Ss.
C. La Mémoire à court terme (MCT)
4. Nature du codage
4.1. Codage acoustique
Wickelgren (1965)
Objectif : Etudier la nature du codage en MCT
Méthode :
Les auteurs présentent à chaque essai une liste
comportant quatre lettres et quatre chiffres dans un ordre
aléatoire (ex : 4 N F 9 G 2 7 P)
La tâche des sujets est de rappeler la liste dans l’ordre.
Les auteurs analysent les erreurs de substitution
(i.e., le rappel d’une lettre par une autre).
Résultats :
=> Les substitutions sont
essentiellement basées sur des ressemblances
acoustiques, par exemple : p/b ; p/3 (NB : en
langue anglaise !!)
C’est l’effet de similarité phonologique.
Conrad (1964)
Matrice de confusion observée en audition :
Les lettres présentées son C, M, F.
C
M
F
B
171
11
2
P
350
31
11
T
232
12
14
(NB : en langue anglaise !!)
S
18
23
488
N
21
512
32
X
6
2
245
Kintsch et Buschke (1969)
Objectif : Etudier la nature du codage en MCT
Méthode :
Les auteurs donnent une liste de mots que les sujets doivent
mémoriser.
La tâche des sujets est de rappeler quel mot dans la liste
succède un mot énoncé par l’expérimentateur (procédure
similaire à celle de Waugh et Norman, 1965).
Le mot énoncé est parfois en début de liste, parfois en fin de
liste
Les auteurs analysent les confusions dans le rappel d’un
mot par un autre.
Résultats :
En début de liste les confusions sont essentiellement
sémantiques (lac/étang)
En fin de liste les confusions sont essentiellement
phonologiques (lac/fac)
Ces résultats pointent vers une différence de nature de
codage entre MLT (plutôt sémantique) et MCT (plutôt
acoustique).
Effet lié à la longueur des mots (Baddeley, Thomson &
Buchanan, 1975)
Plus une liste contient des mots longs à prononcer, moins
l’empan est élevé. Cet effet disparaît en situation de
suppression articulatoire, car dans ce cas, l’encodage se
fait visuellement.
Effet de la vitesse du langage (Naveh-Benjamin &
Ayres, 1986).
Plus la vitesse d’élocution d’une langue est rapide pour
les chiffres, plus l’empan de chiffres est élevé.
Conclusion : la durée de la boucle phonologique (~ 2
sec) est plus importante que la capacité absolue en
nombre d’items.
C. La Mémoire à court terme (MCT)
4. Nature du codage
4. 2. Codage visuel
Tâche paradigmatique :
Blocks de Corsi
Brandimonte, Hitch & Bishop (1992)
Objectif : Montrer l’existence d’un codage visuel en MCT,
susceptible d’interférer avec le codage acoustique.
Méthode :
A chaque essai les auteurs présentent une image que les sujets
doivent mémoriser. Après cette phase de mémorisation, les
auteurs présentent un élément de l’image, que les participants
doivent soustraire ‘mentalement’ à l’image.
Image
originale
Elément
à soustraire
Image résultant
de la soustraction
Brandimonte, Hitch & Bishop (1992)
Méthode :
Deux groupes :
-Un groupe passe l’expérience comme présentée précédemment
- Un groupe répète à haute voix « lalalala… » pendant la
mémorisation => afin de prévenir une représentation
acoustique de l’image (méthode de suppression articulatoire).
Brandimonte, Hitch & Bishop (1992)
Résultats :
Le groupe qui a répété « lalalala » pendant la mémorisation
présente de meilleures performances (3.8 images /7) que le
groupe contrôle (2.7 images /7)
Ce résultat est maintenant interprété dans le cadre de
l’ombrage verbal (Schooler et Engstler-Schooler 1990) : le codage
verbal peut interférer avec le codage visuel (pas dans le sens
d’un enrichissement, mais dans le sens d’une perturbation).
NE pas apprendre tout Ça !!!
Résultats de la neuroimagerie (résumés dans Jonides, 2008) :
MCT verbale : cortex frontal inférieur gauche et cortex pariétal
gauche
MCT spatiale : cortex dorso-frontal droit postérieur et pariétal
droit
MCT visuelle : frontal inférieur gauche, pariétal gauche, et
temporal inférieur gauche.
En bref... les localisations cérébrales diffèrent en fonction
du codage de l’information.
C. La Mémoire à court terme (MCT)
5. Distinction avec la mémoire de travail (MT)
Additionner par exemple 324 à 468 implique des processus
conjoints de stockage et de manipulation de l’information.
Le stockage est de nature périphérique/sensorielle, et la
manipulation est de nature centrale/attentinonnelle.
L’exécuteur central permet ici de planifier l’exécution des
opérations (3 + 4, 2 + 6 et 8 + 4), d’aligner les sousrésultats 7-8-12, et de prendre en compte la retenue pour
obtenir le résultat final 792. La notion de MT modifie la
conception simpliste de la MCT. Pour mesurer la MT, on
utilise des tâches d’empan complexes, conçues pour
solliciter l’exécuteur central.
Modèle de la MT de Baddeley et Hitch
(1974)
Les tâches de MT sont dites complexes lorsqu’elles
sont doublées (i.e., traitement + stockage) ...
C’est le cas pour l’empan de lecture...
Empan de lecture de Daneman et Carpenter (1980)
Effet sur la tâche
concurrente dans
une double tâche
(mémorisation de
chiffres +
raisonnement de
type B précède
A ? (B < A) Oui
ou Non ?
Opposition tâches simples, tâches complexes :
Autres tâches de MT ...
Running span
Départ
C
J
W
T
L
H
Signal sonore
Implique une mise à jour continuelle
Autres tâches de MT ...
Mise à jour
Départ
1
5
8
+1
-1
+2
Rappel
3
6
7
Synthèse de Cowan (2001) : Empan en MT = 4 +/-1
- Daneman et Carpenter (1980), empan de lecture
- Sperling (1960), présentations rapides, et Luck et Vogel
(1997), détection au changement ...
etc...
- Multiple Object Tracking (poursuite visuelle) ...
Multiple Object Tracking :
En résumé...
Les tâches de mémoire de travail
empêchent le participant de traiter les
items à stocker (la présentation est trop
rapide par exemple, ou le traitement est
dévolu à une tâche annexe/concurrente),
ou bien, la manipulation des items en
mémoire est tellement difficile qu’elle
empêche tout regroupement d’items
(e.g., running span, mise à jour).
En résumé (suite)...
Les tâches d’empan simple de MCT
surestiment l’empan car elles laissent
une porte ouverte à la MLT.
e.g., 19-57-24, 19 est une semi-date, 24
est une suite de chiffres pairs, etc.
e.g., MTV-S-R-G
C. La Mémoire à court terme (MCT)
5. Aspects développementaux
Pascual-Leone (1970)
Tâche d’empan simple :
15 ans : 7
13 ans : 6
11 ans : 5
9 ans : 4
7 ans : 3
5 ans : 2
3 ans : 1
Exemple de distribution des réponses à 7 et 9 ans
Note. Exp = Expected = Courbe attendue (théorique) ; Obs = Oservé
Répercussion des différences inter-individuelles en
classe (d’après Gathercole)
C. La Mémoire à court terme (MCT)
6. Aspects involutifs
Explication générale de Salthouse (1996) : il existe un déclin général de la vitesse
mentale chez la personne vieillissante par rapport aux jeunes. Pas si simple
d’après Grégoire et Van Der Linden ...
Grégoire et
Van Der Linden (1997)
En haut : empan direct
En bas : empan inverse
D. La Mémoire à long terme
Introduction
Test classique, l’apprentissage de listes de paires :
Pomme-Bateau
Chapeau-Os
Bicyclette-Horloge
Souris-Arbre
Balle-Maison
Oreille-couverture
Rappel libre :
Rappeler des paires
Test de rappel indicé :
Quel mot complète …
Chapeau- ?
Bicyclette- ?
Oreille- ?
Test de reconnaissance :
Quelle est la bonne paire ?
Pomme-bateau,
Pomme-bouteille ?
D. La Mémoire à long terme
1. Les courbes (diverses) de l’oubli
Ici, L’oubli en MLT est exponentiellement décroissant
Rovee-Collier (1999) : Avant 1 an, on remarque plutôt
une rétention linéaire en fonction de l’âge !
Avec
l’âge,
l’oubli
peut
montrer
des
plateaux
...
Schmidt,
Peeck,
Paas,
and
van
Breukelen
(2000)
ou
des
collines
(de
rappel)
...
Un
exemple...
le
déclin
de
la
mémoire
des
noms
avec
l’âge
Arguments
contre
l’idée
que
la
mémoire
baisse
:
1)
les
noms
sont
difficiles
à
mémoriser;
on
se
remémore
mieux
par
exemple
la
profession
d’une
personne
que
son
nom
(McWeeny
et
al,
1997).
2)
en
général,
on
ne
répète
pas
le
nom
lors
de
la
présentaQon
3)
l’aSenQon
portée
au
nom
est
volontairement
parQelle
car
une
stratégie
mnémonique
déconcentre
de
la
conversaQon
en
cours
4)
le
temps
de
latence
avant
rappel
est
variable
et
souvent,
il
est
déjà
trop
tard
(avec
l’âge,
le
risque
d’être
plus
occupé
augmente
ce
temps
de
latence).
5)
il
n’est
pas
certain
qu’on
trouve
à
la
parQcularité
des
noms
une
parfaite
uQlité
(avec
l’expérience)
6)
le
nombre
de
personnes
rencontrées
augmente
au
cours
de
la
vie.
Mnémotechnique
:
se
répéter
le
nom
de
suite,
peu
de
temps
après,
le
lendemain,
un
mois
après,
etc.
(Morris
et
Fritz,
2003)
2. Encodage en MLT
Expérience de Godden & Baddeley (1975) sur l’effet de contexte
MLT
Contexte d’encodage
Contexte de rappel
(identique ou
différent, par
exemple sous l’eau ou
sur la plage)
Expérience d’Eysenck (1974) sur le niveau de traitement
Nate Kornell and Robert A. Bjork
Expérience de Kornell et Bjork (2008) sur
Spacing and Induction
l’aprentissage distribué (vs massé)
80
h of six of the artists
reasSpaced
the paintings by
ed with paintings by
d to the massed and
mly for each particings consisted of six
one painting by each
r of the blocks was
ent 1b, depending on
gned, either all of the
Massed
ondition
or all of the
dition.
15-s distractor task,
d by 3s from 547; the
pleted the distractor
ting by one of the 12
ed who they thought
computer’s mouse on
s of Spaced
the artists and 1
e, feedback was proct selection, and the
ng an error.
four blocks of 12
70
Number of Participants
the artist displayed
Actual Effectiveness
Spaced > Massed
60
Massed = Spaced
50
Massed > Spaced
40
30
20
10
0
Massed >
Spaced
Massed =
Spaced
Spaced >
Massed
Judged Effectiveness
Fig. 3. Number of participants (out of 120) who judged massing as more
effective than, equally effective as, or less effective than spacing in Ex-
D. La Mémoire à long terme
4. La MLT est organisée en sous-systèmes
Le langage
implique un
grand
nombre de
ces soussystèmes
Psychologie Cognitive, d’Alain Lieury
Rappel à propos de la capacité de rappel d’objets visuels.
Autres distinctions ...
Arguments en faveur d’une distinction implicite vs explicite
Vieillissement : Les patients atteints de la maladie d’Alzheimer,
ont une mémoire implicite conservée (les expérimentations sur le
priming/l’amorçage montrent qu’ils parviennent à mémoriser le
matériel). Leur difficulté concerne plutôt la formation de nouvelles
connaissances explicites.
Pathologies acquises : résultat similaire chez les patients
amnésiques
Pathologies développementales : Le même résultat s’applique aux
personnes présentant un retard mental, chez qui l’apprentissage
implicite se maintient dans le temps (Detable et Vinter 2004)
Arguments en faveur d’une distinction Episodique vs Sémantique
Tulving, Hayman et MacDonald (1991) ont étudié un patient
nommé K.C. qui montrait une amnésie rétrograde sévère
épisodique, mais pas sémantique. K.C. conservait ses connaissances
aux jeux des échecs, mais il ne se souvenait d’aucune des parties
jouées. Ces connaissances générales relèvent de la mémoire
sémantique. En revanche, le souvenir des événements vécus
recouvre la mémoire épisodique (Tulving, 1972).
La mémoire épisodique (Tulving, 1972, 2001, 2005) se
développe à partir de 4 ans et implique le souvenir d’un
événement de courte durée, comportant des détails
phénoménologiques/sensoriels et le rappel d’un contexte
spatio-temporel.
... une notion proche est la mémoire autobiographique
(Conway, 2001, 2005), qui se développe vers 4 ans
également. Les deux conceptualisations (épisodique/
autobiographique) ne sont pas superposables (Nelson et
Fivush, 2004). Par exemple, le délai de rétention est
différent (la mémoire autobiographique semble plus
permanente, mais elle est plus longue à se constituer, car
seuls les événements les plus significatifs vont s’ancrer).
Newcombe et al. (2007) distinguent deux périodes
précédant le développement de la mémoire
autobiographique à partir de 5 ans :
- l’amnésie infantile (0-2 ans), quasi totale.
- l’amnésie de l’enfance (2-5 ans), marquée par une
discontinuité (une mémorisation très faible), par rapport
au nombre de souvenirs que les enfants après 5 ans sont
capables de retrouver.
> 5 ans
< 2 ans
< 5 ans
Note : L’Amnésie infantile est souvent considérée comme reflétant la période
précédent 3.5-4 ans. Les âges sont indicatifs ici, à défaut d’être précis.
La mémoire épisodique chez l’enfant est reconstructive ...
- Les connaissances déterminent la phase d’encodage et le
processus de reconstruction du souvenir. La mémoire n’est
pas photographique, mais associative.
Exemple du souvenir
de l’exercice
d’évacuation : La
mémorisation de
l’événement dépend
des connaissances
générales sur ce type
d’événement.
Implications directes du caractère reconstructif de la
mémoire pour l’enfant témoin:
Concernant les témoignages (dans le domaine juridique), on
observe une vulnérabilité de la mémoire de l’enfant qui se
combine avec une suggestibilité (Ceci & Bruck, 1993).
Vulnérabilité et suggestibilité se marient aisément : l’induction
de faux souvenir est plus facile lorsque la mémoire est plus
fragile (chez lʼenfant en lʼoccurrence). On observe aussi des
biais de réponse : par exemple, Goodman et Aman (1990)
montrent chez les 3 ans un biais de positivité concernant une
question sexuelle lorsqu’ils ne connaissent pas le vocabulaire
utilisé dans la question.
Les enfants n’ont pas une propension à indiquer qu’une
question n’a pas de sens pour eux (Pratt, 1990)...
“I put it to you that a response like that in a court of law
such as this is inappropriate. Do you agree ?”
“Je me dois de vous faire remarquer que la réponse, telle
que celle vous me faites, ne sera pas entendu dans une
cour de justice telle que celle-ci. Est-ce que vous me
comprenez ?”
Soit ils répondent positivement, soit ils pensent qu’on
leur demande de deviner. Au final, ils n’indiquent que
très rarement qu’ils ne savent pas ou qu’ils ne se
souviennent pas.
Caractère reconstructif de la mémoire
chez l’adulte :
- Les faux-souvenirs sont fréquents et
aisément implémentables (Loftus).
Exemple : technique du “Lost in the
mall”.
Bergman et Roediger (1999) montrent
que 16% des participants peuvent se
souvenir d’avoir serré la main à Bugs
Bunny à Disney Lang (c’est un
personnage Warner, donc impossible).
Hyman and Pentland (1996)
Les distortions sont aussi dues au fait qu’on ne mémorise
pas la source de nos pensées (souvenir ou imagination).
Bartlett (1932) avait montré à son époque que lorsqu’on raconte
une histoire, elle est restituée avec un nivellement (simplification),
une valorisation (mise en exergue de détails) et une appropriation
(modification de l’histoire en fonction de notre propre culture).
Les travaux de Loftus sur les témoins oculaires montrent
que les témoins sont vulnérables aux informations postévénementielles (e.g., Loftus et Paler, 1974).
D. La Mémoire à long terme
5. La MLT est associative par nature
Fluences verbales
L’intuition de Quillian, 1969
Modèle de Collins et Quillian, 1969
D’après les résultats ...
Animal
Respire
Oiseau
Vole
Canari
Jaune
Activation dans un réseau sémantique ... amorçage et décision lexicale
D. La Mémoire à long terme
6. Entraînement et mémoires exceptionnelles
Lorsque
le
volume
d’informaQon
est
trop
important,
on
peut
tronçonner,
grouper,
organiser,
chunker
l’informaQon.
Couramment,
on
uQlise
une
mémoire
de
travail
étendue
(Ericsson
et
Kintsch,
1995)
pour
augmenter
notre
capacité.
CeSe
mémoire
uQlise
les
structures
présentes
en
MLT.
Exemple de mnémotechnique utilisée
par S. F. (empan de 80 chiffres) :
chiffres recodés par des temps de
course à pied, représentés spatialement
et hiérachiquement (Ericsson, Chase et
Faloon, 1980).
Note. Les chiffres représentés sur les feuilles de l’arbre (3, 4 ou 5)
représentent le nombre de chiffres encodés dans un groupe. Par exemple,
le premier super groupe comprend 3 groupes de 4 chiffres.
6. Entraînement et mémoires exceptionnelles (suite)
Exemple de la mémorisation des
experts aux échecs (Chase et
Simon, 1973) : leur empan
(nombre de pièces recouvrées
sur un échiquier) est supérieur
uniquement pour les
configurations de parties réelles.
Champions
- Ben Pridmore ...mémorise l’ordre de 52 cartes en 25 secondes : http://
www.youtube.com/watch?v=g_KlsQxf_UE); qq chiffres de
championnats : http://www.world-meory-statistics.com/competitor.php?
id=189
- Rajan ... Né en 1957. Son empan simple est de 15 chiffres et 13 lettres,
donc plus élevé que la moyenne (c’est souvent le cas pour les
mnémonistes), ce qui paraît contredire l’idée que seule l’expertise est la
cause des mémoires exceptionnelles. Cependant, cette performance est due
à quelques stratégies sommaires qu’il utilise spontanément. En scrutant ses
performances (notamment les temps de réponse) et en étudiant ses
stratégies conscientes, Ericsson et al (2004) notent qu’il utilise des
groupements habituels d’environ 4 items. Sa mémoire n’est pas
photographique non plus, car elle ne s’applique pas à d’autres types de
matériel comme des symboles abstraits pour lesquels sont empan est
normal. Record : 31811 décimales du chiffre PI (Ericsson et al, 2004).
- Chao Lu ... 67890 décimales du chiffre PI (Hu et Ericsson, 2012).
Bizarrement, son empan en MCT est quasi normal, lorsque les chiffres
sont présentés à un rythme de 1 chiffre par seconde. Sa méthode .... diapo
suivante ...
In order to analyze if different story elements could serve as sufficient retrieval cues we will consider a few of the simplest alternatives (illustrated in Fig. 3). If the retrieval cues were the individual 2digit groups (i.e., images) in a list, then the most recently retrieved 2-digit group should be unique to
cue the recall of the next 2-digit group and thus iteratively retrieve all of the digits in the list (see
Hypothesis 1 in Fig. 3). However, if the same 2-digit group and its associated image occurred several
times during the memorization of the list then unique retrieval would be impossible. This problem
Fig. 2. An illustration of Chao Lu’s encoding of a list of digits (top line) as 2-digit groups (Step 1) and as words or images (Step 2)
and as a story (Step 3).
Mnémotechnique courante
Méthode des lieux/loci : Connue de Simonides de Ceos (≈-500
av J.-C.). Consiste à associer une histoire à la visualisation de
lieux. On dépose le matériel à retenir à différents endroits, et il
suffit de reparcourir les lieux visités pour récupérer le matériel.
Question : La mémoire exceptionnelle est-elle
photographique ou experte ?
Exemple de mémoire photographique : The human camera,
Stephen Wiltshire (http://www.youtube.com/watch?
v=daKbwwtRMLI)
Pour d’autres exemples de mémoires exceptionnelles chez
les personnes autistes, voir Frith (1996).
Synesthètes ...
ure 2 (a picture of Subject 5’s toy was printed in Witthoft &
Winawer, 2006). The color matches shown in Figure 2 are
Witthoft and Winawer (2013)
any of the between-subjects matches and 6 indicating that a
subject’s cross-session matches were no better correlated than
Fig. 2. Letter-color matching data from the 11 subjects. The diagram shows the color selected for each letter, averaged across three
trials for each subject. The left-most column indicates the colors of the Fisher-Price refrigerator magnets used by all but 1 of the
subjects as children. Subjects’ photos of the magnets are shown on the right.
Downloaded from pss.sagepub.com by Fabien Mathy on January 29, 2013
Merci de votre attention
et
Bonne révision
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