TRAVAIL ET TROUBLES PSYCHIATRIQUES

publicité
TRAVAIL ET
TROUBLES PSYCHIATRIQUES
JP CHABANNES
CHAI St ÉGRÈVE
GRENOBLE
LE TRAVAIL C’EST LA SANTÉ!
Adage populaire très répendu comme idée force, voire principe social
incontournable
Adage aisément brocardé: « NE RIEN FAIRE C’ EST LA CONSERVER »
Ceci n’ est pas dû au hasard mais à notre ambivalence à l’ égard des
« obligations »
Première remarque du clinicien: peu de personnes en dehors des
psychotiques ne m’ ont aussi bien enseigné que l’ on pouvait passer
une vie sans rien faire et sans……………………………………….s’ennuyer!
Question: que peut représenter le travail pour un psychotique et cette
représentation est-elle la même que celle de ses soignants?
Et qu’ en est-il des autres troubles psychiatriques?
EST-CE SI SIMPLE ET SI STRUCTURANT POUR UN SUJET ATTEINT
DE TROUBLES PSYCHIATRIQUES ?

Eléments caractéristiques :

Altération majeure du rapport avec la réalité
 Perte de contact avec la réalité
 Faible compréhension du monde extérieur

Manifestations typiques :
Hallucinations
 Délire
 Émoussement affectif


Principaux troubles psychotiques :





Schizophrénie
Troubles délirants persistants
Troubles psychotiques aigus et transitoires
Trouble délirant induit
Troubles schizo-affectifs
Circuiterie hors réalité
RAPPELONS QUE
DANS LA SCHIZOPHRENIE
Des troubles engendrant une perception déformée du réel:
-délires
-dissociation mentale et discordance
-fausses attributions d’intentionnalité à autrui
Un déni des troubles peu aisé à contourner et qui nécessite souvent d’ être
« combattu »
Des difficultés pour les thérapeutiques à abraser complètement les divers
troubles
Des effets collatéraux des ttt générant des amputations dans les champs
adaptatifs
Mais aussi et surtout, d’ exploration plus récente, des troubles cognitifs plus
ou moins invalidants les fonctions utiles, ou nécessaires, au travail
PARMI CES TROUBLES COGNITIFS
LES TROUBLES DE L’ ENGRAMMAGE MNESIQUE
MEMOIRE DE TRAVAIL: difficultés à conserver à la conscience une
information>>oublis multiples
MEMOIRE EXPLICITE: difficultés à utiliser favorablement les souvenirs pour adapter
les comportements
MEMOIRE EPISODIQUE: difficultés à transformer l’ expérience en une
représentation mnésique
LES TROUBLES DE L’ ATTENTION
Allongement du temps de réponse à un stimulus; Déficit dans les réactions
d’ habituation; Possibles altérations dans le ttt des informations.
LES TROUBLES DES FONCTIONS EXECUTIVES
Difficultés à maintenir un contrôle volontaire; à initier certains plans d’ action;
à s’ adapter en temps réel aux situations; tendances à la persévération…..
UNE PARTICULIERE FRAGILITE AUX STRESS
NOUS LE VOYONS DANS LES CHIFFRES ET LES ESAT
Plus de 90% des patients SCZ ne travaillent pas régulièrement
La moitié de ceux qui travaillent le font en milieu protégé ESAT
Le travail représente un lieu de stress pour tout un chacun; il serait original que
ça n’ en fût pas un pour les patients atteints de troubles psychiatriques
Or comme déjà dit le patient SCZ est particulièrement fragile au stress facteur de
décompensation
Dans un ESAT ou je donne quelques heures par mois qu’ai-je pu constater?:
Que même là la base de l’ activité est la rentabilité
En cas de défaillance d’ un sujet l’ équilibre de l’ équipe est vite bouleversé
et les stress montent pour les autres obligés de surproduire
Les motivations réelles sont très loin des motivations annoncées par le sujet
Toutes les difficultés d’ adaptation et de cognitions sont légions
Les patients atteints de SCZ vivent mal la proximité avec les déficients
LES AVATARS DU MILIEU ORDINAIRE
Les exigences ne permettent pas toujours de tenir compte des difficultés
individuelles
Les difficultés liées à la SCZ ne sont pas évidentes au commun des mortels
La connaissance de la maladie par l’ environnement ne diminue pas toujours la
Stigmatisation et rares sont les équipes qui s’ emploient à préparer le terrain
Devenir la risée ou le souffre douleur renforce la persécution qui renforce la risée
La stimulation par le milieu du travail est souvent vécue comme une persécution
Supplémentaire renforcée par l’ ambiance « harcèlement »
Souvent les patients ont peu de respect des règles sociales: hygiène, horaires…
POUR CE QUI EST DES
TROUBLES DE L’ HUMEUR
Deux entités distinctes :MANIE et DÉ PRESSION et des tableaux cliniques divers
Problème essentiel: une modification de la perception « affective et émotionnelle »
de l’ environnement.
Dans la dépression tout devient pesant; insurmontable;
exténuant; voire pessimiste.
Dans l’ hypomanie tout devient aisé, le temps presse; les
choses doivent s’ enchainer rapidement; les contacts sociaux sont faciles voire
familiers.
Dans la manie l’ hyper activité est désordonnée et
insupportable; le sujet se met en danger, prend des risques inutiles et ne laisse pas
de place au discours de l’ autre.
TOUTES CES MODIFICATIONS GÉNÈRENT DES INADAPTATIONS





A) 5 des 9 critères:-humeur dépressive (tristesse; irritabilité pour l ’enfant)
-baisse d ’intérêt et de plaisir
-perte ou gain de poids par modifications de l ’appétit
-insomnie ou hypersomnie
-ralentissement psychomoteur (agitation)
-fatigue,perte d ’énergie
-sentiment de dévalorisation,culpabilité excessive
- diminution de l ’aptitude à penser, difficultés de
concentration
-pensées récurrentes de mort
B) Pas d ’épisode mixte
C) Souffrance clinique + altérations sociales et professionnelles
D) Pas induit par une substance
E) Pas de deuil
DEPRESSION ET TRAVAIL
Peu de choses en littérature française
Riche biblio anglo-saxone ;et à l’OMS
Pourtant en pratique clinique:-pb fréquent
-pose qq difficultés
Travail et Dépression :un couple qui ne fait pas bon ménage
Dépression: l’un des plus grand pourvoyeur d’AT dans le
monde occidental (N Sartorius)
Coût global de la dépression dans le monde (source éco-santé)1996
-600 Milliards de francs; 91,5 M d’€
-20% coûts directs: soins = 1593€/an / ha
-80% coûts indirects >> 1/3 coût du suicide
>> 2/3 conséquences sociales dont le W :53M
En Europe D => dans les 10 maladies les + coûteuses (dépend des
systèmes de protection sociale)
EVALUER LA DEPRESSION AU TRAVAIL
Peu ou pas d’indices épidémiologiques directs
Des critères indirects: absentéisme; arrêts maladie
Les conséquences de la D en milieu de travail sont identifiées par les
observateur tels les médecins du travail:
-risques d ’accidents (troubles du sommeil, de concentration,
psychotropes)
-baisse d’activité, diminution d’investissement…
-augmentation des troubles somatiques: ex les lombalgies
-péjoration des rapports humains
-multiplication des conflits
LE DÉPRESSIF
EN PHASE AIGUE
Les troubles cognitifs :
mémoire, attention , concentration.
Les troubles physiques : asthénie , inhibition , déficit en sommeil , ralentissement.
Les difficultés émotionnelles et relationnelles : irritabilité , tristesse , émotivité.
SONT DES EMBOLS PUISSANTS AU MAINTIENT AU TRAVAIL ET CELUI-CI NE
JOUE PAS COMME UN TTT
EN PHASE INTERCURRENTE
L’ employabilité est normale sauf : symptomatologie résiduelle
effet secondaires des ttt
EN CHRONIQUE
L’ employabilité est relative à l’ intensité des symptômes.
A) humeur anormalement élevée de manière persistante

B) 3 des 7 critères:-augmentation d ’estime de soi,idées de grandeur
-diminution du besoin de sommeil
-augmentation de communicabilité,désir de parler
constant
-fuite des idées
-distractibilité
-augmentation d ’activité ou agitation
-augmentation des activités agréables mais
dommageables

C) pas d ’épisode mixte

D) altération du fonctionnement social ou professionnel

E) pas dû à une substance


A) humeur élevée

B) idem état maniaque


C) D) E) altérations sociales et professionnelles
mais n ’entrainant pas de rupture
F) pas dû à une substance
LE MANIAQUE
Doit être hospitalisé
L’ HYPOMANE
Tout dépend de son niveau de fonctionnement;
des conséquences; et de la capacité de l’ entourage à gérer
LES TROUBLES ANXIEUX
TROUBLES ANXIEUX
Trouble panique
Troubles somatoformes
Phobies simples ; phobies spécifiques ; sociale; agoraphobie
TOC
Trouble anxiété généralisée
Sd post traumatique
Stress aigu
HORS LE STRESS
Pour la plupart des troubles qq pb dans le rapport à l’ environnement:
-trouble panique; spectaculaire, peu grave, se soigne bien mais au long cours
-phobies , fréquentes, peu invalidantes si proccessussd’ évitement sont
Possibles
-TOC beaucoup plus invalidants
TAG , ressemble beaucoup à la prise en charge de la dépression
Troubles somatoformes (hystérie) plus problématique
dans les rapports humains
Le stress est à la mode retenons en qq mots
STRESS ET TRAVAIL
DEFINITION DU STRESS: « ensemble de réponses non spécifiques à des
situations et évènements aversifs ou à des exigences et demandes de
l’environnement »(Seyle 1956)
AUJOURD’HUI meilleure définition à partir de 2 entités : STRESSEURS ET
STRESSES Grandes différences inter et intra individuelles
C’est la réaction d’adaptation de l’individu face à toute stimulation
STIMULATION
REACTION
-Anxiété soucis
Un entretien
d’ évaluation
-Pourvu que je sois
à la hauteur!
-Insomnie,transpiration
tension musculaire
-Je fume, je bois un
coup pour me calmer
EMOTION
PENSEE
REACTION
PHYSIQUE
COMPORTEMENT
EVOLUTION DU
STRESS CHRONIQUE
Stress
Phase
d’alarme
Phase de résistance
Réaction aigue:
signes physiologiques
hyper éveil psychique
Réaction d’adaptation,destinée à
Épuisement
Burn out
Fatigue extrême
Difficultés à travailler
Troubles de l’humeur
faire face de manière chronique.
Souvent utilisation « d’aides » alcool,
médicaments, tabac, H.
Temps
ANALYSE CLINIQUE DU RAPPORT
STRESSEURS-STRESSE
1 Sujet peu stressable < > Stresseurs de bas niveau
2 Sujet peu stressable < > Stresseurs de haut niveau
3 Sujet très stressable < > Stresseurs de bas niveau
4 Sujet très stressable < > Stresseurs de haut niveau
Le point de BURN OUT n’ est pas le même
MEILLEUR TTT: -repos pour l’aigu
-gestion du stress pour le long cours
ET POURTANT
La grande majorité de la population donne au travail un rôle d’ intégrateur social
De ce fait la pression est mise sur tout un chacun
Combien de patients en incapacité se sont trouvés taxés de fainéants ou
de metteurs en échec
Sommes nous de bons soignants en poussant à l’ impossible?
Faut-il envisager des postes bien plus spécifiques?
Car bien sûr il y a quelque chose d’ injuste à penser que quelqu’un soit à priori
exempté de sa nécessaire participation à l’ effort collectif
Et à ce jour si le travail n’ est plus tout à fait la santé
Dieu qu’ il faut être en santé pour travailler
Téléchargement