qu'il ne peut être synthétisé par l'organisme, il est nécessaire d'en assurer un apport en petites quantités
par le biais de protéines naturelles. Un encadrement médical spécialisé et un encadrement assuré par
un diététicien sont nécessaires. Il sera procédé à de réguliers examens sanguins. En fonction du taux
dans le sang, la diète sera adaptée. Des déficits en L-tyrosine et zinc sont corrigés à l'aide d'une
administration supplémentaire de cet acide aminé et de ce minéral. La diète doit en principe être
suivie pendant toute la vie du patient. Cette diète induit une charge sociale et psychique importante
pour le patient et sa famille. Pendant la grossesse d'une patiente atteinte de PCU, un régime
extrêmement strict doit être suivi. Des taux de phénylalanine élevés chez la mère peuvent provoquer
des anomalies cardiaques et des dommages cérébraux au bébé. Il existe cependant également des
formes plus légères, où il est encore question d'une certaine activité enzymatique, donnant lieu à une
tolérance accrue pour l'absorption de phénylalanine. La diète doit dans ce cas être moins stricte (forme
atypique), voire aucune diète ne doit être suivie (forme modérée).
Le traitement de la PCU maligne ne se compose pas d'une diète, mais de l'administration de certaines
substances : BH4 ou les précurseurs des neurotransmetteurs dopamine, sous la forme de L-
Dopa/Carbidopa et sérotonine sous la forme de 5-hydroxytryptophane.
Incidence (fréquence)
La forme classique de l'hyperphénylalaninémie touche dans les pays d'Europe du Nord 1 sur 10.000 à
1.20.000 naissances vivantes. En Flandre, la prévalence oscille entre 1 sur 9.000 (Limbourg) et 1 sur
20.000 (Anvers) naissances vivantes.
Héritabilité
La maladie, de forme classique ou maligne, se transmet selon un mode autosomique récessif,
ce qui signifie qu'il y a un risque de répétition au sein de la famille de 1:4 par grossesse.
Pronostic
Un diagnostic et un traitement précoces de cette maladie métabolique font réduire le risque
d'un handicap mental de 80-90 % à 4-8 %. Il ressort cependant d'une étude menée à Anvers
qu'en dépit du dépistage et d'une diète efficace, le QI de ces patients est inférieur à la
moyenne (en moyenne 86,3 %) et souvent caractérisé par une disparité entre le QI verbal et le
QI performanciel, et que les troubles du comportement sont plus fréquents (notamment
ADHD dans 21 % des cas). La réduction ou l'arrêt de la diète peut donner lieu à des troubles
fonctionnels (concentration, planification, capacité de calcul, problèmes comportementaux)
et/ou à de graves troubles neurologiques comme des contractions musculaires rapides