Mieux prévenir et prendre en charge les moments de violence dans l'évolution clinique des patients adultes lors des
hospitalisations en service de psychiatrie I 5
Résumé
Le projet « Mieux prévenir et prendre en charge les moments de violence dans l’évolution clinique des
patients adultes lors des hospitalisations en service de psychiatrie » s’inscrit dans le programme plurian-
nuel de la Haute Autorité de Santé (HAS) relatif à la psychiatrie et à la santé mentale, dont l’un des axes
thématiques est « les droits et la sécurité en psychiatrie ».
Le périmètre du projet
Le périmètre du projet couvre la prévention et la prise en charge :
des moments de violence des patients hospitalisés en service de psychiatrie, dont l’abord est spéci-
fique, distinct notamment des situations rencontrées dans le reste du système de soins, dans les ser-
vices d’urgence, ainsi que dans le cadre des soins ambulatoires ;
des moments de violence chez les patients adultes ;
des moments de violence qui visent autrui. Ce travail concerne les hétéroagressions et non les
violences qui relèvent d’une autoagression.
Le guide, les programmes et les outils pour l’amélioration des pratiques concernent la prise en charge au
sein des services de psychiatrie générale. La question des indications d’admission et de la prise en
charge en Unité pour malades difficiles (UMD) n’est pas abordée dans ce cadre.
La finalité du guide, des programmes et des outils proposés par le groupe de travail
La finalité du guide, des programmes et des outils élaborés dans le cadre du groupe de travail « Mieux
prévenir et prendre en charge les moments de violence dans l'évolution clinique des patients
adultes lors des hospitalisations en service de psychiatrie » est de renforcer les compétences des
équipes psychiatriques pour prévenir et prendre en charge les situations de violence en hospitalisation
psychiatrique.
Violence et troubles mentaux
Le travail présenté ici s’inscrit dans la continuité de l’audition publique de 2011 sur la dangerosité psy-
chiatrique réalisée à la HAS sous la présidence du Pr Jean-Louis Senon qui a rappelé que :
les personnes souffrant de troubles mentaux sont avant tout victimes de violences et ne sont que
rarement impliquées dans des violences faites aux tiers ;
la violence ne concerne pas la maladie mentale en général, mais peut être liée à certains moments de
l’évolution des troubles, s’exprimant dans des conditions spécifiques.
La violence dans les services d’hospitalisation psychiatrique
Les études disponibles montrent une incidence et une prévalence importante du phénomène de vio-
lence dans les services de psychiatrie.
Une minorité de patients est à l’origine d’une large proportion des incidents.
Si la période suivant l’admission d’un patient est particulièrement à risque, ce sont les services ac-
cueillant des patients en hospitalisation de longue durée qui paraissent le plus touchés par le phéno-
mène de violence.
Les victimes sont d’une part les professionnels, infirmiers en particulier, et par ailleurs, à part égale,
les autres patients de l’unité de soins.
De multiples facteurs sont retrouvés à l’origine de la violence : les facteurs cliniques (troubles psychia-
triques, comorbidités), des facteurs contextuels (l’institution, l’environnement physique, l’architecture,
le fonctionnement du service) et des facteurs liés aux interactions individuelles.
Les impacts négatifs ont été mis en lumière dans la littérature. S’il y a peu d’incidents entraînant des
atteintes physiques graves, les impacts psychologiques sont très importants.