Publié sur Le Cercle Les Echos (http://lecercle.lesechos.fr)
Sans évaluation, pas de mesure de
l’impact social possible
Il est temps de réfléchir à de nouveaux relais de
croissance, de nouveaux modes de financement de la
société, de nouveaux instruments de mesure qui
prennent en compte la richesse sociale d’une
organisation ou d’un projet.
En matière de services d’intérêt général, l’évaluation n’est pas qu’un vague échange de
promesses entre le mandant et le mandataire, entre un mécène et son bénéficiaire ou entre
une administration et les citoyens ; c’est à la fois une nécessité politique et un impératif
économique et social. Nous sommes en effet positionnés devant un double défi : conjuguer
efficience économique et utilité sociale.
La culture de l’évaluation peut connaître des marges de progression, même si elle a déjà été
fortement développée en France ces dix dernières années, à travers la mise en place de la
révision générale des politiques publiques (RGPP), de la loi organique relative aux lois de
finances LOLF, ou encore du Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques. En
effet, il faut bien reconnaître que l’évaluation d’un programme social est souvent jugée sur
l’atteinte de ses résultats. Les indicateurs mesurent l’écart entre les objectifs et les résultats
atteints (efficacité) sans aborder les questions de la pertinence, de la cohérence et plus
globalement de l’impact social, environnemental ou économique. Pourtant, cette mesure
n’est pas suffisante. Elle passe sous silence les effets induits de l’action évaluée.
A mesure que la crise économique et la modernisation des services publics accroissent la
tension sur les ressources budgétaires disponibles, la mesure de l’impact d’une politique
sociale – qu’elle soit menée directement par l’autorité publique ou par un opérateur privé, à
but lucratif ou non, à travers une délégation de service public – s’est imposée comme une
garantie de bonne gestion des deniers publics.
On retrouve cette exigence d’efficience chez les mécènes privés. Les fondations, et en
particulier celles qui font appel à la générosité publique, sont soumises à une obligation de
transparence très forte. Le rapport entre résultats atteints et dépenses engagées est pour
ainsi dire naturel et s’inscrit dans les habitudes de gestion des entreprises privées dont de