Régimes pathologies de l’œsophage I) Le reflux gastro-oesophagien (RGO) Définition On appelle RGO la remontée anormale et répétée du contenu gastrique dans l’œsophage en dehors des efforts de vomissements et sans la participation de la musculature de l’estomac, de l’abdomen ou du diaphragme. Manifestations et causes Le RGO permet la remontée du contenu gastrique dans l’œsophage dont la muqueuse n’est pas faite pour recevoir un liquide acide ou alcalin, d’où les sensations de brûlures dont se plaignent les patients. Le RGO se rencontrent à tous les âges de la vie y compris chez les nourrissons. L’évolution est très variable : les douleurs peuvent être supportables et calmées par des mesures hygiéno-diététiques et quelques médicaments, ou une oesophagite peptique apparaît entraînant des épisodes douloureux avec anémie, asthénie, voire dysphagie en cas de sténose. Autres causes : Vieillissement Grossesse Surcharge pondérale au niveau abdominal Compression abdominal Tabac AINS (anti inflammatoire non stéroïdiens), médicaments Obésité Traitement L’objectif est le renforcement du tonus du sphincter inférieur oesophagien et diminuer les causes du RGO (pression). Le RGO peut être traité par des mesures hygiéno-diététiques qui, si elles ne suffisent pas, peuvent être associés à d’autres mesures. - Mesures posturales évitant la suppression intra-abdominale Ne pas se pencher en avant, ne pas porter de poids important, éviter les vêtements trop serrés à la taille, la position assise trop prolongée, éviter les efforts de la défécation, ne pas dormir à plat, ne pas se coucher à plat immédiatement après un repas. - Mesures diététiques chez l’adulte Fractionner l’alimentation, pas de repas trop copieux ni trop gras, éviter les graisses cuites, pas de boissons gazeuses, pas de chocolat, pas de friandise à base de menthe, arrêt du tabac. Texture épaisse plutôt que liquide, éviter de boire pendant les repas et le soir après le repas. Supprimer les excitants : café, épices fortes, alcool Enrichir l’alimentation en fibres pour lutter contre la constipation, boire souvent et peu à la fois. En cas d’obésité, la perte de poids améliore le confort du patient en baissant la pression abdominale. - Mesures diététiques chez le nourrisson (En plus des mesures posturales) Les biberons seront fractionnés et épaissis grâce à des pectines type GUMIK. Les prises d’eau seront nombreuses et peu abondantes. Le RGO chez l’enfant impose le même type de mesures : fractionnement de l’alimentation, préparations épaisses, de faible volume. Pas de boissons gazeuses. Pas de chocolat. Le RGO lié à la grossesse disparaît après l’accouchement. Utilisées si les mesures précédentes sont insuffisantes ou si les complications existent. Les sutures intéressent l’œsophage et l’estomac, la réalimentation sera celle de la gastrectomie avec vagotomie associée à cette de l’oesophagoplastie. II) Les oesophagites Définition Inflammation ou brûlure de la paroi de l’œsophage. Selon le facteur déclenchant on distingue : - Les oesophagites caustiques dues à l’ingestion d’un produit corosif - Les oesophagites peptiques (RGO) - Les oesophagites infectieuses (mycosiques, bactériennes) Les conséquences communes à ces pathologies est l’apparition d’une sténose plus moins serrée conduisant dans un premier temps à une dysphagie intermittente, puis dans un deuxième temps à une dysphagie totale ainsi qu’une odynophagie nécessitant une intervention chirurgicale. L’intervention consiste à réséquer la sténose et à rétablir la continuité ou à pratiquer une oesophagoplastie avec le côlon gauche ou l’estomac. Les oesophagites peptiques Définition Atteinte inflammatoire de la muqueuse de l’œsophage en réponse à un RGO pathologique. Elle peut entraîner une sténose oesophagienne plus ou moins serrée. L’oesophagite peut être superficielle ou profonde, elle peut être responsable d’hémorragies ou d’ulcères qui, cicatrisant, forment une sténose. Cette pathologie est souvent bien tolérée et les traitements médicamenteux donnent d’excellents résultats. Si la sténose apparaît, elle induit une dysphagie (difficulté à manger) voire une odynophagie (difficulté à déglutir). Traitement Il correspond à celui du RGO. Les mesures diététiques sont identiques, y compris dans le traitement chirurgical. On tiendra compte des hémorragies susceptibles d’entraîner une anémie ou une asthénie. Traitement des oesophagites infectieuses Traitement anti infectieux ou anti fongique. Selon la tolérance, on met en place une alimentation peu acide, parfois froide (intolérance aux laitages due à l’infection) Traitement des oesophagites caustiques : stade 1 (érythème muqueux) et 2 (ulcération de la muqueuse) → nutrition parentérale pendant quelques jours puis nutrition orale avec texture liquide, moulinée et hachée. Stade 3 (nécrose de la paroi localisée ou étendue) → nutrition parentérale pendant 21 jours , puis : - Cicatrisation → nutrition orale Sténose modérée → nutrition orale selon la tolérance (au niveau de la texutre) Lésion → nutrition parentérale encore 21 jours avec un second bilan Stade 4 (destruction de la paroi) → oesophagectomie +/- totale/ Les oesophagites caustiques Diététique : Il s’agit de brûlures chimiques plus ou moins profondes, plus ou moins étendues de la paroi de l’œsophage mais aussi de la cavité buccale et, selon les cas, de la paroi de l’estomac voire de la trachée et des bronches. Les caustiques détruisent les tissus, les acides coagulent les protéines, les bases les dissolvent, la plupart de ces réactions sont exothermiques (qui produisent de la chaleur) et la chaleur formée brûle les tissus. Outre les actions corrosives, les produits ingérés peuvent être toxiques et détruire directement les cellules. Selon la quantité et la concentration du produit corrosif ingéré, les brûlures sont plus ou moins graves et les cicatrisations sont plus ou moins rapides. L’évolution des brûlures caustiques est comparable à celle des autres brûlures et comporte deux phases : - Une phase aigüe au cours de laquelle la nécrose s’installe (la destruction des tissus, les perforations viscérales peuvent alors entraîner la mort du sujet), puis - Une phase tardive cicatricielle où les sténoses peuvent apparaître ainsi qu’en cortège de troubles fonctionnels graves. En phase aigüe, au moment de l’accident, le patient est en état de choc, sa déglutition est impossible. La nutrition est exclusivement parentérale. Lorsque les lésions sont bénignes, les brûlures n’ayant pas entraîné de perforations, la phase de réparation peut demander huit à dix jours pendant lesquels le sujet sera alimenté par voie parentérale. L’alimentation orale pourrait être source de traumatisme supplémentaire, donc l’alimentation artificielle parentérale est obligatoirement choisie. Par la suite, après contrôle de l’état des muqueuses, il est possible d’envisager la reprise de l’alimentation orale. Le régime sera alors normo ou hyperénergétique en fonction du sujet. (Ce genre d’accident se produit souvent chez les enfants) L’apport en protéines est important, les protéines ne sont pas données à visées énergétique mais dans un but de « reconstruction », l’apport se situe autour de 18 à 20 % de l’AET. Le reste de l’énergie est amené dans des proportions habituelles : 35 à 40% de lipides et le complément énergétiques de la ration : les glucides 42 à 47 % AET Vitamines et minéraux doivent être apportés en fonction du sujet. La texture de l’alimentation sera adaptée : souple, sans particules irritantes dans un premier temps, puis normale très rapidement. (mixée lisse) Le patient est parfaitement en mesure de mâcher, la modification de texture n’est prévue qu’à titre de précaution, elle participe aussi à la lutte contre l’anorexie consécutive au stress ou à une pathologie associée. La température sera sans grands écarts, ni trop élevée, ni trop basse (T° ambiante à tiède, hygiène rigoureuse). Un fractionnement peut être nécessaire si le sujet est anorexique. Lorsque les lésions sont plus sévères, plus profondes, plus étendues (stade 2), la cicatrisation demande plus de temps, environ 20 à 30 jours, le protocole de réalimentation est identique mais plus lent. Nutrition parentérale jusqu’à la cicatrisation, puis croisée avec l’alimentation orale, puis orale exclusive avec texture adaptée : molle, épaisse, non irritante (mixée lisse), de température moyenne, fractionnée. Lorsque les lésions sont au stade 3, la totalité de l’œsophage est atteint ainsi qu’une partie des organes voisins, la cicatrisation demande entre 90 et 120 jours. Il faut souvent préparer le patient à une intervention. A partir de la cicatrisation plusieurs tableaux sont possibles : Soit le patient est totalement guéri (surveillance de l’œsophage pendant 1 à 2 ans) Soit une dysphagie apparaît entre 4 à 6 semaines après l’accident. Elle est la conséquence d’une sténose correspondant à un ou des rétrécissements de l’œsophage au niveau des zones brûlées. Le sujet jusqu’ici capable de s’alimenter normalement voit sa déglutition se dégrader et devenir de plus en plus difficile. Cette phase dite de sténose n’est pas obligatoire mais si elle se produit, il est nécessaire d’agir rapidement pour éviter la dysphagie totale avec son cortège de complications. Le traitement consiste à pratiquer des dilatations plus ou moins rapprochées, contraignantes car réalisées en milieu hospitalier et sous anesthésie. Ces dilatations autorisent en général la reprise d’une alimentation orale normale, mais il n’est pas rare que l’on soit obligé d’adapter la texture en fonction des réactions du patient. Si les dilatations sont inefficaces ou impossibles, ou encore si la sténose est trop serrée, l’intervention chirurgicale s’impose comme au stade 3. Deux cas de figures sont alors possibles : - Soit le patient est susceptible d’affronter l’intervention, soit il est nécessaire de la placer en alimentation entérale par sonde de jéjunostomie afin d’obtenir un état nutritionnel correct. En effet, le sujet en phase de sténose diminue peu à peu ses prises alimentaires et se trouve finalement en situation de carence (risque de dénutrition). - Il est également possible, dans la mesure où le patient est capable, de le préparer à une intervention par une alimentation orale enrichie avec des produits naturels courants : poudre de lait, fromage fondu (crème de gruyère), jaune d’œuf ou de proposer des CNO industriels. Ces préparations offrent un apport énergétique et protéique intéressant sous un faible volume. L’intervention qui consiste en une oesophagoplastie, souvent associée à une oesophagectomie, est une intervention importante qui nécessite un terrain favorable (comme n’importe qu’elle intervention du tube digestif). III) Prothèse oesophagienne Elle est en silicone et on la place dans l’œsophage. L’objectif est de rétablir la continuité du tractus digestif. Indications Sténose Obstruction néoplasique Palliatif La complication possible est la perforation du médiastin (région du corps humain située entre les 2 poumons) à la pose ce qui entraîne une hémorragie. Sinon il faut 24 à 48 h pour qu’elle prenne bien sa place. Mesures diététiques La reprise alimentaire doit être très prudente avec modification et évolution de texture : liquide puis mixée lisse Le patient doit bien mastiquer, même si alimentation mixée. La digestion doit se faire en position semi-assise. L’alcool est supprimé (car il ronge le silicone). Il faut dissoudre et mixer les comprimer (car ils passent mal) Boire bien pendant le repas et de l’eau gazeuse en fin de repas (aide à pousser les aliments) Les différentes étapes 1. Alimentation pauvre en fibre, liquide/mixée, eau gazeuse 2. Alimentation pauvre en fibre moulinée, eau gazeuse 3. Alimentation normale IV) Pathologies tumorales de l’œsophage Causes : - Tumeurs bénignes, elles génèrent une dysphagie qui peut être modérée ou sévère. Une exérèse permet l’énucléation de la tumeur. - Le régime est celui de la dysphagie. - Tumeurs malignes. Tardivement décelées en raison de la localisation c’est un cancer redoutable. Le signe d’appel est la dysphagie transitoire au début, puis permanente, empêchant toute prise alimentaire, solide comme liquide. La dysphagie peut être associée à une hypersialorrhée sanglante. L’amaigrissement est important, rapide, la dénutrition s’installe tout aussi rapidement. On peut noter des surinfections bronchiques conduisant à une fièvre au long cours. On comprend aisément pourquoi les patients limites leurs prises alimentaires. Traitement : Avant d’entreprendre un traitement, il est nécessaire de pratiquer un bilan d’extension de la tumeur et d’apprécier le retentissement de la pathologie sur l’état général du patient. Le traitement peut être palliatif ou curatif. Traitement palliatif : Dès que la dysphagie n’autorise plus les prises alimentaires en quantité suffisante, une issue consiste à placer une sonde de gastrostomie et à alimenter le patient par nutrition entérale. Le produit sera choisi en fonction de l’état du patient mais il faut tendre vers une alimentation hyper énergétique 1,5 kcal/mL, hyper protidique, de type polymérique (solution standard 1kcal par mL) Diète polymérique, avantages : simple d’emploi, complète, prête à l’emploi, bien tolérée. Cette solution permet de renutrir un patient en mauvais état afin de le présenter à une intervention dans de meilleures conditions ou simplement de lui faire retrouver des forces. Traitement curatif : C’est l’exérèse de la tumeur associée à la radiothérapie et/ou à la chimiothérapie en pré et post opératoire. L’oesophagectomie Elle se fait généralement avec : - Gastroplastie (95% des cas) ou méthode de Lewis Santy (OEsophagectomie par double abord abdominal et thoracique) - Coloplastie Avec coloplastie La coloplastie correspond à une résection colique apposée à la suite de l’œsophage (il n’y a pas de problème de digestion/absorption). On met en place tout d’abord un régime pauvre en fibre. Selon la longueur de la coloplastie, on peut également remonter l’estomac, ce qui demande un régime pauvre en fibre et le fractionnement avec l’adaptation de la texture (mixée lisse). Cette technique n’est plus trop utilisée. Avec gastroplastie L’estomac est relié directement à l’œsophage après résection d’une partie de ce dernier. On note une nette diminution du volume gastrique (car remontée d’une partie de l’estomac). Il y a une perte de la fonction principale de broyage/malaxage et du péristaltisme oesophagien (par les cils vibratiles, qui ne sont plus présents). Les aliments ressortent si le corps est renversé → manger assis. Mise en place d’une alimentation parentérale et/ou entérale (par jéjunostomie) Fractionnement impératif en 6 repas minimum, car : - Volume de l’estomac diminué - Cela permet un apport suffisant - Adapter la texture (liquide ou lisse, puis mouliné, haché) La température sera moyenne Alimentation PEF puis normale en fibres Alimentation riche en protéines pour la cicatrisation et aussi car il y a risque de dénutrition Aliments : Boissons/eau gélifiée fractionnée Bouillon/yaourt/compote fractionné Etapes 1. Alimentation PEF, lisse/moulinée fractionnée 2. Alimentation progressivement normale en fibre → 2000 kcal en entérale + 250 kcal per os, puis on diminue progressivement l’entérale pour augmenter l’alimentation per os. Etapes de réalimentation : 8h J1 J2 J3 J4 Thé, café +/sucre Thé, café 2 biscottes + beurre Thé, café 2 biscottes + beurre Thé, café 2 biscottes + beurre 12h Bouillon de légumes + vermicelles 14h 16h 18h BL et V eau gélifiée 20h 22h - - - - BL Laitage Compote BL Laitage Compote Purée (100g) Laitage Compote Crème enrichie Potage enrichi Laitage Compote - Purée (100g) VPO lisse Laitage Compote Crème enrichie Crème enrichie purée Laitage Compote - Conseils généraux : Texture adaptée aux capacités de mastication Alimentation plutôt lisse/mixée au départ pour évoluer vers l’alimentation normale Fractionner avec 3 repas et 2 à 3 collations, cela permet d’alléger les repas en évitant les gros volumes et cela permet de garder un apport calorique suffisant. Manger lentement en mastiquant bien (même mixé) Boire de préférence entre les repas Surveiller le poids (risque de perte de poids) Conseils culinaires Cuisson au four, à la vapeur, au grill VPO rôti, grillé Légumes cuits à l’eau, à la vapeur, au four MG crue Pas de friture, ragoût, braisé Conseil pour enrichir l’alimentation Annexe 1. Modalités d’enrichissement des repas Modalités d’enrichissement des repas Poudre de lait 3 cuillères à soupe (environ 20 g) apporte Lait concentré entier environ 8g de protéines Poudre de protéines (1 à 3 cuillères à soupe par 1 càs de 5 g environ dans 150 ml de liquide ou jour) 150 g de purée apporte environ 5 g de protéines Fromage râpé/fromage fondu type de crème de 20 g de gruyère environ 5 g de protéines gruyère 1 crème de gruyère de 30 g environ 4 g de protéines Œufs 1 jaune d’œuf environ 3 g de protéines Crème fraîche épaisse 1 cuillère à soupe (environ 25 g) = environ 80 calories Beurre fondu/huile 1 cuillère à soupe (environ 10 g) = environ 75 à 90 calories Les potages En y ajoutant des pâtes à potage, du tapioca, du pain, des croûtons, de la crème fraîche, du beurre, du fromage (gruyère, crèmes de gruyère…), du lait en poudre, des œufs, du jambon. Penser aux soupes de poissons. Les entrées Compléter les crudités avec des œufs durs, du jambon émincé, des lardons, des dés de poulet, du thon, des sardines, des harengs, des crevettes, du surimi, des cubes de fromage, des croûtons, du maïs, des raisins secs, des olives… Varier avec du saucisson, des pâtés, des salades de pommes de terre ou de céréales, des entrées pâtissières… Le plat protidique Choisir des plats naturellement riches, tels que des viandes en sauce, des soufflés, des gratins de poisson, des quenelles, des lasagnes, des pâtes farcies… Les légumes Les servir plutôt en béchamel, en sauce blanche ou en gratins enrichis avec du lait en poudre, du gruyère, de la crème fraîche, du beurre, des œufs, de la viande hachée… Les purées En ajoutant des jaunes d’œufs, du gruyère ou autre fromage râpé, du lait en poudre… Les pâtes et le riz En les additionnant de parmesan ou gruyère râpé, de beurre, de crème fraîche, de jaunes d’œufs comme pour la carbonara, de lardons, de jambon, de viande hachée comme pour la bolognaise, de petits pois, avec des morceaux d’omelette comme pour le riz cantonnais… Les laitages et desserts En incorporant du lait en poudre, du lait concentré sucré, de la crème fraîche, de la confiture, du miel, de la crème de marron, du caramel, du chocolat, des nappages à la fraise, des fruits comme la banane, des fruits au sirop, etc. Les desserts les plus énergétiques sont : les gâteaux de riz ou semoule, les flans aux œufs, les crèmes anglaises ou pâtissières, les clafoutis de fruits, les quatre-quarts, les gratins de fruits… Les boissons Enrichir le lait avec du lait en poudre (soit une cuillère à soupe pour 100 ml de lait entier de préférence) à consommer chaud ou froid aromatisé (chocolat, café, sirop de fruits). Penser au lait de poule (un œuf battu avec du lait, du sucre, de la vanille ou du rhum), au milk-shake (lait battu avec crème fraîche et fruits). Enrichir le jus de fruits avec du lait en poudre, du miel. Choix des aliments : PL : pas d’interdit Fromages : préférer les fromages facilement tartinables VPO : 1 portion protidique au moins aux 2 repas principaux (si la personne ne supporte pas la viande, on enrichi les plats → voir modalité d’enrichissement) Viande de cheval plus lisse que le bœuf Quenelle, œuf mollet, pain de poisson … PC : biscotte, pain de mie, PDT (purée …), semoule, riz (au lait), tapioca Légumes : PEF (carotte, courgette … cf. régime PEF), d’abord en purée puis bien cuit et enfin en crudité Fruits : PEF en compote, cuits ou pochés PS : pas d’interdit mais adapter la texture Boissons : eau, thé … Divers : aromates V) Hernies diaphragmatique – hernies hiatales Définition Passage permanent ou intermittent, à travers l’orifice oesophagien du diaphragme, d’une partie de l’estomac qui se trouve alors dans le thorax. Les hernies peuvent être congénitales ou acquises et dans le cas on parle de hernie hiatale. Une hernie hiatale est due à la perte de l’intégrité anatomique de la région oesocardiotubérositaire. Si à cette déficience anatomique s’ajoute une diminution du tonus du sphincter inférieur oesophagien, un RGO accompagne la hernie. La hernie est souvent la conséquence d’un relâchement musculaire (vieillissement) ou d’une surpression abdominale (obésité, grossesse, ascite, tumeur abdominale). Signes cliniques Souvent asymptomatique, la hernie hiatale passe inaperçue, on retrouve parfois la dysphagie mais peu importante, rarement des nausées et des vomissements, si un RGO existe, pyrosis (Sensation de brûlure partant de l'estomac et remontant le long de l'œsophage jusqu'à l'extrémité supérieure de l'œsophage dans la gorge due à un reflux de liquide gastrique acide vers l'œsophage), régurgitations sont courantes donc susceptibles d’entraîner des complications : hémorragies, oesophagites peptiques, anémie. Traitement La hernie si elle est traitée, ne peut l’être que par voie chirurgicale, les symptômes observés sont davantage le fait du reflux. Certaines hernies ne donnent donc pas lieu à des traitements mais seulement à une surveillance. - Eviter la compression abdominale →traitement médicamenteux, chirurgie, diététique Pour hernie non opérée : - Eviter la mise en déclive du thorax (éviter de se pencher en avant) - Traitement de l’obésité (perte de poids) - Sevrage tabagique/alcoolique - Fractionnement en 4 àà 5 repas - Boire en dehors des repas, peu à table (éviter les potages, surtout le soir) - Eviter les préparations trop liquides, les boissons gazeuses - Régime NL (pas de graisses cuites, fritures, sauce, aliments à goût fort, acide - Avoir une bonne hygiène alimentaire Lorsque la hernie est associée à une oesophagite et/ou un reflux, le sujet peut éprouver des sensations de brûlures, on évitera : - Les aliments acides, irritants, trop durs, les préparations trop salées ou trop sucrées, trop chaudes. Si la hernie est compliquée d’une oesophagite douloureuse, donner une alimentation lisse pendant quelques jours. Evoluer vers la texture molle, puis hachée enfin normale en surveillant les apports énergétiques et protidiques. Si la hernie est associée à un RGO, il faut limiter le temps que passent les aliments dans l’estomac, on évitera donc les aliments qui retardent la vidange de cet organe : aliments gras, graisses cuites, crudités, aliments trop concentrés, enfin proposer un fractionnement important (au moins 5 repas par jour). Pour hernie opérée : - Réalimenter à la reprise des gaz - Premiers jours : PEF liquide ou mixé (15 à 30 jours) - Eviter les aliments difficiles à digérer - Régime NL VI) Diverticules de l’œsophage Définition Il s’agit d’expansions ou de hernies de la muqueuse conduisant à la formation de « sacs » appendus (accrochés, suspendus) à la paroi de l’œsophage. Ces diverticules peuvent être de taille variable et suivant leur localisation, on distingue : - Les diverticules pharyngo-oesophagienne ou hypopharyngés - Les diverticules de l’œsophage thoracique. Les premiers entraînent, après plusieurs années d’existence, une dyphagie le plus souvent intermittente, parfois douloureuse, se manifestant au début des repas, élective (préférentielle) pour les solides et pouvant induire un blocage de l’aliment ingéré. Traitement Le seul traitement consiste en la résection. Il n’est pas rare de se trouver en face de patients en mauvais état nutritionnel car ils ont tardé à consulter en raison de l’intermittence des manifestations. Ils ne s’y résolvent que lorsqu’il y a douleur. En fonction de patients, il sera donc nécessaire d’adapter l’alimentation. Tant qu’il n’y a pas d’odynophagie, l’alimentation reste normale ; en phase de dysphagie, on aura recours à une alimentation à texture modifiée sachant qu’il faut impérativement revenir à une texture normale dès que le patient se sent mieux. Souvent les patients âgés restent à la texture modifiée par crainte du blocage ; l’ennui, c’est que les apports énergétiques et protidiques sont souvent insuffisants dans ce cas. Le fractionnement peut être une mesure nécessaire en cas d’anorexie, il faut préférer 5 à 6 repas de petits volumes et fortement énergétiques. Lorsque l’intervention est programmée, il est nécessaire de tout mettre en œuvre pour que le patient ne soit pas dénutri. On peut alors faire appel à des préparations enrichies maison et/ou des CNO si le patient est âgé. L’intervention est rapide, sans séquelle si le nombre et la taille des diverticules sont modérés, ils sont ôtés sous célioscopie et, en dehors d’une petit gêne pendant 2 à 3 jours, le patient sera en mesure de reprendre une alimentation normale très rapidement (régime BYC pendant 48h). Les seconds peuvent être plus gênants, les signes cliniques sont sensiblement les mêmes : dysphagie, sensation de blocage, vomissements et le traitement est le même. Lorsque l’intervention sera prévue, en pré-opératoire, l’alimentation sera mixée pour permettre la déglutition. Le régime sera normo ou hyperénergétique en fonction de l’état du patient, l’apport en protéines sera normal ou augmenté si le patient présente une dénutrition. Le reste des nutriments sera normal. Le fractionnement est souvent indispensable. Il est nécessaire, quand cela est possible, d’amener le patient à l’intervention dans le meilleur état nutritionnel possible. En post-opératoire, une sonde naso-gastrique peut être posée jusqu’à la cicatrisation des sutures. L’alimentation entérale sera adaptée en énergie et en nutriments. Le tube digestif est sain, il est donc facile de faire retrouver au patient un état nutritionnel correct après l’intervention si cela n’a pu être obtenu avant l’intervention … Lorsque le contrôle des sutures a été fait, le patient soit retrouver une alimentation orale normale. En fait si le patient est anxieux, on choisira une alimentation souple, molle ou mixée lisse dans un premier temps, puis normale. Cette progression se fera sur 2 à 3 jours, elle n’est faite que pour rassurer le patient qui est en fait parfaitement capable de s’alimenter normalement. Il est bien entendu nécessaire d’éviter tout aliment dur comme les croûtes de pain, les arêtes de poisson, les particules irritantes. VII) Les varices oesophagiennes Définition Dilatation des veines de l’œsophage. L’étiologie la plus fréquente est l’hypertension portale laquelle résulte soit : D’une thrombose ou d’un obstacle dans les veines sus-hépatiques ou dans la veine cave inférieure D’une maladie intra-hépatique, la plus fréquent étant la cirrhose D’une atteinte extra-hépatique de la veine porte. Traitement Si les varices ont été mises en évidence lors d’une fibroscopie (une varice se rompt ou demeure silencieuse), il conviendra de prévenir l’accident en supprimant les particules dures de l’alimentation type croûte de pain, arêtes de poisson, brins d’herbes aromatiques mais aussi les produits pulvérulents (cacao, sucre glace) susceptibles de déclencher une toux. La prévention de l’accident passe aussi par la lutte contre la constipation (l’effort engendré par la défécation peut faire éclater une varice). Les apports en eau et fibres feront partie de la préoccupation des diététiciens. Après la rupture d’une varice, l’alimentation orale est arrêtée et remplacée par une alimentation parentérale exclusive jusqu’à l’arrêt de l’hématémèse. Tant que le sujet saigne, il est hors de question de le faire manger. La ligature des varices oesophagiennes C’est une méthode endoscopique inspirée de la ligature hémorroïdaire interne permettant la traitement et la prévention des hémorragies par rupture des varices oesophagienne. Avant l’examen : cet examen est pratiqué sous anesthésie générale. Le patient doit être strictement à jeun (ni boire, ni manger, ni fumer depuis la vieille de l’examen minuit). Déroulement de l’examen : le médecin fait une endoscopie oesogastroduodénale dans un premier pour repérer les varices. Puis l’endoscope est retiré et nettoyé. Un dispositif de ligature est mis en place sur l’endoscope, qui est ensuite réintroduit. La varice est aspirée et un petit élastique est mis autour de la varice. La procédure est renouvelée autant que nécessaire. Après l’examen : le patient est ensuite mis sous surveillance en salle de réveil. (hospitalisation 24h) 6 heures après le geste, le patient pourra s’alimenter avec un régime lisse et froid (yaourt, compotes, soupes froides). Plus rarement il peut y avoir des douleurs eosophagiennes qui seront soulagées par des antalgiques habituels (paracétamol). L’alimentation ne sera reprise que le lendemain de l’opération.