Le patient est parfaitement en mesure de mâcher, la modification de texture n’est prévue qu’à titre
de précaution, elle participe aussi à la lutte contre l’anorexie consécutive au stress ou à une
pathologie associée.
La température sera sans grands écarts, ni trop élevée, ni trop basse (T° ambiante à tiède, hygiène
rigoureuse).
Un fractionnement peut être nécessaire si le sujet est anorexique.
Lorsque les lésions sont plus sévères, plus profondes, plus étendues (stade 2), la cicatrisation
demande plus de temps, environ 20 à 30 jours, le protocole de réalimentation est identique
mais plus lent.
Nutrition parentérale jusqu’à la cicatrisation, puis croisée avec l’alimentation orale, puis orale
exclusive avec texture adaptée : molle, épaisse, non irritante (mixée lisse), de température moyenne,
fractionnée.
Lorsque les lésions sont au stade 3, la totalité de l’œsophage est atteint ainsi qu’une partie
des organes voisins, la cicatrisation demande entre 90 et 120 jours. Il faut souvent préparer
le patient à une intervention.
A partir de la cicatrisation plusieurs tableaux sont possibles :
Soit le patient est totalement guéri (surveillance de l’œsophage pendant 1 à 2 ans)
Soit une dysphagie apparaît entre 4 à 6 semaines après l’accident. Elle est la conséquence
d’une sténose correspondant à un ou des rétrécissements de l’œsophage au niveau des
zones brûlées. Le sujet jusqu’ici capable de s’alimenter normalement voit sa déglutition se
dégrader et devenir de plus en plus difficile.
Cette phase dite de sténose n’est pas obligatoire mais si elle se produit, il est nécessaire d’agir
rapidement pour éviter la dysphagie totale avec son cortège de complications. Le traitement
consiste à pratiquer des dilatations plus ou moins rapprochées, contraignantes car réalisées en milieu
hospitalier et sous anesthésie. Ces dilatations autorisent en général la reprise d’une alimentation
orale normale, mais il n’est pas rare que l’on soit obligé d’adapter la texture en fonction des
réactions du patient.
Si les dilatations sont inefficaces ou impossibles, ou encore si la sténose est trop serrée,
l’intervention chirurgicale s’impose comme au stade 3.
Deux cas de figures sont alors possibles :
- Soit le patient est susceptible d’affronter l’intervention, soit il est nécessaire de la placer en
alimentation entérale par sonde de jéjunostomie afin d’obtenir un état nutritionnel correct.
En effet, le sujet en phase de sténose diminue peu à peu ses prises alimentaires et se trouve
finalement en situation de carence (risque de dénutrition).
- Il est également possible, dans la mesure où le patient est capable, de le préparer à une
intervention par une alimentation orale enrichie avec des produits naturels courants :
poudre de lait, fromage fondu (crème de gruyère), jaune d’œuf ou de proposer des CNO
industriels. Ces préparations offrent un apport énergétique et protéique intéressant sous un
faible volume.
L’intervention qui consiste en une oesophagoplastie, souvent associée à une oesophagectomie, est
une intervention importante qui nécessite un terrain favorable (comme n’importe qu’elle
intervention du tube digestif).
III) Prothèse oesophagienne
Elle est en silicone et on la place dans l’œsophage.
L’objectif est de rétablir la continuité du tractus digestif.