Alzheimer et autres formes de démence
dans les hôpitaux de soins aigus
Les patients atteints d’Alzheimer ou d’une autre forme de démence bénéficient-ils
d’une prise en charge appropriée dans les hôpitaux de soins aigus ? Pour dresser
le bilan de la situation et prendre la mesure des actions requises, l’Association
Alzheimer a mené une enquête auprès de tous les hôpitaux de soins aigus. Les
résultats serviront au projet Soins appropriés à la démence dans les hôpitaux pour
soins aigus de la Stratégie nationale en matière de démence 2014 - 2017.
Fréquence en chirurgie et médecine interne
Priorité
ALZHEIMER
D’après l’Office fédéral de la statistique, 38 % des
patients séjournant dans des hôpitaux de soins
aigus ont plus de 65 ans.
1
Compte tenu de la préva-
lence d’Alzheimer et des autres formes de démence,
on peut supposer qu’une grande partie d’entre eux
sont atteints par une forme de démence, même s’il
s’agit rarement de la raison de leur hospitalisation.
Ils sont plutôt admis à l’hôpital pour des chutes, des
infections ou un état général de polymorbidité. Il
n’existe pas de chiffres précis en la matière, et rares
sont les données et les faits sur les problèmes spé-
cifiques sous-jacents. D’où la difficulté de prendre
la mesure des actions requises. C’est pourquoi l’As-
sociation Alzheimer a chargé Ecoplan de mener
une enquête en ligne auprès des 188 hôpitaux de
soins aigus.
2
L’enquête s’adressait aux médecins
responsables des services stationnaires et ambula-
toires de médecine et de chirurgie. Il convient d’ob-
server que les résultats présentés reflètent les esti-
mations des participants. En outre, il faut partir du
principe que les participants sont sensibilisés à la
question.
1Ofce fédéral de la statistique, Statistique médicale des hôpitaux 2013.
2Au total, les réponses de 57 hôpitaux ont été reçues, soit un taux de réponse de 30,3 %. Ont été prises en compte dans les 
évaluations les 60 réponses clairement attribuables à des services stationnaires ou ambulatoires de médecine ou de chirurgie.
D’après les chiffres de l’Office fédéral
de la statistique, la part des patients
âgés de plus de 65 ans est de près de
40 % pour la chirurgie et de 60 % pour 
la  médecine.  Sans  surprise,  les  esti-
mations de la fréquence des démences
diffèrent également entre les services
de chirurgie et de médecine.
Une majorité des services de chi-
rurgie estime que la part de patients
atteints de démence se situe entre 5
et 14 %. Un bon quart des réponses
provenant de services de chirurgie
tablent sur moins de 5 % de personnes
atteintes. En règle générale, les ser-
vices de médecine jugent plus élevé
le pourcentage de patients atteints :
un quart des participants avance un
chiffre supérieur à 25 %.
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%
Médecine interne
Chirurgie
<5%
5% - 14%
15% - 24%
25% - 49%
>49%
N = 19 N = 34
Proportion estimée des patients atteints
de démence selon les services
Proportion démences
Proportion des réponses
5%
5%
5%
59%
26%
6%
18%
35%
29%
12%
Les démences font une différence
83 % des participants s’accordent à dire que les
patients atteints de démence sont différents des
autres. Les affirmations suivantes ont recueilli le
plus haut taux d’approbation : les patients atteints de
démence ont besoin de davantage de soins et de
surveillance (respectivement 96 et 94 %), ils sont
moins coopératifs (84 %), les malentendus sont plus
fréquents (76 %), la polymorbidité est plus fréquente
et les contacts avec les proches sont plus com-
plexes(70%  d’approbationpartout).Enoutre,les
patients atteints de démence sont plus agressifs et
leur guérison prend plus de temps. L’enquête révèle
d’autres différences, notamment : ils sont plus sou-
vent en proie à des délires et sont moins bien accep-
tés lors des transferts. Dans les services de chirur-
gie, les patients atteints de démence sont plus sou-
vent perçus comme « moins coopératifs » et « plus
agressifs » que dans les services de médecine on
est plus attentif à la polymorbidité.
Une bonne moitié des services stationnaires et
ambulatoires de chirurgie et de médecine a recours
à des mesures spécifiques pour le traitement, les
soins et l’accompagnement des patients atteints de
démence. Les principales mesures citées sont:
experts de la démence, mesures de sécurité parti-
culières, personnel spécialement formé et effectif
supérieur.
Mesures spéciques
0% 20% 40% 60% 80% 100%
non
oui
Plus agressifs
Guérison plus longue
Multi-/polymorbidité plus fréquente
Contacts avec les proches plus complexes
Malentendus plus fréquents
Moins coopératifs
Besoin de plus de surveillance
Besoin de davantage de soins 96%
94%
84%
76%
70%
60%
70%
58%
4%
6%
16%
24%
30%
30%
40%
42%
0% 20% 40% 60% 80% 100%
non
oui
Lieux de séjour spécifiques
Aménagement spécifique des chambres
Hébergement pour les proches
Chambres spécifiques
Effectif plus élevé
Personnel spécialement formé
Mesures de sécurité spécifiques
Experts de la démence 61%
61%
39%
29%
21%
11%
14%
11%
39%
39%
61%
71%
79%
86%
89%
89%
N = 50
Types de différences
Mesures spécifiques
N = 28
Les proches, des partenaires essentiels
D’après les participants, les proches de patients
atteints de démence sont surtout une source d’in-
formations  essentielle.  50 %  des  participants  indi
quent que les proches s’impliquent activement dans
les processus de soins. Deux tiers estiment que les
proches aident souvent à apaiser le patient, alors
qu’ils assument rarement de l’accompagner ou de
le surveiller. Les services de médecine tendent
davantage à impliquer les proches que les services
de chirurgie.
Optimiser l’accompagnement et les soins,
oui mais comment ?
L’enquête s’est également intéressée aux mesures
liées au traitement, aux soins et à l’accompagne-
ment auxquelles il conviendrait d’accorder plus de
poids à l’avenir. Les mesures considérées comme
très importantes sont les suivantes: gestion optimi-
sée des comportements agressifs et agités (69 %) ;
connaissances spécifiques du personnel sur les
démences (60 %) ; procédures de sortie optimisées 
(54 %) ; indemnisation financière du surplus de tra-
vail (54 %) ; plus de temps pour le personnel pour
s’occuper des personnes atteintes de démence
(52 %) et saisie optimisée des informations lors de
l’admission (46 %). L’implication plus grande des
proches revêt un caractère très important pour 37 %
des participants. Parmi les autres mesures souhai-
tées, plusieurs participants suggèrent des efforts
accrus en matière de prévention et une meilleure
surveillance en cas de risque de délire. La possibi-
lité de mettre en place un gériatre de piquet est éga-
lement évoquée.
D’une façon générale, la fréquence des dépistages
cognitifs est plus grande en médecine qu’en chirur-
gie. 48 % des services de médecine indiquent qu’un
tel dépistage intervient systématiquement ou fré-
quemment lors d’hospitalisations planifiées, contre
35 % en chirurgie. En médecine, la mise en œuvre
d’un dépistage cognitif est plus fréquent en cas
d’hospitalisation non planifiée que planifiée.
Dépistage cognitif
0% 20% 40% 60% 80% 100%
jamais
rarement
souvent
toujours
Surveillance du patient
Tâches d’accompagnement
Aide à apaiser le patient
dans le processus de soins
Sources d’information 62% 38%
44%
6% 46%
66% 32%
4%
2%
29% 67% 4%
13% 73% 13%
Implicaton active
Rôles des proches
N = 52
Le point de vue de l’Association Alzheimer Suisse
© 2015 Association Alzheimer Suisse
1400 YverdonlesBains  |  Tél. 024 426 20 00  |  www.alz.ch  |  [email protected]  |  Information et conseil Téléphone Alzheimer : 024 426 06 06
Les aspects suivants sont prioritaires pour répondre
aux besoins des personnes atteintes de démence
et de leurs proches :
Une meilleure connaissance
en matière de démence
Plus le personnel a des connaissances en matière
d’Alzheimer et d’autres formes de démence, plus il
est possible d’éviter des situations difficiles pour les
patients et les soignants. A titre d’exemple, on peut
atténuer nettement les comportements agressifs
lorsqu’on en connaît les circonstances et les causes
possibles, ce qui permet d’adapter son propre com-
portement, l’environnement et les processus. Cette
démarche suppose des connaissan ces spécifiques
sur les démences (signes annonciateurs, symptômes,
évolution, traitement, accompagnement et soins),
mais aussi sur le patient lui-même et ses besoins par-
ticuliers (qu’il ne peut pas toujours exprimer par ses
propres moyens). Ces informations devraient être dis-
ponibles dès l’admission et accessibles à toutes les
personnes impliquées, par exemple en les consignant
dans le dossier médical. Les connaissances appro-
priées permettent ainsi une meilleure organisation
des soins et de l’accompagnement.
La démence est souvent vécue comme stigmati-
sante, angoissante et frappée d’un tabou. Ce qui
a notamment pour effet que le dépistage est réa lisé
trop tard, voire pas du tout. D’après certaines estima-
tions,50% despersonnesatteintesdedémencene
sont pas diagnostiquées. Le diagnostic de démence
est souvent posé lors d’une hospitalisation ou de la
réhabilitation qui suit. Par conséquent, il importe que
les collaborateurs soient sensibilisés et qu’ils identi-
fient rapidement les signes et les symptômes.
Impliquer davantage les proches
L’un des facteurs essentiels à une hospitalisation
aussi sereine que possible réside dans l’implication
des proches. Ce sont eux qui connaissent le mieux
l’accompagnement quotidien du patient et sont au
fait de ses besoins et de ses habitudes spécifiques.
Il faut mettre à profit ces connaissances. Les
proches devraient être considérés comme des par-
tenaires et être impliqués comme tels, à condition
qu’ils le souhaitent et le puissent. Pas forcément
conscients du rôle essentiel qu’ils jouent, ils méritent
d’être encouragés et soutenus. L’implication d’un
deuxième proche en plus du principal aidant peut
s’avérer utile, afin de servir d’interlocuteur pour le
personnel médical et soignant. Les proches sont
souvent extrêmement sollicités en raison de l’hospi-
talisation et de la sortie imminente.
3
Optimiser les hospitalisations
et les sorties
Autant l’entrée à l’hôpital que la sortie sont des
moments décisifs. S’ils se déroulent bien, le séjour 
sera plus facile et les réadmissions coûteuses
pourront peut-être être évitées. Il convient donc de
revoir et d’optimiser les procédures d’entreé et de
sortie, comme en attestent les participants à notre
enquête : 97 % jugent les « procédures de sortie
optimisées » comme « plutôt importantes » ou « très
importantes ».
Le risque de réhospitalisation est nettement plus
élevé chez les personnes atteintes de démence
que chez les autres patients. Il est urgent de prendre
des mesures pour le réduire.
La présente enquête n’est pas représentative. Il
faut davantage de faits et de chiffres plus concrets
et officiels, afin de clarifier les actions réellement
requises et de définir des mesures de promotion de
soins appropriés à la démence dans les hôpitaux
pour soins aigus.
Priorität
DEMENZ
Priorité
ALZHEIMER
Priorità
ALZHEIMER
3Utile pour les proches : che d’information de l’Association Alzheimer « Personnes atteintes de démence à l’hôpital » et « Gestion 
des soins à la maison » (outil pour proches soignants).
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