conservé. D'autres fonctions lui sont aussi attribuées : régulation de la transcription
(AF2) et dimérisation du récepteur. Le domaine C terminal (F) est également utile
pour la régulation de l'activité transcriptionnelle du récepteur de l'estradiol. La
liaison de l'hormone à son récepteur entraîne la liaison du récepteur à une séquence
spécifique de l'ADN de la cellule (HRE), ainsi que la régulation des gènes dépendant
de l'hormone. Des co-activateurs des récepteurs des hormones stéroïdes tels que
SRC1 (Steroid Receptor Coactivator-1) augmentent cette interaction, alors que des
co-répresseurs tels que NCor (Nuclear Receptor Co-repressor) ou SMRT (Silencing
Mediator for RAR et TR) l’inhibent (4-6).
Récemment, une nouvelle forme de RE a été identifiée, le REβ(7), et le classique
RE a alors été renommé REα. Ils sont codés par deux gènes distincts positionnés sur
les loci chromosomiques (6q25-1 pour REα et 14q22-24 pour REβ) (8, 9). Les deux
récepteurs comportent six domaines (A/B, C, D, E, F) et sont très homologues, en
particulier au niveau du domaine de liaison de l'hormone (LBD, domaine E, liaison
des estrogènes et des SERMs) et du domaine de liaison à l’ADN (DBD, domaine C).
Les RE forment des homo- ou hétérodimères : REα/REα;REβ/REβet REα/REβ.
Beaucoup d'études initiales se sont focalisées sur le REα, cependant la majorité
des tumeurs résistantes gardent des REα, et le REαest fonctionnel tel que cela est
montré par sa capacité à lier l'ADN et initier la transcription induite avec les estro-
gènes. De nombreuses recherches se sont intéressées au gène codant pour le RE, le
nouveau RE (β), les co-régulateurs des REs, ainsi que la régulation des récepteurs de
facteurs de croissance à activité tyrosine kinase et leurs voies de signalisation.
La résistance hormonale
Le tamoxifène a été le traitement hormonal de référence dans les cancers du sein
hormono-dépendants pendant environ trente ans. Le tamoxifène administré pen-
dant cinq ans en traitement adjuvant chez des patientes avec un cancer du sein ayant
des récepteurs hormonaux entraîne une réduction de risque de 25 % (10). Plus
récemment, les résultats d'essais comparant un traitement adjuvant par inhibiteurs
d'aromatase et par tamoxifène ont montré une efficacité des inhibiteurs d'aroma-
tase supérieure à celle du tamoxifène sur le risque de rechutes.
Cependant, les patientes ayant un cancer du sein ne répondent pas toutes initia-
lement à un traitement hormonal et, parmi celles qui répondent, un certain nombre
d'entre elles vont acquérir une résistance au traitement (11).
Les mécanismes responsables de cette résistance ne sont pas encore clairement
établis, mais ne semblent pas univoques.
De nombreux travaux expérimentaux et cliniques ont permis de dégager plu-
sieurs hypothèses responsables de la résistance au traitement ; des données reposent
principalement sur des études en présence de tamoxifène. Peu de données sont dis-
ponibles pour les autres lignes de traitement endocrinien (inhibiteurs d'aromatase,
analogues du LHRH, progestatifs).
Les cancers du sein sont des tumeurs hétérogènes qui ont une grande capacité
d'adaptation à des pressions de sélection. L'hypothèse d'une modification de l'hété-
rogénéité cellulaire sous l'effet d'un traitement par une anti-hormone à long terme
Hormono-sensibilité et hormono-résistance… 373