- Dans les premières, le pouvoir politique est diffus, chacun des membres de la
société peut l'exercer
- en revanche, dans les sociétés à Etat, il y a une autonomie du politique, une
spécialisation cad qu'il existe des organes dont le rôle est de dire la norme et de
l'exécuter. Mais cet organe est différencié du reste de la société.
Le processus de différenciation du centre politique s'accompagne d'un processus
d'autonomisation de l'Etat. La politique échappe progressivement au pouvoir religieux,
conquiert et se voit reconnaître une autonomie et une légitimité propre. Elle s'incarne
désormais dans des institutions qui lui sont propres, en même temps que faiblit l'emprise
patrimoniale du politique. C'est cette autonomisation du politique qui explique jusqu'à un
certain point l'autonomie et l'indépendance du centre politique à l'égard des force sociales et
des intérêts sociaux. Le politique est alors désormais doté d'un espace propre et spécifique. La
modernité politique occidentale s'est construite donc sur une rupture fondamentale du
politique et du religieux.
Cette autonomie fut déterminante parce que comme le dit Bertrand Badie, elle va préparer
progressivement les fondements du libéralisme économique et de la “démocratie”. C'est
ainsi que cette dynamique qui n'apparaît pas dans d'autres espaces explique le caractère
artificiel des construits étatiques dans des espaces non occidentaux. Dans le cas de l'étude des
systèmes occidentaux, la rupture décisive constitue le point à partir duquel l'autonomie du
politique s'accroît. L'explication de Badie selon laquelle ces ruptures ne se sont pas produites
pour des raisons “religieuses” ne résiste pas à l'examen. Ainsi, dans des espaces
occidentaux, on peut trouver des situations ou la différenciation du politique, son
autonomie, n'est pas complète (Europe orientale) : Dans cette région, l'Eglise s'est
développée dans un cadre politique particulier qui lui a été hostile face auquel elle a essayé de
préserver son pouvoir sans mettre en péril son existence. Elle s'impose comme religion
dominante à partir du IVème siècle et va jouer progressivement le rôle de contrepoids et
doit faire face à l'effondrement des structures politiques. Cette Eglise n'était pas contrainte
de se fondre dans un cadre politique auquel elle n'aurait pas les moyens de s'opposer. Dès lors
elle va se développer en une structure organisationnelle centralisée et hiérarchisée, elle
devient en quelque sorte une ressource symbolique en même temps qu'une ressource
politique qui va pallier à la carence du politique jusqu'à se substituer à lui. Sa légitimité
va concurrencer progressivement la légitimité du pouvoir politique défaillant.
Contrairement à l'ouest, l'opposition des deux pôles qui se neutralisent, favorise
l'autonomie du politique alors qu’en // à l'est l'Eglise apparaît très tôt comme la seule
force sociale ( presque politique) organisée d'ou la faiblesse de la différenciation et de
l'autonomie du politique. Dans la confrontation des deux pôles, le pôle qui reste va imposer
sa structure à la société dans le monde oriental. Dans le monde arabo musulman, prégnance
du pouvoir religieux qui surplombe le pouvoir temporel et l'influence. L'Eglise et l'espace
politique délimitent alors leurs champs respectifs, accélérant par la même la construction d'un
espace politique propre. C'est cette autonomie qui est à la source de la construction de l'Etat
moderne occidental.
Du pt de vue de l’Etat, ce n’est que progressivement qu’émerge une forme de domination
nouvelle qui va faire que l’Etat n’est ni la chose de l’aristocratie et encore moins un groupe
particulier entre les mains d’une caste ou d’une classe. S’enclenche alors un processus de
dépatrimonialisation de l’Etat.
dépatrimonialisation de l’Etat et autonomisation du politique : parmi les formes de
domination traditionnelle, Max Weber identifie deux grandes catégories selon que le
détenteur du pouvoir s’appuie ou non sur une structure administrative personnelle. Ces
deux catégories de domination se caractérisent par 3 formes de patrimonialismes :
1. un patrimonialisme traditionnel
2. un patrimonialisme personnel
3. un patrimonialisme adossé à une structure administrative
Dans les deux premiers cas, la tradition limite l’exercice du pouvoir.
Dans le troisième cas, il y a une séparation entre la personne du détenteur du pouvoir et la
fonction. Autrement dit, la disparition du titulaire de la charge ne transforme pas l’équilibre
général de la fonction, celle-ci perdure.