SUR LES CHIFFRES DES NOMBRES PREMIERS 3
{0, . . . , q −1}tv´erifiant (b1, q) = 1 si j1= 0 et bt6= 0 si jt=k, alors, pour tout c > 0 fix´e et
pour tout nombre entier tv´erifiant
(5) 1 6t6c√k/ log k,
on a, pour N=qk,k→ ∞,
card (p < N, p =
k
X
j=0
pjqj,(pj1, . . . , pjt) = (b1, . . . , bt))∼(1
qt
N
log Nsi j1>0
1
qt
q
ϕ(q)
N
log Nsi j1= 0.
Dans un travail r´ecent ([6]), Bourgain a montr´e qu’il est possible de d´epasser la barri`ere 1/2
dans la majoration (5) en montrant que ce r´esultat restait valable pour tout nombre entier t
v´erifiant 1 6t6c(k/ log k)4/7.
Copeland et Erd˝os [10] en 1946 ont montr´e, pour tout ensemble Ede nombres entiers v´erifiant,
pour tout θ < 1, card{n6x, n ∈ E} xθpour xassez grand, la normalit´e du nombre r´eel
dont l’´ecriture en base qest form´ee de 0,suivi de la concat´enation dans l’ordre croissant des
´el´ements de l’ensemble E´ecrits en base q. Il d´ecoule en particulier de leur th´eor`eme que si f∈ F
alors X
p6x
f(p) = x
qlog qX
06k<q
αk+o(x).
Le th´eor`eme suivant d´emontr´e par Mauduit et Rivat dans [35] r´epond `a une question pos´ee
en 1967 par Gelfond dans [21] concernant la somme des chiffres des nombres premiers (voir
[20, 19, 13] pour une r´eponse partielle dans le cas des nombres presque premiers, c’est-`a-dire
ayant au plus rfacteurs premiers, o`u r>2 est un nombre entier fix´e).
Th´eor`eme A. Pour qet mentiers >2, il existe σq,m >0tel que pour tout a∈Z,
(6) card{p6x, s(p)≡amod m}=pgcd(m, q −1)
mπ(x;a, pgcd(m, q −1)) + Oq,m(x1−σq,m ).
La d´emonstration du Th´eor`eme A repose sur l’estimation suivante : pour α∈Rtel que
(q−1)α∈R\Z, il existe σq(α)>0 tel que pour x>1,
(7) X
n6x
Λ(n) e α s(n)q,α x1−σq(α).
Un raffinement dans la preuve de [35] permet de s’affranchir de la d´ependance implicite en α
et de fournir une forme explicite pour l’exposant σq(α) : c’est l’objet du th´eor`eme 2.1 de [17],
qui permet de choisir σq(α) = ck(q−1)αk2o`u cest une constante strictement positive qui ne
d´epend que de q.
Lorsque q= 2, Bourgain a g´en´eralis´e dans [4] l’estimation (7) au cas o`u la fonction sest
remplac´ee, pour toute partie Ede N, par la fonction sEd´efinie pour tout nombre entier positif
npar sE(n) = Pi∈Eni,qui apparaˆıt de mani`ere naturelle dans le cadre de l’´etude de la
transformation de Fourier-Walsh (voir aussi [22] pour le cas o`u le cardinal de l’ensemble E est
n´egligeable par rapport `a √log xet [5] pour l’´etude de la distribution de ces coefficients de
Fourier-Walsh).
Le th´eor`eme A et ses g´en´eralisations pr´esent´ees dans le paragraphe 9.1 concernent la recherche
de nombres premiers dans une suite reconnaissable par un q-automate fini, puisqu’il est facile
de v´erifier que lorsque gest une fonction digitale `a valeurs enti`eres alors, pour tous nombres
entiers a∈Zet m>2, la suite form´ee des nombres entiers ntels que g(n)≡amod mest
reconnaissable par un q-automate fini.
La recherche de nombres premiers dans une suite reconnaissable par un q-automate fini est
un probl`eme en g´en´eral extrˆemement difficile. Par exemple les suites (2n+ 1)n∈Net (2n−1)n∈N
sont chacune reconnaissable par un 2-automate fini et les probl`emes associ´es correspondent
respectivement `a la recherche de nombres premiers de Fermat et de Mersenne.
Lorsque uest une suite reconnaissable par un q-automate fini irr´eductible (c’est-`a-dire dont
le graphe de l’automate est fortement connexe) il r´esulte d’une remarque de Fouvry et Mauduit