Céragrès: pierre par pierre jusqu'aux États-
Unis
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PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE
«Ça fait longtemps qu'on regarde Boston, un marché plus facile à percer que celui de New York.
Un marché moins encombré et qui nous ressemble beaucoup plus», dit Guy Gervais, chef de la
direction de Céragrès.
Isabelle Massé
La Presse
Les céramiques, les mosaïques et l'ardoise de Groupe Carreaux Céragrès sont partout. Des
vestibules et salles de bains de tours à condos jusqu'au fond des piscines olympiques, en passant
par les centres commerciaux et les stations de métro.
Sur l'extérieur des bâtiments également, depuis que l'entreprise a importé d'Allemagne un
matériau permettant l'érection de façades ventilées en céramique, comme celle de son atelier-
boutique du boulevard Saint-Laurent ou celle de la Commission de la construction du Québec
(CCQ), à Montréal.
«J'avais déjà 30 représentants sur la route qui visitaient les architectes et designers, raconte Guy
Gervais, chef de la direction de Céragrès. J'ai dû en prendre trois autres pour parler d'enveloppes
de bâtiments.»
85 millions pour 2018
Seul propriétaire de Groupe Carreaux Céragrès depuis toujours, Guy Gervais a une idée précise
de la façon dont son entreprise doit croître au cours des cinq prochaines années.
La hausse attendue de 20% du chiffre d'affaires, qui s'établira à 45 millions de dollars en 2014, a
encouragé l'entreprise à se fixer un objectif de 85 millions pour 2018. «Le plan est agressif, lance
Guy Gervais. Il y a entre autres une très belle expansion en Ontario. L'argent est là. Le marché de
la céramique de la grande région de Toronto est évalué à 300 millions de dollars, soit trois fois
plus que celui de la grande région de Montréal.»
Des ateliers-boutiques s'ajouteront donc, dans la province voisine, à ceux qui existent depuis
2008 (à Montréal, Québec, Ottawa et Toronto). On multipliera également l'implantation
d'Espaces Céragrès (store within a store d'environ 350 pieds carrés), une des marques de
commerce de l'entreprise qui en compte déjà 60, dont 22 en Ontario.
«Les Espaces Céragrès nous permettent de contrôler notre image et la façon dont on présente nos
produits, explique Louise d'Amours, directrice, publicité et communications, de Céragrès. C'est
un espace modulaire dans lequel on peut faire des promotions. On facilite le choix des
consommateurs et c'est une façon d'avoir la mainmise sur les vendeurs qui ne sont pas les nôtres.
Nous sommes les seuls à présenter nos produits sur des panneaux blancs. Tous les détaillants
approchés acceptent qu'on aménage de tels espaces.»
«L'Ontario, c'est par ailleurs une stratégie pour aller dans le nord-est des États-Unis, ajoute Guy
Gervais. Ça fait longtemps qu'on regarde Boston, un marché plus facile à percer que celui de
New York. Un marché moins encombré et qui nous ressemble beaucoup plus.»
Mais les États-Unis, ce sera après 2018. Pas question de déroger au plan, établi avec la firme
Richter, collaborateur du distributeur et importateur depuis 1990. L'Ontario est tout sauf
négligeable pour Céragrès. «Ce qu'on a réussi en Ontario, c'est fou, estime Guy Gervais. Là-bas,
on a aussi six représentants pour visiter les bureaux d'architectes et designers.»
Concurrence féroce
La croissance de Céragrès, dont l'atelier-boutique phare est situé non loin du concurrent Ciot, se
réalise dans une industrie de plus en plus concurrentielle.
«Le marché haut de gamme est de plus en plus encombré, note Guy Gervais, qui travaille dans
l'industrie de la céramique depuis 37 ans. Il y a 15 ans, le Québec comptait une quinzaine
d'importateurs. Aujourd'hui, 30. La concurrence nous demande de mieux servir et sélectionner
nos produits. Ici, il n'y a que des exclusivités, de partout, mais majoritairement d'Italie.»
À ces exclusivités s'ajoutait récemment une nouvelle expertise: le travail de la pierre. Ce
matériau amène l'entreprise à poser sa griffe sur les comptoirs.
Un montant de 1,5 million de dollars est investi pour l'aménagement du local juxtaposé à
l'atelier-boutique du boulevard Saint-Laurent, afin d'avoir en tout 15 000 pieds carrés de plancher
et faire montre de cette nouvelle expertise. «C'est comme lancer une nouvelle entreprise, dit Guy
Gervais. On ne fait plus juste du plancher. On veut s'autosuffire.»
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