
•
••
•
INTRODUCTION
Le bien-être attendu des régimes de change provient de leurs capacités à garantir la stabilité
externe. Celle-ci favorisant les échanges et les mouvements des capitaux contribue à son tour à
l’équilibre interne et à l’obtention d’une croissance suffisante. Des expérimentations très divers de
régimes de change et de régimes monétaires ont été faites dans le monde. Des deux groupes de
régimes de change existant dans la classification de Jure du FMI sur la période 1950-1973, on
aboutit aujourd’hui à 8 groupes de Facto (Reinhart et Rogoff, 2004).
Cependant, la problématique du choix du régimes de change pour les économies émergentes a
connu un renouveau considérable à la suite des récentes crises financières qui ont touché ces pays,
considérés auparavant comme porteurs d’un brillant avenir, mais qui ont souvent été incapables,
dans un environnement de forte mobilité de capitaux, d’adopter les politiques adéquates leur
permettant d’amorcer avec sérénité leur intégration positive à l’économie mondiale.
Calvo et Reinhart (2000) ou Hausmann, Panizza et Stein (2000) ont favorisé les régimes de
dollarisation par rapport au flottement pur, Ghosh et al (2003) ont pris parti pour les caisses
d’émission, Williamson (2000) a préconisé l’adoption du régime BBC
1
, Goldstein (2002) a présenté
son « Managed Floating Plus
2
» comme le meilleur régime, Fisher (2001) a adopté la thèse
bipolaire.
Aujourd’hui, les grandes monnaies sont liées par un système de flottement généralisé.
L’option est de favoriser les capacités de contrôle interne des politiques monétaires et l’ouverture
des marchés des capitaux, au détriment de la stabilité interne. Au niveau des régions, des zones
d’influence, c’est au tour des systèmes de change fixe de prendre le dessus, comme si par leur
interprétation mutuelle, les petites économistes d’une même région avaient l’objectif essentiel de se
préserver de leurs instabilités potentielles.
En effet, la majorité des pays arabes ont choisi la politique d’ancrage au taux de change
comme un politique d’ancrage préféré. La main raison c’est la politique et les institutions
monétaires peu développés qui détriment la capacité des autorités monétaires d’utiliser une
politique monétaire discrétionnaire avec succès. Ces pays doivent-ils choisir des taux de changes
fixes ou flexibles pour stimuler leurs croissances? , et quel sera le régime de change optimal
pour ces économies ?
Cette contribution se situe dans le courant qui apprécie avec certain scepticisme les
fondamentaux économiques introduits pour tester le lien de régime de change avec la croissance
économique, dans le cas des pays
3
MENA
4
.
L’objectif de ce travail est donc d’analyser la relation entre les régimes de change et la
croissance des pays MENA, en essayant au mieux d’adopter certaines thèses rappelées plus haut.
Pour cela, on procédera à une étude pour les cinq pays arabes de cette région, sur des données de
panel. Pour chacun de ces pays, on étudiera les interactions entre des variables supposées réceptives
aux régimes de change (le taux d’investissement relatif, le taux de croissance du commerce
extérieur et le taux d’inflation) et le taux de croissance du PIB réel par tête, avec une variable
muette désignant le régime de change adopté par chaque pays retenus dans l’échantillon. On
retiendra des données annuelles sur la période 1970 jusqu’au 2003.
Cet article sera organisé de la manière suivante. La première partie sera consacrée à un bref
rappel des principales politiques de change adoptées dans ces pays indiqués, avec une mise de point
sur les différentes classifications de régimes de change. Dans la deuxième partie, on estimera un
modèle de données de panel, la relation entre les régimes de change et la croissance économique
dans cette région afin de préciser la contribution de la variable régime de change à la croissance du
PIB par tête de cette région arabe. La dernière partie conclura cet article.
1
Régime de change d’arrimage à un panier de devises avec marges de fluctuation et parité mobile.
2
Flottement dirigé bonifié, il est proche du pôle de flexibilité que la fixité rigide.
3
Notre étude se limite pour : Algérie, Egypte, Jordanie, Maroc et Tunisie
4
Middle East and North of Africa.