14 PSYCHOLOGIE DE L’APPRENTISSAGE-ENSEIGNEMENT
LE CONNEXIONNISME THORNDIKIEN
Edward Lee Thorndike (1874-1949) nous a légué une théorie associationniste
de l’apprentissage dont la base s’avère le lien S-R (Stimulus-Réponse), c’est-à-dire la
connexion entre des stimuli physiques déterminés et des réactions observables
données, l’association entre les impressions sensorielles et les impulsions à agir ; ces
liens (connexions, associations) pouvant être soit renforcés, soit affaiblis, selon l’effet
de leurs conséquences.
Le connexionnisme thorndikien est une théorie de l’apprentissage par essais
et erreurs (par sélections et connexions). Il s’agit d’une théorie de l’apprentissage
graduel, fondée sur des expériences systématiques réalisées avec des animaux
notamment des chats, des rats et des poissons. Rappelons-nous l’expérience-type de
ce chercheur. Un chat affamé est placé dans une cage munie d’un mécanisme
d’ouverture dissimulé qui peut être actionné par un levier ; on présente à l’animal de
la nourriture qui ne lui sera accessible qu’au sortir de la cage (boîte-problème). Les
premières réactions (premiers essais pour se libérer) sont caractérisées par un grand
nombre d’activités de déplacement (coups de pattes, morsures...) jusqu’à ce qu’il
parvienne par hasard à actionner adéquatement le levier et à ainsi s’échapper de la
oîte. Le chat élimine graduellement les réactions, réponses incorrectes (erreurs).
Ainsi, suite à de nombreuses évasions, le temps mis par le chat pour s’évader est à
peu près constant et très court. Il appert que le chat ait appris par « essais et erreurs et
par réussite accidentelle ».
Se basant sur de nombreuses expériences de ce type, Thorndike élabore des
lois, lesquelles, prétend-il, régissent l’apprentissage. Ces trois lois, dites majeures,
sont les lois de l’effet, de l’exercice et de la préparation (« readiness »). Existent
également cinq lois subsidiaires : la loi de la multiplicité des réponses, la loi des
attitudes, des dispositions ou « set », la loi de l’activité sélective, la loi d’analogie ou
d’assimilation et la loi de la « substituabilité » des associations.
Nous reviendrons à ces lois au chapitre III lorsque nous reformulerons les
principes gagnéiens. Il est toutefois opportun de présenter dès maintenant la loi de
l’effet ; cette loi connexionniste stipule que la connexion S-R ne dépend pas
seulement de la coïncidence temporelle d’une situation-stimulus et d’une réponse,
mais également des effets qui suivent la réponse. Ainsi une connexion S-R est
renforcée lorsque le stimulus est immédiatement suivi d’une réponse génératrice d’un
effet positif (satisfaction, plaisir).
LE BEHAVIORISME ET LE NÉO-BEHAVIORISME
Dans la ligne de l’associationnisme empiriste, s’inscrit également
le behaviorisme dont les principaux représentants sont Yvan Petrovitch Pavlov
(1849-1936), John B. Watson (1878-1958), Edwin R. Guthrie (1886-1959) et
© 1982 – Presses de l’ sité du Québec Univer
Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca
Tiré : Psychologie de l’apprentissage-enseignement :Une approche individuelle ou de groupe, Aurèle St-Yves, ISBN 2-7605-0305-4 • DA136N
Tous droits de reproduction, de traduction ou d’adaptation réservés