LES ACTIVITÉS DE PROCRÉATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE DÉMARCHE CLINIQUE ET THÉRAPEUTIQUE 10 /2015 GUIDE D'EXERCICE Publication du Collège des médecins du Québec La reproduction est autorisée à condition que la source soit mentionnée. Collège des médecins du Québec 2170, boulevard René-Lévesque Ouest Montréal (Québec) H3H 2T8 Téléphone : 514 933-4441 ou 1 888 MÉDECIN Télécopieur : 514 933-3112 Site Web : www.cmq.org Courriel : [email protected] Dépôt légal : 4e trimestre 2015 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada ISBN 978-2-9815140-5-9 (PDF) Édition Service des communications Note : Dans cette publication, le masculin est utilisé sans préjudice et seulement pour faciliter la lecture. Graphisme Francis Bernier Révision linguistique Odette Lord Ce document préconise une pratique professionnelle intégrant les données médicales les plus récentes au moment de sa publication. Cependant, il est possible que de nouvelles connaissances scientifiques fassent évoluer la compréhension du contexte médical décrit dans ce document. Le présent document est valide dans la mesure où aucune disposition législative ou réglementaire à l’effet contraire ou incompatible n’est susceptible de le modifier ou de l’affecter directement ou indirectement, et ce, de quelque façon que ce soit. © Collège des médecins du Québec, octobre 2015 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC — Membres du Comité d’élaboration du guide d'exercice sur la procréation médicalement assistée DR PETER CHAN COLLABORATEURS Urologue Centre de reproduction McGill DR JOCELYN BÉRUBÉ Centre universitaire de santé McGill Médecin de famille Clinique de planning des naissances DRE PATRICIA FISCH de Rimouski Obstétricienne-gynécologue CIUSSS du Bas-St-Laurent Centre régional désigné de procréation assistée CIUSSS du Saguenay-Lac-St-Jean DR ROBERT HEMMINGS Obstétricien-gynécologue Clinique OVO DR PIERRE ST-MICHEL Obstétricien-gynécologue Clinique Procrea DRE PAULINE GREF, coordonnatrice Pédiatre Adjointe médicale à la direction générale Collège des médecins du Québec MME CATHERINE ORDI Assistante administrative Collège des médecins du Québec DR ÉLIAS DAHDOUH Obstétricien-gynécologue Centre de procréation assistée du CHU Sainte-Justine Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine 03 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC — Organismes et personnes consultés ASSOCIATION DES OBSTÉTRICIENS SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE DE FERTILITÉ ET GYNÉCOLOGUES DU QUÉBEC ET D’ANDROLOGIE ASSOCIATION DES PÉDIATRES DU CONSEILLERS JURIDIQUES DU COLLÈGE QUÉBEC DES MÉDECINS DU QUÉBEC ASSOCIATION DES UROLOGUES DU ÉTHICIENNES DU COLLÈGE DES QUÉBEC MÉDECINS DU QUÉBEC COMMISSAIRE À LA SANTÉ ET MÉDECINS DU COLLÈGE DES MÉDECINS AU BIEN-ÊTRE DU QUÉBEC FÉDÉRATION DES MÉDECINS OMNIPRATICIENS DU QUÉBEC FÉDÉRATION DES MÉDECINS SPÉCIALISTES DU QUÉBEC MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX ORDRE DES PSYCHOLOGUES DU QUÉBEC ORDRE DES TECHNOLOGUES EN IMAGERIE MÉDICALE, EN RADIO-ONCOLOGIE ET EN ÉLECTROPHYSIOLOGIE MÉDICALE DU QUÉBEC ORDRE DES TRAVAILLEURS SOCIAUX ET DES THÉRAPEUTES CONJUGAUX ET FAMILIAUX DU QUÉBEC ORDRE PROFESSIONNEL DES INHALOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC 04 — Table des matières 08/ 33/ 48/ LISTE DES SIGLES ET SECTION 2 LE PROCESSUS D’ÉVALUATION : UNE DÉMARCHE MÉDICALE RIGOUREUSE Précision du diagnostic d’infertilité ACRONYMES 10/ MÉTHODOLOGIE 12/ PRÉAMBULE 33/ Les contextes entourant les soins de procréation 33/ 14/ L’inquiétude sur le manque de fertilité SECTION 1 GÉNÉRALITÉS 34/ 14/ L’infertilité État de la situation 35/ Terminologie Le désir d’un projet parental sans problème d’infertilité 17/ 35/ Épidémiologie La préservation de la fertilité 15/ 18/ Encadrement des activités de procréation assistée au Québec 18/ Encadrement juridique 21/ Encadrement professionnel 25/ Organisation 25/ Organisation des services 27/ Les installations 29/ Activités interdisciplinaires 48/ Étiologie 49/ Précision du diagnostic d’infertilité chez la femme 53/ Précision du diagnostic d’infertilité chez l’homme 61/ Investigation spécialisée 63/ SECTION 3 TRAITEMENTS ET TECHNIQUES DE REPRODUCTION ASSISTÉE 63/ 36/ Approche visant les habitudes de vie L’évaluation clinique initiale 64/ 36/ Approche médicamenteuse Pour le couple infertile 64/ 43/ L’induction de l’ovulation (hors FIV) Pour la préservation de la fertilité 44/ Pour la réalisation de tests génétiques préimplantatoires 46/ Pour le don de gamètes et d’embryons 48/ Pour la gestation pour autrui (mère porteuse) 66/ La surovulation (stimulation ovarienne contrôlée) 68/ L’induction et la stimulation de la spermatogenèse 69/ Approche par les techniques de reproduction — Table des matières 69/ 89/ 103/ L’insémination L’estimation des chances de grossesse et de naissance vivante 89/ SECTION 5 LES COMPLICATIONS ENTOURANT LA PROCRÉATION ASSISTÉE L’âge 103/ 91/ Syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHSO) 71/ La fécondation in vitro (FIV) 75/ Les techniques de prélèvement de spermatozoïdes 78/ L’injection intracytoplasmique de spermatozoïde (IICS) 79/ La cryopréservation et la congélation 82/ SECTION 4 LA DÉCISION THÉRAPEUTIQUE ET SES ENJEUX 83/ Évaluation de la demande du projet parental 84/ L’estimation du risque : considération des différentes conditions 84/ Les conditions médicales et les comorbidités chez la femme 86/ Les conditions psychosociales 87/ Le bien-être de l’enfant à venir La réserve ovarienne 92/ Prédiction d’une naissance vivante et orientation du traitement 94/ Cheminement de la démarche clinique entourant les soins de PMA 96/ Le choix de traitement selon un algorithme de cheminement 97/ Algorithme 1 : Approche thérapeutique de l’infertilité associée à de l’oligo-anovulation 98/ Algorithme 2 : Approche thérapeutique de l’infertilité associée à l’endométriose ou à des anomalies tubaires 105/ Risques thromboemboliques 105/ Complications liées à la procédure de prélèvement d’ovules 107/ Complications liées à la procédure de prélèvement de spermatozoïdes 107/ Complications liées à la sédation-analgésie et à l’anesthésie 108/ Torsion ovarienne 108/ Grossesse ectopique 109/ Grossesse multiple 110/ 100/ PMA et risques oncogènes Algorithme 3 : Approche thérapeutique de l’infertilité inexpliquée 111/ 101/ Algorithme 4 : Approche thérapeutique de l’infertilité associée à l’infertilité masculine SECTION 6 L’IMPORTANCE DU CONSENTEMENT 111/ La participation du couple à la décision thérapeutique — Table des matières 111/ La nature de l’information à transmettre 113/ Les modalités du consentement 114/ Particularités du consentement relatif à la cryoconservation et à la disposition des gamètes et embryons 117/ CONCLUSION 118/ ANNEXE I - CAUSES DE L’INFERTILITÉ CHEZ LA FEMME 119/ ANNEXE II - CAUSES DE L’INFERTILITÉ CHEZ L’HOMME 120/ RÉFÉRENCES COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC — Liste des sigles et acronymes ADN Acide désoxyribonucléique β-HCG Hormone bêta gonadotrophique chorionique C.c.Q. Code civil du Québec CDTC Comité du diagnostic et du traitement du cancer CFTR Cystic fibrosis transmembrane conductance regulator DHEA-S Sulfate de déhydroépiandrostérone (dehydroepiandrosterone-sulfate) DPI Diagnostic préimplantatoire DPN Diagnostic prénatal Écho-3D Échographie en 3 dimensions EGRI Endocrinologie gynécologique de la reproduction et infertilité FIV Fécondation in vitro FSH Hormone folliculo stimulante (follicle-stimulating hormone) FSH/hMG Gonadotrophine (human menopausal gonadotrophin) GnRH Gonadolibérine (gonatropin-releasing hormone) hCG Gonadotrophine chorionique humaine (human chorionic gonadotropin) HLA Antigène des leucocytes humains (human leukocyte antigen) IICS Injection intracytoplasmique de spermatozoïde (intracytoplasmic sperm injection) IIU Insémination intra-utérine IMC Indice de masse corporelle INESSS Institut national d’excellence en santé et en services sociaux IRM Imagerie par résonnance magnétique ITS Infections transmissibles sexuellement LH Hormone lutéinisante (luteinizing hormone) 08 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC — Liste des sigles et acronymes MESA Aspiration microchirurgicale des spermatozoïdes épididymaires (microchirurgical epididymal sperm aspiration) Micro-TESE Extraction microchirurgicale de spermatozoïdes testiculaires (microsurgical testicular sperm extraction) OMS Organisation mondiale de la Santé OTIMROEPMQ Ordre des technologues en imagerie médicale, en radiooncologie et en électrophysiologie médicale du Québec PA Procréation assistée PESA Aspiration épididymaire percutanée de spermatozoïdes (percutaneous epididymal sperm aspiration) PGS Dépistage préimplantatoire (preimplantation genetic screening) PMA Procréation médicalement assistée SHSO Syndrome d’hyperstimulation ovarienne SOPK Syndrome des ovaires polykystiques TESA Aspiration percutanée des spermatozoïdes dans le tissu testiculaire (testicular sperm aspiration) TESE Extraction testiculaire de spermatozoïdes (testicular sperm extraction) TSH Hormone thyréostimuline (thyroïd stimulating hormone) TsSE Transfert sélectif d’un seul embryon (elective single embryo transfer) VDRL Venereal disease research laboratory VIH Virus de l’immunodéficience humaine 09 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC MÉTHODOLOGIE Les membres du présent groupe et leurs collaborateurs ont été nommés par le Collège des médecins du Québec. Ceux-ci proviennent de secteurs relatifs à la pratique de la procréation assistée. Ils sont reconnus pour leur expertise dans l’évaluation et le traitement de l’infertilité féminine ou masculine et exercent dans différents milieux : clinique de planning, centre régional désigné en région et centre de procréation assistée. Dans un premier temps, une recherche documentaire a été réalisée en utilisant la base de données Medline et OldMedline par l’entremise de l’interface National Library of Medicine (période couvrant les sept dernières années). Les termes utilisés étaient : « reproductive medicine », « reproductive technique », « fertilization in vitro » avec les termes « guidelines », « practice guideline », « policy », « regulation » (en français et en anglais). La stratégie de recherche a permis d’identifier 46 documents pertinents, portant principalement sur des politiques établies en matière de procréation médicalement assistée (PMA). Une certaine confusion règne en matière d’objectif de recherche pour les expressions « regulation » et « policy » au regard des soins de procréation, plusieurs données de recherche portant le plus souvent sur l’encadrement et les critères d’admissibilité à un programme public de PMA plutôt que sur les bonnes pratiques médicales. Un complément de recherche spécifique portant sur les lignes de directives cliniques a été réalisé. Cette stratégie a permis d’identifier des lignes directrices et rapports sur le plan international (Angleterre, Australie, Canada, Écosse, ÉtatsUnis, Nouvelle-Zélande) et national (Alberta, Québec). D’autres recherches ont été effectuées, notamment sur des sujets d’intérêt portant sur la procréation et l’infertilité abordés par UpToDate. Les articles pertinents ont été révisés. Afin d’alimenter la réflexion clinique, nous avons aussi procédé à une recherche plus ciblée, en particulier sur les thèmes de l’évaluation 10 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC bénéfices-risques dans les soins offerts, de même que sur les dernières recommandations entourant certains traitements de la PMA dans la littérature scientifique. L’ensemble de ces documents a grandement inspiré les travaux du comité. Les recommandations qui suivent tiennent compte non seulement de ces données, mais aussi des éléments ayant mené à un consensus clinique, éléments basés sur la réalité clinique des experts du comité. Dans la réalisation de leur mandat, les membres ont privilégié une approche réflexive à la portée de la majorité des médecins, tout en reconnaissant l’importance de proposer des balises plus claires à ceux qui pratiquent dans le domaine de la fertilité. Cette approche vise une intégration des savoirs et des compétences de chacun et a pour objectif une meilleure harmonisation des pratiques. Le Collège des médecins du Québec s’engage avec ses partenaires à mettre à jour régulièrement ce guide d'exercice. 11 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC PRÉAMBULE Un intérêt sans précédent est porté depuis les dernières années aux activités de procréation médicalement assistée (PMA). D’une part, le public est davantage informé des solutions aux problèmes d’infertilité, notamment par les médias et par la mise en place du Programme québécois de procréation assistée. D’autre part, il y a consensus tant chez les décideurs que chez les cliniciens, sur l’importance d’établir un cadre mieux défini au regard des enjeux médicaux, éthiques et sociaux que soulèvent ces activités. Certains affirment une « apparente dérive des cas d’infertilité médicale vers une sorte d’infertilité sociale1 », ce qui soulève des débats publics. Bien qu’ils suscitent de l’intérêt, les enjeux entourant l’acceptabilité d’offrir des traitements de PMA à l’intérieur d’un programme financé ou les critères d’accès au programme en place ne pourront être abordés dans ce présent document. Par contre, il nous paraît nécessaire que certaines balises cliniques et éthiques puissent guider le médecin dans son raisonnement clinique. L’intention de ce guide vise à rappeler que les soins entourant la PMA se fondent d’abord sur une démarche médicale structurée, touchant à la fois la recherche des causes de l’infertilité et l’évaluation de la balance bénéfices­ risques encourus par la prise en compte des conditions qui doivent être favorables aux soins de PMA. Les principaux objectifs de ce document sont de soutenir le médecin de première ligne dans son approche face aux couples inquiets quant à leur fertilité, d’établir des niveaux de soins de la pratique de la PMA, d’encadrer la démarche clinique et thérapeutique des soins de PMA et, finalement, de présenter les orientations visant la régulation de ces pratiques. Ainsi, dans la première section, nous aborderons des notions générales sur la PMA afin de sensibiliser tous les médecins, qu’ils soient ou non familiers avec ce domaine, à la terminologie et à l’organisation sécuritaire entourant la dispensation de ces soins. Dans la deuxième section, une démarche évaluative initiale de l’infertilité est proposée afin que 1 Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) (2013). Mémoire déposé au Commissaire à la santé et au bien-être dans le cadre de la consultation publique sur le Programme québécois de procréation assistée. 12 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC le médecin puisse procéder à une évaluation structurée. La troisième section présente les différents traitements et techniques entourant les problèmes de fertilité chez l’homme et la femme. L’importance de la démarche décisionnelle entourant les soins de PMA est rappelée dans la quatrième section. En effet, à l’instar de tous soins médicaux, ils doivent répondre à une logique d’adéquation entre le bienêtre de la patiente, du couple et de l’enfant à naître. Des repères sont ici proposés afin que l’équipe soignante puisse envisager une démarche thérapeutique supportant une intervention cohérente avec la situation clinique. Ce cadre fait de plus écho à la réflexion clinique du médecin, en tentant, au passage, de baliser ces approches afin que les techniques plus invasives soient considérées selon des indications reconnues. La cinquième section du document présente les différentes complications liées à la PMA. L’importance de la participation du couple ou de la personne impliquée dans le projet parental est soulignée dans la section 6, qui traite du consentement et de ses caractéristiques propres à la PMA et à la cryopréservation des gamètes et des embryons. Souhaitons que ce guide puisse aider les médecins dans leur travail clinique. Ainsi, ils seront à même d’amorcer les différentes approches évaluatives nécessaires en plus d’utiliser les techniques les plus appropriées et, ultimement, ils permettront aux couples de réaliser leur rêve de fonder une famille, dans une perspective de soins sécuritaires. 13 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Section 1/ Généralités ÉTAT DE LA SITUATION Depuis plusieurs années, différents aspects de la pratique de la PMA interpellent le Collège des médecins du Québec. C’est l’augmentation du risque de morbidité et de mortalité lié aux activités de la PMA, attribuable à l’augmentation de l’incidence des grossesses multiples, qui fut le principal enjeu soulevé initialement. En 2010, le ministre de la Santé et des Services sociaux déposait son projet de loi menant au lancement du Programme québécois de procréation assistée. Ce programme visait trois grands objectifs : réduire les grossesses multiples, permettre aux couples infertiles de procréer et promouvoir la natalité au Québec. Dans la foulée des travaux menant à la mise en place de ce programme, le Collège rappelait dans son mémoire l’importance de bien encadrer les activités de la PMA, non pas par des interdictions légales, mais plutôt par la régulation professionnelle déjà en place. En dépit du peu de recul depuis le lancement du programme, les données accessibles viennent confirmer la contribution du programme à la réduction des naissances multiples. Or, du côté de la pratique médicale, le Collège constate un manque d’harmonisation des pratiques, notamment quant au recours à des traitements selon l'âge de la femme, ainsi que la difficulté pour les cliniciens à répondre à certains enjeux sociaux et éthiques qui sont posés dans le cadre de la médecine reproductive. Plus récemment, le Collège s’est impliqué activement dans le volet clinique de la PMA afin d’entreprendre différentes actions. Parce que ces activités soulèvent d’importantes questions cliniques, morales, déontologiques et éthiques, il est devenu impératif d’élaborer des normes de pratique en plus de mettre en place des activités de surveillance et de développement d’indicateurs portant sur la pratique de la PMA. C’est un travail complexe, mais nécessaire pour le Collège, en conformité avec son mandat de protéger le public et surveiller la qualité de l’acte. Ces normes se veulent un reflet de la littérature sur le sujet en plus de rallier un certain 14 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC consensus d’experts qui travaillent dans le domaine de l’infertilité au Québec. Nous sommes conscients que ce guide ne pourra pas répondre à tous les enjeux, ni aux attentes particulières de certains. Il nous semble cependant important d’inviter les médecins qui désirent offrir des soins de procréation assistée à le faire selon une approche rigoureuse. Leur réflexion doit porter d’abord sur leurs compétences et sur leurs capacités à offrir de tels soins. Puis, pour les médecins qui travaillent en centre de procréation assistée (PA), la démarche clinique doit porter à la fois sur la balance entre le bénéfice recherché (la grossesse/la naissance vivante) et les risques encourus, tout en considérant le bien-être de la femme et du couple, en plus du bien-être de l’enfant à venir. TERMINOLOGIE PROCRÉATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE (PMA) Ensemble des méthodes destinées à faciliter la procréation en dehors du processus naturel ou à aider à la conception d’enfants sains dans le cas d’une possibilité de transmission d’une maladie grave, génétique ou virale, par les parents. INFERTILITÉ L’infertilité est une condition médicale définie par l’absence de conception après une année ou plus de rapports sexuels réguliers, sans contraception et avec le même partenaire. On rapporte que pour près de 15 à 20 % des couples, les causes de l’infertilité sont multiples. FOLLICULE Le follicule est une cavité contenue dans l’ovaire remplie de liquide folliculaire, où se trouve un ovocyte. OVULATION L’ovulation résulte d’une cascade d’événements hormonaux et morphologiques qui mènent à la formation d’un follicule dominant et à la régression des autres follicules. L’ovulation se complète par la rupture de ce follicule dominant et par la formation d’un corps jaune. L’ovocyte mature est alors libéré pour être fécondé par un spermatozoïde. 15 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Le contrôle hormonal de l’ovulation se situe à trois niveaux : ›› Hypothalamique : sécrétion de neurohormones (GnRh) ›› Hypophysaire : sécrétion de FSH et de LH ›› Ovarien : sécrétion d’estradiol et de progestérone DÉSORDRES OVULATOIRES Les désordres ovulatoires se définissent en trois grandes catégories, selon leur origine et le contrôle hormonal associé2. D’un point de vue fonctionnel, on retient l’anovulation (absence d’ovulation) et l’oligo-ovulation (diminution du nombre d’ovulations par période donnée ou irrégularité de l’ovulation). RÉSERVE OVARIENNE La réserve ovarienne est représentative de la quantité de follicules résiduels dans l’ovaire. Elle se définit comme la capacité des ovaires à produire des ovules en quantité et en qualité suffisantes. Le capital folliculaire est déterminé à la naissance, et la conséquence première du vieillissement est sa diminution. Différents moyens permettent d’évaluer la réserve ovarienne, soit par un bilan hormonal et/ou par une évaluation échographique. INDUCTION DE L’OVULATION Traitement de stimulation ovarienne chez la femme qui n’ovule pas ou qui ovule de façon irrégulière ou sporadique. Ce traitement se fait à l’aide de médicaments et vise à provoquer l’ovulation d’un follicule unique. STIMULATION OVARIENNE CONTRÔLÉE Traitement de stimulation ovarienne chez la femme qui ovule. Ce traitement se fait à l’aide de médicaments et vise la production d’un ou de plusieurs ovules par cycle. 2 La référence visant les différentes catégories des dysfonctions ovulatoires demeure la classification de l’Organisation mondiale de la Santé qui définit trois grandes catégories : Catégorie 1 OMS, Catégorie 2 OMS, Catégorie 3 OMS. Voir l’annexe I pour plus de précisions. 16 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC SYNDROME DES OVAIRES POLYKYSTIQUES Trouble hormonal caractérisé par la présence d’au minimum deux des trois paramètres suivants: ›› Oligo ou anovulation ›› Hyperandrogénisme clinique et/ou biochimique ›› Aspect échographique d’ovaires polykystiques CYCLE Un cycle se définit comme un cycle complet impliquant le transfert des embryons frais ou congelés. CYCLES DE FIV AUTOLOGUE La FIV autologue fait référence à la FIV qui est réalisée avec les propres ovules de la patiente. ANEUPLOÏDIE L’aneuploïdie se caractérise par un nombre anormal de chromosomes dans les cellules (excès ou déficit). Les embryons qui souffrent d’aneuploïdie ont tendance à interrompre leur développement dans les premiers jours, à entraîner un échec d’implantation ou un avortement spontané le plus souvent précoce (avant 10 semaines). INDICATION MÉDICALE Ensemble d’éléments observés qui conduisent à une décision thérapeutique. ÉPIDÉMIOLOGIE Le problème de l’infertilité est un problème important de santé qui touche environ 10 à 15 % des couples en âge de procréer. Dans les dernières années, on constate une augmentation du recours aux techniques de PMA. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène, le principal étant le report de la grossesse chez la femme. En effet, les tendances sociales montrent que la femme (et le couple) reportent leur projet de fonder une famille après l’âge de 30 ans, parfois même après 40 ans. 17 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Au-delà de ce constat, rappelons qu’un éventail de conditions amène le couple à consulter pour des soins de PMA : l’infertilité féminine ou masculine, le dépistage génétique, la préservation de la fertilité dans le cadre des procédures thérapeutiques d’un cancer, un projet parental chez une personne seule ou chez deux personnes du même sexe. Le nombre d’enfants conçus par procréation assistée représente 2 % des naissances consignées dans la banque MED-Écho en 2012-20133. ENCADREMENT DES ACTIVITÉS DE PROCRÉATION ASSISTÉE AU QUÉBEC ENCADREMENT JURIDIQUE JURIDICTION FÉDÉRALE La Loi sur la procréation assistée4 fut adoptée en 2004 par le Parlement du Canada. Cette loi fédérale évoque des dispositions qui réglementent ou interdisent certaines activités liées à la PMA. En 2008, cette loi a donné lieu à un débat juridique, le Procureur général du Québec contestant la validité constitutionnelle de certaines dispositions. La Cour d’appel du Québec, puis la Cour suprême du Canada jugèrent que certaines dispositions visées relevaient de la compétence des provinces dans le cadre de leurs responsabilités exclusives dans l’organisation des services de santé et des hôpitaux. Au terme de ce débat, il demeure que certains articles de loi de juridiction fédérale, notamment ceux reconnus en matière criminelle, viennent interdire certains actes, dont : ›› Le clonage ›› La rétribution de la mère porteuse ›› L’achat d’ovules, de spermatozoïdes ou d’embryons Cette loi prévoit aussi que l’utilisation de matériel reproductif humain doit être soumise au consentement du donneur sous une forme prévue par règlement. Ainsi, le Règlement sur la procréation assistée (article 8 de la Loi) impose le respect de conditions particulières visant le consentement du donneur pour l’utilisation de matériel reproductif humain dans le but de créer un embryon. La procréation assistée relève donc d’une compétence partagée, fédérale et provinciale. 3 Tel que rapporté au « Tableau 3 », dans l’avis du Commissaire à la santé et au bien-être (2014). Avis synthèse sur les activités de procréation assistée au Québec. 4 Loi sur la procréation assistée, LC, chapitre 2. 18 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC JURIDICTION PROVINCIALE La Loi sur les activités cliniques et de recherche en matière de procréation assistée5, entrée en vigueur le 5 août 2010, énonce des dispositions relatives à l’encadrement des activités cliniques et de recherche en matière de procréation assistée. Ce cadre propose différents éléments visant une pratique sécuritaire et conforme à l’éthique. À cet égard, cette loi prévoit notamment : ›› Que l’éventail des activités de procréation est exercé dans un centre de procréation assistée (ci-après appelé centre de PA), alors que certaines activités déterminées peuvent être exercées en dehors de ces centres; ›› Que tout centre de PA doit posséder un permis délivré par le ministre de la Santé et des Services sociaux; ›› Qu’un centre de PA doit obtenir un agrément de ses activités par un organisme reconnu par le ministre; ›› Que tout projet de recherche relatif à des activités de procréation assistée soit assujetti à l’approbation d’un organisme compétent6; ›› Que chacun des centres de PA fournisse un rapport annuel d’activités; ›› Que des pouvoirs d’inspection soient autorisés au ministre, lequel peut demander au Collège des médecins du Québec de fournir un avis sur la qualité, la sécurité et l’éthique des activités de procréation assistée et sur la compétence professionnelle des médecins du centre, ainsi que les normes à suivre pour relever le niveau de qualité, de sécurité et d’éthique de ces activités; ›› Que des pouvoirs soient octroyés au ministre et au gouvernement afin de réglementer les centres de PA et leurs activités, et de prévoir des sanctions administratives et pénales pour assurer le respect des dispositions de la loi. Le Règlement sur les activités cliniques en matière de procréation assistée7, adopté en vertu de cette loi prévoit alors différentes conditions relatives à l’exercice de la PMA au Québec. Or, plusieurs modifications risquent d’être apportées à court terme, modifiant de ce fait certains articles du règlement et de sa loi habilitante. Dans le cadre du présent document, on retient que l’article 16 de ce règlement précise les services qui peuvent être offerts en dehors des centres reconnus de PA. 5 Loi sur les activités cliniques et de recherche en matière de procréation assistée, RLRQ, chapitre A-5.01. 6 Selon l’amendement apporté à l’article 2 de la Loi sur les activités cliniques et de recherche en matière de procréation assistée (2015), tout projet de recherche doit être approuvé et suivi par le comité d’éthique de la recherche institué par le ministre. 7 Règlement sur les activités cliniques en matière de procréation assistée. RLRQ, chapitre A-5.01, r. 1. 19 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ACTIVITÉS CLINIQUES DE PROCRÉATION ASSISTÉE POUVANT ÊTRE EXERCÉES AILLEURS QUE DANS UN CENTRE DE PROCRÉATION La prescription de stimulants ovariens ou de l’induction à l’ovulation Les folliculogrammes Le prélèvement et le traitement du sperme à des fins d’insémination La congélation et l’entreposage du sperme L’insémination artificielle Au moment d’écrire ces lignes, un projet de loi est actuellement à l’étude : par le projet de loi no 208, le ministre de la Santé propose une révision complète du programme, revoyant l’admissibilité et la gratuité des services de PMA et présentant un encadrement plus strict des pratiques de procréation. Ainsi, des conditions relatives aux services de procréation assistée, qu’ils soient remboursables par l’État ou non, sont envisagées; de plus, les soins remboursables sont pressentis pour être considérablement réduits. Quoi qu’il ressorte des représentations parlementaires qui précéderont l’adoption de la nouvelle loi sur les activités de procréation, et nonobstant la pérennité du programme offert, il demeure que les activités de PMA relèvent d’un acte médical. Le Collège des médecins souhaite donc offrir un cadre de bonnes pratiques cliniques, à l’instar des guides développés dans d’autres secteurs d’activités cliniques. Le Règlement d’application de la Loi sur l’assurance maladie9 établit les services pris en charge par la RAMQ. Enfin, le Code civil du Québec10 contient des dispositions sur le consentement aux soins, sur la nullité du contrat de mère porteuse, ainsi que sur la filiation des enfants nés d’une procréation assistée et de deux parents du même sexe. 8 Loi édictant la Loi favorisant l’accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée et modifiant diverses dispositions législatives en matière de procréation assistée. Québec, 2014 (PL 20). 9 Règlement d’application de la Loi sur l’assurance maladie. RLRQ, chapitre A-29, r. 5. 10 Code civil du Québec. RLRQ, c. C-1991. 20 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC PROGRAMME QUÉBÉCOIS DE PROCRÉATION ASSISTÉE ET SON ÉVOLUTION Le Québec fut un pionnier mondial quant à la mise en place d’un programme entourant les soins de PMA. Depuis le 5 août 2010, le gouvernement québécois innove et subventionne la majorité des traitements et techniques de procréation assistée, une première au Canada. Par ce programme, l’État a décidé de prendre en charge les frais liés aux activités de procréation pour les couples et les femmes qui souhaitent s’en prévaloir11. Ainsi, la gratuité est dorénavant assurée pour les soins d’insémination et pour trois cycles de fécondation in vitro (FIV). Ce programme a permis l’atteinte de l’objectif recherché : la diminution significative des grossesses multiples. Tel qu’il a été évoqué précédemment, dans le cadre du projet de loi no 20, les coûts de financement et le manque de balises d’accès au programme amènent les décideurs à revoir cette contribution. ENCADREMENT PROFESSIONNEL La pratique de la PMA se doit d’être une pratique sécuritaire, de qualité et basée sur des normes et un consensus cliniques. L’essence même de ces soins, à l’instar des autres soins de santé, est basée sur l’évaluation de la balance bénéfices-risques : pour la PMA, le minimum de risques pour le maximum de chances d’une grossesse en santé et de la naissance d’un enfant en santé. Cet objectif dépasse le cadre offert par l’État et ses dispositions juridiques. Il nécessite plusieurs niveaux d’encadrement, notamment : ›› L’autorégulation Bon nombre de professionnels du domaine de la PMA démontrent leur engagement envers l’amélioration de leur exercice. La collecte de données permettant la comparaison entre les médecins d’un même centre ou entre les centres est dorénavant acceptée. Nous croyons fermement que ces médecins sur le terrain sont les premiers à pouvoir cerner les problématiques et identifier les solutions nécessaires. Avec leurs compétences, leur expérience et leurs valeurs, ils participent activement à l’évolution des normes de pratique, notamment dans le secteur de la procréation qui est en constante évolution. Ces médecins sont conviés à exercer selon les règles de l’art, en respectant le cadre légal et réglementaire en place et en priorisant le bien-être 11 Les personnes doivent être détentrices d’une carte d’assurance maladie et la femme doit être en âge de procréer. 21 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC du patient, du couple et de l’enfant à naître. Pour ce faire, ils doivent aussi maintenir leurs compétences. ›› La collaboration collective de la communauté médicale Le domaine de la procréation peut paraître très spécialisé. Or, les médecins doivent se rappeler qu’il s’agit d’abord et avant tout d’une condition qui doit être abordée selon une démarche clinique. Pour faciliter l’implication des cliniciens de première ligne, il est nécessaire de renforcer les efforts afin que la collaboration entre les divers paliers d’intervenants soit optimisée. Il est aussi souhaitable que des passerelles efficaces entre les lignes de services soient mises en place afin de faciliter les communications, les discussions de cas et la mise en œuvre des recommandations adressées par les équipes plus spécialisées. Ainsi, le médecin et les milieux qui dispensent des activités de procréation (ailleurs que dans un centre de PA) devraient arrimer leurs activités à celles d’un centre régional désigné ou d’un centre de PA. Ces milieux comportent des équipes multidisciplinaires qui ont un rôle majeur dans l’encadrement et dans l’uniformisation des pratiques. Par cette collaboration, l’efficience recherchée dans la prise en charge et dans l’investigation du couple (ou de la personne) désireux de réaliser un projet parental, se voit ainsi facilitée. ›› La régulation professionnelle Les activités d’encadrement par des normes professionnelles peuvent provenir de plusieurs sources. Différents guides, normes ou lignes directrices émis par les sociétés savantes sont de précieux outils d’encadrement clinique. Ils ont l’avantage de s’arrimer à l’évolution des pratiques. Les interventions du Collège au cours des dernières années ont démontré que dans l’ensemble la qualité des soins de PMA au Québec est très adéquate. Les dérives observées portaient principalement sur le peu de balises cliniques en place et sur le non-respect des normes déontologiques. L’élaboration du présent guide d'exercice par le Collège est rendue nécessaire principalement en raison du langage juridique qui ne peut préciser tous les détails relatifs aux enjeux soulevés par la pratique de la PMA. De plus, ce guide vise une meilleure harmonisation des pratiques. ›› La mise en place de normes entourant la considération sociale Des considérations sociales peuvent influencer les activités cliniques. Le respect de ces normes vise notamment une cohérence dans la pratique de la PMA. Certains pays émettent des normes par exemple sur le nombre maximal d’embryons pouvant être transférés par cycle de fécondation in vitro (FIV), sur les critères d’admissibilité à un programme de procréation subventionnée, etc. 22 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC En résumé, l’encadrement des pratiques de la PMA au Québec relève à la fois des instances juridiques et réglementaires, de la régulation professionnelle et de considérations sociales. L’approche la plus prometteuse et la plus rassembleuse nous paraît être une approche collaborative et cohérente entre ces instances. Dans la pratique, différents cadres peuvent être proposés afin d’arriver à l’objectif recherché : ›› La mise en place d’un comité multidisciplinaire de PMA Le Collège des médecins souhaite la mise en place d’un comité multi­ disciplinaire permanent sur l’évolution et le suivi des pratiques en PA12. Un tel comité représente une occasion unique de développer des collaborations au-delà des différences et de mettre en commun les forces qui peuvent contribuer à l’amélioration de l’uniformisation des pratiques de procréation. Ce comité multidisciplinaire de PMA pourrait inclure : des cliniciens en endocrinologie gynécologique de la reproduction et infertilité, des cliniciens d’autres spécialités et des professionnels pratiquant en procréation médicalement assistée, des éthiciens, des représentants du Ministère, du Collège des médecins du Québec, de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), des représentants des couples infertiles, etc. Cela permettrait d’avoir une vision globale de toute problématique à analyser, permettant de mutualiser les connaissances et de partager les expériences afin d’implanter les meilleures pratiques correspondant aux valeurs, aux bonnes pratiques cliniques et déontologiques, et aux lois en vigueur. Le comité pourrait aussi analyser et suivre les différentes considérations éthiques et sociales de la pratique de la PMA au Québec. ›› La création de comités cliniques de PMA Le processus diagnostique et thérapeutique entourant les soins de PMA ne cesse de se complexifier. Il est donc nécessaire de considérer une approche plus spécifique lorsque requis, l’objectif ultime de celle-ci demeurant la meilleure précision diagnostique, la meilleure approche clinique et le choix du meilleur traitement. Le directeur d’un centre de PMA doit s’assurer que les activités de procréation qui y sont exercées respectent une pratique de qualité, sécuritaire et conforme à l’éthique. Afin d’assumer ces obligations, le directeur et les équipes de procréation devraient pouvoir compter localement sur un comité clinique et un comité d’éthique. Le mandat du comité clinique pourrait se résumer ainsi : ›› Analyser les cas d’exception pour lesquels certaines conduites pourraient être justifiées selon la condition de la personne ou du couple 12 Nous partageons ici la recommandation émise par le Commissaire à la santé et au bien-être. Voir Avis synthèse sur les activités de procréation assistée au Québec, recommandation 5, p. 42. 23 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› Évaluer les situations ou cas particuliers qui soulèvent un doute décisionnel (recevabilité de la demande, conditions médicales, bien-être de l’enfant à venir, etc.) ›› Valider certaines approches évaluatives et conduites thérapeutiques ›› Procéder à des activités d’évaluation de l’acte médical (analyse des complications, incidents, accidents, transferts en établissement, études par critères, etc.) et émettre des recommandations pertinentes à l’amélioration des pratiques ›› Procéder à des activités de surveillance par élaboration et au partage de données et d’indicateurs au regard des activités de procréation du milieu À l’image du comité du diagnostic et du traitement du cancer (CDTC) que l’on trouve dans l’approche multidisciplinaire des traitements des tumeurs et cancers, le comité clinique de PMA pourrait soutenir le médecin dans le choix du meilleur plan thérapeutique relatif à une situation clinique difficile ou d’exception. Le médecin traitant serait alors porteur de la décision, ralliant le consensus des experts consultés. La mise en place de ce comité clinique doit reposer avant tout sur le jugement clinique et professionnel des médecins ainsi que sur une collaboration libre de tout conflit d’intérêts. Cela implique aussi que les cliniciens, dans leur réflexion, adhèrent aux orientations qui pourront être prises par le comité multidisciplinaire de PMA relativement aux enjeux fondamentaux qui concernent la procréation propre à la société québécoise. Une procédure simple et claire devra être établie afin de soutenir le fonctionnement de ce comité clinique (par exemple : documentation de l’analyse et des recommandations, communication au couple, etc.). Il faut aussi compter sur la mise en place localement, dans plusieurs des centres de PA et de certains milieux, de comités d’éthique indispensables dans l’évaluation des situations qui soulèvent ce type d’enjeux. ›› La mise en place d’activités de vigie Des activités de surveillance par l’élaboration d’indicateurs, par l’évaluation des problèmes en émergence et par l’évaluation de la qualité de l’exercice en PMA doivent être établies. Ces activités doivent notamment miser sur l’assurance de l’application des normes de bonnes pratiques. ›› La création d’un registre provincial Parallèlement à ces encadrements, il devient impératif de s’arrimer à l’évolution des pratiques et d’évaluer si ces normes sont justifiées ou non. Pour ce faire, il devient essentiel de mettre en place un registre provincial de données portant sur la pratique de la PMA et sur le suivi des enfants issus de la procréation. 24 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ORGANISATION ORGANISATION DES SERVICES Bien que la loi vienne baliser l’éventail des soins de PMA à même les centres, il paraît nécessaire de bien outiller les médecins afin qu’ils puissent agir précocement dans l’évaluation de l’infertilité ou du projet parental. Que ce soit le médecin de famille, l’obstétricien-gynécologue, l’endocrinologue ou l’urologue, ces professionnels de premier recours ont un rôle essentiel à cet égard. Afin de s’assurer que l’ensemble des médecins puisse agir de façon efficace et sécuritaire dans les soins de procréation, le Collège propose une organisation des soins en fonction du niveau de compétence, du niveau de prise en charge et selon les services de procréation offerts. LES SOINS DE PROCRÉATION DE NIVEAU 1 Ces soins peuvent être offerts par les médecins de famille, les obstétriciens- gynécologues, les endocrinologues et les urologues lors de consultations en cabinet ou en établissement. Ils consistent minimalement en l’évaluation initiale de la fertilité et une évaluation préconception (prise en charge et contrôle des facteurs de risque modifiables), selon le cadre proposé dans ces lignes directrices, et en l’instauration d’un traitement de base pertinent à la condition clinique. Soins pouvant être offerts : ›› Évaluation de l’infertilité, de la préconception et du projet parental ›› Induction de l’ovulation (agents oraux), tout en reconnaissant les risques associés. Le médecin doit alors posséder les compétences nécessaires ›› Évaluation de base des anomalies du spermogramme (examen dont la réalisation doit répondre aux normes de qualité reconnues) ›› Prise en charge des conditions endocriniennes et métaboliques chez l’homme et la femme, afin d’améliorer la fertilité. De plus, ces interventions visent à réduire les risques associés aux traitements de PMA et à la grossesse (complications obstétricales et malformations fœtales) ›› Supplémentation préconceptuel en acide folique. LES SOINS DE PROCRÉATION DE NIVEAU 2A Les soins de niveau 2A impliquent que le médecin qui les dispense possède des compétences en fertilité. Ces soins peuvent être offerts en cabinet ou en 25 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC établissement. Outre l’évaluation de l’infertilité, ces professionnels peuvent offrir des approches d’évaluation et thérapeutiques plus larges, selon le plateau technique disponible. Il s’agira le plus souvent d’un obstétricien-gynécologue, d’un urologue, d’un endocrinologue ou d’un médecin de famille ayant un intérêt pour les activités de procréation. Soins pouvant être offerts (en plus des soins de niveau 1) : ›› Stimulation ovarienne (agents oraux) ›› Insémination artificielle ›› Chirurgie diagnostique et thérapeutique d’un problème de fertilité LES SOINS DE PROCRÉATION DE NIVEAU 2B Certaines activités de PMA sont autorisées à l’extérieur des centres de PMA. Il s’agit de centres régionaux désignés qui permettent une certaine accessibilité aux services de PMA en région. Le niveau 2B se réfère à l’exercice médical dans un centre désigné, l’équipe étant composée de médecins qui possèdent des compétences en fertilité et peuvent offrir l’ensemble des traitements relatifs à la procréation, sauf la fécondation in vitro qui requiert un plateau technique dédié. Soins pouvant être offerts (en plus des soins de niveau 1 et 2A) : ›› Stimulation ovarienne (agents oraux et/ou agents injectables) avec suivi échographique adéquat pour la prévention des grossesses multiples ›› Réalisation de l’échographie pour évaluation particulière des follicules et de la réserve ovarienne ›› Investigations de l’infertilité masculine ›› Traitements de l’infertilité masculine (agents oraux) ›› Soins en relation avec la fécondation in vitro (amorce de la stimulation ovarienne, suivi pré-transfert d’embryons congelés, suivi post-transfert d’embryons, etc.) ›› Préservation de la fertilité masculine LES SOINS DE PROCRÉATION DE NIVEAU 3 La loi en vigueur prévoit que les activités de procréation plus invasives doivent se faire dans un centre de PMA détenant un permis. Ces centres sont les seuls 26 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC à pouvoir fournir l’éventail complet des soins de fertilité, y compris la fécondation in vitro. À cet effet, ils doivent disposer d’un laboratoire d’embryologie et d’andrologie, ce qui les qualifie alors de centre spécialisé. Bien que ces centres constituent des services équivalents à la troisième ligne, il n’est pas rare qu’ils servent de porte d’entrée aux demandes de procréation. Le directeur médical d’un centre de PMA doit être un médecin spécialiste en obstétrique-gynécologie13, et devrait posséder une formation reconnue en médecine reproductive et endocrinologie14. Soins pouvant être offerts (en plus des soins des niveaux 1, 2A et 2B) : ›› Fécondation in vitro ›› Don de gamètes ou d'embryons ›› Investigations et traitements de l’infertilité masculine ›› Microchirurgie testiculaire pour la récupération des spermatozoïdes ›› Investigation ciblée de l’infertilité masculine (échographie prostatique et testiculaire dans un contexte d'infertilité, etc.) ›› Fragmentation de l’ADN spermatique ›› Diagnostics préimplantatoires L’ensemble de ces ressources est important dans le processus visant à compléter la démarche évaluative de l’infertilité. Certaines situations cliniques méritent une intervention invasive précoce, alors que d’autres peuvent être anticipées de façon hiérarchisée. Cela relève d’une démarche clinique rigoureuse, qui saura guider le clinicien dans son approche. Cette démarche sera abordée à la section 4. LES INSTALLATIONS Les centres spécialisés de la PMA existent tant en milieu hospitalier qu’en milieu extrahospitalier. Ainsi, il convient de rappeler que les installations et l’organisation en place doivent correspondre aux normes en vigueur. Pour la pratique de la PMA en établissement de santé, le cadre hospitalier doit offrir le cadre sécuritaire et réglementaire que représente une telle pratique (normes d’équipement, de fonctionnement, d’élaboration de protocoles, de stérilité et de prévention des infections, etc.). 13 En vertu de l’article 11 de la Loi sur les activités cliniques et de recherche en matière de procréation assistée, RLRQ, chapitre A-5.01. 14 La spécialité en endocrinologie gynécologique de la reproduction et de l’infertilité (EGRI) est reconnue au Québec depuis octobre 2015. 27 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Pour la pratique de la PMA dans un centre spécialisé qui exploite des activités dans un cabinet ou une clinique hors établissement, les normes organisationnelles doivent répondre aux normes exposées dans le guide d’exercice Procédures et interventions en milieu extrahospitalier 15. Ainsi, il est nécessaire dans un premier temps de déterminer de quelle catégorie relèvent les soins offerts, en considérant l’anesthésie offerte et le risque de préjudices qu’ils comportent. Relativement à la majorité des techniques de PMA en milieu extrahospitalier, on retient notamment que : ›› Le prélèvement d’ovules par voie vaginale sous sédation-analgésie (de type 16 légère compatible avec un niveau 1 et 2 de sédation) relève de la catégorie 2 , ce qui implique : ›› Que la sélection des patients est restreinte à des patients en bonne santé ou atteints d’une affection systémique légère lorsqu’il n’y a pas de surveillance immédiate par un anesthésiologiste; ›› Que l’équipe en place doit être capable de réagir à toute urgence, y compris les urgences cardiorespiratoires (formation en réanimation de base pour le personnel, en réanimation avancée pour les médecins notamment s’il y a recours à une forme de sédation, matériel de réanimation et défibrillateurs, etc.); ›› Que le centre élabore une procédure de transfert des patients présentant des complications per ou post-interventions immédiates. Chaque centre de PMA extrahospitalier a l’obligation17 d’établir une entente de services avec un établissement. D’un point de vue sécuritaire, cet établissement (corridor de transfert) doit être situé à une distance raisonnable du centre et doit posséder l’expertise médicale, le personnel et l’équipement nécessaires pour la prise en charge des complications liées aux activités de PMA; ›› Que les ressources humaines et matérielles requises pour pratiquer les procédures répondent aux normes de bonnes pratiques cliniques reconnues pour ce type de catégorie18. ›› Les procédures qui méritent une anesthésie ou une sédation profonde (niveau de sédation 3 et 4), une anesthésie rachidienne ou une anesthésie générale (par exemple : prélèvement d’ovules sous sédation profonde, extraction testiculaire de spermatozoïdes par microdissection, etc.) relèvent de la catégorie 319. Les normes relatives à cette catégorie sont plus 15 Collège des médecins du Québec (2011). Procédures et interventions en milieu extrahospitalier. 16 Catégorie 1 : Interventions sous anesthésie locale avec ou sans tumescence. Catégorie 2 : Interventions mineures ou majeures effectuées sous sédation-analgésie légère, visant un niveau 1 et 2 de sédation. Catégorie 3 : Interventions mineures ou majeures effectuées sous anesthésie régionale ou générale et qui ne nécessitent pas de remplacement sanguin ni d’hébergement postopératoire. 17 Selon le Règlement sur les activités cliniques en matière de procréation assistée, art. 2, 7e alinéa. 18 Pour ce faire, il est intéressant de consulter le tableau « Tableau III – Informations à consigner dans le protocole de sédation-analgésie et d’anesthésie » du guide d’exercice Procédures et interventions en milieu extrahospitalier, p. 22. Voir aussi : Collège des médecins du Québec (2015). La sédation-analgésie : Lignes directrices. 19 Voir le guide d’exercice Procédures et interventions en milieu extrahospitalier pour connaitre les différentes recommandations entourant les procédures classées de catégorie 3. 28 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC restrictives que celles de la catégorie 2. La présence d’un anesthésiologiste ou d’un médecin qui possède une formation en anesthésie-réanimation est donc nécessaire. ACTIVITÉS INTERDISCIPLINAIRES Le travail en équipe interprofessionnelle est une réalité clinique de la pratique de la PMA. Cette approche contribue à fournir des soins et services de qualité et sécuritaires, à la satisfaction des professionnels impliqués et des patients. Cette approche interprofessionnelle requiert cependant que soient précisés certains éléments entourant l’organisation du travail et la responsabilité engagée, selon les secteurs d’activités. Ces propos ne visent pas à intervenir dans les pratiques de ces professionnels, mais bien à sensibiliser les médecins et les directeurs médicaux des centres de PMA à la collaboration indispensable de l’équipe interdisciplinaire. LA COLLABORATION AVEC LES TECHNOLOGUES EN IMAGERIE MÉDICALE La pratique de l’échographie est un secteur névralgique dans l’approche thérapeutique et le suivi des activités de PMA. Combinée aux différents résultats des examens biochimiques, elle permet d’orienter la décision du traitement requis et l’ajustement de la médication en plus de signaler toute anomalie anatomique ou d’identifier des risques de complications. En cours d’évaluation et de traitement de FIV, une patiente peut être exposée à près d’une dizaine d’échographies, comprenant l’échographie de base, les échographies de suivi pour évaluation des follicules, de mesure de l’endomètre pour le transfert d’embryon et d’examen de viabilité fœtale. En général, la pratique professionnelle de l’échographie est réalisée par le radiologiste, mais dans le domaine de la PMA ces examens sont le plus souvent du ressort du médecin qualifié pour les activités de PMA et/ou des technologues en imagerie médicale20. Les technologues contribuent à l’évaluation échographique en réalisant l’examen, en inscrivant les mesures, ainsi qu’en fournissant au médecin toutes les informations pertinentes à l’élaboration du rapport et des diagnostics. Le médecin peut décider de superviser ou de réviser ces actes, lorsque requis. Il revient au médecin de libérer la patiente. La capacité des technologues à effectuer des examens de façon autonome est reconnue selon des critères élevés. Ce mode d’exercice est autorisé à la condition de détenir une attestation d’exercice d’échographie diagnostique21, peu importe 20 Au Québec, la pratique de technologue en imagerie médicale est une activité réservée. Le technologue doit être inscrit à l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec (OTIMROEPMQ). 21 Pour information, voir Lignes directrices pour les technologues attestés en échographie médicale diagnostique exerçant de façon autonome, Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec (2014). 29 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC le lieu d’exercice. Cette attestation confère au technologue en échographie la possibilité de réaliser l’examen en toute autonomie et de libérer la patiente, sans supervision, tout en priorisant une collaboration avec le médecin s’il décèle un problème. Toute échographie, peu importe la technique utilisée, nécessite une ordonnance. Dans le cadre de la PMA, la majorité des échographies sont réalisées par voie endovaginale. Cette activité requiert à la fois l’utilisation de l’échographie et l’introduction d’un instrument, deux activités réservées au technologue, selon une ordonnance22 (individuelle ou collective). Certaines techniques plus spécialisées impliquent la présence du médecin lors de l’examen. À titre d’exemple, l’hystérosonographie est un examen dynamique et en temps réel, permettant d’identifier une anomalie utérine et/ou d’évaluer la perméabilité tubaire; la présence du médecin s’avère donc essentielle lors de cette procédure diagnostique. LA COLLABORATION AVEC LES INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS Les infirmières et infirmiers jouent un rôle incontournable dans la prise en charge de la patiente et du couple, notamment pour le soutien au traitement, le suivi des calendriers, l’enseignement aux couples, etc. Ces professionnels sont des intervenants pivots qui participent étroitement au plan thérapeutique et qui assistent l’équipe médicale lors des différentes techniques de PMA. Tout en reconnaissant l’autonomie de ces professionnels, il est important de déterminer le plus précisément possible les situations où ceux-ci doivent demander à un médecin d’intervenir auprès d’un patient, par exemple, l’aviser d’un message téléphonique ou d’un incident rapporté. La collaboration avec les membres de l’équipe médicale est essentielle et une politique doit établir clairement qui est le médecin responsable pouvant répondre à leurs demandes. Pour faciliter la collaboration interprofessionnelle et pour répondre aux dispositions législatives en place, il est souvent nécessaire de prévoir des ordonnances collectives afin de rendre la démarche de soins de PMA plus efficiente. Par exemple, l’infirmière peut recueillir certaines données nécessaires pour l’examen médical et effectuer un test diagnostique en procédant à la cytologie et/ou aux cultures cervicovaginales. Il importe de rappeler que l’ordonnance doit être en corrélation avec le champ d’exercice du professionnel visé. Si une question se pose, il est préférable de s’informer auprès des ordres professionnels respectifs. À titre d’exemple, 22 Loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives dans le domaine de la santé. Québec, 2002 (PL 90). 30 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC certains milieux inscrivent l’insémination intra-utérine au rang des activités pouvant être réalisées par l’infirmière. Or, l’insémination est considérée comme une mesure thérapeutique, qui relève d’un acte médical. LA COLLABORATION AVEC LES EMBRYOLOGISTES ET LES TECHNOLOGISTES MÉDICAUX La pratique de l’embryologie occupe une place importante dans la distribution des soins en PMA. L’implication des embryologistes est nécessaire dans le prélèvement des ovocytes, dans l’exécution de différentes techniques, incluant la micro-injection des ovocytes (IICS) et la biopsie embryonnaire, dans l’évaluation des ovocytes et du développement de l’embryon, de même que dans la cryopréservation du sperme, des ovules ou des embryons. Malgré ces activités qui accordent aux embryologistes une grande responsabilité de l’embryon et du fœtus à venir, leur pratique n’est pas visée par des activités réservées ni par un titre réservé, elle n’est donc pas encadrée par des normes professionnelles au Québec23. Les médecins doivent s’assurer d’une collaboration soutenue avec l’équipe d’embryologistes afin de prendre les meilleures décisions thérapeutiques. Le personnel du secteur de l’andrologie occupe une place importante. Leur collaboration dans l’analyse et la préparation du sperme est précieuse. LA COLLABORATION AVEC LES PSYCHOLOGUES, LES TRAVAILLEURS SOCIAUX OU LES THÉRAPEUTES CONJUGAUX ET FAMILIAUX Un projet parental de même que le recours à la PMA soulèvent des enjeux psychosociaux et psychologiques importants. Le rôle et l’évaluation du psychologue, du travailleur social ou du thérapeute conjugal et familial sont donc souvent indispensables. D’abord, la démarche portant sur l’infertilité peut engendrer différents problèmes. Dès les premières évaluations, l’équipe soignante devrait être sensible aux dysfonctionnements psychologiques et psychosociaux constatés chez l’un des conjoints. Le médecin, avec la collaboration de professionnels reconnus, notamment le psychologue, le travailleur social ou le thérapeute conjugal et familial, a ici le devoir de s’assurer du bien-être de la patiente, du couple et de l’enfant à venir. Cette consultation peut aussi permettre au couple de mieux anticiper la démarche et de s’y préparer. 23 Une réflexion est actuellement en cours et le dossier entourant la reconnaissance de la pratique de l’embryologie à titre d’activité professionnelle réservée est à suivre. 31 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC LA COLLABORATION AVEC LES DIÉTÉTISTES ET NUTRITIONNISTES L’apport du diététiste ou du nutritionniste dans l’évaluation de l’infertilité est un atout précieux pour le clinicien. Leur contribution devient importante lorsque le poids de la femme (et même le poids du conjoint) n’est pas idéal dans un contexte d’infertilité. Ainsi, ils peuvent notamment : ›› Agir sur les causes possibles de l’infertilité qu’engendrent les troubles alimentaires, la sous-nutrition et l’obésité ›› Veiller à ce que les besoins alimentaires de la future mère répondent aux besoins nécessaires à la grossesse et au développement harmonieux du fœtus 32 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Section 2/ Le processus d’évaluation : une démarche médicale rigoureuse Différentes avenues s’offrent aux couples qui s’inquiètent de leur manque de fertilité ou qui désirent une grossesse. Parfois, ils s’adresseront à leur médecin de famille ou à l’obstétricien-gynécologue de leur propre initiative ou sur recommandation d’autres intervenants. Bien que le domaine de la PMA puisse paraître complexe, le travail des médecins initialement consultés peut s’avérer utile dans le continuum de soins, notamment en fournissant des recommandations générales et en amorçant le processus d’évaluation, qui est facilité par le partage de l’information recueillie. LES CONTEXTES ENTOURANT LES SOINS DE PROCRÉATION Bien que tous les services disponibles puissent donner lieu à différentes demandes de la part des patients, le médecin doit se rappeler qu’il doit d’abord procéder à une démarche médicale en vue de préciser le plan thérapeutique. Et ce, même si certains médecins peuvent être tentés de répondre à une demande pressante en les dirigeant à un autre médecin consultant ou en offrant d’emblée des soins de FIV sans considérer une approche moins invasive. L’INQUIÉTUDE SUR LE MANQUE DE FERTILITÉ Le médecin doit être sensibilisé, dans sa relation de confiance avec ses patients, à certaines inquiétudes entourant le manque de fertilité. Il faut profiter de cette première démarche pour adresser différentes recommandations pouvant favoriser les chances de conception et évaluer si des facteurs liés à la condition préexistante pourraient être optimisés avant une conception : ›› Évaluation des habitudes de vie, notamment le tabagisme, la prise d’alcool, la diète 33 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› Contrôle de certaines conditions chroniques telles que l’hypertension et le diabète ›› Recherche de facteurs liés au travail tels que l’exposition professionnelle à certains agents toxiques ›› L’ajustement ou la substitution, par exemple, de médicaments potentiellement tératogènes RECOMMANDATIONS ENTOURANT LE COUNSELING DES COUPLES SOUCIEUX DE LEUR FERTILITÉ Le stress généré par l’inquiétude d’une possible infertilité peut nuire à la fertilité Le taux de fertilité décline avec l’âge chez la femme, et d’une façon moindre chez l’homme Des relations sexuelles régulières, soit aux 2 ou 3 jours, favorisent les chances de grossesse La consommation d’alcool, l’usage de drogues dites « récréatives » et le tabagisme peuvent affecter la fertilité chez la femme et la qualité du sperme chez l’homme Un indice de masse corporelle de plus de 30, tant chez l’homme que chez la femme, peut être associé à une baisse de fertilité Un indice de masse corporelle de moins de 18,5 chez la femme peut être associé à une irrégularité des règles ou à une aménorrhée, et représenter un facteur lié à l’infertilité Une élévation de la température scrotale chez l’homme réduit la qualité du sperme Les couples ou les femmes désirant une grossesse devraient éviter l’exposition aux produits toxiques et à certains médicaments La prise de suppléments d’acide folique devrait être amorcée idéalement 3 mois avant la conception ou dès l’arrêt de la contraception chez la femme L’INFERTILITÉ L’infertilité relève d’abord et avant tout d’une condition médicale qui mérite d’être évaluée par une démarche structurée, à la recherche des possibilités de diagnostics et des comorbidités. L’évaluation diagnostique doit être entreprise chez le couple dont la femme est en âge de procréer selon les recommandations suivantes : 34 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC › Après une année d’infertilité, soit après une année ou plus de rapports sexuels réguliers, sans contraception et avec le même partenaire chez les femmes de 35 ans et moins, avec des cycles menstruels réguliers › Après 6 mois d’essais de conception si la femme est âgée de plus de 35 ans › Après 3 à 6 mois d’essais de conception si la femme présente des cycles irréguliers › Immédiatement si la femme a plus de 40 ans › Immédiatement si le couple présente des conditions médicales en relation avec l’infertilité (aménorrhée, oligoménorrhée, dysfonction sexuelle, antécédent d’infection pelvienne ou de chirurgie, endométriose, etc.) › Immédiatement si le tableau clinique soulève une condition qui requiert clairement l’utilisation de techniques de procréation assistée pour concevoir (par exemple : préservation de la fertilité) LE DÉSIR D’UN PROJET PARENTAL SANS PROBLÈME D’INFERTILITÉ Outre les couples présentant une infertilité, différents contextes peuvent mener à une demande de soins de procréation : femmes célibataires désireuses d’avoir un enfant, personnes en couple du même sexe avec un projet parental, etc. Depuis 200224, l’assistance médicale à la procréation est devenue une avenue envisageable pour les personnes seules ou en couple qui souhaitent avoir un enfant sans avoir recours à l’adoption bien qu’elles ne présentent pas de problème de fertilité. LA PRÉSERVATION DE LA FERTILITÉ Les centres de fertilité disposent de traitements pour préserver la fertilité des hommes et des femmes. Plusieurs patients atteints du cancer devront subir des traitements de chimiothérapie, de radiothérapie ou encore certaines chirurgies, tous susceptibles d’altérer la fertilité. D’autres conditions médicales nécessitant des traitements gonadotoxiques, et certaines conditions génétiques peuvent induire une insuffisance ovarienne prématurée ou testiculaire. Les différentes techniques de préservation de la fertilité redonnent de l’espoir aux personnes à risque désireuses d’avoir un enfant. Diverses solutions sont offertes, par exemple : cryopréservation du sperme, cryopréservation d’ovules ou d’embryons. 24 En vertu du Code civil du Québec, deux personnes de même sexe peuvent aujourd’hui avoir un enfant en commun; l’enfant aura donc deux mères ou deux pères, selon le cas, soit qu’il ait été adopté, ou, dans le cas de couple formé de deux femmes, que l’une d’elles ait eu recours à la PMA. 35 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Un counseling entourant les stratégies de préservation doit être fait afin de bien éclairer le patient et/ou le couple. ÉLÉMENTS DU COUNSELING RELATIFS À LA PRÉSERVATION DE LA FERTILITÉ Présenter les différents choix de préservation (gamètes, embryons) Considérer le consentement du partenaire dans l’utilisation future des embryons Présenter les effets potentiels de la cryopréservation sur le sperme, sur l’ovule et sur l’embryon Discuter des chances éventuelles d’une grossesse selon la technique de préservation choisie Informer la personne, et le cas échéant le conjoint, de la durée possible de la conservation des gamètes ou des embryons Renseigner la personne, et le cas échéant le conjoint, des coûts applicables Informer la personne, et le cas échéant le conjoint, que ces techniques ne peuvent garantir le succès d’une future grossesse Informer la personne, et le cas échéant son conjoint, des obligations relatives à la validation des volontés de préservation des gamètes ou des embryons L’ÉVALUATION CLINIQUE INITIALE POUR LE COUPLE INFERTILE Les premières étapes du processus d’évaluation de l’infertilité consistent à recueillir certaines données. En conséquence, cette évaluation n’est pas exclusive au médecin possédant une formation en médecine reproductive. À l’image de toute évaluation médicale, une histoire de cas et un examen physique bien menés peuvent mettre en évidence une cause de l’infertilité et permettre de poursuivre l’investigation requise. Il est fortement suggéré que cette première rencontre se déroule en présence des deux partenaires. ÉVALUATION POUR LA FEMME L’histoire de l’infertilité ›› Durée de l’infertilité ›› Conceptions ou infertilité avec d’autres partenaires 36 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› Investigations et résultats de ces investigations ›› Traitements antérieurs et réponse aux différents traitements ›› Histoire obstétricale et gynécologique ›› Âge de la ménarche spontanée ›› Caractère et régularité du cycle menstruel ›› Recherche de symptômes d’anovulation ou de saignements anormaux ›› Recherche d’aménorrhée, d’oligoménorrhée, de dysménorrhée sévère ou dyspareunie ›› Histoire obstétricale (Gravida, Para, Aborta, Ectopie) et complications ›› Méthodes contraceptives utilisées et moment de l’arrêt ›› Habitudes sexuelles (fréquence, dysfonction sexuelle, dyspareunie, etc.) ›› Résultat de la dernière cytologie et conduite réalisée Les antécédents médicaux et chirurgicaux ›› Antécédents généraux ›› Recherche spécifique des antécédents de chirurgie gynécologique, de maladie pelvienne inflammatoire, d’exposition à des infections transmises sexuellement ou d’utilisation de dispositifs intra-utérins ›› Recherche spécifique de maladie oncologique ayant occasionné un traitement de chimiothérapie ou de radiothérapie ›› Recherche des facteurs de risques thromboemboliques ›› Recherche spécifique de désordres hormonaux et métaboliques : diabète, dysthyroïdie, HTA, dyslipidémies, problèmes hypophysaires Les antécédents familiaux ›› Histoire familiale d’anomalies congénitales ou de maladies génétiques ›› Histoire familiale de malformations et de désordres mentaux ›› Histoire familiale de retard menstruel, d’anomalie du cycle menstruel ou de problème d’infertilité ›› Histoire familiale de ménopause précoce ›› Histoire familiale de problème endocrinien (diabète, dysthyroïdie) Médication et allergies ›› Liste de tous les médicaments (sous ordonnance et en vente libre) et des produits naturels/vitamines pris au cours des derniers mois 37 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› Liste des allergies ›› Recherche des allergies croisées lors de l’utilisation de certains médicaments en vue d’une sédation-analgésie ou d’une anesthésie générale (par exemple : allergie au propofol, allergie croisée propofol et œufs, ou allergie croisée propofol et soya) Les habitudes de vie et les occupations ›› Exposition courante ou professionnelle à des substances toxiques ›› Consommation d’alcool, de substances psychoactives ou anabolisantes ›› Tabagisme La revue des systèmes ciblée ›› Recherche de symptômes de dysfonction thyroïdienne ›› Recherche de galactorrhée ›› Excès d’androgènes (déféminisation, hirsutisme, acné, alopécie, virilisation) et syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ›› Recherche de symptômes d’hypoestrogénisme (bouffées de chaleur, sécheresse vaginale) ›› Revue des systèmes en lien avec n’importe quel symptôme positif (par exemple : atteinte des champs visuels ou présence de céphalées si aménorrhée d’origine possiblement centrale) ›› Douleur abdominale ou pelvienne L’examen physique L’examen devrait préciser les éléments suivants : ›› Le poids, la taille, l’indice de masse corporelle (IMC), la pression artérielle, le pouls ›› L’examen de la thyroïde (nodule, goitre, sensibilité) ›› La présence ou l’absence de signes d’androgynisme ›› L’examen gynécologique complet (examen du vagin, du col et des sécrétions vaginales) et examen pelvien25 en précisant l’examen de l’utérus (grosseur, position, mobilité), l’examen des annexes (sensibilité, masse) et la présence ou l’absence de nodules ou de masses palpables ›› Tout autre élément de l’examen physique essentiel en lien avec une endocrinopathie suspectée 25 Le recours à l’échographie permet aussi de procéder à une évaluation de l’utérus et des annexes. 38 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Le contexte psychosocial ›› Les antécédents psychiatriques ›› Les dysfonctions psychologiques de la patiente et du couple ›› Le degré d’anxiété engendré par le problème d’infertilité ›› Le contexte social ÉVALUATION POUR L’HOMME L’évaluation clinique demeure tout aussi importante pour le conjoint, car elle peut mettre en évidence des facteurs de risque ou des habitudes de vie ayant un impact significatif sur la fertilité. De plus, elle devient nécessaire dans certaines situations, notamment en présence d’une infertilité inexpliquée. L’évaluation de base minimale comporte à la fois une histoire et un spermogramme. Dans l’éventualité d’anomalies relevées lors de ces évaluations, une investigation plus complète, incluant un examen urologique, doit être considérée. L’histoire de l’infertilité ›› Conceptions ou infertilité avec autres partenaires ›› Durée de l’infertilité ›› Investigation antérieure ›› Résultats des différents traitements entrepris L’histoire urologique et sexuelle ›› Problème durant l’enfance (cryptorchidie, infection, trauma, torsion testiculaire, etc.) ›› Développement pubertaire ›› Histoire et habitudes sexuelles (fréquence, dysfonction sexuelle) ›› Symptômes d’hypogonadisme (perte de pilosité, fatigue, diminution de la libido ou dysfonction érectile, diminution de la masse musculaire, bouffées de chaleur, etc.) Les antécédents médicaux et chirurgicaux ›› Antécédents généraux ›› Recherche spécifique des antécédents de chirurgie urologique ou d’exposition à des infections transmises sexuellement ›› Recherche spécifique de maladie oncologique ayant occasionné un traitement de chimiothérapie ou de radiothérapie 39 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› Recherche spécifique de certaines endocrinopathies : hypogonadisme, diabète, dysthyroïdie, problème hypophysaire Les antécédents familiaux ›› Histoire familiale d’anomalies congénitales et d’anomalies génétiques ›› Histoire familiale de malformations et de désordres mentaux ›› Histoire familiale de dysfonction reproductive ›› Histoire familiale de diabète Médication et allergies ›› Liste des médicaments (sous ordonnance ou en vente libre) et des produits naturels/vitamines ›› Histoire d’allergies (notamment l’allergie à des médicaments, au latex) ›› Recherche des allergies croisées dans la perspective d’une sédation- analgésie ou d’une anesthésie générale (allergie croisée au propofol et œufs, allergie croisée au propofol et soya) Les habitudes de vie et les occupations ›› Exposition courante ou professionnelle à des substances toxiques ›› Consommation d’alcool, de substances psychoactives ou anabolisantes ›› Tabagisme L’examen physique La rigueur de l’examen urologique de l’homme peut parfois être limitée par le secteur de pratique du médecin évaluateur (par exemple, lorsque le couple consulte un obstétricien-gynécologue) et par son expérience. L’examen des organes génitaux mâles est encouragé lorsque le médecin de famille ou l’urologue procède à l’évaluation initiale. L’examen urologique devient cependant essentiel en présence des conditions suivantes : › Présence de dysfonction érectile ou éjaculatoire › Trouble de fertilisation ou de développement embryonnaire › Pertes fœtales à répétition › Autres symptômes ou anomalies urologiques (masse, varicocèle, volume testiculaire anormal, douleur testiculaire, dysfonction éjaculatoire, etc.) 40 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Cet examen devrait préciser les éléments suivants : ›› L’examen du pénis et la localisation du méat urinaire ›› La palpation et l’évaluation de la taille des testicules et de leur consistance ›› La présence ou la consistance du canal déférent et de l’épididyme ›› La présence ou l’absence de varicocèle ›› Les caractéristiques du développement sexuel (pilosité, poils pubiens, développement mammaire) ›› L’examen de la prostate (par toucher rectal) lorsque jugé pertinent Le contexte psychosocial ›› Les antécédents psychiatriques ›› Les dysfonctions psychologiques du patient et du couple ›› Le degré d’anxiété engendrée par le problème d’infertilité ›› Le contexte social 41 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC LES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES Bilan de base pour le couple Différents examens doivent être envisagés chez le couple infertile à qui l’on considère offrir des soins de PMA : Tableau 1 Examens paracliniques de base dans le cadre de l’évaluation initiale de l’infertilité Chez la femme Chez l’homme Formule sanguine ✓ Groupe sanguin et facteur Rhésus Recherche d’anticorps irréguliers ✓ ✓ Statut immunologique de la rubéole, de la varicelle ✓ Sérologie pour VIH 1 et 2 ✓ ✓ Sérologie pour hépatite B et anti-HBs-Ag ✓ ✓ Sérologie pour hépatite C ✓ ✓ VDRL ✓ ✓ Cytologie cervicale (selon les normes recommandées) ✓ Recherche de chlamydia/gonorrhée par prélèvement cervical ou test urinaire ✓ TSH ✓ Dosage de la FSH et de l’estradiol au jour 3 du cycle ✓ ✓ si > 35 ans ✓ Mammographie Spermogramme si > 40 ans et histoire familiale de cancer du sein ✓ 42 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC POUR LA PRÉSERVATION DE LA FERTILITÉ La préservation de la fertilité peut être envisagée selon différentes situations. Il peut s’agir d’une pathologie nécessitant un traitement gonadotoxique (par exemple, lors du traitement de certaines maladies auto-immunes par cyclophosphamide), ou encore lors d’une chirurgie qui risque d’affecter la fertilité (par exemple, lors d’une résection importante du cortex ovarien). La préservation de la fertilité prend une importance particulière chez les patients avec un diagnostic de cancer pour qui des traitements oncologiques seront envisagés. La première étape entourant la décision d’aborder la possibilité de préservation de la fertilité revient souvent à l’équipe médicale ou à l’équipe d’oncologie. Il est donc important de rappeler que même les adolescentes et les adolescents sans projet parental à court terme doivent se voir offrir la préservation de la fertilité26 avant leurs traitements contre le cancer ou visant une condition à risque d’affecter la fertilité. Une discussion doit donc être menée lors du diagnostic entre le patient atteint et l’équipe de soins, avant d’entreprendre les traitements. Il est alors nécessaire de considérer certains facteurs : le type de cancer ou la condition médicale, le plan de traitement à venir, le pronostic et les chances entourant d’éventuels traitements de fertilité. Lorsqu’il y a consensus sur la préservation de la fertilité, les différentes normes internationales entourant la démarche thérapeutique sont allégées (par exemple : pas d’âge minimal pour le prélèvement d’ovules pour certaines conditions médicales). Il n’en demeure pas moins qu’une réflexion clinique doit être réalisée au regard des éléments suivants : ›› Pour offrir la cryopréservation des ovocytes, du sperme ou des embryons à une personne chez qui un traitement médical risque d’engendrer une altération de la fertilité, il faut : ›› Que la condition soit assez stable pour qu’elle puisse subir une stimulation ovarienne et un prélèvement d’ovules ou une technique de ponction de spermatozoïdes; ›› Que les traitements de préservation de la fertilité ne soient pas nuisibles à la condition du patient ou ne la détériorent pas; ›› Que les traitements de préservation de la fertilité ne soient pas des obstacles aux traitements oncologiques ou autres traitements, en termes de délais. Une consultation prioritaire en centre de procréation est fortement recommandée. Le bilan d’investigation demeure le même que pour le couple infertile, selon qu’il s’agisse d’une femme ou d’un homme. Le médecin devrait alors compléter les examens nécessaires (plusieurs étant déjà réalisés dans le contexte de la 26 Chez les filles et garçons prépubères qui désirent préserver leur fertilité, la cryopréservation de tissus ovarien ou testiculaire est une option qui pourrait être envisagée. Or, actuellement, ces procédures ne sont pas accessibles, étant encore expérimentales. 43 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC maladie active). Les procédures entourant la préservation de la fertilité devraient être entreprises avant même la réception de tous les résultats d’examens, le temps étant ici un enjeu crucial devant l’urgence du traitement oncologique, par exemple. POUR LA RÉALISATION DE TESTS GÉNÉTIQUES PRÉIMPLANTATOIRES L’évolution de la science dans la dernière décennie a permis d’élaborer des tests permettant l’identification d’anomalies génétiques. Certains de ces tests peuvent être faits durant la grossesse (sur des cellules prélevées par amniocentèse ou par biopsie de villosités choriales, ou analyse de l’ADN fœtal dans le sang maternel), en postnatal, ou avant la grossesse. Ces examens permettent d’identifier si le fœtus ou l’enfant à venir est porteur de certaines anomalies génétiques ciblées. Les tests génétiques préimplantatoires se distinguent selon deux catégories : le diagnostic génétique préimplantatoire (DPI) et le dépistage génétique préimplantatoire (en anglais : Preimplantation Genetic Screening ou PGS). Ces tests consistent en des techniques invasives qui nécessitent la tenue d’un cycle de fécondation in vitro, suivie du prélèvement d’une ou de plusieurs cellules des embryons et l’analyse génétique de l’ADN extrait. Les embryons exempts de maladie génétique peuvent être implantés ou cryopréservés pour un éventuel transfert. LE DIAGNOSTIC GÉNÉTIQUE PRÉIMPLANTATOIRE (DPI) L’avantage de procéder au DPI avant la grossesse évite au couple l’expérience difficile de devoir procéder à une interruption médicale de grossesse si le fœtus est atteint, et constitue ainsi une alternative au diagnostic prénatal. Le DPI s’adresse principalement aux couples porteurs : ›› d’une maladie génétique grave (mutation monogénique) ›› d’anomalies chromosomiques (translocations chromosomiques) Ces conditions sont connues ou mises en relief par l’histoire personnelle et familiale ou par la présence d’un premier enfant atteint. Ces maladies font l’objet d’un dépistage parce qu’elles sont associées à un risque de récurrence (de l’ordre de 25-50 %) et que leur pronostic sur le plan fonctionnel et/ou vital est pauvre. Les couples éligibles au DPI doivent avoir une condition génétique connue, pour laquelle un test génétique fiable existe et avoir bénéficié de conseils 44 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC génétiques au préalable. À ce titre, on retient quelques exemples27 de maladies génétiques pouvant faire l’objet d’un DPI : ›› Maladies monogéniques autosomiques dominantes ›› Dystrophie myotonique ›› Syndrome de Marfan ›› Maladies monogéniques autosomiques récessives ›› Acidose lactique congénitale ›› Ataxie récessive spastique de Charlevoix-Saguenay ›› Fibrose kystique ›› Neuropathie sensitivo-motrice ›› Thalassémie ›› Tyrosynémie héréditaire ›› Maladies monogéniques liées à l’X ›› Dystrophie de Duchenne ›› Hémophilie A Dans l’éventualité où le médecin met en évidence une maladie génétique ou héréditaire à son questionnaire, il serait prudent de consulter un spécialiste en génétique médicale afin d’offrir le dépistage nécessaire, lorsque disponible et indiqué. LE DÉPISTAGE GÉNÉTIQUE PRÉIMPLANTATOIRE (EN ANGLAIS : PGS) Cette technique consiste en une méthode de sélection embryonnaire, utilisée lors d’un cycle de FIV. Elle vise à sélectionner les embryons euploïdes selon une analyse chromosomique complète28. L’objectif ici est de sélectionner et de transférer un embryon euploïde, diminuant alors le risque d’avortement spontané et favorisant les chances d’obtenir une grossesse évolutive et une naissance vivante, notamment chez les femmes d’âge plus avancé où la proportion d’embryons aneuploïdes est plus élevée. Dans certains pays, cette technique est de plus en plus proposée lors de la FIV à des couples sans risque d’atteinte de leur descendance. Néanmoins, cette utilisation universelle chez les femmes d’âge plus avancé est encore très controversée dans la littérature. 27 Liste non exhaustive. 28 Le PGS faisant appel à la technique d’hybridation in situ en fluorescence (PGS-FISH) est associé à une baisse de taux de naissances vivantes selon certaines études. Les nouvelles méthodes d’analyse complète avec micropuces semblent améliorer la sélection d’embryons de qualité, et montrent une hausse des taux d’implantations chez les patientes ayant une réserve ovarienne normale. Voir Dahdouh EM, et collab. (2015). 45 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Bien que ces techniques soient extrêmement utiles dans des cas précis, il faut rappeler que : ›› Le recours à ces techniques représente actuellement un coût non négligeable, mais de récents développements nous permettent d’espérer une accessibilité moins coûteuse à certains tests génétiques. ›› Ces techniques ne sont que peu disponibles actuellement au Québec. ›› La fiabilité de ces tests n’est pas parfaite. Les limites de ces technologies doivent être expliquées car elles peuvent être à l’origine d’un diagnostic erroné. Le recours à un DPI n’élimine pas la nécessité de tests de diagnostic prénatal ou postnatal. ›› Le dépistage préimplantatoire (PGS) soulève des enjeux éthiques (sélection embryonnaire). De plus, il est associé à un coût non négligeable avec un rapport coût-efficacité inconnu pour l’instant. Une réflexion doit être faite à cet égard afin de bien encadrer cette pratique. ›› Le recours au DPI ou au PGS dans le but de produire « des bébés à la carte », ou pour la sélection de sexe pour raisons non médicales29 est une pratique interdite et illégale au Canada30. ›› La destruction d’embryons pour des causes non médicales et/ou la sélection du sexe de l’enfant sont considérées comme non éthiques et illégales. Le bilan de base à réaliser demeure celui qui est proposé au couple infertile nécessitant une FIV. POUR LE DON DE GAMÈTES ET D’EMBRYONS Le don de gamètes vise à offrir à des personnes infertiles ou de même sexe la possibilité de parvenir à leur projet parental. Il peut aussi s’avérer une approche utile pour éviter la transmission d’une maladie génétique. Le don de gamètes implique la contribution d’un tiers au projet parental. Une troisième partie participe à la conception de l’enfant, qu’il s’agisse d’un donneur de sperme, d’une donneuse d’ovule ou de donneurs d’embryons. DON DE SPERME Le don de sperme est utilisé lors d’une infertilité masculine ou peut s’inscrire dans la démarche d’un projet parental chez une personne seule. Il peut également être une option pour les couples qui veulent éviter la transmission d’une maladie infectieuse grave du partenaire à sa conjointe (par exemple le VIH). 29 L’identification du sexe d’un embryon in vitro ne peut être envisagé que dans des situations exceptionnelles, afin de prévenir, diagnostiquer ou traiter des maladies ou des anomalies liées au sexe. (Loi sur la procréation assistée, art. 5, al. e.). 30 En vertu de la Loi sur la procréation assistée, art. 5, al. e. 46 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC À ce jour, le don de sperme par banque se fait de façon anonyme31 ou selon une banque ouverte. Par ailleurs, il existe certains contextes où le donneur est connu de la patiente ou des conjoints, notamment lorsqu’il s’agit d’un don dirigé (par exemple : don de sperme désigné pour une patiente, en particulier par un ami du couple). Tous les donneurs* doivent subir des examens de dépistage32 (maladies infectieuses, maladies génétiques). Pour le couple, le bilan a généralement été complété avant la décision de recourir à un don de sperme. Quant à la personne seule ou aux partenaires de même sexe, le bilan de base d’infertilité doit être réalisé, sachant qu’il est nécessaire de s’assurer des meilleures chances d’une grossesse (réserve ovarienne, ovulation, perméabilité tubaire, etc.). Le bilan des maladies transmissibles devrait être fait chez les deux partenaires de même sexe. En vertu de la Loi sur la procréation assistée33, les donneurs ne peuvent être rémunérés. Seules les dépenses en lien avec le don peuvent être remboursées. DON D’OVULES Le don d’ovules* est une technique plus récente et plus complexe. Il implique le prélèvement d’ovules chez la donneuse, puis le recours aux techniques de fécondation in vitro en vue de former un embryon, puis de le transférer. Il est utilisé lorsque l’étiologie du problème d’infertilité expose une insuffisance ovarienne ou une maladie génétique transmissible. Il peut aussi être requis lors d’un projet parental chez deux partenaires de même sexe masculin, ou de même sexe féminin lorsque médicalement requis. Le don d’ovules peut se faire en recourant à une banque d’ovules ou selon un don dirigé ou non dirigé. Les personnes impliquées, donneuses et conjoints, doivent subir les examens de dépistage et le bilan de base de l’infertilité. Encore ici, le cadre légal au Canada empêche toute rémunération pour la donneuse, sauf les dépenses courantes engagées (frais de déplacement par exemple). DON D’EMBRYON Concrètement, le don d’embryon* à une tierce partie est peu utilisé au Québec. Ce don peut être dirigé ou non et résulte habituellement des embryons * Au moment du don, il est nécessaire de connaître le statut du donneur pour certaines maladies infectieuses (sérologies pour cytomégalovirus, pour HTLV 1 et 2, pour anticorps anti-HBc). 31 Certaines données sur le donneur de sperme peuvent être disponibles, tels les antécédents médicaux personnels et familiaux, mais aucune information de nature à identifier le donneur ne peut être commu­niquée. 32 Des normes rigoureuses sont imposées aux donneurs de banques de sperme par Santé Canada, dont : examen annuel, dépistage des infections transmises sexuellement et du VIH tous les trois mois, mise en quarantaine du sperme avant d’être libéré, etc. 33 Loi sur la procréation assistée, LC, 2004, chapitre 2, art. 7. 47 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC surnuméraires cryopréservés. Aucune rémunération ne peut être octroyée aux donneurs, sauf les dépenses courantes relatives au don. POUR LA GESTATION POUR AUTRUI (MÈRE PORTEUSE) La gestation pour autrui est un mode de procréation qui fait référence à une mère porteuse, laquelle porte l’enfant du couple qui a fourni les embryons. À la naissance, l’enfant est remis aux conjoints qui se sont engagés dans le projet parental. Le recours à la gestation pour autrui est utilisé chez les femmes dont une grossesse est proscrite, en l’absence d’utérus ou en présence d’anomalies utérines ne pouvant permettre de mener une grossesse à terme. Les couples dont les deux partenaires sont de sexe masculin peuvent également souhaiter recourir aux services d’une mère porteuse. Rappelons que la mère porteuse ne peut se voir attribuer de rémunération autre que les dépenses courantes inhérentes à la gestation. De plus, au Québec, un contrat entre le couple et la mère porteuse est considéré nul selon le Code civil du Québec34. Donc, au Canada, un tel contrat peut être reconnu, alors qu’au Québec, il n’a aucune valeur devant les tribunaux en cas de litige. Toutes les personnes impliquées (donneuse d’ovules, donneur de sperme, mère porteuse) doivent subir les examens de dépistage. PRÉCISION DU DIAGNOSTIC D’INFERTILITÉ ÉTIOLOGIE Les causes de l’infertilité peuvent être uniques, inconnues ou multiples. L’infertilité féminine n’est pas toujours l’explication au problème de fertilité d’un couple. On estime que près de 25 % des cas d’infertilité relèvent d’une infertilité masculine. Par ailleurs, la cause d’infertilité peut relever des deux partenaires chez environ 30 % des couples. 34 Code civil du Québec, art. 541. 48 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ÉTIOLOGIE DES FACTEURS* DE L'INFERTILITÉ CHEZ LE COUPLE Causes identifiables de l’infertilité chez le couple Facteurs chez la femme 30-35 % Facteurs chez l’homme 20-25 % Facteurs chez les 2 partenaires 30-35 % Infertilité inexpliquée 15-20 % * Ces facteurs sont évolutifs et peuvent varier selon les définitions retenues, la population ciblée et les pratiques cliniques. PRÉCISION DU DIAGNOSTIC D’INFERTILITÉ CHEZ LA FEMME Différentes causes peuvent conduire à l’infertilité chez la femme (annexe I). Il est utile de rappeler que l’infertilité chez la femme n’est pas nécessairement accompagnée de trouble sexuel et n’a pas de rapport direct avec sa féminité. Afin de faciliter la réflexion clinique, nous présenterons les origines les plus fréquentes de l’infertilité selon le tableau de la page suivante. 49 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Tableau 2 Causes de l'infertilité féminine Oligo ou anovulation 40 % Anomalies tubaires 30 % Endométriose 10 à 20 % Anomalies utérines 3 % Diverses 7 % L’anamnèse permet parfois de mettre en évidence certains signes d’appel ou l’examen physique met en relief des observations particulières qui viennent guider et prioriser les examens paracliniques complémentaires. Selon le niveau de soins attribués, des examens paracliniques peuvent être entrepris afin de mieux préciser les causes de l’infertilité féminine. Les examens les plus souvent considérés sont : ›› Les examens pour détecter l’ovulation ›› La courbe de température basale. Elle permet un diagnostic rétrospectif d’ovulation, mais elle n’est pas des plus précises, selon la régularité du cycle de la patiente ›› Le test de détection de la LH urinaire : permet de détecter l’ovulation dans la phase pré-ovulatoire. Ce « test d’ovulation » est en vente libre dans les pharmacies ›› Le dosage de la progestérone en milieu de phase lutéale au septième jour avant la date prévue des menstruations (au jour 21 d’un cycle de 28 jours) peut indiquer s’il y a eu ovulation ou non Si à l’anamnèse, les cycles menstruels sont réguliers, prévisibles, reproductibles et accompagnés d’au moins un symptôme d’ovulation, il est presque assuré que le cycle est ovulatoire et aucun autre examen n’est nécessaire pour confirmer l’ovulation. ›› L’échographie pelvienne de base, pouvant être réalisée dans un centre de niveau 1 ou 2A Idéalement, une évaluation transvaginale pour évaluation des ovaires, des follicules et de la réserve ovarienne complète l’échographie de base, lorsque les ressources sont disponibles. Dans cette éventualité, le médecin peut adresser une demande d’échographie à un centre de niveau 2B ou 3. 50 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC En effet, compte tenu de l’expertise nécessaire à cette évaluation particulière des follicules et de la réserve ovarienne, il est recommandé que cet examen soit réalisé dans un centre de niveau 2B (centre régional désigné) ou de niveau 3 (centre de PA). ›› L’hystérosalpingographie permet de détecter des anomalies tubaires de même que certaines anomalies utérines. Lorsque les ressources sont disponibles, une hystérosonographie est aussi un examen qui peut être utilisé afin d’évaluer la perméabilité tubaire. ›› La laparoscopie diagnostique (avec ou sans hydrotubation) peut être réalisée par l’obstétricien-gynécologue chez les patientes pour lesquelles l’anamnèse ou l’examen physique suggère une pathologie gynécologique. Le clinicien qui opte pour une évaluation par laparoscopie devrait également être en mesure de traiter la pathologie au cours de la même intervention, selon le degré de sévérité de la pathologie visualisée. Le schéma de la page suivante résume l’évaluation paraclinique initiale de base chez la femme qui peut être réalisée par le médecin de famille ou l’obstétricien- gynécologue soucieux d’amorcer le bilan d’infertilité auprès de ses patients. 51 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC CHEMINEMENT DE L'ÉVALUATION PARACLINIQUE DE BASE DE L'INFERTILITÉ FÉMININE Précision de l’infertilité Facteurs féminins Recherche d’indices d’anomalies tubaires ou utérines au questionnaire et/ou à l’examen Recherche d’indices de désordre ovulatoire au questionnaire et/ou à l’examen Examens complémentaires pour : - anomalies tubaires - endométriose - anomalies utérines Y a-t-il ovulation? Évaluation de la régularité du cycle menstruel ✓ Cycle menstruel régulier Ovulation probable +/Examens pour détecter l’ovulation Cycle menstruel irrégulier Dosage : - progestérone - FSH/LH - prolactine - TSH ✓ Hystérosalpingographie ou Hystérosonographie Anomalie utérine ✓ Hystéroscopie (si ressource disponible) Anomalie utéro-tubaire ✓ Laparoscopie (+/- hydrotubation) (avec traitement de la pathologie* au cours de l’intervention) * Lors de la laparoscopie diagnostique, certaines conditions mériteront un traitement chirurgical lors de cette même intervention. Dans le cadre de l’endométriose, certains traitements sont indiqués lorsqu’ils contribuent à l’amélioration de la fertilité (p. ex. : présence d’un hydrosalpinx) ou lorsqu’ils contribuent à préciser un diagnostic (p. ex. : doute de néoplasie), ou encore chez la patiente symptomatique. En d’autres circonstances, le traitement chirurgical risque de diminuer la réserve ovarienne, ne contribuant pas à améliorer la fertilité. Le chirurgien qui procède à la laparoscopie doit être au fait des recommandations entourant la nécessité d’intervenir ou non dans un contexte d’infertilité. Source : AMRS (2012). Endometrios and infertility: a committee opinion. 52 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Certains signaux d’alarme devraient cependant amener le clinicien à référer précocement en milieu 2B ou 3, notamment pour l’urgence de l’investigation ou du traitement : Tableau 3 Précision de l’infertilité féminine et signaux d’alarme visant une évaluation spécialisée CONDITIONS MÉRITANT UNE ATTENTION PARTICULIÈRE MILIEU DE SOINS À PRIORISER (INVESTIGATION ET TRAITEMENT) Patiente de plus de 40 ans Milieu de niveau 2B ou 3 Infertilité inexpliquée de longue durée (plus de 3 ans) chez une femme de plus de 35 ans Milieu de niveau 2B ou 3 Anomalie chromosomique ou génétique connue Milieu de niveau 3 PRÉCISION DU DIAGNOSTIC D’INFERTILITÉ CHEZ L’HOMME Différentes causes peuvent conduire à l’infertilité chez l’homme (annexe II). La première étape consiste d’abord à faire une bonne évaluation afin d’identifier différents facteurs pouvant réduire les chances d’une grossesse naturelle ou réduire la quantité des spermatozoïdes de même que leur qualité. Attardons-nous aux causes les plus fréquentes, tout en se rappelant que l’atteinte de la fertilité masculine est souvent multifactorielle : Tableau 4 Causes de l’infertilité masculine Présence d’une varicocèle 30 % Causes idiopathiques 30 % Causes obstructives 15 % Insuffisance testiculaire 5 % Cryptorchidie 3 % Désordres génétiques 3 % Désordres endocriniens 3 % Dysfonction éjaculatoire 2 % Exposition à des produits toxiques pour la spermatogenèse 2 % Présence d’anticorps anti-spermatozoïde 2 % Infection/inflammation 2 % Autres 3% 53 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Rappelons que les causes d’infertilité chez l’homme ne sont pas nécessairement accompagnées de trouble sexuel et n’ont pas de rapport direct avec la virilité. Après une anamnèse et si possible un examen urologique, un spermogramme est réalisé. Cet examen permet, dans un premier temps, de cibler les anomalies possibles liées aux caractéristiques du liquide séminal et des spermatozoïdes. L’échantillon de sperme doit être obtenu idéalement après deux à cinq jours d’abstinence. L’analyse du sperme et du liquide séminal doit être effectuée selon les normes établies par l’OMS. L’interprétation de l’analyse effectuée et l’élaboration d’un rapport de spermogramme nécessitent des connaissances et une expertise en médecine reproductive. Le seuil inférieur de référence (correspondant au 5e percentile utilisé pour l’analyse de l’échantillon de sperme d’hommes fertiles) est présenté dans le tableau suivant, de même que certaines interprétations cliniques. 54 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Tableau 5 Valeurs critiques de l’OMS pour l’interprétation des différents paramètres de l’échantillon de sperme chez l’homme PARAMÈTRES SEUIL DE VALEURS CRITIQUES ANOMALIES › Un volume éjaculatoire diminué peut résulter Volume 1,5 ml d’un problème technique lors de la réalisation du spermogramme : collection incomplète du spécimen, dysfonction éjaculatoire, obstruction du tractus reproductif › Un taux élevé d’acidité peut être secondaire PH 7,2 à une obstruction des vésicules séminales de cause congénitale (absence congénitale des canaux déférents) ou acquise › Azoospermie : absence complète de spermatozoïdes dans le sperme Numération (concentration de spermatozoïdes) Motilité totale Motilité progressive › Oligozoospermie : décompte des 15 millions/ml spermatozoïdes en deçà de la valeur de référence › › › 40 % 32 % légère : de 10 à 15 millions/ml modérée : de 5 à 10 millions/ml sévère : moins de 5 millions/ml › Asthénospermie : défaut de motilité des spermatozoïdes, dont la motilité progressive est en deçà de la valeur critique Morphologie stricte 4 % › Tératospermie : quantité de spermatozoïdes Viabilité 58 % › Nécrospermie : pourcentage trop élevé de dysmorphiques au-dessus de la valeur critique spermatozoïdes morts Au Québec, un consensus parmi les spécialistes de la reproduction masculine veut qu’une attention soit portée sur le seuil de référence pour l’ensemble des paramètres d’analyse du sperme. Ce seuil pourrait être resserré lorsque la 55 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC situation concerne un couple infertile. Cette vigilance s’explique par le fait que les seuils établis par l’OMS font référence à un échantillonnage réalisé chez des hommes avec fertilité prouvée. Des facteurs mâles peuvent donc contribuer à l’infertilité lorsque le seuil de valeurs se situe en deçà du 25e percentile chez les couples infertiles. Chez cette cohorte, le recours à un traitement pour favoriser la formation de spermatozoïdes pourrait avoir un impact sur la fertilité. De récentes études confirment la contribution possible de facteurs mâles dans ce contexte. Dans l’une d’elles35, il est noté que malgré la normalité des paramètres (numération de spermatozoïdes de 15-20 millions/ml; motilité totale de 40-50 %; morphologie stricte de 4-14 %), certaines conditions pouvant contribuer à l’infertilité ont été identifiées : présence d’une varicocèle (27 %), hypogonadisme (7 %) et cryptorchidie (1 %). Par ailleurs, la prévalence de l’infertilité est augmentée en présence d’un cancer des testicules chez l’homme36. Or, il est démontré que bien qu’un cancer testiculaire puisse être associé avec une réduction significative de la numération des spermatozoïdes, le décompte moyen des spermatozoïdes chez ces hommes se situe au-delà des seuils établis37. Actuellement, les seuils de référence pour l’interprétation du spermogramme demeurent ceux établis par l’OMS (5e percentile). Il est nécessaire de retenir que des considérations particulières devraient être portées dans le cadre de paramètres se situant en deçà du 25e percentile. C’est pourquoi un tableau témoignant des différentes valeurs et des seuils de référence de l’OMS pour l’échantillon de sperme est présenté ici, afin que le clinicien puisse s’y référer dans le cadre des recommandations qui suivent. ›› Lorsque l’interprétation des paramètres précisés au tableau suivant se situe au-delà du 25e percentile des valeurs de référence de l’OMS, les probabilités de retrouver un facteur mâle dans les causes de l’infertilité du couple sont peu probables, à moins que l’on ne retrouve : ›› Présence à l’histoire et/ou à l’examen physique des signes et symptômes d’anomalies urologiques ›› Historique d’antécédents d’avortements spontanés. Ces avortements peuvent être l’indice d’une anomalie génétique ou d’un désordre lié à la chromatine du sperme chez le conjoint mâle. 35 Baker, K., J. Li et E. Jr. Sabanegh (2015). « Analysis of semen parameters in male referrals: impact of reference limits, stratification by fertility categories, predictors of change, and comparison of normal semen parameters in subfertile couples », Fertility and Sterility, vol. 103, no 1, p. 59-65. 36 Eisenberg M. et collab. (2015). « Increased risk of cancer in infertile men: analysis of U.S. claims data », The Journal of Urology, vol. 193, no 5, p. 1596-15601. 37 Caponecchia L., et collab. (2015). « Do malignant diseases affect semen quality? Sperm parameters of men with cancers », Andrologia, juillet, doi: 10.1111 et 12451. 56 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› Lorsque l’interprétation de certains paramètres du spermogramme se situe entre le 5e et le 25e percentile, la première étape consiste à revoir et valider l’évaluation des causes de l’infertilité masculine : ›› Recherche à l’histoire et à l’examen physique des signes et symptômes d’anomalies urologiques ›› Historique d’antécédents d’avortements spontanés La décision de poursuivre une investigation et une évaluation urologique plus large, dans ce contexte, relève du jugement clinique du médecin. Cette décision doit tenir compte des désirs du couple, des délais engendrés par ces procédures (notamment l’âge de la femme), de la présence de facteurs traitables et du plan de traitement envisagé (médical, chirurgical, FIV). Cela ne devrait cependant pas retarder la cascade de traitement d’infertilité chez le couple. Tableau 6 Valeurs de référence de l’OMS pour l’interprétation des différents paramètres de l’échantillon de sperme chez l’homme (5e, 25e et 50e percentile) 25e PERCENTILE (SEUIL DE RÉFÉRENCE) 50e PERCENTILE (SEUIL DE RÉFÉRENCE) 1,5 ml 2,7 ml 3,7 ml 39 millions 142 millions 255 millions 15 millions/ml 41 millions/ml 73 millions/ml Motilité totale* 40 % 53 % 61 % Motilité progressive* 32 % 47 % 55 % Morphologie stricte* 4 % 9 % 15 % Viabilité 58 % 72 % 79 % PARAMÈTRES Volume Nombre total de spermatozoïdes par éjaculation Numération* (concentration de spermatozoïdes) 5e PERCENTILE (LIMITE INFÉRIEURE DE RÉFÉRENCE) * Selon les données probantes, les principaux paramètres prédicteurs de la fertilité masculine sont la numération, la motilité et la morphologie des spermatozoïdes. Dans les rares conditions où la motilité et la morphologie des spermatozoïdes s’avèrent anormaux dans un contexte de numération adéquate, une évaluation urologique est recommandée. 57 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC En résumé, voici le cheminement de l’évaluation paraclinique de base de l’infertilité masculine. CHEMINEMENT DE L'ÉVALUATION PARACLINIQUE DE BASE DE L'INFERTILITÉ MASCULINE Infertilité Facteurs masculins Spermogramme no 1 Échantillon de sperme frais après 2 à 5 jours d’abstinence Normal* Ensemble des paramètres > 5e percentile valeurs de référence de l'OMS Anormal** Paramètre* < 5e percentile valeurs de référence de l'OMS Une évaluation urologique peut être différée sauf si présence à l'histoire et/ou à l'examen : - de signes ou symptômes d'anomalies urologiques - d'avortements spontanés Répéter spermogramme no 2 sans délai si : Azoospermie Anormalités sévères Spermogramme no 2 Dans un délai d’au moins un mois après le premier échantillon Normal* Ensemble des paramètres > 5e percentile valeurs de référence de l'OMS Anormal** Paramètre* < 5e percentile valeurs de référence de l'OMS Recherche des causes Causes obstructives/ anatomiques Causes testiculaires/ endocriniennes Causes génétiques Autres causes * Selon les données probantes, les principaux paramètres prédicteurs de la fertilité masculine sont la numération, la motilité et la morphologie des spermatozoïdes. Dans les rares conditions où la motilité et la morphologie des spermatozoïdes s’avèrent anormaux dans un contexte de numération adéquate, une évaluation urologique est recommandée. ** Devant la présence de paramètres se situant entre le 5e et le 25e percentile, une évaluation urologique peut être recommandée selon la situation clinique. 58 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Il est utile de se rappeler que : ›› La présence d’un spermogramme anormal doit mener à une démarche clinique permettant d’en préciser les principales causes. ›› Les causes obstructives sont de différentes étiologies, la plus fréquente étant liée à la vasectomie. D’autres causes obstructives (partielles ou complètes) doivent être considérées lors d’anomalies sévères du spermogramme (surtout en présence d’hypospermie). Il est alors nécessaire d’éliminer des anomalies telles : ›› Une absence congénitale bilatérale de canal déférent ›› Une compression ou obstruction du canal éjaculatoire par kyste prostatique Ces causes obstructives méritent parfois une approche chirurgicale, tout en considérant les différentes conditions et le contexte clinique (coût moindre comparativement à une technique plus invasive, disponibilité des urologues, délai de la procédure, âge de la femme, etc.). Une référence immédiate en centre 2B ou 3 est recommandée. ›› La présence d’une varicocèle palpable à l’examen associée à des paramètres anormaux du spermogramme mérite que l’on envisage un traitement pour favoriser la fertilité chez le couple infertile. Une référence en urologie spécialisée devrait être envisagée. ›› Différentes conditions peuvent expliquer les anomalies relatives à la fonction testiculaire. Bien que l’infertilité masculine relève le plus souvent d’une insuffisance testiculaire ou d’un défaut de spermatogenèse, certaines conditions méritent qu’un traitement soit entrepris avant de considérer une technique de prélèvement de sperme ou de procréation (par exemple : désordre sexuel, désordre de l’axe hypothalamo-hypophysaire (anomalie de la prolactine, anomalie de la TSH) pouvant affecter la spermatogenèse, obstruction post-testiculaire, etc.). Une collaboration s’avère alors nécessaire avec le spécialiste en endocrinologie. ›› L’éjaculation rétrograde est une éjaculation dont le sperme prend un chemin rétrograde vers la vessie plutôt que vers le méat urétral lors de l’orgasme. Il s’agit d’un dysfonctionnement du sphincter et, bien que sans conséquence grave pour l’homme, cette condition devient importante lors d’un projet parental. Différentes étiologies sont proposées pour cette condition : ›› Anatomique ›› Neurologique : traumatisme de la moelle épinière, diabète, séquelle post-chirurgie de la prostate, sclérose en plaques, etc. ›› Toxique : alcool, cocaïne, morphine ›› Idiopathique 59 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› La cryptorchidie (absence de descente spontanée du testicule dans le scrotum) est associée à de l’oligospermie (30 % si cryptorchidie unilatérale, 50 % si cryptorchidie bilatérale) ›› Ne pas oublier que l’obésité peut entrainer un hypogonadisme central et des anomalies au spermogramme. Cela résume l’évaluation initiale de base chez l’homme qui peut être réalisée par le médecin de famille, l’endocrinologue, l’urologue ou l’obstétricien- gynécologue soucieux d’amorcer le bilan d’infertilité auprès des couples infertiles. Certains signaux d’alarme devraient cependant amener le clinicien à référer précocement en milieu 2B ou 3, notamment pour l’urgence de l’investigation ou du traitement. Tableau 7 Précision de l’infertilité masculine et signaux d’alarme visant une évaluation spécialisée CONDITIONS MÉRITANT UNE ATTENTION PARTICULIÈRE MILIEU DE SOINS À PRIORISER (INVESTIGATION ET TRAITEMENT) Anomalie urologique ›› douleur testiculaire ›› masse testiculaire ›› varicocèle ›› cryptorchidie* Milieu de niveau 2B ou 3 Azoospermie** Milieu de niveau 2B ou 3 Oligospermie sévère (moins de 5 millions/ml) Milieu de niveau 2B ou 3 Oligospermie modérée (de 5 à 10 millions/ml) Milieu de niveau 2B Vasectomie depuis plus de 10 ans Milieu de niveau 2B ou 3 Dysfonction érectile dans un contexte d’infertilité de couple Milieu de niveau 2B ou 3 Dysfonction éjaculatoire dans un contexte d’infertilité de couple Milieu de niveau 2B ou 3 Signes cliniques d’endocrinopathie*** Milieu de niveau 2B ou 3 Référence en endocrinologie * En présence d’infertilité et de cryptorchidie bilatérale, le patient devrait être orienté vers un milieu de niveau 2B ou 3. ** Lorsque le couple choisit de ne pas poursuivre l’investigation de l’azoospermie ou d’envisager une adoption, le milieu de soins thérapeutiques peut être adapté. *** En présence d’hypogonadisme prouvé, une référence en endocrinologie pour la prise en charge à long terme de l’hypogonadisme est recommandée même si le projet parental est abandonné. 60 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC INVESTIGATION SPÉCIALISÉE Devant la nécessité de procéder à une investigation plus invasive, divers examens peuvent être réalisés. Rappelons que des compétences sont nécessaires, tant pour réaliser certains actes diagnostiques que pour leur interprétation. À titre informatif, l’éventail des examens pouvant être utiles se résume ainsi : ÉVALUATION DES TROUBLES OVULATOIRES ›› Échographie endovaginale pour évaluer la présence d’ovaires polykystiques ou la possibilité d’insuffisance ovarienne ›› Bilan oligo-aménorrhée : bilan de base + FSH/estradiol, B-HCG, prolactine ›› Bilan d’excès d’androgènes : testostérone totale, DHEA-S, 17-hydroxyprogestérone ÉVALUATION DES ANOMALIES TUBAIRES ›› Laparoscopie avec hydrotubation ›› Hystéroscopie avec canulation sélective sous fluoroscopie (surtout pour les blocs cornuaux bilatéraux) ›› Hystérosonographie (2D ou 3D) ÉVALUATION DE LA CAVITÉ UTÉRINE ›› Hystérosalpingographie (HSG) ›› Hystérosonographie (2D ou 3D) ›› Hystéroscopie ›› IRM ou Écho 3D ÉVALUATION DES ANOMALIES LIÉES À L’ENDOMÉTRIOSE ›› Échographie pelvienne endovaginale détaillée ›› Évaluation laparoscopique (+ ou - traitement associé) ÉVALUATION DE L'INFERTILITÉ MASCULINE ›› Échographie abdominale (agénésie rénale pouvant être associée à des anomalies urologiques) ›› Échographie de la prostate et testiculaire ›› Évaluation génétique (par exemple : caryotype, recherche d’une mutation sur le gène CFTR et recherche de microdélétion du chromosome Y lors d’oligospermie sévère ou azoospermie) ›› Biopsie testiculaire ›› Recherche d’anticorps anti-spermatozoïdes 61 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› Analyse urinaire post-éjaculation ›› Bilan sanguin (FSH, LH, prolactine, TSH, estradiol, testostérone totale et libre ou biodisponible) AUTRES EXAMENS Les cliniciens de la PMA ne cessent de rechercher les causes de l’infertilité. À ce titre, différents examens sont en voie d’enrichir la médecine reproductive. Il demeure que plusieurs d’entre eux sont utilisés dans le cadre de procédures de recherche, en attente de validation. Ainsi, ces examens, tant pour l’infertilité de la femme que de l’homme, ne sont que d’une utilité limitée dans la prise en charge initiale des couples infertiles. Ils ne sont recommandés que dans des conditions médicales particulières, soulevées en cours de traitement (par exemple, lors d’échecs implantatoires). On peut penser ici à certains examens, notamment : ›› Test de réceptivité de l’endomètre ›› Test de fragmentation de l’ADN ›› Test d’intégrité de la membrane plasmatique, de l’ADN, de l’acrosome ›› Test de fixation à la zone pellucide ›› Bilan immunologique Il est donc utile de rappeler : ›› Ces examens spécialisés ne sont pas indiqués dans le bilan de base de l’infertilité. Ils doivent être approuvés et justifiés par la condition clinique. ›› Le recours à la biopsie de l’endomètre dans le bilan de base n’est plus indiqué. Au terme de cette évaluation, le médecin pourra offrir au couple des mesures spécifiques et un plan de traitement ciblant la cause identifiée de l’infertilité. Lorsque l’investigation démontre un spermogramme normal, une bonne perméabilité tubaire et une fonction ovulatoire adéquate, la cause de l’infertilité demeure « inexpliquée ». L’incidence d’infertilité inexpliquée est estimée à environ 15-20 % des couples infertiles. Certains laisseront la nature suivre son cours (notamment si la patiente est jeune) sachant qu’il y aura conception dans près de 35 % des cas chez ces couples après deux ans. Cependant, plusieurs opteront pour un traitement actif, en lien avec leur désir d’une grossesse, d’autant plus si la réserve ovarienne est basse ou si la patiente a plus de 35 ans. Différents traitements et techniques de reproduction assistée peuvent être considérés, selon une approche individualisée. 62 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Section 3/ Traitements et techniques de reproduction assistée Différents traitements sont offerts aux couples infertiles. Dans un premier temps, il est nécessaire de considérer certaines interventions de base : la mise en place de saines habitudes de vie, le traitement des conditions endocriniennes (par exemple : traitement de l’hypothyroïdie chez la femme ou chez l’homme). L’approche chirurgicale de certaines conditions38 doit initialement être considérée, particulièrement lorsque celles-ci contribuent à l’amélioration de la fertilité. D'autres traitements sont envisagés et consistent en l’usage de médicaments (notamment la prise d’inducteurs et de stimulants de l’ovulation ou de la spermatogenèse) ainsi qu’en l’utilisation de techniques de reproduction assistée. Les techniques de reproduction assistée sont des traitements qui comportent la manipulation extracorporelle d’ovules, de spermatozoïdes et d’embryons. Certaines interventions connexes sont aussi considérées dans ces soins thérapeutiques, notamment l’injection intracytoplasmique de spermatozoïde et l’insémination intra-utérine. APPROCHE VISANT LES HABITUDES DE VIE L’obésité est une condition associée à une diminution de la fertilité aussi bien chez l’homme que chez la femme, en plus d’être souvent retrouvée dans la présentation du syndrome des ovaires polykystiques chez la femme. Les effets observés chez les femmes en surpoids ou obèses qui ont recours à la fécondation in vitro sont : ›› Un besoin accru de gonadotrophines ›› Un taux de grossesse et de grossesse clinique significativement plus faible ›› Des risques accrus en lien avec la procédure de prélèvement des ovules vu la moins bonne échogénicité de ces patientes et la diminution de l’accessibilité des ovaires 38 Certains traitements chirurgicaux sont indiqués lorsqu’ils contribuent à l’amélioration de la fertilité : tuboplastie, cure d’un hydrosalpinx, cure d’un varicocèle, etc. Le chirurgien doit être au fait des recommandations entourant la nécessité d’intervenir ou non dans un contexte d’infertilité, notamment en présence d’endométriose. 63 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› Des risques obstétricaux nettement plus élevés en comparaison avec les femmes qui ont un poids santé La perte de poids par le changement des habitudes de vie est alors une première intervention à recommander dans le plan thérapeutique de la patiente infertile avec un indice de masse corporelle (IMC) de plus de 3539. Par ailleurs, un indice de masse corporelle sous la normale est aussi interpellant. Le plan thérapeutique de l’infertilité devrait être initié dans des conditions propices, la femme présentant idéalement un indice de masse corporelle de 19 à 30. De récentes études40 démontrent par ailleurs qu’un IMC plus élevé contribue à une baisse de la fertilité masculine, et ce facteur devrait être pris en charge. Diverses autres approches (arrêt du tabagisme, restriction de l’exercice physique intense, etc.) peuvent être proposées selon le contexte clinique. APPROCHE MÉDICAMENTEUSE L’INDUCTION DE L’OVULATION (HORS FIV) L’induction de l’ovulation constitue l’une des méthodes couramment utilisées en médecine reproductive. Cette induction est habituellement réalisée chez les femmes présentant une dysfonction ovulatoire. Pour être efficace, il est nécessaire de s’assurer de la perméabilité tubaire et de la qualité du sperme. Différents agents peuvent être utilisés mais la façon dont une patiente répond aux traitements peut varier d’un cas à l’autre et d’un cycle à l’autre. Pour cette raison, il est important de suivre la réponse aux traitements et d'ajuster les dosages et médicaments au besoin. Devant le manque de succès à l’ovulation par l’utilisation du clomiphène ou létrozole en monothérapie, il existe certaines options permettant un délai avant le recours à une médication injectable. À titre d’exemple, il peut s’agir de l’addition de la dexaméthasone, le recours à la metformine en monothérapie ou en thérapie adjuvante, etc. 39 Bien que la définition du surpoids (IMC entre 25 kg/m2 et 29,9 kg/m2) et de l’obésité (IMC 30 kg/m2) chez la femme se situe en deçà de la valeur retenue (IMC 35), cette valeur est établie par consensus d’experts afin de refléter la réalité clinique du Québec. 40 Sermondade N. et collab. (2013). « BMI in relation to sperm count: an updated systematic review and collaborative meta-analysis », Human Reproduction Update, p. 221-231 et Belloc S. et collab. (2014). « High body mass index has a deleterious effect on semen parameters except morphology: results from a large cohort study », Fertility and Sterility, p. 1268-1273. 64 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Médication Agents oraux Anti-œstrogènes ›› Citrate de clomiphène (Clomid®, Serophene®) ›› Tamoxiphène Inhibiteur aromatase ›› Letrozole (Femara®) Autres agents adjuvants ›› Hypoglycémiants oraux (Metformine®, Glumetza®), notamment en présence d’un syndrome métabolique associé au syndrome des ovaires polykystiques ›› Agoniste de la dopamine (Parlodel®, Dostinex®) ›› Glucocorticoïdes Agents injectables ›› Gonadotrophines (FSH/LH/hMG) en injection sous-cutanée (urinaires ou recombinants) ›› Pompe LHRH, notamment en présence d’une aménorrhée fonctionnelle d’origine centrale (insuffisance hypothalamo-hypophysaire) Indications Agents oraux Traitement de première ligne pour : ›› Femmes qui présentent des irrégularités du cycle menstruel ›› Cycles menstruels sans ovulation sans évidence d’atteinte ovarienne ou hypothalamo-hypophysaire, donc profil endocrinien normal (FSH, LH, œstradiol, prolactine et TSH tous normaux) ›› Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ›› Oligo-aménorrhée associée à une hyperprolactinémie (prolactinome à éliminer) Agents injectables Traitement généralement de deuxième intention : ›› Échecs d’induction d’ovulation avec les agents oraux aux doses maximales ›› Infertilité féminine avec insuffisance hypothalamo-hypophysaire 65 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Effets secondaires ›› Risque de grossesse multiple estimé à 5-10 % avec les agents oraux et à 25-40 % avec les gonadotrophines ›› Formation de kystes fonctionnels (régression spontanée après 4-6 semaines) ›› L’apparition de troubles visuels, surtout observés avec le citrate de clomiphène, est une indication de cesser le traitement (agents oraux) ›› Risque de syndrome d’hyperstimulation ovarienne avec les agents injectables estimé à 1-5 %. Rare avec les agents oraux Recommandations Agents oraux ›› Traitement le plus simple pour induire l’ovulation ›› Ne pas dépasser 6-12 cycles d’induction avec ovulation sans succès de grossesse ›› Une échographie au premier cycle serait souhaitable pour l’évaluation de l’efficacité du traitement (taille/nombre de follicules et de l’épaisseur de l’endomètre) et ainsi limiter le risque de grossesse multiple ›› Évaluer la patiente après 3-6 mois d’ovulation efficace ›› Considérer recourir à l’insémination après 3-6 cycles ovulatoires sans succès de grossesse Agents injectables ›› Le suivi de l’induction de l’ovulation par des agents injectables doit se faire par monitorage échographique. Le médecin devrait s’assurer que cet examen est réalisé dans un centre de niveau 2B (centre régional désigné) ou de niveau 3 (centre spécialisé). LA SUROVULATION (STIMULATION OVARIENNE CONTRÔLÉE) La stimulation ovarienne contrôlée est utilisée chez la femme ayant un cycle régulier, donc qui ovule. Il s’agit ici d’une surovulation visant à produire deux à trois follicules matures et ainsi augmenter le taux de fertilité en augmentant le nombre d’ovules fertilisables. Cette approche se fait par agents oraux ou médication injectable. 66 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Médication Agents oraux Anti-œstrogènes ›› Citrate de clomiphène (Clomid®, Serophene®) ›› Tamoxiphène Inhibiteur aromatase ›› Letrozole (Femara®) Agents injectables ›› Gonadotrophines (rFSH/hMG) injection sous-cutanée ›› Afin d’obtenir de 1 à 3 follicules (avec au moins un follicule dominant mesurant de 16 à 19 mm) selon l’âge de la patiente ›› Suivi d’une injection d’hormone hCG pour déclencher l’ovulation Indications ›› Infertilité inexpliquée ›› Infertilité féminine associée à une endométriose légère à modérée (stades 1 et 2) ›› Infertilité masculine associée à une anomalie du nombre des spermatozoïdes (légère à modérée) Effets Secondaires ›› Risque élevé de grossesse multiple : 5-10 % avec les agents oraux et à 25-40 % avec les gonadotrophines ›› Risque d’hyperstimulation ovarienne élevée, selon les facteurs de risque ›› Possibilité d'annuler le cycle ou de convertir en technique de fécondation in vitro (ponction d’ovocytes) si trop de follicules dominants (≥ 4 follicules) Recommandations ›› Suivi étroit par échographie et par bilan sanguin (dosage d’estradiol) ›› Ne pas dépasser 6 cycles ovulatoires de traitement sans succès de grossesse ›› Entente de transfert nécessaire avec un milieu de niveau 3, lorsque la situation clinique requiert une prise en charge pour conversion en FIV 67 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC L’INDUCTION ET LA STIMULATION DE LA SPERMATOGENÈSE Un certain pourcentage de l’infertilité masculine repose sur une cause pour laquelle il est possible de réaliser un traitement médical. Il est donc nécessaire, avant de considérer les différentes techniques de reproduction, de s’assurer que l’hypofertilité ne repose pas sur une endocrinopathie (tels l’hypogonadisme masculin, la déficience en gonadotrophines, l’hypoprolactinémie, l’hypothyroïdie, etc.). Ces conditions mériteront un traitement spécifique, en plus de considérer un traitement pour restaurer la spermatogenèse. Dans une perspective plus générale, des médicaments laissent entrevoir un espoir pour l’homme hypofertile. La production de spermatozoïdes de qualité étant dépendante de différents facteurs, certains agents permettent de rehausser (même induire) la production de spermatozoïdes. La prise de cette médication peut résulter en une normalisation du statut endrogénique chez certains avec amélioration ou restauration du spermogramme. Il s’agit de traitements non conventionnels, utiles dans certaines situations cliniques. Ces agents ne doivent être envisagés que dans le cadre de soins spécialisés (endocrinologie, urologie) offerts dans les milieux de niveau 2B ou 3. Rappelons que la prise d’androgènes (telle la testostérone) est contre–indiquée dans le cadre d’anomalies de la spermatogenèse, cette médication étant à risque de supprimer l’axe hypothalamo-hypophysaire. Médication Agents oraux : Anti-œstrogènes ›› Citrate de clomiphène (Clomid ›› Tamoxiphène ® , Serophene®) Inhibiteurs aromatase ›› Letrozole (Femara ) ›› Anastrozole (Arimidex ® ) ® Agents injectables ›› Gonadotrophines (HCG ou HCG + FSH dans les cas avec réponses sous– optimales à l'HCG seule) 68 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Indication ›› Défauts de la spermatogenèse sans cause anatomique Effets secondaires ›› Risque de surdosage avec acné, changements de l'humeur, risque d'atteinte hépatique ›› Risque de polycythémie et risque de thrombose ›› Risque d'augmentation du volume de la prostate ›› Risque d’ostéoporose (avec les inhibiteurs aromatase) APPROCHE PAR LES TECHNIQUES DE REPRODUCTION L’INSÉMINATION L’insémination est une injection de sperme dans la cavité utérine. L’insémination artificielle intra-cervicale n’est plus indiquée dans la pratique actuelle. Elle est généralement réalisée avec un cathéter, durant la période ovulatoire. Le sperme est d’abord préparé au laboratoire. L’insémination peut être effectuée avec ou sans stimulation ovarienne (cycle naturel). Indications ›› Échecs répétés de grossesse à la stimulation ovarienne ›› Infertilité inexpliquée avec bon pronostic (moins de trois ans d’essai, femme jeune et réserve ovarienne normale) ›› Infertilité féminine associée à une endométriose légère à modérée (stades 1 et 2) ›› Infertilité masculine associée à une anomalie due au nombre des spermatozoïdes (légère à modérée) ou à un problème de motilité ou de morphologie de ces derniers ›› Incapacité de rapport sexuel vaginal (causes physiques ou psychologiques) après tentative raisonnable et échec de traitement de la condition sousjacente ›› Dysfonction érectile ›› Conditions qui méritent une technique de conception particulière (par exemple, lorsqu’un lavage de sperme est nécessaire en présence d’un partenaire mâle porteur du VIH) ›› Recours au don de sperme 69 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Médication Cycle naturel Malgré une efficacité moindre, l’insémination sans médication peut être envisagée, notamment pour minimiser le risque de grossesse multiple, condition qui ne peut être envisagée par le couple ou la personne. Une surveillance de l’ovulation est réalisée par échographie ou test urinaire de détection du pic de LH. L’insémination est effectuée lors de la période ovulatoire. Avec induction ou stimulation Les chances de grossesse liées à l’insémination sont plus élevées dans le contexte d’une induction ou stimulation de l’ovulation avec l’obtention de 1 à 3 follicules matures. Cette stimulation ovarienne peut se faire avec des agents oraux ou par gonadotrophines en injection sous-cutanée. Une surveillance de la stimulation par échographie (follicules, épaisseur de l’endomètre) est requise, à laquelle peut s’ajouter un bilan hormonal, le but étant d’obtenir de 1 à 3 follicules (avec au moins un follicule dominant mesurant de 16 à 19 mm). Le tout est habituellement suivi d’une injection sous-cutanée d’hCG pour induire l’ovulation. L’insémination est réalisée lors de la période ovulatoire. Effets secondaires ›› Douleurs abdominales et crampes utérines après la procédure ›› Risque d’infection rare (endométrite) ›› Effets secondaires et risques associés à l’hyperstimulation ovarienne contrôlée lorsque la médication est utilisée ›› Arrêt du traitement si hyperstimulation (risque de grossesse multiple) ou devant une mauvaise réponse ovarienne (hypostimulation) Recommandations ›› Idéalement, la limite inférieure pour un échantillon de sperme est de 3 millions de spermatozoïdes totaux mobiles ›› Risque de grossesse multiple, particulièrement lorsque réalisée avec l’induction ou la stimulation ovarienne ›› Pour l’infertilité inexpliquée, traitement par insémination à prioriser et à considérer avant la FIV, selon le contexte clinique (voir section 4) ›› Ne pas dépasser 6 à 9 cycles de traitement sans succès 70 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC LA FÉCONDATION IN VITRO (FIV) Le traitement classique par FIV comprend la stimulation des ovaires par des hormones, la ponction des follicules afin d’en récupérer les ovules, leur fécondation en laboratoire et le transfert ou la congélation du ou des embryons ainsi produits dans l’utérus. Plus rarement, la FIV peut se faire sur un cycle naturel, modifié ou non, qui requiert de faibles doses de médicaments. LA PRÉPARATION OVARIENNE ET L’HYPERSTIMULATION (DANS LE CADRE D’UNE FIV STIMULÉE) Le succès entourant la procédure de FIV est tributaire de la capacité à effectuer un prélèvement d’ovocytes matures. Il est donc nécessaire d’utiliser plusieurs stratégies afin d’optimiser cet objectif : ›› Prise de contrôle du cycle donc inhibition de la possibilité d’ovulation. Cette étape est nécessaire afin d’éviter que la patiente ovule de façon prématurée. La fonction ovarienne est supprimée par l’administration d’un contraceptif oral et/ou d’un médicament qui inhibe l’hypophyse (agoniste ou un antagoniste de la GnRH), empêchant la formation d’un pic de LH ›› Stimulation visant une « surovulation » ›› Déclenchement de l’ovulation, qui se fait par injection d’hCG ou d’un agoniste de la GnRH selon la situation clinique Différents protocoles sont utilisés : le protocole long, le protocole court et le protocole antagoniste. Ce dernier protocole a l’avantage d’offrir des doses moindres de gonadotrophines et peut permettre de réduire les risques du syndrome d’hyperstimulation ovarienne. Quel que soit le protocole utilisé, une surveillance étroite par bilan hormonal (dosage d’estradiol) et par échographie est nécessaire. LE PRÉLÈVEMENT D’OVOCYTES Le prélèvement d’ovocytes se réalise par une technique de ponction trans­vaginale, sous guidage échographique. Une aiguille est introduite de façon séquentielle dans chacun des follicules, puis le contenu folliculaire est aspiré. Le nombre d’ovocytes prélevés est ensuite calculé par visualisation microscopique, le taux étant variable (de 6 à 14). Le couple devrait être informé non seulement des risques de la procédure, mais aussi de la possibilité de ponction blanche (absence d’ovocyte). 71 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC LA FÉCONDATION ET LA CONSERVATION D’EMBRYON Les ovocytes prélevés sont ensuite déposés avec les spermatozoïdes dans un milieu de culture. Ce milieu est placé en incubateur afin de favoriser le développement de l’embryon, qui est observé périodiquement. On observe alors différents stades de développement de l’embryon, selon la durée : embryon au stade de clivage (jour 2-4 post ponction) et embryon au stade de différenciation appelé blastocyste (jour 5-6 post ponction). La fertilisation peut se faire aussi par micro-injection de spermatozoïde. Le succès de la procédure de la FIV repose en partie sur le nombre et la qualité des ovocytes et des embryons obtenus. LE TRANSFERT D’EMBRYON (FRAIS OU CONGELÉ) Lors du transfert, un ou des embryons sont déposés dans la cavité utérine par un cathéter. Le transfert se fait usuellement sous guidance échographique. Le ou les embryons sont transférés soit au stade de clivage ou de blastocyste. Le choix du stade embryonnaire pour le transfert dépend de la qualité de l’embryon, du nombre d’embryons obtenus, de l’expérience du laboratoire avec la culture prolongée et des taux de blastulation antérieurs du couple. La culture et le transfert de blastocystes procurent à la fois des avantages et des désavantages. D’abord, le transfert intra-utérin d’un blastocyste s’apparente au phénomène naturel d’implantation, l’ovule fertilisé naturellement mettant environ 5-6 jours avant d’atteindre la cavité utérine. De plus, il permet de visualiser les embryons ayant une qualité supérieure de développement et d’identifier les embryons avec des meilleures chances d’implantation. Il s’éloigne cependant de l’incubation naturelle de la cavité utérine, et le risque de grossesse multiple est plus élevé secondairement à un meilleur taux d’implantation. Conséquemment, le transfert d’embryons multiples est non préconisé pour les embryons au stade de blastocyste. L’embryon ou les embryons ayant le meilleur potentiel d’implantation sont sélectionnés. De nouvelles approches capables d’évaluer avec plus de précision la qualité des embryons sont actuellement en développement (biomarqueurs, utilisation de facteurs de croissance, PGS, incubateur muni de la technologie « time-lapse », etc.). Lorsque le transfert repose sur l’utilisation d’embryons congelés, la technique peut être réalisée lors d’un cycle naturel, avec monitoring du cycle afin de procéder au transfert au moment approprié. Cette technique peut aussi être envisagée selon un cycle stimulé, avec préparation de l’endomètre (estrogène et progestérone). 72 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Le transfert de trois embryons ou plus est actuellement proscrit par la majorité des milieux de procréation, certains ayant légiféré par loi ou règlement. La restriction du nombre d’embryons transférés s’avère dorénavant une approche efficace dans la réduction des grossesses multiples. Dans plusieurs pays, une politique vient dorénavant proposer le transfert sélectif d’un seul embryon (mieux connu sous l’acronyme TsSe41). Cette procédure se définit comme le transfert d’un seul embryon de bonne qualité, alors qu’au moins deux embryons de bonne qualité sont disponibles, en considérant l’âge de la femme, la qualité des embryons et le nombre antérieur de cycles de FIV. FACTEURS DE BON PRONOSTIC POUR LE TRANSFERT SÉLECTIF D’UN SEUL EMBRYON (TsSe) Femme âgée de moins de 35 ans Plusieurs embryons de bonne qualité disponibles Premier ou deuxième cycle de FIV Don d’ovules Cycle combiné à un dépistage préimplantatoire (PGS) Dans le cadre de l’application des pratiques exemplaires, il est possible de transférer plus d’un embryon. Les recommandations entourant le nombre d’embryons se fondent sur les facteurs de pronostic de grossesse et de naissance vivante de même que sur le jugement clinique du médecin. Ces recommandations se résument ainsi : ›› Transfert sélectif d’un seul embryon lorsque les facteurs sont favorables (TsSe) ›› Transfert d’un embryon ou de deux embryons au cours du premier cycle et/ou des autres cycles lorsque les conditions ne sont pas optimales et favorables à un bon pronostic de grossesse (embryons de mauvaise qualité, plusieurs tentatives infructueuses, âge plus avancé de la femme, etc.) ›› Transfert d’embryons à adapter dans le cadre d'un cycle avec don d’ovule; l’âge de la donneuse et de la receveuse devant être pris en compte pour déterminer le pronostic de grossesse. Au Québec, des conditions et normes relatives aux activités de procréation assistée viennent renforcer le caractère exceptionnel de la décision de transférer plus d’un embryon chez une femme. 41 TsSE : transfert sélectif d’un seul embryon. 73 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Indications de la FIV Traitement de premier choix pour : ›› Pathologie tubaire sans option chirurgicale ›› Infertilité masculine sévère (azoospermie, oligospermie sévère) ›› Endométriose sévère ou rapidement progressive sans suppression hormonale ›› Dons d’ovules ou mère porteuse ›› Préservation de la fertilité avant traitement médical ou chirurgical qui peut réduire significativement la réserve ovarienne ›› Diagnostic génétique préimplantatoire (DPI) indiqué Traitement à considérer pour : ›› Patiente avec réserve ovarienne basse (particulièrement chez la femme de plus de 37 ans) ›› Dysfonctions ovulatoires réfractaires aux autres approches thérapeutiques ›› Après 1 à 2 ans d’infertilité dans le cadre d’une dysfonction tubaire sans occlusion ou à la suite d’une chirurgie tubaire42 ›› Infertilité inexpliquée, après considération des autres approches thérapeutiques Effets secondaires ›› Complications relatives à la procédure et à la sédation-analgésie ›› Risque augmenté de grossesse multiple si le transfert d’embryon unique n’est pas favorisé ›› Risque de syndrome d’hyperstimulation ovarienne Recommandations ›› Technique invasive qui doit suivre les normes recommandées en matière de prévention des infections, de surveillance et d’approche multidisciplinaire ›› Procédure méritant une approche de sédation-analgésie titrable selon les besoins exprimés par la patiente ›› Surveillance étroite par bilan hormonal et évaluation échographique nécessaires tout au long du cycle de FIV 42 Ce nombre d’années d’infertilité avant la FIV peut s’avérer plus court que 2 ans. Il doit être modulé selon le contexte clinique et l’âge de la patiente. 74 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC LES TECHNIQUES DE PRÉLÈVEMENT DE SPERMATOZOÏDES De nouvelles techniques de récupération de spermatozoïdes ont vu le jour dans les dernières années. Elles se catégorisent selon la technique utilisée : ›› Aspiration à l’aiguille, soit de l’épididyme (stockage du sperme) ou du testicule ›› Extraction des spermatozoïdes du tissu prélevé par biopsie testiculaire ›› Prélèvement de spermatozoïdes par une approche microchirurgicale (sous microscope) soit par aspiration, soit par extraction de tissu par biopsie ›› Éjaculat par électroéjaculation ›› Éjaculat par stimulation génitale vibratoire Les spermatozoïdes prélevés par ces techniques sont alors utilisés pour une technique de FIV ou sont cryopréservés. PRÉLÈVEMENT DE SPERMATOZOÏDES PAR ASPIRATION TRANSCUTANÉE Le prélèvement de spermatozoïdes par voie transcutanée peut se faire par aspiration de l’épididyme (acronyme anglais : PESA43) ou testiculaire (acronyme anglais : TESA44). Cette technique consiste en l’utilisation d’une aiguille fine et doit être réalisée par un urologue ayant des compétences spécialisées en urologie de la reproduction. Elle requiert normalement une anesthésie locale et nécessite parfois plusieurs aspirations sur différents sites afin d’obtenir le prélèvement de sperme souhaité. Indication pour la technique de PESA ›› Azoospermie obstructive Indications pour la technique de TESA ›› Azoospermie obstructive ›› Évidence de spermatogenèse et difficulté à fournir un échantillon de sperme nécessaire à une technique de PMA ou à une cryopréservation ›› Échec de prélèvement par les autres techniques de prélèvement de sperme (PESA, MESA) ou échec par les techniques d’électroéjaculation ou de stimulation vibratoire ›› Recherche d’un prélèvement de sperme de qualité optimale en vue d’une injection intracytoplasmique de spermatozoïde, chez le couple qui a des antécédents d’échec à la PMA et des anomalies de la qualité et/ou de la quantité des spermatozoïdes de l’éjaculat 43 Percutaneous Epididymal Sperm Aspiration (PESA): aspiration épididymaire percutanée de spermatozoïdes. 44 Testicular Sperm Aspiration (TESA): aspiration percutanée des spermatozoïdes dans le tissu testiculaire. 75 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› Prélèvement d’un échantillon de spermatozoïdes lors d'une chirurgie, telle la vasectomie ou l’orchiectomie, en vue d’une cryopréservation EXTRACTION PERCUTANÉE DES SPERMATOZOÏDES DANS LE TISSU TESTICULAIRE L’extraction de spermatozoïdes testiculaires (acronyme anglais : TESE45) constitue une méthode plus invasive. Cette technique requiert une anesthésie locale et consiste en une incision du scrotum et de la membrane albuginée du testicule, permettant une biopsie testiculaire (non ciblée). Le spécimen est ensuite acheminé au laboratoire pour recherche de sperme viable dans le tissu prélevé et extraction. Indications pour la technique de TESE ›› Azoospermie obstructive ›› Azoospermie non obstructive, lorsque la Micro-TESE ne peut être réalisée ›› Échec de prélèvement par les autres techniques de prélèvement de spermatozoïdes ou échec par les techniques d’électroéjaculation ou de stimulation vibratoire ›› Recherche d’un prélèvement de spermatozoïdes de qualité optimale en vue d’une injection intracytoplasmique de spermatozoïde, chez le couple qui a des antécédents d’échec à la PMA et des anomalies qualitatives et/ou quantitatives du sperme éjaculé ›› Prélèvement d’un échantillon de spermatozoïdes lors d'une chirurgie, telle la vasectomie ou l’orchiectomie, en vue d’une cryopréservation. ASPIRATION MICROCHIRURGICALE DES SPERMATOZOÏDES ÉPIDIDYMAIRES La MESA46 est l’une des deux méthodes microchirurgicales pour la récupé­ration des spermatozoïdes. Cette technique consiste en une chirurgie ouverte du scrotum, permettant l’exposition de l’épididyme, avec magnification au microscope47 des tubules tout au long de la procédure. L’épididyme est ponctionné par aiguille fine pour aspiration des spermatozoïdes. Elle requiert normalement une anesthésie générale ou régionale48, avec confirmation préopératoire de la présence de spermatozoïdes répondant aux standards de qualité. Indication pour la MESA ›› Azoospermie obstructive 45 Testicular Sperm Extraction (TESE). 46 Microchirurgical Sperm Aspiration (MESA). 47 Dans l’éventualité où un microscope chirurgical à haute résolution n’est pas utilisé, la technique sera alors considérée comme une PESA. 48 Chez certains patients motivés et collaborateurs, la technique peut être réalisée sous anesthésie locale, avec sédation-analgésie légère, au besoin. 76 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC EXTRACTION MICROCHIRURGICALE DE SPERMATOZOÏDES TESTICULAIRES L’extraction testiculaire de spermatozoïdes sous microscope49 (Micro-TESE) constitue une méthode microchirurgicale invasive de prélèvement. Cette technique se déroule sous anesthésie locale, régionale ou générale et consiste en une incision du scrotum, puis en une analyse au microscope des différentes régions du testicule afin d’évaluer la présence d’îlots de spermatogenèse. Une biopsie ciblée du tissu est réalisée. Le spécimen est remis au personnel du laboratoire d’andrologie qui recherche alors la présence de spermatozoïdes viables dans les tissus prélevés. Cette technique doit être réalisée par un urologue ayant des compétences en urologie de la reproduction (niveau 3). Indications pour le Micro-TESE ›› Azoospermie non obstructive, lorsque la TESE ne peut être réalisée ›› Échec de prélèvement par les autres techniques de prélèvement de spermatozoïdes (PESA, MESA, TESA) ›› Certaines conditions entourant la présence d’une insuffisance testiculaire ÉLECTROÉJACULATION L’électroéjaculation constitue une méthode de prélèvement dédiée principalement aux hommes ayant subi un traumatisme spinal. Elle requiert une instrumentation spécialisée et consiste en l’insertion d’une sonde électrique (disponible en différentes grandeurs) dans le rectum afin de stimuler électriquement la prostate et d’obtenir une éjaculation. Cette technique se déroule sous anesthésie régionale ou générale, à moins que le patient qui a une lésion neurologique ne puisse ressentir l’inconfort. Cette technique doit être réalisée par un urologue ayant des compétences en urologie de la reproduction (niveau 3). Une surveillance étroite est nécessaire afin de s’assurer de l’absence de complications neurologiques et/ou de blessure rectale. Indication pour l’électroéjaculation ›› Dysfonction éjaculatoire liée à une atteinte neurologique dans un contexte de spermatogenèse normale 49 Microsurgical Testicular Sperm Extraction (Micro-TESE). 77 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC NEUROSTIMULATION TRANSCUTANÉE MÉCANIQUE (VIBRATOIRE) La stimulation vibratoire du pénis afin d’obtenir l’éjaculation constitue une méthode facile et non invasive. Un vibrateur électrique vient induire l’éjaculation. Différentes fréquences et amplitudes peuvent être utilisées. Cette technique peut être enseignée et pratiquée par le patient lui-même, chez lui en privé. Indications pour la neurostimulation transcutanée mécanique (vibratoire) ›› Dysfonction éjaculatoire liée à une atteinte neurologique dans un contexte d’une spermatogenèse normale ›› Dysfonction éjaculatoire liée à problème situationnel ou à une anxiété de performance dans un contexte d’une spermatogenèse normale MÉDICATION UTILISÉE POUR L’ENSEMBLE DES TECHNIQUES DE PRÉLÈVEMENT DE SPERMATOZOÏDES ›› Médication courante liée à la sédation-analgésie et à l’anesthésie Effets secondaires et complications ›› Complications relatives à la procédure et à la sédation-analgésie Recommandations ›› Le choix de la technique de prélèvement de sperme dépend de la condition liée ›› Une technique moins invasive sans succès peut être convertie en une technique ouverte sous microscope L’INJECTION INTRACYTOPLASMIQUE DE SPERMATOZOÏDE (IICS) L’IICS est une avancée majeure dans le traitement de l’infertilité masculine liée à l’oligospermie sévère, l’asthénospermie, la tératospermie et même dans l’approche de l’azoospermie. Cette technique consiste en micromanipulation et injection directe d’un seul spermatozoïde dans le cytoplasme de l’ovocyte. Dans le contexte de l’infertilité masculine, les spermatozoïdes sont collectés par éjaculation ou par des procédures de prélèvement de sperme. Quant à l’ovocyte, il est habituellement prélevé à la suite d'une ponction d'ovule. 78 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Indications ›› Infertilité masculine associée à des déficits sévères dans la qualité du sperme ou dans le nombre de spermatozoïdes ›› Azoospermie de causes obstructive et non obstructive ›› Le recours à l’IICS devrait être considéré pour les couples ayant eu recours à la FIV sans succès ou avec une diminution du taux de fertilisation observée Effets secondaires ›› Certaines études rapportent une possibilité d’anomalies congénitales et d’anomalies chromosomiques liées au sexe du fœtus. Toutefois, plusieurs études50 ne montrent pas d’augmentation du risque avec l’IICS comparé à la FIV traditionnelle Recommandations ›› Un consentement éclairé entourant les risques de l’IICS doit être obtenu de la part du couple ›› Une évaluation génétique doit être considérée en présence d’une azoospermie ou d’une dysfonction testiculaire sévère afin de mieux informer le couple des risques potentiels relatifs à la transmission d’anomalies génétiques LA CRYOPRÉSERVATION ET LA CONGÉLATION La congélation de gamètes et d’embryons a passablement évolué durant les dernières années, ce qui permet d’offrir une perspective plus large quant aux choix accessibles en matière de fertilité. CRYOPRÉSERVATION DES OVOCYTES MATURES Indications ›› Préservation de la fertilité (chez la femme post-pubère) en présence d’un traitement qui risque d’affecter la fertilité (traitement contre le cancer ou maladies auto-immunes, chirurgie invasive) ›› En présence d’endométriose sévère ou d’une diminution de la réserve ovarienne ›› En présence d’un risque élevé d’insuffisance ovarienne prématurée (histoire familiale, syndrome de Turner, mutations, chirurgies ovariennes) ›› En l’absence de sperme disponible au moment de la ponction folliculaire 50 Notamment : Basatemur E. et A. Sutcliffe (2008). « Follow-up of Children Born after ART », Placenta, vol. 29, p. S135-S140; Hart R. et R.J. Norman (2013). « The longer-term health outcomes for children born as a result of IVF treatment: Part I – General health outcomes », Human Reproductive Update, vol. 19, n° 3, p. 232-243; Hart R. et R.J. Norman (2013). « The longer-term health outcomes for children born as a result of IVF treatment: Part II – Mental Health and development outcomes », Human Reproductive Update, vol. 19, n° 3, p. 244-250. 79 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC CRYOPRÉSERVATION DES SPERMATOZOÏDES Le prélèvement du sperme peut se faire par masturbation, par éjaculation stimulée ou par prélèvement. Indication ›› Préservation de la fertilité en présence d'un traitement à risque de compromettre la fertilité (traitement contre le cancer ou maladies auto-immunes, chirurgie, maladies hématologiques, etc.) CONGÉLATION D’EMBRYONS Indications ›› Préservation d’embryons surnuméraires ›› En présence de complication qui retarde le transfert (par exemple : syndrome d’hyperstimulation ovarienne) ›› En présence de facteurs pouvant diminuer le taux d'implantation Effets secondaires ›› De 10 à 20 % des embryons ne survivent pas au processus de congélation- décongélation ›› Le recours à un cycle avec embryons congelés, comparativement à un cycle frais, ne semble pas affecter le taux de grossesse (lorsque la vitrification est utilisée) ›› Aucun consensus scientifique n’existe actuellement sur la durée maximale de conservation des gamètes ou embryons congelés Recommandations ›› Le choix entourant la procédure de cryopréservation ou de congélation devrait favoriser la vitrification (congélation rapide dans l’azote liquide) plutôt que la congélation lente ›› Dans le cadre de la préservation de la fertilité, les autres solutions entourant le projet parental devraient être présentées (adoption, don de gamètes ou d’embryon) ›› Comparativement à la cryopréservation d’embryon (consentement des deux personnes obligatoire), la cryopréservation des spermatozoïdes et des ovules permet une plus grande liberté dans l’utilisation future des gamètes 80 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› L’évolution rapide de différentes techniques de préservation de la fertilité fait en sorte qu’une attention particulière devra être portée aux nouvelles approches en émergence (cryopréservation du tissu ovarien et du tissu testiculaire, préservation de la fertilité chez la fille prépubère, préservation de la fertilité en post-mortem, etc.) 81 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Section 4/ La décision thérapeutique et ses enjeux La décision de proposer à un patient une intervention médicale, qu’elle soit diagnostique ou thérapeutique, repose notamment sur la balance bénéfi­cesrisques de cette intervention, pour une situation donnée et pour un patient particulier. Les soins de PMA n’échappent pas à ce principe. Bien que « les choix reproductifs » puissent faire partie des libertés que l’on considère en général comme défendables, l’autonomie des personnes et des couples repose d’abord sur des décisions éclairées. Le médecin se doit d’utiliser un raisonnement clinique structuré afin que chacun puisse mieux concevoir les risques et bénéfices encourus, parfois minimisés tant par les médecins que par les patients. Le but des traitements de fertilité est une naissance vivante en santé. Le but des traitements est aussi d’aider le couple à concevoir de la façon la plus sécuritaire et moins chère possible tout en maximisant leurs chances de succès. Certains couples qui s’accrochent coûte que coûte à leur projet parental risquent d’être déçus. Le médecin lui-même peut ne pas mettre en perspective la limite qui s’impose, certains choix thérapeutiques étant des outils de dernier recours. Le nombre de naissances est vu comme un avantage, et le fait que certains de ces services puissent être rendus dans un cadre commercial rend la chose encore plus difficile. Une démarche clinique rigoureuse repose sur une approche intégrative des différentes étapes de la décision thérapeutique. Ces étapes peuvent être regroupées dans les catégories suivantes : ›› La recevabilité du projet parental ›› L’estimation des risques et des bénéfices ›› L’estimation des chances de grossesse et de naissance vivante ›› La cascade de choix de traitements à prioriser Cette réflexion permet d’anticiper les diverses raisons permettant au médecin de proposer soit l’ensemble des soins de PMA, soit certaines catégories 82 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC de soins ou encore de ne pas juger pertinent d’offrir des soins de PMA aux patients qui le consultent, en leur proposant d’autres solutions. Loin de penser pouvoir résoudre tous les enjeux, cette section aborde donc la nécessité de développer des repères en soutien à la réflexion et à la justification du plan thérapeutique. Cette approche vise, entre autres, une meilleure harmonisation des pratiques et, ultimement, une collaboration et un partage de l’expertise entre tous les acteurs de la PMA. À noter que plusieurs orientations sont traitées sous forme de tableaux afin de faciliter leur mise à jour en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques. ÉVALUATION DE LA DEMANDE DU PROJET PARENTAL La première étape du processus décisionnel consiste à évaluer la recevabilité du projet parental. Au Québec, les indications de soins de procréation assistée sont dictées par la décision du médecin, en collaboration avec le couple qui le consulte. La pratique de la PMA interpelle donc le clinicien par un sentiment profond : celui d’un couple ou d’une femme ayant le désir d’avoir un enfant. Cette pratique est une formidable source de réalisation et de bonheur, mais elle est aussi source de potentielles dérives et d’inconfort auxquels sont confrontées les équipes soignantes. L’accessibilité grandissante à la PMA et les différentes raisons d’y recourir ont graduellement transformé le « désir d’avoir un bébé » en « droit d’avoir un bébé », justifiant donc le droit (voire l’obligation) de faire appel à tous les moyens possibles qui permettront d’atteindre l’objectif ultime : une grossesse avec naissance d’un bébé en santé. Initialement, le cadre de la PMA se voulait d’abord une assistance technique de procréation auprès des couples aux prises avec un problème d’infertilité. Cette notion d’indication médicale s’est modulée en raison de l’émergence de nouvelles valeurs sociétales et de la reconnaissance du désir d’avoir un enfant. Les projets parentaux sont d’une grande variabilité : transgendérisme avec désir de conservation de la fertilité, désir de réalisation d’un projet parental à la suite du décès du conjoint, désir d’implantation de plusieurs embryons, etc. Quel que soit le contexte, le médecin doit se rappeler : ›› Qu’il doit arrimer son approche thérapeutique à la nécessité et à l’indication médicales et non par convenance ›› Qu’il ne doit pas exposer le patient ou la patiente à des procédures jugées non requises, pour satisfaire le désir des conjoints (par exemple : couple de femmes désireuses que la filiation soit assumée par les deux conjointes en ayant recours à des techniques invasives plutôt qu’à l’insémination) 83 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› Qu’il doit amorcer le traitement requis par la condition, en pesant les risques et les bénéfices selon le contexte clinique. Le plus souvent cela se traduira par l’approche la moins invasive Certaines situations mèneront à une non-dispensation des soins de procréation, soit parce qu’elles soulèvent des enjeux cliniques (par exemple : lorsque non médicalement requis ou futiles) et/ou parce qu’elles soulèvent des enjeux éthiques sérieux. Un exemple de situation pouvant être non recevable serait celle d’un couple dont la femme est âgée de 50 ans, ménopausée, et qui désire une grossesse en utilisant la FIV autologue. Après avoir évalué la demande et sa recevabilité, le médecin peut alors poursuivre la réflexion entourant la détermination des risques et des bénéfices. Confronté à une situation ambiguë ou à un contexte particulier, le médecin doit pouvoir valider sa position auprès de ses collègues à même un comité (clinique et/ou éthique, selon la situation). L’ESTIMATION DU RISQUE : CONSIDÉRATION DES DIFFÉRENTES CONDITIONS LES CONDITIONS MÉDICALES ET LES COMORBIDITÉS CHEZ LA FEMME L’évaluation des conditions médicales avant d’envisager des soins de PMA est un incontournable. L’histoire obstétricale de même que les antécédents médicaux de la femme doivent être considérés et guider les stratégies entourant le plan thérapeutique. Les conditions médicales qui doivent ou peuvent être optimisées doivent être prises en charge avant d’entreprendre les traitements de fertilité. Certains éléments doivent être pris en compte, notamment : ›› Les « contre-indications » à la grossesse : ›› Les anomalies utérines sévères ›› Un antécédent d’ablation de l’endomètre ›› Un antécédent d’embolisation bilatérale des artères utérines ›› Les conditions médicales où les risques peuvent dépasser l’avantage de la grossesse, telles : ›› Cardiopathie sévère ›› Lupus érythémateux avec atteinte systémique 84 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› Histoire d’un cancer hormonosensible, où il sera nécessaire de considérer un délai minimal avant une possibilité de grossesse ›› Insuffisance rénale sévère ›› Fibrose kystique ›› Femmes avec syndrome de Turner (don d’ovule), qui sont particulièrement à risque de complications cardio-vasculaires durant leur grossesse ›› Les conditions qui comportent des risques obstétricaux, telles : ›› Histoire de prééclampsie sévère et de syndrome de HELLP ›› Histoire de complications obstétricales ›› Histoire de césariennes répétées ›› Histoire de rupture utérine ›› Les femmes plus âgées sont à risque de développer des complications en cours de grossesse : hypertension, prééclampsie, diabète gestationnel, petit poids de naissance ou retard de croissance intra-utérin, césarienne, etc. ›› Les comorbidités ›› Maladies chroniques (diabète, hypertension, insuffisance rénale, etc.) ›› Obésité significative ›› Conditions de santé de la femme sous-optimales ›› Conditions psychiatriques instables ou non contrôlées Au terme de ce questionnement, le médecin doit se rappeler que la présence de comorbidités et de risques obstétricaux constitue un défi de prise en charge maternelle et néonatale. Ainsi, une approche interprofessionnelle concertée doit être envisagée. Une évaluation en spécialité (endocrinologie, cardiologie, médecine fœto-maternelle, médecine interne, etc.) devrait systématiquement être demandée en présence de certaines situations à risque. Les femmes plus âgées représentent une proportion croissante des demandes de soins de procréation. Elles ne sont pas les seules à risque de souffrir de comorbidités et de complications en cours de grossesse. Ces risques existent aussi chez certaines patientes plus jeunes présentant des comorbidités préexistantes. Le médecin doit donc recourir à l’aide nécessaire pour mieux cerner les risques liés à l’âge maternel ou à la condition de santé. Une évaluation en médecine interne et/ou en médecine fœto-maternelle doit être faite pour la patiente de 85 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC plus de 45 ans, ou pour toute autre patiente, quand sa condition le requiert. Les patientes avec comorbidités méritent que leur condition soit évaluée par leur médecin traitant, avec consultation en spécialité, lorsqu’indiqué. La condition maternelle ainsi que certaines comorbidités doivent être prises en compte dans le choix des techniques de PMA qui seront utilisées. Par exemple, chez une femme pour qui une grossesse gémellaire serait trop risquée, le transfert d’un seul embryon devrait toujours être priorisé. CONDITIONS CHEZ LA FEMME EN FAVEUR D’UN TRANSFERT SÉLECTIF D’UN SEUL EMBRYON Maladie cardiaque congénitale Insuffisance rénale chronique Hypertension sévère ou non contrôlée Diabète non contrôlé Antécédent de travail prématuré Antécédent de conisation importante, trachelectomie et/ou d’incompétence du col nécessitant ou ayant un cerclage Anomalies utérines (utérus unicorne, bicorne, etc.) LES CONDITIONS PSYCHOSOCIALES La balance bénéfices-risques quant au traitement de procréation devant être privilégiée, il faut s’interroger sur la condition psychosociale de la personne et/ ou du couple impliqués dans le projet parental. Pour ce faire, il est nécessaire de pouvoir compter sur une équipe interprofessionnelle. Des équipes de différents professionnels à composition variable (infirmière, psychologue, travailleur social, thérapeute conjugal et familial, éthicien, etc.) doivent être présentes (ou du moins accessibles pour les niveaux 1 et 2A) dans les différents milieux qui offrent des soins de procréation. Le cadre et les objectifs de l’évaluation des conditions psychosociales soulèvent encore de nombreuses questions : faut-il examiner la condition de santé mentale des conjoints ou de la personne? Faut-il procéder à l’évaluation des compétences parentales comme il est fait lors de l’adoption? Faut-il évaluer l’impact des enjeux particuliers soulevés par le don de gamète et les enfants issus de ce don? Doit-on considérer la gestion du stress ou le traitement de l’anxiété pour les parents d’intention? 86 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC En attente de balises mieux définies, le médecin ne devrait pas hésiter à rechercher l’aide d’autres professionnels afin de guider sa décision thérapeutique. Il est d’ailleurs admis qu’une évaluation devrait être envisagée si le médecin a des motifs raisonnables de croire que la personne ou les personnes formant le projet parental risquent de compromettre la sécurité ou le développement de l’éventuel enfant à naître. De manière plus concrète, certaines recommandations peuvent s’appliquer, notamment : ›› Évaluation fortement encouragée avec un professionnel habilité (psychologue, travailleur social, thérapeute conjugal et familial) si les traitements impliquent l’utilisation de gamètes provenant d’une tierce partie ou d’une mère porteuse ›› Nécessité d’une évaluation par un professionnel habilité (psychologue, travailleur social, thérapeute conjugal et familial) en présence de problèmes sociaux, familiaux ou conjugaux importants. Cette évaluation doit être réalisée avant que les traitements soient entrepris. La recherche d’un consensus concernant la décision d’offrir des soins de PMA est ici souhaitable ›› Nécessité d’une évaluation par un comité d’éthique si certaines situations soulèvent des enjeux éthiques Différentes stratégies provinciales pourraient être envisagées afin de mieux soutenir les principaux acteurs et les médecins dans la prise en charge de certains couples. La mise en place d’un comité multidisciplinaire de PMA, tel que proposé, pourrait jouer un rôle important dans les recommandations à émettre pour une situation donnée afin d’en uniformiser l’approche. LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT À VENIR La procréation assistée crée de nouveaux défis pour le clinicien. Les risques associés à ces traitements ne concernent pas seulement les patients eux-mêmes, ils concernent aussi des tiers, en l’occurrence, l’enfant à naître. De plus, les conséquences négatives apparaissent souvent tardivement chez les enfants. À juste titre, le souci de protéger l’enfant issu de la PMA doit demeurer un enjeu social prioritaire, de même qu’un enjeu professionnel tout aussi important. Les avantages et les risques entourant la grossesse doivent refléter la considération des risques relatifs au fœtus et à l’enfant à venir. Tout doit donc être fait afin de minimiser les possibles risques. Bien que cela puisse être complexe, le médecin doit aborder le bien-être de l’enfant en considérant certains facteurs, notamment : ›› Les effets indésirables sur la santé physique de l’enfant à naître D’un point de vue médical, certains risques sont connus. La grossesse multiple, par exemple, constitue un risque pour la santé de la mère, du fœtus et de 87 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC l’enfant à naître, et ce, quelle que soit la technique de PMA utilisée. Les bébés nés d’une grossesse multiple ont une plus grande probabilité de naître prématurément et d’avoir un faible poids à la naissance, ce qui peut causer des problèmes médicaux et de développement. D’autres risques possibles, bien que faibles, ont été soulevés, mais demeurent à confirmer. Ils comprennent des anomalies congénitales et des anomalies chromosomiques liées au sexe du fœtus lors de la fécondation in vitro avec injection intracytoplasmique de spermatozoïde (IICS). De plus, il semble que les enfants issus de la fécondation in vitro aient une plus grande propension à naître avant terme comparativement aux enfants conçus naturellement. Nous ne disposons pas de renseignements adéquats sur les effets à long terme de la biopsie sur l’embryon effectuée dans le cadre du diagnostic génétique préimplantatoire. À ce jour, les études menées sur l’innocuité des activités de procréation (dont la FIV) sont rassurantes. Des études avec cohortes significatives seront nécessaires pour mieux évaluer les effets à long terme de la procréation assistée sur la santé des femmes et des enfants. ›› Les conditions visant le développement harmonieux de l’enfant Promouvoir le bien-être de l’enfant issu de la PMA, c’est prendre en considération à la fois sa santé physique et sa santé psychologique afin de lui permettre un développement global harmonieux. Or, s’interroger sur les différents risques psychosociaux pouvant affecter le bien-être de l’enfant se révèle une démarche délicate. Les différents modes de constitution de la famille peuvent-ils avoir un impact sur le plan affectif pour l’enfant? L’âge parental (père ou mère) doit-il être pris en compte? La mère ou le père plus âgé seront-ils aux côtés de l’enfant assez longtemps, auront-ils la force de l’élever? De nombreuses autres questions peuvent être soulevées, tant sur le plan collectif qu’individuel, en présence d’une situation donnée. La complexité psychosociale de certains tableaux cliniques justifie le recours à des ressources compétentes, faisant en sorte que la décision ne repose pas uniquement sur le raisonnement du médecin. Des efforts doivent être mis en œuvre afin de mieux outiller le médecin dans cette expertise, le premier étant de se préoccuper des risques à long terme pour l’enfant et de mieux les colliger dans un registre de suivi des naissances. En attendant, les cliniciens devraient consulter toute personne pouvant les aider dans l’appréciation de la situation et dans la protection de l’enfant à naître. Ils ne devraient pas hésiter à discuter de ces enjeux avec la personne ou le couple impliqué dans le projet parental. 88 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC L’ESTIMATION DES CHANCES DE GROSSESSE ET DE NAISSANCE VIVANTE Le taux de succès potentiel d’une grossesse est sans aucun doute un critère important dans la réflexion clinique. Ce succès comporte aussi le fardeau d’être, en quelque sorte, le principal objectif recherché, en plus de représenter la question la plus fréquemment posée en cours d’évaluation d’infertilité : quelles sont les chances de mener une grossesse à terme? Le succès des traitements de PMA, principalement pour la FIV, peut être envisagé par l’évaluation de différents facteurs : ›› L’âge de la femme ›› La réserve ovarienne ›› La durée de l’infertilité ›› La cause de l'infertilité ›› Le nombre d’ovules prélevés et le nombre et la qualité des embryons disponibles ›› La présence ou non d’une cavité endométriale normale et d’un endomètre ›› ›› ›› ›› réceptif Le nombre de cycles sans succès déjà réalisés L’histoire d’une grossesse et/ou d’une naissance vivante antérieure La présence ou non d’un poids santé Les habitudes de vie Bien que tous ces facteurs puissent être considérés dans la réflexion clinique, nous nous attarderons à deux facteurs qui nous semblent déterminants dans l’élaboration du plan thérapeutique initial : l’âge et la réserve ovarienne. L’ÂGE Les femmes connaissent une baisse de fécondité vers la mi-trentaine et leur fertilité diminue progressivement. Les causes de ce phénomène s’expliquent par le ralentissement de la fonction ovarienne, la diminution de la réserve ovarienne et la dégradation de la qualité des ovocytes. Biologiquement, la période optimale pour une grossesse se situe entre 20 et 35 ans. Les femmes en âge de procréer et les couples devraient d’ailleurs être avisés que la fertilité commence à décliner dès l’âge de 32 ans en moyenne, étant nettement moindre à la fin de la trentaine et au début de la quarantaine. L’âge moyen de la ménopause au Canada étant de 51 ans, la période de procré­­­­­ation s’éteint bien avant l’évidence de l’irrégularité menstruelle et de la ménopause (environ de 5 à 10 ans avant)51. 51 Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (2011). « Advanced reproductive age and fertility », Journal d’obstétrique et gynécologie du Canada. 89 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Parallèlement au déclin de la fertilité, le taux d’aneuploïdies et d’avortements spontanés augmente significativement52 avec l’âge maternel. Cette réalité fait écho à l’efficience des techniques de procréation assistée : les techniques de PMA se révèlent moins efficaces chez la femme plus âgée. C’est donc dire que ces technologies, y compris la FIV autologue, ne peuvent entièrement pallier le déclin de la fertilité selon l’âge. Tableau 8 Taux de succès de grossesse et de naissance vivante obtenus avec des cycles de FIV selon l’âge maternel53 ÂGE < 35 35-37 38-40 41-42 43-44 > 44 % de cycles donnant une grossesse 46,6 37,8 29,6 19,6 9,6 4,6 % de cycles donnant une naissance vivante 40,5 31,3 22,2 11,7 4,5 1,8 Ainsi, les études confirment une association entre l’âge de la femme et le succès espéré de la FIV, une diminution significative des chances d’une naissance vivante étant rapportée lorsque la femme âgée de 42 ans et plus utilise ses propres ovules. Heureusement, les résultats obtenus avec le don d’ovules s’avèrent de loin meilleurs. À ce jour, les études confirment que les taux de grossesse et de naissance vivante ne dépendent pas de l’âge de la patiente au moment du transfert d’embryon, mais bien de l’âge de la donneuse ovocytaire au moment de son prélèvement. Les ovules provenant de jeunes donneuses offrent donc la possibilité d’une grossesse plus tardive. Un intérêt particulier est porté sur l’âge de l’homme au moment de la conception. Certaines études54 démontrent que l’âge du père peut jouer un rôle sur la réussite de la conception. De plus, certaines avancées55 soulèvent un risque plus élevé d’autisme, de schizophrénie et de mutations génétiques. Or, ces données méritent d’être validées par d’autres études. Actuellement, sur la foi 52 D’après le Department of Health and Human Services of the United States of America. Centers for Disease Control and Prevention. [En ligne]. [http://www.cdc.gov/] : chez les femmes ayant eu recours à la FIV, le taux de fausses couches est estimé à 13 % chez les femmes de moins de 35 ans et à 54 % chez les femmes de plus de 44 ans. 53 Adapté du Department of Health and Human Services of the United States of America (2013). Centers for Disease Control and Prevention. 54 Belloc, S., et collab. (2008). « Effect of Maternal and Paternal Age on Pregnancy and Miscarriage Rates after Intrauterine Insemination », Reproductive Biomedecine Online, vol. 17, no 3, p. 392–397. 55 Sharma, R., et collab. (2015). « Effects of Increased Paternal Age on Sperm Quality, Reproductive Outcome and Associated Epigenetic Risks to Offspring », Reproductive Biology and Endocrinology; Kolevzon, A., R. Gross et A. Reichenberg (2007). « Prenatal and Perinatal Risk Factors for Autism: a Review and Integration of Findings », Archives of pediatrics & adolescent medicine; Torrey, E. F., et collab. (2009). « Paternal Age as a Risk Factor for Schizophrenia: How Important is it? », Schizophrenia research; Chianese, C., S. BrillI et C. Krausz (2014). « Genomic Changes in Spermatozoa of the Aging Male », Genetic Damage in Human Spermatozoa. 90 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC de normes scientifiques, il est difficile d’établir un âge limite chez l’homme en quête d’un projet parental, que cette conception se fasse naturellement ou par des techniques de PMA. LA RÉSERVE OVARIENNE La fertilité chez la femme est tributaire de l’âge, de la qualité et du nombre d’ovocytes présents dans les ovaires, définis comme étant la « réserve ovarienne ». La fertilité décline avec l’âge en raison du vieillissement physiologique, d’où la diminution de la réserve ovarienne et de la qualité des ovules. Plusieurs cliniciens intègrent systématiquement l’évaluation de la réserve ovarienne dans le bilan de base de l’infertilité, compte tenu de la réalisation de prélèvements et d’examens d’imagerie. Or, l’utilisation élargie de la réserve ovarienne à des fins d’orientation de traitement (voire d’accessibilité à la PMA) comporte des précautions. De fait, les méthodes actuelles d’évaluation de la réserve ovarienne par dosage sont associées à des taux non négligeables de faux positifs, variant de 10 à 20 % selon les études56. Il faut retenir que l’évaluation de la réserve ovarienne est menée dans le contexte de désir de grossesse et qu’elle a pour but d’évaluer et de prédire la réponse à une stimulation ovarienne; elle détermine donc indirectement le potentiel reproductif de la femme. La réserve ovarienne est un élément prépondérant et précieux dans le choix thérapeutique, mais il ne détermine pas à lui seul le succès d’obtenir une grossesse. Les preuves scientifiques actuelles sont insuffisantes pour recommander qu’un test de réserve ovarienne soit utilisé comme seul critère pour favoriser une technique de procréation assistée par rapport à une autre. 56 Broer, S.L., et collab. (2009). « The role of antimullerian hormone in prediction of outcome after IVF: comparison with the antral follicle count », Fertility and Sterility. 91 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Tableau 9 Méthodes courantes de l’évaluation de la réserve ovarienne57 FACTEURS PRÉDICTIFS D’UNE RÉSERVE NORMALE MÉTHODE EXAMEN Dosage FSH (au jour 3 du cycle) Moins de 10 mUI/ml (si l’estradiol est moins de 200 pmol/L) Estradiol (au jour 3 du cycle) Moins de 200 pmol/L (lorsque la FSH est en bas de 10mUI/Ml) AMH58 5-25 pmol/L ou 0,7-3,5 ng/ml Décompte des follicules antraux (au jour 3 du cycle) Plus de 10 follicules antraux au total Échographie PRÉDICTION D’UNE NAISSANCE VIVANTE ET ORIENTATION DU TRAITEMENT La balance bénéfices-risques doit aussi tenir compte de l’efficacité probable des soins proposés. Le médecin ne saurait exposer une patiente aux différents risques, même calculés, alors que le traitement s’avère futile ou dont les chances58de succès sont faibles59. Certains outils60 (pouvant être consultés en ligne) sont utiles dans l’estimation du taux de réussite de grossesse issue de la PMA. Conséquemment, deux questions se posent : QUEL EST L’ÂGE MAXIMAL DE LA FEMME POUR QUE LA DISPENSATION DE SOINS DE PROCRÉATION SOIT MÉDICALEMENT APPROPRIÉE? La limite d’âge acceptée dans la pratique courante est variable. Certains prennent en compte l’âge moyen de la ménopause au Canada, soit 51 ans. D’autres préfèrent considérer l’âge moyen de la perte de fertilité probable chez la femme, soit de 42 à 46 ans. Il n’existe actuellement pas de consensus international concernant l’âge de préservation et d’utilisation des gamètes, les pratiques diffèrent selon les pays. La réflexion portant sur la limite d’âge et l’accessibilité à l'éventail des traite­ ments de PMA au Québec amène les experts de ce guide à proposer des critères pouvant orienter les traitements selon l’âge de la femme. Ce consensus repose sur les chances de grossesse et de naissance vivante et sur l’évaluation bénéfices-risques d’une part, et vise à harmoniser les pratiques cliniques et à appuyer le médecin dans l’évaluation des cas d’exception, d’autre part. 57 Seuls les examens les plus couramment utilisés au Québec font l’objet d’une description. Peuvent se rajouter d’autres approches évaluatives (volume des ovaires, diamètre moyen des ovaires, test dynamique, etc.). 58 Hormone antimüllérienne, en anglais anti-Mullerian hormone (AMH). 59 Ethics Committee of the American Society for Reproductive Medicine (2012). « Fertility treatment when the prognosis is very poor or futile: a committee opinion », Fertility and Sterility. 60 La Society for Assisted Reproductive Technology (SART) met en ligne un outil qui permet de prédire le succès d’une grossesse dans le cadre de la PMA : https://www.sartcorsonline.com/Predictor/Patient 92 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Tableau 10 Recommandations visant l’offre de soins de PMA les plus appropriés en fonction de l’âge de la femme ÂGE DE LA FEMME ≤ 42 ans OFFRE DE SOINS DE PMA Ensemble des soins de PMA selon un cheminement Soins de FIV avec les propres ovules ou don d’ovules (si médicalement requis) 43 ans à 45 ans Soins de FIV avec don d’ovules ou don d'embryon61 ≥ 46 ans Évaluation par un comité clinique si les conditions sont jugées favorables par le médecin en vue d’un don d’ovules ou d'un don d'embryon L’évaluation du taux de grossesse et de naissance vivante n’est pas une évaluation figée. Elle doit tenir compte de l’évolution des connaissances et être remise périodiquement en cause dans les décisions prises, dans l’intérêt de la personne ou du couple.61 QUEL EST L’IMPACT DE LA RÉSERVE OVARIENNE DANS LE CHOIX THÉRAPEUTIQUE? La réserve ovarienne influence le plan thérapeutique, et ce, quel que soit l’âge de la patiente. Lorsqu’une réserve ovarienne basse est constatée, une stimulation peut être considérée initialement en fonction du contexte clinique. Une réserve ovarienne très basse (valeurs du bilan biochimique anormalement basses et/ou peu de follicules détectés à l’échographie) peut être l’indice d’une insuffisance ovarienne prématurée. La FIV doit être considérée plus rapidement. Une réserve ovarienne peut être élevée (certaines valeurs du bilan biochimiques anormalement élevées et un grand nombre de follicules détectés à l’échographie). Ces signes sont évocateurs d’un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), cause possible de l’infertilité. Différents traitements peuvent alors être proposés, mais le recours à la stimulation ovarienne impose, encore plus que les autres traitements, une surveillance étroite de la réponse ovarienne pour éviter la survenue d’une hyperstimulation ou d’une grossesse multiple. Le recours à la FIV peut ainsi être considéré précocement, selon le tableau clinique. 61 Les situations exceptionnelles permettant que d’autres approches soient envisagées devraient faire l’objet d’une évaluation par un comité clinique. 93 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC CHEMINEMENT DE LA DÉMARCHE CLINIQUE ENTOURANT LES SOINS DE PMA PROCESSUS DÉCISIONNEL ET DÉMARCHE CLINIQUE INITIALE Évaluation de la demande du projet parental Non recevable ou non médicalement requis Doutes sur la recevabilité Recevable Évaluation par le comité clinique de PMA + Avis du comité d'éthique (au besoin) Non favorable Décision Favorable Évaluation du risque Selon Conditions médicales › Médecine interne (femme > 45 ans) › Autres spécialités au besoin Conditions non favorables Conditions psychosociales Au besoin : › Psychologue › Travailleur social › Thérapeute conjugal et familial Bien-être de l'enfant à venir Au besoin : › Médecine fœto-maternelle › Médecine génétique Doutes sur les conditions favorables Conditions favorables Évaluation par le comité clinique de PMA + Avis du comité d'éthique (au besoin) Non favorable Pas d'indication d'offrir des soins de PMA +/Soutien pour la recherche de solutions au projet parental Décision Favorable Précision diagnostique de l'infertilité (Bilan d'infertilité) 94 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ÉVENTAIL DES SOINS THÉRAPEUTIQUES SELON LE POTENTIEL DE FERTILITÉ DE LA FEMMME Diagnostics de l'infertilité précisés Décision des choix thérapeutiques Estimation des chances de : › grossesses › naissances vivantes Selon l'âge Selon la réserve ovarienne ≤ 42 ans Réserve ovarienne Basse Adéquate ≥ 46 ans* 43 – 45 ans* Réserve ovarienne Basse Adéquate Évaluation des cas d'exception par le comité clinique de PMA Décision › › › › › Accessibilité à l'éventail des soins de PMA Induction et stimulation Insémination FIV par ses propres ovules FIV par don d'ovule FIV par don d'embryon FIV par ses propres ovules si conditions favorables Décision Pas d'indication d'offrir des soins de PMA +/Soutien pour la recherche de solutions au projet parental Accessibilité à certains soins › FIV par don d'ovule › FIV par don d'embryon Favorable Évaluation des cas d'exception par le comité clinique de PMA Non favorable Favorable Non favorable Approches thérapeutiques selon les algorithmes de cheminement relatifs à la condition de l'infertilité * À ce jour, les données démontrent que le taux de naissance vivante par cycle autologue se situe à moins de 5 % pour la femme de 43 ans et à 0 % lorsque la femme est âgée de 44 ans. Source : Ouhilal, S. et collab. (2015). « Public Funding of IVF without Age Limits: a Cautionary Tale from Quebec », Fertility and Sterility. 95 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC LE CHOIX DE TRAITEMENT SELON UN ALGORITHME DE CHEMINEMENT D’un point de vue clinique, les techniques de procréation assistée sont abordées de façon concrète : quelles interventions doivent être considérées afin de répondre à l’impératif du soin approprié et le moins risqué? C’est dans cette perspective que le groupe d’experts propose l’utilisation hiérarchisée des différents traitements de PMA62. Il s’agit d’un cheminement thérapeutique recommandé, priorisant les techniques les moins invasives possible en fonction de ce qui est médicalement indiqué. Des délais sont aussi proposés afin de guider le raisonnement clinique. Le concept entourant ce cheminement repose sur certaines variables : la cause de l’infertilité, l’âge de la femme et l’appréciation de la réserve ovarienne. Afin de s’adapter à la réalité clinique, il est utile de rappeler que : ›› Les agents d’induction ou de stimulation ovarienne doivent être utilisés aux doses efficaces les plus faibles ›› La prise de décision thérapeutique devrait être personnalisée et tenir compte des différents facteurs déjà énoncés, notamment : ›› Les traitements antérieurs de même que les échecs et les succès de ces traitements ›› Le nombre de cycles sans succès déjà réalisés ›› L’histoire d’une grossesse et/ou d’une naissance vivante antérieure ›› Lorsque la femme est âgée de plus de 40 ans et qu’elle réunit les conditions favorables après évaluation globale, la FIV doit être envisagée rapidement, car c’est la méthode qui offre le meilleur pronostic de naissance vivante ›› Chez la femme de plus de 35 ans avec une réserve ovarienne basse, la FIV doit être considérée plus rapidement dans l’arsenal thérapeutique, car elle offre de plus grandes chances de grossesse et de naissance vivante ›› Certaines situations inattendues (par exemple : absence de spermatozoïdes à la technique d’extraction) ou à risque (par exemple : plusieurs follicules dominants lors d’une stimulation ovarienne) peuvent mener à une approche plus invasive, la procédure en cours étant orientée vers une conversion en FIV ›› Lorsque le médecin décide qu’un plan de traitement différent est indiqué, il doit en justifier les raisons au dossier. Un consensus clinique, issu de discussions lors d'un comité clinique, serait souhaitable. 62 Les recommandations proposées reposent sur un consensus médical et clinique des équipes médicales qui travaillent dans le domaine de la procréation au Québec. 96 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Algorithme 1 Approche thérapeutique de l’infertilité associée à de l’oligo-anovulation* Adoption de saines habitudes de vie Perte pondérale si IMC > 35 < 40 ans réserve ovarienne adéquate < 40 ans réserve ovarienne élevée (SOPK) > 40 ans ou réserve ovarienne basse +/- Médication adjuvante Ovulation Si ovulation et échec de grossesse après 6 mois Induction de l’ovulation Agents oraux à doses progressives efficaces 3-6 cycles (ad ovulation) si échec d’ovulation si échec d’ovulation Agents oraux ou injectables à doses progressives efficaces + IIU 2-3 cycles Faibles doses Se référer à l’approche de l’infertilité inexpliquée Agents injectables à doses progressives efficaces 3-6 cycles Conversion possible si échec d’ovulation si échec d’ovulation FIV FIV FIV si échec de grossesse après 3 transferts si échec de grossesse après 3 transferts si échec de grossesse après 3 transferts Bilan d’échec d’implantation Conduite recommandée Conduite possible * L’approche doit être modulée selon l’âge de la femme, la qualité de la réserve ovarienne, les échecs de traitements antérieurs et l’histoire d’une grossesse/naissance vivante. Cycle : se définit comme un cycle complet impliquant le transfert des embryons frais ou congelés. FIV : Fécondation in vitro IIU : Insémination intra-utérine 97 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Algorithme 2 Approche thérapeutique de l’infertilité associée à l’endométriose ou à des anomalies tubaires* Perte pondérale si IMC > 35 Adoption de saines habitudes de vie Endométriose** (stades 1-2) < 35 ans ou bonne réserve ovarienne Endométriose** (stades 3-4) Pathologies tubaires option chirurgicale Si FIV non disponible ou non considérée par le couple > 35 ans Expectative 6-12 mois FIV Non Oui Ex. : Tuboplastie Hydrosalpinx Réanastomose tubaire FIV Chirurgie Expectative 3-6 mois post-chirurgie si échec de grossesse si échec de grossesse après 3 transferts si échec de grossesse après 3 transferts Bilan d’échec d’implantation Bilan d’échec d’implantation IIU +/Stimulation ovarienne Agents oraux 3-6 cycles si échec de grossesse IIU +/Stimulation ovarienne Agents oraux 3-6 cycles si échec de grossesse si échec de grossesse Conduite selon l’évaluation de la réserve ovarienne Basse Adéquate Élevée (SOPK) Si FIV non disponible ou non considérée par le couple Stimulation ovarienne Agents injectables + IIU 3 cycles FIV conversion possible FIV si échec de grossesse FIV si échec de grossesse après 3 transferts si échec de grossesse après 3 transferts Bilan d’échec d’implantation Conduite recommandée Conduite possible si échec de grossesse après 3 transferts 98 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC * L’approche doit être modulée selon l’âge de la femme, la qualité de la réserve ovarienne, les échecs de traitements antérieurs et l’histoire d’une grossesse/naissance vivante. ** Lors de la laparoscopie diagnostique précisant le stade de l’endométriose, certaines conditions mériteront un traitement chirurgical lors de cette même intervention. Ces traitements sont indiqués lorsqu’ils contribuent à l’amélioration de la fertilité (p. ex. : présence d’un hydrosalpinx) ou lorsqu’ils contribuent à préciser un diagnostic (p. ex. : doute de néoplasie), ou encore chez la patiente symptomatique. La chirurgie de l’endométriose sévère diminue la réserve ovarienne, ne contribuant pas à améliorer la fertilité. Cycle : se définit comme un cycle complet impliquant le transfert des embryons frais ou congelés. FIV : Fécondation in vitro IIU : Insémination intra-utérine 99 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Algorithme 3 Approche thérapeutique de l’infertilité inexpliquée* Adoption de saines habitudes de vie Perte pondérale si IMC > 35 Expectative possible selon le choix du couple (femme < 35 ans) < 38 ans 38-42 ans Stimulation ovarienne IIU +/Stimulation ovarienne Agents oraux 3-6 cycles si échec de grossesse IIU + Agents oraux 2-3 cycles IIU + Agents injectables 2-3 cycles si échec de grossesse si échec de grossesse Conduite selon l’évaluation de la réserve ovarienne Basse Adéquate Élevée (SOPK) Si FIV non disponible ou non considérée par le couple FIV Stimulation ovarienne Agents injectables + IIU 3 cycles conversion possible FIV si échec de grossesse FIV si échec de grossesse après 3 transferts si échec de grossesse après 3 transferts si échec de grossesse après 3 transferts Bilan d’échec d’implantation Conduite recommandée Conduite possible * L’approche doit être modulée selon l’âge de la femme, la qualité de la réserve ovarienne, les échecs de traitements antérieurs et l’histoire d’une grossesse/naissance vivante. Cycle : se définit comme un cycle complet impliquant le transfert des embryons frais ou congelés. FIV : Fécondation in vitro IIU : Insémination intra-utérine 100 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Algorithme 4 Approche thérapeutique de l’infertilité associée à l’infertilité masculine Précision de l'infertilité masculine* Facteur mâle léger-modéré** Autres conditions Traitements pour maximiser la formation de spermatozoïdes Modification des habitudes de vie Médication Chirurgie (si indiquée) Oligospermie sévère Azoospermie Déficit sévère dans la qualité des spermatozoïdes Dysfonction éjaculatoire Insuffisance testiculaire Désordres endocriniens Anomalies vasculaires (p. ex. : varicocèle) Désordres anatomiques Désordres génétiques Post-traitement si échec de grossesse IIU +/Stimulation de l'ovulation chez la femme Agents oraux 3-6 cycles Traitements pour maximiser la formation de spermatozoïdes Modification des habitudes de vie Médication Chirurgie (si indiquée) Conduite selon l’évaluation de la réserve ovarienne Post-traitement Adéquate Basse Élevée (SOPK) Azoospermie Si FIV non disponible ou non considérée par le couple Stimulation ovarienne Agents injectables +IIU FIV +/IICS Conversion possible 3 cycles FIV +/IICS si échec de grossesse si échec de grossesse après 3 transferts si échec de grossesse après 3 transferts Bilan d’échec d’implantation Conduite recommandée Conduite possible <1 million >1 million FIV + IICS FIV +/IICS 3-5 millions Absence de Présence de spermatozoïdes spermatozoïdes FIV +/IICS si échec de grossesse après 3 transferts Techniques de prélèvement de spermatozoïdes Présence de spermatozoïdes mobiles totaux Proposer l'adoption ou donneur FIV + IICS IIU +/Stimulation de l'ovulation chez la femme Agents oraux 101 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC * L’approche doit être modulée selon l’âge de la femme, la qualité de la réserve ovarienne, les échecs de traitements antérieurs et l’histoire d’une grossesse/naissance vivante. ** Facteur mâle léger – décompte des spermatozoïdes : 10 à 15 millions avec motilité de plus de 32 % dans tout l'éjaculat Facteur mâle modéré – décompte des spermatozoïdes : 5 à 10 millions avec motilité de plus de 32 % dans tout l'éjaculat Cycle : se définit comme un cycle complet impliquant le transfert des embryons frais ou congelés. FIV : Fécondation in vitro IICS : Injection intracytoplasmique de spermatozoïde IIU : Insémination intra-utérine 102 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Section 5/ Les complications entourant la procréation assistée Bien que les techniques d’assistance médicale à la procréation engendrent peu de complications maternelles, il ne faut pas banaliser ces traitements car ils s’accompagnent d’un plan médicamenteux parfois lourd et de procédures chirurgicales. Les soins de PMA peuvent être la source de complications graves. Heureusement, la grande majorité est de nature plutôt bénigne (gain pondéral, réaction au site d’injection, etc.), alors que quelques-unes méritent d’être mieux connues et discutées. SYNDROME D’HYPERSTIMULATION OVARIENNE (SHSO) Le syndrome d’hyperstimulation ovarienne consiste en une atteinte systémique résultant d’une réponse exagérée à une induction ou stimulation ovarienne. Cette condition résulte presque exclusivement de l’utilisation de gonadotrophines et n’est qu’exceptionnellement constatée avec les agents oraux. Les manifestations cliniques d’hyperstimulation résultent de l’augmentation de la perméabilité capillaire, avec accumulation de fluide et création essentiellement d’un troisième compartiment avec hypovolémie et hémoconcentration. Il est présent usuellement à la suite d’une exposition à l’hCG (soit lors du déclenchement de l’ovulation – SHSO précoce – ou lors d’une grossesse – SHSO tardive) et peut être responsable de complications, notamment de thromboses. Comme il s’agit d’une condition iatrogénique, les médecins doivent être capables d’identifier les conditions de risque chez la femme, en plus de reconnaître le tableau clinique du SHSO. Les facteurs de risque permettant d’envisager un SHSO plus grave sont : ›› Âge de la femme < 30 ans ›› Ovaires polykystiques ou décompte augmenté de follicules antraux constaté par échographie 103 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› Taux sérique d’estradiol élevé ou en hausse rapide ›› Antécédents de SHSO Le SHSO se présente selon différents tableaux cliniques, catégorisé en fonction de la sévérité de la complication. La forme bénigne de SHSO survient chez près du tiers des patientes lors d’un cycle de FIV. Pour la forme modérée, l’incidence signalée se situe entre 3 % et 6 %, alors que pour la forme grave, elle est de 0,1 % à 2 %. Bien que rare, le SHSO grave ou critique constitue une complication sévère, pouvant même mettre la vie de la femme en danger. Tableau 11 Classification du SHSO selon la symptomatologie et les signes échographiques STADES SYMPTÔMES SIGNES À L’ÉCHOGRAPHIE SHSO bénin Ballonnement abdominal léger Douleur abdominale bénigne Taille des ovaires habituellement < 8 cm SHSO modéré Nausées ± vomissements Douleur abdominale modérée Taille des ovaires habituellement de 8 à 12 cm Signes échographiques de la présence d’une ascite SHSO grave SHSO critique Ascite clinique (épanchement pleural, à l’occasion) Oligurie Hémoconcentration constatée par hématocrite (> 45 %) Hypoprotéinémie Taille des ovaires habituellement > 12 cm Ascite tendue ou épanchement pleural massif Hématocrite (> 55 %) Leucocytose > 25 000/ml Oligurie/anurie Insuffisance rénale aiguë Thromboembolie Syndrome de détresse respiratoire aigu Signes échographiques de la présence d’une ascite et d’un épanchement pleural Signes échographiques de la présence d’une ascite et/ou d’un épanchement pleural Adapté de Mathur, R., Kailasam C. et J. Jenkins (2007). « Review of the evidence base of strategies to prevent ovarian hyperstimulation syndrome », Human Fertility. 104 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Le traitement du SHSO passe avant tout par sa prévention. L’introduction de nouveaux protocoles permet de réduire l’incidence du syndrome d’hyperstimulation sévère. Les formes sévères et critiques requièrent l’hospitalisation de la patiente pour la prise en charge adéquate de la condition (ponction d’ascite, anticoaguloprophylaxie, support ventilatoire) en plus de la prise en charge du volet procréation par un médecin spécialisé en PMA (induction d’une lutéolyse, congélation de tous les embryons, etc.). Lorsque le SHSO survient avant le transfert d’embryon lors d’un cycle de FIV, ce transfert est généralement annulé afin d’éviter l’aggravation en cas de grossesse. Dans le cas d’un SHSO grave ou critique, une héparinisation prophylactique doit être considérée, en plus d’être envisagée en présence d’hémoconcentration ou de mobilisation réduite. RISQUES THROMBOEMBOLIQUES Il existe des cas rapportés de thromboses artérielles et veineuses survenant en l’absence de SHSO symptomatique. Les mécanismes exacts entourant l’état prothrombotique demeurent incertains, mais ils peuvent être logiquement liés à l’hyperœstrogénie. Les thromboses décrites visent principalement le territoire supérieur de la veine cave. La fréquence de cette complication est rare. Il est cependant souhaitable que l’histoire clinique de la femme comporte la recherche de facteurs de risques thrombotiques (antécédents personnels et familiaux). De même, cette possibilité diagnostique doit être envisagée en présence d’un tableau clinique compatible avec des phénomènes emboliques (douleurs thoraciques, dyspnée, hypoxie, œdème, etc.). Les femmes encourent également des risques cardiovasculaires tels que l’infarctus ou l’accident vasculaire cérébral. Une anticoaguloprophylaxie peut être envisagée pendant les cycles de procréation assistée selon le degré de risque. COMPLICATIONS LIÉES À LA PROCÉDURE DE PRÉLÈVEMENT D’OVULES De nos jours, sauf exception, tous les prélèvements sont réalisés sous guidance échographique par voie vaginale. Cela a pour effet de diminuer les risques de complications liées à la procédure. 105 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Les complications liées au geste technique sont plutôt rares, leur estimation étant de l’ordre de 0,7 % à 1,7 %. Elles se présentent selon trois grandes catégories : complications hémorragiques, complications par perforation d’un autre organe et complications infectieuses. ›› Les complications hémorragiques sont de nature variable. De petits saignements vaginaux après la ponction d’ovules sont fréquents et généralement sans conséquence. Des hémorragies vaginales plus significatives peuvent survenir et nécessiter un traitement (tamponnage, suture, etc.). Dans de très rares cas, une hémorragie importante intraabdominale peut survenir, nécessitant une prise en charge invasive. Le plan thérapeutique des complications hémorragiques dépend de la gravité du tableau clinique. La ponction elle-même comporte des risques de ponction involontaire d’organes, de perforation d’organes et de perforation vasculaire. Une attention particulière permettra de bien identifier les vaisseaux iliaques, l’image échographique de ces vaisseaux pouvant être considérée, à tort, comme l’image d’un follicule en position transverse. L’approche d’un prélèvement difficile doit inclure l’application de certaines techniques précises pour faciliter la réalisation de la ponction (pression abdominale, positionnement, évacuation de la vessie, traction de l’utérus avec forceps sur le col, etc.). ›› Des complications infectieuses peuvent survenir. Ces infections sont rares (1 %). Elles peuvent avoir pour cause une contamination bactérienne lors de la ponction, une microperforation digestive avec contamination péritonéale ou encore une contamination d’une inflammation déjà existante au niveau tubo-ovarien. Les symptômes cliniques comportant de la fièvre, des douleurs abdominales et des troubles digestifs s’installent progressivement de deux à trois jours après la procédure. Comme pour toutes les infections, le traitement doit être guidé par le tableau clinique, un traitement médical et/ou chirurgical devant être considéré. Dans certaines situations connues comme exposant la patiente à un risque infectieux majoré (endométriose sévère par exemple), une antibioprophylaxie peut être proposée le jour de la ponction folliculaire. Rappelons finalement que les normes d’asepsie doivent être respectées. Ces complications possibles et leur gravité potentielle imposent une surveillance des patientes qui ne font, généralement, que transiter dans une unité ambulatoire. Le congé rapide après la ponction ne doit pas être systématique. Rappelons que le médecin a l’obligation de répondre aux questions et préoccupations de la patiente, lorsque requis, en plus de se montrer disponible auprès du personnel pour répondre aux interrogations ou pour prendre en 106 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC charge toutes complications. Lorsque la patiente est libérée, celle-ci et son conjoint doivent recevoir les recommandations relatives à la surveillance des complications (signes et symptômes), l’équipe devant s’assurer de la compréhension de ces discussions en plus d’offrir des directives de prise en charge (relance, numéro de téléphone à contacter, etc.). COMPLICATIONS LIÉES À LA PROCÉDURE DE PRÉLÈVEMENT DE SPERMATOZOÏDES Les procédures de prélèvement de sperme comportent un certain risque. Bien qu’elles soient rares, certaines complications sont décrites : ›› Complication hémorragique pouvant conduire à un hématome ›› Infection au site opératoire ›› Douleur testiculaire chronique ›› Complications plus rares : dysfonction érectile, hypogonadisme, dommages aux testicules L’intervention ne donne pas la garantie que des spermatozoïdes viables puissent être prélevés ni qu’une grossesse puisse être obtenue avec les spermatozoïdes prélevés. COMPLICATIONS LIÉES À LA SÉDATION-ANALGÉSIE ET À L’ANESTHÉSIE Les complications de l’anesthésie font partie des complications possibles. C’est pourquoi il est indispensable que tous les prélèvements d’ovules qui nécessitent une sédation-analgésie ou une anesthésie générale soient réalisés selon les normes de pratiques reconnues, d’autant plus que plusieurs activités se déroulent en milieu extrahospitalier. Bien que le recours à la sédation-analgésie de type légère (compatible avec un niveau 1 et 2 de sédation) ne requiert pas la présence d’un anesthésiste, cette approche comporte des risques et l’évaluation préopératoire par le médecin doit comprendre certains éléments concernant le risque de l’analgésie : recherche d’antécédents et de facteurs de risque particuliers de la patiente, éventuels examens complémentaires, mise en place d’une voie veineuse, paramètres de surveillance selon la médication utilisée, consultation préanesthésique au besoin, etc. 107 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Le médecin doit de plus s’assurer que les ressources humaines et matérielles requises pour pratiquer les procédures répondent aux normes de bonnes pratiques cliniques reconnues pour ce type de catégorie. TORSION OVARIENNE L’augmentation du volume et du poids des ovaires prédispose à un risque de torsion de l’ovaire. Cette complication est rare (estimée à 0,1 %) et se présente selon un tableau de douleur abdominale aiguë et intense, généralement quelques jours après le prélèvement ou parfois en début de grossesse. Le risque de cette torsion réside dans la non-vascularisation de l’ovaire, évoluant vers la nécrose et la perte de l’ovaire. La torsion ovarienne peut se résoudre spontanément en quelques heures, mais si elle persiste, il faudra agir rapidement et réaliser une intervention chirurgicale capable de détordre l’ovaire. GROSSESSE ECTOPIQUE Bien que l’on dépose l’embryon directement dans la cavité utérine, on constate un taux plus élevé de grossesse ectopique liée à la FIV (2-4 %) que dans la population générale (estimé à 1 %). Cela semble plus lié à la cohorte des patientes présentant une infertilité qu’à la procédure. Les risques liés à la grossesse ectopique dans le cadre de la FIV sont : ›› La présence de lésions au niveau des trompes (hydrosalpinx, chirurgie antérieure, etc.) ›› Un antécédent d’une grossesse ectopique chez la femme, particulièrement si elle a bénéficié d’un traitement conservateur (méthotrexate) La prudence est donc de mise dans le suivi des patientes qui ont recours à la FIV. Non seulement faudra-t-il rechercher une grossesse intra-utérine, mais aussi toujours rechercher une possible grossesse ectopique, les deux grossesses pouvant coexister, particulièrement lors du transfert de plus d’un embryon (grossesse hétérotopique). 108 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC GROSSESSE MULTIPLE Il est clairement établi que la stimulation ovarienne et la FIV augmentent le taux de grossesse multiple. Alors que ce taux est estimé à 1,5 % dans la population générale, le taux observé avec les soins de PMA a déjà atteint 28 % au Canada. Chez nous, la mise en place du Programme québécois de procréation assistée et le contrôle du nombre des embryons transférés ont eu un impact majeur, le taux estimé de grossesse multiple passant de 25 % à environ 6-8 %63, selon les données propres à chaque centre. Bien qu’une grossesse multiple puisse être vécue comme un heureux événement dans la recherche d’un projet parental, différents risques sont observés tant chez la mère que chez le nouveau-né. En résumé, les principaux risques retrouvés sont : ›› Une prééclampsie ou éclampsie ›› Un diabète gestationnel ›› Un risque thromboembolique ›› Un risque d’accouchement par césarienne ›› Une augmentation du risque de fausse couche et de mort in utero ›› Un risque d’accouchement prématuré ›› La prématurité du bébé avec tous les risques encourus : problèmes cardiorespiratoires, troubles neurologiques, troubles d’alimentation, entre autres Au-delà des risques et des coûts non seulement financiers, mais aussi psychologiques, plusieurs éléments sont liés aux différentes conditions : alitement pour la mère, séjour prolongé aux soins intensifs néonataux pour le nouveau-né prématuré64, pour ne nommer que ceux-là. La réduction des grossesses multiples dans le cadre de la PMA doit demeurer une priorité de santé publique. Professionnellement, elle passe par le contrôle étroit des pratiques, notamment : ›› Surveillance étroite de l’induction et de la stimulation ovarienne lors de l’insémination intra-utérine, afin de viser la production restreinte de follicules matures, à savoir un maximum de 2 à 3 follicules matures. Un dépassement de ce nombre devrait mener à l’annulation de la technique ou en une conversion en FIV 63 Bissonnette, F., et collab. (2011). « Working to eliminate multiple pregnancies: a success story in Québec », Reproductive BioMedicine Online. 64 Janvier, A., B. Spelke et K. J. Barrington (2011). « The Epidemic of Multiple Gestations and Neonatal Intensive Care Unit Use: The Cost of Irresponsibility », The Journal of Pediatrics. 109 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC ›› Choix et limitation du nombre d’embryons transférés, selon les dispositions légales établies dans la Loi sur les activités cliniques et de recherche en matière de procréation assistée en vigueur au Québec PMA ET RISQUES ONCOGÈNES L’utilisation de la médication en PMA et l’innocuité de la réitération dans les cycles de FIV soulèvent un questionnement quant aux effets secondaires possibles. Certains auteurs65 ont réalisé différentes études portant sur le risque de cancer de l’ovaire, de l’endomètre et du col de l’utérus que courent les femmes qui ont subi des traitements de FIV. Il en ressort des résultats variables, compte tenu des populations étudiées : risque statistiquement significatif de cancer de l’ovaire et de l’endomètre plus élevé pour les femmes ayant eu recours à la FIV comparativement à la population féminine, alors que le risque est neutralisé lorsque l’on fait la comparaison avec une cohorte de femmes infertiles. La question se pose également pour le cancer du sein. Comme il s’agit d’un cancer hormonodépendant, il semble logique de soulever une possible association. Or, jusqu’à présent, une telle association n’a pu être démontrée, mais les résultats des études demeurent controversés. En conséquence, l’évaluation de l’association de certains cancers et de la FIV est limitée par des difficultés, dont celle de colliger les données et d’établir des registres. Le recul n’est actuellement pas suffisant pour ne pas faire preuve de prudence. Des études à plus long terme et portant sur les différents médicaments utilisés sont encore nécessaires. Il est donc souhaitable que les femmes qui reçoivent des traitements de PMA fassent l’objet d’un suivi à long terme, étant donné la stimulation de l’ovulation et les ponctions répétées des ovaires réalisées lors des cycles de FIV66. 65 Revue systématique (avec méta-analyses) de Siristatidis et collab. (2013). « Controlled ovarian hyperstimulation for IVF: impact on ovarian, endometrial and cervical cancer: a systematic review and meta-analysis », Human Reproduction Update. 66 Brinton, L. A. et collab. (2013). « In Vitro Fertilization and Risk of Breast and Gynecologic Cancers: a Retrospective Cohort Study within Israeli Maccabi Healthcare Services », Fertility and sterility. 110 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Section 6/ L’importance du consentement LA PARTICIPATION DU COUPLE À LA DÉCISION THÉRAPEUTIQUE Les partenaires qui présentent des problèmes d’infertilité doivent participer ensemble au processus d’évaluation et de soins entourant la procréation assistée. Ces personnes sont en droit d’être informées des décisions relatives à l’investigation et au plan thérapeutique choisi, compte tenu des impacts sur le couple et sur chacun des partenaires. Les personnes qui éprouvent de la difficulté à réaliser leur projet parental sont confrontées à différentes sources d’informations, variables dans leur qualité et leur véracité. Il est donc important qu’elles soient rencontrées et informées avant même d'entreprendre une investigation et un plan thérapeutique. Des partenaires pourraient décider, après la première rencontre avec le médecin, de ne pas procéder au bilan recommandé et de choisir un autre projet, tel l’adoption. Comme il s’agit d’un projet parental, chacun des conjoints impliqués a le droit de connaître toutes les informations nécessaires à un consentement éclairé, en vue de prendre la décision la plus juste, en harmonie avec ses désirs et ses croyances. LA NATURE DE L’INFORMATION À TRANSMETTRE Étant donné l’importance grandissante portée à la communication du risque, il nous semble important de s’attarder sur certaines caractéristiques du consentement. Le législateur distingue deux catégories de soins : les soins requis par l’état de santé du patient et les soins non requis. Cette distinction revêt une importance non négligeable, puisqu’elle détermine la nature de l’information à transmettre et la forme du consentement exigé. Pour les soins qui sont médicalement requis, le droit jurisprudentiel québécois supporte l’obligation de révéler au patient tous les risques fréquents et tout risque grave et important. 111 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Le devoir de divulgation est encore plus grand lorsqu’il s’agit de soins non médicalement requis. De toute évidence, la jurisprudence est abondante et semble établir une règle uniforme : l’obligation de révéler toutes les conséquences possibles si l’intervention est non requise par l’état de santé. La portée imprécise de l’expression « requis par l’état de santé », ou « médicalement requis », ajoute à l’incertitude entourant l’étendue des informations à fournir lors des soins de PMA. La procréation est-elle un soin médicalement requis? Quelle qualification doit-on donner à la nature de ces soins? La position adoptée par le Collège des médecins du Québec se fonde sur la nature des soins de PMA : l’obligation d’une information renforcée, que l’on reconnaît pour les soins non médicalement requis, doit s’appliquer à la procréation. Devant la nécessité de faire un choix, les personnes habilitées doivent connaître les risques encourus : ceux qui sont ou prévisibles ou fréquents ou graves et importants. En pratique, les éléments du consentement67 devraient comprendre : ›› Les chances réalistes de succès d’une grossesse vivante ›› La divulgation des risques des traitements et procédures envisagés ›› Les risques de la sédation-analgésie ou de l’anesthésie ›› La divulgation des complications associées ›› Les résultats possibles (par exemple : absence d’ovules à la ponction) ›› La présentation des risques entourant la grossesse et le bien-être de l’enfant à venir ›› Les options auxquelles les personnes peuvent recourir pour fonder une famille ›› Les coûts financiers des divers traitements envisageables ›› L’impact organisationnel (disponibilité, déplacement, nombreux examens, etc.) ›› La possibilité de devoir gérer des gamètes et des embryons surnuméraires ›› La possibilité qu’un don de gamètes et d’embryons soit fait à des fins cliniques ou de recherche ›› La disponibilité d’un soutien psychologique au centre ›› La possibilité pour le couple ou l’un des conjoints de retirer son consentement en tout temps 67 D’après l’article 20 du Règlement sur les activités cliniques en matière de procréation, RLRQ, chapitre A-5.01, qui précise les informations nécessaires et préalables à toute activité de procréation. 112 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Ces informations personnalisées doivent être fournies verbalement lors de la consultation médicale, puis elles peuvent être appuyées par différents outils (fiches instructives, dépliants, vidéos, sessions d’enseignement, etc.) selon les besoins du patient et de son conjoint. En termes clairs, le couple doit saisir les implications de l’investigation et du plan thérapeutique proposés. Ces traitements seront présentés parce qu’ils offrent une efficacité probable et une sécurité, tant pour la mère et que pour l’enfant. Une note sur la nature de l'information fournie de même que les discussions inhérentes à la PMA et ses traitements doit être documentée au dossier. LES MODALITÉS DU CONSENTEMENT Actuellement, le consentement aux soins de procréation est régi selon certaines dispositions particulières : ›› L’article 8 de la loi fédérale sur la procréation assistée prévoit qu’un consentement écrit doit être obtenu pour l’utilisation de matériel reproductif humain dans le but de créer un embryon, pour le prélèvement posthume de matériel reproductif humain dans le but de créer un embryon et pour l’utilisation d’un embryon in vitro ›› L’article 19 du Règlement sur les activités cliniques en matière de procréation assistée prévoit un consentement recueilli par écrit pour toute activité de procréation assistée et à toutes les étapes Les exigences d’un consentement écrit s’appliquent à l’ensemble des soins et techniques, et ce, dans tous les milieux où ceux-ci sont pratiqués. Par mesure de prudence, le Collège demande aussi au médecin de mettre une note explicative au dossier. En effet, il s’avère qu’un formulaire de consentement dûment signé ne peut, à lui seul, prouver que le consentement a été libre et éclairé. Une note versée au dossier, résumant les informations transmises et les échanges auxquels elles ont donné lieu, est présentement jugée beaucoup plus pertinente à cet égard. Le formulaire de consentement complète les renseignements fournis verbalement. Il s’agit d’un ajout à l’information verbale transmise et non d’une mesure visant à la remplacer. Finalement, le médecin qui procède à l’intervention ou qui réalise la technique doit s’assurer que le patient et le couple ont reçu les informations pertinentes à leur compréhension de la nature, du but et des conséquences possibles de l’examen, de l’investigation ou du traitement qu’ils s’apprêtent à effectuer (en vertu de l'article 29 du Code de déontologie des médecins). 113 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC PARTICULARITÉS DU CONSENTEMENT RELATIF À LA CRYOCONSERVATION ET À LA DISPOSITION DES GAMÈTES ET EMBRYONS Dans le cadre de la PMA, certains couples (ou la personne concernée) doivent faire face à une situation bien réelle qui est celle de décider du sort des gamètes ou des embryons cryopréservés, et du consentement relatif à leur préservation et à leur utilisation future. Les exigences entourant l’utilisation du matériel reproductif humain et d’embryons in vitro sont précisées à l’article 8 de la loi fédérale portant sur la procréation assistée68. Son règlement69 d’application, quant à lui, précise les exigences du consentement et ses modalités, que ce soit lors de l’utilisation des gamètes pour la création d’embryons ou de l’utilisation du matériel reproductif. Le Règlement sur les activités cliniques en matière de procréation assistée70, actuellement en vigueur, vient préciser le caractère essentiel du consentement à chacune des étapes des activités de procréation assistée. Divers cas de figure auxquels les cliniciens sont confrontés sont ici présentés afin de mieux illustrer l’importance du consentement et de ses enjeux : ›› La disposition des embryons en cas de retrait du consentement de l’un des conjoints La préservation des embryons suscite un réel questionnement : dans l’éventualité où l’un des conjoints, dont le matériel reproductif humain a été utilisé pour créer cet embryon, retire ou modifie son consentement visant la conservation ou l’utilisation des embryons cryopréservés, qu’advient-il? Les revendications de l’un s’opposent aux désirs de l’autre partenaire. Dans l’éventualité où le personnel soignant est informé d’un désaccord quant à la disposition des embryons, il revient alors à l’un des deux conjoints d’exposer l’objet du litige au tribunal qui, à la lueur des arguments proposés par les parties, devra statuer sur la cause. Rappelons qu’il est prévu, par règlement, que toute personne impliquée (femme et conjoint) peut retirer son consentement. Il est aussi précisé que ces personnes doivent manifester leur volonté par écrit relativement à la conservation ou à l’élimination des gamètes ou embryons, en cas de dissolution de l’union. ›› La disposition des embryons surnuméraires À la suite de la FIV, le couple est avisé du nombre d’embryons créés et se voit offrir la possibilité de cryopréserver les embryons non transférés en vue d’un futur transfert. Une discussion quant à la disposition éventuelle 68 Loi sur la procréation assistée, LC, chapitre 2, art. 8. 69 Règlement sur la procréation assistée. (article 8 de la Loi). 70 Règlement sur les activités cliniques en matière de procréation assistée, RLRQ, chapitre A-5.01. 114 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC des embryons doit alors avoir lieu, les possibilités étant : le don d’embryons à une tierce partie à des fins génésiques, le don d’embryons à des fins de recherche ou l’élimination des embryons non transférés. Il s’agit ici d’une intention préliminaire qui se doit d’être réaffirmée lorsque viendra le temps de prendre une décision finale. Un consentement spécifique, de la part de la femme et du conjoint, est nécessaire lorsqu’il y a disposition d’embryons. ›› La disposition des embryons pour absence de contact ou défaut de paiement La personne, et le cas échéant son conjoint, doivent contacter au moins une fois par année le centre de procréation assistée pour manifester à nouveau leur volonté relativement à la conservation ou à l’élimination des gamètes ou des embryons qui y sont conservés71. Ils doivent également informer le centre de tout changement d’adresse. Par conséquent, à défaut de garder ce contact ou d’acquitter les frais prévus pour la conservation, le centre peut disposer des gamètes et des embryons d’une manière acceptable, après une période de cinq ans. Dans les faits, plusieurs centres hésitent à détruire les embryons pour lesquels il y a défaut de paiement des frais annuels de conservation, malgré le fait que le formulaire de consentement indique qu’ils seront détruits en cas de cessation de paiement ou de perte de contact. Il en résulte qu’une quantité non négligeable d’embryons congelés sont entreposés dans les banques des centres de PMA, malgré le consentement des conjoints donné quelques années auparavant. ›› Le don et l’insémination post mortem La question du don et de l’insémination post mortem soulève plusieurs enjeux. Est-ce que le simple fait de « vouloir des enfants » donne ouverture à l’utilisation post mortem de gamètes? La mort d’un conjoint implique-t-elle la fin du projet parental? Une demande trop hâtive d’une technique de PMA avec embryon de la part de la veuve risque-t-elle de compromettre le deuil? Ce sont là des situations réelles, et les réponses ne sont pas toujours simples. Nous estimons que c’est le respect de la volonté préalablement exprimée du donneur qui doit primer dans ce contexte. Il nous semble donc nécessaire de retrouver un consentement éclairé et volontaire, documenté par un consentement écrit de la personne décédée indiquant son accord particulier quant à l’utilisation de ses gamètes ou de l’embryon issu de son matériel reproductif72. En résumé, en vertu des dispositions légales actuelles sur l’utilisation et la disposition des gamètes et des embryons, un consentement écrit doit être obtenu de la part des deux personnes impliquées dans le projet parental. 71 Règlement sur les activités cliniques en matière de procréation assistée, RLRQ, chapitre A-5.01 art. 23. 72 Tel que prévu à l’article 8(2) de la loi canadienne sur la procréation assistée, selon laquelle il « est interdit de prélever du matériel reproductif humain sur un donneur après sa mort dans le but de créer un embryon sans le consentement écrit du donneur, fourni conformément aux règlements, au prélèvement à cette fin », LC, chapitre 2, art. 8, al. 2. Au Québec, cette interdiction est reprise dans le Règlement sur les activités cliniques en matière de procréation assistée, RLRQ, chapitre A-5.01, r. 1, s. 2, art. 21. 115 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC Les consentements écrits nécessaires aux soins de PMA, incluant la cryopréservation et la disposition des gamètes et des embryons, impliquent bien plus qu’une simple formalité administrative. Un counseling doit donc être fait aux donneurs potentiels dès le début des démarches pour qu’ils puissent se préparer à l’éventualité de donner leur matériel reproductif. Il s’agit alors d’une intention préliminaire qui se devra d’être réaffirmée lorsque viendra le temps de prendre une décision finale quant à la disposition des gamètes et des embryons. Une définition plus approfondie de la notion de projet parental, une analyse critique des bienfaits et des risques entourant certaines situations relatives à l’utilisation du matériel reproductif sont souhaitables. La démarche entourant le consentement libre et éclairé, de façon individuelle pour chacune des personnes impliquées dans le projet parental, ainsi que la nécessité de réitérer la compréhension des enjeux et de l’engagement qu’ils supposent sont incontournables. 116 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC CONCLUSION Le Programme québécois de procréation assistée mis en place en 2010 a permis la réduction des grossesses multiples issues de la procréation. Il n’en demeure pas moins que l’analyse des activités de la PMA dans les dernières années nous amène à proposer des balises cliniques, visant le bien-être du patient, du couple et de l’enfant à venir. Nous partageons la conviction que l’approche clinique rigoureuse propo­ sée, qu’elle soit amorcée par le médecin de famille ou par d’autres cliniciens (obstétriciens-gynécologues, praticiens en endocrinologie gynécologique de la reproduction et infertilité, urologues, endocrinologues et autres), peut servir à atteindre cet objectif. Au-delà des aspects légaux, tous les cliniciens doivent se mobiliser afin que la pratique de la PMA réponde aux normes cliniques, éthiques et déontologiques en vigueur. Ils doivent se rappeler que la recevabilité de la demande et le plan thérapeutique des soins de PMA, à l’instar de tout autre soin, s’apprécient selon la balance des bénéfices espérés et des risques engendrés. La collaboration souhaitée, qu’elle soit interdisciplinaire ou entre les différentes instances, est sans aucun doute une valeur gagnante dans l’engagement d’offrir des soins de qualité et sécuritaires pour tous les couples et les personnes désireux de réaliser un projet parental. 117 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC — Annexes ANNEXE I – CAUSES DE L’INFERTILITÉ CHEZ LA FEMME Dysfonctions ovulatoires (oligo ou anovulation) Catégorie I : dysfonction hypothalamus/ pituitaire Tumeurs hypophysaires Hypopituitarisme Anorexie IMC sous la normale Exercice excessif Syndrome de Kallmann Catégorie II : dysfonction axe hypothalamus/pituitaire/ovaire Syndrome des ovaires polykystiques Obésité Hypothyroïdie Hyperprolactinémie Catégorie III : insuffisance ovarienne Insuffisance ovarienne précoce Anomalies tubaires Obstruction tubaire Obstruction utéro-tubaire Adhérences pelviennes (endométriose, chirurgie, infection) Endométriose Endométriose péritonéale Endométriose tubo-ovarienne Anomalies utérines Polype Léiomyome Septum utérin Causes idiopathiques ou inexpliquées 118 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC — Annexes ANNEXE II – CAUSES DE L’INFERTILITÉ CHEZ L’HOMME Causes vasculaires Varicocèle Causes infectieuses Prostatite, épididymite, ITSS (gonorrhée, chlamydia) Orchite virale (oreillon, échovirus, arbovirus) Causes obstructives Obstruction du canal déférent Obstruction du canal éjaculatoire (infections répétées, kyste prostatique) Causes relatives à une dysfonction éjaculatoire Dysfonction érectile Dysfonction éjaculatoire Éjaculation rétrograde Causes endocriniennes Déficience en GnRh Diabète Hyperprolactinémie Dysfonction hypothalamo-hypophysaire Syndrome de Cushing Syndromes avec atteinte multisystémique (Prader-Willi, ataxie cérébelleuse familiale, Laurence-Moon-Bardet-Beidl, etc.) Excès d’androgènes, d’œstrogènes, de cortisol Causes anatomiques Traumatisme ou torsion testiculaire Cancer testiculaire À la suite d’une intervention chirurgicale Castration Hypospadias Désordres neurologiques Causes congénitales Cryptorchidie Absence congénitale des canaux déférents Causes génétiques Syndrome de Klinefelter et ses variantes Microdélétion du chromosome Y Déficience en 5-alpha-réductase Fibrose kystique Facteurs chimiques Pesticides et herbicides Phytoestrogènes Métaux lourds Solvants (éther d’éthylène glycol, diluant, vernis, encre, acétone, etc.) Causes médicamenteuses Colchicine, allopurinol Chimiothérapie Spironolactone Tétracyclines, gentamicine, érythromycine, nitrofurantoïne Sulfasalazine Opioïdes Antidépresseurs Antagoniste des récepteurs histaminiques Causes toxiques Tabac Consommation d’alcool Drogues (marijuana, cocaïne) Causes idiopathiques ou inexpliquées Autres causes Obésité Chaleur excessive (spa, bain chaud, vêtements serrés, etc.) 119 COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC — Références TABLE DE LÉGISLATION Loi sur l’assurance maladie du Québec Canada (RLRQ, chapitre A-29). 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