Les produits laitiers probiotiques

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LE MAGAZINE DE LA NUTRITION DE NESTLÉ SUISSE
Nº 52 2 / 05
Les produits laitiers probiotiques:
Il n’y a pas que l’amour
qui passe par l’estomac
SOMMAIRE
EDITORIAL
DOSSIER
3
Les produits laitiers probiotiques: Il n’y a
pas que l’amour qui passe par l’estomac
POINT FORT
8
Bénéfices santé des produits
laitiers probiotiques
SCIENCE ET RECHERCHE NESTLÉ
Good Food – Good Life
12
– Publicité et obésité
– Fructose, insulinorésistance et dyslipidémie
– Entretien avec le professeur Andrea Pfeifer,
la «mère» de la bactérie probiotique du LC1
BRÈVES
14
– La situation nutritionnelle en Europe
– «Je suis diabétique» – Mon alimentation
jour après jour
– La formation des diététiciennes sera assurée par la HES de Berne dès l’automne
2007
– Ingrédient particulier: le ginseng
NESTLÉ SUISSE
16
– Pour ceux qui exigent plus d’une soupe
– Santé et bien-être: la Thomynaise sans
cholestérol et la sauce à salade THOMY
French sans cholestérol contribuent à une
alimentation saine et équilibrée
– Savourer sainement ... avec LC1 Vital
Impressum
Nutritio – Le magazine de la nutrition de Nestlé Suisse
Journal pour les professionnels du domaine de la santé
Editeur Service Nutrition, Nestlé Suisse S.A.,
CH-1800 Vevey, tél. 021/924 53 63, fax 021/924 51 13
Internet www.nestle.ch
E-Mail service.nutrition @ ch.nestle.com
Rédactrice en chef Bianca-Maria Exl-Preysch,
PhD Nutrition
Rédactrice Corinna Roick, nutritionniste
Textes Dr Margit Bölts, Bonn / Wolfram Trautmann, Hösbach
Réalisation heusser.biz, Zurich
Impression Birkhäuser + GBC AG, Reinach
Tirage 75000 exemplaires, en français et en allemand
Nutritio paraît deux fois par année
Reproduction des textes ou des images autorisée
uniquement avec l’accord de Nestlé Suisse et avec
l’indication de la source:
«Nutritio – Le magazine de la nutrition
de Nestlé Suisse»
2
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Les produits laitiers probiotiques:
Il n’y a pas que l’amour qui passe par l’estomac
Chère lectrice, cher lecteur
Nous avons à nouveau choisi d’aborder un sujet d’actualité et de vous
parler des probiotiques, ces micro-organismes bénéfiques qui séjournent
dans notre intestin. Ce n’est pas la première fois que nous en parlons
puisqu’un numéro leur avait déjà été consacré en 1997. Nous avons
cependant décidé d’y revenir en raison du boom récent des probiotiques
et de l’avancement des recherches les concernant.
Nous vivons depuis des siècles en symbiose avec une microflore intestinale dont nous ne connaissons que depuis peu l’importance qui lui
revient dans la défense de notre organisme.
L’évolution de nos habitudes alimentaires et de notre mode de vie au
cours de ces vingt dernières années a malheureusement entraîné des
modifications de notre microflore qui ne sont pas sans conséquence pour
notre santé et notre bien-être.
Nous avons par conséquent souhaité vous donner ici un aperçu de ce
thème fort complexe mais tellement captivant.
Je voudrais par ailleurs vous transmettre quelques informations plus
personnelles. Je quitte mes fonctions actuelles à la fin de cette année pour
mettre sur pied dans le Sud-Est asiatique un Institut de Nutrition Nestlé
qui s’occupera principalement de la prévention des allergies. J’espère
ainsi pouvoir contribuer à la santé des enfants dans cette partie du monde
où l’accès de nombreux pays au statut de nation industrialisée est
associé à une progression considérable de l’incidence des allergies. Les
probiotiques peuvent être très utiles à ces enfants puisqu’ils permettent
de prévenir les manifestations allergiques mais aussi de combattre de
nombreuses causes de diarrhée.
Je salue de tout cœur l’ensemble des collègues qui m’ont accompagnée en
Suisse ces dix dernières années et confie la responsabilité de rédactrice à
ma jeune et très compétente collègue Corinna Roick.
Votre Service Nutrition, Nestlé Suisse S.A.
Dr Bianca-Maria Exl-Preysch
Rédactrice en chef
Corinna Roick
Rédactrice
Le Service Nutrition et toute l’équipe du magazine remercient
Bianca-Maria Exl-Preysch pour son engagement et son dynamisme
et lui souhaitent tout le bien du monde, là-bas, aux antipodes.
DOSSIER
Les produits laitiers probiotiques:
Il n’y a pas que l’amour qui passe par l’estomac
Les bénéfices santé des produits alimentaires obtenus
par fermentation lactique sont connus depuis l’antiquité.
Mais c’est à Elie Metchnikoff, lauréat du prix Nobel
de médecine en 1908, qu’il revient d’avoir découvert
l’influence favorable des produits laitiers fermentés sur
la flore intestinale et l’incidence de certaines infections.
Un nombre considérable d’études ont révélé depuis
lors que les probiotiques – comme nous les appelons
aujourd’hui – exercent de nombreux effets appréciables,
probables ou démontrés. On peut ainsi globalement
considérer que les produits laitiers probiotiques renforcent encore les avantages que nous procure une alimentation saine et équilibrée.
Les probiotiques: naturels, sûrs et délicieux
La fermentation par les bactéries lactiques est utilisée depuis des siècles afin d’améliorer la
conservation et la saveur d’un grand nombre d’aliments. Des recherches poussées entreprises ces quinze
dernières années permettent cependant depuis peu d’avoir systématiquement recours à ces bactéries de
façon sélective.
La tradition au service de la santé
Le mot «probiotique» est issu du grec «pro
bios» et signifie «propice à la vie». La fermentation lactique est une technique de conservation des aliments tout aussi ancienne que
l’étymologie de ce mot. Elle repose, dans le cas
des produits laitiers, sur la transformation bactérienne du lactose, qui est le sucre du lait, en
acides. La fermentation lactique prolonge la
conservation des aliments et génère de nombreuses substances aromatiques. Si les produits
obtenus par le passé étaient un peu le fruit du
hasard, les procédés actuels utilisent des
souches bactériennes sélectionnées pour les
qualités particulières qu’elles leur apportent
en améliorant leur conservation, leur saveur,
leur consistance ou leurs effets bénéfiques sur
la santé. La fermentation lactique est par
ailleurs utilisée pour la fabrication d’autres
produits tels que le pain, la choucroute ou
encore la charcuterie.
Le tractus gastro-intestinal humain héberge des
milliards de bactéries appartenant à plus de 400
espèces différentes et parmi lesquelles figurent
des bactéries lactiques. Certaines d’entre elles
sont des probiotiques utilisés en cultures pures
dans les produits laitiers. Les probiotiques sont,
par définition, des micro-organismes vivants
qui doivent atteindre l’intestin en cet état et en
nombre suffisant pour pouvoir y exercer leurs
Bactéries lactiques utilisées dans
les produits probiotiques
Lactobacillus acidophilus
L. crispatus
L. delbrueckii subsp. bulgaris*
L. delbrueckii subsp. lactis*
L. helveticus*
L. johnsonii
L. paracasei*
L. reuteri*
L. rhamnosus*
L. salivarius
Streptococcus thermophilus*
Bifidobacterium adolescentis
B. animalis
B. bifidum
B. breve
B. infantis
B. longum
Enterococcus faecium*
* Espèces également présentes dans des produits alimentaires
fermentés traditionnels
Source: Nestlé Suisse S.A. (Hrsg.). Probiotika – eine Darstellung
wissenschaftlicher Zusammenhänge, 2002
effets bénéfiques. La sélection des germes probiotiques repose sur des critères exigeants.
Critères de sélection des probiotiques
Les bactéries lactiques probiotiques sont des
souches bactériennes dont l’innocuité est
parfaitement établie. Elles doivent pouvoir
survivre en grand nombre au passage de
l’estomac et du duodénum, ce qui implique
une résistance élevée à l’acidité gastrique et
aux sels biliaires. Elles doivent ensuite être
capables d’adhérer à la surface de la muqueuse
de l’intestin afin de pouvoir exercer à ce niveau
des fonctions bénéfiques telles que la sécrétion
de substances anti-microbiennes et la régulation de la microflore.
Les souches bactériennes sélectionnées doivent
aussi pouvoir supporter les processus de transformation et les conditions d’entreposage
précédant la consommation. Les modifications organoleptiques qu’elles induisent jouent
évidemment un rôle non négligeable.
Des recherches approfondies et de multiples
expérimentations sont indispensables afin de
pouvoir garantir que les probiotiques utilisés
en alimentation humaine, qui sont pour la
plupart des bactéries lactiques appartenant aux
genres Lactobacillus et Bifidobacterium, répondent à l’ensemble de ces critères. Ces produits bénéficient par conséquent du statut
GRAS (generally recognized as safe).
Bactéries lactiques hôtes habituels
du tube digestif humain
Lactobacillus acidophilus
L. animalis
L. brevis
L. buchneri
L. casei
L. crispatus
L. delbrueckii
L. fermentum
L. gasseri
L. johnsonii
L. paracasei
L. plantarum
L. reuteri
L. ruminis
L. salivarius
Bifidobacterium adolescentis
B. angulatum
B. bifidum
B. breve
B. catenulatum
B. infantis
B. longum
B. pseudoocatenulatum
B. dentiuma
Enterococcus faecalis
E. faecium
Ces espèces ont été isolées en proportions variables.
a: Espèce potentiellement pathogène
Source: Nestlé Suisse S.A. (Hrsg.). Probiotika – eine Darstellung
wissenschaftlicher Zusammenhänge, 2002
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3
DOSSIER
L’intestin: pourvoyeur de nutriments et système de défense
Le rôle de l’intestin est d’assurer la digestion du bol alimentaire et l’absorption des nutriments.
Il nous protège aussi de l’intrusion d’éléments étrangers par la barrière physique qu’il constitue et par sa
richesse en cellules immunitaires dont le nombre est plus important que dans tout le reste de l’organisme.
L’intestin n’est pas un simple conduit
L’intestin grêle est pourvu d’une puissante
musculature annulaire et longitudinale ainsi
que d’une muqueuse dont l’architecture typique se prête à son rôle fonctionnel. Sur la
figure, les différentes structures apparaissent
à grossissement croissant allant jusqu’au facteur 600.
1. La muqueuse forme d’abord des plis circulaires, appelées valves conniventes ou de
Kerckring.
2. Elle donne ensuite des protubérances en
forme de doigts de gant – appelées villosités –
séparées par des invaginations – appelées
cryptes – et parcourues par des capillaires
lymphatiques. L’extrémité des villosités est le
siège principal de l’absorption des nutriments qui pénètrent dans l’organisme
proprement dit grâce à la forte perméabilité
de la muqueuse ainsi qu’à l’intervention de
mécanismes de transport variés.
3. La surface des villosités présente enfin des
microvillosités, dirigées vers la lumière intestinale et serrées les unes contre les autres, qui
constituent la bordure en brosse.
La muqueuse intestinale contient par ailleurs
des cellules M (M pour microfold) qui jouent
un rôle fondamental dans la fonction immunitaire de l’intestin.
Cette architecture se modifie jusqu’au côlon.
Le nombre de plis diminue dès l’iléon où les
villosités sont en outre moins développées. Le
côlon est quant à lui dépourvu de plis et de
villosités mais il dispose néanmoins de cryptes
tapissées de cellules à mucus. Sa perméabilité
aux nutriments est négligeable.
Les différentes portions de l’intestin ne se
différencient pas exclusivement par leur architecture et leur fonction mais également par les
populations bactériennes (microflore intestinale) qui y résident.
4
52 – 2/05
La flore intestinale – une alliée aux
multiples ressources
La densité, la composition et l’activité métabolique de la microflore sont très différentes d’une
partie de l’intestin à l’autre (voir graphique). La
densité bactérienne, relativement faible dans le
duodénum (103 à 104 micro-organismes par
Structure de l’intestin grêle
4 cm
Segment du grêle
280 cm
Plis circulaires
Villosités
Microvillosités
Source: Thews G. et al. Anatomie, Physiologie,
Pathophysiologie des Menschen, Wissenschaftliche
Verlagsgesellschaft mbH Stuttgart, 1999, S. 357
gramme de contenu intestinal), passe ainsi à 108
bactéries par gramme dans l’iléon pour atteindre
1012 à 1014 au niveau du côlon. Il n’existe pas
de population bactérienne propre à tous les
individus adultes. Les lactobacilles, les streptocoques, les levures et les entérobactéries prédominent toutefois dans le duodénum alors que 40
espèces principales comprenant des anaérobies
facultatives et des anaérobies strictes (c’est-àdire ne tolérant pas du tout l’oxygène) appartenant notamment aux bifidobactéries, aux
eubactéries et aux bactéroïdes se rencontrent
plutôt dans le côlon. On estime cependant que
la flore colique compte 400 à 500 espèces
différentes en tout (voir tableau).
La composition de la flore des différentes
parties de l’intestin est influencée par des
facteurs endogènes (pH, motilité intestinale)
et exogènes (composition et volume des apports alimentaires).
La flore intestinale exerce plusieurs fonctions
métaboliques et contribue à la défense de l’organisme. La synthèse de la vitamine K et de la
plupart des vitamines du groupe B fait partie
des fonctions métaboliques. Ces vitamines – à
l’exception de la vitamine K – ne sont toutefois que peu utilisables par l’organisme en raison des faibles capacités d’absorption de la
muqueuse colique et de leur fixation par les
bactéries. La fermentation de résidus alimentaires non digérés fait également partie des
fonctions métaboliques. Les bactéries coliques
dégradent certains glucides non digestibles
(colonic food) ainsi que des protéines pour
produire des acides gras à courte chaîne
(AGCC): acides acétique, butyrique et propionique. La production de ces acides gras varie selon plusieurs facteurs.
– Les fibres alimentaires très solubles sont
ainsi plus rapidement et plus complètement
fermentées
– Les proportions relatives des AGCC dépendent de la composition de l’alimentation:
l’amidon résistant favorise la formation
d’acide butyrique, alors que la pectine
donne plutôt de l’acide acétique
– Certains acides aminés donnent naissance à
des acides gras branchés
Les AGCC servent de source d’énergie aux
cellules de la paroi intestinale et stimulent leur
prolifération. Les AGCC exercent d’autres
effets bénéfiques attribuables à la baisse du pH
qu’ils induisent dans la lumière intestinale.
Cette baisse du pH favorise la croissance de
bactéries bénéfiques comme les bifidobactéries
et les lactobacilles et inhibe d’autre part la prolifération de bactéries pathogènes comme les
clostridies. Il convient ici de noter que l’activité de certaines enzymes potentiellement corrélées au cancer du côlon est plus faible chez
les bifidobactéries et les lactobacilles que chez
les espèces pathogènes. Un faible pH inhibe
par ailleurs la conversion des acides biliaires en
acides biliaires secondaires qui favorisent la
cancérogenèse.
La dégradation des protéines donne en outre
de l’ammoniac qui agit comme poison cellulaire et entraîne une augmentation du pH. Ce
phénomène est également antagonisé par les
AGCC.
Classification des bactéries de la flore intestinale en fonction de leurs effets bénéfiques
Inhibition de la croissance
de bactéries exogènes et/ou
pathogènes
Stimulation des fonctions
immunitaires
Amélioration de la digestion
et/ou de l’absorption de
nutriments
Synthèse de vitamines
P. aeruginosa
Proteus
Staphylocoques
Clostridies
Veillonella sp.
Entérocoques
E. coli
Lactobacilles
Streptocoques
Formation de carcinogènes
Eubactéries
Diarrhées/constipations, infections,
cirrhoses, tumeurs malignes,
encéphalopathie
putréfaction
Bifidobactéries
Bactéroïdes
Source: D’après Ernährungsumschau 43 (1996), Heft 2
Populations bactériennes de l’intestin
12
nb par bactérie log/g selles
Bactéroïdes, Eubactéries, Peptococcaccae
10
Bifidobactéries
8
La flore intestinale contribue aussi à la défense
de l’organisme. Certaines bactéries forment
ainsi une barrière physique naturelle contre les
micro-organismes pathogènes et stimulent le
tissu immunitaire intestinal, communément
appelé GALT (gut associated lymphoid
tissue).
Escherichia coli, Streptocoques
Le système immunitaire intestinal:
un piège à microbes
6
Lactobacilles
4
Clostridium perfringens
2
Nourrissons
Jeunes enfants
Enfants
La colonisation bactérienne de l’intestin débute
dès la naissance. La composition de la flore dépend d’une série de facteurs tels que le mode
d’accouchement (la flore intestinale de l’enfant
né par voie basse provient d’abord de la mère)
et le mode d’alimentation. C’est ainsi que les bifidobactéries prédominent chez le bébé nourri
au sein alors que la flore de l’enfant nourri au biberon est plus complexe et composée de bifidobactéries, de bactéroïdes, d’entérobactéries
et de streptocoques. Dès la diversification alimentaire, la flore intestinale se rapproche pro-
Adultes
Personnes âgées
gressivement de celle de l’adulte chez tous les
enfants. Plusieurs études ont pu démontrer que
la composition de la flore intestinale du nourrisson avait une influence décisive sur la maturation du système immunitaire et l’incidence des
allergies. La population des bifidobactéries diminuera plus encore chez le sujet âgé, et avec
elle, la protection exercée par les AGCC. Ce
phénomène peut être compensé par un apport
exogène en bifidobactéries assuré par la
consommation de produits laitiers probiotiques.
Source: Ref. Mitsuoka et al., 1985
Un grand nombre d’éléments étrangers sont
ingérés en permanence avec la nourriture. Le
GALT, qui est l’organe immunitaire le plus volumineux de l’organisme, est chargé de le défendre en faisant intervenir des cellules immunitaires (réponse immunitaire cellulaire) ainsi
que des anticorps et d’autres substances protectrices (réponse immunitaire humorale). Le
GALT est composé de très nombreuses cellules immunitaires disséminées dans la paroi
de l’intestin ou regroupées en structures spécifiques (follicules lymphoïdes, plaques de
Peyer). Le GALT est capable de discerner les
éléments pathogènes et non pathogènes et de
faire preuve de tolérance immunitaire, évitant
52 – 2/05
5
Structure de la paroi intestinale / Réponses immunitaires cellulaire et humorale
GALT – tissu immunitaire associé à l’intestin
Nodule lymphoïde
1. Des cellules M (cellules spécialisées de la muqueuse)
s’emparent de l’élément pathogène (= antigène ou Ag) et
le cèdent aux macrophages
Lumière intestinale
2. Les macrophages phagocytent (avalent) l’Ag et lui font
subir des modifications enzymatiques
Villosité et cellules épithéliales
3. Les macrophages présentent l’Ag modifié aux lymphocytes T qui disposent de récepteurs de surface leur
permettant de le reconnaître
Lamina propria (tissu conjonctif)
et plaques de Peyer
4. Les lymphocytes T retiennent l’Ag et déclenchent la
réponse immunitaire cellulaire
Couche musculaire
5. Les lymphocytes T produisent des facteurs solubles
(lymphokines) qui induisent la synthèse d’anticorps spécifiques (IgA) par les lymphocytes B. L’avantage des IgA,
qui sont sécrétées dans la lumière, est d’assurer une
protection de la muqueuse sans entraîner de réaction
inflammatoire comme le font d’autres anticorps
6
Antigène
1
Bordure en brosse (microvillosités)
Cellule épithéliale
6. L’IgA se lie à l’Ag et l’empêche d’adhérer à la surface de
la muqueuse intestinale (réponse immunitaire humorale)
Cellule M
2
Macrophage
3
Immunoglobuline A (IgA)
4
5
Lymphocyte B
Source: D’après C. Bode. Die Darmflora und das intestinale Immunsystem.
In: Nestlé (Hrsg.) Probiotika. Aktuelle Ergebnisse aus Wissenschaft und Forschung,
Frankfurt, 2003: 8
Lymphocyte T
ainsi une réaction immunitaire disproportionnée contre des substances inoffensives véhiculées par l’alimentation.
Le GALT réagit quand des organismes pathogènes (bactéries, virus) font intrusion dans une
paroi intestinale qui n’est pas, ou n’est plus,
suffisamment protégée par la microflore
faisant fonction de barrière protectrice (voir
figure). Cela peut résulter d’une antibiothérapie, d’une alimentation peu variée et déséquilibrée, d’une modification conséquente du
profil alimentaire (voyages à l’étranger) ainsi
que de facteurs stressants.
Le système immunitaire
Le système immunitaire regroupe un système de défenses spécifiques
(c’est-à-dire acquises ou adaptables) et un système de défenses non
spécifiques (c’est-à-dire innées) qui reposent sur des cellules spécialisées
et des facteurs humoraux. On peut globalement considérer que ces
deux systèmes collaborent entre eux en exerçant chacun leurs tâches
respectives.
Système immunitaire non spécifique: Il intervient en première intention,
réagit de manière non différenciée en présence d’antigènes (Ag) et regroupe
essentiellement des phagocytes (monocytes / macrophages, granulocytes
neutrophiles) et le système du complément. Les phagocytes avalent les
éléments étrangers porteurs d’Ag et les désagrègent au moyen d’enzymes
présentes dans les lysosomes. Ils produisent en outre de nombreux
médiateurs humoraux comme les interleukines qui stimulent ou inhibent
d’autres cellules immunitaires appartenant en partie au système spécifique. Le système du complément est un facteur humoral qui regroupe
une vingtaine de protéines plasmatiques qui agissent en cascade. Le
complément module la réaction inflammatoire et assure un relais entre la
réponse immunitaire non spécifique et la réponse spécifique.
Système immunitaire spécifique: Il utilise des moyens de défense spécifiques (immunité acquise) contre les Ag qu’il est capable de discerner et
6
52 – 2/05
de reconnaître (mémoire immunologique). Ce système repose sur l’activation de lymphocytes qui dérivent de cellules souches lymphoïdes qui
s’individualisent en lymphocytes B (dans la moelle osseuse) ou en lymphocytes T (dans le thymus). Les lymphocytes T sont responsables de la
réponse immunitaire cellulaire. Leur stimulation par des antigènes induit
leur différenciation en cellules T effectrices (cellules T cytotoxiques, Th1,
Th2) et en cellules T à mémoire.
Les cellules à mémoire conservent le souvenir des Ag précédemment
rencontrés de telle sorte que tout nouveau contact déclenche une réponse
immunitaire plus rapide et plus efficace qui empêche l’expression des
manifestations pathologiques. Les cellules effectrices détruisent directement ou indirectement les cellules portant des Ag.
Les lymphocytes B participent à la réponse immunitaire humorale. Leur
contact avec une cellule portant des Ag induit leur différenciation en
plasmocytes qui synthétisent et sécrètent dans le sang ces protéines
spécifiques appelées immunoglobulines ou anticorps. Chaque immunoglobuline s’associe à l’Ag qui lui correspond, déclenchant ainsi le signal
de sa destruction. Des lymphocytes B à mémoire interviennent également
dans ce processus à côté des plasmocytes.
DOSSIER
Les probiotiques sont bénéfiques pour notre santé
La consommation de produits laitiers probiotiques comporte des bénéfices substantiels pour notre
santé. Bon nombre de ces effets favorables sont scientifiquement bien établis alors que d’autres font l’objet
de discussions ou requièrent encore une confirmation définitive.
Bénéfices santé des probiotiques
Un nombre considérable de travaux scientifiques se penchent depuis des années sur
les effets bénéfiques des produits laitiers probiotiques. Si certains restent controversés et
doivent encore être confirmés par des recherches complémentaires, beaucoup d’autres
sont d’ores et déjà bien établis.
Ces effets peuvent cependant varier d’une
personne à l’autre et dépendre des habitudes
alimentaires individuelles. D’autres sont
propres à une souche bactérienne déterminée,
aucune d’entre elles n’étant susceptible de les
procurer dans leur ensemble. La consommation de ces produits doit enfin être régulière,
et si possible quotidienne, en raison du caractère temporaire de l’établissement de ces
germes dans le tube digestif.
Effets prouvés: effets sur la flore intestinale
Les probiotiques sont susceptibles de modifier
favorablement la microflore intestinale. Dans
certaines affections coliques s’accompagnant
d’une altération de la flore avec un accroissement de la concentration en sous-produits
bactériens pathogènes et une hyperactivité
enzymatique préjudiciable, des probiotiques
sont capables de s’établir au niveau de la paroi
intestinale et de s’opposer aux bactéries pathogènes en les délogeant de leur position et en
entrant en compétition avec elles pour les
nutriments. Les germes nocifs se maintiennent ainsi plus difficilement sur la muqueuse,
alors que leur prolifération est par ailleurs
compromise par l’appauvrissement du milieu
en substances nutritives.
Intolérance au lactose
Les personnes présentant une intolérance au
lactose digèrent difficilement, ou ne digèrent
plus du tout, le lactose naturellement présent
dans le lait et certains produits laitiers. Ce
trouble résulte d’une absence ou d’une insuffisance en lactase, une enzyme sécrétée par le
tube digestif. L’ingestion de lactose entraîne
chez elles des ballonnements, des crampes ou
des diarrhées qui les amènent à renoncer à cette
source importante en calcium que représentent le lait et ses dérivés. Les produits laitiers
fermentés sont toutefois généralement mieux
tolérés parce que les bactéries lactiques produisent elles-mêmes une lactase qui se substitue à
l’enzyme d’origine digestive. Certains procédés de fabrication sont en outre associés à une
acidification qui entraîne une décomposition
partielle du lactose. L’acidification du lait
s’accompagne également d’une diminution du
pH qui favorise l’absorption du calcium. Les
produits laitiers probiotiques contribuent ainsi
considérablement aux apports en calcium,
même en cas d’intolérance au lactose.
Diarrhées
Les diarrhées peuvent entraîner, tout particulièrement chez les jeunes enfants et les personnes âgées, une déshydratation avec troubles
électrolytiques et s’accompagner d’une perturbation de la flore colique, d’altérations de sa
muqueuse et parfois même de déficiences
nutritionnelles. L’efficacité de produits fermentés comme le yogourt, déjà utilisé depuis
des siècles contre les diarrhées, est encore
renforcée avec les probiotiques. Une étude
clinique, contrôlée et en double aveugle, a
ainsi démontré que la consommation régulière de produits laitiers contenant des bactéries
lactiques (Bifidobacterium bifidus et Streptococcus thermophilus) réduit la durée des
diarrhées à rotavirus chez l’enfant âgé de 5 à 24
mois (Saavedra et al. 1994).
La prise d’antibiotiques peut également
perturber la flore intestinale et être responsable
de diarrhées dont l’incidence peut être réduite
par la consommation de produits laitiers probiotiques.
Des études cliniques ont par ailleurs révélé une
diminution de l’incidence des diarrhées et des
mycoses digestives chez des patients leucémiques sous chimiothérapie qui recevaient du
lait au bifidus (Tomoda et al. 1988; Delia et al.
2002).
Constipation
On estime que 20 à 30% de la population des
pays industrialisés souffre de constipation, les
femmes étant plus souvent concernées que les
hommes. De très nombreuses études – dont
certaines randomisées, en double aveugle et
contre placebo – ont montré une amélioration
Suite à la page 10
52 – 2/05
7
POINT FORT
Bénéfices santé des produits
laitiers probiotiques
Les produits laitiers probiotiques ont de nombreux effets
bénéfiques sur notre santé s’ils sont consommés tous les jours
en quantité suffisante. Comment agissent-ils? Quels sont donc
ces effets, potentiels ou avérés?
Les probiotiques
Micro-organismes vivants bien déterminés qui gagnent l’intestin
en nombre suffisant pour pouvoir y exercer des effets bénéfiques
pour notre santé.
Critères de sélection des probiotiques:
– Sécurité: Il s’agit de bactéries issues de la microflore intestinale
humaine normale et dont les applications cliniques et les
utilisations alimentaires sont parfaitement éprouvées. Les lactobacilles et les bifidobactéries probiotiques bénéficient du
statut GRAS (generally recognised as safe).
– Propriétés: Ces bactéries doivent résister à l’acidité gastrique
et aux sels biliaires et atteindre l’intestin vivantes et en
nombre suffisant. Elles doivent ensuite pouvoir rivaliser avec
les agents pathogènes et adhérer à la muqueuse intestinale
afin de pouvoir exercer leurs effets bénéfiques à cet endroit.
– Implications technologiques: Les bactéries doivent conserver
leurs propriétés au cours des processus de transformation
et pendant l’entreposage précédant la consommation des
produits.
Gros intestin ou côlon
Fonctions
– Fermentation de composants alimentaires non digérés
avec production d’acides gras à courte chaîne
– Régulation du métabolisme de l’eau et des sels
minéraux
– Fonction réservoir
Intestin grêle
Description
– Composé du duodénum, du jéjunum et de l’iléon
– La présence des plis circulaires, des cryptes, des
villosités et des microvillosités multiplie sa surface effective par un facteur 600
Fonctions
– Digestion enzymatique des aliments qui sont décomposés en éléments simples (monosaccharides, acides
aminés, acides gras, glycérol)
– Absorption de ces éléments grâce à la perméabilité
de la paroi ainsi qu’à l’intervention de mécanismes de
transport variés
8
52 – 2/05
Système lymphatique
Il s’agit d’un système de filtration et de défense de
l’organisme contre les corps étrangers et les agents
pathogènes. Le liquide lymphatique baigne les tissus
puis est capté par les vaisseaux lymphatiques qui
acheminent la lymphe vers la circulation générale
après filtration par les ganglions lymphatiques. La
rétention des agents pathogènes par ces ganglions
entraîne leur tuméfaction en raison de l’afflux de
cellules lymphatiques (cellules tueuses) destinée à
les combattre.
Schèma de la phagocytose: Incorporation du corps étranger (ici une
bactérie), qui est ensuite dissous
dans la cellule tueuse et neutralisé.
Système immunitaire
Description
– Composé d’un système non spécifique (inné) et d’un
système spécifique (acquis, adaptable) qui mettent en
jeu des facteurs de défense cellulaires et humoraux
Fonctions
– Protection contre les éléments pathogènes
– Capable de distinguer les agents pathogènes et non pathogènes en s’attaquant exclusivement aux premiers
Effets des probiotiques
– Microflore: Forment une barrière physique
qui protège la muqueuse des germes
pathogènes
– Intolérance au lactose: Atténuation des
ballonnements, des diarrhées et des
crampes abdominales. Prévention de la
déficience en calcium
– Diarrhées: Diminution de l’incidence et de
la durée
– Constipation: Atténuation des symptômes
avec amélioration de la fréquence et de
la consistance des selles ainsi que du
sentiment de bien-être général
– Troubles gastro-intestinaux: Atténuation
attribuable à une meilleure motilité intestinale. Réduction des infections gastroduodénales à Helicobacter pylori
– Infections des voies respiratoires: Incidence
diminuée
– Système immunitaire: Renforcement des
défenses de l’organisme
– Dermatite atopique: Risque diminué chez
le jeune enfant. Atténuation des manifestations allergiques
– Absorption du calcium: Augmentation
Effets à confirmer
– Inhibition d’enzymes stimulant la carcinogenèse
et d’autres métabolites toxiques présents dans
l’intestin
– Ralentissement de la croissance de certaines
cellules tumorales
– Diminution de l’incidence des carcinomes coliques
– Effet bénéfique dans le syndrome du côlon irritable
et dans certaines pathologies inflammatoires
de l’intestin (maladie de Crohn, colite ulcéreuse,
diverticulites)
– Influence favorable sur le cholestérol plasmatique et les pathologies cardio-vasculaires
Glossaire
– Acides gras à courte chaîne: Sous-produits de la fermentation colique, source d’énergie pour les cellules de la muqueuse.
Ils induisent une baisse de pH favorable aux bactéries bénéfiques et inhibent la formation des acides biliaires secondaires
cancérigènes
– Anticorps: Substance de défense produite par l’organisme
contre un élément étranger spécifique
– Antigène: Substance étrangère à l’organisme
– Colonic food: Substances qui servent de substrat à un grand
nombre de micro-organismes coliques dont la croissance ou
l’activité s’en trouvent stimulées. Il s’agit notamment d’acides
gras à courte chaîne résultant de la dégradation de «fibres»
alimentaires solubles (pectine) ou de l’amidon résistant
– Enzyme: Catalyseur biologique intervenant dans différents
processus. Citons la lactase qui scinde le lactose et en permet
la digestion
– Fermentation: Processus survenant spontanément dans certains aliments mais qui peut également être initié par l’adjonction d’enzymes ou de micro-organismes. Procédé traditionnel
améliorant le goût et la conservation de certains aliments
– Flore intestinale: Ensemble des bactéries résidant naturellement dans l’intestin qu’elles protègent contre les éléments
étrangers. Décompose des substances non digestibles en
éléments utilisés par les cellules de la muqueuse
– GALT: De l’anglais «Gut Associated Lymphoid Tissue» qui signifie
«tissu lymphoïde associé à l’intestin». Le GALT est le tissu
lymphoïde le plus volumineux de l’organisme dont il assure la
défense en activant des cellules immunitaires et la production
d’anticorps. Le GALT est capable de tolérance immunologique
– Immunoglobuline: Appellation de protéines qui font fonction
d’anticorps
– Intolérance au lactose: Incapacité de digestion du lactose
consécutive à une déficience en lactase (enzyme naturelle du
tube digestif)
– Lymphocytes: Globules blancs issus de la moelle osseuse
et qui se différencient en lymphocytes T dans le thymus ou en
lymphocyte B dans la moelle. Participent à la défense immunitaire cellulaire
– Métabolisme: Ensemble de processus de transformations dont
les métabolites sont les produits
– Phagocytose: Processus par lequel certaines cellules immunitaires incorporent des corps étrangers tels que des bactéries
– Prébiotiques: Glucides non digestibles comme l’inuline ou les
oligofructoses qui servent de substrat alimentaire aux microorganismes probiotiques dont l’établissement dans l’intestin est
ainsi favorisé
– Probiotiques: Micro-organismes vivants bien déterminés qui
gagnent l’intestin en nombre suffisant pour pouvoir y exercer
des effets bénéfiques pour la santé
– Réponse immunitaire cellulaire: Repose sur des cellules
spécialisées telles que les macrophages (système non spécifique) et les lymphocytes T (système spécifique)
– Réponse immunitaire humorale: Repose sur différents
intervenants appartenant aux systèmes non spécifique (glycoprotéines du complément, enzymes des lysosomes) ou
spécifique (immunoglobulines également appelées anticorps)
– Symbiotiques: Produits qui contiennent à la fois des prébiotiques et des probiotiques et en associent les avantages
– Système immunitaire non spécifique (inné): Intervient
en première ligne en cas d’infection. S’attaque à tous les
éléments potentiellement pathogènes qu’il détruit notamment
par phagocytose
– Système immunitaire spécifique (adaptable): Repose sur
les lymphocytes T et B qui se différencient en cellules spécifiques (cellules T effectrices, p.ex.) ou produisent des anticorps
qui s’attaquent de façon ciblée à des Ag déterminés. Comprend
également des cellules à mémoire qui conservent le souvenir
des Ag précédemment rencontrés
52 – 2/05
9
DOSSIER
Définition, rôles et utilité des prébiotiques
Les prébiotiques sont des glucides non digestibles (fructo-oligosaccharides, galacto-oligosaccharides, etc.) qui favorisent
l’implantation dans la flore intestinale des bactéries probiotiques
qui les utilisent comme nutriments. Les prébiotiques sont tout
d’abord bénéfiques à la flore endogène et notamment aux bifidobactéries qui s’en nourrissent et qui les catabolisent en
acides acétique, propionique et butyrique bénéfiques à l’intestin
et au métabolisme de sa muqueuse. Certains prébiotiques
comme l’inuline ou les oligofructoses ont de multiples applications en technologie alimentaire. Ils confèrent une consistance
onctueuse aux produits alimentaires pauvres en lipides et sont
par ailleurs utilisés comme épaississants en raison de leur capacité de rétention d’eau. Leur saveur sucrée permet également de réduire la teneur en sucre de certains aliments.
marquée des symptômes avec augmentation
de la fréquence des selles et amélioration de
leur consistance chez des sujets atteints de
constipation chronique après consommation
quotidienne pendant quatre semaines d’une
boisson contenant du Lactobacillus casei ainsi
qu’une amélioration de leur sentiment de
bien-être comparativement au groupe placebo. La consommation de probiotiques atténue
également des troubles gastro-intestinaux fluctuants et peu spécifiques tout en stimulant la
motilité intestinale (Koebnick et al. 2001).
Infections des voies respiratoires
Les probiotiques renforcent les défenses immunitaires en stimulant la phagocytose, les cellules
tueuses naturelles et la production d’anticorps.
Ils influencent également la différenciation des
cellules auxiliaires – et tout particulièrement la
différenciation TH1/TH2 – et modulent ainsi
la réponse immunitaire cellulaire. Des études
ont montré que la consommation régulière de
probiotiques réduit l’incidence des infections
digestives et respiratoires chez des enfants en
garderie (Hatakka et al. 2001). La fréquence
des affections des voies respiratoires diminue
non seulement chez les jeunes enfants victimes
de déficiences alimentaires mais également
chez l’enfant en bon état nutritionnel (Rio et
al. 2002).
Pathologies gastro-intestinales
Les probiotiques semblent également indiqués
dans certaines pathologies inflammatoires du
système digestif (maladie de Crohn, colite
10
52 – 2/05
ulcéreuse, diverticulites) ainsi que dans certaines
affections chroniques comme le syndrome du
côlon irritable. Les essais cliniques ont parfois
donné des résultats contradictoires mais les
patients concernés réagissent de façon plutôt
positive en déclarant que leur qualité de vie
s’est améliorée. Les données disponibles
suggèrent que l’efficacité des probiotiques
serait fortement dépendante de la souche
bactérienne et des doses ingérées. Il convient
également de noter que l’association de différentes souches de lactobacilles et de bifidobactéries donne de meilleurs résultats que les
souches isolées.
Certaines études indiquent que Lactobacillus
johnsonii a une influence favorable dans les
infections gastro-duodénales à Helicobacter
pylori. Lactobacillus johnsonii diminue la gravité de la gastrite et pourrait prévenir d’autres
affections telles que le cancer et l’ulcère de
l’estomac qui sont associés à la présence de
cette bactérie résistant à l’acidité gastrique
(Bergonzelli et al. 2005, Blum 2000, CorthésyTheulaz 2001, Schrezenmeier et al. 2004).
Prébiotiques, probiotiques et
alimentation du nourrisson
La supplémentation en probiotiques de l’alimentation des nourrissons favorise le développement d’une microflore riche en bifidobactéries et diminue le risque d’eczéma atopique
chez l’enfant prédisposé (voir encadré). La diminution de ce risque est d’autant plus importante que les probiotiques sont administrés
précocement (Salminen et al. 2005). L’effet
préventif du lait maternel sur les diarrhées
infantiles est essentiellement attribué à la
prédominance des bifidobactéries dans la
flore intestinale des enfants nourris au sein et
les avantages des pré- et des probiotiques sont
plus marqués chez les nourrissons qui ne sont
pas allaités par leur mère. Selon certaines
études, l’adjonction de pré- ou de probiotiques à l’alimentation infantile n’améliore pas
seulement le problème des diarrhées. Ils améliorent aussi la croissance de l’enfant victime
de déficiences nutritionnelles, augmentent
l’absorption du calcium et influencent favorablement la fonction immunitaire en atténuant
les manifestations atopiques et allergiques
(Langhendries 1995; Schrezenmeier 2004).
Il semble enfin que la consommation de produits laitiers probiotiques influence positivement la santé au-delà de ces effets bénéfiques
avérés.
Cancer: Effets bénéfiques potentiels
La consommation de probiotiques est susceptible de réduire l’activité d’enzymes cancérigènes et la concentration d’autres métabolites
nocifs. Ces effets positifs résultent de l’absorption de ces métabolites par les bactéries
lactiques ainsi que de leur activité métabolique et des modifications de la flore intestinale qu’elles induisent. Des substances issues du
métabolisme des lactobacilles ou de leur paroi
cellulaire peuvent également ralentir la prolifération des cellules cancéreuses (Rechkemmer et al. 2000). La stimulation des défenses
immunitaires par les probiotiques pourrait en
outre inhiber la genèse des cancers de l’intestin. Des recherches complémentaires restent
Bibliographie
Que sont les symbiotiques?
Les «symbiotiques» sont des produits qui
contiennent à la fois des prébiotiques et des
probiotiques et en associent les avantages.
Les prébiotiques favorisent également la
croissance des probiotiques associés en leur
servant de source alimentaire immédiatement
disponible.
toutefois nécessaires afin de préciser l’impact
de la consommation régulière de produits
laitiers probiotiques sur l’incidence des cancers
du côlon et d’autres types de cancer.
Métabolisme des lipides, cholestérol
et pathologies cardio-vasculaires
Les pré- et probiotiques ont une influence
positive probable – mais qui reste à confirmer
– sur les taux plasmatiques de cholestérol et
l’incidence des pathologies cardio-vasculaires.
Allergies du jeune enfant et du nourrisson
On observe une atténuation des symptômes
chez les enfants souffrant d’allergies ou
d’eczéma atopique lorsqu’ils reçoivent une
alimentation hypoallergénique enrichie en probiotiques ainsi que l’a montré une étude qui
a enrôlé des femmes enceintes dont les futurs
enfants étaient prédisposés aux allergies par
leurs antécédents familiaux. L’administration
de Lactobacillus rhamnosus GG aux futures
mères ainsi qu’à leurs nourrissons a en effet
permis de réduire significativement, comparativement au groupe placebo, l’incidence de
l’eczéma atopique chez ces enfants au cours
de leurs deux premières années d’existence
(Kalliomäki 2001; Rautava 2002). Cet effet
pourrait résulter d’une modification de la différenciation des différentes cellules auxiliaires
(TH), et plus particulièrement du rapport
TH1/TH2. La stimulation du développement
des cellules Th1 – inductible notamment par
une alimentation enrichie en lactobacilles et
en bifidobactéries – réduit en effet le risque
d’allergies et de dermatite atopique (Kaulfersch
2004; Exl-Preysch 2005).
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52 – 2/05
11
SCIENCE ET RECHERCHE NESTLÉ
Publicité et obésité
Le nombre d’enfants et d’adolescents obèses ou en surpoids est en augmentation
constante depuis des années. La publicité est considérée comme un facteur étiologique
excès de poids que les autres. Les résultats
montrent en outre que les jeunes en excès de
poids ne consomment pas plus de friandises et
de snacks que ceux de poids faible ou normal.
Conclusions
notable. Le professeur J. M. Diehl a réalisé une enquête propre et effectué une analyse
des observations empiriques disponibles afin d’évaluer la corrélation entre la publicité
et l’obésité de l’enfant et de l’adolescent.
La publicité télévisée augmente, chez les
jeunes, la consommation des produits promus. Elle ne semble toutefois pas directement
corrélée à l’excès de poids et à l’obésité dont la
Le professeur Diehl considère tout d’abord
que les raisons des apports énergétiques
excessifs et de la prévalence de l’obésité chez
les jeunes se situent potentiellement à trois
niveaux: chez les enfants et les adolescents
eux-mêmes, dans le cercle familial et dans le
contexte social. La télévision, et tout particulièrement certains spots publicitaires, pourrait
jouer un rôle important.
Publicités alimentaires
Les publicités alimentaires touchent essentiellement les enfants par la télévision. La part
représentée par les revues et les autres médias
est plutôt marginale. C’est ainsi que les fabricants de confiserie et autres spécialités chocolatées ont, en 2002, dépensé 91% de leur
budget publicitaire en spots télévisés. La télévision vient donc largement en tête des supports publicitaires.
Les enfants et les adolescents préfèrent généralement regarder les télévisions privées. Ce
choix les expose à une pression publicitaire
particulièrement marquée en raison de la limitation nettement plus faible de l’espace publicitaire comparativement aux chaînes privées.
Les produits les plus promus à l’écran sont des
friandises riches en énergie et en lipides suivis
par les céréales, les sucreries, le fast-food et les
snacks salés.
Impact de la publicité
On sera sans doute surpris d’apprendre que le
temps passé par les jeunes devant la télévision
n’a pas augmenté depuis 1992. La publicité est
susceptible de modifier fortement leurs habitudes de consommation sans qu’il soit possible
de déterminer si elle augmente la quantité
totale de produits consommés ou redistribue
globalement leurs parts respectives de marché.
Cette étude révèle toutefois que les jeunes qui
consacrent le plus de temps à la télévision aug-
12
52 – 2/05
mentent également leur consommation des
produits promus. Cette constatation est en
contradiction avec l’enquête nutritionnelle de
2002 qui n’a pu établir de corrélation entre le
temps passé devant la télévision et la consommation des produits proposés par la publicité.
Les études qui se sont penchées sur les rapports
existant entre la télévision et le surpoids ont
abouti à des résultats contradictoires. Certaines ont constaté une augmentation de la
masse corporelle (généralement évaluée au
moyen de l’indice de masse corporelle, ou
IMC) associée à la consommation télévisuelle
alors que d’autres n’ont pu établir de corrélation significative. J. M. Diehl a quant à lui basé son approche sur les courbes de corpulence
(percentiles) pour évaluer l’impact du temps
passé devant la télévision. Les résultats révèlent
que les jeunes les plus férus de télévision, bien
que plus grands consommateurs des produits
promus, ne sont pas plus concernés par un
prévalence a augmenté au cours de la dernière
décennie alors que la consommation télévisuelle des jeunes est restée relativement stable.
Il n’existe pas de preuve formelle démontrant
une association entre la publicité télévisée et la
quantité globale de friandises et autres snacks
consommés. Beaucoup d’autres études n’ont
pas non plus réussi à établir de rapport significatif entre la télévision et la masse corporelle. Des tests entrepris au Canada ont en outre
révélé qu’une interdiction ciblée de la publicité télévisée n’avait aucun effet préventif sur
l’excès de poids et l’obésité.
Source
Diehl J. M. Macht Werbung dick? Ernährungs-Umschau.
Vol. 52 (2); 2005: 40 – 46
Entretien avec le professeur
Andrea Pfeifer, la «mère» de la
bactérie probiotique du LC1
Vous êtes, Madame,
pharmacologue de
formation et avez tout
d’abord travaillé aux
Etats-Unis dans la recherche sur le cancer.
Pourquoi avoir choisi
de vous consacrer aux
probiotiques au sein
d’un groupe agroalimentaire?
Ma motivation principale a toujours été de
contribuer à l’amélioration de la santé humaine. La promotion de la santé et la prévention des maladies restent le moteur essentiel de
mes recherches chez Nestlé. L’alimentation
représente un excellent moyen d’améliorer
notre bien-être et de prévenir de nombreuses
pathologies à long terme. Je ne pense pas
seulement aux probiotiques. Les acides gras
insaturés, les antioxydants ainsi que les glucides lents sont d’autres facteurs nutritionnels
dignes d’intérêt.
Quelle méthodologie avez-vous employée
pour conduire vos recherches?
Notre approche a d’abord consisté à déceler les
germes naturellement présents dans les produits finis ou les aliments de base et à évaluer
leurs effets positifs en laboratoire au moyen,
notamment, de modèles cellulaires. Les microorganismes potentiels ont ensuite fait l’objet
d’essais cliniques approfondis afin de confirmer leur intérêt en santé humaine.
Combien de temps vous a-t-il fallu, à vousmême et à votre équipe, pour sélectionner la
souche du LC1?
Le centre de recherche Nestlé avait déjà depuis
des années mis des échantillons de yogourt en
culture et constitué une collection considérable de souches. On savait que le yogourt
renforçait les défenses immunitaires et était
pourvu de vertus antimicrobiennes. L’idée
était de sélectionner les bactéries les plus aptes
à exercer ces propriétés. La sélection ultime de
notre souche parmi des centaines d’autres ainsi
que sa catégorisation ont exigé des années
supplémentaires de travail acharné.
Quels sont les critères principaux permettant
de qualifier de «probiotique» une bactérie
déterminée?
Comme l’étymologie du mot l’indique, elle
doit répondre à un ensemble de critères afin de
pouvoir être bénéfique pour la santé. Ces bactéries doivent notamment résister en nombre
suffisant aux sucs digestifs de l’estomac et du
duodénum mais également stimuler les défenses immunitaires et adhérer à la muqueuse
intestinale afin de pouvoir en déloger les bactéries pathogènes.
Quelles sont les grands défis que doit relever
l’industrie agroalimentaire dans le développement des «aliments fonctionnels»?
La nourriture doit avoir bon goût. L’industrie
agroalimentaire doit être capable de mettre au
point des produits de saveur agréable et dont
la composition est en même temps bénéfique
pour la santé.
Quels sont, selon vous, les autres champs
d’application potentielle des probiotiques et
des aliments fonctionnels en général?
Les bénéfices santé escomptés sont considérables dans certains domaines. Je pense tout
particulièrement aux allergies, aux affections
inflammatoires, au diabète, à l’obésité et au
processus de vieillissement.
Madame Pfeifer, merci beaucoup pour cette
interview intéressante
Fructose, insulinorésistance et dyslipidémie
Basciano et al. pensent que la consommation
croissante de fructose enregistrée ces dernières
années a joué un rôle substantiel et sous-évalué dans l’incidence de l’obésité et du diabète
de type 2. La corrélation relevée entre l’évolution de la prévalence de ces affections et l’emploi du fructose est à l’origine de cet article qui
passe en revue une série de publications qui les
aident à soutenir leur hypothèse. Les auteurs
notent tout d’abord que les efforts déployés
par les experts et l’adoption d’une alimentation moins riche en lipides n’ont guère permis
d’endiguer le problème de l’obésité et que le
nombre d’individus en surpoids modéré ou
pathologique a pratiquement explosé ces derniers temps. Cette constatation incite à explo-
rer d’autres pistes parmi lesquelles figure la
consommation accrue de glucides et notamment de fructose. Il faut en effet savoir que le
recours aux sirops de fructose – utilisés pour
édulcorer les boissons, les céréales du petit
déjeuner et les biscuits – a été multipliée par
dix aux Etats-Unis en l’espace de deux à trois
décennies. On considère par ailleurs qu’un afflux excessif de fructose au niveau du foie, où
a principalement lieu sa métabolisation, perturbe le métabolisme du glucose et stimule la
lipogenèse avec hyperproduction de triglycérides à la clé. Ces troubles métaboliques sont
à la base d’une insulinorésistance hépatique et
d’une sécrétion accrue de lipoprotéines, notamment de type VLDL. Il existe donc de
multiples arguments épidémiologiques et biochimiques qui permettent de penser que la
consommation élevée de fructose peut être responsable d’une insulinorésistance ainsi que
d’une dyslipidémie. L’accroissement de son
utilisation est par conséquent un facteur étiologique potentiel de l’émergence du syndrome
métabolique.
Source
Basciano, Heather et al. Fructose, insulin resistance, and
metabolic dyslipidemia. Nutrition & Metabolism. 2005;
http://www.nutritionandmetabolism.com / content / 2 / 1 / 5
52 – 2/05
13
BRÈVES
La situation nutritionnelle en Europe
European Nutrition and Health Report
A la demande de l’Union européenne (UE),
l’Institut des sciences de la nutrition de l’Université de Vienne, sous la direction du professeur Ibrahim Elmadfa, a fait le point, pour la
toute première fois, sur l’état de santé et la
situation nutritionnelle des populations de
l’UE. Quatorze pays ont collaboré à cette
enquête, dont la Belgique, le Danemark, la
Finlande, la Grèce, la Suède et la GrandeBretagne. Le rapport est organisé en quatre
chapitres.
a: Evolution de l’offre en produits alimentaires. Ces données reposent sur les statistiques agricoles de la FAO (années 1961 à
2001) et donnent des moyennes par habitant. Ces quantités sont souvent supérieures à la consommation réelle.
b: Disponibilités individuelles en produits
alimentaires. Ces données reposent sur des
enquêtes nationales auprès des ménages.
Elles fournissent des résultats détaillés sur
la consommation réelle de différents
groupes de population et permettent des
comparaisons entre différents pays.
c: Apports énergétiques et nutritionnels. Le
recueil des données peut varier selon les
pays et les comparaisons ne sont que partiellement possibles.
d: Etat de santé des populations de l’UE
Certains résultats sont particulièrement intéressants:
– La consommation de fruits et de légumes a
globalement augmenté, celle de fruits étant
positivement corrélée au niveau culturel
des ménages.
– Les apports énergétiques et en lipides sont
en augmentation au détriment des glucides
dont la participation est descendue à 42%
alors que les apports recommandés se
situent entre 50 et 60%. L’apport moyen
en fibres alimentaires est nettement en
dessous des recommandations (30 g) dans
tous les groupes d’âge.
– Dans l’ensemble de l’Union, les apports en
vitamine D et en acide folique sont insuffisants dans tous les groupes de population
et l’apport en fer est trop faible chez les
femmes en âge de procréer. Les apports en
potassium, en calcium et en iode sont également critiques.
– La prévalence de l’excès de poids et de
l’obésité est importante et culmine en
Grèce où les hommes et les femmes sont
également concernés.
Des «national reports» fournis en annexes
donnent des informations plus précises sur la
situation nutritionnelle et l’état de santé dans
les différents pays.
Ce rapport, qui donne un bon aperçu de la
situation actuelle et de son évolution antérieure dans les pays de l’UE, servira de référence
à d’autres études à l’échelle européenne.
Source
I. Elmadfa & E. Weichselbaum (Editors). European Nutrition and
Health Report 2004, Forum of Nutrition, Vol. 58, Vienne 2005
La formation des diététiciennes sera assurée par la
HES de Berne dès l’automne 2007
Le 19 mai 2005, la
Conférence suisse des
directeurs de la santé a
décidé de positionner la
formation des diététiciennes diplômées au
niveau de Haute école
spécialisée (HES). Les directeurs de l’Education publique des cantons de Zurich, de Berne
et de Saint-Gall se sont mis d’accord pour que
cette formation soit assurée, pour la Suisse
alémanique, par la HES de Berne. Cette déci-
14
52 – 2/05
sion permettra de meilleurs échanges avec le
reste de l’espace européen où les diplômes sont
presque exclusivement de niveau universitaire.
Cette revalorisation permettra ainsi aux diététiciennes et aux personnes engagées dans la
recherche en nutrition de poursuivre et d’approfondir leur formation dans d’autres pays
européens.
Selon l’Association suisse des diététiciennes
diplômées (ASDD/SVDE), ce repositionnement est également important pour les médecins, les patients et les autorités qui seront plus
enclins à reconnaître les compétences de cette
profession. Il s’agit d’une avancée qui facilitera
une prise en charge réelle et efficace des sujets
obèses ou encore des carences nutritionnelles
dont la présence est de plus en plus souvent
relevée chez les patients hospitalisés.
De plus amples informations sont disponibles
sur le site de cette association: www.asdd.ch ou
www.svde.ch.
Si on parlait LÉGISLATION …
«Je suis diabétique» – Mon
alimentation jour après jour
Cet ouvrage s’adresse aux enfants diabétiques et aux
personnes qui s’en occupent. Cette brochure didactique, écrite pour les enfants et assortie d’un livret
explicatif à l’intention des parents, les aidera à mieux
comprendre cette affection et à faire face aux inconvénients de la vie quotidienne.
Le diagnostic de diabète de type 1 fait encore peur et la perspective
de régimes spéciaux «pour diabétique» sème parfois le désarroi. Ces
régimes ne sont pourtant plus d’actualité. L’alimentation de l’enfant
diabétique doit être aussi variée et équilibrée que celle des autres
enfants. Il doit néanmoins connaître les effets des différents aliments
sur son organisme. C’est ce que leur explique cette brochure de
manière amusante et facilement compréhensible. Il apprendra ainsi
à connaître l’effet des glucides et les aliments qui en sont riches et
saura pourquoi il a besoin d’insuline. Les illustrations sont parlantes
et accompagnées de toute une série de tests ludiques qui lui permettent de contrôler ses connaissances. Les parents trouveront des
informations plus approfondies dans le livret qui leur est destiné. La
brochure envisage par ailleurs de manière pratique certaines situations plus particulières telles que les anniversaires, les jours de fête
ou le milieu scolaire. Un petit glossaire fort utile clôture cet ouvrage
qui coûte 25 francs et peut être commandé par courrier ou par
internet.
Nestlé Suisse S.A., Service Nutrition, Case postale 352, 1800 Vevey,
www.nestle-nutrition.ch.
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L’alimentation du diabétique
expliquée aux enfants
pour les parents
Avec brochure d’accompagnement
Ingrédient particulier:
le ginseng
Le ginseng est une plante vivace originaire d’Asie.
Ses racines sont traditionnellement utilisées dans
les pays asiatiques comme tonique pour stimuler
et fortifier l’organisme. Le ginseng y est employé
pour deux caractéristiques essentielles:
– à des fins thérapeutiques
– à des fins gustatives
En Suisse, la législation est très stricte concernant «le ginseng»
(une note de l’OFSP a été publiée en septembre 2003). En
effet, la quantité de ginsénosides (substances actives du ginseng) présente dans le produit, est déterminante afin de définir les allégations autorisées sur l’emballage.
Allégations thérapeutiques: «vertues énergisantes», «potion
de longévité», «qualités tonifiantes et fortifiantes» …
L’utilisation de ces mentions implique la présence d’une quantité suffisante de ginsénosides pour garantir l’action annoncée
sur l’organisme. Pour cette raison, le droit qui s’applique dans
ce cas est la législation suisse sur les médicaments. Par conséquent, conformément à l’ art. 2, al. 4, de la loi sur les denrées
alimentaires (LDAl), cette plante n’est pas autorisée comme
aliment mais comme médicament et doit faire l’objet d’un enregistrement auprès de Swissmedic.
Allégations gustatives: «à l’extrait de ginseng», «au ginseng»,
«saveur ginseng»
Le ginseng étant également une plante aromatique, il peut être
utilisé à cette fin dans des denrées alimentaires. Pour cette raison, le droit qui s’applique est la législation suisse sur les denrées alimentaires (annexe 6, chiff. 24, ordonnance sur les additifs, (OAdd). La teneur en ginsénosides doit toutefois être
bien inférieure au dosage qui entraînerait un effet pharmacologique et le distributeur a la responsabilité de le garantir lors
de la production. De plus, l’étiquetage du produit doit indiquer clairement que le ginseng a été utilisé uniquement comme arôme.
On peut donc en conclure que toutes les allégations sur les effets du ginseng, alors qu’il est utilisé comme arôme, sont injustifiées et considérées comme trompeuses. Or, conformément à l’art. 19 de l’ordonnance sur les denrées alimentaires
(ODAl), il est interdit de tromper les consommateurs.
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NESTLÉ SUISSE
Pour ceux qui exigent
plus d’une soupe
Les nouvelles Rich Soup de MAGGI, riches et
savoureuses, comblent vos petits creux de
manière saine. Au bureau ou à la maison,
comme snack ou en repas léger, ces soupes
instantanées sont prêtes en quelques minutes.
Si vous appréciez les légumes, les soupes Ratatouille et Tomate vous conviendront particulièrement, car elles vous apportent tous les bienfaits d’une pleine portion de légumes. Lorsque
vous avez envie d’un petit encas encore plus
consistant, craquez pour les délicieuses Minestrone ou Thai, riches en pâtes et en goût.
Savourer
sainement ...
avec LC1 Vital
L’hiver est là! Le corps est défié par le froid!
De ce fait, nous vous recommandons de
renforcer vos défenses naturelles. Préparezvous et préservez votre bien-être avec
Nestlé LC1 Vital!
Grâce à son effet probiotique, LC1 Vital
régule en douceur votre digestion et favorise
activement vos défenses naturelles. Ce qui
est sain peut aussi être bon: essayez nos
nouvelles spécialités d’hiver LC1 Vital Grenade et Fruits de la Passion. En plus de
l’effet prouvé de nos bactéries lactiques, ils
vous procureront aussi un plaisir gustatif
frais et fruité.
16
52 – 2/05
Mangez plus de légumes!
Pour une alimentation équilibrée, il est recommandé de manger 5 fois par jour des fruits ou
des légumes (les pommes de terre n’étant pas
considérées comme des légumes). Par leur
grande richesse en légumes, les deux variétés
Rich Soup Ratatouille et Tomate de MAGGI
vous apporteront chacune l’équivalent d’une
de ces portions. De plus, ces soupes sont une
source naturelle de vitamine C et de fibres,
sans agents conservateurs ni exhausteurs de
goût. Ces produits sont recommandés par la
campagne «5 par jour»*.
* «5 par jour» est une campagne en faveur de
la consommation de fruits et de légumes
soutenue par la ligue suisse contre le cancer,
Promotion Santé Suisse et l’Office fédéral
de la santé publique, en collaboration avec
MAGGI.
Santé et bien-être: la Thomynaise sans
cholestérol et la sauce à salade THOMY
French sans cholestérol contribuent
à une alimentation saine et équilibrée
Souvent, THOMY surprend avec des innovations, dont le résultat est à la hauteur du
défi que pose le développement de tels
produits: trouver des recettes idéales, au
point de jonction entre équilibre alimentaire et plaisir des papilles gustatives. Ce sont
les fruits de ses recherches communes avec le
centre de recherche Nestlé (CRN) visant à
offrir aux consommateurs des produits délicieux et adaptés du point de vue nutritionnel, alliant saveur et plaisir à une alimentation pauvre en graisse et en cholestérol.
Plus de la moitié des Suisses** qui font attention à leur taux de cholestérol sanguin, ne se
limitent généralement pas à la consommation régulière de salades et de légumes en
tout genre. Ils portent également leur attention sur d’autres composants alimentaires –
y compris les sauces.
sauce à salade French ne contenant que 6,5 g
de matière grasse, dont seulement 0,7 g
d’acides gras saturés par 100 g.
** Link, étude 2000
Partant de ce constat, THOMY a développé
une Thomynaise qui se caractérise par une
faible teneur en matière grasse (13%) et un
cholestérol absent (<5mg/100g) ainsi qu’une
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