doc01 N°2-2003 -01 3/04/03 10:51 Page 1 D o s s i e r d u C N H I M Revue d’évaluation sur le médicament 2003, XXIV, 2 Publication bimestrielle Avril 2003, XXIV, 2 Coxibs : inhibiteurs sélectifs de COX-2 Évaluation thérapeutique Évaluation clinique Évaluation pharmaco-économique Centre National Hospitalier d’Information sur le Médicament ISSN 0223.5242 doc02 N°2-2003-02 3/04/03 10:56 Page 1 Sommaire Dossier du CNHIM Échos du CNHIM Marie-Caroline Husson 2 2003 Tome XXIIV, 2 Le CNHIM est une association indépendante à but non lucratif (loi 1901) dont la vocation est de dispenser une information rigoureuse et scientifique sur le médicament. Tous les articles publiés dans Dossier sont le fruit d'un travail collectif, sur le fond et sur la forme, entre les rédacteurs-signataires, le comité de rédaction, et la rédaction du CNHIM d'une part, le comité de lecture et certains experts, spécialistes du sujet traité, d'autre part. Sur chaque sujet, Dossier du CNHIM ne publie donc pas les opinions de tel ou tel, mais réalise une analyse scientifique critique, la plus objective possible. Malgré tout le soin apporté à l’élaboration de Dossier du CNHIM, une erreur peut se glisser dans les informations diffusées. Les lecteurs doivent donc conserver la plus grande vigilance dans l’exploitation des données à leur disposition. É v a l u a t i Directeur de la Publication : J.F. Latour o Rédaction n Rédacteur en chef : M.C. Husson Secrétaire de rédaction : C. Fréville Comité de rédaction : D. Dardelle (Suresnes), Albert Darque (Marseille), I. Jolivet, (Paris), V. Lecante (Paris), S. Limat (Besançon), B. Sarrut (Paris). Comité de lecture : C. Advenier (Versailles), P. Assayag (Paris), A. Baumelou (Paris), P. Beaufils (Paris), C. Buffet (Bicêtre), D. Brossard (SaintGermain en Laye), D. Cabrol (Paris), A. Certain (Paris), A. Escousse (Dijon), J.M. Extra (Paris), P. Faure (Paris), M. Feuilhade de Chauvin (Paris), P. Gayral (Paris), C. Guérin (Paris), P.M. Girard (Paris), J.C. Koffel (Strasbourg), P. Maire (Lyon), C. Montagnier (Paris), M. Ollagnier (St Etienne), B. Quinet (Paris), X. Sauvageon (Paris), E. Singlas (Paris), G. Vedel (Paris), J.M. Vetel (Le Mans), T. Vial (Lyon). Rythme de parution: 6 numéros par an N° ISSN 0223.5242. N° de commission paritaire : 71987 IMPRESSION : b.combrun 14, rue Christine de Pisan 75017 Paris France CENTRE NATIONAL HOSPITALIER D'INFORMATION SUR LE MÉDICAMENT (CNHIM) Hôpital de Bicêtre - 78, rue du Général Leclerc 94272 Le Kremlin Bicêtre cedex - B.P. 11 Tél : 01 56 20 25 50 - Fax : 01 46 72 94 56 Mél : [email protected] Président : J.F. Latour Président fondateur : A. Mangeot † Directrice : M.C. Husson Promotion-Communication : N. Guillon Secrétariat-Abonnement : N. Filomin Conseil d'Administration : Ph. Arnaud (Rouen), F. Ballereau (Nantes), J.E. Bazin (Clermond Ferrand), M. Bourin (Nantes), E. Boury (Lomme), B. Certain (Paris), F Chast (Paris), A Coulomb (Paris), B. Dieu (Rouen), E. Dufay (Lunéville), R. Farinotti (Paris), B Fervers (Lyon), JE Fontan (Bondy), C Guerin (Paris), A Graftieaux (Châlons en Champagne), J. Grassin (tours), JF Latour (Lyon), G. Le Pallec (Paris), Ph. Lechat (Paris), M. Leduff (rennes), H. Lepage (Paris), K. Lhopiteau (Paris), AM Liebbe (Compiègne), J. Maldonado (Marseille), Ch Marty (Paris), J.L. Prugnaud (Paris), P. Queneau (St Etienne), M Ricatte (Paris), S. Robert Piessard (Nantes), P. Sado (Rennes), Th. Vial (Lyon), M.C. Woronoff-Lemsi (Besançon). Coxibs : inhibiteurs sélectifs de la COX-2 t h é Éditorial Gilbert Deray 5 1. Introduction 2. Généralités 2.1. 2.2. 2.3. 2.4. Inflammation Arthrose Polyarthrite rhumatoïde La douleur post-opératoire 5 8 14 16 3. Monographies du célécoxib, du rofécoxib et du parécoxib 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. 3.5. 3.6. 3.7. Renseignements galéniques et généraux Renseignements physicochimiques Propriétés pharmacologiques Études d’efficacité Tolérance Renseignements thérapeutiques Perspectives d’avenir 71 Annexe 78 Évaluation pharmaco-économique 1. Introduction a 2. Méthodologie générale des études e 18 18 18 24 45 66 70 4. Conclusion, stratégie thérapeutique r p 3 Évaluation clinique 81 2.1. Modèles adoptées 2.2. Avantages de la modélisation 2.3. Coûts pris en compte 82 82 82 3. Célécoxib versus autres AINS u t 3.1. Études basées sur le modèle ACCES 3.2. Études basées sur le modèle COMET 3.3. Autres études i 4. Rofécoxib versus autres AINS q 4.1. Etude de Pellissier 4.2. Etude de Marshall 4.3. Etude de Maetzel u e 82 83 85 86 86 87 5. Discussion 5.1. Au niveau méthodologique 5.2. Au niveau des résultats : évaluation des co-prescriptions d'agents gastroprotecteurs + AINS 5.3. Au niveau général et perspectives d'avenir 96 97 6. Conclusion 98 98 100 Glossaire Bulletin d’abonnement Dossier du CNHIM participe à l’ISDB, réseau international de revues indépendantes de formation thérapeutique. Le CNHIM a la propriété des textes publiés dans ce numéro et se réserve tous les droits de reproduction (même partielle), d’adaptation, de traduction, pour tous les pays et par quelque procédé que ce soit (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41 du Code Pénal art. 425).Les articles de Dossier du CNHIM sont indexés dans BIBLIOGRAPHIF ®. doc02 N°2-2003-02 3/04/03 10:56 Page 2 d u C N H I M du L’infovigilance au CNHIM : contribution à la prévention des erreurs médicamenteuses L’infovigilance est un nouveau concept, et une nouvelle activité, du CNHIM. Elle consiste à prévenir les erreurs dans l’information sur le médicament. Échos CNHIM É c h o s En effet dans leur activité quotidienne, les pharmaciens du CNHIM rencontrent des difficultés de recherche et d’analyse des informations sur les médicaments, informations officielles notamment (AFSSAPS, Ministère). Ces difficultés ne peuvent qu’entraîner des confusions voire des erreurs dans l’utilisation des médicaments, ce qui n’est pas au bénéfice des patients. Prévenir les erreurs dans l’information (infovigilance), c’est prévenir l’erreur médicamenteuse (medication error des anglo-saxons) définie par l’American society of health-systems pharmacist (1-2) et reprise par le Réseau Epidémiologique de l’Erreur Médicamenteuse (REEM) de l’Association AAQTE (3). Nécessaire à tous les stades du circuit du médicament, de la décision thérapeutique à l’administration en passant par la dispensation, l’information sur le médicament conditionne la qualité et la sécurité de la prise en charge thérapeutique du patient. Une information imprécise, erronée ou manquante – quel que soit son support, papier, base de données, logiciel d’aide à la prescription et/ou à la dispensation - favorise la survenue d’une erreur médicamenteuse en générant une défaillance dans le circuit du médicament. Une erreur ou une imprécision dans la rédaction du RCP d’un médicament est évitable. La vérification de sa qualité en amont de la chaîne d’information est d’autant plus nécessaire que les professionnels de santé utilisant cette information ne sont pas en mesure d’identifier de telles erreurs. Depuis 2001 l’activité d’infovigilance au CNHIM s’organise concrètement de deux façons (4): 1- analyse de l’information contenue dans les RCPs ; les anomalies détectées sont classées en 4 catégories : inexactitude/confusion, discordance entre différents chapitres d’un RCP, inhomogénéité entre les RCPs de spécialités équivalentes, inhomogénéité dans le temps entre les RCPs d’une même spécialité. Pour chaque anomalie est mentionné l’impact clinique potentiel pour le patient. Chaque fois que possible le CNHIM corrige les anomalies. Le taux de corrections apportées par l’AFSSAPS ou par le laboratoire est suivi dans le temps. 2- comparaison entre les deux sources d’information AFSSAPS sur les interactions médicamenteuses, le RCP et les conclusions du GTIAM, groupe de travail sur les interactions médicamenteuses. Au total cette mission d’expertise du CNHIM concourt ainsi à la qualité de l’information sur le médicament en France, à la prévention de la iatrogénie et par conséquent à l’amélioration de la prise en charge thérapeutique des patients. Marie Caroline Husson Rédactrice en chef 1. Schmitt E. Le risque médicamenteux nosocomial : circuit hospitalier du médicament et qualité des soins. Paris : Masson 1999 : 287. 2. Anonyme. Suggested definitions and relationships among medication misadventures, medication errors, adverse drug events, and adverse drug reactions. Am J H-Sys Pharm 1998 ; 55 : 165-6. 3. AAQTE. Faits et actes. Pharm Hosp 2002 ; 37 : 70-71. 4. Pour en savoir plus : Minidossier du CNHIM, n°1, 2003. Nous remercions les laboratoires qui participent à l‘impression de Dossier du CNHIM en 2003. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Amgen, Pfizer-Parke Davis GlaxoSmithKline, Sanofi Synthélabo 2 doc02 N°2-2003-02 3/04/03 10:56 Page 3 Coxibs Éditorial Évaluation thérapeutique Résumé Les prostaglandines jouent un rôle très important dans la réaction inflammatoire. Leur synthèse dépend de 2 cyclo-oxygénases (COXs) : la COX-1 qui induit la production de prostaglandines "physiologiques" et la COX-2 qui ne s'exprime que dans des conditions pathologiques, notamment au cours de l'inflammation. Les AINS réduisent ou suppriment les conséquences de la réaction inflammatoire en bloquant l'activité de la cyclo-oxygénase et inhibent la synthèse des prostaglandines. Ils présentent des effets indésirables communs, notamment gastro-duodénaux, mais aussi cutanéo-muqueux, hématologiques, cardiaques et rénaux. Les coxibs ont été développés afin de respecter la production "physiologique" des prostaglandines et de réduire, voire de supprimer, les effets indésirables digestifs des AINS. Le célécoxib, le rofécoxib et le parécoxib (dont le métabolite actif est le valdécoxib) inhibent sélectivement aux doses thérapeutiques l’activité catalytique de la COX-2. Les coxibs n’inhibent pas l’activité de la COX-1 aux doses thérapeutiques faibles à élevées et ne modifient donc ni l’agrégation plaquettaire, ni le temps de saignement. Le célécoxib et le rofécoxib sont indiqués dans l’arthrose et la polyarthrite rhumatoïde. Le parécoxib/valdécoxib est indiqué dans la douleur postopératoire. L'arthrose est une maladie dégénérative du cartilage. C’est la plus fréquente des affections rhumatologiques. La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune caractérisée par un rhumatisme inflammatoire chronique évoluant par poussées et susceptible d'entraîner des déformations et des destructions articulaires et osseuses. C’est la plus fréquente des maladies articulaires inflammatoires de l'adulte. La douleur post-opératoire est une sensation douloureuse, en rapport avec des lésions tissulaires créées lors d'une intervention chirurgicale. En terme d’efficacité, les essais cliniques dans l’arthrose et la polyarthrite rhumatoïde montrent une efficacité similaire des coxibs par rapport aux AINS à dose anti-inflammatoire thérapeutique élevée. Dans le traitement de la douleur post-opératoire, le parécoxib non encore commercialisé en France pourrait représenter une alternative intéressante aux AINS classiques. Sur le plan de la tolérance gastro-intestinale, les résultats des essais de phase II et III montrent en général une meilleure tolérance digestive que celle observée avec les AINS non sélectifs de la COX-2 . Cependant la diminution des effets indésirables digestifs ne concerne pas tous les effets gastro-intestinaux. Sur le plan de la tolérance cardiaque, il a été mis en évidence avec le rofécoxib des effets indésirables à type d’hypertension, d’œdème, mais pas de thrombose. Les coxibs présentent aussi, rarement une toxicité dermatologique. Au total, il est légitime de constater que les coxibs ont amélioré le rapport bénéfice-risque des thérapeutiques anti-inflammatoires utilisées dans l’arthrose et la polyarthrite rhumatoïde. Cependant, compte tenu de la nature de leurs effets indésirables, il est urgent que des recommandations sur la prescription et la surveillance du traitement par coxibs, et la place des gastroprotecteurs (inhibiteurs de la pompe à protons notamment), soient élaborées. Sur le plan pharmaco-économique, il se dégage que : - les coxibs ne sont pas des options thérapeutiques efficientes (coût-efficaces) chez les personnes à risque modéré de subir un événement gastro-intestinal, - le recours aux coxibs peut sembler plus intéressant chez des patients présentant des antécédents gastro-intestinaux, à condition que la coprescription de gastroprotecteur (inhibiteurs de la pompe à protons notamment) ne soit pas systématique ou, dans tous les cas, considérablement diminuée par rapport aux AINS classiques. Mots clés : AINS, arthrose, célécoxib, douleur postopératoire, parécoxib, polyarthrite rhumatoïde, prostaglandine, rofécoxib, toxicité gastro-intestinale, valdécoxib. 3 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Coxibs : inhibiteurs sélectifs de la COX-2 doc02 N°2-2003-02 3/04/03 10:56 Page 4 Coxibs Coxibs : inhibiteurs sélectifs de la COX-2 Évaluation thérapeutique Éditorial Place des Coxibs parmi les AINS La découverte à partir des années 1970, grâce aux travaux de Sir John Vane, du mode d'action des Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS) par inhibition de l'activité d'une enzyme, la cyclo-oxygénase, et de la synthèse des prostaglandines a permis la compréhension non seulement de leurs effets bénéfiques anti-inflammatoires, antalgiques et antipyrétiques, mais également de leurs effets délétères, en particulier sur le plan digestif. Le bénéfice et le risque des AINS conventionnels semblaient alors indissociables. Dans les années 1990 la mise en évidence de deux isoformes de la cyclo-oxygénase, l'une exprimée de façon physiologique et présente dans tous les tissus , la Cox-1 (estomac, intestin, rein, plaquettes), l'autre exprimée préférentiellement dans les tissus inflammatoires, la Cox-2, a ouvert de nouvelles perspectives thérapeutiques : préserver la Cox-1 afin d'éviter les effets délétères connus des AINS, et inhiber spécifiquement la Cox-2 pour avoir la même efficacité anti-inflammatoire. Du concept Cox-1, Cox-2 à la réalité thérapeutique, les coxibs sont passés par toutes les étapes classiques du développement d'un médicament. Ils ont démontré leur efficacité anti-inflammatoire et antalgique au travers de différents modèles cliniques (arthrose, polyarthrite rhumatoïde, douleur post-opératoire) et leur meilleure tolérance, notamment sur le plan gastro-intestinal. Le succès de ces nouveaux médicaments n'est pas sans fondement et les données publiées récemment, que ce soit de nouvelles études cliniques ou des études observationnelles sur de larges populations, viennent confirmer l'amélioration du profil de tolérance des coxibs par rapport aux AINS conventionnels. La réalité du concept Cox-1, Cox-2 et le rapport bénéfice/risque des coxibs nettement plus favorable que celui des AINS conventionnels, conduisent à recommander leur prescription en première intention, chaque fois qu'un anti-inflammatoire non steroidien est indiqué. Cela bien sûr n'affranchit pas le prescripteur du respect des contre-indications et impose la vigilance dans certaines conditions cliniques. Avec le développement de nouveaux coxibs, de nouvelles formes galéniques (intraveineuse et intramusculaire) et de nouvelles indications, les perspectives cliniques de ces nouveaux médicaments vont s'élargir pour le plus grand bénéfice de nos patients. Professeur Gilbert Deray Service de Néphrologie GH Pitié-Salpêtrière 47-83, bvd de l'Hôpital 75013 Paris Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 4 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 5 Coxibs Inhibiteurs sélectifs de la COX-2 (coxibs) Évaluation clinique * Service Pharmacie, CHU de la Conception, Marseille Remerciements : Bernard Avouac (Créteil), Philippe Bertin (Limoges), Olivier Choquet (Marseille), Gilbert Deray (Paris), Jean-Marc Escoffier (Marseille), Marie-Josèphe Jean-Pastor (Marseille), Daniel Kuntz (Paris), Thierry Thomas (St Étienne), Corinne Tollier (Kremlin Bicêtre) Le célécoxib et le rofécoxib ont été les deux premiers AINS inhibiteurs sélectifs de la COX-2 ayant reçu une autorisation de mise sur le marché. Indiqués dans le traitement de l’arthrose et de la polyarthrite rhumatoïde, ils présentent l’avantage théorique par rapport aux AINS dits “ conventionnels ” d’inhiber douleur et inflammation sans affecter la muqueuse gastrique et l’agrégation plaquettaire. Un nouvel AINS inhibiteur sélectif de la COX-2, le parécoxib (forme injectable), ayant déjà une AMM européenne, devrait être mis sur le marché en France au cours de l‘année 2003, dans le traitement des douleurs post-opératoires. Les inhibiteurs sélectifs de la COX-2 n’inhibent pas l’activité de la COX-1 aux doses thérapeutiques. 1. Introduction En bref L’arthrose est une affection articulaire dégénérative chronique très répandue. La polyarthrite rhumatoïde est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques. Les AINS, très largement prescrits dans le traitement de la phase aiguë de ces deux maladies, présentent de sérieux effets indésirables digestifs. La COX-1 est une enzyme constitutive synthétisant des prostaglandines nécessaires à l’homéostasie de l’organisme alors que la COX-2, inductible par les stimuli inflammatoires, produit des prostaglandines associées aux signes de l’inflammation. Les AINS inhibiteurs sélectifs de la COX-2 ou coxibs (célécoxib, rofécoxib, parécoxib) ont été développés avec l’objectif très attendu et cohérent au plan pharmacologique d’inhiber douleur et inflammation sans affecter la muqueuse gastrique et l’agrégation plaquettaire. Le but de ce Dossier du CNHIM est de faire le point sur cette nouvelle classe thérapeutique et d’évaluer le rapport bénéfice/risque de ses trois représentants actuels par rapport aux traitements conventionnels. 2. Première partie : généralités L’arthrose est une affection articulaire dégénérative chronique très répandue. Sa prévalence serait de l’ordre de 17 % dans la population générale française et 9 à 10 millions de personnes seraient atteintes (1). 2.1. Inflammation En bref La réaction inflammatoire est la réponse normale de l’organisme à une agression. Les prostaglandines interviennent de façon très importante dans les phénomènes vasculaires et douloureux, ainsi que dans l’apparition de la fièvre. Leur synthèse dépend de cyclo-oxygénase (COX) : la COX-1 qui induit la production de prostaglandines "physiologiques" et la COX-2 qui ne s'exprime que dans des conditions pathologiques, notamment au cours de l'inflammation. Les AINS réduisent ou suppriment les conséquences de la réaction inflammatoire. Ils inhibent la synthèse des prostaglandines en bloquant l'activité de la cyclo-oxygénase. Ils présentent des effets indésirables communs, notamment gastro-duodénaux, mais aussi cutanéo-muqueux, hématologiques, cardiaques et rénales. Les coxibs ont été développés afin de respecter la production "physiologique" des prostaglandines et de réduire, voire de supprimer, les effets indésirables digestifs des AINS. La polyarthrite rhumatoïde est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques. Sa prévalence est comprise entre 0,4 et 0,8 % de la population générale. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont très largement prescrits dans le traitement de la phase aiguë de ces deux maladies. Leur prescription se heurte à une incidence élevée d’effets indésirables touchant la sphère digestive. Certains peuvent avoir une répercussion clinique importante, notamment les perforations digestives, les ulcères gastroduodénaux et les saignements digestifs. L’existence de deux types de cyclo-oxygénases, COX1 et COX-2, a été mise en évidence depuis plus de 10 ans. La COX-1 est une enzyme constitutive synthétisant des prostaglandines nécessaires à l’homéostasie de l’organisme (cytoprotection gastro-intestinale, agrégation plaquettaire, physiologie rénale). La COX-2, inductible par les stimuli inflammatoires, produit des prostaglandines associées aux signes de l’inflammation (érythème, oedème et douleur). 5 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Claire Ancolio*, Géraldine Michel*, Frédérique Perotti*, Nathalie Martin*, Magali Haudot * et la participation du comité de rédaction doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 6 Coxibs 2.1.1. La réaction inflammatoire Évaluation thérapeutique La réaction inflammatoire est la réponse normale de l’organisme à une agression. Elle permet de neutraliser l’agent pathogène responsable et de réparer les tissus lésés (53). Classiquement, la réaction inflammatoire se divise en trois phases plus ou moins intriquées (26, 53) : - la phase précoce vasculaire, caractérisée par une vasodilatation (chaleur et rougeur des téguments atteints), l’augmentation de la perméabilité capillaire responsable d’un œdème et des phénomènes douloureux ; - la phase secondaire d’infiltration cellulaire, caractérisée par un afflux de polynucléaires neutrophiles, de macrophages et de lymphocytes au site de l’inflammation, la phagocytose et la destruction des micro-organismes impliqués, et l’élimination des tissus lésés et des débris cellulaires ; - la phase tardive de réparation, caractérisée par la migration et la prolifération cellulaire, surtout de fibroblastes (cicatrice), la synthèse des constituants de la matrice extra-cellulaire (collagène, protéoglycanes) et la formation de néo-vaisseaux sanguins. Cette dernière phase peut être remplacée par un phénomène auto-entretenu : l’inflammation chronique. HEPTE : acide hydroxyperoxyeicosatétraénoïque LT : leucotriène TX : thromboxane Figure 1 : synthèse des leucotriènes et des prostaglandines Les mécanismes responsables des réactions inflammatoires sont complexes et sous la dépendance de multiples médiateurs. Parmi ceux-ci, les prostaglandines (PG) interviennent de façon très importante dans les phénomènes vasculaires et douloureux, ainsi que dans l’apparition de la fièvre. Par contre, les phénomènes cellulaires sont sous la dépendance d’autres médiateurs, en particulier les leucotriènes (26). sous l'influence de cytokines pro-inflammatoires telles que l'interleukine-1. Elle est présente dans de nombreuses cellules activées par des stimuli inflammatoires : monocyte, macrophage, synoviocyte, chondrocyte articulaire, fibroblaste dermique, cellule endothéliale, ostéoblaste, cellule mésangiale rénale, cellule épithéliale trachéale. Elle est cependant présente à l'état physiologique, notamment dans le rein et le cerveau. Elle semble en outre impliquée dans les processus d'ovulation, de fertilité et d'implantation de l'œuf fécondé (110). 2.1.2. Biosynthèse des eicosanoïdes Figure 1 2.1.3. Activité des eicosanoïdes Prostaglandines et leucotriènes sont des eicosanoïdes dérivés des phospholipides membranaires de la cellule. Sous l’action de divers stimuli (hormonal, mécanique ou chimique), une phospholipase est activée et libère des acides gras polyéthyléniques insaturés à 20 atomes de carbone, en particulier l’acide arachidonique. Ces acides subissent l’action (110) : - soit de la cyclo-oxygénase (COX), qui produit des endoperoxydes très instables, qui donneront naissance à leur tour à diverses prostaglandines, dont le type varie d’une cellule à l’autre en fonction de son équipement enzymatique, - soit de la lipo-oxygénase, qui produit des hydroperoxydes, puis les hydroxyacides correspondants. Tableau 1 Les eicosanoïdes, à la différence des hormones, n’ont qu’une activité locale et sont rapidement catabolisés, aussi sont-ils appelés médiateurs intercellulaires locaux (53). Néanmoins, leur distribution ubiquitaire dans l’organisme leur permet d’intervenir dans de nombreux processus physiopathologiques. Ainsi, les prostaglandines stimulent la phase vasculaire de la réaction inflammatoire, sensibilisent les nocicepteurs, participent à la thermorégulation. Par ailleurs, elles sont impliquées dans la circulation sanguine et l’agrégation plaquettaire, la protection de la muqueuse gastrique, la motricité bronchique et utérine, la perméabilité du canal artériel fœtal, le rétablissement du flux sanguin rénal lorsque celui-ci est compromis (110). La voie de la lipo-oxygénase conduit à la formation des leucotriènes. Récemment ont été découverts deux systèmes de cyclo-oxygénases : - la COX-1, enzyme constitutive, présente dans la plupart des tissus qui induit la production de prostaglandines "physiologiques", - la COX-2 qui ne s'exprime que dans des conditions pathologiques, notamment au cours de l'inflammation. La COX-2 inductible est une isoenzyme synthétisée Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Certaines prostaglandines ont des actions antagonistes, comme le thromboxane A2, vasoconstricteur et puissant stimulant de l'agrégation plaquettaire, et la prostacycline, vasodilatatrice et anti-agrégante. Un déséquilibre dans leurs synthèses serait en théorie responsable de phénomènes pathologiques. De même, si certaines prostaglandines ont une activi6 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 7 Coxibs Tableau 1 : Implication des prostaglandines (PG) dans divers processus physiopathologiques. D’après (53). Contractilité des muscles lisses : - contractilité utérine, lutéolyse - muscles lisses vasculaires - microcirculation cérébrale - contrôle du flux sanguin rénal - motilité des muscles bronchiques - motilité gastrique et intestinale Une trentaine de substances actives peuvent être prescrites sous différentes formes galéniques. La présence sur le marché de nombreux AINS est justifiée par la susceptibilité individuelle des malades, qui peut rendre nécessaire la prescription successive de plusieurs de ces médicaments pour identifier la substance laplus actifve et bien toléré chez un patient donné. La tolérance est en pratique le seul élément du choix (144). Médiateur - PGF2α, PGE2 - PGE2, PGI2, PGF2a, TXA2 - PGI2, TXA2, PGE2 - PGE2 - LT, PGE2 - PGE2 Inflammation aiguë ou chronique PGE2, PGI2, PGD2, LT Fièvre et action de l’interleukine-1 5- et 12-HETE, PGE2 Les nouveaux AINS "anti-COX-2", ou coxibs, ont été développés afin de respecter la production "physiologique" des prostaglandines et de réduire, voire de supprimer, les effets indésirables digestifs des AINS. Certains ont une action anti-COX-2, tout en présentant une légère action “anti-COX-1” : nabumétone (NABUCOX®), méloxicam (MOBIC®), nimésulide (NEXEN®). D'autres sont des inhibiteurs sélectifs de la COX-2 aux doses thérapeutiques : célécoxib (CELEBREX®), rofécoxib (VIOXX®), parécoxib (DYNASTAT®), également valdécoxib et étoricoxib. Réactions immunitaires à médiation PGE2, LT cellulaire 2.1.4.4. Effets indésirables des AINS Agrégation plaquettaire, athérosclé- TXA2(↑), PGI2 rose (↓) Contrôle des sécrétions gastriques Les effets indésirables des AINS sont fréquents, mais sont le plus souvent peu graves et régressent à l'arrêt du traitement. PGE2 * Complications digestives Les effets digestifs sont les effets indésirables les plus fréquents (15 à 25 %) des AINS (71). Épigastralgie, pyrosis, ballonnements abdominaux, flatulences, diarrhées, nausées, vomissements sont les manifestations les plus fréquentes et les moins graves. Gastrites, ulcérations superficielles ou ulcères gastroduodénaux sont fréquents (20 % en moyenne après deux mois de traitement) mais sont le plus souvent asymptomatiques. Les ulcères symptomatiques sont plus rares (2 % environ). Enfin, ces ulcères peuvent ne se révéler qu'à l'occasion de complications (perforations, hémorragies digestives : 0,1 %). Ces complications sont plus fréquentes chez certains patients (cf Tableau 2). Les complications hépatiques sont rares et se résument le plus souvent à une élévation isolée des transaminases. Cependant, des hépatites cytotoxiques et des décès ont été rapportés. té pro-inflammatoire (PGE2 à faible dose, PGI2), d’autres (PGE2, PGE1, PGF2) ont des propriétés antiinflammatoires : ainsi la PGE2 et la PGE1 inhibent le chimiotactisme, l’adhérence des polynucléaires, leur phagocytose et la production des radicaux libres. Les prostaglandines apparaissent ainsi surtout comme des modulatrices de la réponse inflammatoire. 2.1.4. Anti-inflammatoires non stéroïdiens 2.1.4.1. Propriétés Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), dont le chef de file est l'aspirine, forment un groupe chimique hétérogène. Ils ont pour action de réduire ou de supprimer les conséquences de la réaction inflammatoire sans préjuger de son étiologie ni de son mécanisme. Les AINS ont en commun certaines propriétés (53) : - une action anti-inflammatoire, mais aussi antalgique et antipyrétique, - une activité biologique sur les médiateurs de l'inflammation, notamment en inhibant la synthèse des prostaglandines, - des effets indésirables communs, au premier rang desquels une toxicité gastro-duodénale plus ou moins importante. Tableau 2 : Facteurs de risque de complications gastro-duodénales sous AINS liés au terrain. D'après (110). 2.1.4.2. Mécanisme d’action L'inhibition de la synthèse des prostaglandines est due au blocage de l'activité de la cyclo-oxygénase. Elle est irréversible (aspirine) ou réversible (autres AINS). Elle explique en partie les propriétés des AINS, mais aussi la plupart de leurs effets indésirables (10). 7 Facteurs certains Facteurs probables Facteurs possibles - Age > 65 ans - Antécédents de maladie ulcéreuse - Antécédents d'hémorragie digestive haute - Co-administration de corticoïdes, d’anticoagulants oraux, d’aspirine - Sexe féminin (si âge < 75 ans) - Antécédents de symptômes digestifs (dyspepsie) - Tabac - Alcool - Infection à Helicobacter pylori - Polyarthrite rhumatoïde - Etat nutritionnel défectueux - Stress psychologique ou physique récent Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Fonction physiologique 2.1.4.3. Les différents AINS doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 8 Coxibs Évaluation thérapeutique Plus rarement, il a été observé des stomatites, des ulcérations buccales, des oesophagites, des sigmoïdites et des pancréatites aiguës. Ces accidents digestifs sont plus fréquents avec l'indométacine, les pyrazolés, les salicylés et les anthraniliques. Elle est plus importante chez le sujet hypertendu. Les AINS ont tous des effets sur la pression artérielle mais les plus importants sont observés avec le naproxène et l'indométacine. Il a également été montré que l'aspirine à petites doses n'avait pas d'effet sur la pression artérielle. Ceci est capital car de nombreux patients vont recevoir de façon concomitante de l'aspirine à petites doses pour leurs problèmes cardiovasculaires et un AINS. Enfin, chez les patients sous traitement anti-hypertenseur, les AINS vont modifier et atténuer les effets des inhibiteurs de l’enzyme de conversion, des inhibiteurs de l’angiotensine II, des diurétiques et des bêtabloquants mais non pas ceux des antagonistes calciques (40, 117). * Complications cutanéo-muqueuses Les complications cutanéomuqueuses sont les deuxièmes complications par ordre de fréquence (5 à 29 %). Elles sont variées et non spécifiques, probablement dues à des mécanismes différents (immuno-allergique, toxique ou pharmacologique). Les troubles mineurs (urticaire, prurit, purpura, éruption maculo-papuleuse et morbilliforme) s'observent surtout avec l'indométacine, les anthraniliques et les propioniques. Des dermatoses bulleuses graves, mais exceptionnelles (syndrome de Lyell, de StevensJohnson, érythème polymorphe) peuvent survenir avec la phénylbutazone et les oxicams. — Risque de crise cardiaque chez des sujets prédisposés (58). — Grossesse : la prise d'AINS durant les dernières semaines de la grossesse risque de provoquer une prolongation de la gestation avec retard du travail. * Complications hématologiques Les troubles de l'hémostase (surtout aspirine) et les accidents cytotoxiques parfois graves (surtout pyrazolés), touchant une à plusieurs lignées, sont rares. 2.1.4.5. Rapport bénéfice-risque En fonction des données de tolérance principalement, les AINS ont été classés en quatre catégories décrites dans le tableau 3 ci-dessous. * Complications rénales (158) Les accidents rénaux sont rares. Ils ont été récemment décrits. Il s’agit de : — désordres électrolytiques : la rétention sodée est la complication rénale la plus fréquente ; les oedèmes surviennent chez plus de 3 % des patients traités ; l'hyperkaliémie est plus rare (traitement par héparine, antagonistes de l’angiotensine II, inhibiteurs de l’enzyme de conversion, sels de potassium ou diurétiques épargneurs de potassium, diabète, traitement par héparine ou ses dérivés, insuffisance rénale pré-existante), — insuffisance rénale (insuffisance rénale pré-existante, insuffisance cardiaque, syndrome néphrotique, cirrhose décompensée, traitement par un autre médicament néphrotoxique et déshydratation) : il peut s’agir d’insuffisance rénale fonctionnelle, de néphropathie interstitielle aiguë immuno-allergique, de nécrose papillaire. La toxicité rénale (53) est liée à : . une ischémie provoquée par la réduction de la synthèse des substances vasodilatatrices (PGE2, PGI2), . une diminution de la filtration glomérulaire. Les prostaglandines sont impliquées dans le maintien de la fonction rénale lorsque celle-ci est altérée. Les patients présentant un trouble rénal préexistant ont plus de risque de développer une toxicité rénale aux AINS. Tableau 3 : Classification des AINS selon leur rapport bénéfice-risque. D'après Commission de Transparence Groupe 1 Réservé aux affections AINS sur Liste I rhumatologiques Groupe 2 hors pyrazolés sévères, c'est-à-dire chro(méloxicam) niques ou invalidantes Groupe 3 Indications rhumatoloAINS sur Liste II giques et extra-rhuma(naproxène) tologiques Aspirine, AINS Groupe 4 à faible dose AINS à action antalgique à faible dose et dont la sécurité d'emploi permet une large utilisation 2.2. Arthrose En bref L'arthrose est une maladie dégénérative du cartilage. Son diagnostic est essentiellement clinique et sa confirmation radiographique. C’est la plus fréquente des affections rhumatologiques Sa prévalence serait de l’ordre de 17 %. Les sites articulaires les plus touchés sont le genou, puis la hanche et enfin les doigts. L’âge est le facteur de risque prédictif le plus puissant, ainsi que le sexe (les femmes sont plus touchées). Autres facteurs : l’inactivité, le type d’activité professionnelle. Elle est la principale cause de morbidité dans tous les pays développés. L'arthrose est constituée d'une douleur mécanique, associée d’une part à une raideur et à une déformation articulaire à un stade tardif, et d’autre part, parfois, à un épanchement articulaire. Le traitement de l'arthrose nécessite une prise en charge globale, médicamenteuse, physique et chirurgicale. * Réactions d'hypersensibilité Les réactions d’hypersensibilité aux AINS se traduisent par des rashs cutanés, des urticaires, des bronchospasmes, et, exceptionnellement, par un œdème de Quincke ou un choc anaphylactique. Des réactions croisées entre différents AINS sont possibles. . * Autres complications — Augmentation de la pression artérielle Les AINS entraînent une élévation modérée de la tension artérielle (3 à 5 mm de mercure) qui, sur le long terme, a un impact cardiovasculaire. Ainsi, une augmentation de la pression artérielle systolique de seulement 3 mm de mercure peut augmenter le risque d'insuffisance cardiaque de 10 à 20 %, celui d'accident vasculaire cérébral de 15 à 20 % et celui d'angor de 12 % (8, 10, 39). Cette augmentation est en général très modérée chez le sujet normotendu. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Pyrazolés (Liste I) Indications restreintes (Butazolidine) 8 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 9 Selon le panel Thalès (2), 4,1 millions de personnes ont consulté au moins 1 fois un médecin généraliste pour arthrose en 2001. L’âge moyen des patients arthrosiques vus en médecine générale est de 64 ans ; 86% des patients sont âgés de plus de 50 ans. L'homme et la femme sont souvent affectés de manière égale par l’arthrose jusqu'à la cinquantaine (c'està-dire l'âge de la ménopause), puis la fréquence augmente beaucoup plus chez la femme. Elle touche 64 % de femmes, toutes localisations confondues (2). Dans la population des consultants de 55 à 64 ans des Centres d’Examens de Santé, la prévalence de la douleur arthrosique est : pour la gonarthrose, de 47,1% chez les hommes et 33,7 % chez les femmes ; pour l’arthrose des mains, de 45,7 % chez les hommes et 20,8 % chez les femmes ; pour la coxarthrose, de 34,7 % chez les hommes et 21,9 % chez les femmes. L’arthrose est un facteur électif d’orientation vers la thérapeutique thermale (25). 2.2.1. Définition L'arthrose est une maladie du cartilage. Sa définition est anatomique. Elle associe (9) : - une chondrolyse, - une condensation de l'os sous-chondral, - une ostéophytose. Son diagnostic est essentiellement clinique dans la plupart des cas (douleur et raideur articulaire). Sa confirmation repose sur la radiographie standard (9), qui objective des lésions radiologiques articulaires particulières : - le pincement de l'interligne articulaire, reflet de la dégradation du cartilage, - l'ostéophytose marginale, la condensation osseuse et les géodes sous-chondrales. Pendant longtemps, la destruction du cartilage a été considérée comme un phénomène passif lié à la perte de l'élasticité de l'articulation et aux forces de frottement s'y exerçant. Cette théorie purement mécanique est actuellement remise en cause. En effet, au cours de la dégradation, le cartilage n'est pas inerte et l'arthrose doit être considérée comme un processus dynamique (9). D'autres auteurs considèrent même que l'arthrose n'est pas une maladie univoque mais correspond à un groupe d'affections dégénératives articulaires formant un véritable syndrome qui serait l'aboutissement ultime de diverses maladies touchant l'articulation (110). Remarques -Si la dégénérescence du cartilage s'aggrave avec le temps, l'arthrose ne doit pas être considérée comme un mécanisme normal du vieillissement. - En 2010, dans les pays développés, le tiers de la population aura plus de 60 ans ("papy-boom") et sera exposé à la maladie arthrosique (9). 2.2.2.2. Incidence L’incidence de l’arthrose est de 2,1 % pour les hommes de 49 à 59 ans et de 1,9 % pour les femmes de 44 à 59 ans (24). 2.2.2. Épidémiologie L'épidémiologie de l'arthrose reste mal connue. Des notions complexes sont à prendre en compte. La définition retenue pour l'arthrose n'est pas forcément la même pour tous les auteurs, ce qui rend le petit nombre d'études menées difficilement comparables. En particulier, les pincements de l'interligne articulaire observés en imagerie ne s'accompagnent pas nécessairement de symptômes cliniques. Inversement, des patients peuvent souffrir d’une articulation où les lésions radiologiques sont peu importantes. 2.2.2.3. Localisations Les sites articulaires les plus touchés sont le genou, puis la hanche et enfin les doigts (9). Certaines articulations sont généralement épargnées (en-dehors de traumatismes) comme la cheville, le poignet ou le coude (110). En France, la répartition des localisations pour les patients traités pour arthrose en médecine générale en 2001 était la suivante (2) : localisations 2.2.2.1. Prévalence Polyarthrose Tableau 4. Rachis L'arthrose est la plus fréquente des affections rhumatologiques. La prévalence de l’arthrose serait de l’ordre de 17 % en population générale française (articulations périphériques 11, 2 %, rachis 5,75 %) (1). Elle augmente très nettement avec l'âge : dans les tranches d'âge les plus élevées, elle atteint 85 % (110). Il semble qu'environ 70 % des arthroses surviennent après l'âge de 50 ans. Sa prévalence générale pour une seule localisation est de plus de 50 % chez l'adulte (dépistée par un examen radiologique systématique). nombre % 1 808 0000 44 % 1 021 000 25 % Gonarthrose 635 000 15 % Coxarthrose 217 000 5% Arthrose digitale 153 000 4% Autres 266 000 6% 4 100 000 100 % Total L’arthrose touche plus fréquemment les femmes que les hommes, surtout en ce qui concerne l’arthrose digitale et la polyarthrose. localisations Tableau 4 : Evolution de la prévalence de l'arthrose dans la population générale en fonction de l'âge d'après (9). Âge moyen % de femme Polyarthrose 69 ans 70 % Rachis 58 ans 61 % Gonarthrose 63 ans 58 % Coxarthrose 67 ans 53 % Arthrose digitale 63 ans 74 % Âge de la population générale % de sujets atteints d'arthrose < 45 ans 3% > 65 ans 65 % Autres 59 ans 56 % > 80 ans 80 % Total 64 ans 54 % 9 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Coxibs doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 10 Évaluation thérapeutique Coxibs Il existe des variations de fréquence et de localisation selon les pays et les races : ainsi, l'arthrose des genoux (gonarthrose) est plus fréquente chez les noires américaines ou les jamaïcaines que chez les blanches, alors que la coxarthrose est plus rare en Jamaïque, en Afrique du Sud, au Nigéria ou au Libéria qu'en Europe (60). * Facteurs de risque liés à l’inactivité L’inactivité physique associée à l’arthrose peut avoir des conséquences graves sur la santé : perte fonctionnelle, perte de l’indépendance, risque accru de maladie cardiovasculaire, diminution de la qualité de vie et invalidité évitable. 2.2.2.4. Facteurs de risque (128, 133, 149) Les autorités de santé publique américaine ainsi que 90 associations et sociétés savantes ont rédigé un plan d’action national décrivant des programmes destinés à prévenir la survenue et la progression de l’arthrose. L’une des stratégies recommandées est la réduction de l’inactivité physique, qui touche davantage la population adulte arthrosique que la population adulte sans arthrose (respectivement 34,8 % versus 27,7 %) (3, 115, 154). * Âge L’âge est le facteur de risque prédictif le plus puissant de l’arthrose quelle que soit sa localisation (133). La progression est arithmétique jusqu’à 50-55 ans, puis elle devient géométrique, surtout chez la femme en ce qui concerne les doigts. A partir de 55 ans, plusieurs facteurs interviennent, en particulier des modifications anatomiques et biochimiques du cartilage (41). La Société Américaine de Gériatrie (AGS) a identifié l’obésité, la faiblesse musculaire et l’inactivité physique comme des facteurs de risque modifiables de l’arthrose, et émis des recommandations sur l’activité physique chez le sujet âgé arthrosique. Les essais contrôlés, randomisés démontrent clairement qu’un exercice physique régulier d’intensité modérée n’aggrave pas la douleur et n’accélère pas le processus pathologique de l’arthrose. Les programmes d’exercice, qui doivent être adaptés à chaque individu, ont pour objectif de contrôler la douleur, d’accroître la flexibilité et d’améliorer la force et l’endurance musculaires (4). * Arthrose du genou Une étude française récente (111) a identifié les facteurs de risque de l’arthrose du genou à travers une analyse multivariée permettant d’éliminer les facteurs de confusion, sur un échantillon de 300 patients avec arthrose du genou définie selon les critères de l’ACR (âge moyen 66 ans ± 10 ans, 64 % femmes) appariés par âge et sexe avec 300 patients témoins. Les facteurs de risque significatifs étaient : - le surpoids (RR =3,60 ; IC95 % 2,12-6,10 ; p < 0,001), - l’obésité (RR = 7,53 ; IC95 % 4,04-14,01 ; p < 0,001), - la pratique sportive (RR = 2,76 ; IC95 % 1,44-5,29 ; p = 0,002), - les antécédents familiaux d’arthrose (RR =3,24 ; IC95 % 2,08-5,04), - la chondrocalcinose (RR = 2,75 ; IC95 % 1,32-5,71, p = 0,007), - l’hyperostose ankylosante (RR = 10,06 ; IC95 % 3,48-29,05, p < 0,001), - le tabac à plus de 20 paquets/an (RR = 0,36 ; IC95 % 0,17-0,75, p = 0,006), - l’arthrose de la main (IC95 % 1,19-3,20, p = 0,008), - la fracture articulaire du genou (RR = 6,45 ; IC95 % 1,11-37,43 ;p = 0.038 ), - la contusion ou entorse du genou (RR = 2,02 ; IC95 % 1,20-3,39 ; p = 0,008). En France, la Direction Générale de la Santé propose, dans la loi d’orientation de santé publique, de promouvoir une hygiène de vie associant apport vitaminique, correction du surpoids, activité physique modérée et renforcement musculaire afin de réduire le risque d’arthrose, la fréquence des limitations fonctionnelles et les incapacités (1). * Facteurs de risque liés à l’activité professionnelle De nombreuses études montrent que des contraintes articulaires liées à certains types de travail peuvent être la cause d’une arthrose (position accroupie ou à genoux, longue marche, manutention d’objets lourds pour l’arthrose du genou (38), gestes répétés des doigts chez les secrétaires et les ouvriers du textile pour l’arthrose digitale (68), contraintes posturales, contraintes articulaires et manutention manuelle de charges chez les salariés du secteur de la construction (5), travail manuel (72). * Arthrose de la main Une étude clinique et épidémiologique française (68) portant sur 500 arthroses de la main sélectionnées dans un Centre d’Examens de Santé montre une association significative entre ménopause et mode évolutif de la rhizarthrose (corrélation entre date moyenne de castration et début des douleurs 48,1 ans versus 53,3 ans ; p < 0,05). Une hormonothérapie substitutive semble différer de manière significative la survenue des douleurs de rhizarthrose ou arthrose de la racine du pouce (49,5 ans contre 53,3 ans, p < 0,01). Deux profils se dégagent de cette étude : une forme masculine bénigne indolore et une forme féminine douloureuse survenant en post-ménopause associée à un contexte polyarthrosique et à un syndrome du canal carpien. Pour la Direction Générale de la Santé, les conditions de travail pathogènes pourraient expliquer 15 à 30 % du risque d’arthrose chez les travailleurs concernés ; la réduction des risques d’arthrose liés aux conditions de travail fait partie des objectifs identifiés dans la loi d’orientation de santé publique (1). * Conclusion Les facteurs de risque sont imparfaitement identifiés, hormis l'âge et le sexe. Ceux qui ont été proposés par les différents auteurs sont les suivants : l'ethnie (caucasienne), l'hérédité, l'obésité, certaines maladies métaboliques, la chute du taux d'oestrogènes à la ménopause, les traumatismes et microtraumatismes répétés, les anomalies architecturales congénitales ou acquises, certaines professions comme les manutentionnaires, les travailleurs manuels ou les agriculteurs (9, 110). * Facteurs de risque liés à l’activité sportive Il existe un risque accru d’arthrose au niveau des articulations beaucoup trop utilisées chez les sportifs de haut niveau. La fréquence des traumatismes chez ces sportifs augmente l’incidence de l’arthrose (100, 127). Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 10 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 11 Coxibs 2.2.2.5. Comorbidité Compte tenu de l’âge des patients, plusieurs pathologies chroniques sont fréquemment associées à l’arthrose. Les comorbidités les plus fréquentes sont l’hypertension artérielle (45 %), l’hyperlipidémie (30 %), l’anxiété et la dépression (27 %) (2). Le risque d’interactions médicamenteuses chez ces patients doit être pris en compte. 2.2.4. Physiopathologie Fréquence Les connaissances étiologiques et physiopathologiques concernant l'arthrose restent incomplètes à l'heure actuelle. Hypertension artérielle 45 % Hyperlipidémie 30 % 2.2.4.1. Le cartilage normal Anxiété-Dépression 27 % Le cartilage est doué de propriétés mécaniques fondamentales. Il est résistant, élastique et lubrifié. Ces propriétés lui permettent de supporter des charges compressives et de favoriser le glissement des épiphyses osseuses articulaires avec un coefficient de friction extrêmement bas. Diabète type 2 8% Ostéoporose 7% Migraine 6% Asthme 5% Hypertrophie bénigne de la prostate 4% Insuffisance cardiaque 2% Le cartilage articulaire est un tissu conjonctif formé d'une matrice extra-cellulaire et de chondrocytes, cellules cartilagineuses peu nombreuses et dispersées dans la matrice. Il n'est ni innervé, ni vascularisé, ni lié au système lymphatique (9). 2.2.2.6. Mortalité La matrice cartilagineuse est composée de fibrilles de collagène de type II formant un réseau de mailles. Celles-ci englobent les protéoglycanes, substances actives particulièrement hydrophiles. L'eau est ainsi le composant principal de la matrice. Elle permet la résistance aux forces de pression et confère au cartilage ses propriétés élastiques. L’arthrose n’est pas une cause initiale de décès mais certains facteurs associés à l’arthrose (obésité…) peuvent contribuer à augmenter la mortalité (1). 2.2.3. Retentissement socio-économique Les chondrocytes ont longtemps été considérés comme inertes. En fait, ils présentent une intense activité métabolique permettant la synthèse de la matrice et la production des enzymes régulant celleci, notamment des protéases acides et des métalloprotéases. L'arthrose est la principale cause de morbidité dans tous les pays développés. Elle peut induire un handicap majeur chez les sujets âgés, notamment dans ses localisations à la hanche et au genou : plusieurs dizaines de milliers de prothèses sont ainsi implantées en France chaque année. 2.2.4.2. Le cartilage arthrosique Les conséquences de cette affection articulaire sont multiples et leurs évaluations délicates. Non seulement elle engendre des coûts de prise en charge de la maladie, mais elle entrave la qualité de vie. Ce dernier paramètre est difficile à quantifier mais ne doit surtout pas être négligé lors de l'évaluation de l'arthrose. Pour apprécier le retentissement économique, il faut prendre en compte les coûts directs et indirects (tableau 5). En cas d’arthrose, les premières modifications du cartilage portent sur la matrice : le réseau de collagène se désorganise et la teneur en protéoglycanes diminue. Puis le renouvellement des éléments matriciels s'accélère et le “turn-over” se fait au détriment de la synthèse, notamment sous l'action de cytokines. Le stade irréversible de la maladie est atteint lorsque les fibrilles de collagène sont dégradées (9). La dégradation du cartilage résulte ainsi d'un déséquilibre de la balance entre synthèse et destruction de la matrice. Les agents cataboliques identifiés sont en particulier des enzymes (métalloprotéases, dont la stromélysine et des collagénases, protéases acides…) et des cytokines (interleukine 1 ou IL1, Tumor Necrosis Factor ou TNFα) (65). Les chondrocytes participent largement au processus (9). Le chondrocyte activé sécrète aussi des prostaglandines qui vont altérer les protéoglycanes, ainsi que des radicaux libres qui vont favoriser la dépolymérisation des protéoglycanes, continuer la fragmentation du collagène et favoriser à leur tour la libération des prostaglandines (113). Le monoxyde d'azote (NO) - radical libre - potentialise la production des prostaglandines E2 qui favorisent l'apoptose chondrocytaire et participent à la dégradation de la matrice (9). En 1998, le coût global de l'arthrose en France aurait été de l'ordre de 9 à 12 milliards de francs, répartis en : - coûts directs : 7,3 à 9,1 milliards de francs, - coûts indirects : 2 à 3 milliards de francs (86). Tableau 5 : Critères de l'évaluation du coût global de l'arthrose. D'après (9). Coûts directs Coûts indirects Consultations Arrêts de travail Traitements Perte d'emploi, invalidité Hospitalisations Accidents du travail Soins paramédicaux Retraite anticipée Examens complémentaires Production perdue Adaptations du domicile — 11 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Comorbidités chroniques Le vieillissement de la population ne fera qu'alourdir ce bilan au fil des années. Ceci explique le développement de la recherche de nouvelles thérapeutiques anti-arthrosiques et la volonté de nombreuses firmes pharmaceutiques de se positionner dans ce secteur d’avenir. doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 12 Coxibs Évaluation thérapeutique 2.2.4.3. La synoviale dans l'arthrose Tableau 6 : Critères d'évaluation de l'arthrose d'après (9). Si le cartilage est le principal siège de l'activité arthrosique, les autres éléments de l'articulation sont également touchés par la maladie, et pourraient aussi jouer un rôle actif dans la destruction cartilagineuse. La synoviale est le siège d'une inflammation de degré variable, généralement modérée et non comparable à celle observée dans les rhumatismes inflammatoires telle que la polyarthrite rhumatoïde. Une synovite peut cependant être décelée cliniquement dans certains cas (9). Elle serait secondaire au relargage dans l'articulation de fragments de cartilage ou de cytokines. La synoviale libère à son tour des enzymes protéolytiques et des cytokines agissant sur le cartilage : un véritable “cercle auto-entretenu” s'installe. Evaluation des symptômes dans l'arthrose 2.2.4.4. L'os sous-chondral L'os sous-chondral qui n'est plus protégé par son revêtement cartilagineux réagit à deux niveaux : - dans les zones d'appui, il présente une ostéosclérose et des géodes sous-chondrales, - dans les zones de non pression, à la périphérie, il développe des ostéophytes qui prolifèrent en détruisant le cartilage de voisinage et contribuent à élargir la zone atteinte. Examen clinique Mobilité articulaire Tuméfaction articulaire Etat de la musculature Retentissement global de l'arthrose (qualité de vie) Impotence fonctionnelle Conséquences sociales Retentissement professionnel Retentissement psychoaffectif Consommation d'antalgiques et d'anti-inflammatoires non stéroïdiens — 2.2.6.1. Evaluation de la douleur 2.2.5. Symptomatologie clinique * L'échelle visuelle analogique (EVA) horizontale, graduée de 0 à 100 mm est un outil fiable, d'utilisation simple et reproductible pour quantifier la douleur. Les questions posées portent habituellement sur les douleurs survenues au cours des 48 dernières heures. L'aspect qualitatif est aussi important à préciser. L'EVA peut ainsi mesurer la douleur à la marche (genou, hanche), ou la douleur lors de l'utilisation de l'articulation à évaluer (doigt), ou la douleur au repos (9). L'arthrose est un syndrome anatomo-clinique constitué d'une douleur mécanique, associée d’une part à une raideur et à une déformation articulaire à un stade tardif, et d’autre part, parfois, à un épanchement articulaire (110). Les symptômes de l'arthrose sont le plus souvent progressifs. Une gêne se manifeste d'abord puis apparaît la douleur. La douleur est le maître symptôme de cette affection. La douleur arthrosique est mécanique : elle apparaît à l'effort, à l'appui. Elle cède au repos et ne réveille pas le patient la nuit. * La consommation d'antalgiques et/ou d'anti-inflammatoires par le patient est un moyen d'objectiver indirectement la douleur ressentie par le patient (110). 2.2.6.2. Evaluation de la fonction Cependant, la maladie se manifeste par des poussées congestives successives apparaissant sur un fond d'évolution chronique. Lors des poussées, une gêne nocturne et un court dérouillage matinal peuvent être présents. Il n'existe pas de manifestation viscérale associée et l'état général est conservé. La limitation des amplitudes articulaires est progressive. Des indices fonctionnels synthétiques ont été validés. Pour les membres inférieurs, l'indice WOMAC (Western Ontario and MacMaster university osteoarthritis index) et l'indice fonctionnel de Lequesne sont largement utilisés. Pour la main, l'indice de Dreiser peut être utilisé. Ces indices consistent en une petite série de questions précotées, dont la somme constitue l'indice proprement dit. Certaines questions évaluent aussi la douleur ressentie lors de certains mouvements ou au repos (9). Le stade ultime est représenté par la perte de la fonction et le handicap. Les signes cliniques varient en fonction de la nature de l'articulation atteinte (9). 2.2.6.3. Evaluation de la qualité de vie Les marqueurs biologiques de l'arthrose ne sont pas d’utilisation courante et sont réservés aux essais cliniques et aux travaux de recherche (110). L'évaluation de la qualité de vie, qui prend en compte les dimensions fonctionnelles, sociales et psychoaffectives de la maladie, est particulièrement adaptée au cadre des affections rhumatologiques chroniques et invalidantes (9). 2.2.6. Évaluation de l’arthrose Les critères d'évaluation de l'arthrose sont résumés dans le tableau 6 ci-après. Il n'existe pas d'indice de qualité de vie spécifique et validé dans l'arthrose. Des échelles généralistes ont été utilisées : HAQ (Health Assessment Questionnaire), NHP (Nottingham Health Profile), SIP (Sickness Impact Profile). Une échelle spécifique des affections rhumatologiques L'objectif des nouveaux traitements de l'arthrose devrait être de permettre une amélioration d'un ou de plusieurs de ces critères, qui sont utilisés lors des essais cliniques. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Symptômes Douleur Fonction Performances et activités Réveils nocturnes Dérouillage matinal Nombre de poussées congestives 12 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 13 Coxibs — la prescription à dose efficace et une adaptation du nombre de prise à ceux des symptômes. Les coxibs permettront peut-être d'envisager des traitements par AINS sur de plus longues périodes si leur tolérance se confirme à long terme. Cependant, la question de l'intérêt de leur administration en-dehors des poussées inflammatoires reste discuté (86). Remarque : l'évaluation radiologique de l'arthrose (évolution de la mesure du pincement articulaire) trouve son utilité dans l'évaluation de médicaments à visée chondroprotectrice ("traitements de fond"). En effet, la question majeure de l'action au long cours (bénéfique, délétère ou neutre ?) des AINS sur le cartilage n'est pas élucidée. Aucune preuve n'existe d'une toxicité des AINS administrés par voie générale sur le cartilage (hormis peut-être l'indométacine), ni d'une quelconque activité chondroprotectrice (110). 2.2.7. Stratégies thérapeutiques dans l'arthrose Le traitement de l'arthrose nécessite une prise en charge globale (Tableau 7). Seule une étude a réussi à démontrer la supériorité des coxibs sur le paracétamol dans le traitement de la douleur arthrosique (61). Des essais à plus grande échelle sont nécessaires pour confirmer cette supériorité. 2.2.7.1. Traitements généraux Ces traitements ont une action symptomatique et sont capables d'agir sur la douleur et la gêne fonctionnelle (9). Aucune substance active n'a fait à ce jour la démonstration d'une réelle activité chondroprotectrice (110). * Traitements anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente (AASAL) Les traitements d’action lente de la maladie proposés sont la diacerhéine (ART 50®, ZONDAR®) et la chondroïtine sulfate (CHONDROSULF®, STRUCTUM®) en tant que traitement symptomatique des manifestations fonctionnelles de l’arthrose, les insaponifiables d'avocat et de soja (PIASCLÉDINE®) et l'oxacéprol (JONCTUM®) en tant que traitement d’appoint des douleurs arthrosiques (9). * Traitements symptomatiques à action immédiate Les antalgiques périphériques sont utilisés à la demande, souvent au long cours, à doses plus élevées au moment des poussées. Il est habituel de recourir aux antalgiques de niveau 1 à base de paracétamol, ou, si cela s'avère insuffisant, à des AINS à faible dose ou à des substances actives de niveau 2. Les AINS à haute dose sont indiqués dans le traitement ponctuel des poussées douloureuses et inflammatoires. Ils agissent au bout de quelques semaines et ont une action rémanente à l’arrêt (pendant quelques semaines voire 2 à 3 mois). Ils sont utilisés par périodes de 6 mois, qui peuvent être prolongées ou renouvelées. Les règles de prescription retenues jusqu'à l'arrivée des inhibiteurs spécifiques de la cyclo-oxygénase 2 étaient (9) : — une utilisation sur des p 12 ériodes courtes (une dizaine de jours en général) et arrêt en cas d'inefficacité ; — le respect des contre-indications, en particulier d'ordre digestif, — la co-prescription d'un protecteur gastrique chez les sujets âgés de plus de 65 ans et en cas d'antécédent de pathologie gastroduodénale, 2.2.7.2. Traitements locaux * Les infiltrations intra-articulaires de corticoïdes Toute articulation restant inflammatoire et active doit faire l’objet d’un traitement local. L’infiltration de corticoïdes est réalisée en première intention, en utilisant de préférence des corticoïdes retards, en particulier pour les grosses articulations. * Les synoviorthèses Les synoviorthèses consistent à réaliser une destruction de la membrane synoviale par un procédé radioactif (YTRIUM®, ERBIUM® selon la taille des articulations). Elles sont utilisées lorsqu’une articulation reste inflammatoire ou que l’inflammation récidive rapidement après infiltration corticoïde. Certains utilisent l’acide osmique. Le recours à ces techniques est contesté. Tableau 7 : Les différentes prises en charge globale de l'arthrose d'après (9). Les traitements de l'arthrose Traitements généraux - action symptomatique immédiate - action symptomatique différée Traitements locaux - Antalgiques, AINS. 2.2.7.3. Traitements physiques - Anti-arthrosiques symptomatiques d'action lente (AASAL). La réalisation d'attelles posturales vise à limiter les déformations, en particulier au niveau des mains. Elles sont portées surtout la nuit. Une rééducation des patients est possible grâce à une kinésithérapie active et assistée. - Injections cortisoniques intra-articulaires - Acide hyaluronique - Lavage articulaire - Synoviorthèses Traitements physiques - Kinésithérapie - Orthèses Traitements chirurgicaux - Ostéotomie - Prothèses 2.2.7.4. Traitements chirurgicaux Les prothèses articulaires permettent la conservation de la fonction articulaire. Elles sont très utilisées pour la hanche et pour le genou. Remarque : voir aussi les recommandations de l’ACR (American College of Rheumatology) et de l’APS (American Pain Society). 13 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique a été développée : l'AIMS (Arthritis Impact Measurement Scale), dont la version française EMIR (échelle de mesure de l'impact de la polyarthrite rhumatoïde) est désormais validée (110). doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 14 Coxibs Sa prévalence est estimée, en France, à 0,3 % et son incidence annuelle à 90 cas par million. Le pic d'incidence se situe entre 25 et 55 ans. Elle peut apparaître à n'importe quel âge, mais elle se rencontre surtout entre 40 et 60 ans et augmente avec l'âge (135). Entre 40 et 60 ans, la prédominance féminine est très marquée : 4 femmes pour 1 homme. Cette différence de sexe s'atténue progressivement au-delà de 70 ans (135, 136). Évaluation thérapeutique 2.3. Polyarthrite rhumatoïde En bref La polyarthrite rhumatoïde est une maladie autoimmune caractérisée par un rhumatisme inflammatoire chronique, évoluant par poussées, susceptible d'entraîner des déformations et des destructions articulaires et osseuses. Elle relève à la fois de facteurs psychologiques, hormonaux, environnementaux et génétiques. C’est la plus fréquente des maladies articulaires inflammatoires de l'adulte. Elle se rencontre surtout entre 40 et 60 ans et augmente avec l'âge. Elle entraîne un handicap invalidant et une réduction de l'espérance de vie, secondaire à la survenue d'événements thrombo-emboliques. Son traitement a pour objectif de conserver la fonction articulaire, d'éviter si possible les déformations, et surtout de maintenir l'autonomie fonctionnelle et l'insertion socio-professionnelle du patient. La prise en charge du patient doit être globale et multidisciplinaire. L’incidence de la polyarthrite rhumatoïde serait de l’ordre de 0,08 pour mille (31). En 1997, l’incidence de la polyarthrite rhumatoïde évolutive grave (reconnue comme affection de longue durée) était de 18,09 pour 100 000 personnes protégées par le régime général des travailleurs salariés (7). 2.3.2.2. Un sérieux problème de santé publique Selon l’Association Française des Polyarthritiques, la polyarthrite rhumatoïde concerne entre 0,1 et 2,1 % des causes médicales de handicap, pour les malades pris en charge dans les différentes structures d’accueil (6). Les conséquences de la polyarthrite rhumatoïde sont d'une part un handicap responsable de la désinsertion croissante des patients et d'autre part une réduction de l'espérance de vie estimée à 10 ans, secondaire à la survenue d'événements thrombo-emboliques. 2.3.1. Définition La polyarthrite rhumatoïde est une maladie de système chronique et d'étiologie inconnue. Bien que pouvant présenter une grande variété de manifestations systémiques, la caractéristique principale de la polyarthrite rhumatoïde est une arthrite inflammatoire persistante et siégeant en général au niveau des articulations périphériques, et de façon symétrique (102). Plus de la moitié des malades atteints sont obligés d'arrêter leur activité professionnelle moins de cinq ans après le début de la maladie. Dans 10 % des cas, elle provoque une invalidité grave en moins de deux ans. De plus, elle peut altérer profondément la qualité de vie et entraîne souvent de grandes difficultés familiales (136). Elle est responsable d'une augmentation de la mortalité - multipliée par 2,26 - par rapport à la population témoin du même âge. Elle réduit en moyenne la durée de vie de certains patients atteints de forme grave de 5 à 10 ans (136). La polyarthrite rhumatoïde se présente ainsi sous la forme d'un rhumatisme inflammatoire chronique, évoluant par poussées, susceptible d'entraîner des déformations et des destructions articulaires et osseuses (134). Elle est classiquement intégrée dans le groupe des connectivites et des maladies auto-immunes. 2.3.2.3. Facteurs de risque La polyarthrite rhumatoïde débute par un processus inflammatoire d'origine immunologique et auto-entretenu, touchant l'ensemble des tissus conjonctifs, avec une prédominance pour la synoviale (110). Après quelques années apparaît un tissu de granulation synovial (le pannus), qui envahit peu à peu l'articulation. Elle présente alors les caractéristiques d’une affection maligne proliférante localisée (28). Comme beaucoup de maladies auto-immunes, la polyarthrite rhumatoïde est une maladie polyfactorielle, relevant de facteurs psychologiques, hormonaux, environnementaux, génétiques (gènes HLA DRB1*04 et DRB1*01), immunologiques. Le ou les antigènes déclenchant la maladie sont inconnus. Sont régulièrement évoqués : le collagène II, le facteur rhumatoïde, des agents infectieux, les protéines du choc thermique (136). C’est aussi une affection systémique, entraînant des manifestations extra-articulaires parfois graves pouvant compromettre le pronostic vital (136). 2.3.3. Physiopathologie Il s’agit d’une maladie très hétérogène. Si certaines polyarthrites rhumatoïdes s'avèrent très bénignes, d'autres au contraire sont d'une agressivité redoutable et résistent aux divers traitements. La plupart des malades présentent un stade intermédiaire de la maladie. Lors de polyarthrite rhumatoïde, l'atteinte de la membrane synoviale réalise une synovite qui aboutit à des lésions du cartilage, des os et des tendons. Ces lésions sont irréversibles, d'où l'importance d'agir tôt dans le cours de la maladie. La synovite rhumatoïde résulte de plusieurs mécanismes complexes, imparfaitement élucidés. Les lymphocytes T CD4, activés par un antigène endogène ou exogène inconnu, proliféreraient, entraînant l'infiltration de la synoviale par des leucocytes (macrophages, fibroblastes), la production de cytokines et la stimulation des lymphocytes B. Ceux-ci élaborent alors des auto-anticorps, à l'origine de complexes immuns qui majorent les réactions inflammatoires (28). 2.3.2. Épidémiologie 2.3.2.1. Prévalence et incidence La polyarthrite rhumatoïde est la plus fréquente des maladies articulaires inflammatoires de l'adulte. Elle est présente et diagnostiquée dans tous les pays du monde (102, 110). Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 14 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 15 Coxibs Tableau 8 : Conférence de consensus OMERACT. Intérêt des méthodes de mesure de l'activité de la polyarthrite rhumatoïde. (Moyenne des scores – de 0 pour inutile à 10 pour indispensable) – d'après (136). Mesure 2.3.4. Symptomatologie clinique La polyarthrite rhumatoïde se caractérise principalement par des douleurs, un gonflement et une raideur des articulations des extrémités distales des membres. L'atteinte est le plus généralement symétrique. Les douleurs articulaires sont aggravées par le mouvement et réveillent typiquement le patient dans la deuxième partie de la nuit. Le réveil s'accompagne de raideur matinale d'une durée minimale d'une heure. Les manifestations cliniques dépendent de la localisation des articulations touchées (102). Certains patients, surtout lors des poussées inflammatoires, présentent des signes généraux tels qu'asthénie, anorexie, perte de poids et fièvre. Les manifestations extra-articulaires sont variées, mais toutes ne sont pas retrouvées chez tous les patients. Il s’agit de nodules rhumatoïdes (tuméfactions souscutanées), d’adénopathies et de splénomégalie, d’un syndrome sec, de vascularite rhumatoïde, de manifestations pleuro-pulmonaires (pleurésie exsudative, fibrose pulmonaire interstitielle diffuse, nodules rhumatoïdes pulmonaires), de péricardite rhumatoïde, d’affections neurologiques et d’atteintes oculaires (110). Intérêt Nombre de synovites 9,1 Impact fonctionnel 9,0 Douleur 8,6 Nombre d'articulations douloureuses 8,2 Evaluation radiographique 8,1 Appréciation globale par le patient 8,0 Protéines de l'inflammation 7,3 Appréciation globale par le médecin 4,3 Impact psycho-social 3,3 Préférence du patient 2,9 Force de préhension 2,0 Manifestations extra-articulaires 2,0 Analyse du tissu synovial 1,2 Dérouillage matinal 0,7 * Des indices et des échelles spécifiques peuvent être utilisés : — l’indice articulaire de Ritchie qui prend en compte le nombre d'articulations douloureuses à la pression (coté sur 28 articulations) et le nombre d'articulations enflées, — l’échelle visuelle analogique (EVA) horizontale de 100 mm, comprenant des questions sur le type et le moment de la sensation douloureuse, permettant l'évaluation de la douleur et l'appréciation globale par le patient et par le médecin (cf annexes), — l’échelle de Likert en cinq classes (activité nulle, minime, modérée, importante, très importante) permettant l'évaluation de la douleur et l'appréciation globale par le patient et par le médecin (cf annexes), En fonction du stade évolutif de la maladie et de l'association ou non des différents éléments précédemment cités, il peut être distingué 3 types de polyarthrite rhumatoïde : "la polyarthrite rhumatoïde au début", "la polyarthrite rhumatoïde à la phase d'état" et "la polyarthrite rhumatoïde au stade séquellaire". — la vitesse de sédimentation globulaire, protéine-C réactive permettant la mesure biologique de l'inflammation, — des indices fonctionnels : classification fonctionnelle de Steinbrocker (ARA I, II, III) et indice de Lee. Il n'existe aucun test biologique spécifique de la polyarthrite rhumatoïde. Mais les facteurs rhumatoïdes, qui sont des auto-anticorps réagissant avec les IgG, sont détectés chez plus des trois quarts des adultes atteints de la maladie. — des indices de qualité de vie : généraux (HAQ, NHP, SIP) et spécifiques (AIMS ou EMIR). 2.3.5.2. Evaluation radiographique Les deux paramètres suivis radiologiquement sont le pincement de l'interligne articulaire et les érosions osseuses. Les résultats peuvent être synthétisés par l'indice radiologique de Steinbrocker, l'indice de Larsen ou l'indice de Sharp. Les clichés successifs permettent de mesurer l'évolution de ces critères, variable d'un patient à un autre (136). L'intérêt de la radiographie n'est pas d’établir le diagnostic, mais d’orienter le traitement médicamenteux ou chirurgical en fonction de l'étendue de la destruction cartilagineuse et de l'érosion osseuse . 2.3.5. Évaluation de la polyarthrite rhumatoïde 2.3.5.1. Mesure des symptômes cliniques 2.3.5.3. Evaluation de l'activité de la polyarthrite rhumatoïde * La conférence de consensus OMERACT (Outcome Measurement in Rheumatoid Arthritis Clinical Trials) de 1992 a permis de recenser les paramètres les plus pertinents pour apprécier l'activité clinique de la polyarthrite rhumatoïde (cf tableau 8 ci-après). La symptomatologie clinique de la polyarthrite rhumatoïde est très hétérogène, ce qui rend complexe l'évaluation de l'activité de la maladie et de son évolution. Des indices composites permettent de mesurer la variation de l'activité clinique de la polyarthrite rhumatoïde. 15 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Les cytokines jouent un rôle majeur dans l'immunopathologie. En effet, la polyarthrite rhumatoïde est caractérisée par un déséquilibre entre : - les cytokines pro-inflammatoires (interleukine-1 et 6, Tumor Necrosis Factor α), sécrétés par les synoviocytes et les macrophages, - et les cytokines anti-inflammatoires (interleukine-4, -10, -13). L'interleukine-1 et le TNFα induisent la libération de métalloprotéases (collagénase, stromélysine) et de prostaglandines (PGE2). Il en résulte la destruction du tissu cartilagineux, la résorption osseuse et la prolifération chronique des synoviocytes. De plus, ces cytokines ont des effets systémiques, qui expliqueraient, au moins en partie, les manifestations extracellulaires de la polyarthrite rhumatoïde (136). doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 16 Coxibs — Les "Critères ACR" (American College of Rheumatology) sont dérivés des travaux de Paulus : "Critères ACR 20 % (tableau 9) ou 50 % (20 % ou 50 % d'amélioration des critères considérés) (tableau 9). — Le DAS (Disease Activity Score) ou critère de l'EULAR. Tableau 10 : Les différents volets de la prise en charge globale de la polyarthrite rhumatoïde - D'après (136). Les traitements de la polyarthrite rhumatoïde Traitements - antalgiques symptomatiques - AINS (délai d'action court – - corticoïdes traitement des poussées) Évaluation thérapeutique Tableau 9 : Critères ACR 20 % de réponse à un traitement de la polyarthrite rhumatoïde. – d'après (136). Un patient est considéré comme ayant répondu favorablement à un traitement si, sous l'effet du traitement, il répond aux critères suivants : - antipaludéens de synthèse - sels d'or Traitements de fond - sulfasalazine (action retardée et réma- - méthotrexate nente) - immunosuppresseurs (dont étanercept, infliximab, léflunomide) Amélioration de la douleur évaluée par un indice articulaire d'au moins 20 % et Amélioration du nombre de synovites d'au moins 20 % et Amélioration d'au moins 20 % de 3 des 5 paramètres suivants : A. Douleur évaluée par le patient B. Appréciation globale du patient C. Appréciation globale du médecin D. Impotence fonctionnelle appréciée par le patient E. Inflammation biologique (VS ou CRP) Traitements locaux - Injections cortisoniques intra-articulaires - Synoviorthèses Traitements physiques - Kinésithérapie - Orthèses Traitements chirurgicaux - Synovectomie - Prothèses 2.3.6.2. Cas particulier des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) 2.3.5.4. Evaluation de la progression de la polyarthrite rhumatoïde L'aspirine n'est plus utilisée en raison de ses effets indésirables, notamment gastriques. Un modèle de progression de la maladie sur 10 ans, utilisant l’indice de qualité de vie HAQ et étalonné sur des études de cohorte suédoise et britannique, a récemment été décrit (89). Les AINS ont une action antalgique et anti-inflammatoire puissante qui se manifeste rapidement en quelques heures ou au plus quelques jours. Ils améliorent rapidement les signes et les symptômes, mais n'ont aucun effet sur la progression de la maladie. 2.3.6. Stratégies thérapeutiques Il ne faut en aucun cas associer deux anti-inflammatoires non stéroïdiens car cela augmente les risques d'effets indésirables sans entraîner de synergie (Référence Médicale Opposable : " il n’y a pas lieu d’associer deux AINS par voie générale y compris l’aspirine "). Le traitement de la polyarthrite rhumatoïde a pour objectif de conserver la fonction articulaire, d'éviter si possible les déformations, et surtout de maintenir l'autonomie fonctionnelle et l'insertion socio-professionnelle du patient (28). Leur toxicité principale est le risque d'ulcérations gastroduodénales (110) et un risque de crise cardiaque chez des sujets prédisposés (58). La prise en charge du patient doit être globale et multidisciplinaire (108) (Tableau 10). Elle doit être adaptée à chaque patient, en fonction de ses attentes, du degré de sévérité de sa maladie, de son stade évolutif et des facteurs pronostiques. Son résultat est partiellement conditionné à la précocité de son introduction. 2.3.6.3. Traitements locaux, physiques et chirurgicaux Les traitements locaux, physiques et chirurgicaux sont les mêmes que ceux utilisés dans l’arthrose (cf Stratégies thérapeutiques dans l'arthrose). 2.3.6.1. Prise en charge Les grands principes de la prise en charge sont : - l’information du patient, - une approche médico-psychologique, - les traitements médicamenteux par voie générale, - des traitements locaux, - une réadaptation fonctionnelle, - la chirurgie (plus ou moins). 2.4. La douleur En bref La douleur post-opératoire est une sensation douloureuse, en rapport avec des lésions tissulaires créées lors d'une intervention chirurgicale. Sa prise en charge nécessite des protocoles thérapeutiques, de surveillance et de conduite à tenir en cas d’effets indésirables. Deux types d’antalgiques sont utilisés, souvent conjointement : les non-morphiniques et les morphiniques. La voie parentérale est la plus utilisée car son délai d’action est rapide et l’action obtenue est plus facilement contrôlée. Il faut distinguer les traitements symptomatiques des traitements de fond. Ces derniers sont susceptibles d'influencer favorablement l'évolution clinique et radiologique de la polyarthrite rhumatoïde et d'agir sur les signes extra-articulaires ou biologiques. Cependant, aucune thérapeutique actuelle n'est véritablement curative (102). Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 16 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 17 Coxibs 2.4.3.1. Méthodes d’auto-évaluation 2.4.1. Définition La définition de la douleur telle qu’elle a été rédigée par l’Association Internationale pour l’Etude de la Douleur (IASP) est la suivante : " la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle ou décrite en terme d’une telle lésion ". Cette définition souligne la grande variabilité individuelle dans la perception et l’expression de la douleur face à une même stimulation douloureuse (150). Ce sont des méthodes unidimensionnelles qui ont l’avantage d’être simples, rapides, faciles à utiliser et validées. Parmi ces méthodes, les principales sont les suivantes (27). Il s’agit d’une échelle qui se présente sous la forme d’une réglette en plastique graduée de 0 à 100 mm. Le patient indique l’intensité de sa douleur du côté non gradué de la réglette à l’aide d’un curseur. Le verso de la réglette permet au soignant de quantifier numériquement cette donnée. Les limites de cette évaluation sont pour le malade la compréhension et la difficulté à manier la réglette en post-opératoire immédiat. Il est distingué deux types de douleur : la douleur aiguë et la douleur chronique. — La douleur aiguë. La douleur aiguë est récente, transitoire et disparaît rapidement. Elle est pour le médecin un signal d’alarme de l’organisme et un symptôme d’appel au diagnostic. Exemple : douleur postopératoire, brûlure, coupure, douleur de l’accouchement… Chez l’enfant, d’autres échelles peuvent être utilisées ; par exemple une série de visages exprimant des degrés croissants de douleur ou une série de cube de poids et de taille croissant. Le score d’Amiel-Tison est utilisé chez le nourrisson de moins de 1 an (10 items côtés de 0 à 2). — La douleur chronique Une douleur est dite chronique lorsqu’elle se prolonge au delà de 3 à 6 mois. Elle est symptomatique d’une maladie évolutive ou de séquelles et elle induit des retentissements physiques et psychologiques (elle entraîne souvent une dépression). Exemples : migraine, douleur cancéreuse, SIDA. * L’échelle numérique simple (ENS). Il est demandé au patient de quantifier sa douleur en donnant une note entre 0 et 100. * L’échelle verbale simple (EVS). Il s’agit d’une échelle à 4 niveaux où la douleur est qualifiée par le patient de : absente = 0, faible = 1, modérée = 2 ou intense = 3. 2.4.2. La douleur post-opératoire La douleur post-opératoire est une sensation douloureuse, en rapport avec des lésions tissulaires créées lors d'une intervention chirurgicale et qui survient dès la fin de l'opération. L'intensité de ces douleurs dépend : - du geste opératoire (les chirurgie abdominales, rénales, articulaires sont parmi celles qui entraînent les douleurs post-opératoires les plus importantes), - de la sensibilité de l'opéré ; différents facteurs sont susceptibles de moduler fortement l’importance de la douleur ressentie après une intervention chirurgicale, comme l’anxiété, la peur ou l’âge (150). La prévention de la douleur post-opératoire est très importante et débute par la préparation psychologique à l’intervention. La stratégie thérapeutique décidée en pré-opératoire doit être expliquée au patient. La prise en charge des douleurs post-opératoires nécessite des protocoles thérapeutiques, de surveillance et de conduite à tenir en cas d’effets indésirables. * L’indice de satisfaction Il est demandé au patient : “êtes-vous satisfait de la prise en charge de votre douleur post-opératoire ?” * La consommation en morphiniques par PCA peut constituer un indice indirect de mesure de la douleur post-opératoire. 2.4.3.2. Méthodes d’hétéro-évaluation L’appréciation de la douleur du patient par une personne extérieure est effectuée à l’aide d’une échelle ayant 3 niveaux : - niveau 1 : patient calme sans expression verbale ou comportementale de douleur, - niveau 2 : patient qui exprime sa douleur verbalement ou par son comportement, - niveau 3 : manifestations extrêmes de douleur : agitation majeure non contrôlée, cris, pleurs, prostration, immobilité, repli du patient sur lui-même. 2.4.3. Évaluation de la douleur post-opératoire 2.4.4. Traitement de la douleur post-opératoire L’évaluation de la douleur post-opératoire repose sur la bonne connaissance et l’utilisation adéquate des diverses méthodes de mesure. L’analgésie peut être obtenue par voie générale ou loco-régionale. Deux types d’antalgiques sont utilisés, souvent conjointement : les non-morphiniques et les morphiniques. La voie parentérale est la plus utilisée car son délai d’action est rapide et l’action obtenue est plus facilement contrôlée. Deux types d’évaluation peuvent être réalisés : - l’auto-évaluation effectuée par le malade lui même (implique la coopération du patient) ; cette méthode est la règle chez l’adulte et l’enfant de plus de 5 ans, - l’hétéro-évaluation effectuée par les membres de l’équipe soignante chez les patients ayant des problèmes de compréhension (sujets âgés, trouble de conscience ou de compréhension du langage). * Antalgiques de palier I de l’O.M.S. — Les A.I.N.S (dont l’aspirine) Ils inhibent la synthèse des prostaglandines qui elles mêmes sensibilisent les nocicepteurs. 17 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique * L’échelle visuelle analogique (EVA). doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 18 Coxibs Évaluation thérapeutique Ils sont employés après des chirurgies particulièrement inflammatoires comme les chirurgies de la sphère ORL, stomatologique, orthopédique et gynécologique. Exemple : kétoprofène. — Le propacétamol ou le paracétamol : il agit au niveau des prostaglandines centrales, ce qui explique qu’il n’a pas les effets secondaires des AINS. 3.3. Propriétés pharmacologiques Remarque : le tramadol agit au niveau des récepteurs aux morphiniques et au niveau des récepteurs sérotoninergiques. Il se situe entre les paliers II et III. En bref Le célécoxib, le rofécoxib et le parécoxib inhibent sélectivement aux doses thérapeutiques l’activité catalytique de la cyclo-oxygénase-2 (COX-2). Le mécanisme moléculaire de l’inhibition sélective de la COX-2 s’expliquerait par une différence d’encombrement stérique au niveau du site catalytique. Les coxibs n’inhibent pas l’activité de la COX-1 aux doses thérapeutiques faibles à élevées et ne modifient donc ni l’agrégation plaquettaire, ni le temps de saignement (célécoxib, rofécoxib, parécoxib...). Le célécoxib réduirait la prolifération des fibroblastes dans la synoviale. Ils réduiraient l’inflammation vasculaire et le stress artériel chez des patients souffrant de coronopathie sévère. * Antalgiques de palier III de l’O.M.S. (antalgiques opioïdes) 3.3.1. Mécanisme d’action — Le néfopam : il n’a pas d’action sur les récepteurs morphiniques mais il inhibe la recapture de différents neuromédiateurs (dopamine, sérotonine et noradrénaline). * Antalgiques de palier II de l’O.M.S. (association des médicaments du palier I et des antalgiques opioïdes faibles) - Les morphiniques à effet plafond : la buprénorphine et la nalbuphine : ce sont des analgésiques centraux de longue d’action avec des propriétés de type agoniste-antagoniste. Cf figure 2 page 21 Le célécoxib, le rofécoxib et le parécoxib sont des anti-inflammatoires non stéroïdiens de la classe des coxibs qui, aux doses thérapeutiques, inhibent sélectivement in vitro et ex-vivo l’activité catalytique de la cyclo-oxygénase-2 (COX-2), productrice des prostaglandines impliquées dans l’inflammation et la douleur (69). Aucune inhibition significative de la COX-1, responsable de la production des prostaglandines impliquées dans l’homéostasie gastrique ou plaquettaire, n’est observée aux doses thérapeutiques. La cinétique d’inhibition de la COX-2 est temps-dépendante (15 à 30 minutes) et irréversible. — Les agonistes purs : la morphine, le fentanyl et le sufentanil. Quelque soit le type de morphinique employé, ils sont réservés aux douleurs d’intensité modérée à forte (chirurgies abdominales, gynécologiques, thoraciques et orthopédiques). 3. Monographies du célécoxib, du rofécoxib et du parécoxib 3.3.2. Relations structure activité 3.1. Renseignements galéniques et généraux Les cyclo-oxygénases COX-1 et COX-2 sont très proches structurellement. Le site catalytique de ces deux enzymes est constitué d’un étroit tunnel hydrophobe dans lequel une substance active d’acide arachidonique doit pénétrer pour être transformée en prostaglandine. Les AINS bloquent l’accès de l’acide arachidonique au site actif en encombrant ce tunnel (69) (Cf Figure 2). Tableau 11, pages 18 et 19. Remarque. Le parécoxib est un promédicament dont la substance active est le valdécoxib (57, 69, 151). 3.2. Renseignements physicochimiques (suite page 20) Tableaux 12, 13, 14, 15 pages 20. Tableau 11 : Renseignements généraux concernant les spécialités pharmaceutiques (99, 100, 101, 102, 104) DCI Célécoxib Rofécoxib Parécoxib Développement SC-58635 MK 0966 SC-69124 A Nom déposé CELEBREX® VIOXX® DYNASTAT® Laboratoire Pharmacia SAS Merck Sharp & Dohme Chibret Pharmacia SAS AINS Inhibiteurs de la COX-2 AINS Inhibiteurs de la COX-2 Code UCD 9223457 (100 mg) 9223463 (200 mg) 9214837 (12,5 mg) 9214843 (25 mg) 9242905 Code ATC M01AH01 M01AH02 M01AH04 Classification pharmacothérapeutique AINS Thériaque Inhibiteurs de la COX-2 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 18 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 19 Coxibs Tableau 11 : Renseignements généraux concernant les spécialités pharmaceutiques (171) (suite) Célécoxib Substances auxiliaires Parécoxib Gélule : lactose monohydraté, laurylsulfate de sodium, povidone K30, croscarmellose sodique et stéarate de magnésium. Comprimés : lactose monohydraté, cellulose microcristalline, hydroxypropylcellulose, croscarmellose sodique, stéarate de magnésium et Enveloppe de la gélule : oxyde de fer jaune (E 172). gélatine, dioxyde de titane Suspension buvable : E 171, encre contenant de gomme xanthane, solution l’indigo bleu E 132 de sorbitol à 70 % (CELEBREX®100 mg) ou de cristallisable, citrate de l’oxyde ferrique E 172 sodium, acide citrique (CELEBREX® 200 mg) monohydraté, arôme fraise, eau purifiée, parahydroxybenzoate de méthyle sodique et parahydroxybenzoate de propyle sodique. Solvants de reconstitution adaptés Renseignements administratifs Rofécoxib — - CELEBREX® 100 mg 354 369-8 (2000) boîte de 30 gélules — - VIOXX® 12,5 mg 352 875-3 (1999) boîte de 28 comprimés Présentation - CELEBREX® 100 mg - VIOXX® 25 mg AMM 562 804-5 (2000) 352 879-9 (1999) Conditionnement boîte de 100 gélules boîte de 28 comprimés (conditionnement réservé - VIOXX® 12,5 mg/5 ml* à l’usage hospitalier) 352 872-4 (1999) - CELEBREX® 200 mg suspension buvable 354 371-2 (2000) 150 ml boîte de 30 gélules - VIOXX® 25 mg/5 ml* CELEBREX® 200 mg 562 806-8 (2000) boîte de 100 gélules (conditionnement réservé à l’usage hospitalier) - Remboursement SS 65 % Agrément aux collectivités oui Liste I Prix 18,13 euros les 30 gélules (100 mg) 35,2 euros les 30 gélules (200 mg) Après reconstitution avec une solution de chlorure de sodium 9 mg/ml (0,9 %), DYNASTAT® 40 mg contient 0,44 mEq de sodium par flacon et DYNASTAT ® 20 mg contient 0,22 mEq de sodium par flacon. Chlorure de sodium 0,9 % ; Chlorure de sodium 0,45 % et glucose 5 % ; glucose 5 % - DYNASTAT® 40 mg EU/1/02/209/005 Boîte de 10 flacons 359 216-5 - DYNASTAT® 20 mg EU/1/02/209/001 Boîte de 10 flacons 359 211-3 352 871-8 (1999) suspension buvable 150 ml * non commercialisés 65 % — oui oui I I 32,72 euros les 30 cps (12,5 mg) 39,79 euros les 30 cps (25 mg) — CIM10 (codes) Arthrose : M15-M19 Polyarthrite : M05-M06 Arthrose : M15-M19 Polyarthrite : M05-M06 ASMR (niveaux) Arthrose : III Polyarthrite : III Arthrose : III Polyarthrite : III Indications Phosphate de sodium dibasique heptahydraté, acide phosphorique et/ou hydroxyde de sodium (pour l’ajustement du pH). V Soulagement des symp- Soulagement des symptômes dans le traitement tômes dans le traitement de l’arthrose de l’arthrose Traitement à court terme Soulagement des symp- Soulagement des symp- des douleurs post-opératômes dans le traitement tômes dans le traitement toires de la polyarthrite rhuma- de la polyarthrite humatoïtoïde de 19 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique DCI doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 20 Évaluation thérapeutique Coxibs Tableau n° 12 : Renseignements physicochimiques du célécoxib. D’après (171). Tableau 13 : Renseignements physicochimiques du rofécoxib. D’après (171). Classe chimique Sulfonamide (dérivé sulfamide) Classe chimique methylsulfonyl Dénomination scientifique 4-(5-(4-Methylphenyl)-3-(trifluorométhyl)-1H-pyrazol-1-yl)benzenesulfonamide (IUPAC) Dénomination scientifique 4-[p-(methylsulfonyl)phenyl]-3phenyl-2(5H)-furanone (WHO) Formule brute C17H14F3N3O2S Formule brute C17H14O4S Formule développée Formule développée Masse moléculaire relative Masse moléculaire relative 381,389 314 Tableau 14 : Renseignements physicochimiques du parécoxib. D’après (83, 151, 152). Tableau 15 : Renseignements physicochimiques du valdécoxib. D’après (83, 151, 152). Classe chimique Ester amide Classe chimique Sulfonamide Dénomination scientifique N[4-(5-methyl-3-phenylisoxazol4-yl)-phenyl] sulfonyl]propanamide Dénomination scientifique 4-[(5-methyl-3-phenylisoxazol-4yl]-benzène sulfonamide Formule brute C19H17N2O4S Formule brute C16H12N2O3S Formule développée Formule développée Masse moléculaire relative Masse moléculaire relative 392,41 (suite de la page 18) La différence structurelle entre COX-1 et COX-2 au niveau du site catalytique porte uniquement sur la présence, dans le cas de la COX-2, d’un acide aminé valine en position 523, au lieu d’une isoleucine pour les COX-1. La valine en position 523 est légèrement moins encombrante que l’isoleucine et libère au niveau du site catalytique une " poche " avec un site de liaison spécifique de la COX-2. Les sites catalytiques de COX-1 et COX-2 présentent chacun une arginine en position 120, acide aminé sur lequel se fixent les AINS non sélectifs par liaison hydrogène, induisant une inhibition non sélective de COX-1 et COX-2 (inhibition compétitive immédiate et réversible). Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 314,36 20 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 21 Évaluation thérapeutique Coxibs Figure 2 : Représentation schématique du rôle des cyclo-oxygénases (121). Le mécanisme moléculaire de l’inhibition sélective de la COX-2 s’expliquerait alors par une différence d’encombrement stérique au niveau du site catalytique : une substance active capable d’occuper cette poche, du fait de sa conformation, aurait une affinité plus grande pour le " tunnel COX-2 " comparativement au " tunnel COX-1 ". qui n’a pas cette poche latérale. Un consensus privilégie le modèle " ex-vivo sur sang total " : la substance active est administrée à une posologie thérapeutique à des volontaires sains ou à des patients avant prélèvement sanguin. L’activité de la COX-1 est alors mesurée par le dosage de thromboxane B2, métabolite produit durant la coagulation (COX-1 plaquettaire). Une seconde explication s’appuie sur le concept de la flexibilité moléculaire : les modifications très minimes en acides aminés entre les deux substances actives provoqueraient une différence de flexibilité du tunnel, responsable d’une différence d’activité pour un substrat. L’activité de la COX-2 est quant à elle mesurée par le dosage de la PGE2, induite par le lipopolysaccharide (COX-2 monocytaire). La sélectivité est ainsi évaluée dans un milieu physiologique où les IC50 obtenues reflètent à la fois l’activité propre des substances actives et leur fixation aux protéines plasmatiques ; les IC50 peuvent être comparées aux concentrations thérapeutiques. 3.3.3. Sélectivité 3.3.3.1. Ratio d’activité COX-1 / COX-2 3.3.3.2. Sélectivité des différents AINS L’action préférentielle d’un AINS sur l’une ou l’autre des cyclo-oxygénases est appréciée par le ratio d’activité COX-1 / COX-2. Le paramètre le plus pertinent pour mesurer la sélectivité d’un AINS est la concentration inhibitrice 50 % (IC50 = concentration d’une substance active inhibant 50 % de l’activité enzymatique). Ainsi, plus le rapport R - tel que R = IC50 COX-1/ IC50 COX-2 - est grand, plus l’inhibition est sélective pour la COX-2. Tableau 16 * Les AINS conventionnels, aux doses thérapeutiques, inhibent l’activité de la COX-1. * Les inhibiteurs dits " préférentiels " de la COX-2 (cette définition fait débat) n’affectent pas l’activité de la COX-1 et n’inhibent que les COX-2 aux doses thérapeutiques les plus faibles. Ces inhibiteurs ne sont pas spécifiques de la COX-2 car aux doses thérapeutiques plus élevées, ces AINS inhibent partiellement les COX-1 (namébutone/NABUCOX®, nimésulide/NEXEN®, méloxicam/MOBIC®). La comparaison de ce rapport R pour différents AINS n’est envisageable que si les modèles expérimentaux sont strictement identiques. 21 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 22 Coxibs Tableau 16 : Comparaison des ratios IC50 (µM) cox1/cox-2 de plusieurs AINS à actions anti-cox-2 préférentielle ou sélective. (d'après (122). rofécoxib célécoxib 38 6,3 R Évaluation thérapeutique R = IC50 COX-1/ IC50 COX-2 Cependant, chez des sujets sains et dans des études de petites tailles à doses supérieures (600 mg x 2/j), soit 3 fois la dose maximale recommandée, le célécoxib n'a montré aucun effet sur l'agrégation plaquettaire et le temps de saignement. méloxicam diclofénac 2 3 Aucune inhibition de la COX-1 n’a été observée après l’administration de 1 g rofécoxib à des adultes sains soit 40 à 80 fois la dose thérapeutique (dosage du thromboxane sur sang total). Ratio sur sang total ex vivo * Les inhibiteurs sélectifs de la COX-2 n’inhibent pas l’activité de la COX-1 aux doses thérapeutiques faibles à élevées, ne modifiant donc ni l’agrégation plaquettaire, ni le temps de saignement (célécoxib, rofécoxib, parécoxib...). 3.3.3.4. Actions pharmacologiques diverses Le célécoxib réduit la prolifération des fibroblastes dans la synoviale en provoquant leur apoptose chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (90). Par leur action sur l’endothélium, les coxibs (célécoxib 200 mg/j) favorisent la vasodilatation et réduisent l’inflammation vasculaire et le stress artériel chez des patients souffrant de coronopathie sévère (35). 3.3.3.3. Absence d’action des coxibs sur la COX-1 Aucune inhibition statistiquement significative de la COX-1 n’a été observée aux doses thérapeutiques chez le volontaire sain avec le célécoxib et le rofécoxib. Un effet dose-dépendant sur la formation du thromboxane B2 a été observé avec des doses élevées de célécoxib. 3.3.4. Pharmacocinétique Cf Tableau 17, pages 22 et 23. Tableau 17 : Pharmacocinétique du célécoxib, du rofécoxib et du parécoxib. 1) paramètres (34, 37, 83, 171). DCI Célécoxib Rofécoxib Parécoxib 93 % (cpr et sol buv) 100 % 2 à 4 heures 0,5 (IV) à 1 heure (IM) ne modifie pas l’absorption — 4 4 jours (administration x 2/j) Absorption biodisponibilité Non renseignée tmax 2 à 3 heures prise de nourriture retarde l’absorption d’1 h (repas riche en graisses) Etat d'équilibre 5 JOURS Distribution Liaison protéique 97 % Vd 400 litres Métabolisme hépatique JOURS 85 % 98 % 100 litres 55 litres (IV) - Hydroxylation, oxydation - Voie métabolique princiet glucuronidation partielle. pale : réduction en cis- et - Phase I essentiellement trans-dihydrorofécoxib catalysée par le cytochro- (hydroxyacides) - Métabolisme intense - Parécoxib (inactif) = valdécoxib (actif) + acide propionique par hydrolyse me P450 CYP2C9) (isoforme - Absence de métabolisa- - Valdécoxib : hydroxylation oxydative par cyto- tion par cytochrome P450 chrome P450 - Métabolites inactifs (isoforme CYP 3A4 et CYP Métabolites inactifs 2C9) et 20 % glucuronida- Célécoxib = inhibiteur tion (fonction sulfonamide) du CYP2D6 et CYP2C19 (significativité clinique non connue) - Métabolite actif (non significatif en clinique). Elimination Demi-vie d’élimination 8 à 12 heures plasmatique 10 heures (élimination) 17 heures (accumulation) Clairance plasmatique 380 ml/mn 120 ml/mn Elimination urinaire 27 % de la dose administrée moins de 1% sous forme inchangée 72 % de la dose administrée 1% sous forme inchangée Elimination fécale 58 % de la dose administrée 2,6 % sous forme inchangée 14% de la dose administrée Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 22 environ 22 min (parécoxib) 8 à 11 heures (valdécoxib) 100 ml/mn (6 l/h valdécoxib) 70 % de la dose administrée sous forme métabolite inactif < 5 % de vadécoxib sous forme inchangée Pas de traces de parécoxib. doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 23 Coxibs Tableau 17 : Pharmacocinétique du célécoxib, du rofécoxib et du parécoxib. 1) paramètres (34, 37, 83, 171) (suite). Célécoxib Insuffisance rénale (IR) Rofécoxib Parécoxib Expérience limitée Même si l’IR est sévère les Si l’IR est légère à modé- paramètres pharmacocirée, patient à traiter avec nétiques sont non signifiprécaution : utiliser dose cativement différents de ceux des sujets sains. minimale efficace. L'IR sévère constitue une Aucune adaptation de posologie n’est nécessaire contre indication . chez les patients avec une IR modérée (clairance de la créatinine comprise entre 30 et 80 ml/min). Aucun changement des paramètres pharmacocinétiques chez l’IR ou le patient en dialyse. Des précautions d’emploi sont à prendre chez les patients en état de déshydratation ou chez les patients présentant une insuffisance rénale. Pharmacocinétique du célécoxib, du rofécoxib et du parécoxib. 2) terrains particuliers (34, 37, 83, 171) Insuffisance hépatique (IH) Age/sexe Si l’IH est légère à modérée, il est observée respectivement une augmentation moyenne de 53 % et 41 % de la Cmax, de 26 % et 146 % de l’ASC. Si l’IH est légère (score de Child-Pugh de 5 à 6), l’ASC est similaire à celle du sujet sain après une dose unique de 25 mg. Une posologie maximale de 12,5 mg par jour est néanChez les patients ayant moins recommandée chez une IH modérée avérée ce type de patient. (albumine sérique 25 g/l à En cas d’IH modérée 35 g/l) le traitement devra (score de Child-Pugh de 7 être initié à la moitié de la à 9), l’ASC est augmentée dose recommandée. de 69 % après une dose Si l’IH est modérée (score de Child-Pugh 7-9), il est observée une augmentation moyenne de 130 % de l’exposition plasmatique au valdécoxib. Il faut réduire de moitié les posologies à l’initiation du traitement ; la posologie maximale est de 40 mg /j chez ces patients. Si l’IH est sévère (score de Child-Pugh >9), le parécoxib contre-indiqué Si l’IH est sévère (albumine sérique < 25 g/l, score de Child-Pugh ≥ 10), le célécoxib est contre-indiqué. unique de 25 mg. Les concentrations plasmatiques sont augmentées de 100 % environ chez la femme âgée (≥ 65 ans). Chez le sujet âgé (≥ 65 ans, le traitement sera initié à la plus faible dose (200 mg/j). Les paramètres pharmacoci- Il est noté une augmentanétiques sont comparables tion de 16 % de l’ASC et chez l’homme et la femme. de l’exposition plasmaIl est noté une augmenta- tique au valdécoxib chez la tion de 30 % de l’ASC femme âgée (65 ans). La cinétique n’a pas été étudiée chez les patients avec une IH sévère. Le rofécoxib est contreindiqué en cas d’insuffisance hépatique sévère. sans incidence clinique chez le sujet âgé (65 ans). Le taux et la rapidité d’absorption ne sont pas modifiés. Aucun ajustement posologique n’est nécessaire. Il faut réduire de moitié la dose initiale chez le sujet âgé (homme et femme ≥ 65 ans) de moins de 50 kg. La dose maximale est de 40 mg/j. La cinétique n’a pas été étudiée chez l’enfant. Race Certaines personnes présentent un cytochrome CYP2C9 dont l’activité est diminuée. Il a été retrouvé une exposition plus importante dans la population noire que chez les caucasiens. Le traitement sera initié à la plus faible dose (200 mg/j). 23 — — Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique DCI doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 24 Coxibs Un seul essai (SUCCESS I) a été mené versus AINS à dose anti-inflammatoire faible - diclofénac 100 mg/j et a montré une efficacité comparable du célécoxib 200 ou 400 mg /j (145). Quand le recours aux AINS conventionnels se justifie, il est recommandé de débuter le traitement aux plus faibles doses. Avec les AINS conventionnels, il est établi que l'efficacité et les effets secondaires sont dosedépendants et les doses anti-inflammatoires élevées sont réservées au traitement de courte durée des poussées aiguës. Cette distinction de dose n'existe pas dans le RCP des coxibs et les essais permettent donc de situer les anti-cox-2 sélectifs dans l'arsenal thérapeutique symptomatique de l'arthrose et de la polyarthrite rhumatoïde. Toutefois leur meilleur tolérance doit permettre de les situer en 1ère intention par rapport aux AINS conventionnels. Évaluation thérapeutique 3.4. Études d’efficacité En bref L'efficacité clinique du célécoxib et du rofécoxib a été évaluée au cours d'essais cliniques versus placebo et autres AINS en général à dose anti-inflammatoire thérapeutique élevée. Dans l’arthrose et la polyarthrite rhumatoïde en terme d’efficacité, ils montrent une efficacité similaire des coxibs et des AINS. Dans les poussées, les AINS classiques à dose thérapeutique anti-inflammatoire élevée pourraient céder la place aux coxibs du fait de leur meilleure tolérance. Dans le traitement de la douleur post-opératoire, le kétoprofène est actuellement le traitement antiinflammatoire de choix. Le parécoxib (métabolite valdécoxib) non encore commercialisé en France pourrait représenter une alternative intéressante aux AINS classiques. 3.4.1.2. Douleur aiguë post-opératoire Tableau 19 Les études présentées ont un seul comparateur antiinflammatoire, le kétorolac, commercialisé au USA ; utilisé en IV, à une dose maximale de 120 mg/j et aux posologies usuelles de 15 à 30 mg toutes les 4 à 6 heures. Il s’agit d’un anti-inflammatoire non stéroïdien, dérivé de l’acide acétique. Sa commercialisation, en France fut arrêtée en 1996 pour raisons de tolérance. L’équivalent français à l’heure actuelle est le kétoprofène injectable. 3.4.1. Indications 3.4.1.1. Arthrose et polyarthrite rhumatoïde Tableau 18 (et tableaux 20 à 39) L'efficacité clinique du célécoxib et du rofécoxib a été évaluée au cours d'essais cliniques versus placebo et autres AINS à dose anti-inflammatoire thérapeutique élevée. Tableau 19 : Essais randomisés évaluant l'efficacité du parécoxib dans la douleur aiguë post-opératoire. Tableau 18 : Essais comparatifs évaluant l'efficacité des coxibs dans l'arthrose et la polyarthrite rhumatoïde. (sem : semaines, LP : Libération Prolongée). Chirurgie dentaire Arthrose Célécoxib Réf Réf Nbre de sujets Durée Comparateur Page (142) 293 2 sem placebo 25 (14) 1003 12 sem naproxène 26 (104) 600 6 sem diclofénac 27 (45) 15187 >12sem AINS 28 (105) 182 6 sem aspirine, paracétamol 29 (49) 219 6 sem placebo 30 (50) 672 6 sem placebo 31 (44) 809 6 sem ibuprofène 32 (30) 784 1 an diclofénac 33 Rofécoxib (131) 736 693 6 sem 1 an ibuprofène diclofénac 34 (59) 382 6 sem Célécoxib/ paracétamol 36 (105) 182 6 sem aspirine, paracétamol Parécoxib (43) Nbre de sujets 304 Durée 24 h Comparateur Page kétorolac, placebo 41 Chirurgie gynécologique Parécoxib (19) 208 (13) 202 Parécoxib 24 h et 4 jours kétorolac, morphine, placebo 42 morphine, kétorolac placebo 44 Chirurgie orthopédique Parécoxib (126) 208 Parécoxib (73) 195 24 h kétorolac, morphine 42 placebo 43 29 3.4.2. Méthodologie des essais Polyarthrite rhumatoïde Célécoxib (142) 330 (54) 655 4 sem placebo 3.4.2.1. Durée de traitement 37 24 sem diclofénac LP 38 (143) 1149 12 sem naproxène 39 (45) 15187 >12sem AINS 28 658 8 sem placebo Rofécoxib (137) Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 * Dans l'arthrose, des durées de traitement courtes (10 à 20 jours) par les AINS à haute dose sont généralement préconisées, car ce traitement est un recours lors des poussées congestives et inflammatoires en cas d'échec du paracétamol. 40 24 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 25 Coxibs Tableau 20 : Arthrose du genou - Efficacité du célécoxib versus placebo - étude de doses (142). Preliminary Study of the Safety and efficacity of SC-58635, a Novel Cyclooxygenase inhibitor - 1998 (142). Type d’étude Études de dose et d’efficacité. 293 patients. Schéma posologique 4 groupes parallèles : - Célécoxib 40 mg x 2 (n = 73), - Célécoxib 100 mg x 2 (n = 76), - Célécoxib 200 mg x 2 (n = 73), Inclusion/ Évaluation Inclusion (critères définis par le protocole) - Arthrose du genou avec état inflammatoire (en poussée). - Classe fonctionnelle de Steinbroker I à III. Résultats * Arrêt de traitement pour échec : plus d’arrêt avec le placebo qu’avec le célécoxib 100 et 200 (p < 0,044). * Estimation de la douleur par le patient : - différence significative entre célécoxib Exclusion(critères définis par 100 x 2 et 200 mg x 2/j et placebo (p < 0,048), le protocole) - Symptôme inflammatoire., - différence non significative entre céléautre que celui de l’arthrose). coxib 40 et placebo (p = 0,083) à la 2ème - Traumatisme aigu du genou. semaine. - Prise de corticoïdes (<12 * Estimation globale de la maladie par le semaines). - Prise d’AINS ou d’analgé- patient : siques (< 2 jours) sauf aspirine. - différence significative entre célécoxib 40 x 2/j et 200 mg x 2/j et placebo (p < à dose antiagrégante - Maladie gastro-intestinale 0,002) à S1 et S2, - différence non significative entre céléactive. - Désordre hépatique ou rénal. coxib 100 et placebo (p = 0,174) à S2. - Trouble de la coagulation. Conclusion des auteurs Les 3 dosages de célécoxib ont une efficaÉvaluation à S1 et S2 cité supérieure à celle du placebo en dépit Estimation globale de l’état Durée de l’étude : d’un effet marqué de celui-ci. de la maladie par le patient. 2 semaines. - Estimation globale de l’état Conclusion du CNHIM de la maladie par l’investigateur. Résultats très partiels ; évaluation par le Index de sévérité de l’arthrose. Analyse statistique - Classification fonctionnelle de patient. - Analyse de covariance Pas d’effet dose. - Test de Fisher ( pour comparer le Steinbroker. Doses de 100 x 2 et 200 mg x 2 retenues. Douleur sur EVA. nombre d’échecs au traitement). - Placebo (n = 71). Le traitement au long cours, en dehors des poussées, exposerait au risque de complications des AINS. Enfin, très peu d’essais ont étudié l'efficacité du rofécoxib ou du célécoxib en administration réitérée, à raison de plusieurs courtes cures par an, lors des poussées. La meilleure tolérance des coxibs pourrait permettre d’envisager un traitement continu par AINS de cette pathologie chronique (à visée préventive ?). Néanmoins, la physiopathologie de l'arthrose ne serait pas essentiellement inflammatoire et se poserait alors la question du bénéfice clinique susceptible d'être retiré d'une telle thérapeutique. La durée d’administration du parécoxib pour évaluer l’efficacité varie de 24 h en prise unique à 4 jours en prises multiples (19, 43, 126). Il s’agit du traitement à court terme des douleurs. 3.4.2.2. Critères d'évaluation L'objectif des traitements par AINS est symptomatique et double : il vise à réduire ou supprimer douleurs et incapacités fonctionnelles. Les coxibs doivent donc démontrer une efficacité dans ces deux domaines. Une évaluation sur 2 à 4 semaines est donc acceptable et permet de situer ces deux coxibs par rapport aux autres substances actives de l'arsenal thérapeutique symptomatique de l'arthrose. L'évaluation des coxibs sur une période d'un an renseigne sur le maintien de l'efficacité thérapeutique dans le temps (et surtout sur l'évolution de la tolérance – cf. chapitre suivant) (30, 45, 131). * La méthodologie des essais n’est pas exempte de certaines critiques En effet : - les critères retenus n'ont pas été hiérarchisés en critères principal unique et secondaires ; au contraire ces critères ont été multipliés : une vision globale de l'effet des traitements n'émerge donc pas aisément de la lecture des compte-rendus de ces essais. (suite page 28) * Dans la polyarthrite rhumatoïde, les AINS sont souvent administrés en continu, ou sur de longues périodes, et il aurait été intéressant de disposer d'un essai sur une période de temps au moins égale à un an. 25 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Comparer l’efficacité de 3 dosages de célécoxib par rapport au placebo dans le traitement des signes et des symptômes de l’arthrose et déterminer la dose efficace. doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 26 Coxibs Tableau 21 : Arthrose du genou - Efficacité du célécoxib versus placebo et naproxène (14). Treatment of Osteoarthritis With célécoxib, a Cyclooxygenase-2 Inhibitor : A randomized Controlled Trial - 1999 (14). Évaluation thérapeutique Méthodologie Inclusion/ Évaluation Objectif Comparer l’efficacité et la sécurité d’emploi du célécoxib au naproxène et à un placebo dans le traitement de l’arthrose du genou. Inclusion - Arthrose du genou (critères de l’American College of Rheumatology) - Age > 18 ans - Classe fonctionnelle I, II ou Type d’étude III de Steinbrocker Etude randomisée multicentrique, - Présence de symptômes évien double aveugle dents d’arthrose avec aggravation 1003 patients de l’état si arrêt du traitement AINS ou antalgique en cours. Schéma posologique 5 groupes parallèles : Exclusion - Administration de corticoïdes - Groupe 1 : célécoxib 50 mg x 2 4 semaines avant l’étude (n = 203) - Maladies actives concomi- Groupe 2 : célécoxib 100 mg x 2 tantes du foie, du rein ou du tractus gastro-intestinal (n = 197) - Cancer - Groupe 3 :célécoxib 200 mg x 2 - Troubles de la coagulation - Ulcère gastrique ou duodénal (n = 202) récent dans 30 jours précédents. - Groupe 4 :naproxène 500mg x 2 - Arthrite inflammatoire (n = 198) - Goutte - Groupe 5 : placebo (n = 203) - Traumatisme aigu du genou ± paracétamol (2,6 g maximum) - Hypersensibilité aux AINS ou (sauf les 48 heures précédent aux sulfamides - Utilisation d’anticoagulants l’évaluation) (les patients qui ont eu des ± aspirine (325 mg/j maximum) saignements gastro-intestiDurée de l’étude : 12 semaines. naux ne sont pas exclus) Évaluation à la 2ème, 6ème et 12ème semaine * Efficacité - Estimation globale de la maladie par le patient (Likert). - Estimation globale de la maladie par l’investigateur (Likert). - Estimation de la douleur par le patient (EVA). - Index de sévérité de l’arthrose (échelle de 0 à 24). - WOMAC ( 24 questions). - 5 questions sur 15 de l’APS. Résultats Groupes comparables 43 % d’arrêts de traitement Arrêts dus à un échec de traitement : groupe 1 = 30 % ; groupe 2 = 20 % ; groupe 3 = 24 % ;:groupe 4 = 26 % ; groupe 5 = 39 % * Efficacité Soulagement de la douleur en 2 jours, maximum obtenu à S2 et maintenu jusqu'à S12 Le célécoxib entraîne une amélioration des signes et des symptômes de l’arthrose pour toutes les mesures d’efficacité (mais maximum de 40 % de patients améliorés) Pas de différence statistiquement significative entre le groupe 1 et le groupe 5 à S6 et S12. Les groupes 2, 3 et 4 ont une efficacité comparable, statistiquement supérieurs au groupe 1 (p < 0,05). * Tolérance Taux d’effets indésirables comparables : - groupe 1 = 69 % (28 % gastro-intestinaux) - groupe 2 = 69 % (27 % gastro-intestinaux) - groupe 3 = 65 % (24 % gastro-intestinaux) - groupe 4 = 63 % (32 % gastro-intestinaux) - groupe 5 = 59 % (22 % gastro-intestinaux) Principales causes d’arrêt de traitement : - effets gastro-intestinaux : dyspepsies, diarrhées et douleur abdominale (groupe 1 = 1 cas) * Tolérance : - problèmes dermatologiques (12 des 15) : Recueil des effets indésirables - Taux d’arrêts pour effets indési- rash, prurit, urticaire (groupe 2 et 3). rables - Dosages biologiques : sang et urine. - effets rénaux : oedèmes périphériques * Analyse statistique (groupe 3 = 4 %, autres groupes = 2 %) Analyse de covariance ; puissance de 80 %. Homogénéité des groupes de traitement par χ_ Comparaison de l’estimation globale de la maladie par le patient et l’investigateur, par le test de Cochran-Mantel-Haenszel. Conclusion des auteurs L’inhibition de la COX-2 avec le célécoxib est une approche effective pour le traitement de l’arthrose, comme le montre l’amélioration clinique des signes et des symptômes comparables au traitement par le naproxène. Conclusion du CNHIM Cette étude montre une efficacité comparable entre le célécoxib à la dose de 200 et 400mg/j et le naproxène (1g/j) ; la présentation des résultats n’est pas toujours claire. Peu d’informations sont notées pour la tolérance : les effets gastro-intestinaux sont équivalents entre les groupes. La sécurité d’emploi sur les plans rénaux et dermatologiques reste à évaluer. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 26 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 27 Coxibs Tableau 22 : Arthrose du genou - Efficacité du célécoxib versus diclofénac (104). Celecoxib versus diclofenac in the management of osteoarthritis of the knee.- 2001 (104). Inclusion/ Évaluation Résultats Arrêts de traitements : - groupe 1 = 42 (21 %), Inclusion - Arthrose du genou (critère de - groupe 2 = 37 (19 %), - groupe 3 = 71 (36 %), l’ACR). - Présence de symptômes évi- différence non significative. dents d’arthrose avec aggra- * Efficacité Type d’étude vation si arrêt des traitements — Critères principaux à S2 et S6 : Étude multicentrique, en double AINS ou antalgique en cours. groupes 1 et 2 > groupe 3 (p < 0,001). aveugle : 600 patients. — Critères secondaires Exclusion - Incidence des arrêt de traitements dus à Schéma posologique - Pathologies gastro-intesti- un manque d’efficacité : - Groupe 1 : célécoxib : nales actives. . groupe 3 > groupes 1 et 2 (p < 0,001), 100 mg x 2 (n = 201). - Pathologies rénales ou hépa- . groupe 1 = groupe 2. - Groupe 2 : diclofénac : tiques aigues ou chroniques. - Index de sévérité de l’arthrose (amélio50 mg x3 (n = 199). ration des scores) : - Groupe 3 : placebo (n = 200). Évaluation groupes 1 et 2 > groupe 3 (p < 0,001), * Efficacité : . groupe 1 = groupe 2. - Critères principaux : Durée de l’étude : 6 semaines. - APS (scores) : . Estimation de douleur par groupes 1 et 2 > groupe 3 J1 à J7 (p < patient (EVA) 0,01). - WOMAC. Analyse statistique . Estimation globale de la Tolérance - Analyse en intention de traiter. - Analyse de covariance : (ANCO- maladie par le patient et par * 51 patients ont rapportés au moins 1 l’investigateur (échelle de 0 à effet indésirable durant l’étude : VA). 5). - groupe 1 = 50 %, - Critères secondaires : - groupe 1 = 54 %, . Incidence des arrêts de trai- - groupe 3 = 50 %. tements liés à un manque d’efficacité et délai jusqu’à l’arrêt * Effets indésirables les plus fréquents : - douleurs musculaires, oedèmes périphéde traitement. . Index de sévérité de l’arthro- riques, flatulence. * Dyspepsie, diarrhées, nausées, constipation : se (échelle de 0 à 24). . APS à 5 questions à J0 puis groupe 1 = 18 %, tous les jours après 1 semai- groupe 2 = 19 %, groupe 3 = 25 %. ne). * Arrêts dus aux effets indésirables : * Tolérance : - groupe 1 = 14 (7 %), dont 1/7 pour - Recueil des effets indési- douleurs abdominales, rables. - groupe 2 = 22 (11 %); dont 8/22 pour - Taux d’arrêts pour effets douleurs abdominales indésirables. - groupe 3 = 14 (7 %) dont 1/7 pour douleurs abdominales. * Augmentation ALAT et ASAT : groupe 2 : ALAT = 5 et ASAT = 2. groupe 1 et 3 : aucune toxicité hépatique. Conclusion des auteurs Il est noté davantage d'arrêt de test pour échec avec le placebo par rapport au diclofénac et au célécoxib (p < 0,001) Il est noté davantage d'effets indésirables gastro-intestinaux avec le diclofénac par rapport au placebo et au célécoxib. Conclusion du CNHIM Il est noté une efficacité comparable entre le célécoxib (100 mg x 2) et le diclofénac (50 mg x 3), supérieure au placebo dans le traitement de l’arthrose du genou. 27 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Comparer l’efficacité et la tolérance du célécoxib et du diclofénac et un placebo dans le traitement de l’arthrose du genou. doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 28 Coxibs Tableau 23 : Arthrose et polyarthrite rhumatoïde - Efficacité du célécoxib : méta-analyse (45). Efficacy, tolerability, and upper gastrointestinal safety of célécoxib for treatment of osteoarthritis and rheumatoid arthritis : systematic review of randomised controlled trials - 2002 (45). Évaluation thérapeutique Méthodologie Inclusion/ Évaluation Objectif Déterminer l’éfficacité, la tolérance Inclusion gastro-intestinal du célécoxib dans Patients souffrant d’arthrose et le traitement de l’arthrose et de la de la polyarthrite rhumatoïde. polyarthrite rhumatoïde. Type d’étude Exclusion Méta-analyse d’essais randomisés Non renseigné. (9), en double aveugle. 15187 patients. Évaluation * Efficacité - WOMAC (0-20) Schéma posologique - Capacité physique (0-68) Non renseigné - ACR (ACR-20) - Nombre d’articulations douloureuses et gonflées. Durée de l’étude : au moins 12 semaines. Analyse statistique Non renseigné Résultats 9 essais ont été retenus * Arrêts de traitement : après 12 semaines de traitement, 56 % des patients ont arrêté l’étude par manque d’efficacité ou pour effets indésirables. * Efficacité du célécoxib à S12 : — Dans la polyarthrite rhumatoïde : - Amélioration : supériorité du célécoxib par rapport au placebo (cf réf 141)) - Efficacité comparable du célécoxib à d’autres AINS (cf Réf 54 et 14) — Dans l’arthrose : - Efficacité du célécoxib supérieure au placebo : amélioration des scores WOMAC (cf Réf 15 et 169). - Efficacité du célécoxib comparable à * Tolérance celle du naproxène (cf Réf 15 et 169) - Taux d’arrêts de traitement selon WOMAC. liés aux médicaments. - Incidence des ulcères détec- Tolérance tées par endoscopie à S12 et * Arrêts de traitement pour effets indésiS24. rables ou autres : - Incidence des perforations et - plus nombreux avec le célécoxib par rapdes saignements port au placebo. - moins nombreux avec le célécoxib par rapport aux autres groupe AINS. * Principaux effets indésirables dus: douleurs abdominales, dyspepsie. * Ulcères détectés par endoscopie : incidence plus faible dans le groupe célécoxib par rapport aux autres groupes AINS. * Perforation, hémorragie, obstruction : (cf étude CLASS.) Conclusion des auteurs Le célécoxib présente une efficacité supérieur ou placebo, comparable au naproxène et au diclofénac. Conclusion du CNHIM Les données de cette méta-analyse confirment que le célécoxib entraîne moins d’effets gastro-intestinaux que les AINS classiques. Un grand nombre de patients a été nécessaire pour évaluer l’incidence des complications gastro-intestinales. (suite de la page 25) - certains essais (19, 126) n'ont fait l'objet que de communications à des congrès et leur compte-rendu (résumé) est imprécis. - les indices globaux et validés n'ont pas été utilisés : les auteurs ont préféré extraire de ces indices intégrés certains items, et s'ils ont fait passer les questionnaires complets, n'ont pas présenté tous les résultats. Par exemple, dans l'arthrose, seule la sous-échelle de la douleur du WOMAC, voire la seule question de la douleur ressentie à la marche sur une surface plane (question n°1 du WOMAC), a été évaluée, alors que la valeur du WOMAC dans chaque groupe aurait été intéressante, * Les critères d’évaluation de la douleur dans le cas du parécoxib sont nombreux : soulagement de la douleur (minutes) et différence d’intensité de la douleur, délai d’apparition du soulagement (minutes), durée de l’analgésie (heures), délai avant la prise d’un médicament antalgique de recours (heures). (suite page 31) Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 28 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 29 Coxibs Tableau 24 : Arthrose et polyarthrite rhumatoïde - Efficacité du célécoxib et du rofécoxib versus placebo (105). Cox-2 specific inhibitors in the management of osteoarthritis of the knee : a placebo-controlled, randomized, double-blind study- 2001 (105). Inclusion/ Évaluation Inclusion - Âge > 40 ans. - Classe fonctionnelle I, II, III (Steinbroken). - Patients présentant une arthrose au genou. Résultats * Patients ayant terminé l’étude : 142 patients (78 %) : - groupe 1 : 49, - groupe 2 : 49, - groupe 3 : 44. * Efficacité : — Douleurs arthrosiques (EVA) à S3 et S6 : en double Exclusion - groupes 1 et 2 > groupe 3 - Tumeurs actives. . respectivement p = 0,018 et p = 0,012 à S3, - Pathologies rénales ou hépa- . respectivement p = 0,003 et p = 0,002 à S6. tiques où gastro-intestinales. - groupes 1 = groupe 2 - Anomalies de la coagulation. . p = 0,083 à S3, Schéma posologique - Anomalies biologique et cli- . p = 0,088 à S6. - Groupe 1 : célécoxib 200 mg nique. (n = 63) - Hypersensibilité aux Cox –2, — Estimation globale de la maladie par patient, amélioration à S6 : - Groupe 2 : rofécoxib 25 mg sulfonamide, et aux AINS. - groupes 1 et 2 > groupe 3 (n = 59) respectivement p = 0,049 et p = 0,013, - Groupe 3 : placebo (n = 60) Évaluation * Estimation globale par le - groupe 1 = groupe 2 : p = 0,55. Type d’étude Étude randomisée aveugle. 182 patients. patient et le médecin : de 1 — WOMAC, amélioration de tous les scores (très bon) à 5. à S6 : - groupes 1 et 2 > groupe 3 * Efficacité respectivement p = 0,025 et p = 0,020, Durée de l’étude : 6 semaines. - Douleur évaluée par le - groupe 1 = groupe 2 : p = 0,88. patient (EVA 0-100 mm). — Douleur à la marche, diminution sur - OSI : Osteoarthritis Severity EVA : Analyse statistique - Analyse en intention de traite- Index (index de sévérité de - groupes 1 et 2 > groupe 3 l'arthrose) : échelle de 0-24. ment. . respectivement p = 0,004 et p = 0,015 à S3, - WOMAC (24 questions). - Analyse de variance (ANOVA). . respectivement p = 0,008 et p = 0,011 à S6, - Puissance = 90 %. - groupe 1 = groupe 2 : p = 0,69 à S3 et p = * Tolérance : recueil des effets 0,97 à S6. indésirables (sévère, modérée, peu sévère). Tolérance ± ± paracétamol aspirine (325 mg/j maximum). * Effets indésirables les plus courants : maux de tête, dyspepsie, douleurs abdominales. * Principales causes d’arrêts de traitement : effets gastro-intestinaux. - Proportion de patients ayant eu au moins un effet indésirable : groupe 2 > groupe 1 (p = 0.004), - groupe 2 > groupe 3 (p = 0,04). ( il s’agissait le plus souvent de diarrhées, dyspepsie). Conclusion des auteurs L’administration du rofécoxib (25 mg une fois /j) et du célécoxib (200 mg une fois/j) a montré une amélioration clinique significative de l’arthrose du genou. Conclusion du CNHIM 1) Tous les critères pré-définis d’évaluation n’ont pas été donnés dans les résultats (estimation globale de la maladie par l’investigateur). 2) Cette étude montre une efficacité comparable entre le célécoxib (200 mg) et le rofécoxib (25 mg) dans le traitement de l’arthrose du genou. 29 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Évoluer l’éfficacité et tolérance du célécoxib et rofécoxib dans le traitement de l’arthrose du genou par rapport au placebo. doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 30 Coxibs Tableau 25 : Arthrose du genou - Efficacité du rofécoxib versus placebo (49). Effect of Specific COX-2 Inhibition in Osteoarthritis of the Knee : A 6 Week Double Blind, Placebo Controlled Pilot Study of Rofecoxib – 1999 (49). Évaluation thérapeutique Méthodologie Inclusion/ Évaluation Objectif Déterminer l’efficacité et la sécurité d’emploi du rofécoxib chez les patients ayant une arthrose du genou. Inclusion - Arthrose du genou - Âge > 40 ans ; poids < 125 kg. - Douleur du genou (surtout si mouvement) depuis au moins 6 mois, partiellement soulagée Type d’étude par le repos. Etude randomisée en double - Radiographie : pincement aveugle, en groupes parallèles, articulaire, ostéophytose. multicentrique (27 centres). - Classe fonctionnelle ARA I, II ou III 219 patients. - Traitement par AINS bénéfique et pris régulièrement depuis au moins 25 à 30 jours Schéma posologique avant le début de l’étude - Après arrêt de l’AINS utilisé 3 groupes parallèles : (délai de 5 fois la demi-vie), - groupe 1 : rofécoxib 25 mg /j douleur rapportée d’au moins (n = 73), 40 mm (EVA). - groupe 2 : rofécoxib 125 mg/j (n = 74), Exclusion Analyse statistique Analyse de covariance ANCOVA. Test de Fisher pour évaluer l’incidence des effets indésirables. Puissance = 80 %. Sous-groupes prédéfinis. Analyse en intention de traiter. Résultats Arrêt de traitement : 26 % au total : - groupe 1 = 12,3 %, - groupe 2 = 23 % (surtout pour effets indésirables), - groupe 3 = 43 % (essentiellement par manque d’efficacité). * Efficacité - Groupes comparables (âge moyen de 63,5 ans, 67 % : ARA II). - Critères principaux et critères secondaires : - Antécédent d’ulcères gastro- - groupe 1 versus groupe 2 : pas de diffé- groupe 3 : placebo (n = 72). rence significative, ± paracétamol (comprimé à 325 duodénaux, de saignement ou - groupes 1 et 2 versus groupe 3 : supémg) : maximum de 4.5 g sur 2 de chirurgie gastro-intestinale. riorité groupes 1 et 2 (p < 0,001). semaines sans dépasser 2.6 g/24h - Insuffisance rénale. - Diabète. * Tolérance : - Maladie cardiovasculaire. - groupe 2 = 56,8 %, Durée de l’étude : 6 semaines. - Désordre neurologique. - Maladie hépatique ou néoplasique. - groupe 3 = 44 %, différence non significative - Désordre de la coagulation. - Infarctus du myocarde. Effets spécifiques ou ayant entraînés un Évaluation arrêt de traitement (groupe 2) : * Critère principal : - oedèmes (3 arrêts de traitement) - estimation de la réponse au traitement (sous échelle de douleur WOMAC) - 1 saignement gastro-intestinal - estimation de la douleur par le patient (EVA) - augmentation de la pression artérielle * Critères secondaires : systolique : - sous échelles de fonction physique et de raideur WOMAC, . groupe 1 = 0,2 mmHg, - estimation de la réponse au traitement par le patient et le méde- . groupe 2 = 5,1 mmHg, cin (échelle de Likert), . groupe 3 = - 1,68 mmHg. - estimation globale de l’état de la maladie par l’investigateur (échelle de Likert ), * Paracétamol : pas de différence signifi- estimation globale de l’état de la maladie par le patient (EVA), cative concernant le nombre de comprimés - pourcentage de patients dans chaque groupe, ayant arrêté le trai- de paracétamol utilisés entre les 3 tement par manque d’efficacité. groupes. * Tolérance Recueil des effets indésirables (imputabilité codée). Examens biologiques : sang et urine. Conclusion des auteurs L’administration du rofécoxib 25 et 125 mg 1 fois par jour a montré une amélioration clinique significative dans l’arthrose. Cette étude confirme que l’inhibition des COX-1 n’est pas requise pour obtenir un bénéfice clinique. Conclusion du CNHIM Cette étude est une étude pilote mais elle est incomplète car l’efficacité du rofécoxib à 12,5 mg reste à évaluer. Le choix des doses n’a pas été défini et la comparaison est effectuée par rapport à un placebo. La dose de 125 mg a entraîné des effets indésirables plus importants notamment rénaux et circulatoires (oedèmes, augmentation de la pression artérielle). Une forte dose n’est pas plus efficace qu’une dose à 25 mg. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 30 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 31 Coxibs Tableau 26 : Arthrose du genou ou de la hanche - Efficacité du rofécoxib versus placebo (50). Effect of rofecoxib therapy on measures of health-related quality of live in patients with osteoarthritis - 2001 (50). Inclusion/ Évaluation Type d’étude Etude randomisée aveugle 672 patients en Inclusion - Age > 40 ans. - Patients présentant une arthrose du genou ou de la hanche. - Douleur quasi-permanente sur le dernier mois. - Critères radiologiques : pincement articulaire, ostéophytose double - Classe fonctionnelle ARA I, II, III - Aggravation de la douleur à l'arrêt de l'AINS précédent. Exclusion Schéma posologique - Insuffisance rénale 5 groupes parallèles de traitement : - Hémorragie du tractus gastro-intestinal. - groupe 1 : rofécoxib 5 mg 1/j - Syndrome de malabsorption. (n = 149), - Insuffisance cardiaque classe - groupe 2 : rofécoxib 12,5 mg 1/j III ou IV. - Défaillance cardiaque congestive (n = 144), - HTA non contrôlée. - groupe 3 : rofécoxib 25 mg 1/j - IDM de moins de 2 ans. (n = 137), - Maladie hépatique active. - Antécédent récent de mala- groupe 4 : rofécoxib 50 mg 1/j die néoplasique. (n = 268) , - Allergie aux AINS ou au - groupe 5 : placebo paracétamol. (n = 147). Durée de l’étude : 6 semaines. Évaluation * Critère principal Echelle SF-36 : résultat sur chacun des 4 domaines "Santé Physique" (et score global PCS : Physical Component Summary) et des 4 domaines "Santé Mentale" (et score global MCS : Mental Component Summary). Analyse statistique Analyse de covariance ANCOVA. Analyse en intention de traiter. Résultats 565 (84 %) des patients ont terminé l’étude. - Scores augmentés sous rofécoxib par rapport au placebo dans tous les domaines sauf celui de la perception générale de la santé. - Augmentation des scores dose-dépendante. - Augmentation des scores dans les domaines physique et mental fortement corrélée à l’efficacité clinique. Conclusion des auteurs L'emploi du rofécoxib améliore significativement la qualité de vie liée à la Santé des patients arthrosiques. L'amélioration porte aussi bien sur les domaines de la santé physique que mentale et le bien-être psychologique. Conclusion du CNHIM Cette étude démontre indéniablement un gain en terme de qualité de vie liée à la santé. Des études supplémentaires sont requises afin de positionner davantage le rofécoxib dans l'arsenal thérapeutique : comparai* Critères secondaires - comparaison aux résultats de son aux autres coxibs et aux AINS non la population américaine générale, sélectifs ; utilisation des échelles de mesu- explorations de la relation re de QVLS validées en rhumatologie. entre efficacité clinique et amélioration de la QVLS, - efficacité clinique. (suite de la page 28) Aucune différence significative n'a été mise en évidence avec le célécoxib, y compris à haute dose (400 mg/j). 3.4.3. Résultats 3.4.3.1. Dans l'arthrose Un des essais (14) n'est pas une réelle étude d'équivalence (pas de calcul de puissance, pas de définition a priori de critères de comparabilité) : il ne permet pas de conclure à l'équivalence stricte des traitements testés. * Célécoxib Dans l'arthrose, deux études de dose versus placebo sont disponibles (142, 166). La dose quotidienne de 40 mg s'est révélée inefficace, alors que les doses de 100 x 2 à 200 mg/j x 2 présentent une efficacité similaire. La répartition en une ou deux prises par jour n'a pas modifié les résultats (166). Enfin, l’importance clinique des résultats observés est celle qui est classiquement observés avec les AINS : 40 % des patients ont été améliorés. Deux études versus autre AINS (naproxène 1 g/j) (Tableau 21) ont été publiées (14, 88). (suite page 37) 31 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Mesurer l'impact du rofécoxib sur la qualité de vie liée à la santé (QVLS) chez des patients atteints d'arthrose du genou ou de la hanche. doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 32 Coxibs Tableau 27 : Arthrose du genou ou de la hanche - Efficacité du rofécoxib versus placebo ou ibuprofène (44). A randomized trial of the efficacy and tolerability of the COX-2 inhibitor rofecoxib vs ibuprofen in patients with osteoarthritis – 2000 (44). Évaluation thérapeutique Méthodologie Inclusion/ Évaluation Objectif Comparer l’efficacité clinique et la tolérance du rofécoxib (12,5 mg et 25 mg /j) versus ibuprofène (800 mg x 3/j) dans l’arthrose Inclusion - Arthrose symptomatique du genou ou de la hanche contrôlée radiologiquement depuis au moins 6 mois. - Âge ≥ 40 ans. Type d’étude - Classe fonctionnelle ARA I, Étude randomisée en double II, ou III aveugle. - 2 groupes sont différenciés : 809 patients. . les utilisateurs habituels d’AINS (interruption de traiteSchéma posologique ment de 5 demi-vies de l’AINS 4 groupes parallèles : utilisé avant la pré-sélection, (EVA > 40mm et augmenta- groupe 1 : rofécoxib 12,5 mg tion de 15 mm par rapport à la (n = 244), valeur de la pré-sélection, - groupe 2 : rofécoxib 25 mg perte d’au moins 1 point sur (n = 242), l’échelle de Likert pour l’esti- groupe 3 : ibuprofène 800 mg x 3 mation globale de l’état de la maladie par l’investigateur), (n = 249), . les utilisateurs habituels de - groupe 4 : placebo (n = 74). paracétamol (EVA > 40mm ± 2,6 g maximum de paracétamol pour l’évaluation de la douleur et pour l’évaluation globale de Durée de l’étude : la maladie par le patient, score 6 semaines. d’évaluation par l’investigateur de l’état global de la maladie moyen, mauvais ou très mauvais). Exclusion - Clairance de la créatinine < 30 ml/min. - Test de perte de sang fécal positive, syndrome de malabsorption. - HTA non contrôlée, maladie hépatique active, récente néoplasie. - Allergie au paracétamol ou aux AINS. - Prise d’aspirine, de corticoïdes, de warfarine ou de ticlopidine. - Examen clinique ou résultats biologiques anormaux - Angine de poitrine ou insuffisance cardiaque de stade III ou IV. - Infarctus du myocarde ou attaque ischémique datant de moins de 2 ans. Résultats 88% des patients ont terminé l’étude : Arrêt de traitement : - groupe 1 : 7,2 % - groupe 2 : 6,4 % - groupe 3 : 12 % - groupe 2 : 14 % Groupes comparables *Arrêts de traitement pour manque d’efficacité : moins fréquents dans les groupes 1, 2 et 3 que dans le groupe 4. * Efficacité des groupes 1 et 2 comparable à celle du groupe 3 durant les 6 semaines de traitement (selon les critères de comparabilité) par rapport au placebo. * Groupe 2 statistiquement supérieur au groupe 3 pour 2 des 3 critères principaux : - estimation globale de la réponse au traitement par le patient (p = 0,005) - estimation globale de l’état de la maladie par l’investigateur (p = 0,005) * Pas de différence lors de l’analyse en sous-groupes. Tolérance La comparaison entre les groupes est possible car les doses sont efficaces. Le même taux d’effets indésirables est retrouvé dans les 3 groupes : - groupe 1 : 50,8 %, - groupe 2 : 53,3 %, - groupe 3 : 51,8 % (dont 2 ulcères). Les effets indésirables les plus retrouvés ont été : inconfort épigastrique, diarrhée, nausée. Les effets rénaux sont équivalents dans les groupes, et aucun effet indésirable spécifique est attribué aux inhibiteurs de la COX-2. Évaluation * Critère principal - Douleur à la marche sur une surface plane. Paracétamol : absence de différence signi- Estimation globale de la réponse au traitement par le patient (Likert). ficative pour le nombre de comprimés de - Estimation globale de l’état de la maladie par l’investigateur (EVA). paracétamol utilisés dans les 3 groupes de l’essai. * Critères secondaires - Sous échelles de mobilité, de raideur, de douleur Conclusion des auteurs - Nombre d’arrêt de traitement pour manque d’efficacité Le rofécoxib est bien toléré avec une effi- Quantité de paracétamol associé cacité clinique comparable à celle d’AINS - Évaluation globale de la réponse au traitement par l’investigateur (ibuprofène) à haute dose. - Sensibilité de l’articulation. * Tolérance : effets indésirables rapportés (imputabilité codée), examens biologiques : sang et urine. Conclusion du CNHIM L’efficacité du rofécoxib aux doses de 12,5 et 25 mg/j est comparable à celle de l’ibuAnalyse statistique profène. Aucune différence statistiqueEtude d’équivalence - puissance 99 % ment significative dans la survenue d’efSous-groupes prédéfinis Pour chaque critère, moyenne de toutes les mesures de la période de fets indésirables n’a été mise en évidence pour les 2 médicaments aux différentes doses, traitement mais cela n’était pas l’objectif de l’étude. Analyse de covariance ANCOVA Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 32 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 33 Coxibs Tableau 28 : Arthrose du genou ou de la hanche - Efficacité du rofécoxib versus diclofénac (30). Méthodologie Inclusion/ Évaluation Objectif Comparer l’efficacité du rofécoxib versus diclofénac chez les patients arthrosiques et évaluer la sécurité d’emploi et la tolérance du rofécoxib. Type d’étude Etude randomisée aveugle. 784 patients; en double Schéma posologique 3 groupes parallèles de traitement : - groupe 1 : rofécoxib 12,5 mg (n = 259) - groupe 2 : rofécoxib 25 mg (n = 257) - groupe 3 : diclofénac 50 mg (3/j) (n = 268) ± paracétamol (maximum de 2,6 g/j) Durée de l’étude : 1 an pour l’étude d’efficacité et de sécurité Inclusion - Patients présentant une arthrose du genou ou de la hanche. - Âge > 40 ans. - Diagnostic clinique et radiologique. - L’articulation en cause doit être la principale source de douleur et d’invalidité. - Classe fonctionnelle I, II, III (Steinbroker). - 2 groupes : . utilisateurs d’AINS : évaluation de la douleur à la marche par EVA > 40 mm à la visite de pré-sélection et après interruption de l’AINS, augmentation > 15 mm + aggravation de l’état de la maladie selon l’investigateur, . utilisateurs de paracétamol : évaluation de la douleur à la marche par EVA > 40mm estimation globale de l’état de la maladie par l’investigateur et par le patient. Exclusion - Femmes enceintes. - Insuffisance rénale. - Anomalies cliniques ou biologiques - Perte de sang fécal. - HTA non contrôlée. - Infarctus du myocarde ou accident cardio-vasculaire de moins de 2 ans. - Maladie hépatique active. - Antécédent récent de maladie néoplasique. - Allergie aux AINS ou au paracétamol. - Utilisation régulière d’aspirine, de corticoïdes, de warfarine ou ticlopidine. - Angine de poitrine ou insuffisance cardiaque de classe III ou IV (les patients avec des antécédents d’ulcère gastrique ou duodénal ou de saignements gastro-intestinaux ont été autorisé à participer). Résultats Patients ayant terminé l’étude à 1 an : 57 %. Arrêt de traitement dans les différents groupes : groupe 1 = 37,8 % : groupe 2 = 44,7 % ; groupe 3 = 45,9 %. * Efficacité clinique globale : Groupes 1 et 2 = groupe 3. sauf pour 2 critères - estimation de la réponse au traitement par le patient et estimation de l’état de la maladie par l’investigateur - en faveur du groupe 3 (mais dans les limites prédéfinies de comparabilité). Tolérance Tous les traitements sont bien tolérés. * Incidence des effets indésirables similaire dans tous les groupes de traitement : - groupe 1 = 30,9 %, - groupe 2 = 30,4 %, - groupe 3 = 32,5 %. * Effets gastro-intestinaux les plus fréquents : nausées, diarrhées et brûlures d’estomac (pas de différence statistiquement significative entre les groupes) * Incidence des patients ayant arrêté l’étude pour effets indésirables similaire : - gastro-intestinaux : groupe 1 = 4,6 %, groupe 2 = 3,1 %, groupe 3 = 3,7 %, - cardiovasculaire : groupe 1 = 2,3 %, groupe 2 = 3,1 %, groupe 3 = 3,7 %. * Oedèmes : pas de différence significative mais un arrêt de traitement dans le groupe 1. Conclusion des auteurs Le rofécoxib est bien toléré et présente une efficacité clinique comparable à 150 mg de diclofénac dans l’étude d’un an (selon les critères statistiques prédéfinis). L’inhibition spécifique des COX-2 produit une efficacité thérapeutique dans l’arthrose. Évaluation * Critères principaux : - Douleur à la marche (question 1 du WOMAC) (EVA). Conclusion du CNHIM - Estimation globale de la réponse au traitement par le patient (Likert). Cette étude montre une efficacité compa- Estimation globale de l’état de la maladie par l’investigateur (Likert). rable entre le rofécoxib et le diclofénac. Le taux d’effets indésirables global et aussi le * Critères secondaires - Estimation globale de la réponse au traitement par l’investigateur (Likert). taux d’effets indésirables gastro-intestinaux sont comparables entre les groupes ; - Estimation globale de l’état de la maladie par le patient (EVA). - Sous échelles WOMAC de douleur, de raideur, de capacité fonctionnelle (EVA). il n’y a donc pas de meilleure tolérance gastrique pour le rofécoxib dans cette - Sensibilité de l’articulation étudiée (3 points). étude à long terme, mais l’étude de la tolé- Nombre de comprimés de paracétamol consommés (325 mg). rance n’était pas l’objectif de cet essai. * Tolérance Recueil des effets indésirables, évaluation de leur intensité ; impu- L’absence d’un groupe placebo ne permet pas d’évaluer correctement l’efficacité du tabilité codée). Examens biologiques : sang et urine. traitement mais poserait un problème Analyse statistique éthique. Aucune comparaison entre les 2 Etude d’équivalence suivant une analyse de covariance puissance 99 % doses de rofécoxib n’a été réalisée. Analyses intermédiaires programmées à S12 et S26. 33 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Rofecoxib, a specific inhibitor of cyclooxygenase 2, with clinical efficacy comparable with that of diclofenac sodium - 2000 (30). doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 34 Coxibs Tableau 29 : Arthrose du genou ou de la hanche - Efficacité du rofécoxib versus ibuprofène (131). Rofecoxib, a new cyclooxygenase 2 inhibitor, shows sustained efficacy, comparable with other nonsteroidal ant-inflammatory drugs. – A 6-week and a 1-year trial in patients with osteoarthritis – 2000 (131). Évaluation thérapeutique Méthodologie Inclusion/ Évaluation Objectif Évaluer l'efficacité et la sécurité d'emploi du rofécoxib utilisé dans l'arthrose par rapport au placebo et à d’autres AINS lors de 2 études comparatives. Inclusion - Arthrose du genou ou de la hanche symptomatique et radiographique. - Âge ≥ 40 ans. - Classe fonctionnelle ARA I, II ou III. Type d’étude - Efficacité antérieure des AINS (90 %) ou du paracé2 études multicentriques randomisées, en double tamol (10 %). aveugle, en groupes parallèles. - Patients précédemment soulagés par un AINS : Etude n°1 : 62 centres aux USA. aggravation des symptômes après une période d'arrêt de l'AINS. Schéma posologique - Patients précédemment soulagés par le paracétamol * Etude n°1 (n = 736) ayant au moins des signes modérés d'arthrose. 4 groupes parallèles : Exclusion - groupe 1 = rofécoxib 12,5 mg/j (n = 219), - Utilisation de corticoïde, analgésique topique, aspiri- groupe 2 = rofécoxib 25 mg/j (n = 227), ne à faible dose, antiacide classique, anti-H2, inhibiteur - groupe 3 = ibuprofène 800 mg x 3/j (n = 221), de la pompe à protons, warfarine ou ticlopidine. - Insuffisance rénale (cl créat < 30 ml : min). - groupe 4 = placebo (n = 69). - Saignement gastro-intestinal. ± paracétamol (cp de 325 mg) si besoin. - Syndrome de malabsorption Durée : 6 semaines. - Angine de poitrine ou insuffisance cardiaque congestive de classe III/IV. * Etude n°2 (n = 693) - Hypertension non contrôlée. 4 groupes parallèles : - Infarctus du myocarde. - Attaque ischémique transitoire (< 2 ans). - groupe 1 = rofécoxib 12,5 mg/j (n = 231), - Maladie hépatique active. - groupe 2 = rofécoxib 25 mg/j (n = 232), - Affection néoplasique récente. - groupe 3 = diclofénac 50 mg x3/j (n = 230), - Allergie au paracétamol ou aux AINS. - Autre condition relevée par l'investigateur susceptible ± paracétamol (cp de 325 mg) si besoin. d'interférer avec la participation à l'étude, de brouiller les Durée : 1 an. résultats ou de poser un risque inacceptable pour le patient. Après S26, les analgésiques topiques ou généraux et les corticoïdes étaient autorisés pour lutter contre la douleur arthrosique. Évaluation (Critères validés par l'OMERACT) * Etude n°1 : évaluation à S2, S4, S6 (ou lors de l'arrêt prématuré du traitement) + 7 à 10 jours après la fin du traitement. * Etude n°2 : Evaluation à S2, S4, S8, S12, S24, S39, S52 (ou lors de l'arrêt prématuré du traitement) * Critères principaux d'efficacité - Douleur à la marche sur une surface plane (question n°1 de la sous-échelle de douleur du WOMAC) : EVA 0-100 mm. - Evaluation globale de la réponse au traitement par le patient (échelle de Likert) - Evaluation globale de l'état de la maladie par l'investigateur (échelle de Likert) * Critères secondaires d'efficacité - Sous-échelles WOMAC de fonction physique, raideur et douleur : EVA 0-100 mm. - Evaluation globale par le patient de l'état de la maladie : EVA 0-100 mm - Pourcentage d'arrêts de traitement pour manque d'efficacité - Nombre de comprimés de paracétamol consommés / j - Evaluation globale de la réponse au traitement par l'investigateur (échelle de Likert). - Sensibilité de l'articulation - Compliance : décompte des unités retournées et décompte du nombre de cps de paracétamol consommés - Douleur nocturne et raideur matinale (critères définis a posteriori) * Tolérance : recueil des effets indésirables (intensité, imputabilité codée) ; examens biologiques : sang, urine. Analyse statistique Analyse en intention de traiter - Analyse de covariance (ANCOVA) - Etude d'équivalence, avec critères de comparabilité prédéfinis) - Puissance 99 %. Test exact de Fischer. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 34 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 35 Coxibs Tableau 29 : Arthrose du genou ou de la hanche - Efficacité du rofécoxib versus ibuprofène (131) (suite). Rofecoxib, a new cyclooxygenase 2 inhibitor, shows sustained efficacy, comparable with other nonsteroidal ant-inflammatory drugs. – A 6-week and a 1-year trial in patients with osteoarthritis – 2000 (131). Résultats Etude n°1 : 84,9 % des patients ont terminé l'essai. Etude n°2 : 66,5 % des patients ont terminé l'essai. Efficacité clinique : — Etude n°1 - Ensemble des critères sauf l'évaluation de la réponse au traitement par l'investigateur : groupes 1 et 2 = groupe 3 et > placebo (p > 0,05) - Arrêt de traitement pour manque d'efficacité : groupes 1 et 2 > placebo (p > 0,01) — Etude n°2 groupes 1 et 2 = groupe 3 résultats obtenus dans les limites prédéfinies de comparabilité efficacité obtenue dès la 1ère visite et maintenue pendant la durée des études — Utilisation du paracétamol : - Etude n°1 : consommation significativement plus grande dans le groupe 4 (p < 0,001). - Etude n°2 : groupe 2 = groupe 3 ; consommation significativement plus grande dans le groupe 1. Tolérance — Etude n°1 : - Arrêts de traitement : 39, pas de différence significative entre les 4 groupes, - effets gastro-intestinaux : 22/39, - effets cardio-vasculaires : 4/39. — Etude n°2 : - Arrêts de traitement : 8, plus d'arrêts dans le groupe 3 (p < 0,05), - effets gastro-intestinaux : 40/86, - effets cardiovasculaires : 10/86, - élévation des transaminases : groupe 3 : 10 versus groupes 1 et 2 (p <0,05) Conclusion des auteurs Le rofécoxib est efficace dans le traitement de l'arthrose en prise quotidienne unique à 6 semaines et à 1 an de traitement. Le rofécoxib était généralement d'un emploi sûr et bien toléré par les patients arthrosiques à 6 semaines et à 1 an de traitement. Conclusion du CNHIM Cet essai montre que le rofécoxib est comparable aux AINS classiques sur le plan de l'efficacité, mais aussi en terme de tolérance. Aucune différence significative, notamment concernant les effets indésirables gastro-intestinaux n'est mise en évidence (puissance trop faible). La méthodologie d'évaluation est rendue complexe par la multiplicité et la non-hiérarchisation des critères d'évaluation censés rendre compte des différentes dimensions de l'arthrose. 35 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique (suite) doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 36 Coxibs Tableau 30 : Arthrose du genou - Efficacité du rofécoxib et du célécoxib versus paracétamol (59). Efficacity of rofecoxib, celecoxib, and acetaminophen in osteoarthritis of the Knee - 2002 (59). Évaluation thérapeutique Méthodologie Inclusion/ Évaluation Objectif Comparer l'efficacité du rofécoxib, célécoxib et paracétamol dans l'arthrose du genou chez l'adulte. Inclusion (critères définis par le protocole) - Âge > 40 ans. - Arthrose du genou (critères de l’American College of Type d’étude Rheumatology) depuis au Etude contrôlée randomisée, en moins 6 mois. groupes parallèles, multicentrique - Classe fonctionnelle ACR I, II (29 centres), en double aveugle. ou III. 382 patients. - 2 sous-groupes inclus : . Anciens utilisateurs d’AINS : EVA < 80 mm au screening ; Schéma posologique EVA > 40 mm et une augmen4 groupes parallèles : tation de 15 mm après arrêt de l’AINS (douleur à la - groupe 1 : rofécoxib 12,5 mg/j marche) ; augmentation d’1 (n = 96) point à l’évaluation par l’inves- groupe 2 : rofécoxib 25 mg/j tigateur (Likert) entre le scree(n = 95) ning et l’inclusion . Anciens utilisateurs exclusifs - groupe 3 : célécoxib 200 mg/j (n = 97) de paracétamol à haute dose - groupe 4 : paracétamol 4000 mg/j (1,2 à 4 g/j) : paracétamol efficace ; score (Likert) de 2 à (n = 94) 4 pour l’évaluation par l’invesDurée de l’étude : 6 semaines. tigateur ; EVA > 40 mm au screening et à l’inclusion Résultats 79 % des patients ont terminé l'étude. Groupes comparables : âge moyen de 63,5 ans, 67 % : ARA II. Sous-groupes : 77 % anciens utilisateurs d’AINS ; 23 % anciens utilisateurs de paracétamol. * Efficacité - Tous les critères d’évaluation (J6 et S6) : groupe 2 > groupe 4. - Douleur à la marche, douleur nocturne, douleur au repos à J6 groupe 2 > groupe 3. - Douleur au repos, sous-échelles douleur et raideur et évaluation globale de la réponse au traitement par le patient à S6 : groupe 2 > groupe 3. Tolérance - Incidence des effets indésirables gastrointestinaux similaire dans les 4 groupes ; aucune ulcération, perforation ni hémorragie digestive. - 7 cas d’HTA. - 2 rétentions de fluides. - Aucun cas d’infarctus. Exclusion (critères définis par le protocole) - Autre maladie arthrosique. - Résultats biologiques anormaux. - Antécédents d’allergie aux médicaments utilisés. - Hypersensibilité à l’aspirine, l’ibuprofène ou autre AINS. - 1 choc une semaine après arrêt du rofécoxib 25 mg/j (ancien utilisateur de célécoxib). - Effets spécifiques ou ayant entraîné un arrêt de traitement : 2 œdèmes : 2 arrêts de traitement. Évaluation Estimation de J1 à J6, puis à S6 * Efficacité - Douleur à la marche sur une surface plane (EVA- WOMAC). - Douleur nocturne (EVA - WOMAC). - Douleur au repos (EVA - WOMAC). - Raideur matinale (EVA - WOMAC). - Sous-échelle douleur (EVA - WOMAC). - Sous-échelle raideur (EVA - WOMAC). - Sous-échelle fonction physique (EVA - WOMAC). - Estimation de la réponse au traitement par le patient (Likert) Conclusion des auteurs L’administration du rofécoxib 25 mg/j est plus efficace que le paracétamol 4g/j, le célécoxib 200mg/j et le rofécoxib 12,5mg/j dans l’arthrose symptomatique du genou. Conclusion du CNHIM Aucun critère principal d’évaluation n’a été défini. Les résultats globaux de l’échelle WOMAC, échelle globale validée, bien * Tolérance qu’administrée aux patients n’est pas anaRecueil des effets indésirables (imputabilité codée) lysée. Examens biologiques et physiques La multiplicité des résultats rend l’analyse difficile. Analyse statistique 1) analyse en sous groupe : vérification de la compatibilité des La supériorité de rofécoxib 25 mg/j (plus forte dose AMM) au célécoxib (400 mg/j) résultats avec le traitement précédent. 2) Combinaison de sous groupe et évaluation de chacun des 4 trai- (plus forte dose AMM) n’a pas été recherchée. tements. Cet essai semble démontrer la supériorité Analyse de covariance pour résultats (WOMAC). des inhibiteurs de la COX-2 sur le paracéAnalyse en intention de traiter. tamol. Régression logistique pour résultats Likert. Tests bilatéraux. Puissance = 65 %. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 36 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 37 Coxibs Tableau 31 : Polyarthrite rhumatoïde - Efficacité du célécoxib versus placebo - étude de doses (142). Preliminary Study of the Safety and efficacity of SC-58635, a Novel Cyclooxygenase inhibitor - 1998 (142). Type d’étude Études d’efficacité, étude de doses. 330 patients Schéma posologique 4 groupes parallèles : - groupe 1 = célécoxib (n = 81), - groupe 2 = célécoxib (n =82), Inclusion/ Évaluation Inclusion (critères définis par le protocole) - Polyarthrite rhumatoïde en poussée. - Classe fonctionnelle Steinbroker I à III. Résultats * Arrêt de traitement pour échec : moins d’arrêts dans les groupes 2 et 3 que dans le groupe 4 (p < 0,030). * Estimation globale de la maladie par le patient : - différence significative entre les groupes Exclusion (critères définis par 1, 2, 3 et le groupe 4 et placebo (p < 0,001), le protocole) - Symptôme inflammatoire - différence non significative entre le groupe 1 et le groupe 4 à S2 et S4. autre que polyarthrite. - Arthrite non inflammatoire - Prise de corticoïdes, d’antimalariques - Prise d’AINS ou analgésiques (< 2 jours) sauf aspirine à dose antiagrégante. 40 mg x 2 - Maladie gastro-intestinale active. - Désordre hépatique ou rénal 200 mg x 2 - Trouble de la coagulation. * Nombre d’articulations gonflées : différence non significative entre le groupe 1 et le groupe 4 (p > 0,066). Conclusion des auteurs Les dosages de célécoxib 200 mg x 2 et 400 mg x 2 sont supérieurs au placebo Évaluation à S1, S2 et S4 - groupe 3 = célécoxib 400 mg x 2 - Évaluation globale de l’état pour tous les critères étudiés ; le dosage à 40 mg n’a pas montré de différence avec (n = 82), de la maladie par le patient - groupe 4 = placebo (n = 85). - Évaluation globale de l’état de le placebo (dosage probablement inefficace dans la polyarthrite rhumatoïde). la maladie par l’investigateur. - Nombre d’articulations gonflées. Durée : 4 semaines. Conclusion du CNHIM - Nombre d’articulations douDoses de 200 mg x 2 et 400 mg x 2/j reteAnalyse statistique loureuses. Analyse de covariance. - Durée de la raideur matinale nues. Test de Fisher ( pour comparer le - Classification fonctionnelle de Par ailleurs une comparaison avec un AINS de référence a été effectuée (29, 83). nombre d’échecs au traitement). Steinbroker. - Mesure de la protéine C réactive. - Douleur sur EVA. (suite de la page 31) Les domaines touchant la santé mentale et le bienêtre psychologique ont aussi été améliorés. Ces résultats, encourageants, mériteraient d'être enrichis par la comparaison aux autres coxibs et aux AINS nonsélectifs et par la passation de questionnaires spécifiques des affections rhumatologiques. * Rofécoxib Une étude de dose dans l’arthrose (versus placebo) (49) démontre l’efficacité du rofécoxib à 25 mg/j et 125 mg/j. Il n’a pas été montré de différence d'efficacité entre les deux doses. Trois essais versus autres AINS - diclofénac, ibuprofène - (30, 44, 131)) ont été mis en place de façon à prouver l'équivalence des traitements testés. Celle-ci a été obtenue avec le rofécoxib (12,5 et 25 mg/j) versus ibuprofène (800 mg x 3/j) et diclofénac (50 mg x 3/j). Ainsi, le rofécoxib a montré une efficacité comparable aux AINS à haute dose. * Rofécoxib et célécoxib versus paracétamol Une étude de doses comparant le célécoxib et le rofécoxib au paracétamol dans le traitement de l’arthrose symptomatique du genou a été publiée (59). L’administration du rofécoxib à la dose de 25 mg/j a montré une efficacité supérieure à celle du rofécoxib 12,5 mg/j, du célécoxib 200 mg/j et du paracétamol 4 g/j. Cependant cette étude ne présente pas de critère principal d’évaluation et la multiplicité des résultats a rendu son analyse difficile. Par ailleurs, les doses des coxibs ne sont pas comparables à celles retenues à l’AMM. Un essai clinique a été mené pour évaluer le retentissement d'un traitement par rofécoxib à plusieurs doses pendant six semaines sur la qualité de vie liée à la santé (50). L'échelle généraliste SF-36 a été utilisée pour l'évaluation. Tous les scores ont été améliorés de façon significative sous rofécoxib, de façon dose-dépendante, alors qu'ils sont restés stables sous placebo. (suite page 45) 37 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Comparer l’efficacité de 3 dosages de célécoxib par rapport au placebo dans le traitement des signes et des symptômes de la polyarthrite rhumatoïde et déterminer la dose efficace. doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 38 Coxibs Tableau 32 : Polyarthrite rhumatoïde - Efficacité du célécoxib versus diclofénac (54). Celecoxib versus diclofénac in long-term mangement of rheumatoid arthritis : randomised double blind comparison. Lancet 1999 (54). Évaluation thérapeutique Méthodologie Inclusion/ Évaluation Objectif Comparer l’efficacité et la tolérance à long terme du célécoxib versus diclofénac. Inclusion (critères définis par le protocole) - Polyarthrite (ACR-20). - Diagnostic depuis plus de 6 mois. - Classe fonctionnelle I, II ou III. Type d’étude - Patients nécessitant un traiteEtude randomisée en double ment AINS en continu mais pas aveugle, groupes parallèles. de wash-out requis. Pas de wash-out d’AINS. 655 patients. Exclusion (critères définis par le protocole) - Ulcérations gastro-intestinales Schéma posologique en cours ou saignement digestif 2 groupes parallèles de traitement : actif - groupe 1 : célécoxib 200 mg x 2 - Inflammation importante. (n = 326), - Maladie gastro-intestinale. - groupe 2 : diclofénac 75 mg x 2 - Trouble de la coagulation. (n = 329). - Cancer (sauf patients opérés et sans récidive depuis plus de 5 ans). Durée de l’étude : - Maladie hépatique ou rénale. 12 semaines. - Femmes enceintes ou allaitantes. - Anomalies biochimiques Analyse statistique - Prise d’un nouveau traitement Analyse en intention de traiter pour la polyarthrite rhumatoïde + LOCF. < 12 semaines. Test de Cochran Mantel Haentzel. - Prise de corticoïdes injecAnalyse de covariance. tables < 4 semaines. Test de Fisher. Évaluation : toutes les 4 semaines jusqu'à S24 * Critère principal - Évaluation de la maladie par le patient et l’investigateur. - Nombre d’articulations douloureuses. - Nombre d’articulations enflées. - Endoscopie à S24 ou à l’arrêt du traitement (évaluation selon un score de 1 à 7). * Critères secondaires - Nombre de patients répondant au traitement selon ACR. - Nombre d’arrêts de l’essai pour effets indésirables ou manque d’efficacité. - Durée du dérouillage matinal. - Qualité de vie (HAQ) - Protéine C réactive. - Douleur (EVA). Résultats Patients ayant terminé l’essai : 60 %. * Groupes non comparables à J0, concernant : - l’estimation de la douleur par EVA : groupe 1 = 47,4 versus groupe 2 = 51,7, - la durée du dérouillage : groupe 1 = 70 versus groupe 2 = 98,4. * Efficacité - tous les critères d’efficacité : pas de différence significative - évaluation globale de la maladie par le patient et l’investigateur : légère amélioration dans les deux groupes. Tolérance - Effets indésirables : taux comparables dans les 2 groupes, sauf pour les douleurs abdominales : groupe 1 = 11 % versus groupe 2 = 21 % (p < 0,001). - Ulcères + érosions : . gastriques : groupe 1 = 18 % versus groupe 2 = 34 % (p < 0,001), . duodénaux : groupe 1 = 5 % versus groupe 2 = 11 % (p < 0,009), - Taux de sortie pour effets gastro-intestinaux : groupe 1 = 6 % versus groupe 2 = 16 % (p < 0,001). - Ulcère seul : . groupe 1 = 4 4 %, . groupe 2 = 15 % (p < 0,01). - Hospitalisations pour effets indésirables : groupe 2 = 5. - Diminution du taux d’hémoglobine : groupe 1 = 0,01 g/l versus groupe 2 = 0,24 g/l. Conclusion des auteurs Le célécoxib a montré une activité antiinflammatoire et analgésique similaire au diclofénac avec moins d’ulcérations gastro-intestinales hautes, moins d'effets indésirables gastro-intestinaux et une meilleure tolérance. Conclusion du CNHIM Il est difficile de donner une conclusion sur l’efficacité car les groupes ne sont pas comparables après la randomisation (pour l’évaluation de la douleur et la durée de * Tolérance : tests biochi- dérouillage). miques sanguins. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 38 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 39 Coxibs Tableau 33 : Polyarthrite rhumatoïde - Efficacité du célécoxib versus placebo et naproxène (143). Anti-inflammatory and Upper Gastrointestinal Effects of celecoxib in Rheumatoid Arthritis - 1999 (143). Inclusion/ Évaluation Inclusion (critères définis par le protocole) - polyarthrite rhumatoïde depuis au moins 3 mois ACR20. - Âge > 18 ans. - Classe fonctionnelle I, II, ou III. - Traitement de fond de la Type d’étude polyarthrite rhumatoïde à Etude contrôlée, randomisée , mul- doses stables autorisé : cortiticentrique en double aveugle. coïdes, médicaments antirhu1149 patients. matismaux, méthotrexate. Résultats Patients ayant terminé l’essai : 60 %. * Amélioration des signes et symptômes - groupe 1, 2 et 3 > groupe 5 - groupes actifs comparables. * ACR 20 % - groupe 1 : - groupe 3 : - groupe 5 : : 40 % 39 % 29 % - groupe 2 : 44 % - groupe 4 : 36 % * Incidence des ulcères gastro-duodénaux : - groupe 1 : 6 % - groupe 2 : 4 % - groupe 3 : 6 % - groupe 4 : 26 % - groupe 5 : 4 % - groupes 1, 2 et 3 versus groupe 5 : difSchéma posologique Exclusion (critères définis par le protocole) férence non significative (p > 0,4). 5 groupes parallèles : - Maladie active gastro-intesti- - groupes 1, 2, 3 et 5 significativement différents du groupe 4 (p < 0,001). - groupe 1 = célécoxib 100 mg x 2 nale, rénale ou hépatique. - Troubles de la coagulation. (n = 240), - Cancer < 5 ans (sauf si exé- Tolérance * Effets indésirables les plus fréquents : - groupe 2 = célécoxib 200 mg x 2 rèse chirurgicale). maux de tête, dyspepsie, infection respira(n = 235), - Ulcère gastro-duodénal toire haute et douleurs abdominales. - groupe 3 = célécoxib 400 mg x 2 < 30 j. - Chirurgie gastrique ou duo- * Incidence des effets gastro-intestinaux : (n = 218), - groupe 1 : 28 % - groupe 2 : 25 % - groupe 4 = naproxène 500 mg x 2 dénale. Les antécédents de maladie - groupe 3 : 26 % - groupe 4 : 31 % (n = 225), ulcéreuse n’étaient pas un - groupe 5 : 19% - groupe 5 = placebo (n = 231). motif d’exclusion. * Incidence des oedèmes et de l’hyperten± aspirine (325 mg/j) sion : faible dans tous les groupes (0 à 2 %). ± paracétamol (2 g/j) sauf durant Évaluation à S2, S6 et S12 * Efficacité les 8 h précédant l’évaluation. - ACR 20 % Conclusion des auteurs - Estimation globale de la Durée de l’étude : 12 semaines maladie par le patient (Likert) Dans cette étude, tous les dosages de - Estimation globale de la célécoxib sont efficaces dans la polyarthriAnalyse statistique maladie par l’investigateur te rhumatoïde et on retrouve moins d’ulcèAnalyse de covariance re à l’endoscopie qu’avec le naproxène. (Likert). + procédure de Machbery Analyse en intention de traiter. Evaluation des différents groupes par le test de Fisher. Evaluation des ulcères gastro-duodénaux et de l’efficacité et la tolérance, par le test de Cochran Mantel Haenszel- puissance 80 %. Test de Hochberg. - Estimation de la douleur par le patient (EVA) - Nombre d’articulations douloureuses - Nombre d’articulations gonflées. - Durée de la raideur matinale. - Questionnaire d’incapacité fonctionnelle - Dosage de la protéine C réactive. - Recherche Helicobacter pylori. Conclusion du CNHIM Cette étude montre que la dose de célécoxib de 400 mg x 2 n’a pas montré de meilleure efficacité que la dose à 200 mg x 2. Le pourcentage d’ulcère gastro-duodénal n’est pas différent avec la dose la plus élevée et est équivalent à celui du placebo ; il n’y a donc pas d’effet dose sur ce critère. Remarque : l’inclusion-confirmation de polyarthrite rhumatoïde symptomatique se fait après un sevrage de 2-7 jours des * Tolérance AINS (≥ 6 articulations douloureuses et Estimation à S2, S6 et S12. Evaluation endoscopique à J0 augmentation de 20 %, ≥ 3 articulations tuméfiées, raideur matinal ≥ 45 minutes et à la fin de l’étude. ou douleur sur EVA ≥ 40 mm). 39 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Montrer que le célécoxib est efficace comme anti-inflammatoire et analgésique avec une réduction des problèmes gastro-intestinaux comparés aux AINS conventionnels dans la polyarthrite rhumatoïde. doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 40 Coxibs Tableau 34 : Polyarthrite rhumatoïde - Efficacité du rofécoxib versus placebo (137). The Safety Profile, Tolerability, and Effective Dose Range of Rofecoxib in the Treatment of Rheumatoid Arthritis - 1999 (137). Évaluation thérapeutique Méthodologie Inclusion/ Évaluation Objectif Evaluer le profil de sécurité, la tolérance et la dose efficace du rofécoxib administré une fois par jour dans la polyarthrite rhumatoïde . Inclusion (critères définis par le protocole) - Âge > 18 ans. - Polyarthrite rhumatoïde (ACR-20). (un traitement stable durant les 6 derniers mois avec certains Type d’étude médicaments, comme les sels Etude en double aveugle contre d’or, sulfadiazine, azathioprine, D placebo. pénicillamine, hydrochloroquine). 658 patients. 79 centres aux Etats Unis. Exclusion (critères définis par le protocoSchéma posologique le) - Groupe 1 = Rofécoxib 5 mg - Lupus érythémateux. (n = 158 patients). - Spondylarthrite. - Polymyalgie. - Groupe 2 = Rofécoxib 25 mg - Maladie de Paget. (n = 171 patients). - Ulcérations ou saignements - Groupe 3 = Rofécoxib 50 mg gastro-intestinaux. (n = 158 patients). - Diabète non équilibré. - Groupe 4 = placebo - Maladie cardiovasculaire récente. (n = 168 patients). - Cancer. ± paracétamol (comprimés à 325 - Trouble hépatique. - Clairance à la créatinine < mg) 30ml/min. - ALAT > 1.5 fois la normale. Durée de l’étude : - Allergie au paracétamol, 8 semaines. aspirine ou AINS. - Bronchoconstriction associée Analyse statistique à des polypes. Test de Fischer Évaluation * De la maladie : EVA > 40 mm et augmentation de 15 mm par rapport à la valeur de la pré-sélection. * De l’efficacité de la tolérance après 2, 4 et 8 semaines de traitement : - nombre de patients répondant au traitement selon ACR-20, - estimation globale de la maladie par le patient (EVA); - estimation globale de la maladie par l’investigateur (Likert), - nombre d’articulations douloureuses, - nombre d’articulations gonflées, - questionnaire d’incapacité fonctionnelle, - dosage de la protéine C réactive. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 40 Résultats Groupes comparables Patients ayant terminés l’étude : 82,8 % * Nombre de patients répondant au traitement selon ACR-20 : - groupe 1 : 33,5 % (p non significatif) - groupe 2 : 43,9 % (p = 0,0025) - groupe 3 : 49,7 % (p = 0,001) - groupe 4 : 31,7 % * Estimation de la douleur par le patient : - groupe 1 = groupe 4, - groupes 2 et 3 > groupe 4 (p < 0,001). * Estimation de l’activité de la maladie par le patient et par l’investigateur : - groupe 1 = groupe 4, - groupes 2 et 3 > groupe 4 (p < 0,001) * Consommation de paracétamol à S8 : moindre dans groupes 1, 2 et 3 (p < 0,001). Tolérance * Arrêts de traitement pour événement gastro-intestinal : - groupe 1 : 1,3 % (p non significatif), - groupe 2 : 1,8 %, - groupe 3 : 0 %, - groupe 4 : 0 %. *Œdèmes des extrémités : - groupe 1 : 1,3 %, p non significatif - groupe 2 : 2,3 % - groupe 3 : 2,5 %, - groupe 4 : 1,2 %. * Hypertension : - groupe 1 : 0 %, p non significatif - groupe 2: 2,9 % , - groupe 3 : 3,1 %, - groupe 4 : 1,2 %. Conclusion des auteurs Le traitement avec le rofécoxib est bien toléré et entraîne une amélioration clinique des signes et symptômes de la polyarthrite rhumatoïde. Conclusion du CNHIM C’est une étude de phase II pour déterminer la dose efficace du rofécoxib dans la polyarthrite rhumatoïde. Des études à plus long terme et avec des comparateurs (AINS et autres coxibs) sont nécessaires pour confirmer ces données. doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 41 Coxibs Tableau 35 : Douleurs aiguës post-opératoires - Efficacité du parécoxib versus placebo et kétorolac (43). Méthodologie Objectif Comparer l'efficacité du parécoxib IV et IM dans les douleurs aiguës post-opératoires (avulsion d’au moins deux dents de sagesse + curetage osseux). Inclusion/ Évaluation Résultats Inclusion Douleur supérieure à 50 mm sur l’échelle de douleur utilisé dans les 6 heures après la chirurgie. * Intensité et soulagement de la douleur : - supériorité des groupes 1, 2, 3, 4 et 5 par rapport au groupe 6 (p < 0,05), - égalité des formes IM et IV du parécoxib. * Délai d’apparition du soulagement : - groupes 1, 2, 3, 4 et 5 : 13 minutes en moyenne, Type d’étude Exclusion Etude contrôlée randomisée, - Antécédent d’ulcére gastro- - groupe 6 : 24 heures (p ≤ 0,05). double aveugle, en groupes paral- intestinal dans les 6 mois pré* Durée d’action : lèles, monocentrique. cédents. groupes 1, 2, 3, et 4 > groupe 5. 304 patients. - Saignement dans les 6 derniers mois. - Autres antécédents gastro- * Délai de recours à une nouvelle médication : plus rapide avec la forme IV qu’IM, Schéma posologique intestinaux. mais la différence est non significative : En prise unique - Grossesse. - groupe 2 = 7 h 03 6 groupes parallèles : - Utilisation d’antalgiques, - groupe 1 = 9 h 20 groupe 3 = 21 h 43 - groupe 4 = 15 h 39 - groupe 1 : parécoxib 20 mg IM antidépresseurs tricycliques, (n = 51), antihistaminiques, tranquillisants, hypnotiques, sédatifs, * Mesure de l’intensité et du soulagement de - groupe 2 : parécoxib 20 mg IV AINS ou corticoïdes dans les la douleur : (n = 50), 6 heures précédent la chirur- - dans les premières mesures (< 5 h) : groupe 5 > groupe 4, - groupe 3 : parécoxib 40 mg IM gie. - fin de mesure (12 - 24 h) : (n = 50), groupes 1 et 3 > groupe 5 (p < 0,05). - groupe 4 : parécoxib 40 mg IV (n = 51), - groupe 5 : kétorolac 60 mg IM (n = 51), - groupe 6 : placebo (n = 51). Durée de l’étude : 24heures Analyse statistique 1) Analyse en intention de traiter. Évaluation - Intensité de la douleur (Echelle à 4 points). - Soulagement de la douleur (Echelle à 5 points). - Délai d’apparition du soulagement (min) : réduction de la douleur et douleur non perceptible. - Délai de recours à une nouvelle médication (h). - Jugement global du médicament par le patient (Echelle à 5 points). 2) Calcul des effectifs pour une puis- - Tolérance : sance 80 %. . recueil des effets indésirables , . examens biologiques et phy3) Méthode Kaplan Meier et test de sique. log rank pour le soulagement de la douleur. 4) Analyse de covariance pour l’intensité de la douleur et l’évaluation globale du traitement. Tolérance Effets indésirables gastro-intestinaux : même incidence quel que soit le groupe ; aucune ulcération, perforation ni hémorragie digestive. Conclusion des auteurs L’administration du parécoxib IV ou IM prouve son activité antalgique. Le parécoxib 40 mg est comparable au kétorolac 60 mg mais a une durée d’action plus longue. Conclusion du CNHIM Les critères d’évaluation sont nombreux. Cet article montre l’efficacité à court terme (24 h) du parécoxib. Le comparateur kétorolac n’est plus commercialisé en France ; les doses employées sont élevées. Le kétoprofène aurait été un meilleur comparateur. 41 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique A double blind, randomized comparaison of IM and IV administered parecoxib sodium versus ketorolac and placebo in post oral surgery pain model - 2001 (43). doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 42 Coxibs Tableau 36 : Douleurs aiguës post-opératoires - Efficacité du parécoxib versus placebo, kétorolac et morphine (19). Parecoxib sodium effectively treats post laparotomy pain - (19). Évaluation thérapeutique Méthodologie Évaluation Résultats - Intensité de la douleur 1) Phase initiale (échelle EVA). * Soulagement et intensité de la douleur : - Soulagement de la douleur - groupes 1, 2, 3, 4 > groupe 5, - Délai d’apparition du soulage- - groupe 3 = groupe 2, ment (min) : réduction de la dou- - groupe 1 = groupe 4 leur et douleur non perceptible. - groupe 2 > groupe 4. Délai de recours à une nouType d’étude * Délai de recours à une nouvelle médication - groupe 1 = 6 h 05, - groupe 2 = 6 h 20, Etude contrôlée randomisée, velle médication (h). double aveugle, en groupes paral- - Jugement global du médicament - groupe 5 = 2 h 50. par le patient (échelle à 5 points). lèles, multicentrique (6). * Jugement global du médicament par le - Tolérance : 2 phases. 209 patients. patient : “bon, excellent médicament” . recueil des effets indésirables, groupe 1 = 59 %, - groupe 2 = 88 %, . examens biologiques et physiques. Schéma posologique - groupe 3 = 80 %, - groupe 4 = 61 %, En prise multiple, 6 groupes parallèles Analyse statistique - groupe 5 = 42 %. * Dose initiale en dose unique Non renseigné (poster) 2) Phase tardive (4 j) - groupe 1 : parécoxib 20 mg IV (n = 41), Les deux groupes ont la même efficacité - groupe 2 : parécoxib 40 mg IV (n = 41), aux doses maximales préconisées. - groupe 3 : kétorolac 30 mg IM (n = 42), - groupe 4 : morphine 4 mg IV (n = 40) Conclusion des auteurs - groupe 5 : placebo IV (n = 45). En dose unique, l’efficacité du parécoxib 40 mg IV est supérieure à celle du Objectif Etude d’efficacité du parécoxib dans les douleurs post-opératoire s après hystérectomie. Comparaison avec kétorolac et morphine. * Phase de dose multiple (4 j) : placebo et de la morphine 4 mg. L’efficacité du parécoxib 20 mg est simi- groupe 1 : parécoxib IV max 80 mg/j laire à celle de la morphine 4 mg. Le parécoxib 40 mg est d’efficacité simi- groupe 2 : kétorolac IV max 120 mg/j laire par rapport au kétorolac 30 mg IV sur la douleur post-opératoire en chirurgie gynécologique. Durée de l’étude En dose multiple le parécoxib 40 mg x 2/j et 20 mg x 4/j est d’efficacité 24 heures puis 4 jours. similaire ou kétorolac 120 mg. Conclusion du CNHIM Le parécoxib est comparé à de faibles de doses de morphine et au kétorolac (plus commercialisé en France) à la dose maximale recommandée. Tableau 37 : Douleurs aiguës post-opératoires - Efficacité du parécoxib versus placebo, kétorolac et morphine (126) A comparative analgesic efficacy study of parecoxib sodium, a new injectable cox-2 inhibitor, in post orthopedic surgery patients 2001 - (126). Méthodologie Objectif Comparer l’efficacité antalgique du parécoxib IV dans la douleurs postopératoire d’une chirurgie orthopédique au kétoralac et à la morphine IV. Type d’étude Etude contrôlée randomisée, double aveugle, en groupes parallèles, multicentrique. 208 patients. Inclusion/ Évaluation Évaluation - Intensité de la douleur (EVA 100 mm). - Soulagement de la douleur. - Délai d’apparition du soulagement (min) : réduction de la douleur et douleur non perceptible. - Délai de recours à une nouvelle médication (h). - Jugement global du médicament par le patient (échelle à 5 points). - Tolérance : . recueil des effets indésirables . examens biologiques et physiques. Schéma posologique En prise unique, 5 groupes parallèles : - groupe 1 = parécoxib 20 mg (n = 45), - groupe 2 = parécoxib 40 mg IV (n = 42), - groupe 3 = kétorolac 30 mg IM (n = 42), - groupe 4 = morphine 4 mg IV (n = 42), Analyse statistique - groupe 5 = placebo IV (n = 39). 1) Analyse en covariance. 2) Test de Log rank. Durée de l’étude : 24 heures. 3) Méthode Kaplan Meier. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 42 Résultats * Efficacité clinique : groupe 1 = groupe 4 ; groupe 2 > groupes 1 et 4 ; groupe 2 = groupe 3 au début de l’analgésie et dans la durée de l’analgésie. * Délai de soulagement de la douleur (a), délai de recours à une nouvelle médication (b) (a) (b) - groupe 1 27’ 3 h 09 - groupe 2 11’ 5 h 10 - groupe 3 12’ 4 h 35 - groupe 4 15’ 2 h 17 - groupe 5 131’ 1 h 48 * Tolérance : fièvre, céphalées, nausées, vomissements et prurits. Conclusion des auteurs. Le parécoxib 20 mg IV a une efficacité similaire au kétorolac et supérieure à celles de la morphine et du placebo. Conclusion du CNHIM Les doses de morphine utilisées sont faibles. doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 43 Coxibs Tableau 38 : Douleurs aiguës post-opératoires - Efficacité du parécoxib versus bupivacaïne et midazolam (73). Parecoxib sodium has opioid-sparing effects in patients undergoing total knee arthroplasty under spinal anaesthesia - 2003 (73). Inclusion/ Évaluation Type d’étude Etude randomisée en aveugle, contre placebo. Patients inclus : 195. double Schéma posologique - Groupe 1 : parécoxib 20 mg x 2 (n = 65) - Groupe 2 : parécoxib 40 mg x 2 (n = 67) - Groupe 3 : placebo (n=63) Durée de l’étude : 48 heures après l’intervention. Inclusion - Sujets ≥ 18 ans, en bonne santé (ASA 1-3). - Prothèse totale de genou unilatérale sous anesthésie locorégionale. - Absence de grossesse et d’allaitement. Exclusion - Reprise de prothèse, intervention en urgence ou suite à un traumatisme. - Asthme ou bronchospasme nécessitant un traitement corticoïde. - Maladie inflammatoire de l’intestin. - Pathologie hépatique ou rénale. - Trouble de la coagulation. - Saignement ou ulcération digestive haute dans les 2 mois précédant l’intervention. - Prise d’AINS à longue durée d’action dans les 4 jours précédant l’intervention. - Prise d’antidépresseurs, d’analgésiques narcotiques, d’anti-histaminiques, d’anxiolytiques, d’hypnotiques, de sédatifs, d’AINS ou de corticoïdes dans les 24 heures précédant l’intervention. Analyse statistique Analyse en intention de traiter. Dose cumulée de morphine : ANOVA. - Délai d’apparition de l’analgésie, délai de recours à la morphine : courbes de survie Kaplan-Meier. - Proportion de patients nécessitant un recours à la morphine, évaluation Évaluation globale du traitement : Cochran- - Intensité douloureuse (échelle discrète) à 2, 4, 6, 9, 12, Mantel-Haenszel. 18, 24, 36 et 48 h. - Evaluation globale de l’analgésique par le patient à 24 h et 48 h (échelle discrète). - Consommation cumulée de morphine (PCA). - Proportion des patients nécessitant un recours à la morphine. - Délais jusqu’à la première et la dernière dose de morphine - Incidence des effets indésirables. Résultats * Épargne morphinique — Dose cumulée de morphine sur 24 heures : groupe 1 = 36,7 mg ; groupe 2 = 31,4 mg ; groupe 3 = 43,5 mg. — Épargne morphinique moyenne significative des groupes 1 (-15,6 %) et 2 (-27,8 %) versus groupe 3. — Réduction significative sur l’ensemble de la durée de l’étude : . à 9 et 24 h pour le groupe 1 versus groupe 3 (p < 0,05). . à 6 h du groupe 2 versus groupe 3 (p < 0,004) — Proportion de patients nécessitant un recours à la morphine : plus faible pour les groupes 1 et 2 versus groupe 3, à partir de 4 h, différence significative pour le groupe 2 à 9-12 h (p = 0,011) — Délai médian à la première dose de morphine (1,3-2,02 h) et à la dernière dose de morphine (44-46,3 h) : les 3 groupes sont comparables. * Intensité de la douleur — Parécoxib co-administré avec la morphine apporte un soulagement plus important que la morphine seule sur toute la période de l’étude. — Réduction d’intensité de la douleur : groupes 1 et 2 > 3 à 6 h, 24 h, 36 h (p < 0,05) — Sur l’ensemble de la durée de l’étude : Groupes 1 et 2 : pas de différence significative. * Évaluation globale de l’antalgique par les patients - A 24 h, scores de satisfaction patient : groupes 1 et 2 > groupe 3 (p < 0,018) - A 48 h, traitement jugé ”bon” ou ”excellent” par les patients : . groupe 1 : 84 % (p = 0,083), . groupe 2 : 92 % (p = 0,004), . groupe 3 : 70 %. * Tolérance — Incidence globale des effets indésirables : similaire dans les 3 groupes de traitement — Gravité des effets indésirables : faible à modérée dans plus de 85% des cas — Incidence de la fièvre est significativement plus faible dans le groupe 2 que dans le groupe 3 (1,5 % vs 19 %, p< 0 ,001). Conclusion Parécoxib a démontré son efficacité antalgique dans plusieurs modèles de douleurs post-opératoires ; la survenue de l'analgésie est rapide et la durée d'action est longue. Dans cette étude, le parécoxib permet de diminuer les doses de morphine associée lorsqu'il est administré pendant 48 heures chez des patients ayant subi une prothèse totale de genou, modèle reconnu pour entraîner des douleurs sévères. 43 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Comparer l’épargne morphinique et la tolérance clinique de parécoxib 20 mg x 2 et parécoxib 40 mg x 2 sur une période de 48 heures suivant une prothèse totale de genou (modèle de douleur sévère). doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 44 Coxibs Tableau 39 : Douleurs aiguës post-opératoires - Efficacité du parécoxib versus placebo et morphine (13). Efficacy and safety of intravenous parecoxib sodium in relieving acute postoperative pain following gynecologic laparotomy surgery - 2002 (13). Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Tester si le parécoxib est au moins aussi efficace et aussi bien toléré qu’un AINS classique injectable, le kétorolac, dans la prise en charge de la douleur post-opératoire après chirurgie gynécologique par laparotomie. Type d’étude Étude randomisée en double aveugle, contre placebo, en groupes parallèles. 202 patients inclus. Schéma posologique - Groupe 1 : parécoxib 20 mg dose unique IV (n = 39) - Groupe 2 : parécoxib 40 mg dose unique IV (n = 38) - Groupe 3 : kétorolac 30 mg dose unique IV (n = 41) - Groupe 4 : morphine 4 mg (n = 42) - Groupe 5 : placebo (n=42) Durée de l’étude : 24 heures Analyse statistique - Puissance de l’étude (pour la comparaison parécoxib versus placebo) : 80%, erreur de type I : 0,025. - Efficacité : analyse en intention de traiter. - Délai d’apparition de l’analgésie et délai de recours à un autre antalgique : analyse de survie (KaplanMeier, test du log rank). - Scores de différence d’intensité douloureuse et évaluation patient : ANCOVA. - Soulagement de la douleur : ANOVA. Inclusion/ Évaluation Résultats Inclusion - Femmes âgées de 18 à 64 ans. - Hystérectomie ou myomectomie par voie abdominale. - Douleur modérée à sévère avec EVA ≥ 45 mm dans les 6 h après arrêt de la PCA. * Délai médian d’apparition de l’analgésie : - groupe 1 = 23 min [IC 95% 11 min-24 h] (chez 66 % des patients), - groupe 2 = 14 min [IC 95% 9-28 min] (chez 76% des patients), - groupe 3 = 10 min [IC 95% 9-14 min] (chez 93% des patients), - groupe 4 = 23 min [IC 95% 6 min-24 h] (chez 55% des patients), Exclusion - groupe 5 = >24 h (chez 36 % des patients). - Chirurgie plus traumatisante - groupe 1 = groupe 2. que l’hystérectomie ou la myo- - groupe 2 = groupe 3 mectomie seules. - groupes 1 et 2 = groupe 4 - Antécédents d’hémorragie ou - groupe 3 = groupe 4. d’ulcération gastro-intestinale < 30 jours. * Délai médian de recours à un autre - Problèmes gastro-intestinaux. antalgique : - Prise d’analgésiques (dont - groupe 1 = 6 h 10 min [IC 95% 3:54neuroleptiques), antipsycho- 7:58] (chez 92% des patients), tiques ou corticostéroïdes - groupe 2 = 6 h 30 min [IC 95 % 4:35autres que ceux nécessaires à 9:19] (chez 87% des patients), la chirurgie dans les 6 heures - groupe 3 = 6 h 00 min [IC 95% 5:17précédant l’intervention (ou 7:45] (chez 93% des patients), plus si médicaments à effet - groupe 4 = 2 h 36 min [IC 95% 2:094:14] (chez 95% des patients), prolongé). - Hypersensibilité aux AINS, - groupe 5 = 1 h 50 min [IC 95% 1:40anti-cox2, opiacés ou tout 3:05](chez 97% des patients). agent analgésique pouvant interagir avec les produits de * Soulagement de la douleur (PID – SPID -PR) l’étude. - Cancer (autre que carcinome - Groupe 1, 2 et 3 > groupe 5 (p ≤ 0,05) à cellules basales ou carcino- lors de la plupart des évaluations. me utérin métastatique) < 2 - Groupes 1 et 2 = groupe 3. ans. * Evaluation globale par les patients Appréciation globale bonne ou excellente : Évaluation - Douleur (échelle discrète + groupe 1 = 73 % ; groupe 2 = 61 % ; EVA, délais de survenue mesu- groupe 3 = 78% ; groupe 4 = 44 % ; groupe 5 = 16 %. rés par chronomètre). - Incidence des effets indésiTolérance rables. — La majorité des effets indésirables ont été considérés comme légers à modérés. — Fièvre : groupe 1 = 0 % ; groupe 2 = 5 % versus groupe 6 = 24 % et groupe 3 = 15 % (p < 0,05). — Somnolence et tachycardie plus nombreuses dans le groupe 4 que dans le groupe parécoxib 2 - Pas d'augmentation de la fréquence des effets indésirables avec l'augmentation des doses de parécoxib. Conclusion Des doses uniques de 20 et 40 mg de parécoxib ont une efficacité analgésique comparable et sont bien tolérées après chirurgie par laparotomie. Le parécoxib est aussi efficace que le kétorolac 30 mg IV et supérieur à la morphine 4 mg. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 44 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 45 Coxibs (suite de la page 37) 3.5. Tolérance En bref Sur le plan de la tolérance gastro-intestinale, les résultats des essais de phase II et III montrent en général une meilleure tolérance digestive que celle observée avec les AINS non sélectifs de la COX-2 (notamment lors des études endoscopiques). Cependant, la diminution, voire l’absence très attendue des effets indésirables digestifs ne concerne pas tous les effets gastro-intestinaux. Sur le plan de la tolérance cardiaque, il a été mis en évidence avec le rofécoxib des effets indésirables à type d’hypertension, d’œdème, mais pas de thrombose. Bien que les quelques études publiées à ce jour ne montrent pas de toxicité cardiovasculaire du célécoxib, l’absence d’un éventuel effet classe reste à vérifier. Il existe une toxicité dermatologique, rash avec le célécoxib et le métabolite actif du parécoxib (le valdécoxib) et syndrome de Lyell avec le parécoxib. * Célécoxib Lors d’une étude de dose versus placebo (142), le dosage de célécoxib à 40 mg x 2 / j a été jugé inefficace, tandis que les doses de 200 et 400 mg x 2 / j se sont révélées supérieures au placebo. Il n’a pas été montré de différence d'efficacité entre ces deux doses. Néanmoins des doses de 400 mg x 2/j sont nécessaires pour certains patients. Une étude versus autre AINS (diclofénac à libération prolongée 75 mg x 2 / j) (54) n’a pas montré de différence statistiquement significative avec le célécoxib à haute dose (200 mg x 2 / j). La réduction de la douleur mesurée par EVA a été modérée (- 6,6 mm dans le groupe célécoxib ; - 8,6 mm dans le groupe diclofénac). Il s’agissait de polyarthrite déjà traitées par AINS. Au cours d’une étude versus naproxène (500 mg x 2 / j) (141), le célécoxib (200, 400 mg x 2 / j) a montré une efficacité supérieure au placebo, comparable au naproxène sur l'ensemble des critères étudiés. Comme dans le cas du naproxène, cette amélioration est cependant à nuancer car le pourcentage de patients répondant aux critères de l'ACR 20 % n'est augmenté que de 10 % par rapport au placebo (≈ 40 % versus ≈ 30 %) ; la douleur n'est pas annihilée, puisqu'en moyenne, les patients la cotent encore autour de 45 à 50. Le dosage 100 mg x 2 / j ne s'est pas distingué du placebo selon l'évaluation de l'investigateur ou en termes de qualité de vie (HAQ). 3.5.1. Études cliniques Tableaux 40 à 42 (et 43 à 62) Tableau 40 : Célécoxib - études de tolérance. Tolérance gastro-intestinale Le célécoxib n'a pas montré de supériorité en terme d'efficacité sur les autres AINS prescrits en traitement symptomatique à action immédiate dans l'arthrose ou la polyarthrite rhumatoïde. L'efficacité du traitement peut être améliorée par le passage de 200 à 400 mg/j. L'augmentation à 800 mg/j ne semble par contre pas apporter un bénéfice supérieur. Réf Comparateur Indications Durée Page (142) naproxène Sujets sains 7 jours 47 (141) ibuprofène diclofénac Arthrose Polyarthrite rhumatoïde 6 mois 48 (15) naproxène Arthrose Polyarthrite rhumatoïde 12 semaines 49 (62) naproxène, ibuprofène diclofénac Arthrose Polyarthrite rhumatoïde 24 semaines 50 diclofénac, oméprazole placebo Arthrose (31) 6 mois 51 (106) AINS Patient âgé 11 mois 52 * Rofécoxib Seule une étude de doses a été réalisée versus placebo et a permis de montrer que les posologies utilisées dans la polyarthrite rhumatoïde sont les mêmes que dans l’arthrose (137). 3.4.3.3. Douleurs postopératoires Le parécoxib à 20 mg et 40 mg par voie IM ou IV apparaît d’une efficacité antalgique supérieure au placebo dans les études, avec une légère supériorité du 40 mg en terme de durée d’action (43). Il n’a pas été montré de supériorité du parécoxib 40 mg par rapport au kétorolac 30 mg (19). L’effet antalgique de parécoxib 40 mg est supérieur à la morphine 4 mg (19). Tolérance cardio-rénale Ces études ne portent que sur les chirurgies gynécologique, dentaire et orthopédique (126), mais pas encore sur les chirurgies digestives ou la chirurgie “lourde”. Des études comparatives avec des substances actives commercialisées et utilisées en France dans le traitement symptomatique des douleurs postopératoire tel que le kétoprofène ou le paracétamol injectable, auraient permis une meilleure évaluation et une possible amélioration. Ces études avec le paracétamol sont en cours. (107) naproxène Patient âgé 3 ans 52 (163) ibuprofène, diclofénac arthrose polyarthrite — 53 (129) naproxène — _ 54 (162) aspirine patient âgé, HTA, arthrose — 55 (159) aspirine patient âgé, HTA, arthrose 6 semaines 62 Agrégation plaquettaire (142) 45 aspirine Sujets sains 7 jours 47 (98) naproxène Sujets sains 10 jours 63 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique 3.4.3.2. Dans la polyarthrite rhumatoïde doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 46 Coxibs Évaluation thérapeutique Tableau 41 : Rofécoxib - études de tolérance. 3.5.2.2. Essais cliniques Réf Comparateur Indications Durée Page (97) ibuprofène Sujets sains 7 jours 57 (94) ibuprofène Arthrose 6 mois 58 (23) naproxène 12 mois 59 (95) ibuprofène, nabumétone 6 semaines 60 Polyarthrite Arthrose * Études chez le volontaire sain — Études endoscopiques Des études endoscopiques ont montré un taux d’ulcères et d’érosions statistiquement supérieur avec les AINS conventionnels par rapport aux inhibiteurs sélectifs de la COX-2. L’incidence des d’ulcères et des érosions a été comparable entre le placebo et le rofécoxib à des doses allant jusqu’à 250 mg/j (96, 97). Ces études endoscopiques présentent des limites puisqu’elles ne sont pas corrélées avec des données cliniques. Avec le célécoxib, il n’est pas noté d’augmentation du nombre d’ulcère en fonction de la dose. — Étude de la perte de sang fécal (74) Un essai comparatif versus placebo entre rofécoxib (25 et 50 mg) et ibuprofène (500 mg x 3) a été mené chez 67 sujets durant 4 semaines. Son objectif a été d'estimer les micro-saignements gastro-intestinaux à l’aide de globules rouges marqués au 51Cr. Les résultats ont montré une perte de sang fécal statistiquement supérieure dans le groupe ibuprofène par rapport au rofécoxib (4,2 % versus 2,6 %, p < 0,001). Tolérance cardiorénale (155) AINS NR 1 an 63 (162) aspirine patient âgé, HTA, arthrose NR 55 (159) aspirine patient âgé, HTA, arthrose 6 semaines 62 Tableau 42 : Parécoxib - études de tolérance. Les 2 dosages de rofécoxib (25 et 50 mg) s’avèrent similaires entre eux et équivalents au placebo. Cette technique permet surtout l’évaluation des saignements de la muqueuse gastro-intestinale basse mais est limitée pour l’évaluation de la muqueuse gastro-intestinale haute. Tolérance gastro-intestinale Réf Comparateur Indications Durée (147) kétorolac/ placebo Sujets sains 7 jours Page 61 — Mesure de la perméabilité intestinale (20) : Un essai comparatif versus placebo entre rofécoxib (25 et 50 mg) et indométacine a été mené chez 39 sujets durant une semaine. L’administration orale de marqueurs (51Cr EDTA et L-rhamnose) et leur mesure urinaire ont permis d’évaluer la perméabilité intestinale. Le rofécoxib a présenté des résultats comparables au placebo (p > 0,115) tandis que l’indométacine a augmentée la perméabilité intestinale par rapport au rofécoxib (p < 0,001). Cette technique présente des limites, puisqu’elle ne permet pas d’estimer les lésions de la muqueuse gastrique et du côlon. Agrégation plaquettaire (120) kétorolac/ placebo Sujets sains 8 jours 65 3.5.2. Tolérance gastro-intestinale 3.5.2.1. Généralités Les AINS appartiennent à une des classes thérapeutiques les plus prescrites, mais ils présentent des effets indésirables digestifs responsables chez l’homme de lésions gastro-duodénales à type d’érosion ou d’ulcères. * Études chez les patients atteints d'arthrose ou de polyarthrite rhumatoïde — Deux études endoscopiques comparatives ont montré que l’incidence des ulcères gastro-duodénaux est plus faible dans les groupes coxibs que dans les groupes AINS. Les effets indésirables graves de type perforation, ulcère gastrique et hémorragie sont rares (entre 0.1 et 1 %). Cependant, la fréquence d’utilisation des AINS est très importante et représente donc un réel problème de santé publique. - Une étude de 430 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, sur une durée de 24 semaines, a montré un taux d’ulcère gastro-duodénaux inférieur dans le groupe célécoxib (4 %) par rapport au groupe diclofénac (15 % (p < 0,001) (99). - Une étude de 742 patients arthrosiques, sur une durée de 24 semaines, a montré que le taux d’incidence cumulative des ulcère gastro-duodénaux de diamètre supérieur ou égal à 3 mm est significativement plus faible avec le rofécoxib (12,5 et 25 mg) qu’avec l’ibuprofène : 4,1 et 7,3 % versus 27,7 % (p < 0,001) et statistiquement équivalent à celui observé avec le placebo (9,9 %) (94). Au niveau de la muqueuse gastro-intestinale, la synthèse des prostaglandines gastro-protectrices dépend essentiellement de l’activité COX-1. Les inhibiteurs sélectifs de la COX-2 devraient ainsi, avoir une meilleure tolérance digestive. Des essais, réalisés chez l’animal (rat, chien, ouistiti) ont montré cette meilleure tolérance digestive : pas d’ulcères gastroduodénaux à des doses nettement supérieures aux doses anti-inflammatoires. Au vu de ces résultats, des études cliniques ont été menées chez l’homme (16, 121) Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 46 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 47 Ces études endoscopiques évaluent uniquement les ulcères et non l’ensemble des complications digestives et ne sont pas corrélées avec les signes cliniques, mais ces études n’ont pas été construites dans ce but. tements n’est statistiquement significative, seulement si toutes les manifestations ulcéreuses (symptomatiques et complications) sont prises en compte (2,08 % versus 3,54 % ; p = 0,02). Sur les complications d'ulcères qui constituaient le critère principal de cet essai, la différence entre le célécoxib et les 2 autres AINS n'est pas plus significative à 6 mois (p = 0,09) qu’au terme de l'étude (p = 0,45). Les résultats qui étaient significatifs à 6 mois et qui ne sont plus significatifs au terme de l'étude concernent les complications d'ulcères du sous groupe de patients n'ayant pas reçu d'aspirine. L’ensemble des autres résultats restent significatifs. Les résultats à 12 et 15 mois, récemment publiés (FDA), montrent une meilleure tolérance digestive du célécoxib versus diclofénac (22,7 %/27,1 %, p = 0,0002) )et une meilleure efficacité ou compliance du célécoxib versus ibuprofène (32,0 %/41,4 %, p < 0,0001) (sur le critère sortie d’étude pour effet indésirable). Remarque : la présence d’une infection à Helicobacter pylori n’a pas induit plus de lésions gastro-intestinales. — Lors de deux méta-analyses étudiant les complications digestives (perforations, ulcères, saignements), les résultats observés entre coxibs et AINS sont moins nets que précédemment (différence en valeur absolue faible) : - avec le célécoxib (11008 patients arthrosiques ou atteints de polyarthrite rhumatoïde), l’incidence annuelle des complications endoscopiques est de 0,2 % versus 1,68 % avec les AINS (p = 0,002) (62), - avec le rofécoxib (5435 patients arthrosiques), l’incidence annuelle des complications cliniques est de 1,3 % versus 1,8 % avec les AINS (p = 0,046) (95). — L’étude VIGOR a comparé l'utilisation du rofécoxib (50 mg/j) au naproxène (500 mg, 2 fois/j), sur une période d’un an chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. (suite page 49) — Les résultats de l’étude CLASS (8059 patients arthrosiques ou atteints de polyarthrite rhumatoïde) (141) montrent pour le célécoxib une incidence annuelle des complications de 0,76 % et de 1,45 % pour les AINS (p = 0,09). La différence entre les trai- Tableau 43 : Célécoxib - Tolérance gastro-intestinale versus naproxène et placebo chez des sujets sains (142) Preliminary Study of the Safety and efficacity of SC-58635, a Novel Cyclooxygenase inhibitor - 1998 (142). Méthodologie Inclusion (critères définis Résultats par le protocole) - Sujets sains. * Ulcère gastrique : - groupe 1, 2 et 4 : aucun, - Endoscopie normale. - groupe 3 : 19 % (p = 0,011). Exclusion (critères définis par * Incidence des érosions gastriques et/ou le protocole) ulcères (grade 3 à 7) : Inflammation, ulcère, éroType d’étude Double aveugle, groupes parallèles sion, pétéchie ou saignement - groupe 1, 2 et 4 : 9 à 13 %, Age des patients : non renseigné. gastro-intestinal à l’endoscopie. - groupe 3 : 72 % (p < 0,011) 128 volontaires sains ont été éva- - Maladie gastro-intestinale active. * Incidence des érosions duodénales - Maladie chronique. (aucun ulcère n’a été retrouvé dans tous lués. - Symptômes gastro-intestinaux. les groupes de traitement ) : - Prise d’AINS, antiulcères, - groupe 1 : 0 %, Schéma posologique antiacides, corticoïdes, anti- - groupe 2 : 6 %, 4 groupes parallèles : - groupe 3 : 19 %, - groupe 1 : célécoxib 100 mg x 2 biotiques < 2 semaines - groupe 4 : 3 %. (n = 32), - groupe 2 : célécoxib 200 mg x 2 Évaluation à J7 (endoscopie 2 - groupe 3 > groupes 1, 2 et 4 (p < 0,047). à 4 h après la dernière prise) (n = 32), * Tolérance autre - groupe 3 : naproxène 500 mg x 2 Graduation des résultats de 0 - Incidence globale des effets indésirables (muqueuse normale) à 7 (n = 32) similaires entre les groupes. (ulcère) : - groupe 4 : placebo (n = 32) - grade 1 : 1 à 10 pétéchies ; - Arrêts de traitements : pas d’effet-dose - grade 2 : > 10 pétéchies ; Durée de l’étude Conclusion des auteurs - grade 3 : 1 à 5 érosions ; 1 semaine Moins d’effets gastro-intestinaux avec - grade 4 : 6 à 10 érosions ; - grade 5 : 11 à 25 érosions ; célécoxib qu’avec naproxène. Analyse statistique Test de Cochran Mantel Haentzel. - grade 6 : > 25 érosions ; Conclusion du CNHIM - grade 7 : ulcère. Etude endoscopique sur sujets sains qui montre une moins grande fréquence des effets indésirables gastro-intestinaux du célécoxib. Les érosions gastriques semblent plus importantes que les érosions duodénales. Objectif Comparer l’effet sur la muqueuse gastro-intestinale du célécoxib versus naproxène et placebo par endoscopie. 47 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Coxibs doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 48 Coxibs Tableau 44 : Célécoxib - Tolérance gastro-intestinale versus ibuprofène et diclofénac chez des sujets atteints d’arthrose ou de polyarthrite rhumatoïde (141). Gastrointestinal Toxicity With célécoxib vs Nonsteroidal Anti-inflammatory Drugs for Osteoarthritis and Rheumatoid Arthritis – Etude CLASS - 2000 (141). Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Déterminer si le célécoxib est associé à une incidence d’effets indésirables gastro-intestinaux plus faible que celle des AINS conventionnels. Inclusion (critères définis par le protocole) - Age > 18 ans - Diagnostic d’arthrose (72 % des patients) ou de polyarthrite rhumatoïde (28 % des patients) depuis au moins 3 mois. Exclusion (critères définis par Type d’étude Etude randomisée, multicentrique, le protocole) - Maladie gastro-intestinale active. en double aveugle. - Troubles rénaux, hépatiques 7968 patients. ou de la coagulation. - Cancer < 5 ans. Schéma posologique - Ulcérations gastriques ou 2 études menées en parallèle : - groupe 1 : célécoxib 400 mg x 2 duodénales < 30 j. - Antécédent de chirurgie gas(n = 3987), - groupe 2 : ibuprofène 800 mg x 3 trique ou duodénale. - Allergie aux anti COX-2, aux (n = 1985), - groupe 3 : diclofénac 75 mg x 2 sulfamides, à l’Ibuprofène ou au diclofénac. (n =1 996). ± aspirine 325 mg/j (20 % des - Femme enceinte ou allaitante. patients). Évaluation Durée de l’étude : 6 mois au * Critère principal minimum (étude de morbidité 12 à Incidence des complications d’ulcères (saignements, perfo15 mois). rations, obstructions). Analyse statistique * Critères secondaires Analyse en intention de traiter - Incidence des ulcères gastrotest du log-rank - puissance 85 %. intestinaux symptomatiques. - Incidence des autres effets Remarque. L’endoscopie a été encou- indésirables. ragée à chaque fois que l’investigateur le jugeait nécessaire ce qui a entraîné des taux de sortie - avant que la complication ne survienne supérieure à ce qui était attendu. Résultats Patients évalués et âges moyens - groupe 1 : 1441 patients-année et âge moyen de 60,6 [20-89], - groupe 2 et 3 : 1384 patients-année et âge moyen de 59,8 [18-90]. * Incidence annualisée du taux de complications d’ulcères gastro-intestinaux : - Pour tous les patients : . groupe 1 : 0,76 % . groupe 2 et 3 : 1,45 % (p = 0,09). - Pour les patients sans aspirine : . groupe 1 : 0,4 % . groupe 2 et 3 : 1,27 % (p = 0,04). - Pour les patients avec aspirine : . groupe 1 : 2,01 % . groupe 2 et 3 : 2,12 % (p = 0,92). * Incidence annualisée du taux de complications d’ulcères gastro-intestinaux combinés avec les ulcères symptomatiques : - Pour tous les patients : . groupe 1 : 2,08 %, . groupe 2 et 3 : 3,54 % (p = 0,02). - Pour les patients sans aspirine : . groupe 1 : 1,4 %, . groupe 2 et 3 : 2,91 % (p = 0,02). - Pour les patients avec aspirine : . groupe 1 : 4,7 %, . groupe 2 et 3 : 6 % (p = 0,49). * Tolérance autre - Meilleure tolérance du célécoxib versus AINS sur les effets : . gastro-intestinaux : groupe 1 = 31,4 % versus groupe 2 = 36,8 % (p ≤ 0,05) . hépatiques : groupe 1 = 0,6 % versus groupe 2 = 2,3 % (p ≤ 0,05) Conclusion des auteurs Le célécoxib, utilisé à 2 et 4 fois la dose thérapeutique, entraîne . hématologiques : groupe 1 = 3,1 % vermoins d’effets indésirables gastro-intestinaux hauts combinés que sus groupe 2 = 6 % (p ≤ 0,05) les AINS. La différence entre les traitements disparaît chez les . et rénaux : groupe 1 = 5 % versus groupe 2 = 6,6 % (p ≤ 0,05) patients prenant de l’aspirine. Conclusion du CNHIM Cet essai a fait l’objet d’une polémique en juin 2002 car les résultats montrés sont ceux à 6 mois (qui ne montrent une différence significative entre le célécoxib et les AINS que lorsque les ulcères symptomatiques sont pris en compte en plus des complications). Les résultats à 12 et 15 mois, récemment publiés, montrent une meilleure tolérance digestive du célécoxib versus diclofénac et une meilleure efficacité ou compliance du célécoxib versus ibuprofène (sur le critère sortie d’étude pour effet indésirable). Cependant 20% des patients de l’étude prennent de l’aspirine à visée prophylactique mais qui est néfaste au niveau de la tolérance gastrique.Au niveau cardiovasculaire le célécoxib ne présente pas une toxicité supérieure aux AINS. Par contre, le célécoxib semble avoir une moins bonne tolérance dermatologique que les AINS traditionnels. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 48 - Résultats similaires pour les effets cardio-vasculaires : 0,9 % versus 1 %. - Prurit et rash cutané : 7,5 % versus 4,1 % (p < 0,05). doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 49 Coxibs Tableau 45 : Tolérance gastro-intestinale - Célécoxib versus naproxène et placebo chez des sujets atteints d’athrose ou de polyarthrite rhumatoïde (15). Méthodologie Objectif Déterminer la tolérance gastrointestinale haute du célécoxib, versus naproxène et placebo chez les patients traités pour arthrose et polyarthrite rhumatoïde. Inclusion (critères définis par le protocole) - Age > 18 ans. - Diagnostic d’arthrose ou polyarthrite rhumatoïde (ACR). - Classe fonctionnelle I, II ou III de Steinbrocker. Type d’étude Analyse combinée de 5 études randomisées, en double aveugle (arthrose du genou = 2, arthrose de la hanche = 1, polyarthrite rhumatoïde = 1) avec placebo et bras AINS. 5615 patients Exclusion - Maladie gastro-intestinale, hépatique ou rénale. - Trouble de la coagulation. - Cancer. - Autre forme d’arthrite inflammatoire. - Utilisation d’autres AINS, de corticoïdes, d’anticoagulants, Schéma posologique d’anti-H2, de misoprostol, d’inhi- groupe 1 : célécoxib 50 mg x 2 biteurs de la pompe à protons. (n = 690) (uniquement dans l’arthrose), - groupe 2 : célécoxib 100 mg x 2 Évaluation (n = 1131), - groupe 3 : célécoxib 200 mg x 2 Estimation de l’efficacité et de la tolérance à S2, S6 et S12. (n =1 125), - Critère principal : incidence - groupe 4 : célécoxib 400 mg x 2 (n = 434) (uniquement dans la cumulée des douleurs abdominales, dyspepsie, nausée polyarthrite rhumatoïde), - groupe 5 : naproxène 500 mg x 2 (modéré à sévère) Recueil des effets indésirables (n = 1099), (imputabilité codée). - groupe 6 : placebo (n = 1136). ± aspirine (325 mg/j) comme anti- - Examens biologiques : sang agrégant plaquettaire et urine. ±paracétamol (2 g/j) ± prednisolone 10 mg/j (polyar- Analyse statistique thrite rhumatoïde) test du Log rank. Durée de l’étude : 12 semaines. Kaplan Meier Résultats * Nombre de patients évalués et âge moyen des patients (écart type) : - groupe 1 (n = 409) : 59,1 ans (11,9), - groupe 2 (n = 673) : 61,7 ans (11,1), - groupe 3 (n = 702) : 59,1 ans (12), - groupe 4 (n = 263) : 54 ans (12,1), - groupe 5 (n = 672) : 59,9 ans (12), - groupe 6 (n = 476) : non renseigné. * Incidence cumulée des 3 effets indésirables à 12 semaines : douleurs abdominales, dyspepsie, nausée (faible, modéré ou sévère) : - groupe 1 : 17,4 %, - groupe 2 : 17,5 %, - groupe 3 : 18,6 %, - groupe 4 : 15,6 %, - groupe 5 : 24 %, - groupe 6 : 18,3 %. Groupes 1, 2, 3 > groupe 5 (p ≤ 0,005). * Dyspepsie : groupe 4 = groupe 5 (p = 0,09). * Douleur abdominale : groupe 2 = groupe 5 (p = 0,07), groupe 1 = groupe 5 (p = 0,15). * Nausée : groupe 5 = groupes 1, 2, 3 et 4 0,07 < p < 0,32. * Arrêts de traitement pour effets gastrointestinaux : groupe 5 = 4,9 % versus groupes 1, 2, 3, 4 = 1,6 à 2,6 % (p < 0,05). Conclusion des auteurs La tolérance gastro-intestinale haute du célécoxib est supérieure au naproxène. Une relation effet-dose entre célécoxib et les symptômes gastro-intestinaux hauts n’est pas apparente. Conclusion du CNHIM Cette étude présente certaines faiblesses : - prise en compte uniquement des effets bénins gastro-intestinaux (mais qui sont à l’origine des arrêts de traitement), - l’analyse des résultats fait état en incidence cumulée des effets indésirables faibles, modérées et sévères contrairement à ce qui avait été prévu initialement (uniquement modérées et sévères), - de plus en incidence cumulée, le naproxène présente plus d’effets indésirables que le célécoxib mais par rapport à chaque critère pris séparément, la différence entre les traitements est moins significative. (suite de la page 47) — Au cours des études d’efficacité, les effets indésirables de type dyspepsie, nausée, diarrhée, brûlures d’estomac ont été équivalents entre les groupes traités par célécoxib et naproxène et les groupes traités par rofécoxib et diclofénac (30, 141), bien que cette étude (étude d’équivalence d’efficacité) n’ait pas été construite pour mettre en évidence une éventuelle différence. Elle a mis en évidence une différence significative dans la survenue d’effets indésirables gastro-intestinaux hauts confirmés (p < 0,001) en faveur du rofécoxib (23). Une étude (92) montre que le rofécoxib présente moitié moins de complications digestives basses que les AINS classiques. (suite page 50) 49 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Upper Gastrointestinal Tolerability of célécoxib, a COX-2 Specific Inhibitor, Compared to Naproxen and Placebo - 2000 (15). doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 50 Coxibs Tableau 46 : Tolérance gastro-intestinale- Célécoxib, Méta-analyse, étude des complications gastro-intestinales chez des sujets atteints d’arthrose ou de polyarthrite rhumatoïde (62). Reduced Risk of Upper Gastrointestinal Ulcer Complications With célécoxib, A Novel COX-2 Inhibitor - 2000 (62). Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Estimer le taux de complications d’ulcères gastro-intestinaux supérieurs (saignements, perforations, obstructions) associé au célécoxib, et le comparer au taux associé aux AINS. Type d’étude - Études contrôlées. 14 études multicentriques, randomisées, en double aveugle dont 5 essais avec étude endoscopique pour évaluer la sécurité gastro-intestinale. Méta analyse. 11008 patients. - 1 étude à long terme en ouvert (pour estimer l’efficacité et la sécurité du célécoxib dans le traitement de l’arthrose). 5155 patients. Schéma posologique * Études contrôlées - groupe 1 : célécoxib 25-400 mg x 2/j (n = 6376) - groupe 2 : AINS (n = 2768) : . naproxène 500 mg x 2/j . ibuprofène 800 mg x 3/j . diclofénac 50 ou 75 mg x 2/j - groupe 3 : placebo (n = 1864) Inclusion (critères définis par le protocole) - Arthrose ou polyarthrite rhumatoïde selon les critères de l’ACR et/ou confirmés par l’investigateur. Résultats * Complications d’ulcères gastro-intestinaux hauts 20/ 215 complications potentielles ont été jugées complications telles que définies dans le protocole : - dans les études contrôlées : 11, - dans l’étude à long terme : 9. Exclusion - Comorbidités. - Maladies gastro-intestinales * Incidence des complications des ulcères actives. gastro-intestinaux (à 12 semaines) - Cancers. — Études contrôlées : - groupe 1 : 0,03 % (2 cas), Évaluation Complications d’ulcères gas- - groupe 2 : 0,33 % (9 cas), tro-intestinaux hauts (saigne- - groupe 3 : 0 %. ments, perforations, obstruc- Incidence annuelle : tions) confirmés par endosco- - groupe 1 : 0,2 %, pie ou radiologie. - groupe 2 : 1,68 % (p = 0,002). Analyse statistique Test du Log-rank Kaplan Meier — Etude en ouvert : 0,17 % (incidence annuelle : 0,18 %). Conclusion des auteurs L’incidence des complications d’ulcères gastro-intestinaux est 8 fois plus faible avec le célécoxib qu’avec les AINS. Conclusion du CNHIM Les essais ne sont pas définis aussi bien pour la durée que pour les critères + ou – aspirine 325 mg/j en proprincipaux. Il y a modélisation à un an pour avoir une différence significaphylaxie cardiovasculaire tive pour les effets gastro-intestinaux. * Étude en ouvert : célécoxib 100-400 (n = 5155) Durée de l’étude - Études contrôlées : 2 à 24 semaines. - Étude en ouvert : 2 ans. Dans cette même étude et par rapport aux AINS comparateurs, l’incidence d’un ensemble prédéfini d’événements indésirables gastro-intestinaux imputés au rofécoxib a été inférieur sur une période de 12 mois. Il faut des études plus importantes en nombre de patients ou des méta-analyses pour mettre en évidence un bénéfice sur ce type d’effets indésirables. Il n’y a pas de données à long terme pour établir l’incidence des complications graves gastro-intestinales hautes. Dans une étude, 90 % des volontaires sains sous kétorolac ont présenté un ulcère gastrique et/ou une érosion de l’estomac versus 14 % dans le groupe traité par le parécoxib (147). * En résumé Les coxibs semblent présenter une meilleure tolérance digestive que les AINS conventionnels, mais ils ne sont pas dépourvus d’effets indésirables gastro-intestinaux. Lors de toutes les études analysées, les AINS sont toujours utilisés à dose maximale. Une évaluation de la tolérance digestive des coxibs versus AINS à faible dose est à poursuivre (62). * Études chez les patients traités en postopératoire Des difficultés ont été rencontrées dans les études de tolérance du parécoxib utilisant le kétorolac comme comparateur : seuls 17 sujets ont été inclus au lieu de 160 du fait de grand nombre d’effets gastroduodénaux apparaissant chez les sujets sous kétorolac 60 mg/j (66). Les traitements ont été de courte durée, les essais thérapeutiques ne durant que 5 jours maximum. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 La même prudence qu’avec les AINS conventionnels, devra être observée chez les patients à risque. 3.5.2.3. Cas de pharmacovigilance publiés La FDA a répertorié aux Etats Unis, en octobre 2000, 1300 cas de saignements, d’occlusions, de perforations ou de sténoses, dont 73 décès chez des patients prenant du rofécoxib (37 cas) ou du célécoxib (36 cas). 50 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 51 Coxibs Tableau 47 : Tolérance gastro-intestinal - Célécoxib (31). Méthodologie Objectif Montrer que le traitement par célécoxib n’est pas inférieur à celui de l’association diclofénac + oméprazole dans la réduction du risque de saignements fréquents d’ulcères chez les patients à haut risque. Inclusion - Patients utilisant des AINS pour le traitement de l’arthrose et ayant déjà eu des saignements d’ulcères (confirmés par endoscopie). - Test Helicobacter pylori négatif. Résultats * Prise d’au moins 70 % du traitement prescrit : groupe 1 et 2 = 92 %. * Arrêts de traitement : — Au total . groupe 1 = 13,3 % . groupe 2 = 11,9% (p non renseigné) — Pour manque d’efficacité : . groupe 1 = 2,8 %, Exclusion Type d’étude Etude prospective randomisée en - L'utilisation d’anticoagulants, . groupe 2 = 2,1% (p non renseigné). de corticoïdes. double aveugle. - Antécédents de chirurgie * Patients ayant des saignements d’ulcère 290 patients. fréquent : gastrique ou duodénale. . groupe 1 = 7, - Insuffisance rénale. . groupe 2 = 9. - Cancer? Schéma posologique 2 groupes de traitement : * Probabilité de saignement dans les 6 Évaluation - Groupe 1 : mois : Critère principal : célécoxib 200 mg 2 x /j . groupe 1 = 4,9 %, saignement d’ulcère fréquent + placebo 1 x/j (n =144) pendant les 6 mois (hématé- . groupe 2 = 6,4 %. - Groupe 2 : mèse ou méléna) diclofénac 75 mg 2 x /j Tolérance + oméprazole 20 mg/j (n = 143) Effets indésirables rénaux (hypertension, Analyse statistique - Analyse en intention de traiter. oedème périphérique, insuffisance rénale) : - Kaplan Meier (critère principal). - groupe 1 = 24,3 % Durée de l’étude - groupe 2 = 30,8 % 6 mois. Conclusion des auteurs Parmi les patients ayant un récent épisode de saignement d’ulcère, le traitement avec célécoxib était aussi efficace que l’association avec prévention de saignement. Les effets rénaux sont communs chez les patients à haut risque recevant célécoxib ou diclofénac + oméprazole. Conclusion du CNHIM Cette étude montre que le célécoxib a une protection gastro-intestinale équivalente à celle de l’association diclofénac + oméprazole chez les patients à haut risque de saignements. 20 % de ces patients décédés avaient des antécédents d’ulcère gastrique, 10 % des antécédents de saignement gastro-intestinal et 23 % aucun élément suggérant un risque accru de complications gastrointestinales mis à part l’âge (79 ans d’âge moyen) (157). Par contre, les résultats de l’étude CLASS et VIGOR doivent être discutés dans la mesure où se sont des études de tolérance qui ont été demandées par la FDA et qui ont été réalisées au double de la posologie maximum autorisée en France, c’est-à-dire 2 x 400 mg pour le célécoxib et 2 x 25 mg pour le rofécoxib. De même l’agence du médicament britannique durant l’année 2001 rapporte un taux de perforations, d’ulcérations et de saignements de 8,4 et 9,0 pour 100 000 prescriptions, pour le rofécoxib et le célécoxib respectivement (119). En ce qui concerne le résultat de l’étude CLASS à six mois, il y a une supériorité du célécoxib sur les comparateurs dans la sous population qui ne prend pas d’aspirine. Un cas de sténose au niveau du côlon a été observé avec le célécoxib (51). Chez les sujets recevant célécoxib + aspirine, il n’est pas retrouvé de gain de tolérance digestive, c’est-àdire que l’association d’un inhibiteur spécifique de Cox2 et d’un inhibiteur de Cox1 donne les mêmes résultats sur la muqueuse digestive que les AINS classiques. 3.5.2.4 Conclusion Les résultats des essais pratiqués en phase II et III sont en général probants sur le gain en tolérance digestive. (suite page 53) 51 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Polyarthrite rhumatoïde : données épidémiologiques, devenir à long terme et coût de la prise en charge - 2000 (31). doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 52 Coxibs Tableau 48 : Tolérance gastro-intestinale - Célécoxib (106) Observational study of upper gastrointestinal haemorrhage in elderly patients given selective cyclo-oxygenase-2 inhibitors or conventional-non-steroidal anti-inflammatory drugs - 2002 (106). Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Comparer le taux d’hémorragies gastro-intestinales chez des sujets âgés recevant des coxibs ou des AINS conventionnels. Type d’étude Etude rétrospective. 140000 patients. Schéma posologique - AINS (n = 5391) - Diclofénac + misoprostol (n = 5087) - Rofécoxib n= 14583) - Célécoxib (n=18908) Inclusion - Âge ≥ 66 ans - Pour les patients traités : au moins 2 prescriptions successives d’AINS avec au moins 30 jours de traitement. Exclusion Non renseigné. Évaluation Analyse temps événement utilisant des modèles Cox aléatoires proportionnels avec le groupe contrôle comme référence. Analyse statistique Non renseigné Par rapport aux groupes contrôles une augmentation en terme de risque des hémorragies digestives hautes a été observée : - pour les utilisateurs d’AINS [RR4], - pour les utilisateurs de diclofénac + misoprostol (RR3) - pour les utilisateurs de rofécoxib (RR1,9) - mais pas pour le célécoxib (RR1) Par rapport au célécoxib une augmentation en terme de risque des hémorragies digestives hautes a été observée : - pour les utilisateurs d’AINS (RR4,4) - pour les utilisateurs de diclofénac + misoprostol (RR3,2) - pour les utilisateurs de rofécoxib (RR1,9) Par rapport au rofécoxib, seuls les utilisateurs d’AINS ont un risque plus important (RR1.9). Cohorte de patients sélectionnés non exposés aux AINS (n = 100000). Durée de l’étude 11 mois Résultats Conclusion des auteurs Il y a moins de risques d’hémorragies gastro-intestinales hautes avec les inhibiteurs de la COX-2 qu’avec les AINS conventionnels. Conclusion du CNHIM Il s’agit d’une étude rétrospective d’observation avec des groupes non équivalents (plus de femmes dans les groupes COX-2 ; plus de traitements gastro-protecteurs dans les groupes COX-2 ). Tableau 49 : Tolérance cardio-rénale - Célécoxib (107) Effect of selective cyclooxygenase 2 inhibitors and naproxen, on short-term risk of acute myocardial infarction in elderly - 2003 (107). Méthodologie Inclusion Âge > 66 ans Objectif Comparer le pourcentage d’infarctus du myocarde chez les patients âgés traités Exclusion: non renseigné. par coxibs, naproxène ou autre AINS. Évaluation: non renseigné. Type d’étude Etude rétrospective. Schéma posologique - Célécoxib (n=15271) - Rofécoxib (n=12156) - Naproxène (n=5669) - AINS (n=33868) Cohorte non exposée aux AINS (n = 100000) Durée de l’étude : 3 ans . Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Résultats Par rapport aux groupes contrôles, le risque d’infarctus du myocarde n’est pas plus important avec les groupes de traitement (pas de différence significative) Analyse statistique modèles Cox aléatoires proportionnels Conclusion Les résultats de cette étude d’observation ne montrent pas d’augmentation du risque d’infarctus du myocarde à court terme chez les patients traités par anti-cox –2. Par ailleurs, les résultats ne permettent pas de conclure à une réduction de ce risque avec le naproxène. 52 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 53 Coxibs Tableau 50 : Tolérance cardio-rénale - Célécoxib (163) Méthodologie Résultats Objectif Déterminer l’incidence des évènements thromboemboliques sévères chez des patients traités par célécoxib versus ibuprofène ou diclofénac : étude des données de l’étude CLASS. * Évènements thromboemboliques sévères : définis comme ayant entrainé une hospitalisation, significatifs (notables médicalement). - Pas de différents significative entre les groupes traités par célécoxib et ceux traités par AINS pour l’ensemble des évènements. - Quand les évènements sont regroupés en différentes classes - évènements cardiaque, cérébrovasculaires, vasculaires périphériques - il n’y a pas de différences significatives entre les 3 groupes, Type d’étude Analyse des données de l’étude . sauf pour les évènements cérébrovasculaires, moins d’évènements dans le groupe célécoxib (p < 0,05) par rapport aux groupes AINS, CLASS (Silverstein). Concerne les 40 % des patients qui . et pour les arrêts cardiaques : moins d’arrêt cardiaque avec le célécoxib avaient des antécédents de patho- par rapport au diclofenac. logies cardiovasculaires dans tous * Analyse en sous-groupepour les patients ne prenant pas d’aspirine (l’aspirine protéger contre les évènements thromboemboliques) : les groupes de traitement. Schéma posologique groupe célécoxib : NR groupe ibuprofène : NR groupe diclofénac : NR - pas de différents significatives entre les 3 groupes pour l’ensemble des événements et pour les différents catégories sauf pour les arrêts cardiaque : incidence moins grande dans les groupes traités par célécoxib par rapport au diclofenac (p < 0,05 ). - analyse de Kaplan-Meier : pas de différence au cours du temps de l’incidence des évènements cardiovasculaires associés au célécoxib par rapport aux AINS et par rapport au diclofénac pris séparément. * Autres évènements indésirables cardiovasculaires : l’incidence de l’HTA (des accidents survenu en aggravation d’uen HTA percistante) est moins importante des groupes célécoxib / groupe AINS = pour les patients ne prenants pas d’aspirine. Conclusion Le célécoxib ne présente pas de toxicité supérieure aux AINS au niveau cardiovasculaire. L’hypothèse d’une augmentation des évènements thromboemboliques associés à une inhibition de la Cox-2 n’est pas vérifiée avec le célécoxib dans cette étude. (suite de la page 51) Il est à noter que même dans une population ne prenant pas d'AINS, il existe un risque de base ou résiduel (risque de complication digestive grave selon N.Moore 0,1 à 0,2 par 100 patients-années). Une étude récente (93) démontre que les coxibs protègent aussi les patients à faible risque que les patients à haut risque élevé de subir un événement gastro-intestinal. Des recommandations concernant l’utilisation appropriée des anti-inflammatoires à l’ère des coxibs ont été émises au Canada (75). Elles stipulent que lorsque cela est économiquement possible, , un coxib seul est préférable à l’association AINS classique agent gastroprotecteur (antihistaminiques H2, prostaglandine, anti-acide, inhibiteur de la pompe à protons) pour réduire le risque de troubles gastro-intestinaux et éviter le traitement à double modalité. La prescription d’agents gastroprotecteurs chez les sujets à risque élevé prenant des coxibs est malgré tout recommandée. Il existe un intérêt évident à obtenir une réduction du risque gastro-intestinal résiduel dans la population générale (1), même chez les patients à risque faible (71, 75). Dans l’étude VIGOR, le risque d’ulcération chez les patients sans risque spécifique est réduit à 88 % (1,9 par 100 patients années pour le naproxène versus 0,2 par 100 patients années pour le rofécoxib). Des résultats comparables ont été obtenus dans l’étude CLASS (à 6 mois) : 1,35 par 100 patients années pour les AINS conventionnels versus 0,35 par 100 patients années pour le célécoxib (71). 3.5.3. Tolérance rénale Le risque de récidive d’ulcère hémorragique est comparable que le patient prenne un coxib seul ou l’association AINS + inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) et qu’il n’existe pas de stratégie thérapeutique prévenant complètement le risque digestif. Il pourrait être intéressant chez ces patients. 3.5.3.1. Essais cliniques * Généralités Les AINS réduisent la filtration glomérulaire, le débit sanguin rénal et l’excrétion du sodium et du potassium. 53 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Comparison of thromboembolic events in patients treated with célécoxib, a cyclooxygenase-2 specific inhibitor, versus ibuprofen or diclofenac - 2002 (163). doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 54 Coxibs Tableau 51 : Tolérance cardio-rénale - Célécoxib (129). Cox-2 selective non-steroidal anti-inflammatory drugs and risk of serious coronary heart disease - 2002 (129). Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Comparer la survenue de pathologie coronariennes sévères chez des patients non traités par AINS, traités par AINS ou traités par rofécoxib ou célécoxib Type d’étude Étude rétrospective sur 2 ans. Schéma posologique - Non traités par AINS : 20 2916. - Ibuprofène : 59 007. - Naproxène : 70 384. - Célécoxib : 22 337. - Rofécoxib (< 25 mg/j) : 20 245. - Rofécoxib (> 25 mg/j) : 3 887. Inclusion Résultats - 50 ans < âge < 84 ans * A l’état initial : - Pas d’antécedents de patho- risque moindre de pathologies cardiovaslogie cardiovasculaires. culaires pour les patients inclus dans les groupes rofécoxib toute dose. Exclusion: non renseigné * rofécoxib (≥ 25 mg/j) : taux de pathologies coronariennes sévères 1,7 fois plus important par rapport aux Évaluation Critère principal : pathologies patients non traités par AINS et 1,78 fois plus important par rapport aux patients du coronariennes sévères. groupe célécoxib. Analyse statistique Estimation du ratio d’incidence grâce un modèle de régression de type “Poisson”. * Pas d’augmentation du risque de pathologies coronariennes chez les patients traités par rofécoxib (≤ 25 mg/j), célécoxib, naproxène et ibuprofène. * Pas d’augmentation du risque de pathologies coronariennes chez les patients traités par célécoxib (≥ 300 mg), naproxène (≥ 1000 mg) et ibuprofène (≥ 1800 mg) utilisés à hautes doses. Conclusion des auteurs Le célécoxib et le rofécoxib (≤ 25 mg/j) n’augmentent pas le risque de survenue de pathologies coronariennes sévères. Conclusion du CNHIM - La différence à l’état initial entre les groupes rofécoxib et célécoxib vis à vis du risque de pathologies cardiovasculaire n’est pas quantifié par les auteurs. - Il s’agit d’une étude rétrospective ne présentant pas de certitude quant à la comparabilité initiale des groupes. été significativement plus importants dans les groupes de traitement (célécoxib 4,3 %, AINS : 4,1 % et placebo 2,5 % ; p < 0,05). Les effets principaux ont été des oedèmes périphériques. Le célécoxib n’a pas entraîné d’effets significatifs sur la natrémie et la kaliémie. Il n’est pas associé à une augmentation cliniquement détectable de la pression artérielle chez des sujets normotendus ou hypertendus (sauf chez les patients de plus de 65 ans). Aucune interaction n’a été mise en évidence avec les anti-hypertenseurs. Il en résulte une rétention hydrique, la formation d’oedèmes, une hypertension et une hyperkaliémie. Les prostaglandines sont peu impliquées dans la physiologie de la fonction rénale normale, mais, lors de situation d’hypoperfusion rénale, l’expression de la COX-1 et de la COX-2 est induite et les PG produites ont un rôle majeur dans le maintien de la filtration glomérulaire. Les pathologies qui s’accompagnent d’hypoperfusion rénale (insuffisance cardiaque, troubles vasculaires, cirrhose, pathologie rénale pré-existante) sont souvent présentes chez la personne âgée, ce qui explique que la néphrotoxicité des substances actives s’exprime plus fréquemment dans cette classe d’âge. Plusieurs études ont été conduites chez la personne âgée. * Avec le Rofécoxib : — Étude contrôlée à haute dose de rofécoxib versus indométacine (75 mg) en dose unique chez 15 patients de plus de 65 ans recevant un régime pauvre en sel (148). — Étude contrôlée rofécoxib 12,5 et 25 mg versus indométacine 50 mg x 3/j durant 5 jours chez 60 patients de plus de 65 ans ayant une insuffisance rénale modérée (148) Les résultats de ces 2 études sont similaires et montrent une réduction significative de la filtration glomérulaire pour le rofécoxib par rapport au groupe placebo (p < 0,029). Pas de différence significative entre l’indométacine et le placebo dans la deuxième étude (p = 0,086). La diminution de l’excrétion du sodium et du potassium urinaire est supérieure pour le groupe rofécoxib par rapport au groupe placebo. (suite page 61) * Avec le célécoxib — Etude avec célécoxib 200 puis 400 mg versus naproxène 500 mg chez 29 sujets âgés (161). Une diminution de la filtration glomérulaire a été rapportée avec le naproxène mais pas avec le célécoxib. Par contre l’excrétion du sodium est identique dans les groupes. — Une méta-analyse regroupant 5 études de 12 semaines a évalué la sécurité rénale du célécoxib comparé à un AINS. Les effets indésirables rénaux ont Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 54 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 55 Coxibs Tableau 52 : Tolérance cardio-rénale - Célécoxib (162). Effects of célécoxib and rofecoxib n blood pressure and edema in patients ≥ 65 years of age with systemic hypertension and osteoarthritis - 2002 (162). Inclusion - Âge > 65 ans. - Arthrose de la hanche, du genou, de la main (critères de l’ACR). - Classe fonctionnelle I, II, III (Steinbocken). - HTA stable et contrôlée. Type d’étude Étude multicentrique, en double - Test chronique par AINS. aveugle, en groupes parallèles, - Au screening : pression artérielle < 160/95 mmHg. randomisée. 1092 patients. Exclusion - Pathologies gastro-intestiSchéma posologique nales actives - Groupe 1 : célécoxib 200 mg/j - Anomalies rénales, hépa(n = 549) tiques ou hématologiques - Groupe 2 : rofécoxib 25 mg/j (coagulation). (n = 543) - Class III ou IV de la New York Heart Association. ± Antihypertenseurs - HTA secondaire. ± Aspirine (325 mg maximum) - Sténose artérielle rénale. ± Paracétamol (4 g maximum) - Polyarthrite rhumatoïde. - Hypersensibilité au célécoxib, Durée de l’étude rofécoxib sulfonamide, AINS. 6 semaines. - Créatinine sérique > 1,5 mg/dl. Analyse statistique - 3,0 mmol/l < potassium - Analyse en intention de traiter. - Test de Fischer ou de chi-square. sérique < 5,0 mmol/l. Comparaison de l’incidence des difÉvaluation férents critères d’évaluation. * Critères principaux : - Augmentation PAS > 20 mm Hg avec valeur absolue > 140 mm hg - Développement d’œdèmes significatifs. - Modification de PAS moyenne par rapport état initial. Résultats Patients ayant terminés l’étude : 988 (90,5 %) - groupe 1 = 498 (90,7 %) - groupe 2 = 490 (90,2 %) Pression artérielle : groupes comparables (valeurs à l’état initial) (PA) * Effets sur la pression artérielle - augmentation de la PAS (> 20 mm hg avec valeur absolue >140) : . groupe 1 = 38 (6,9 %), . groupe 2 = 81 (14,9 %) (p < 0,001). - augmentation de la PAS moyenne (d’environ 3 mmHg) par rapport état initial à chaque visite. pas de modification dans groupe 1. - PAD moyenne augmentée par rapport à l’état initial : groupe 2 > groupe à S2 et S6 (p < 0,05). * Effets sur la survenue d’oedèmes, de prise de poids, d(insuffisance cardiaque congestive : - survenue d’œdème : . groupe 1 = 4,7 %, . groupe 2 = 7,7 % (p = 0,045). - Insuffisance cardiaque congestive (survenue ou aggravation) . groupe 1 = 2 (0,4 %) . groupe 2 = 3 (p = 0,6). * Critères secondaires : - Modification de PAD moyenne par rapport état initial - Changement de médicaments antihypertenseurs ou diurétiques - Insuffisance cardiaque : survenue ou aggravation congestive Conclusion des auteurs Le célécoxib entraîne moins d’augmentation de la PAS chez des sujets hypertendus par rapport au rofécoxib, et moins de modification de la pression moyenne systolique par rapport à l’état initial. Conclusion du CNHIM Il n’y a pas de comparaison à un AINS conventionnel. La différence entre le 2 groupes sur la survenue d’oedèmes est peu significative (p = 0,045) . Chez les patients hypertendus traités par AINS traditionnels ou coxibs, un suivi précis de la pression artérielle devra être réalisé. 55 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Evaluer les effets du célécoxib et du rofécoxib sur le contrôle de la pression artérielle et sur l’apparition d’œdèmes chez des patients âgés arthrosiques. doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 56 Coxibs Tableau 53 : Tolérance cardio-rénale - Célécoxib (159). Cyclooxygenase-2-specific inhibitors and cardiorenal function ; a randomized, controlled trial of célécoxib and rofécoxib in older hypertensive osteoarthritis patients - 2001 (159). Évaluation thérapeutique Méthodologie Inclusion - Âge > 65 ans. - HTA stable et contrôlée. - Arthrose de la hanche, du genou ou de la main (critères de l’Américan collège of rheumatology). - Traitement chronique par Type d’étude Étude randomisée, en groupes AINS. - PAS < 160 mm Hg. parallèles et en double aveugle. - PAD < 95 mm Hg. 810 patients. Objectif Évaluer la tolérance cardiorénale du célécoxib et du rofécoxib chez des patients âgés, hypertendus et arthrosiques. Exclusion - Pathologies gastro-intestiSchéma posologique nales actives - Groupe 1 : célécoxib 200 mg - Anomalies rénales, hépa(n = 411) tiques ou hématologiques - Groupe 2 : rofécoxib 25 mg (coagulation). (n = 399) - Class III ou IV d la New York ± Aspirine (325 mg maximum). Heart Association. ± Paracétamol. - HTA secondaire. ± Antihypertenseur. - Sténose artérielle rénale. - Polyarthrite rhumatoïde. Durée de l’étude - Hypersensibilité au célécoxib, 6 semaines. rofécoxib sulfonamide, AINS. - Créatinine sérique > 1,5 Analyse statistique - Analyse en intention de traitement mg/dl. - Fischer : test de Fisher pour compa- - 3,0 mmol/l < potassium rer les différents critères d’évaluation. sérique < 5,0 mmol/l. Évaluation * Critères principaux : - Oedèmes notables, - Evaluation de la pression artérielle. - Augmentation PAS > 20 mmHg avec valeur absolue > 140 mmHg - Augmentation PAD > 15 mmHg avec valeur absolue > 90 mmHg. Résultats Patients ayant terminé l’étude : 696 - groupe 1 = 348, - groupe 2 = 348. PAS et PAD : groupes comparable à l’état initial. La durée moyenne de l’arthrose est significativement plus longue dans le groupe 1 que dans le groupe 2 (p = 0,012). Plus de patients sont inhibiteur de l’enzyme de conversion dans le groupe 1. * Tolérance cardio-rénale - Œdèmes : . groupe 1 = 20 (4,9 %), . groupe 2 = 38 (9,5 %) (p = 0,014). - Augmentation PAS ( > 20 mmHg avec valeur absolue > 140 mmHg) . groupe 1 = 45, . groupe 2 = 66 (p = 0,032). durant les 6 semaines de l’étude. - Modification de la PAS moyenne par rapport à l’état initial dans le groupe 2 : . à S1 : 2,4 mmHg, p = 0,014, . à S2 : 2,8 mmHg, p = 0,006, . à S6 : 3,1 mmHg, p = 0,007. - Gain de poids chez les patients ayant eu des œdèmes : groupe < groupe 2 (p < 0,006) à S1, S2 et S6. * Tolérance générale Effets indésirables les plus fréquents : - groupe 1 : . infection respiratoire haute, . dyspepsie (51 %). * Critères secondaires : - groupe 2 : - Changement de médicaments antihypertenseurs ou diurétiques . maux de tête (8,5 %), pour le traitement des oedèmes et/ou de l’hypertension . dyspepsie (7,3 %), - Augmentation de la pression artérielle/ . diarrhée (5,5 % ), - Modification par rapport à l’état initial des PAS et PAD moyennes. . douleurs abdominales (5 %). - Survenue ou aggravation d’une insuffisance cardiaque congestive. - Anomalies biologique : . créatinine sérique > 159 µmol/l, . potassium sérique > 5,5 mmol/l, . sodium sérique < 120 mmol/l. Conclusion des auteurs Des patients âgés, hypertendus et arthrosiques, traités par célécoxib ont présenté moins d’œdèmes et moins de modification de la pression artérielle que ceux traités par rofécoxib. Conclusion du CNHIM Malgré les limites de l’étude (groupes non homogènes sur tous les critères, absence de comparaison avec les AINS conventionnels), cette étude met en évidence un meilleur profil du célécoxib vis à vis des effets rénaux. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 56 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 57 Coxibs Tableau 54 : Tolérance gastro-intestinale - Rofécoxib versus placebo, ibuprofène et aspirine chez des sujets sains (97). Méthodologie Inclusion (critères définis par le protocole) - Âge : de 18 ans à 54 ans. - Endoscopie de l’estomac et du duodénum normale à l’état initial (grade 0). - Échelle d’évaluation : . grade 0 : pas d’érosions, . grade 1 : hémorragie muqueuse, Type d’étude Etude randomisée en double . grade 2 : 1 ou 2 érosions, . grade 3 : 3 à 10 érosions, aveugle. . grade 4 : >10 érosions ou ulcère. 170 patients (sujets sains). Résultats * Nombre de patients évalués : - groupe 1 : 49, - groupe 2 : 51, - groupe 3 : 17, - groupe 4 : 50. Exclusion - Maladie gastro-intestinale. - Antécédents de chirurgie gastro-intestinale. - Antécédents de chirurgie thoracique ou abdominale de moins de 4 semaines. - Maladie cardiaque ou trouble de la coagulation. - Utilisation d’antiacides, d’antiH2, d’inhibiteurs de la pompe à Durée de l’étude protons, de misoprostol plus de 2 7 jours fois par mois ou dans les 4 semaines précédant l’étude. Analyse statistique Test de Fisher (puissance : 80% ) - Utilisation d’AINS dans les 2 pour la comparaison endoscopique semaines précédant l’étude. analyse de variance (ANCOVA) - Alcooliques, fumeurs et pour évaluer la concentration de consommateurs de plus de 8 tasses de boissons caféinées/j. Thromboxane B2 - Allergie aux AINS. - Utilisation chronique d’analgésiques ou de tranquillisants dans les 4 semaines précédant l’étude. - groupes 2 et 3 > groupe 1 (p < 0,001). Objectif Comparer les effets sur la muqueuse gastro-intestinale haute du rofécoxib à haute dose versus ibuprofène et aspirine à doses conventionnelles. Schéma posologique Groupes parallèles : - groupe 1 : rofécoxib 250 mg (n = 51), - groupe 2 : ibuprofène 800 mg (n = 51), - groupe 3 : aspirine 650 mg (n = 17), - groupe 4 : placebo (n = 51). Évaluation Evaluation endoscopique à J0 et J8 * Évaluation des érosions (pourcentage de patients ayant un score ≥ 2) - groupe 1 : 12 %, - groupe 2 : 71 %, - groupe 3 : 94 %, - groupe 4 : 8 %. - groupe 1 = groupe 4 (p = 0,436). * Incidence des ulcères gastro-duodénaux : - groupe 1 : 4,1 %, - groupe 2 : 11,8 %, - groupe 3 : 17,6 %, - groupe 4 : 0 %. * Réduction des concentrations de thromboxane B2 : groupes 2 et 3 seulement. * Tolérance — Incidence des effets indésirables : - groupe 1 : 23,5%, - groupe 2 : 25,5 %, - groupe 3 : 11,8 %, - groupe 4 : 17,6%. * Effets les plus fréquemment retrouvés : - maux de tête, - diarrhée, rhinite, - 1 cas d’oedème (groupe 1), - 1 cas d’hématurie (groupe 1), - 1 cas associant érythrocyturie et leucocyturie ((groupe 1). * Critère principal Évaluation des érosions (pourcentage de patients ayant un score ≥ 2) * Critère secondaire Mesure de la concentration sérologique de thromboxane B2 à J0 et J7 et J8. Conclusion des auteurs Dans une étude endoscopique à court terme, le rofécoxib à 250 mg produit moins de dommages sur la muqueuse gastro-intestinale que l’ibuprofène à 800 mg ou l’aspirine à 650 mg et est comparable au placebo en terme de tolérance. Conclusion du CNHIM C’est une étude endoscopique sur sujets sains qui évalue uniquement la tolérance gastro-intestinale du rofécoxib. Deux ulcères ont été retrouvés avec le rofécoxib n’excluant pas un risque potentiel de toxicité pour ce coxib. Par contre la dose utilisée est 10 à 20 fois la dose utilisée en thérapeutique. 57 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Specific inhibition of cyclooxygenase-2 with ROFECOXIB is associated with less gastroduodenal damage than either aspirin or ibuprofen - 1999 (97). doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 58 Coxibs Tableau 55 : Tolérance gastro-intestinale - Rofécoxib versus placebo et ibuprofène chez des sujets atteints d’arthrose (94). A randomized trial comparing the effect of Rofecoxib, a cyclooxygenase 2-specific inhibitor, with that of Ibuprofen on the gastroduodenal mucosa of patients with osteoarthritis - 1999 (94). Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Montrer que le rofécoxib à 25 et à 50 mg/j entraîne moins d’ulcères gastro-duodénaux qu’une dose équipotente d’ibuprofène à la dose de 800 mg x 3/j. Inclusion (critères définis par le protocole) - Patients arthrosiques nécessitant un traitement par un AINS depuis au moins 6 mois. - Âge > 50 ans. (la présence d’érosions gastroduodénales n’était pas un critère d’exclusion) Type d’étude Etude contrôlée randomisée, multiExclusion centrique, en double aveugle. - Présence de l’un des élé742 patients. ments suivants à l’endoscopie effectuée à l’état initial : ulcère duodénal, gastrique ou Schéma posologique œsophagien évolutif, sténose 4 groupes parallèles : du pylore ou oesophagite éro- groupe 1 = rofécoxib 25 mg/j sive (n = 195), - Antécédents de chirurgie - groupe 2 = rofécoxib 50 mg/j digestive haute. (n = 186), - groupe 3 = ibuprofène 800 mg x 3/j - Maladie inflammatoire de l’intestin. (n = 184), - Créatinimémie > 2 mg/dl. - groupe 4 = placebo (n = 177). - Clairance de la créatinine < ± paracétamol ( 2,6 g 30 ml/min. maximum/jour) - Test du sang fécal positif. ± Gélusil (anti acide) - Pathologie non équilibrée. - Pathologie maligne < 5 ans. Durée de l’étude - Accident vasculaire cérébral 6 mois (placebo arrêté à S12) < 2 ans. - Présence d’une diathèse Analyse statistique hémorragique. Etude de comparabilité de l’inci- - Utilisation d’anticoagulant, dence cumulative des ulcères gas- de corticoïdes, de ticlopidine tro-duodénaux à S12 et S24 par le ou d’aspirine. test du log-rank . Puissance = 95 %. Résultats * Age des patients (écart type) : - groupe 1 : 62 ans [49-83], - groupe 2 : 62 ans [49-86], - groupe 3 : 62 ans [49-87], - groupe 4 : 61 ans [47-86]. * Patients non éligibles pour anomalie endoscopique à l’état initial : 45. * Groupes comparables à l’état initial (âge, sexe, infection à Helicobacter pilori, sévérité de l’arthrose, présence de lésions gastroduodénales à l’état initial) * Incidence cumulative duodénaux > 3 mm — à S12 : - groupe 1 : 4,1 %, - groupe 3 : 27,7 %, — à S24 : - groupe 1 : 9,6 %, - groupe 3 : 45,8 %, des ulcères gastro- - groupe 2 : 7,3 % - groupe 4 : 9,9 %. - groupe 2 : 14,7 % - groupe 4 : NR. * Incidence cumulative des ulcères gastro-duodénaux > 5 mm — à S12 : - groupe 1 : 1,8 %, - groupe 2 : 5,5% - groupe 3 : 20,6 %, - groupe 4 : 8,2 %. — à S24 : - groupe 1 : 1,8 %, - groupe 2 : 11,6 % - groupe 3 : 30,2 %, - groupe 4 : NR. * Augmentation du nombre d’érosions gastroduodénales par rapport aux valeurs initiales : groupe 3 > groupe 1, 2 et 4 (p < 0,001). * Tolérance — Incidence des effets indésirables comparable dans tous les groupes : - groupe 1 : 78,3 %, - groupe 2 : 77,5 % Évaluation groupe 3 : 74,7 %, - groupe 4 : 72,1 %. * Endoscopie pratiquée à J0, S6, S12, S24 et en cas de sortie prématurée de l’essai ou d’effets indésirables digestifs. — Événements les plus fréquents : infections des voies aériennes supérieures, * Critère principal Fréquence cumulée d’ulcères gastro-duodénaux ≥ 3 mm à S12 et à diarrhées, douleurs abdominales — Trois complications d’ulcères : 2 cas de S24. saignements digestifs hauts dans le grou* Critères secondaires pe 3 et 1 cas dans le groupe 1 (17 jours Fréquence cumulée d’ulcères gastro-duodénaux ≥ 5 mm à S12 et à après l’arrêt du traitement). S24. Conclusion des auteurs Avec des doses de rofécoxib 2 à 4 fois plus élevées que celles avec lesquelles un soulagement des symptômes de l’arthrose a été démontré, le taux de fréquence des ulcères gastro-duodénaux a été significativement plus faible qu’avec l’ibuprofène et il a été comparable à celui observé avec le placebo. Conclusion du CNHIM Cette étude a évalué l’incidence des lésions ulcéreuses uniquement sur des critères endoscopiques et non des critères cliniques (des ulcères peuvent être présents mais sans symptômes et à l’inverse des manifestations cliniques de type douleur abdominales, nausées dyspepsie ne sont pas forcément indicateurs d’ulcère). On peut s’étonner de la pertinence des critères définis par le protocole car la fréquence des ulcères gastro-duodénaux est moins importante avec le rofécoxib qu’avec le placebo (différence non significative). Une autre étude [41] a présenté les mêmes résultats en combinant l’étude américaine et l’étude internationale. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 58 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 59 Coxibs Tableau 56 : Tolérance gastro-intestinale - Rofécoxib versus naproxène chez des sujets atteints de polyarthrite rhumatoïde (23). Comparison of Upper Gastrointestinal Toxicity of Rofecoxib and Naproxen in Patients with Rheumatoid arthritis – Etude Vigor - 2000 (23). Inclusion (critères définis par le protocole) - Patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. - Âge > 50 ans ( ou > 40 ans et traitement par corticoïdes à long terme) et pour lesquels un traitement d’AINS était Type d’étude Etude prospective, comparative, envisagé pour au moins un an. randomisée en double aveugle. 8076 patients. 301 centres, 22 pays. Exclusion - En cas d’antécédents : . d’une autre arthrite inflammatoire, Schéma posologique . d’une chirurgie gastro-intes2 groupes parallèles : tinale haute, - groupe 1 : rofécoxib 50 mg . d’une pathologie inflamma(n = 4047), toire intestinale, (2 fois la dose conseillée) - groupe 2 : naproxène 500 mg x 2/j - Clairance à la créatinine ≤ 30 ml/min (n = 4029). - Présence de sang occulte ± paracétamol, antalgiques, corti- dans les fèces. coïdes, méthotrexate - Pathologie non équilibrée. possibilité d’utiliser des antiacides et - Cancer, problème d’abus des anti H2 aux doses maximales d’alcool ou de drogue < 5 ans. suivantes : ranitidine 150 mg/j ; - Accident vasculaire cérébral famotidine 20 mg/j ; cimétidine 400 < 2 ans. mg/j et nizatidine 150 mg/j. - Infarctus du myocarde ou pontage coronarien < 1 an. Durée de l’étude : 1 an. - Obésité morbide. - Prise des médicaments suiAnalyse statistique vants : aspirine, ticlopidine, Analyse en intention de traiter. anticoagulants, ciclosporine, Analyse de covariance pour l’efficacité. misoprostol, sucralfate, inhibiAnalyse de régression pour les teurs de la pompe à protons sous groupes. ou anti-H2 à dose interdite. Résultats * Patients ayant terminé l’étude : - groupe 1 = 70,7 % - groupe 2 = 72,5 %. * Groupes comparables - âge moyen 58 ans [48-68] - durée moyenne de suivi : 9 mois. * Efficacité — Estimation globale de la maladie par le patient et l’investigateur) : similaire entre les 2 groupes. — Arrêt de traitement pour manque d’efficacité : groupe 1 = 6,3 % versus groupe 2 = 6,5 %. * Tolérance — Manifestations cliniques gastro-intestinales supérieures confirmées pour 100 patients-années : groupe 1 = 2,1 %, groupe 2 = 4,5 % (p < 0,001). — Manifestations cliniques gastro-intestinales supérieures confirmées compliquées pour 100 patients-années : groupe 1 = 0,6 %, groupe 2 = 1,4 % (p = 0,005). — Saignements gastro-intestinaux pour 100 patients-années : groupe 1 = 1,2 %, groupe 2 = 3 % (p < 0,001). — Mortalité et événements cardio-vasculaires : groupe 1 groupe 2 Tous les décès 0,5 % 0,4 % Évaluation : à 6 semaines, à 4 mois à 12 mois et à la fin de l’étuDécès cardiaques 0,2 % 0,2 % de ou à l’arrêt du traitement. Infarctus 0,4 % 0,1 % * Critère principal : Incidence des effets gastro-duodénaux supérieurs confirmés : perforation, — Arrêts de traitements pour effets indésiobstruction, saignement gastro-intestinal, ulcère symptomatique (événe- rables gastro-intestinaux : - critères : dyspepsie, douleur abdominale, ments confirmés par chirurgie, endoscopie, radiographie ou autopsie). brûlure d’estomac, nausée, inconfort épi* Critères secondaires : gastrique : groupe 1 = 3,5 % versus grou- Incidence des effets gastro-duodénaux supérieurs confirmés com- pe 2 = 4,9 %. pliqués : perforation, obstruction ou saignement sévère. - critères principaux (perforation, ulcère, - Incidence effets gastro-duodénaux compliqués confirmés et non confirmés. saignement) : groupe 1 = 7,8 % versus - Estimation globale de l’activité de la maladie par le patient et l’in- groupe 2 = 10,6 %. vestigateur (Likert). - Estimation de l’état de santé (Likert). Conclusion des auteurs Les patients traités par rofécoxib pour polyarthrite rhumatoïde présentent moins d’effets gastro-intestinaux supérieurs cliniquement importants que le naproxène. Conclusion du CNHIM Etude basée sur des critères de jugement cliniques, qui montre une meilleure tolérance gastro-intestinale du rofécoxib même si une toxicité est présente ; la réduction du risque est de 54% par rapport au naproxène. Par contre l’efficacité clinique du rofécoxib n’est pas supérieure au naproxène. Le rofécoxib semble avoir une moins bonne tolérance cardiaque que le naproxène, certainement due à son absence d’activité anti-plaquettaire. De plus la moyenne d’âge des patients (58 ans) ne permet pas de déterminer le risque chez des personnes de plus de 65 ans chez lesquelles le risque d’effets gastro-intestinaux des AINS est 3 fois supérieur. 59 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Montrer que le rofécoxib à 50 mg/j entraîne moins d’effets gastrointestinaux hauts, cliniquement importants que le naproxène. doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 60 Coxibs Tableau 57 : Tolérance gastro-intestinale - Rofécoxib versus autres AINS chez des sujets atteints d’arthrose (95). Adverse Upper Gastrointestinal Effects of Rofecoxib Compared With NSAIDs - 1999 (95). Évaluation thérapeutique Méthodologie Objectif Comparer l’incidence des perforations, des ulcères et des saignements (PUS) gastro-intestinaux chez les patients traités pour arthrose avec rofécoxib versus AINS. Type d’étude Méta-analyse : 8 études en double aveugle randomisées de phase II ou III : - 1 étude de recherche de dose de 6 semaines, - 2 études d’efficacité de 6 semaines versus ibuprofène et placebo, - 2 études d’efficacité de 1 an versus diclofénac, - 2 études endoscopiques de 6 mois versus ibuprofène et placebo, - 1 étude d’efficacité de 6 semaines versus nabumétone et placebo. 5435 patients. Schéma posologique - groupe 1 : rofécoxib 12,5 mg (n = 1209), - groupe 2 : rofécoxib 25 mg (n = 1603), - groupe 3 : rofécoxib 50 mg (n = 545), - groupe 4 : ibuprofène 800 mg x 3 (n = 847) - groupe 5 : diclofénac 50 mg x 2 (n = 590) - groupe 6 : nabumétone 1500 mg (n = 127) - groupe 7 : placebo (n = 514). Inclusion (critères définis par Résultats le protocole) - Arthrose. Âge moyen : 63 ans [38-94]. - Âge moyen 63 ans. Patients ayant terminé les études : 62 à 74,5 % selon les groupes. Exclusion Ulcère asymptomatique dia- * Efficacité gnostiqué dans les 7 jours pré- — PUS confirmés : 38 sur 44 cédant ou suivant la date pré- - groupes 1, 2, 3 : 19, vue de l’intervention dans 2 - groupes 4, 5, 6 : 16, études de surveillance par - groupe 7 : 3. endoscopie. — Incidence cumulée de PUS confirmés Évaluation sur 12 mois : * Critère principal - groupes 1, 2, 3 : 1,3 %, Incidence cumulée des PUS - groupes 4, 5, 6 : 1,8 % (p = 0,046). confirmés de la partie haute du tractus gastro-intestinal — Incidence cumulée de PUS confirmés (confirmation par endoscopie, sur 4 mois en analyse réduite versus plaradiographie, chirurgie ou cebo : autopsie). - groupes 1, 2, 3 : 0,9 %, - groupes 4, 5, 6 : 1,6 % * Critères secondaires - groupe 7 : 0,9 %. - Incidence d’un ensemble prédéfini d’effets indésirables — Incidence cumulée des troubles dyspepgastro-intestinaux (dyspepsie, siques cliniques sur 6 mois : nausée, gêne épigastrique, - groupes 1, 2, 3 : 23,5 %, reflux acide, vomissement et - groupes 4, 5, 6 : 25,5 %. brûlures d’estomac) - Arrêts de traitement faisant — Incidence cumulée à 12 mois des arrêts suite à des effets indésirables de traitement dus à des effets gastrogastro-intestinaux intestinaux : - groupes 1, 2, 3 : 5,7 %, Analyse statistique - groupes 4, 5, 6 : 7,8 % (p = 0,02). Méthode de Breslow et Crowley (résultats à 4 et 12 mois). Conclusion des auteurs Le rofécoxib est associé à une incidence significativement plus faible de PUS que les autres AINS. Conclusion du CNHIM Les données de cette étude confirment que le rofécoxib entraîne moins de complications gastro-intestinales que les AINS. Un grand nombre de patients a été nécessaire pour évaluer l’incidence des PUS avec précision. Cependant les résultats sont globalisés, pas de résultats pour chacun des AINS étudiés. De plus cet article apporte peu d’informations sur la méthodologie des études ; or toute différence entre les méthodologies peut affecter la qualité des analyses de données groupées. Remarque Cette étude est une analyse combinée prédéfinie de huit essais cliniques de phase IIb/III sur la tolérance digestive du rofécoxib. Il y avait parmi ces études des études d’équivalence pour l’efficacité, qui n’avaient pas pour objectif l’étude de la tolérance digestive. Prises séparément ces études n’avaient pas la puissance nécessaire pour mettre en évidence une différence au niveau des évènements gastro-intestinaux. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 60 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 61 Coxibs Tableau 58 : Tolérance gastro-intestinale - Parécoxib versus placebo et kétorolac chez des sujets sains et âgés (147). Méthodologie Objectif Comparer l’effet sur la muqueuse gastro-intestinale du parécoxib IV versus le kétorolac et placebo chez des sujets âgés et sains. Inclusion (critères définis par le protocole) - Âge entre 65 et 75 ans. Endoscopie gastro-intestinale normale à l’inclusion. Exclusion - Maladie gastro-intestinale Type d’étude Étude multicentrique, en double symptomatique ou récente (< aveugle, randomisée, en groupes 3 mois). - Antécédent digestif de moins parallèles. de 3 mois. 94 patients. - Utilisation récente d’AINS y compris d’aspirine, d’antiulSchéma posologique céreux, d’antiacides, de cortiPrise multiple coïdes, d’anticoagulants, ou - groupe 1 : parécoxib 80 mg/j d’antibiotiques. de J1 à J7 (n = 31), - Allergie aux AINS ou coxibs. - groupe 2 : kétorolac 60 mg/j de J3 à J7 (placebo de à J1-J2) (n = Évaluation 31), - Examen endoscopie à J-1 et - groupe 3 : placebo (n = 32). J8 des érosions ou ulcères. - Graduation des résultats (0 à 7) : Durée de l’étude : 7 jours. . ulcères (score = 7), . nombre d’érosions ≥ 11 Analyse statistique et/ou ulcère (score = 5-7), - Analyse en intention de traiter. - Test de Cochran-Mantel-Haenszel . quelques érosions et/ou ulcère (score = 3-7). (CMH) ajusté. - Biopsie endoscopique et test bactériologique (CLOtest) pour l’Helicobacter pylori. Résultats * Âges moyens des patients (écart type) - groupe 1 : 68,8 ans (2,9), - groupe 2 : kétorolac : 69,5 ans (3,6), - groupe 3 : placebo : 69,5 ans (2,9). * Ulcères gastro-intestinal ou gastrique (score = 7) - groupe 1 (n = 29) : 0, - groupe 2 (n = 31) : 14 (45 %), - groupe 3 (n = 32) : 0. * Ulcères ou érosions ≥ 11 (en nombre supérieure à 11) : - groupe 1 : 0, - groupe 2 : 8 au niveau gastrique et 2 au niveau duodénal, - groupe 3 : 0. * Ulcères et/ou ou au moins une érosion - Estomac : groupe 1 : 14 %, groupe 2 : 90 % , p ≤ 0,05. - Duodénum : groupe 1 : 10 %, groupe 2 : 45 %, p ≤ 0,05. * Effet d'Hélicobacter pylori : incidence des ulcères ou des érosions : similaire entre les patients H. Pylori + et dans le groupe 2. * Tolérance — Effets indésirables - groupe 1 = 48 %, - groupe 2 = 58 %, - groupe 3 = 66 %. — Effet le plus fréquent : Conclusion des auteurs Les patients âgés sous Parécoxib en multidose présentent moins de - groupe 1 : céphalées (19 %), constipation (3/7 patients), risque de lésions gastro-intestinales que sous kétorolac. - groupe 2 : troubles digestifs (48 %), Conclusion du CNHIM - groupe 3 : céphalées (19 %). Les conditions de l’étude ne sont pas celles rencontrées lors de l’utilisation courante de parécoxib et de kétorolac : patients en postopératoire, fragilisés par la chirurgie. (suite de la page 54) Une étude récente (159) a comparé la tolérance cardiaque et rénale entre les 2 coxibs chez des sujets âgés. Elle conclut que les patients traités par célécoxib ont eu moins d’œdèmes et moins de modification de la pression artérielle que ceux traités par rofécoxib. Malgré des limites (groupes non homogènes sur tous les critères, et absence de comparaison avec les AINS conventionnels), cette étude a confirmé le fait que le célécoxib présente un meilleur profil vis à vis des effets rénaux. De nouvelles études seront nécessaires pour confirmer et établir la sécurité d’emploi des coxibs sur le plan rénal (161). * Conclusion L’administration répétée de célécoxib ne s’accompagne pas d’une réduction significative de la filtration glomérulaire, bien que ceci ait été rapporté avec le rofécoxib. De plus des augmentations dose-dépendantes des chiffres tensionnels et de l’incidence des oedèmes sont apparus avec le rofécoxib (49). Des cas d'insuffisance rénale aiguë ont été rapportés chez des patients traités par le célécoxib et le rofécoxib ce qui signifie qu’il faut prendre les mêmes précautions d'usage qu'avec les AINS. Il n'y a pas de différence dans l'incidence de l'insuffisance rénale rapportée avec l’un ou l’autre. Ces constatations suggèrent que certains effets rénaux des inhibiteurs de la COX-2, peuvent être dus à une substance active ou son métabolite, plutôt qu’à un effet de classe. Le rofécoxib et le célécoxib sont tous les deux contreindiqués en cas de clairance de la créatinine inférieure à 30 ml/min et devront être utilisés avec prudence chez les sujets à risque au plan rénal. (suite page 63) 61 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Upper GI Mucosal Effect of Parecoxib Sodium in Healthy Elderly Subject - 2002 (147). doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 62 Coxibs Tableau 59 : Tolérance cardio-rénale - Célécoxib et du rofécoxib chez des sujets agés atteints d’arthrose (159). Cyclooxygenase-2-Specific Inhibitors and Cardiorenal Function ; A Randomized, Controlled Trial of celecoxib and Rofecoxib in Older Hypertensive Osteoarthritis Patients - 2001 (159). Évaluation thérapeutique Méthodologie Inclusion (critères définis par le protocole) - Âge ≥ 65 ans. - Arthrose de la hanche, du genou ou de la main selon les critères de l’ACR et traitée quotidiennement par une thérapie comprenant un AINS. Type d’étude Etude multicentrique, randomisée - Hypertension stable et contrôlée (dose fixe d’antihyen double aveugle pertenseurs pendant 3 mois 810 patients avant l’inclusion). Objectif Evaluer la tolérance cardiaque et rénale du célécoxib et du rofécoxib chez des patients âgés traités pour arthrose et hypertension Résultats Patients ayant terminé l’étude : 86 %. * Groupes comparables sauf pour : — durée moyenne de l’arthrose : - groupe 1 = 13,6 ans - groupe 2 = 11,7 ans (p = 0,012), — patients traités par IEC : - groupe 1 = 40,3 %, - groupe 2 = 29,1 % (p = 0,002). * Tolérance — Œdème : Exclusion - groupe 1 = 4,9 %, - Maladie gastro-intestinale - groupe 2 = 9,5 %. active. — Augmentations des pressions systo- Trouble de la coagulation. liques et diastoliques : - Maladie hépatique ou rénale. - Insuffisance cardiaque (clas- - groupe 1 = 45 patients, - groupe 1 = 66 patients (significative que se III ou IV NYHA). Clopidrogel ou ticlopidine autorisés - Hypertension secondaire, pour la systolique, p = 0,032). Plus de patients ont des changements hypertension maligne. importants de pression dans le groupe 2. Durée de l’étude - Sténose de l’artère rénale. 6 semaines. - Traumatisme aigu des articu- - Insuffisance cardiaque congestive : Schéma posologique 2 groupes parallèles de traitement : - groupe 1 : célécoxib 200 mg x 1 (n = 411), - groupe 2 : rofécoxib 25 mg x 1 (n = 399), - groupe 3 : aspirine (≤ 325 mg/j), Analyse statistique Analyse en intention de traiter. Test de Fisher. lations. - Polyarthrite rhumatoïde. - Hypersensibilité connue au célécoxib, au rofécoxib, aux AINS, aux sulfamides ou aux composés apparentés. - Antécédents d’ulcérations œsophagiennes, gastro-intestinales ou duodénales, ou prise de célécoxib ou de rofécoxib dans les 30 jours précédent le début de l’étude. - Créatinine plasmatique > 132,6 µmol/l. - Niveau de l’urée > 1,5 fois la limite supérieure. - Potassium < 3 mmol/l ou > 5 mmol/l. Évaluation * Critère principal - Œdème significatif (augmentation d’au moins un grade par rapport à J0) avec ou sans gain de poids - Hypertension élevée : augmentation d’au moins 20 mm de Hg pour la pression systolique (> 140 mm de Hg) ou d’au moins 15 mm de Hg pour la pression diastolique (> 90 mm de Hg). groupe 2 = 4 patients. — Modifications mineures des constantes rénales : groupes 1 = 6 patients, groupes 2 = 6 patients. — Autres effets indésirables - infections respiratoires hautes, - dyspepsies, - douleurs abdominales. groupe 1 = 58 %, groupe 2 = 61 %. — Sorties d’essai : - au total : groupe 1 = 9 %, groupe 2 = 9 %. - plus de sorties d’essai dans le groupe 2 pour aggravation d’hypertension ou oedème périphérique. * Critères secondaires - Modifications des traitements (diurétiques ou autres anti-hypertenseurs) pour le traitement de l’œdème ou de l’hypertension. - Modification des moyennes des pressions systoliques et diastoliques. - Apparition d’une insuffisance cardiaque congestive. - Dosages des constantes rénales ( créatinine, urée, potassium et sodium). Conclusion des auteurs Les patients traités par célécoxib ont eu moins d’oedèmes et moins de modification de la pression artérielle que ceux traités par rofécoxib. Conclusion du CNHIM Une étude à plus long terme et en comparaison avec les AINS conventionnels serait nécessaire d’autant plus que les groupes ne sont pas comparables pour certains critères comme le nombre de patients traités par IEC. Il est plus important pour le célécoxib. Dans la mesure où il y a de plus fortes interactions avec les IEC, cela aurait du favoriser le groupe 2 ce qui est l'inverse. Enfin, plusieurs études ont maintenant confirmé ces résultats (123, 159, 165). Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 62 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 63 Coxibs Tableau 60 : lAgrégation plaquettaire chez des sujets sains - Célécoxib (98). Méthodologie Objectif Comparer les effets sur la fonction plaquettaire d’une dose suprathérapeutique de célécoxib (600 mg x 2/j) à une dose standard de naproxène (500 mg x 2/j). Inclusion (critères définis par le protocole) - Âge > 18 ans. - Agrégation plaquettaire ≥ 60 % en réponse à un traitement par arachidonate ou collagène. - Examen physique et tests de laboratoire normaux. Type d’étude Etude en double aveugle randomi- Exclusion - Prise d’alcool, de tabac ou de sée versus placebo. médicaments au cours des 2 24 sujets sains. semaines précédant l’étude. - Fréquents saignements de Schéma posologique - groupe 1 : célécoxib 600 mg x 2 nez ou contusions. (n = 8) - groupe 2 : naproxène 500 mg x 2/j Évaluation - Agrégation plaquettaire ex (n = 8) vivo en réponse aux agonistes - groupe 3 : placebo (n = 8) standards. - Temps de saignement. Durée de l’étude : 10 jours. - Taux de thromboxane B2 sérique. Analyse statistique - Échantillons de sang : Test de Kruskal-Wallis. . 30 minutes avant la première Test de Wilcoxon prise et 8 heures après Régression linéaire. . 30 minutes avant la dernière prise (à J10) puis 4, 6 et 8 heures. Résultats Âge moyen des patients : - groupe 1 : 27 ans (20-39), - groupe 2 : 32 ans (18-48), - groupe 3 : 33 ans (20-55). Aucune sortie d’essai n’a été constatée * Agrégation plaquettaire : réponse à arachidonate et au collagène à J1 et J8 : - groupe 1 = groupe 3, - groupe 1 > groupe 2, - groupe 2 < groupe 3 (pas de résultats chiffrés). * Temps de saignement : augmentation supérieure dans le groupe 2 versus groupe 1 et 3 (p < 0,05). * Taux de thromboxane B2 sérique : - groupe 2 : diminution après une simple dose et maintien de ce taux pendant 10 jours, - groupe 1 = groupe 3 Conclusion des auteurs Les résultats indiquent que même à dose suprathérapeutique le célécoxib n’interfère pas avec le mécanisme normal d’agrégation plaquettaire et l’hémostase. Conclusion du CNHIM Aucun effet anti-agrégant plaquettaire n’a été constaté avec le célécoxib à la dose de 600 mg 2 fois/jour. (suite de la 61) L’excès de morbidité thrombotique myocardique est sans doute liée du fait que l’aspirine n’était pas autorisée et que dans la population des patients à risque cardio-vasculaire, l’effet anti-agrégant du naproxène a joué un rôle protecteur avec plus d’effets indésirables cardio-vasculaires dans le groupe rofécoxib 50 mg que chez les patients n’ayant pas pris d’aspirine. Une étude récente a montré que le rofécoxib pour des doses inférieures à 25 mg/jour n'augmente pas le risque cardiovasculaire mais que celui-ci était augmenté pour des doses supérieures à 25 mg/jour ce qui confirmerait l'étude VIGOR (103, 129, 156). 3.5.3.2. Cas de pharmacovigilance publiés Une étude analysant les effets indésirables du célécoxib et du rofécoxib rapportés par l’OMS, a mis en évidence une implication plus importante du rofécoxib dans la survenue d’effets indésirables rénaux (rétention urinaire) et cardiovasculaires (hypertension artérielle) (98). De plus, un cas d’insuffisance rénale aiguë a été décrit chez une personne âgée de 71 ans traitée par du rofécoxib (50 mg/j) (116). 3.5.4. Tolérance cardiovasculaire — L’étude CLASS n’a pas montré d’augmentation de l’incidence des infarctus du myocarde avec le célécoxib, mais ses résultats sont difficilement interprétables du fait que 20 % des patients ont reçu de l'aspirine à faible dose. 3.5.4.1. Essais cliniques * Célécoxib et rofécoxib — L’étude VIGOR, essai comparatif réalisé chez 8076 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde a montré que 0,4 % des patients sous rofécoxib ont eu un infarctus du myocarde, contre 0,1 % dans le groupe comparateur (naproxène) (23). — Deux observations isolées (37) rapportent des problèmes thrombotiques avec le célécoxib (thromboses veineuses et artérielles, embolie pulmonaire), survenus chez des patients atteints de lupus à haut risque d'hypercoagulabilité. 63 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Effects of celecoxib, a novel cyclooxygenase-2 Inhibitor, on Platelet Function in Healthy Adults : A randomized, Controlled Trial - 2000 (98). doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 64 Coxibs Tableau 61 : Etude du célécoxib sur l’agrégation plaquettaire chez des sujets sains (142). Preliminary Study of the Safety and efficacity of SC-58635, a Novel Cyclooxygenase inhibitor - 1998 (142). Évaluation thérapeutique Méthodologie Inclusion (critères définis par Résultats le protocole) * Mesure de l’agrégation plaquettaire : Examen physique et résultats - J0 : 86,5 %, de laboratoire normaux. - J6 (2 heures) : 87,2 %, - J6 (4 heures) : 90 %, Exclusion - J6 (12 heures) : 81,5 %, - Maladie significative au cours - J14 (avant aspirine) : 84,3 %, des 3 mois précédant l’étude. - J14 (2 heures) : 20,4 %, - Prise d’un médicament ou de - J14 (4 heures) : 35,0 %. Type d’étude tabac < 2 semaines. Étude en ouvert. Valeurs avant et après la prise d’aspirine : différence statistiquement significative Schéma posologique (p = 0,031) Évaluation 6 patients - célécoxib 400 mg x 2 pendant 5 * Mesure de l’agrégation pla- * Mesure du thromboxane B2 : quettaire : - J0 : 11 ng/ml, jours - 90 minutes avant la premiè- - J6 (2 heures) : 15 ng/ml, - une simple dose le sixième jour re dose (J1), - J6 (4 heures) : 11 ng/ml, - puis 7 jours sans traitement, - et ensuite administration d’une - 30 minutes avant la dernière - J6 (12 heures) : 8 ng/ml, dose de célécoxib puis 2 - J14 (avant aspirine) : 9 ng/ml, dose unique d’aspirine (650 mg) heures , 4 heures et 12 heures - J14 (2 heures) : < 0,1 ng/ml, après (J6), - J14 (4 heures) : < 0,1 ng/ml. - et 2 heures et 4 heures après Durée de l’étude : 14 jours. l’aspirine (J14) Après la prise d’aspirine : réduction signiObjectif Etudier l’effet du célécoxib sur l’agrégation plaquettaire et évaluer son effet sur l’activité COX-1 mesurée par le niveau de thromboxane B2 dans le sang. Analyse statistique Test de Wilcoxon ficative de la mesure du thromboxane B2 (p = 0,031). * Mesure du thromboxane B2 Conclusion des auteurs Le célécoxib n’est pas antiagrégant plaquettaire. Conclusion du CNHIM Etude sur un nombre réduit de patients. Absence d’activité anti- COX-1 sur l’agrégation plaquettaire. Ces cas ne sont sans doute pas un niveau de preuve suffisant pour dire que le célécoxib a comme le rofécoxib un risque cardiovasculaire et d'en conclure qu'il existe un effet classe (129). * Trois cas de torsades de pointe ont été décrits lors du traitement par célécoxib (100 mg/j ou 200 mg/j). Les personnes touchées présentaient des anomalies cardiaques préexistantes pouvant les prédisposer au développement de torsades de pointe (123). — Dans l’étude comparant les toxicités cardiaque et rénale du rofécoxib et du célécoxib chez le sujet âgé, seul le rofécoxib a provoqué des insuffisances cardiaques congestives (4 cas, mais sans que la différence soit significative) (159). * Un cas de thrombose de la veine centrale de la rétine a été rapporté chez une femme âgée de 72 ans, traitée par du rofécoxib (25 mg/j) depuis 6 mois dans le cadre d’une polyarthrite rhumatoïde. Une baisse de la vision de l’oeil droit s’est alors produite (112). Le fait que les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde soient plus facilement disposés à répondre à des stimuli thrombotiques et que les AINS inhibiteurs sélectifs de la COX-2 aient un effet prothrombotique, sont une des explications possibles à la survenue de ce phénomène. * Parécoxib La tolérance cardiovasculaire du parécoxib est évaluée dans le cas d’études post-pontage coronaire, non publiées à l’heure actuelle. 3.5.4.2. Cas de pharmacovigilance publiés * Une étude rétrospective basée sur la survenue de pathologies coronariennes sévères a permis de comparer des patients ayant un traitement à base de célécoxib ou de rofécoxib et les patients non traités par des AINS. Les patients traités par le rofécoxib à des doses supérieures à 25 mg/j ont présenté un taux de maladies coronariennes 1,7 fois plus important par rapport aux patients non traités et 1,78 plus important par rapport à ceux traités par le célécoxib. Cependant une augmentation de ce risque n’a pas été mise en évidence à des doses inférieures à 25 mg/j (155). Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 3.5.5. Tolérance hépatique Des augmentations des transaminases ont été rapportées, mais l’incidence des événements hépatiques a toujours été comparable à celle du placebo (< 1 %) (15, 30, 141, 147). En cas de persistance des anomalies (3 fois la normale), le traitement par rofécoxib ou célécoxib devra être arrêté. Le rofécoxib est en outre contre-indiqué dans l’insuffisance hépatique modérée. Le rofécoxib et le célécoxib sont tous les deux contreindiqués en cas d’insuffisance hépatique sévère. 64 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 65 Coxibs Tableau 62 : Agrégation plaquettaire chez des sujets sains âgés et non âgés - Célécoxib (120). Inclusion (critères définis par le protocole) - Examen physique et résultats des examens de laboratoire normaux. - 60 % d’agrégation plaquettaire (minimum). Type d’étude Etude en double aveugle, randomi- - ECG anormal pour les patients âgés. sée, en groupe parallèle. 110 patients. Exclusion 2 groupes de patients : - Antécédent pathologique - Non âgés 18-55 ans (n = 48) dans les 3 derniers mois. - Âgés : 65-95 ans (n = 62) - Ulcérations gastro-intestinales dans les 3 derniers mois. Schéma posologique - Grossesse. * Pour les patients non âgés : - Prise médicamenteuse dans - groupe 1 : parécoxib 80 mg IV les 14 jours précédant l’étude. (n = 15), - Alcoolisme, tabagisme - groupe 2 : kétorolac 120mg IV - Allergie aux AINS ou coxibs. (n = 15), 2001 (120). Méthodologie Résultats Objectif Comparer les effets du parécoxib sur la fonction plaquettaire au kétorolac chez des patients âgés et non âgés. 54 patients ont participé à l’analyse plaquettaire. - groupe 3 : placebo (n = 18). * Pour les patients âgés : - groupe 1 : parécoxib 20 mg IV (n = 6), - groupe 2 : parécoxib 80 mg IV (n = 15), - groupe 3 : kétorolac 60 mg IV (n = 21), - groupe 4 : placebo (n=20). Évaluation Agrégation plaquettaire (acide arachidonique, ADP, collagène) à J8. - Temps de saignement. - Concentration de thromboxane B2. Analyse statistique Kruskal-Wallis test Durée de l’étude : - 7 jours pour le parécoxib et le Wilcoxon rank test placebo. - 5 jours pour le kétorolac + 2 jours de placebo. * Nombre de patients évalués — Patients non âgés : - groupe 1 : 15, - groupe 2 : 14, - groupe 3 : 18. — Patients âgés : - groupe 1 : non renseigné, - groupe 2 : 14, - groupe 3 : 20, - groupe 4 : 20. * Agrégation plaquettaire avec l’acide arachidonique : — patients âgés et les patients non âgés : - pas de différence significative entre placebo et parécoxib. - différence significative entre parécoxib et kétorolac (< 0,001). * Agrégation plaquettaire avec le collagène : — patients non âgés : - aucune différence significative entre les traitements, - différence significative entre parécoxib/ kétorolac et entre kétorolac/placebo (p < 0,001) - aucune différence entre placebo/parécoxib. * Temps de saignement : - grande variabilité individuelle dans chaque groupe, - différence significative entre parécoxib et kétorolac chez les patients non âgés. * Tolérance deux cas d’augmentation de l’urémie et de la créatininémie. Conclusion des auteurs Le parécoxib n’a aucun effet sur l'agrégation plaquettaire et le temps de saignement. Il serait moins associé à des saignements, et est plus sûr que le kétorolac. Conclusion du CNHIM Il est noté une absence d’activité antiCox-1. La posologie de kétorolac chez les patients non âgés est une posologie élevée. 3.5.6. Tolérance hématologique 3.5.7. Autres effets indésirables Au niveau des plaquettes, seule la COX-1 est exprimée et est responsable de l’agrégation plaquettaire. Un essai comparatif versus naproxène (500 mg x 2) a montré que le célécoxib - même à une dose suprathérapeutique (600 mg x 2) -, n’interfère pas sur le mécanisme normal de l’agrégation plaquettaire et l’hémostase (98). De même, le parécoxib n’a pas d’effet sur l’agrégation plaquettaire aux doses de 20 et 40 mg x 2/j en IV (120). Des réactions allergiques ont été décrites lors du traitement par célécoxib et rofécoxib. Le célécoxib est un dérivé sulfonamide, ce qui pourrait expliquer le développement de réactions anaphylactiques. Des réactions d’hypersensibilité (anaphylaxie et angioedème) et des réactions cutanées graves (syndromes Stevens Johnson et de Lyell, érythème multiforme…) ont été rapportées lors de la commercialisation du valdécoxib. Elles ne peuvent être exclues pour le parécoxib qui est son promédicament. 65 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Parecoxib sodium does not impair platelet function in healthy elderly and Non elderly individual - doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 66 Coxibs Les effets indésirables du parécoxib utilisé à court terme sont des nausées, maux de tête, douleurs abdominales, fièvre, prurit. 3.6.1. Indications 3.6.1.1. - Soulagement des symptômes dans le traitement de l’arthrose. - Soulagement des symptômes dans le traitement la polyarthrite rhumatoïde. 3.5.7.1. Essais cliniques Évaluation thérapeutique CELEBREX® Des événements cutanés (rashs, prurit, urticaire) ont été rapportés avec le célécoxib lors d’une étude clinique versus naproxène (15) (2 %, incidence équivalente avec le naproxène). 80 % des patients ayant arrêté leur traitement pour effet indésirable cutané appartiennent au groupe célécoxib. 3.6.1.2. VIOXX® - Soulagement des symptômes dans le traitement de l’arthrose. - Soulagement des symptômes dans le traitement la polyarthrite rhumatoïde. Lors d’un essai comparatif évaluant sa tolérance digestive, le célécoxib a été responsable de plus d’événements cutanés que l’ibuprofène et le diclofénac (7,5 % versus 4,1 %) auxquels il était comparé (141). 3.6.1.3. DYNASTAT® Traitement à court terme des douleurs post-opératoires. 3.5.7.2. Cas de pharmacovigilance publiés Différentes manifestations allergiques ont été rapportées. 3.6.2. Posologies 3.6.2.1. * Urticaire et angioedème — Urticaire et angioedème ont été décrits lors du traitement par célécoxib et rofécoxib avec une sensibilité croisée lors du remplacement de l’un par l’autre (63, 85). Un cas associant urticaire et angioedème à un bronchospasme, des vomissements et une syncope, après une seule prise de célécoxib, a été décrit. La patiente avait été traitée précédemment pendant 3 mois avec le célécoxib et l’avait arrêté (64). CELEBREX® * Arthrose 200 mg répartis en une ou deux prises et si besoin, 200 mg deux fois par jour. * Polyarthrite rhumatoïde 200 à 400 mg répartis en 2 prises. La dose journalière maximale recommandée est de 400 mg. 3.6.2.2. VIOXX® La dose de départ recommandée chez l’adulte est de 12,5 mg mais elle peut être augmentée à 25 mg en une seule prise. La dose de 25 mg ne doit pas être dépassée. * Syndrome de Stevens-Johnson : observé avec le célécoxib (33) et le valdécoxib commercialisé aux USA. * Nécrolyse de l’épiderme observée avec le célécoxib (17). 3.6.2.3. DYNASTAT® 40 mg en intra veineuse (IV) ou en intra musculaire (IM) suivi toutes les 6 à 12 heures d’une administration de 20 mg à 40 mg en fonction des besoins, sans dépasser 80 mg/j. * Vascularite allergique associée à un purpura nécrotique observée avec le célécoxib qui a conduit au décès du patient à la suite d’insuffisances hépatique et rénale et d’une CIVD (141). 3.6.3. Mode d’administration 3.6. Renseignements thérapeutiques 3.6.3.1. Le médicament peut être pris pendant ou en dehors des repas. En bref Le célécoxib et le rofécoxib sont indiqués dans : le soulagement des symptômes dans le traitement de l’arthrose (célécoxib : 200 mg répartis en une ou deux prises et si besoin, 200 mg deux fois par jour ; rofécoxib 12,5 mg jusqu’à 25 mg en une seule prise) et le soulagement des symptômes dans le traitement la polyarthrite rhumatoïde (célécoxib : 200 à 400 mg répartis en 2 prises ; rofécoxib : 12,5 mg jusqu’à 25 mg en une seule prise). Le parécoxib est indiqué dans le traitement à court terme des douleurs post-opératoires. Les coxibs sont contre-indiqués en cas de grossesse, d’allaitement, d’hypersensibilité au principe actif ou à l’un des excipients du médicament, d’antécédents allergiques, d’ulcère peptique évolutif ou hémorragie gastro-intestinale, d’entérocolopathies inflammatoires, d’insuffisance cardiaque congestive sévère et d’insuffisance hépatique, d’insuffisance rénale sévère ; célécoxib et parécoxib sont contreindiqués en cas d’hypersensibilité connue aux sulfamides. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 CELEBREX® 3.6.3.2. VIOXX® Les comprimés sont à prendre en une prise pendant ou en dehors des repas, à avaler avec un peu d’eau. 3.6.3.3. DYNASTAT® : voies IV et IM. 3.6.4. Adaptation de posologie 3.6.4.1. CELEBREX® Chez les patients noirs, le sujet âgé, l’insuffisance hépatique ou rénale, le traitement sera initié à la dose la plus faible (200 mg/jour). Le célécoxib n’est pas indiqué chez l’enfant. 3.6.4.2. VIOXX® - Chez l’insuffisant hépatique léger, la dose maximale est 12,5 mg. - Chez l’insuffisant rénal modéré (clairance de la créatinine de 30 à 80 ml/min) une adaptation de posologie n’est pas nécessaire. 66 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 67 Coxibs - Chez le sujet âgé, une attention particulière sera portée lorsque la dose quotidienne est augmentée de 12,5 à 25 mg. 3.6.6. Mises en garde spéciales et précautions particulières d'emploi 3.6.4.3. DYNASTAT® * En cas d’antécédents gastriques Des précautions devront être prises chez les patients ayant des antécédents de pathologie gastro-intestinale (ulcères et atteintes inflammatoires) car des perforations gastro-intestinales hautes, des ulcères et des hémorragies ont été observés chez des patients lors d’un traitement par les inhibiteurs de la Cox-2. Chez les patients âgés (≥ 65 ans) et de moins de 50 kg ou en cas d’insuffisance hépatique modérée (score de Child-Pugh 7 à 9), la posologie doit être adaptée (réduite de moitié ; dose maximale 40 mg/j). Le parécoxib n’est pas indiqué chez l’enfant 3.6.5. Contre-indications * En cas d’antécédents cardiaques ou d’hypertension artérielle Les inhibiteurs de la Cox-2 devront être administrés avec précaution chez les patients présentant des antécédents d’insuffisance cardiaque, de dysfonction ventriculaire gauche ou d’hypertension artérielle et chez les patients avec des œdèmes pré-existants de toute origine. L’inhibition des prostaglandines peut entraîner une détérioration de la fonction rénale et une rétention hydrique. Des précautions sont nécessaires chez les patients traités par des diurétiques et des médicaments antihypertenseurs, ou présentant un risque d’hypovolémie. 3.6.5.1. Contre-indications propres au célécoxib, au rofécoxib et au parécoxib * Grossesse Il a été observé des malformations chez les espèces animales étudiées. Chez la femme, le risque au cours de la grossesse n’est pas connu mais les inhibiteurs de la Cox-2 pourraient entraîner une inertie utérine et une fermeture prématurée du canal artériel lors du troisième trimestre, comme les autres médicaments inhibant la synthèse des prostaglandines. Le célécoxib est contre-indiqué pendant toute la durée de la grossesse et chez la femme en âge de procréer; et en cas de découverte d’une grossesse au cours du traitement, il devra être arrêté. Le rofécoxib est contre-indiqué pendant le troisième trimestre de la grossesse et il pourra être administré au cours des deux premiers trimestres si le bénéfice pour la patiente justifie le risque potentiel pour le fœtus. Le parécoxib est contre-indiqué pendant le troisième trimestre de la grossesse. * Sujets âgés (≥ 65 ans) La dose minimale efficace devra être utilisée et une surveillance médicale exercée car une altération de la fonction rénale ou hépatique, ou un dysfonctionnement cardiaque, est plus probable chez les sujets âgés. Les inhibiteurs de la Cox-2 sont excrétés dans le lait chez la rate. * Précautions particulières Les inhibiteurs de la Cox-2 peuvent masquer une fièvre. Les patients qui présentent des étourdissements, des vertiges ou une somnolence lors du traitement, devront s’abstenir de conduire ou d’utiliser des machines. La quantité de lactose présente dans la forme galénique de rofécoxib et célécoxib n’est probablement pas suffisante pour induire une intolérance au lactose. * Hypersensibilité au principe actif ou à l’un des excipients du médicament. 3.6.6.2. Précautions rofécoxib * Allaitement d'emploi spécifiques au * Insuffisance rénale La fonction rénale devra être surveillée chez les patients ayant une altération significative de la fonction rénale, une insuffisance cardiaque non compensée ou une cirrhose. * Antécédents allergiques : antécédents de bronchospasme, de rhinite aiguë, de polypes nasaux, d’œdème de Quincke, d’urticaire ou autres réactions de type allergique déclenchés par la prise d’acide acétylsalicylique ou d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) ou autres inhibiteurs de la Cox-2. * Déshydratation sévère * Atteinte hépatique * Ulcère peptique évolutif ou hémorragie gastrointestinale. * Insuffisance cardiaque congestive sévère. Des élévations des transaminases ont été rapportées chez environ 1 % des patients traités. En cas de persistance des anomalies (> 3 N), le rofécoxib devra être arrêté. * Insuffisance hépatique : sévère (célécoxib : albumine sérique < 25 g/l ou score de Child-Pugh ≥10 ; rofécoxib : score de Child-Pugh > 7 ; parécoxib : score de Child-Pugh > 9). * Posologie élevée À des doses quotidiennes supérieures à 25 mg, le risque de symptômes gastro-intestinaux, d’oedèmes ou d’HTA est augmenté. * Insuffisance rénale sévère (patients ayant une clairance de la créatinine estimée < 30 ml/min) uniquement pour le célécoxib et le rofécoxib. 3.6.6.3. Précautions parécoxib * Entérocolopathies inflammatoires. d'emploi spécifiques au * Traitement des douleurs après pontage coronarien Les patients ayant subi un pontage coronarien présentent un risque accru d’effets indésirables tels qu’un accident vasculaire cérébral, une dysfonction rénale ou une complication de la plaie sternale. 3.6.5.2. Contre-indication spécifique au célécoxib et parécoxib Hypersensibilité connue aux sulfamides. 67 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique 3.6.6.1. Précautions d'emploi communes au célécoxib, au rofécoxib et au parécoxib Le rofécoxib n’est pas indiqué chez l’enfant. doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 68 Coxibs * Fonction rénale Des précautions doivent être prises chez le patient présentant un dysfonctionnement de la fonction rénale ou d’autre état accompagné d’une déshydratation. - Système nerveux: ataxie. - Peau : alopécie, photosensibilité. - Autre: altération du goût. Suite à l'expérience post-marketing, ont été également rapportés : céphalées, nausées et arthralgies ainsi que les très rares cas (< 1/10 000) et isolés suivants: - Réactions allergiques: réactions allergiques graves, choc anaphylactique, oedème de Quincke. - Hématologie: pancytopénie. - Cardiovasculaire: insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde. - Troubles gastro-intestinaux: hémorragie gastrointestinale, pancréatite aigue. - Réactions immunologiques : vascularite, myosite. -Foie : hépatite, ictère. - Troubles psychiatriques : confusion mentale. - Troubles rénaux et urinaires: insuffisance rénale aiguë. - Respiratoire: bronchospasme. - Peau et annexes : cas isolés d'exfoliation cutanée incluant syndrome de Stevens-Johnson, nécrolyse épidermique, érythème polymorphe. Évaluation thérapeutique * Atteinte hépatique Le parécoxib doit être utilisé avec précaution (adaptation de posologie) chez les patients présentant une insuffisance hépatique modérée (score de Child-Pugh 7-9). * Précautions particulières Le parécoxib peut masquer une fièvre. Dans des cas isolés, une aggravation de l’infection des tissus mous a été décrite lors de l’utilisation des AINS et dans des études précliniques. Un suivi attentif de la suture devra être effectué chez les patients opérés traités afin de surveiller l’infection. 3.6.7. Effets indésirables 3.6.7.1. CÉLÉBREX® (RCP, 08/04/2002) Environ 7400 patients ont été traités par le célécoxib lors d'essais contrôlés, parmi lesquels environ 2300 ont été traités pendant un an ou plus. Les effets indésirables suivants ont été observés chez des patients traités par le célécoxib lors de 12 études contrôlées versus placebo et/ou produit de référence. Les effets indésirables listés ont une fréquence égale ou supérieure à celle du placebo, et le taux d'arrêt pour effets indésirables était de 7,1 % pour les patients traités par le célécoxib et de 6,1 % pour les patients traités par le placebo. D'autres événements comprenant des observations très rares et isolées, indépendamment de leur imputabilité, provenant de l'expérience acquise depuis la commercialisation chez plus de 5,3 millions de patients traités, sont inclus. 3.6.7.2. (RCP, 20/12/2002) Dans les essais cliniques, la sécurité d'emploi du rofécoxib a été évaluée chez environ 11600 sujets, dont environ 1000 patients traités pendant un an ou plus. Au cours des études cliniques chez des patients traités par rofécoxib 12,5 mg ou 25 mg pendant une période allant jusqu'à 6 mois ou depuis la mise sur le marché du médicament, les événements indésirables suivants, imputés au médicament, ont été rapportés avec une incidence supérieure à celle du placebo. Fréquent (≥1/100, <1/10) - Diminution de l'hématocrite - Étourdissement, céphalée. - Hypertension. - Douleur abdominale, brûlures d'estomac, gêne épigastrique, diarrhée, nausées, dyspepsie. - Élévation du taux d'alanine aminotransférase, élévation de l'aspartate aminotransférase. - Prurit. - Troubles généraux et accidents liés au site d'administration : oedème/rétention hydrique. Fréquents ≥ 1 % - Généraux: oedème périphérique / rétention liquidienne. - Gastro-intestinal douleurs abdominales, diarrhée, dyspepsie, flatulence. - Système nerveux étourdissements. - Psychiatrie: insomnie. - Respiratoire: pharyngite, rhinite, sinusite, infections des voies respiratoires supérieures. - Peau: éruption. Peu fréquent (≥ 1/1000, <1/100) - Diminution du taux d'hémoglobine, des érythrocytes, des leucocytes. - Prise de poids. - Dépression, diminution de l'acuité intellectuelle. - Insomnie, somnolence, vertige. - Acouphènes. - Ballonnement abdominal, constipation, ulcération buccale, vomissements, gaz, reflux acide. - Élévation du taux des phosphatases alcalines. - Rash, dermite atopique. - Crampe musculaire. - Élévation de l'urée sanguine et de la créatinine sérique, protéinurie. - Troubles généraux et accidents liés au site d'administration : asthénie/fatigue, douleur thoracique. Peu fréquents (1% - 0,1%) - Hématologie: anémie. - Cardio-vasculaire: hypertension, palpitations. - Gastro-intestinal : constipation, éructation, gastrite, stomatite, vomissements. - Foie anomalie des fonctions hépatiques, élévation des ALAT et ASAT. - Métabolisme: anomalie de la fonction rénale (augmentation de la créatinine, de l'urée sanguine, hyperkaliémie). - Système nerveux vision floue, hypertonie, paresthésie. - Psychiatrie : anxiété, dépression. - Respiratoire toux, dyspnée. - Peau : urticaire. - Autres crampes des membres inférieurs, acouphènes, fatigue, infections de l'appareil urinaire. Rare (≥ 1/10 000, <1/1000) - Dyspnée. - Ulcères gastro-duodénaux, perforation gastro-intestinale et saignement (surtout chez le sujet âgé), gastrite. Rares (< 0,1%) - Hématologie: leucopénie, thrombocytopénie. - Gastro-intestinal : ulcérations duodénale, gastrique et œsophagienne, dysphagie, perforation intestinale, œsophagite, méléna. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 VIOXX® 68 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 69 Coxibs Les inhibiteurs de la cox-2 peuvent diminuer l’excrétion rénale du lithium et provoquer une augmentation de la lithiémie qui peut atteindre des valeurs toxiques. En cas d’association, il convient de surveiller étroitement la lithiémie et d’adapter éventuellement la posologie. — Méthotréxate : précaution d’emploi Les inhibiteurs de la cox-2 peuvent augmenter la concentration plasmatique en méthotréxate et donc sa toxicité (diminution de la clairance rénale du méthotrexate et déplacement du méthotrexate de sa liaison aux protéines plasmatiques par les AINS) ; il convient d’exercer un contrôle hebdomadaire de l’hémogramme. 3.6.8.2. Interactions médicamenteuses spécifiques au célécoxib Cas isolé - Méningite aseptique. - Infarctus du myocarde (aucune relation de cause à effet n'a été établie). - Insuffisance hépatique. (cf. 4.4 Mises en garde spéciales et précautions particulières d'emploi). - Effets indésirables cutanéo-muqueux et réactions cutanées sévères y compris syndrome de StevensJohnson. - Néphrite interstitielle. L’association du célécoxib avec des inducteurs du CYP2C9 (rifampicine, carbamazépine, ou barbituriques) peut entraîner une réduction des concentrations plasmatiques du célécoxib. Le célécoxib inhibe le CYP2D6. Même s’il n’est pas un puissant inhibiteur de cette enzyme, une diminution de la posologie peut être nécessaire pour les médicaments dont la dose est adaptée pour chaque patient et qui sont métabolisés par le CYP2D6 (antidépresseurs, neuroleptiques, anti-arythmiques). Au cours des études cliniques, le profil des effets indésirables a été similaire chez les patients traités par rofécoxib pendant 1 an ou plus. 3.6.8.3. Interactions médicamenteuses spécifiques au rofécoxib Un syndrome néphrotoxique a été rapporté en association avec l'utilisation d'autres AINS et ne peut être exclu pour le rofécoxib. Une attention particulière sera portée en cas d’administration concomitante de rofécoxib et de : - médicaments métabolisés par le CYP1A2 (théophylline, amitriptyline ...), 3.6.8. Interactions médicamenteuses - substrats du CYP3A4, 3.6.8.1. Interactions médicamenteuses communes au célécoxib, au rofécoxib et au parécoxib - des inducteurs puissants du cytochrome P450 (envisager la dose de 25 mg). * Interactions pharmacodynamiques 3.6.8.4. Interactions médicamenteuses spécifiques au parécoxib — Anticoagulants oraux : association déconseillée Des hémorragies associées à un allongement du taux de prothrombine INR ont été observées en cas d’association, essentiellement chez les sujets âgés (il est déconseillé d’associer les AINS et les AVK). En conséquence, l’activité anticoagulante devra être étroitement surveillée (82). Lors de l’utilisation concomitante du parécoxib avec la morphine, une plus faible dose (28-36 %) de morphine pourra être utilisée pour obtenir le même niveau clinique d’analgésie. L’association avec des inducteurs du CYP2C9 (rifampicine, carbamazépine, dexaméthasone ou barbituriques) et des substrats du CYP2C19 (phénytoïne, diazépam, imipramine) peut entraîner une réduction des concentrations plasmatiques. — Inhibiteurs de l’enzyme de conversion : précaution d’emploi. En cas d’association, le risque d’insuffisance rénale aiguë peut être augmenté (les AINS peuvent réduire les effets des diurétiques et des anti-hypertenseurs) ; il convient d’hydrater le malade et de surveiller la fonction rénale en début de traitement. 3.6.8.5. Interactions communes célécoxib, parécoxib Avec le fluconazole : dose de parécoxib diminuée chez les patients recevant du fluconazole et dose de célécoxib : moitié de la dose recommandée chez les patients traités par fluconazole. — Ciclosporine et tacrolimus : à prendre en compte En cas d’association, la fonction rénale devra être surveillée car il peut y avoir une augmentation de la néphrotoxicité de la ciclosporine ou du tacrolimus. — Acide acétylsalicylique : association déconseillée Il est déconseillé d’associer les anti-inflammatoires entre eux, en raison de la synergie additive de leurs effets toxiques. Les inhibiteurs de la cox-2 peuvent être utilisés en association avec une faible dose d’acide acétylsalicylique mais ne peuvent se substituer à l’acide acétylsalicylique dans le cadre de la prévention cardiovasculaire. 3.6.8.6. Interaction avec l’aspirine Il existe une interaction pharmacologique entre certains AINS ( l'ibuprofène, par exemple) et l'aspirine à petites doses, l'ibuprofène diminuant les effets antiagrégants de l'aspirine (12, 32), au moins chez les patients présentant une cardiopathie (103). À l'inverse, ce qui est très important sur le plan de la pratique clinique quotidienne, il n'y a pas d'interaction entre le célécoxib et le rofécoxib d'une part et l'aspirine d'autre part (32, 168). * Interactions pharmacocinétiques — Lithium : association déconseillée. 69 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Très rare (<1/10 000) - Thrombocytopénie. - Réactions d'hypersensibilité dont angio-oedème, urticaire, réactions anaphylactiques/anaphylactoïdes et vascularite. - Anxiété, confusion, hallucinations. - Paresthésie. - Vision trouble. - Insuffisance cardiaque congestive. - Bronchospasme. - Aggravation de la maladie inflammatoire de l'intestin. - Hépatotoxicité y compris hépatite avec ou sans ictère. - Alopécie, réactions de photosensitibilité. - Hyperkaliémie, atteinte rénale dont insuffisance rénale, généralement réversible après l'arrêt du traitement. doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 70 Coxibs Évaluation thérapeutique Ces données viennent de trouver une prolongation dans un article du Lancet qui montre sur étude cas témoin que chez les patients traités par aspirine il y aurait une augmentation du risque cardiovasculaire pour ceux recevant l'ibuprofène (167). z 3.6.8.7. Interaction avec les IEC diminuaient la formation des polypes et l’incidence des cancer colorectaux. Cependant, ce type de traitement ne peut être envisagé du fait du mauvais rapport bénéfice / risque (toxicité gastro-duodénale). Un essai en double aveugle versus placebo a évalué l’activité du célécoxib sur le développement de polypes colorectaux chez 77 patients souffrant d’une polypose adénomateuse familiale. Après six mois de traitement, le nombre et la taille des polypes diminuent de façon significative après administration de célécoxib 400 mg, deux fois par jour. La tolérance est comparable à celle du placebo. Aux Etats-Unis, le célécoxib dispose d’une indication dans la réduction des polypes colorectaux dans la polypose adénomateuse colique. D’autres essais devront évaluer l’activité des inhibiteurs spécifiques de la COX-2 sur la prévention de l’adénocarcinome ou de l’adénome du côlon. Il a été montré que contrairement au rofécoxib (données d'AMM), dans une étude en double aveugle, le célécoxib ne modifie pas la pression artérielle chez le patient traité par inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) (164). 3.6.8.8. Interaction avec les antagonistes de l’angiotensine II L’association du célécoxib et de l’irbésartan n’affecte l’hémodynamique et la fonction rénale (87). 3.6.8.9. Interactions avec le méthotrexate 3.7.1.3. Traitement adjuvant du cancer du poumon non à petites cellules Le célécoxib n’affecte pas la pharmacocinétique du méthotrexate prescrit dans la polyarthrite rhumatoïde. Cela doit être confirmé chez la personne âgée et l’insuffisant rénal (81). Le rôle du célécoxib (400 mg deux fois par jour) a été évalué en addition à une chimiothérapie préopératoire (2 cycles de paclitaxel /carboplatine) chez 29 patients ayant un cancer du poumon non à petites cellules, dans l’espoir qu’il induise une régression tumorale. Sur 16 patients ayant terminé le traitement, l’association a induit une réponse chez 37 % d’entre eux (soit plus de 95 % de destruction des cellules tumorales) , contre 6 % habituellement obtenus avec la chimiothérapie seule. L’addition du célécoxib pourrait stimuler la réponse à la chimiothérapie préopératoire (Altorki, congrès ASCO Orlando). 3.6.8. Surdosage Aucun cas de surdosage n’a été rapporté au cours des essais cliniques. Des doses uniques (de 1000 mg pour le rofécoxib ou 1200 mg pour le célécoxib) et des doses multiples (250 mg/j durant 14 jours pour le rofécoxib ou 2400 mg/j durant 14 jours pour le célécoxib) administrées à des volontaires sains, n’ont pas provoqués de toxicité significative. En cas de surdosage, une prise en charge médicale est nécessaire avec par exemple, évacuation gastrique de la substance clinique absorbée, surveillance clinique et si nécessaire, traitement symptomatique. Les deux substances actives ne sont pas dialysables. 3.7.2. Maladie d’Alzheimer De nombreuses études suggèrent que la maladie d’Alzheimer (MA) est une pathologie neurodégénérative à composante inflammatoire. La présence de macrophages et d’astrocytes activés synthétisant des médiateurs inflammatoires dans les plaques séniles neuritiques et l’hypocampe pourraient être à l’origine de la neurodégénérescence dans la MA. Cette hypothèse est corroborée par l’observation d’une réduction possible du risque de développer la maladie chez les consommateurs au long cours d’AINS. Par ailleurs, les autopsies ont révélé une surexpression des COX-2 au niveau des régions cérébrales affectées par la MA. 3.7. Perspectives d’avenir 3.7.1. Prévention et traitement des tumeurs 3.7.1.1. Généralités La COX-2 est surexprimée dans un grand nombre de tumeurs humaines et dans les polypes colorectaux. La surexpression de prostaglandines pourrait contribuer à la carcinogénèse en réduisant la surveillance immunitaire, en inhibant l’apoptose et/ou en stimulant l’angiogénèse. Le célécoxib fait actuellement l’objet de nombreux essais cliniques : - d’une part en prévention, en traitement adjuvant pour prévenir les rechutes et au stade métastatique en complément de la chimiothérapie ou de l’hormonothérapie, - d’autre part dans le traitement de nombreuses tumeurs localisées au niveau du sein, du poumon, du colon et de la prostate. Les inhibiteurs de la COX-2 pourraient présenter un intérêt thérapeutique en intervenant sur la neurodégénérescence selon cinq axes d’intervention (21, 113, 146) : - réduction de la production de prostaglandines inflammatoires neurotoxiques, - augmentation de la recapture du glutamate, neurotoxique via les récepteurs NMDA, - diminution de la production de radicaux libres impliqués dans la dégénérescence neuronale, - diminution de la synthèse d’IL-6 par les macrophages et astrocytes, interleukine potentiellement impliquée dans la neurodégénérescence, - diminution de la mort cellulaire programmée neuronale (effet pro-apoptotique potentiel des COX-2 au niveau cérébral). 3.7.1.2. Prévention de la polypose colorectale et de l’adénocarcinome du côlon (22, 84, 91, 132, 139) Plusieurs études épidémiologiques et essais cliniques ont montré que les AINS administrés au long cours Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 70 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 71 Coxibs Deux études de phase II sont conduites afin d’évaluer la capacité du rofécoxib à prévenir ou retarder l’apparition des symptômes de la MA chez des patients ayant des troubles cognitifs modérés (114). Une troisième étude est conduite pour évaluer l’action du célécoxib lorsque le diagnostic de MA est posé. La tolérance digestive devra également être évaluée à long terme pour quantifier le rapport bénéfice-risque de ce type de traitement au long cours. rofécoxib. Son ratio d’IC50 (µM) cox1/cox2 sur sang total est de 106, une valeur largement supérieure aux autres coxibs (130). L’étoricoxib a montré une efficacité comparable à l’indométacine avec une incidence moins importante des effets indésirables ; cependant, la multiplicité des résultats rend l’analyse difficile, - dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (109) : à la dose de 90 mg/j versus placebo et naproxène (500 mg, 2 fois par jour), l’étoricoxib a montré une efficacité supérieure au placebo et au naproxène, 3.7.3. Prévention des accouchements prématurés Les AINS atténuent les contractions utérines et retardent la délivrance. Ils ne sont néanmoins pas prescrits en situation de risque d’accouchement prématuré du fait de leur toxicité fœtale : développement d’hydramnios et fermeture précoce du canal artériel (122). Cette toxicité semble imputée à la seule inhibition des enzymes COX-1 alors que les COX-2 seraient impliquées dans l’accentuation des contractions utérines. Des études cliniques devront être menées pour évaluer l’efficacité et la tolérance des inhibiteurs sélectifs de la COX-2 dans cette indication. - dans le traitement de l’arthrose (101) : à la dose de 60 mg/j versus placebo et naproxène (500 mg, 2 fois par jour), l’étoricoxib a montré une efficacité supérieure au placebo et comparable au naproxène. La survenue d’effets indésirables a été comparable avec l’étoricoxib et le naproxène. Des études complémentaires sur une plus longue durée, seraient nécessaires pour évaluer le profil de sécurité et d’efficacité de l’étoricoxib. 3.7.4. Dysménorrhées primaires L’utilisation du rofécoxib a été proposée dans l’indication des dysménorrhées primaires (règles douloureuses). En effet, des phénomènes inflammatoires semblent impliqués dans ce type de pathologie où l’on retrouve des taux élevés de prostaglandines au niveau de l’endomètre et des menstrues. Le valdécoxib (SC-65872) (promédicament) injectable du valdécoxib) vient d'obtenir son AMM européenne dans l'arthrose, la polyarthrite rhumatoïde et dans la dysménorrhée. Son efficacité analgésique à la dose de 10 et 20 mg/jour en une prise dans l'arthrose et la polyarthrite rhumatoïde est supérieure au placebo et comparable à celles des AINS conventionnels. Des études ont été récemment publiée dans d'autres indications : chirurgie dentaire et chirurgie orthopédique. Un essai randomisé en double aveugle incluant 127 patientes a été conduit versus placebo et naproxène (118). Le rofécoxib à la dose de 25 ou 50 mg a montré une efficacité supérieure à celle du placebo et similaire à celle du naproxène (550 mg toutes les 12 heures). La tolérance du rofécoxib est identique à celle du naproxène et statistiquement différente de celle du placebo. Cet essai confirme que les COX-2 sont impliquées dans la physiopathologie des dysménorrhées primaires mais ne permet pas de conclure quant au rapport coût-bénéfice du traitement par rofécoxib par rapport au naproxène. D’autres coxibs sont en développement comme le lumiracoxib. 4. Conclusion, stratégie thérapeutique 3.7.5. Autres indications Les AINS sont indiqués dans le traitement symptomatique à action immédiate des poussées inflammatoires et douloureuses de l’arthrose et de la polyarthrite rhumatoïde. Ils ne représentent qu’une partie de la prise en charge globale de ces maladies chroniques et invalidantes. Médicaments efficaces, leur emploi est limité par leur toxicité notamment gastro-intestinale. Le développement des inhibiteurs sélectifs de la cyclo-oxygénase 2 (COX-2, ou coxibs : célécoxib, rofécoxib, parécoxib/valdécoxib) répond ainsi à un objectif pharmacologique très attendu l’amélioration du rapport bénéfice/risque des anti-inflammatoires par la réduction de l’incidence des effets indésirables, gastro-intestinaux en particulier. De très nombreuses indications ont été autorisées aux Etats-Unis par la FDA. Célécoxib : traitement adjuvant de la polypose familiale colorectale. Rofécoxib : prise en charge de la douleur chez l’adulte, traitement des dysménorrhées primaires. Des recherches sont menées dans de nombreuses pathologies : douleurs lombaires, douleurs dentaires post-chirurgicales, pharyngite virale, schizophrénie, migraine, cancer, spondylarthrite ankylosante (47), entorse de la cheville (52) ... 3.7.6. Nouveaux AINS inhibiteurs sélectifs de la cox-2 En terme d’efficacité, les essais cliniques dans l’arthrose et la polyarthrite rhumatoïde montrent une efficacité similaire des coxibs par rapport aux AINS à dose anti-inflammatoire thérapeutique. L’étoricoxib (MK-0663) est un inhibiteur de la cyclooxygénase-2 issu de la recherche Merck, comme le 71 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Différentes études ont été menées en comparaison à d’autres AINS : - dans le traitement de la crise aiguë de goutte (138) : à la dose de 120 mg /j versus indométacine (50 mg, 3 fois par jour). doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 72 Coxibs Évaluation thérapeutique Sur le plan de la tolérance gastro-intestinale, les résultats des essais de phase II et III montrent aux doses thérapeutiques une meilleure tolérance digestive que celle observée avec les AINS non sélectifs de la COX-2 (notamment lors des études endoscopiques). - Chez les patients âgés présentant des problèmes rénaux ou cardiaques, le célécoxib semble avoir un meilleur profil de tolérance que le rofécoxib, tout en restant très vigilant sur la fonction rénale. - Chez les patients sous aspirine à faible dose à visée anti-agrégante et devant recevoir des AINS, les coxibs ne semblent pas diminuer le risque de complications digestives graves, mais ils ont l'avantage de ne pas présenter d'interaction avec l'aspirine (contrairement à l'ibuprofène). Sur le plan de la tolérance cardiaque, il a été mis en évidence avec le rofécoxib des effets indésirables à type d'hypertension, d'œdème, mais pas de thrombose. Bien que les quelques études publiées à ce jour ne montrent pas de toxicité cardiovasculaire du célécoxib, l’hypothèse d’un éventuel effet classe semble à écarter. - Chez les patients éligibles aux coxibs et présentant une hypersensibilté aux sulfamides, le rofécoxib qui n'est pas un sulfamide doit être préféré au célécoxib qui est un sulfamide (remarque : le valdécoxib est aussi un sulfamide). Il existe une toxicité dermatologique – rash avec le célécoxib et le métabolite actif du parécoxib (le valdécoxib) et syndrome de Lyell avec le parécoxib - survenant dans de très rares cas. Des études complémentaires coût-efficacité sur les patients à risque, et des essais comparant les coxibs entre eux devront être réalisés pour affiner cette stratégie. Au total, il est légitime de constater que les coxibs ont amélioré le rapport bénéfice-risque des thérapeutiques anti-inflammatoires utilisées dans l'arthrose et la polyarthrite rhumatoïde. Cependant, compte tenu : - d'une part de l'existence du risque d'effets gastrointestinaux non négligeables pour certains patients saignements, occlusions, perforations ou sténoses parfois mortels, publiés en pharmacovigilance, - et d'autre part, des interrogations sur le risque cardiovasculaire, il est urgent que des recommandations sur la prescription – incluant la place des gastroprotecteurs, notamment des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) - et la surveillance du traitement par coxibs soient élaborées. - 2) Dans le traitement de la douleur post-opératoire, le kétoprofène est actuellement le traitement anti-inflammatoire de choix. Le parécoxib qui vient d’obtenir une AMM européenne constitue une alternative intéressante aux AINS classiques, notamment par son absence d'action sur la fonction plaquettaire pouvant réduire le risque hémorragique et son absence d'action sur la muqueuse digestive. Néanmoins, comme tout nouveau médicament, il faudra s'assurer du respect des contre-indications et des précautions d'emploi et rapporter avec précision tout élément nouveau de pharmacovigilance. Ces recommandations mériteraient ensuite d’être réévaluées au plan de la tolérance grâce à des essais de phase IV et un suivi en pharmacovigilance. La bonne utilisation des coxibs devrait permettre d'atteindre l'objectif de santé publique inscrit dans la nouvelle loi d'orientation de santé publique : réduire de 20% à l'horizon 2007 la fréquence des complications iatrogènes des AINS (hémorragiques ou gastro-duodénales sérieuses) chez les patients arthrosiques (1). Une stratégie thérapeutique en fonction des indications peut être envisagée. - 1) Dans le traitement de l’arthrose et de la polyarthrite rhumatoïde, le choix thérapeutique est guidé par le profil du patient : - Chez les patients présentant un risque gastro-intestinal, le risque de récidive d'ulcère hémorragique est comparable que le patient prenne un coxib seul ou l'association AINS + IPP. Il n'existe pas de stratégie thérapeutique prévenant complètement le risque digestif. Il pourrait être intéressant chez ces patients d'évaluer l'association coxibs + IPP ou misoprostol. Les coxibs pourraient être préférés à condition que la coprescription d'IPP ne soit pas systématique et soit correctement évaluée, et soit globalement diminuée par rapport aux AINS classiques. Références bibliographiques 1 - Anonyme. 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" : 0 100 Absence de douleur Douleur très intense Une échelle visuelle analogique peut aussi servir à l’évaluation globale du patient sur son état de santé. Les différences entre deux mesures permettent de mesurer l’évolution de la maladie ou de porter un jugement sur l’efficacité d’un traitement. 2. Échelle de Likert L’échelle semi-quantitative de Likert est une échelle verbale simple, unidimensionnelle, comportant généralement 5 adjectifs, parfois 7 ou 10, qualifiant la notion mesurée, selon une gradation crescendo et régulière, par exemple : " de manière globale, comment évalueriez-vous l’intensité de votre douleur [à la marche, au repos, à l’effort, …] durant ces deux derniers jours ? Répondez en entourant la réponse correcte : 0 1 2 3 Absente Faible Modérée Intense 4 Extrèmement intense Remarque : échelle visuelle analogique et échelle de Likert sont corrélées et sensibles au changement pour l’évaluation de la douleur par le patient et l’estimation globale de la maladie par le praticien et le patient. 3. WOMAC : Western Ontario Mc Master university osteoarthritis index Quelle est l’importance de la difficulté que vous éprouvez à (d’après 9) : Aucune 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. Descendre les escaliers ? Monter les escaliers ? Vous relever de la position assise ? Vous tenir debout ? Vous pencher en avant ? Marcher en terrain plat ? Entrer et sortir d’une voiture ? Faire vos courses ? Enfiler vos collants ou vos chaussettes ? Sortir du lit ? Enlever vos collants ou vos chaussettes ? Vous étendre sur un lit ? Entrer ou sortir d’une baignoire ? Vous asseoir ? Vous asseoir et vous relever des toilettes ? Faire le ménage " à fond " de votre domicile ? Faire l’entretien quotidien de votre domicile ? Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 78 Minime Modérée Sévère Très sévère doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 79 Coxibs 4. Index algofonctionnel de Lequesne dans la coxarthrose (d’après 9) Points Nocturne Non Aux mouvements ou selon la posture Même immobile 0 1 2 Dérouillage matinal Moins de 1 minute Pendant 1 à 15 minutes Plusdifficulté de 15 minutes 0 : pas de – 0,5, 1 ou 1,5 : suivant le degré – 2 : impossible A la station debout ou au piétinement pendant 90 mn Non Oui A la marche 4. Classification fonctionnelle de Non Seulement après une certaine distance Très rapidement et de façon croissant Steinbrocker Évaluation thérapeutique Douleur ou gêne 0 1 2 0 1 (d’après 59) 0 1 2 A la station assise prolongée (2 heures) sans se relever Non Oui 0 1 Périmètre de marche maximum (y compris en consentant à souffrir) Aucune limitation Limité, mais supérieur à 1 km Environ 1 km (environ 15 minutes) 500 à 900 m (environ 8 à 15 minutes) 300 à 500 m 100 à 300 m Moins de 100 m Avec une canne (ou avec une canne-béquille) Avec 2 cannes (ou cannes-béquilles) 0 1 2 3 4 5 6 +1 +2 Difficultés de la vie quotidienne Pour mettre ses chaussettes par devant Pour ramasser un objet à terre Pour monter et descendre un étage Pour sortir d’une voiture, d’un fauteuil profond 0 0 0 0 à à à à 2 2 2 2 TOTAL 0 : pas de difficulté – 0,5, 1 ou 1,5 : suivant le degré – 2 : impossible Pour les femmes, et hors cotation globale usuelle, mais utile pour l’indication chirurgicale Etes-vous gênée lors des rapports sexuels ? Non Oui 5. Classification fonctionnelle de Steinbrocker 0 2 (d’après 109) Classe Définition I Le sujet peut vaquer à ses occupations habituelles sans aucune limitation II Le sujet a une activité normale malgré un certain handicap (douleur ou limitation des mouvements) III Le sujet a une impotence fonctionnelle importante avec réduction nette de son activité, mais lui permettant encore quelques occupations et lui laissant une certaine autonomie IV Le sujet a une impotence fonctionnelle totale ou subtotale. Il est confiné au lit ou cloué à son fauteuil. Il ne peut se passer de l’aide d’une tierce personne. 79 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 doc03 N°2-2003 -03 3/04/03 11:47 Page 80 Coxibs Glossaire - AASAL : Anti Arthrosique Symptomatique d'Action Lente. Évaluation thérapeutique - ACR : American College of Rheumatology. Les critères ACR sont des indices composites mesurant les variations de l'activité clinique de la polyarthrite rhumatoïde. - AIMS : Arthritis Impact Measurement Scales. - AINS : Anti-inflammatoire non stéroïdien. - Apoptose : mort cellulaire programmée (par opposition à la nécrose). - ARA : American Rheumatism Association. Cette association médicale a défini trois classes d'handicap fonctionnel dans l'arthrose (I, II et III). - Chondrocyte : cellule cartilagineuse. - COX : cyclo-oxygénase : enzyme catalysant la synthèse des prostaglandines à partir de l'acide archidonique. - COX-1 / COX-2 : isoformes de la cyclo-oxygénase. - coxibs : AINS inhibiteur sélectif de la cyclo-oxygénase-2 (célécoxib, étoricoxib, parécoxib, rofécoxib, valdécoxib). - Cytokine : polypeptide différent des immunoglobulines, sécrété par les monocytes et les lymphocytes en réponse à l'interaction avec un antigène spécifique, un antigène non spécifique ou un stimulus soluble non spécifique (par exemple, une endotoxine, d'autres cytokines, …), modifiant l'importance des récations inflammatoires ou immunitaires. - EMIR : Echelle de Mesure de l'Impact de la polyarthrite rhumatoïde. - EULAR : European League Against Rheumatism. - EVA : Echelle Visuelle Analogique : mesure validée de la l'intensité de la douleur. - Facteur rhumatoïde : auto-anticorps anti-immunoglobuline G caractéristique de la polyarthrite rhumatoïde. - IL-1 : Interleukine-1. - LT : Leucotriène. - Nodule rhumatoïde : tuméfaction sous-cutanée caractéristique de la polyarthrite rhumatoïde. - OMERACT : Outcome Measurement in Rheumatoid Arthritis Clinical Trials : Conférence de Consensus de 1992 ayant eu pour objet la définition des paramètres les plus pertinents pour apprécier l'activité clinique de la polyarthrite rhumatoïde. - Orthèse : appareil qui immobilise ou stabilise les articulations, afin de réduire l'inflammation articulaire, d'éviter ou de corriger une déformation ou de faciliter le mouvement. - Ostéophyte : production osseuse exubérante développée aux dépens du périoste dans le voisinage d’une articulation malade ou d’une ostéite chronique. - Ostéophytose : affection caractérisée par la production d’ostéophytes. - Pannus : tissu de granulation synovial envahissant progressivement l'articulation dans la polyarthrite rhumatoïde. - PG : Prostaglandine. - PR : Polyarthrite Rhumatoïde. - Rhumatisme : maladie chronique de l'appareil locomoteur (os, cartilage, tendon, membrane synoviale. - SF-36 : Short-Form Health Survey : The Medical Outcomes Study 36-item Short Form health Survey. - Synoviale : membrane interface entre l'os et le cartilage articulaire. - Synoviocyte : cellule synoviale. - Test du Log rank : ce test permet de comparer plusieurs courbes évènementielles. Ces courbes s’emploient chaque fois que l’on veut représenter la survenue d’un événement de type binaire en tenant compte de la durée de la surveillance et du moment d’apparition de l’événement. Le test du Log rank est applicable si ces courbes ne se croisent pas franchement. Il consiste à calculer une quantité à partir d’événements observés et estimés. Cette quantité suit une loi de χ_ sous hypothèse nulle. - TNF-α : Tumor Necrosis Factor α. - WOMAC : Western Ontario and Mc Master university osteoarthritis index. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 80 doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 81 Coxibs Inhibiteurs sélectifs de la COX-2 (coxibs) Évaluation pharmaco-économique 1. Service Pharmacie - Hôpital Minjoz CHU Besançon Remerciements : Gérard de Pouvourville (Kremlin Bicêtre) L’intérêt potentiel d'anti-inflammatoires plus sûrs, capables de réduire l'incidence des complications gastro-intestinales et conjointement de réduire leurs coûts de prise en charge est donc évident (26, 27). 1. Introduction La classe thérapeutique des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) est l'une des plus prescrites de par le monde et plus particulièrement dans le traitement des pathologies arthritiques (30). En France, réduire de 20 % à 5 ans la fréquence des complications iatrogènes (hémorragiques et/ou gastro-duodénales sérieuses) chez les patients arthrosiques est depuis mars 2003 un objectif stratégique s’inscrivant dans la nouvelle loi d’orientation de santé publique (1). Les conséquences économiques de l’arthrose sont considérables tant par les consommations de soins qu’elle engendre que par la perte de journées de travail qu’elle occasionne. En France, pour l’année 2001, 4,1 millions de personnes ont consulté au moins une fois un médecin généraliste et ont été traitées pour arthrose. Ces patients représentent 5,6 % de la clientèle des médecins généralistes. Le coût annuel cumulé des médicaments prescrits pour traiter l’arthrose était de 484 millions d’euros en 2001 (3). Le coût des complications liées aux traitements antiinflammatoires serait de l’ordre de 150 millions d’euros (1, 2). L'arthrose est la pathologie chronique la plus fréquente en France. Sa prévalence, tous âges confondus, est de 17 % ; elle est supérieure à 33 % pour les patients âgés de plus de 70 ans (1, 5). Ces pathologies inflammatoires sont l'une des principales causes d'invalidité chronique. Elles représentent 17,5 % des invalidités chroniques des patients âgés de 15 ans et plus aux USA par exemple (10). Les coûts indirects correspondant aux arrêts de travail pour arthrose (indemnités journalières et remplacements dans les entreprises), aux accidents de travail et à l’invalidité avoisineraient 340 millions d’euros par an (1). L’arthrose seule représenterait près de 0,8 % des dépenses de santé en France et concerneraient plus de 10 millions de personnes avec un coût de plus de 1,2 milliards d'euros, dépassant celui des pathologies les plus lourdes comme les maladies coronariennes ou les accidents vasculaires cérébraux (14, 37). Les complications gastro-intestinales sont les principaux effets indésirables de ces thérapeutiques. Elles vont de la simple dyspepsie à la perforation digestive, et engendrent des coûts de traitements non négligeables (23, 24, 52). G. de Pouvourville, économiste français, a été l'un des premiers dans les années 90 à proposer un modèle pharmaco-économique évaluant les coûts directs variables induits par les AINS (appelés "shadow costs"). Ce modèle permet d'affecter au coût de chaque AINS un coefficient multiplicateur allant de 1,36 à 3, représentant le coût réel du traitement AINS incluant la prise en charge des effets indésirables gastro-intestinaux (15, 16, 17, 18, 19). D'un point de vue sociétal la France est l'un des pays où le coût de traitement de ces événements est le plus faible, à l'exception de la prise en charge des effets indésirables nécessitant une hospitalisation. De grandes variations d'utilisation de ressources apparaissent selon les stratégies de prises en charge et les pays, allant, par exemple, de 229 US$ pour le traitement d'un ulcère en France à 795 US$ en Finlande (13). Les hémorragies gastro-intestinales induites par les AINS classiques représentent l'une des principales causes d'hospitalisation pour effet iatrogène médicamenteux (9 % des admissions) en France. Selon les centres de pharmacovigilance français, elles sont responsables de près de 12 000 séjours hospitaliers annuels et 117 000 journées d’hospitalisation, pour un coût de plus de 30 millions d'euros (20, 46). Selon la Direction Générale de la Santé, le risque d’hospitalisation lié aux AINS est de 0,5 % et le risque d’hémorragie digestive de 1,5 %. Le risque relatif de complication gastro-intestinale sérieuse est estimé à 2,74 pour tout patient sous AINS, et à 5,52 si le patient a plus de 65 ans (1). C'est dans cet environnement qu'ont été développés les inhibiteurs sélectifs de la cyclo-oxygénase de type 2 (COX2 ou coxibs). Bien que les études cliniques aient montré l'efficacité et la sécurité d'utilisation de ces nouveaux médicaments (50), leur impact sur la mobilisation des ressources a été moins étudié (8). Cet article propose un tour d'horizon des principales études pharmaco-économiques réalisées en ce sens. Le taux de mortalité par hémorragie digestive haute associée aux AINS n'est pas négligeable. Il augmente avec l'âge (1,4 % pour les patients de moins de 65 ans et 14 % au delà). Il est recensé au moins 1000 décès annuels en France (23, 24, 39). 81 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Philippe Fagnoni1, Marie-Christine Woronoff-Lemsi1 et la participation du comité de rédaction doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 82 Coxibs - des coûts pharmaceutiques, ajustés aux posologies moyennes quotidiennes selon l'indication et pondérés en fonction des AINS ; il s’agit soit de l’ensemble des médicaments disponibles sur le marché (ou des médicaments représentant plus de 90 % de parts de marché) (31, 53), soit des médicaments uniquement présents dans les essais thérapeutiques (12, 21, 40, 42, 43, 58, 59), dont la nature générique est précisée (12, 40, 43, 53, 58, 59) ou non (21, 31, 42), pour constituer un " panier moyen ". 2. Méthodologie générale des études Toutes les études pharmaco-économiques comparatives publiées au 26 Décembre 2002 évaluant la place des coxibs dans le traitement de l'arthrose et de la polyarthrite rhumatoïde ont été retenues (recherche Medline)*. Évaluation thérapeutique 2.1. Modèles adoptés Neuf études ont été recensées, toutes basées sur un modèle pharmaco-économique de type coût-efficacité : l'analyse coût-utilité (analyse coût-utilité) étant considérée comme un cas particulier d'analyse coût-efficacité (analyse coût-efficacité). Pour faciliter la lecture, les études ont été classées selon les stratégies thérapeutiques comparées, puis selon le modèle pharmaco-économique utilisé. Ainsi, pour les études “célécoxib versus autres AINS”, il a été fait appel : - au modèle ACCES ou Arthritis Cost Consequence Evaluation System (45) ppliqué en Suède (31) et en Norvège (53), - et au modèle COMET ou Celecoxib Outcome Measurement Tool (8) appliqué au Canada (59), en Suisse (12) et en Chine (58). Dans toutes ces études, les auteurs ont systématiquement assumé que les coxibs sont d'efficacité équivalente à celle des AINS, et qu'il n'y a pas de différence de profil d'effets indésirables en cas de comparaison des deux coxibs entre eux. D'autres études (21, 40) ont également évalué l’apport du célécoxib. Enfin, diverses études portant sur “rofécoxib versus autres AINS” sont rapportées (40, 42, 43). 2.2. Avantages de la modélisation Le recours à la modélisation présente l'avantage d'extrapoler l'évaluation des conséquences de l'utilisation de ces nouveaux médicaments à une population plus importante, et de permettre d'intégrer la composante économique non prise en compte dans les essais cliniques. 3. Célécoxib versus autres AINS 3.1 Etudes basées sur le modèle ACCES La question est de savoir si la supériorité thérapeutique des coxibs (en terme d'événements gastrointestinaux évités) permet de réduire le recours à certaines ressources (notamment celles destinées à la prise en charge de ces effets indésirables) et de compenser le surcoût médicamenteux engendré et/ou s’il convient de rechercher les conditions de prescription qui le permettent. 3.1.1. Modèle ACCES Le modèle ACCES (Arthritis Cost Consequence Evaluation System) compare : - le traitement par célécoxib versus AINS seuls, - le traitement par célécoxib versus AINS associés aux agents gastroprotecteurs classiques : prostaglandines antiulcéreuses, inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), antihistaminiques H2, - le traitement par célécoxib versus rofécoxib (pour l'indication compatible arthrose). Il a été élaboré un scénario de base intégrant une répartition pondérée de toutes les stratégies comparées. La période totale de suivi est de un an, incluant 6 mois de traitement pour l'arthrose et 9 mois pour la polyarthrite rhumatoïde. La modélisation offre la possibilité d'utiliser des résultats cliniques finaux (décès) plutôt que des critères intermédiaires (événement gastro-intestinal évité). Les modèles ont également l'avantage : - de pouvoir être transposés dans différents pays pour prendre en compte les variations des prises en charge (protocoles locaux) ainsi que leur valorisation, - ou d'être adaptés au point de vue retenu dans l’étude (hôpital, payeur public, société, ...), en sélectionnant les coûts introduits dans le modèle. Pour chaque stratégie comparée, l'utilisation de l'équation de Fries (8, 25) a permis de déterminer le risque relatif d'événement gastro-intestinal de toutes les stratégies, en comparaison à un traitement par naproxène. Le nombre d'événements dans la population étudiée peut ainsi être déterminé. 2.3. Coûts pris en compte Les coûts pris en compte sont toujours les coûts médicaux directs. Il s’agit notamment : - des coûts de prise en charge médicale des événements indésirables, coûts ambulatoires et hospitaliers, déterminés à partir de données épidémiologiques, et/ou un panel d'experts, et valorisés à partir des prix tarifs et/ou la comptabilité analytique du pays concerné, Six critères d'efficacité (outre le succès) ont été définis : - cinq concernent un effet gastro-intestinal allant de la simple dyspepsie aux complications plus graves (perforation, ulcère, saignement occulte, avec ou sans décès), - le sixième prend en compte la perte d'efficacité impliquant un changement de stratégie thérapeutique. Parmi les critères d'efficacité figure l'événement dit "sérieux", c'est à dire mettant en jeux le pronostic vital et/ou nécessitant une hospitalisation. Il s’agit d’événements qui sont pris en compte pour déterminer les années de vies potentiellement gagnées et le calcul des ratios coût-efficacité incrémentaux (RCEI). * Remarque : quand ces études ont été réalisées, seul le célécoxib était autorisé dans les deux indications, l'utilisation de rofécoxib étant limitée au traitement de l'arthrose. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 82 doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 83 Coxibs pris en compte. Il serait donc préférable de parler de perspective sociétale "restreinte" à l'assurance maladie. 3.1.2. Étude de Haglund L'étude suédoise de Haglund (31) évalue le traitement de 200 000 patients souffrant d'arthrose et 80 000 de polyarthrite rhumatoïde. 3.1.3.2. Résultats * Coûts totaux La perspective adoptée dans cette étude semble être le point de vue de l'assurance maladie, mais elle n’est pas clairement définie dans le texte. L'inclusion de la participation du patient pour les actes ambulatoires permet davantage de refléter le coût sociétal de prise en charge. * RCEI De même, tous les RCEI calculés montrent la dominance de la stratégie célécoxib versus AINS seul et dans le scénario de base. 3.1.2.1. Résultats * Coûts totaux L’analyse des coûts totaux (coût du traitement et des événements indésirables) par patients à un an, montre que la stratégie “célécoxib” est plus économique que toutes les autres stratégies, quelle que soit l'indication, à l’exception du cas du traitement de la polyarthrite rhumatoïde par AINS seul. Cette économie peut atteindre 390 US$ par an par rapport à la stratégie AINS + IPP. Remarque. Ces résultats sont encore plus favorables que ceux obtenus par l'équipe suédoise en raison de l'utilisation prépondérante en Norvège de piroxicam (23,8 %) , AINS certes très peu cher mais réputé plus gastro-toxique que le diclofénac et le naproxène (15, 53). Ainsi, les auteurs estiment que le switch d'emblée de tous les patients sous célécoxib depuis le scénario de base permettrait d'économiser de 126 à 168 US$/an/patient respectivement dans l'arthrose et la polyarthrite rhumatoïde. * RCEI Les auteurs mettent en évidence un RCEI dominant du célécoxib versus AINS seul et dans le scénario de base. Le traitement par célécoxib s’avère être le moins cher et celui présentant le moins d'effets indésirables, quelle que soit l'indication. Le traitement de la polyarthrite rhumatoïde fait exception avec un RCEI de 1 364 US$ par année de vie gagnée ; mais ce ratio est considéré comme acceptable, car inférieur au seuil couramment admis de 50 000 US$ par année de vie gagnée. * Arthrose Dans l'arthrose, l'analyse de sensibilité montre une robustesse des résultats, sauf en cas de réduction de la dose d'AINS dans la stratégie AINS seul (en raison de l'utilisation de piroxicam, cf supra). Pour autant, le RCEI de 630 US$/année de vie gagnée laisse supposer que la stratégie célécoxib reste acceptable (< 50 000 US$). * Arthrose * Polyarthrite rhumatoïde Dans l'arthrose, l'étude de sensibilité menée montre la robustesse des résultats sauf en cas de réduction de la dose moyenne d'AINS. Ceci est d'autant plus logique que les deux AINS les plus utilisés en Suède (naproxène et diclofénac) sont les moins gastrotoxiques (15, 16). Dans la polyarthrite rhumatoïde, la robustesse des résultats est confirmée, sauf en cas de diminution du risque absolu d'effet gastro-intestinal dans la stratégie versus AINS seul (avec un RCEI acceptable, comme dans l'étude suédoise). * Polyarthrite rhumatoïde L'équipe norvégienne conclut que l'intérêt de choisir entre AINS seul et célécoxib dépend du risque absolu d'effet gastro-intestinal dans la population traitée, tout en précisant que les RCEI les plus défavorables restent néanmoins toujours acceptables. * Conclusion Dans la polyarthrite rhumatoïde, l'analyse de sensibilité montre la robustesse des résultats pour le scénario de base. Par contre versus AINS seul, la dominance du célécoxib s'estompe au fur et à mesure que le risque absolu de la population d'avoir un événement gastro-intestinal augmente. Les RCEI restent cependant toujours favorables (< 50 000 US$). Ce point permet aux auteurs de conclure sur l'intérêt potentiel d’orienter d'emblée toute instauration de traitement vers le célécoxib en cas de risque d'événement gastro-intestinal élevé. 3.2 Etudes basées sur le modèle COMET 3.2.1. Modèle COMET Le modèle COMET compare, comme le modèle ACCES : - le traitement par célécoxib versus AINS seuls, - ou le traitement par célécoxib versus AINS + agents gastroprotecteurs classiques. La stratégie versus rofécoxib n’est pas testée. La période totale de suivi est de 6 mois, incluant au minimum 3 mois de traitement pour l’arthrose ou la polyarthrite rhumatoïde. 3.1.3. Etude Svarvar L'étude norvégienne de Svarvar (53) évalue le traitement de 100 000 patients souffrant d'arthrose et 40 000 de polyarthrite rhumatoïde. 3.1.3.1. Perspective Le risque relatif d'événement gastro-intestinal pour chaque stratégie comparée a été déterminé, comme pour le modèle ACCES à l'aide des équations de Fries (8, 25). La perspective revendiquée est dite sociétale. Mais ici, contrairement à l’étude précédente, seuls les prix de remboursements des actes ambulatoires semblent 83 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Les coûts totaux (coûts des traitements et des événements indésirables) à un an sont tous en faveur de l'utilisation de célécoxib, quelle que soit l'indication (arthrose ou polyarthrite rhumatoïde) et la stratégie comparée. 3.1.2.1. Perspective doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 84 Coxibs Évaluation thérapeutique Cinq classes de critères d'efficacité (outre le succès) ont été définies, allant de la simple dyspepsie, aux complications plus graves (perforation, ulcère, saignement occulte avec ou sans hospitalisation), et à l'événement dit "sérieux" (mettant en jeu le pronostic vital et/ou nécessitant une hospitalisation, avec ou sans séquelles, prolongeant l'hospitalisation...). Ce sont ces événements qui sont pris en compte pour déterminer les années de vies potentiellement gagnées et l'éventuel calcul des RCEI. pour une population de risque standard ou "cas de base", caractérisé par un score de risque < 12, correspondant aux groupes de risques allant de 1 à 7 d'après l'équation de Fries. Le célécoxib est la stratégie la moins coûteuse : 290 versus 339 et 943 US$ respectivement pour AINS seul et AINS + IPP. * RCEI Le nombre d'événements total (de la dyspepsie à l'événement sévère) évités sur 6 mois pour 1000 patients traités est de 115 pour le célécoxib versus 119 pour l’association AINS + IPP et 220 pour un AINS seul. Ainsi le RCEI calculé versus AINS seul est en faveur de célécoxib (dominant). Une analyse de sensibilité de Monte Carlo (cf glossaire) confirme ces hypothèses dans 95 % des cas. Le coût par événement évité maximal, dans les 5 % restants, est de 293 US$. 3.2.2. Étude de Zabinski Le modèle COMET a été appliqué au Canada (59) où la proportion des traitements est estimée à 90 % de patients traités pour arthrose et 10 % pour polyarthrite rhumatoïde. 3.2.2.1. Perspective La perspective adoptée est le point de vue du payeur (Province Ministry of Health). * Hypothèse de majoration du coût de traitement par célécoxib 3.2.2.2. Résultats Afin d’envisager une augmentation de posologie ou de prix, les auteurs ont également testé l'hypothèse d'une augmentation de + 35 % du coût de traitement par la stratégie célécoxib. Ils concluent alors que cette stratégie reste dominante versus AINS seul uniquement dans 19 % des cas. Il faudrait que le coût par événement gastro-intestinal évité soit supérieur à 1 866 US$ pour retrouver un RCEI dominant dans 95 % des cas (9). Coûts totaux Les auteurs ont uniquement argumenté leurs résultats à partir du coût total par patient sur 6 mois (coûts des traitements et des événements indésirables). Ils concluent que le traitement par AINS seul reste le moins coûteux versus célécoxib (262 Can$ versus 273 Can$/6mois/patient), mais que la tendance s'inverse dès qu'un agent gastroprotecteur est associé à l'AINS (jusqu'à 731 Can$/6mois/patient). * Diagramme de Tornado 3.2.2.3. Conclusion Une analyse des différents paramètres du modèle à l'aide d'un diagramme de Tornado montre la sensibilité des résultats au coût du traitement des dyspepsies, événement le plus fréquent, mais également au score de risque absolu d'événement gastro-intestinal de la population. Les auteurs font néanmoins remarquer que dans ce cas le coût de toutes les stratégies augmente, mais que le célécoxib reste toujours la stratégie la plus avantageuse, suivie par l'association diclofénac + prostaglandines antiulcéreuses. L'analyse de sensibilité montre essentiellement l'importance du risque absolu d'événement gastro-intestinal dans la population traitée (en plus du coût des stratégies et de traitement des événements gastrointestinaux). Ainsi, les auteurs estiment que pour 78 % de la cohorte étudiée, c'est à dire les patients à risque absolu d'événement gastro-intestinal faible*, la stratégie AINS seule est la plus efficiente. Ce n'est que pour les 22 % de patients restants que la stratégie célécoxib devient dominante (moins d'effets indésirables et moins coûteuse). 3.2.4 Etude de You Le modèle COMET a été appliqué en Chine (58) où l'arthrose touche près de 30 % des personnes âgées de 70 ans et plus. 3.2.3 Etude de Chancellor Le modèle COMET a été appliqué en Suisse (12), où la proportion des traitements est estimée à 90 % de patients traités pour arthrose et 10 % pour polyarthrite rhumatoïde. 3.2.4.1. Perspective 3.2.3.1. Perspective 3.2.4.2. Résultats La perspective adoptée est le point de vue du payeur (Public Health Insurers). * Coûts totaux Les auteurs ont argumenté leurs résultats uniquement à partir du coût total (traitements et événements indésirables gastro-intestinaux) par patient sur 6 mois. Ils concluent que, pour l'analyse de base (population de risque standard), la stratégie AINS + antihistaminique H2 est la moins coûteuse (180 US$), suivie par la stratégie célécoxib (198 US$), et que la stratégie AINS + IPP est la plus coûteuse (366 US$). La perspective adoptée est le point de vue du payeur (Hong Kong Public Health Organization). 3.2.3.2. Résultats * Coûts totaux Le coût total par patient sur 6 mois (coûts des traitements et des événements indésirables) est estimé * score de risque < 16 sur une échelle allant de 0 à 40, correspondant aux groupes de risques allant de 1 à 9 sur 21 d'après l'équation de Fries tenant compte de l'âge, des antécédents d'ulcères, ... Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 * Conclusion Ces résultats diffèrent de ceux de l'équipe Suisse (12) 84 doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 85 Coxibs où la stratégie célécoxib est la moins coûteuse dans l'analyse de base. Cela s'explique par le coût très faible des AINS génériques en Chine. L'analyse de sensibilité montre, ici aussi, l'importance du risque absolu d'événement indésirable gastro-intestinal dans la population traitée (risque qui est fonction de l'âge, de la prise concomitante de corticoïdes, d'antécédents d'événements gastro-intestinaux,...), en plus du coût des différentes stratégies thérapeutiques. Ainsi, en fonction des équations de Fries (25) les auteurs estiment que : - la stratégie AINS seuls, est la plus avantageuse pour les patients des groupes de risques allant de 1 à 5 (risque très faible), - la stratégie AINS + antihistaminique H2 est avantageuse pour les groupes de risques allant 5 à 8 (risque modéré), - la stratégie célécoxib s’avère la moins coûteuse uniquement pour les groupes de risques allant de 8 à 21. ri, est la plus économique (939 US$/patient/an). La stratégie AINS + IPP, après éradication d'Helicobacter pylori, est la plus coûteuse (2131 US$/patient/an). Les auteurs mettent en évidence des RCEI respectivement de 42 836 US$ et 35 200 US$, pour les stratégies coxibs avec ou sans éradication préalable d'Helicobacter pylori. Ces stratégies deviennent alors les plus avantageuses. La stratégie AINS + IPP après éradication d'Helicobacter pylori présente le RCEI le plus défavorable (86 691 US$/événement évité). * Analyse de sensibilité/Conclusion L'analyse de sensibilité, en augmentant le risque basal d'événement gastro-intestinal sous AINS à 6,5 % à un an, n'inverse pas la tendance pour les coûts totaux (la stratégie AINS seuls, sans éradication d'Helicobacter pylori, demeurant la plus avantageuse). Par contre la stratégie coxibs, avec ou sans éradication préalable d'Helicobacter pylori, devient dominante. Les auteurs concluent que le choix de la stratégie thérapeutique doit se faire au cas par cas. 3.3. Autres études 3.3.1. Etude de El Serag 3.3.1.1. Généralités/méthodologie 3.3.2. Etude de Maetzel L’étude de El Serag (21) est une analyse coût-efficacité américaine basée sur un modèle comparant : - la stratégie coxibs (célécoxib) versus AINS seuls dans l'arthrose, - la stratégie coxibs (célécoxib) versus AINS associés aux agents gastroprotecteurs classiques (IPP, prostaglandines antiulcéreuses), avec ou sans traitement d'éradication préalable d'Helicobacter pylori (bismuth + métronidazole + tétracycline + IPP pendant 2 semaines). Cette étude est la seule à avoir pris en compte cette éventualité. Parallèlement, seuls les événements gastro-intestinaux graves (perforations, ulcères, saignements occultes) sont pris en compte comme critères d'efficacité. 3.3.2.1. Généralités/méthodologie L’étude de Maetzel (40) est une analyse coût-efficacité (puis transposée en analyse coût-utilité) canadienne basée sur un modèle comparant : - la stratégie de traitement par coxibs versus AINS seuls, - la stratégie de traitement par coxibs versus AINS associés en première ligne (en fonction du risque gastro-intestinal du patient) ou après un événement gastro-intestinal, aux agents gastroprotecteurs classiques (prostaglandines antiulcéreuses, IPP, antiacides de surface, antihistaminique H2). Ce modèle a été appliqué successivement pour l'étude célécoxib, puis du rofécoxib. La période totale de suivi est de cinq ans, avec un traitement estimé continu dans le traitement de l'arthrose et de la polyarthrite rhumatoïde. Le modèle utilisé est un modèle dit de Markov : - où la stratégie de traitement du patient est réévaluée par cycles de 3 mois, - où le malade peut éprouver les signes ou symptômes suivants : . dyspepsie (d'une gravité telle qu'elle nécessite une consultation médicale, avec ou sans prescription d’agent gastroprotecteur), . ulcère symptomatique (ne nécessitant pas d'hospitalisation), . ulcère symptomatique avec saignements (nécessitant une hospitalisation), . et infarctus du myocarde (en tenant compte du risque de mortalité accru en période subséquente). L'incidence de ces différents événements est estimée à partir de l'étude Célécoxib Long Term Arthritis Safety Study (CLASS) (49). La période totale de suivi est de un an. L’analyse est effectuée sur un "scénario de référence" c’est à dire concernant un patient de 55 ans présentant un risque d'événement gastro-intestinal grave de 2,5 % à un an avec un AINS conventionnel. L'originalité de cette étude consiste en la présentation des RCEI sous forme d'un normogramme permettant d'ajuster : - le niveau de risque gastro-intestinal de base, - le risque iatrogène gastro-intestinal induit par la stratégie thérapeutique en fonction du niveau de protection apporté par la coprescription d'agents gastroprotecteurs, ou par l'utilisation de coxibs, - et la différence de coût entre les stratégies comparées. 3.3.1.2. Perspective La perspective est celle du payeur (Third Party Payer). 3.3.1.3. Résultats Dans la présentation des résultats, les auteurs distinguent les patients à risque modéré, et les patients à risque élevé d'événement gastro-intestinal (patients avec antécédents d'incidents cliniques gastro-intestinaux). Pour l'analyse coût-utilité, les coefficients d'utilité des différents états de santé ont été déterminées par la * Coûts totaux L'analyse des coûts totaux (traitements + événements gastro-intestinaux) par patient à un an pour le scénario de référence, montre que la stratégie AINS seuls, sans éradication préalable d'Helicobacter pylo85 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique * RCEI doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 86 Coxibs méthode du "pari-standard" (standard-gamble), puis transposées en QALY (années de vies pondérées par la qualité). niques), à l'événement majeur (perforation, ulcère, ou saignement occulte) traité en ambulatoire ou nécessitant une hospitalisation. 3.3.2.2. Perspective Le risque relatif d'événement gastro-intestinal pour chaque stratégie comparée est extrapolé à un an à partir des données issues de 8 essais cliniques de phase IIb/III selon un modèle Kaplan-Meier (36). Ce sont ces événements qui sont pris en compte pour déterminer le nombre de décès potentiellement évités et le coût par années de vies gagnées. La perspective est celle du payeur public (Third Party Payer). 3.3.2.3. Résultats Évaluation thérapeutique * Coûts totaux Dans l'analyse du scénario de référence pour la population à risque gastro-intestinal modéré, la stratégie célécoxib est la plus coûteuse (3371 Can$ versus 2503 Can$ pour le diclofénac et 1141 Can$ pour l’ibuprofène). La stratégie diclofénac domine la stratégie célécoxib Les essais cliniques pris en compte se basent uniquement sur un critère endoscopique pour définir l'ulcère, et ne tiennent donc pas compte des ulcères dits silencieux (signes endoscopiques, sans signes cliniques). Les résultats de l'étude sont présentés sans tenir compte du taux d'ulcères silencieux, puis ajustés sur ce facteur (taux d'ulcères silencieux estimé entre 40 et 85 % dans la littérature) (27, 29). * RCEI Le RCEI calculé pour la stratégie célécoxib versus ibuprofène est inacceptable (402 545 Can$/année de vie gagnée ou 212 595 Can$/QALY gagnée). 4.1.2. Perspective * Analyse de sensibilité/Conclusion La perspective adoptée est celle du payeur public (Third Party Payer). L'analyse de sensibilité ne met en évidence aucun paramètre capable d'inverser les tendances décrites ci-dessus. Elle montre l'influence de l'âge de la population sur l'évolution du RCEI célécoxib versus RCEI ibuprofène : 100 000 Can$ à 70 ans et 50 000 Can$ à 81 ans. Ces résultats suggèrent que le célécoxib devient coût-efficace chez des patients sans facteurs de risques à partir de 81 ans uniquement. Dans l'analyse du scénario de référence pour la population à risque gastro-intestinal élevé la tendance est inversée avec la domination de la stratégie célécoxib versus ibuprofène + IPP. En revanche, en cas d'association célécoxib + IPP, la stratégie diclofénac + IPP domine. L'analyse de sensibilité montre l'importance du prix de l'IPP associé. Par exemple le RCEI célécoxib versus ibuprofène + IPP reste inférieur à 50 000 Can$ tant que le prix de l'IPP n'est pas inférieur à 1,38 Can$/jour (prix de base 1,83 Can$/j). Pour que la stratégie associant diclofénac + IPP versus célécoxib seul devienne acceptable, il faudrait diminuer le prix de l'IPP associé d'au moins 50 %. 4.1.3. Résultats 4.1.3.1. Coûts totaux Dans l'analyse de base le coût journalier de traitement total (incluant coûts des médicaments et de traitement de tous les événements indésirables) par patient est de 2,86 pour le rofécoxib versus 2,73 US$ pour la stratégie AINS. En ne tenant compte que du coût des médicaments (2,42 pour le rofécoxib versus 1,47 US$/patient/jour pour les AINS), la stratégie AINS semble 65 % moins coûteuse que la stratégie rofécoxib. En fait, la stratégie rofécoxib permet d'économiser 0,81 US$/patient/jour pour le traitement des événements gastro-intestinaux versus AINS [(2,73-1,47)(2,86-2,42) =- 0,81]. De plus, lors de l'association avec un IPP, la stratégie rofécoxib est encore plus avantageuse (2,91 US$/patient/jour économisés) que rofécoxib seul. En tenant compte du nombre de décès évités (estimés à 2 pour une cohorte de 10 000 patients traités) avec la stratégie rofécoxib, le coût par année de vie gagnée est de 18 614 US$. Celui-ci est d'autant plus acceptable que le taux d'ulcère silencieux est à 0 %. 4. Rofécoxib versus autres AINS 4.1. Etude de Pellissier 4.1.3.2. Conclusion Les auteurs concluent en utilisant la notion de Iatrogenic Cost Factor (ratio du coût médical direct de la stratégie de traitement / le coût d'acquisition du médicament). Bien que diminué, celui-ci reste supérieur à 1 dans la stratégie rofécoxib (1,83 pour les AINS versus 1,10 pour le rofécoxib). Ces résultats montrent que le changement de stratégie thérapeutique n'élimine pas totalement le coût de traitement des événements gastro-intestinaux. 4.1.1. Généralités/méthodologie L’étude de Pellissier (43) est une analyse coût-efficacité américaine basée sur un modèle comparant : - le traitement par rofécoxib versus AINS seuls, - le traitement par rofécoxib versus AINS associés soit d'emblée, soit après un événement gastro-intestinal, aux agents gastroprotecteurs classiques (prostaglandines antiulcéreuses, IPP, antihistaminiques H2). La coprescription d'emblée d'agents gastroprotecteurs et de coxibs est considérée comme interdite. 4.2. Etude de Marshall La période totale de suivi est de un an, avec un traitement estimé continu dans le traitement de l'arthrose. 4.2.1. Généralités/méthodologie Deux grands types d'événements gastro-intestinaux ont été définis, allant de l'effet mineur (déterminé par le recours aux co-médications dans les essais cliDossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 L’étude de Marshall (42) est une analyse coût-efficacité canadienne basée sur un modèle comparant : 86 doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 87 Coxibs - le traitement par rofécoxib versus AINS seuls, - le traitement par rofécoxib versus AINS associés aux agents gastroprotecteurs classiques (prostaglandines antiulcéreuses, IPP, antihistaminiques H2), mais également dits de "surface" (sucralfate). La coprescription d’agents gastroprotecteurs est estimée à 23 % (18 à 28 %) avec les AINS. Les auteurs estiment qu'elle devrait être diminuée d'au moins 90 % dans la stratégie rofécoxib. 4.3. Etude de Maetzel 4.3.1. Généralités/méthodologie La période totale de suivi est de un an, avec un traitement estimé continu, chez des patients de plus de 65 ans souffrant d'arthrose, et ne répondant pas au paracétamol à la posologie de 4 g par jour. 4.3.2. Résultats 4.3.2.1. Coûts Deux grands types d'événements gastro-intestinaux ont été définis, allant de l'effet mineur (déterminé par le recours aux co-médications dans les essais cliniques), à l'événement majeur confirmé ou à explorer (perforation, ulcère, ou saignement occulte) traité en ambulatoire ou nécessitant une hospitalisation. Le risque relatif d'événement gastro-intestinal pour chaque stratégie comparée est obtenu à partir des mêmes essais cliniques et selon la même technique que dans l'étude Pellissier (43). Ce sont ces événements majeurs qui sont pris en compte pour déterminer le nombre de décès potentiellement évités et le coût par années de vies gagnées. Contrairement à l'étude Pellissier, le modèle n'a tenu compte que des ulcères dits "non silencieux". Dans l'analyse du scénario de référence pour la population à risque gastro-intestinal modéré, la stratégie rofécoxib est la plus coûteuse (3173 Can$ versus 1576 Can$ pour le naproxène). 4.3.2.2. RCEI La stratégie naproxène ne domine pas la stratégie rofécoxib, mais le RCEI calculé est inacceptable (455 071 Can$/année de vie gagnée ou 271 188 Can$/QALY gagnée). 4.3.2.3. Analyse de sensibilité/conclusion L'analyse de sensibilité montre la sensibilité du modèle à certains paramètres comme le coefficient d'utilité d'une coronaropathie secondaire à un infarctus du myocarde, ou au risque absolu d'événement gastrointestinal dans la population générale. Mais elle ne met en évidence aucun paramètre capable d'inverser cette tendance. Une analyse de sensibilité sur cette population montre l'influence de l'âge de la population sur l'évolution du RCEI rofécoxib versus RCEI naproxène : 100 000 Can$ à 68 ans et 50 000 Can$ à 76 ans. Suggérant ainsi que le rofécoxib devient coût-efficace (acceptable) chez des patients sans facteurs de risques à partir de 76 ans uniquement. 4.2.2. Perspective La perspective adoptée est celle du payeur (Ministère de la Santé de l'Ontario). 4.2.3. Résultats 4.2.3.1. Coûts totaux Le coût annuel de traitement total (incluant coûts des médicaments et de traitement de tous les événements indésirables) par patient est de 609 Can$ pour le rofécoxib versus 584 Can$ pour la stratégie AINS. Dans l'analyse du scénario de référence pour la population à risque gastro-intestinal élevé la tendance est inversée avec la domination de la stratégie rofécoxib versus naproxène + IPP. En revanche, en cas d'association rofécoxib + IPP, le RCEI versus naproxène + IPP n'est pas favorable à la stratégie rofécoxib + IPP (567 820 Can$/année de vie gagnée et 281 244 Can$ par QALY gagnée). 4.2.3.2. RCEI Parallèlement les auteurs estiment que 0,0109 événements majeurs sont évités par an et par patient traité. Le RCEI ainsi calculé (de 2 246 Can$ par événement majeur évité) est acceptable. En faisant varier le taux de diminution de coprescription d'agents gastroprotecteurs avec les coxibs par rapport aux AINS de 0 à -100 % (- 90 % dans le cas de base), le RCEI varie alors de 999 à 12 937 Can$ (toujours acceptable). L'analyse de sensibilité montre l'importance du prix de l'IPP associé, ainsi que l’importance du nombre de patients traités par rofécoxib + IPP. Par exemple le RCEI rofécoxib versus RCEI naproxène + IPP reste inférieur à 50 000 Can$ tant que le prix de l'IPP n'est pas inférieur à 1,20 Can$/jour (prix de base 1,83 Can$/j). 4.2.3.3. Analyse de sensibilité/conclusion Parallèlement l'étude montre que si plus de 27,5 % des prescriptions dans la stratégie AINS sont associées avec des agents gastroprotecteurs (cas de base = 23 %), la stratégie rofécoxib domine. En revanche si le taux de coprescriptions est identique dans les deux stratégies, la stratégie rofécoxib est alors plus coûteuse de 144 Can$/patient/an. L'analyse de sensibilité montre également la sensibilité du modèle aux coûts moyens journaliers des traitements par des agents gastroprotecteurs et au risque absolu d'événement gastro-intestinal dans la population générale. De même, la stratégie rofécoxib devient plus coûteuse que la stratégie naproxène + IPP si plus de 28 % des patients traités par rofécoxib reçoivent un IPP associé. 5. Discussion Sept des neuf études recensées ici sont sponsorisées (par la présence d'auteurs rattachés aux laboratoires) par les laboratoires promoteurs commercialisant l'un ou l'autre coxibs étudiés. (suite page 94) 87 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique L’étude de Maetzel (40) est l’analyse coût-efficacité canadienne précédemment décrite au point 3.3.2 et transposée ensuite en analyse coût-utilité. Les auteurs comparent les stratégies rofécoxib versus naproxène. Les données alimentant le modèle sont issues de l'essai clinique Vioxx Gastrointestinal Outcomes Research (VIGOR) (7). doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 88 Coxibs Tableau : Études pharmaco-économiques Évaluation thérapeutique Auteur (Référence) Haglund (31) Point de vue Assurance maladie "Third party payer" (Suède) Type d’étude Stratégies comparées Modélisation économique ACCES Célécoxib sur une période de 1 versus an, avec 6 mois de Autres traitement pour l’arstratégies : throse et 9 mois - AINS seul pour la polyarthrite - AINS + misopros- rhumatoïde tol Paramètres intéAnalyse - AINS + antiH2 grés au modèle - AINS + IPP coût- événement gastrorofécoxib seul efficacité intestinales, Dans l'arthrose et - succès thérapeula polyarthrite tique, rhumatoïde * -switch * pour célécoxib uniquement Svarvar (53) Assurance maladie "Official Norvegian sources" (Norvège) Origine des données * pour célécoxib uniquement AINS : antiinflammatoires non stéroïdiens IPP : inhibiteurs de la pompe à protons AntiH2 : antihistaminiques H2 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 88 Coûts directs médicaux associés à chaque branche du modèle : - médicaments, - hospitalisations, - visites Pas d'actualisation pour les coûts (Etude sur 1 an) Probabilités : issues d'essais thérapeutiques ou d'études épidémiologiques Célécoxib versus Autres stratégies : - AINS seul, - AINS + misoprostol, - AINS + antihista- Modélisation écoAnalyse minique H2, nomique ACCES coût- AINS + IPP, idem étude Haglund efficacité - rofécoxib seul. Dans l'arthrose et la polyarthrite rhumatoïde * Coûts pris en compte Coûts directs médicaux associés à chaque branche du modèle : - médicaments, - hospitalisations, - visites. Pas d'actualisation pour les coûts (Etude sur 1 an) doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 89 Coxibs Evénements gastrointestinales sérieux, transformés en années de vies gagnées (actualisé à 5 %) Evénements gastrointestinales sérieux, transformés en années de vies gagnées (actualisé à 5 %) Résultats Le coût total par patient à un an est en faveur de célécoxib quelle que soit l'indication, sauf pour la polyarthrite rhumatoïde où la stratégie AINS + IPP est plus avantageuse. RCEI dominant quelle que soit l'indication versus scénario de base (répartition pondérée des autres stratégies), sauf pour la polyarthrite rhumatoïde où le RCEI est de 1364 US$/année de vie gagnée. Le coût total par patient à un an est en faveur de célécoxib quelle que soit l'indication, et la stratégie comparée. Analyse de sensibilité Elle fait varier les paramètres du modèle : - score de risque absolu d'événement gastro-intestinal dans la population traitée - durée de traitement par AINS, - coût de traitement des événements gastro-intestinaux - réduction doses de traitement dans l'indication arthrose Au total les résultats sont robustes, et en cas de non dominance de la stratégie célécoxib, les RCEI sont toujours inférieurs à 50 000 US$. Elle fait varier les paramètres du modèle : - score de risque absolu d'événement gastro-intestinal dans la population traitée - durée de traitement par AINS - coût de traitement des événements gastro-intestinaux, - réduction doses de traitement dans l'indication arthrose - switch immédiat AINS -> coxibs au premier événement gastro-intestinal sans passer par l'étape AINS + agents gastroprotecteurs. RCEI dominant quelle que soit l'indication versus scénario de base Au total les résultats sont (répartition pondérée des robustes, sauf en cas de diminution autres stratégies) ou de dose des AINS dans l'indication AINS seul. arthrose, ou en cas de diminution du risque absolu d'évènement gastrointestinal dans l'indication polyarthrite rhumatoïde. Au pire, les RCEI sont toujours inférieurs à 50 000 US$. Stratégie de switch au premier événement gastro-intestinal dominant. Conclusion CNHIM AINS comparateurs très peu gastro-toxiques (naproxène et diclofénac) Permet de prendre en compte 2 événements gastro-intestinaux Autorise le switch thérapeutique Horizon temporel limité à 1 an (avec 9 mois de traitement maximum) Comparaison célécoxib versus rofécoxib AINS comparateurs plus gastro-toxiques qu'en Suède (piroxicam), donc résultats plus favorables Théorie du switch au premier événement gastrointestinal dominante, car traitement IPP très cher Permet de prendre en compte 2 événements gastro-intestinaux Autorise le switch thérapeutique Horizon temporel limité à 1 an (avec 9 mois de traitement maximum) Comparaison célécoxib versus rofécoxib RCEI : ratio coût-efficacité incrémentaux 89 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Critères d’efficacité doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 90 Coxibs Tableau : Études pharmaco-économiques Évaluation thérapeutique Auteur (Référence) Zabinski (59) Point de vue Ministère de la santé "Province Ministry of Health" (Canada) Type d’étude Analyse coûtconséquences Stratégies comparées Célécoxib versus Autres stratégies : - AINS seul - AINS + misoprostol - AINS + antihistaminique H2 - AINS + IPP Dans l'arthrose et la polyarthrite rhumatoïde Chancellor (12) Assurance maladie publique "Public Health insurers" (Suisse) Origine des données Modélisation économique COMET sur une période de 6 mois, avec 3 mois de traitement minimum pour arthrose ou polyarthrite rhumatoïde Paramètres intégrés au modèle événement gastrointestinal, pas d'événement gastro-intestinal You (58) Célécoxib versus Autres stratégies : - AINS seul Analyse - AINS + misopros- Modélisation écotol coûtnomique COMET efficacité - AINS + antihista- idem étude Zabinski minique H2 - AINS + IPP Analyse coûtconséquence Célécoxib versus Autres stratégies : - AINS seul - AINS + misopros- Modélisation écotol nomique COMET - AINS + antihista- idem étude Zabinski minique H2 - AINS + IPP Dans l'arthrose et la polyarthrite rhumatoïde AINS : antiinflammatoires non stéroïdiens AntiH2 : antihistaminiques H2 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Coûts directs médicaux associés à chaque branche du modèle : médicaments, hospitalisations, visites Pas d'actualisation pour les coûts (Etude sur 6 mois) Probabilités : issues d'essais thérapeutiques ou d'études épidémiologiques. Dans l'arthrose et la polyarthrite rhumatoïde Ministère de la Santé "Hong Kong public health organization" (Chine) Coûts pris en compte Coûts directs médicaux associés à chaque branche du modèle : médicaments, hospitalisations, visites Pas d'actualisation pour les coûts (Etude sur 6 mois) Coûts directs médicaux associés à chaque branche du modèle : médicaments, hospitalisations, visites Pas d'actualisation pour les coûts (Etude sur 6 mois) IPP : inhibiteurs de la pompe à protons 90 doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 91 Coxibs Tous les événements gastrointestinaux Tous les événements gastrointestinaux Résultats Le coût total par patient à 6 mois est en faveur de la stratégie AINS seul (262 Can$ versus 273 et 731 respectivement pour célécoxib et AINS + IPP) Sur une cohorte de 10 000 patients traités le nombre d'événements gastro-intestinales sérieux évités à 6 mois est de 39 pour célécoxib, 51 pour AINS + IPP et 102 pour AINS seul. Le coût total par patient à 6 mois est en faveur de la stratégie célécoxib seul (290 versus 339 et 943 US$ respectivement pour AINS seul et AINS + IPP). RCEI dominant en faveur de la stratégie célécoxib Evénements gastrointestinaux sérieux Analyse de sensibilité Elle fait varier les paramètres du modèle : - coût de traitement des événements gastro-intestinaux, - coût journalier de traitement par les agents gastroprotecteurs, - risque absolu d'événement gastrointestinal dans la population générale. Au total les résultats sont essentiellement sensibles à la distribution du risque absolu d'événement gastro-intestinal dans la population. Elle fait varier les paramètres du modèle : - coût de traitement des événements gastro-intestinaux, - coût journalier de traitement par les agents gastroprotecteurs, - coût journalier de traitement des événements gastro-intestinaux mineurs, - risque absolu d'événement gastrointestinal dans la population générale, - coût journalier de traitement par célécoxib - risque relatif d'événement gastrointestinal AINS versus célécoxib. Au total les résultats sont essentiellement sensibles au coût journalier de traitement par célécoxib, au risque absolu d'événement gastrointestinal dans la population. Elle fait varier les paramètres du modèle : - toutes les données cliniques et économiques du modèle, dans les limites des intervalles de confiances Le coût total par disponibles, patient à 6 mois est en - risque absolu d'événement gastrofaveur de la stratégie intestinal dans la population générale. AINS + Anti H2 Au total les résultats sont essen(180 US$ versus 198 et tiellement sensibles à la distribu366 respectivement pour tion du risque absolu d'événement célécoxib et AINS + IPP) gastro-intestinal dans la population, coût journalier de traitement par les agents gastroprotecteurs, coût journalier de traitement des stratégies AINS/coxibs. Conclusion CNHIM Uniquement AINS comparateurs présents dans les essais cliniques (peu gastrotoxiques). Ne prend en compte qu'un événement gastro-intestinal N'autorise pas le switch thérapeutique Horizon temporel le plus court limité à 6 mois Ne discute pas les résultats en fonction de l'indication Ne calcule pas de RCEI Conclut que pour 78 % de la cohorte étudiée (patients à risque d'événement gastrointestinal faible) la stratégie AINS seul est la plus favorable. Uniquement AINS comparateurs présents dans les essais cliniques (peu gastrotoxiques). Ne prend en compte qu'un événement gastro-intestinal. N'autorise pas le switch thérapeutique. Horizon temporel le plus court limité à 6 mois. Ne discute pas les résultats en fonction de l'indication. Ne conclut pas sur un coût par année de vie gagnée, mais par événement gastrointestinal sérieux évité. Uniquement AINS comparateurs présents dans les essais cliniques (peu gastrotoxiques). Ne prend en compte qu'un événement gastro-intestinal. N'autorise pas le switch thérapeutique. Horizon temporel le plus court limité à 6 mois. Ne discute pas les résultats en fonction de l'indication. Ne communique pas le nombre d'événements gastro-intestinaux sérieux évités, et ne calcule pas de RCEI. RCEI : ratio coût-efficacité incrémentaux 91 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Critères d’efficacité doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 92 Coxibs Tableau : Études pharmaco-économiques Évaluation thérapeutique Auteur (Référence) El-Serag (21) Pellissier (43) Point de vue Assurance maladie "Third party payer" (USA) Assurance maladie "Third party payer" (USA) Type d’étude Stratégies comparées Célécoxib Modélisation écoversus nomique COMET Autres sur une période stratégies : de un an - AINS seul - AINS + misopros- Paramètres intégrés au modèle tol Analyse - AINS + antihista- - événement gastrointestinal minique H2 coût- pas d'événement AINS + IPP efficacité gastro-intestinal. avec ou sans traiteProbabilités : ment préalable d ' é r a d i c a t i o n issues d'essais thérapeutiques ou d'Helicobacter pylod'études épidémiori logiques. Dans l'arthrose Analyse coûtefficacité Rofécoxib ± agents gastroprotecteurs en seconde ligne versus Autres stratégies : AINS ± agents gastroprotecteurs Dans l'arthrose Marshall (42) Ministère de la santé de l'Ontario (Canada) Origine des données Analyse coûtefficacité Rofécoxib ± agents gastroprotecteurs versus Autres stratégies : AINS ± agents gastroprotecteur (dont antiacides locaux) Dans l'arthrose chez des patients de plus de 65 ans AINS : antiinflammatoires non stéroïdiens AntiH2 : antihistaminiques H2 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Modélisation économique sur une période de 1 an, avec un traitement estimé continu Paramètres intégrés au modèle : événement gastrointestinal, pas d'événement gastro-intestinal Probabilités : issues d'essais thérapeutiques ou d'études épidémiologiques. Modélisation économique sur une période de 1 an, avec un traitement estimé continu Paramètres intégrés au modèle : - événement gastrointestinal, - absence d'événement gastro-intestinal. Probabilités : issues d'essais thérapeutiques ou d'études épidémiologiques Coûts pris en compte Coûts directs médicaux associés à chaque branche du modèle : - médicaments, - hospitalisations, - visites. Pas d'actualisation pour les coûts (Etude sur 1 an) Coûts directs médicaux associés à chaque branche du modèle : - médicaments, - hospitalisations, - visites. Pas d'actualisation pour les coûts (Etude sur 1 an) Coûts directs médicaux associés à chaque branche du modèle : - médicaments, - hospitalisations, - visites Pas d'actualisation pour les coûts (Etude sur 1 an) IPP : inhibiteurs de la pompe à protons 92 doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 93 Coxibs Evénements gastrointestinaux sérieux Evénements gastrointestinaux sérieux transformé en années de vies gagnées Evénements gastrointestinaux sérieux Résultats Le coût total par patient à un an pour le scénario de référence* est en faveur de la stratégie AINS seul sans éradication préalable d'Helicobacter pylori (939 US$/patient/an). La stratégie AINS+IPP après éradication d'HP est la plus coûteuse. Parallèlement les RCEI de la stratégie célécoxib (avec ou sans éradication préalable d'HP) sont les plus avantageux (respectivement 42 836 US$ avec éradication et 35 200 US$ sans éradication). Le coût total journalier par patient est en faveur de la stratégie AINS seul (2,73 versus 2,86 US$ pour rofécoxib). Mais la stratégie rofécoxib permet d'économiser 0,81 US$/jour pour le traitement des événements gastro-intestinales Coût par année de vie gagnée estimé à 18 614 US$ (avec un taux d'ulcères silencieux estimé à 0 %). Le coût total annuel par patient est en faveur de la stratégie AINS (584 versus 609 Can$ pour rofécoxib) Analyse de sensibilité Elle fait varier les paramètres du modèle : - risque absolu de base d'événement gastro-intestinal dans la population générale, - différence de risque relatif d'événement gastro-intestinal entre les stratégies - coût des stratégies Au total les résultats sont sensibles à ces trois paramètres. L'analyse de sensibilité, en augmentant le risque d'événement gastrointestinales de 2,5 % à 6,5 % pour la stratégie AINS, montre la dominance de la stratégie célécoxib. Elle fait varier les paramètres du modèle : - taux de coprescription d'agents gastroprotecteurs, - taux de traitement des événements gastro-intestinaux mineurs, - risque relatif d'événement gastro-intestinal AINS versus célécoxib, - risque absolu d'événement gastrointestinal dans la population, - taux d'hospitalisation en cas d'événement gastro-intestinal majeur, ou suspecté. Au total les résultats sont essentiellement sensibles au taux de coprescription d'agents gastroprotecteurs et au risque absolu d'événement gastro-intestinal dans la population. Elle fait varier les paramètres du modèle : - taux de coprescription d'agents gastroprotecteurs avec AINS versus coxibs, - risque absolu d'événement gastrointestinal dans la population, - coût journalier moyen des agents gastroprotecteurs. RCEI de 2246 Can$ par Au total les résultats sont essentielévénement gastro-intes- lement sensibles au taux de coprescription d'agents gastroprotecteurs tinales sérieux évité avec AINS. Si la coprescription avec les AINS est > 27,5 %, la stratégie coxibs devient favorable (RCEI maximum 12 934 Can$). Conclusion CNHIM AINS comparateurs présents dans les essais cliniques peu gastrotoxiques. Ne prend en compte qu'un événement gastro-intestinal. N'autorise pas le switch thérapeutique. Horizon temporel limité à 1 an. N'étudie que l'indication arthrose. Prend en compte la possibilité de traitement pour éradiquer d'Helicobacter pylori. Analyse de sensibilité présentée sous forme de normogramme Uniquement AINS comparateurs présents dans les essais cliniques (peu gastrotoxiques). Tous les ulcères détectés par voie endoscopique sont censés s'exprimer cliniquement (en réalité taux d'ulcère silencieux = 40 à 85 %) => sous estime les résultats en défaveur de rofécoxib. La coprescription d’agents gastroprotecteurs + rofécoxib est considérée comme interdite. Ne prend en compte qu'un événement gastro-intestinal. N'autorise pas le switch thérapeutique. Horizon temporel limité à 1 an. Uniquement AINS comparateurs présents dans les essais cliniques (peu gastrotoxiques). Seule étude à prendre en compte les antiacides locaux prescrits. Ne prend en compte qu'un événement gastro-intestinal. N'autorise pas le switch thérapeutique. Horizon temporel limité à 1 an. * risque d'événement gastro-intestinal sous AINS à un an chez un patient de 55 ans = 2,5 %. RCEI : ratio coût-efficacité incrémentaux 93 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Évaluation thérapeutique Critères d’efficacité doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 94 Coxibs Tableau : Études pharmaco-économiques Point de vue Type d’étude Stratégies comparées Origine des données Coûts pris en compte Évaluation thérapeutique Auteur (Référence) Rofécoxib versus Autres stratégies : - naproxène seul - naproxène + IPP - rofécoxib + IPP Maetzel (40) Payeur public "Third party payer" (Canada) Dans l'arthrose Analyse coûtutilité Célécoxib versus Autres stratégies : - diclofénac seul - ibuprofène seul - diclofénac + IPP - ibuprofène + IPP - célécoxib + IPP Dans l'arthrose et la polyarthrite rhumatoïde AINS : antiinflammatoires non stéroïdiens AntiH2 : antihistaminiques H2 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 Modélisation économique sur une période de 5 ans avec 20 cycles de 3 mois, avec un traitement estimé continu Paramètres intégrés au modèle : - événement gastrointestinal, - absence d'événement gastro-intestinal, - switch Probabilités : issues d'essais thérapeutiques ou d'études épidémiologiques. Coûts directs médicaux associés à chaque branche du modèle : - médicaments, - hospitalisations, - visites Estimation des cotes d'utilité par la méthode du pari standard Coûts et QALY actualisés au taux annuel de 5 % IPP : inhibiteurs de la pompe à protons 94 doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 95 Coxibs Critères d’efficacité Résultats Analyse de sensibilité Conclusion CNHIM 1) Pour un risque gastrointestinal modéré * Le coût total par patient est en faveur de la stratégie naproxène (1576 Can$ versus 3173 Can$ pour rofécoxib) * RCEI de 455 071 $Can par année de vie gagnée ou 271 188 Can$ par QALY gagnée. 2) Pour un risque gastrointestinal élevé * Le coût total par patient est en faveur de la stratégie rofécoxib, Elle fait varier les paramètres du modèle : - risque absolu d'événement gastrointestinal dans la population, et influence de l'âge - taux d'utilité notamment de la coronopathie post infarctus du myocarde - coût journalier moyen des agents gastroprotecteurs - taux d'hospitalisation et de traitement chirurgical en cas d'événement gastro-intestinales - taux de coprescription coxibs+IPP * Le RCEI rofécoxib est dominant. Par contre le RCEI rofécoxib + IPP verEvénements gastro-intes- sus naproxène + IPP est Rofecoxib versus AINS inacceptable (567 820 tinaux 1) Pour un risque gastro-intestiCan$ par année de vie (dyspepsie, simple, com- gagnée et 281 244 Can$ nal modéré Aucune analyse ne peut inverser la par QALY gagnée) pliqué) tendance. Le RCEI devient < 50 000 Can$ au delà de 76 ans Célécoxib Evénement versus AINS 2) Pour un risque gastro-intesticardiaque (infarctus du 1) Pour un risque gastro- nal élevé intestinal modéré L'analyse de sensibilité montre l'immyocarde) * Le coût total par portance du prix de l'IPP, et du taux patient est en faveur de la de coprescription rofécoxib+IPP stratégie ibuprofène (1141 Can$ versus 2 503 pour le Célécoxib versus AINS diclofénac et 3 371 Can$ 1) Pour un risque gastro-intestipour le rofécoxib). nal modéré Aucune analyse ne peut inverser la * RCEI La stratégie diclofénac tendance. Le RCEI devient domine la stratégie célé- < 50000 Can$ au delà de 81 ans coxib. RCEI de 402 545 2) Pour un risque gastro-intestiCan$ par année de vie nales élevé gagnée ou 212 595 Can$ L'analyse de sensibilité montre l'impar QALY gagnée portance du prix de l'IPP, et du taux de coprescription célécoxib + IPP. 2) Pour un risque gastrointestinal élevé Le coût total par patient est en faveur de la stratégie célécoxib versus ibuprofène + IPP, avec RCEI dominant. Par contre la stratégie diclofénac + IPP domine les stratégies célécoxib + IPP et ibuprofène + IPP. Évaluation thérapeutique Rofécoxib versus AINS AINS comparateurs présents dans les essais cliniques peu gastrotoxiques. Prend en compte plusieurs événements gastro-intestinaux. Autorise le switch thérapeutique. Horizon temporel le plus long (5ans). Analyse en fonction des sous groupes à risque modéré ou élevé d'événement gastro-intestinal. RCEI : ratio coût-efficacité incrémentaux 95 Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 96 Coxibs (suite de la page 87) 5.1.2.1. Faible nombre de données cliniques Les données cliniques alimentant tous les modèles étudiés proviennent des mêmes essais cliniques (8 essais cliniques randomisés de phase IIb ou III, en double aveugle, pour rofécoxib ou célécoxib versus AINS, et 18 essais cliniques testant l'efficacité des agents gastroprotecteurs vis-à-vis des effets gastrointestinaux induits par les AINS) ou de leur méta-analyse (36). Les deux études indépendantes sont celles des équipes de El-Serag et de Maetzel. Toutes les études analysées sont basées sur un modèle pharmaco-économique. Cette méthode présente certes des avantages (cf 1. Introduction), mais aussi un certain nombre d'inconvénients. Ils sont spécifiques à l’élaboration des modèles, mais également liés à la réputation de "boîte noire" de ceux-ci en raison du grand nombre de paramètres qui ne sont pas directement accessibles au lecteur final. Les modèles étant alimentés par les mêmes données cliniques, leurs résultats risquent donc fort de converger. En revanche l'application du même modèle à différents pays permet d'apporter une aide à la décision personnalisée. 5.1.2.2. Recueil a posteriori des données économiques 5.1.1. Paramètres non directement accessibles S'il est clair que le recueil des coûts réalisés a posteriori n'est pas la situation idéale (il aurait été préférable de recueillir parallèlement dans les essais cliniques les coûts et les conséquences, bien qu’un essai clinique ne soit pas proche de la pratique habituelle), il représente encore aujourd'hui le cas le plus fréquent des études pharmaco-économiques. 5.1.1.1. Suivi longitudinal Tout d'abord, les modèles étudiés ne présentent pas un suivi longitudinal très élevé : un traitement de 6 mois minimum avec suivi total de 1 an pour le modèle ACCES et un traitement de 3 mois minimum avec suivi total de 6 mois pour le modèle COMET. Seul le modèle de Maetzel (40) réalise un suivi longitudinal de 5 ans à l'aide d'un modèle de Markov. 5.1.3. Ulcères silencieux L'ajustement des résultats en fonction du taux d'ulcère dits silencieux par l'équipe de Pellissier (43) montre la difficulté d'exploitation pragmatique des données issues des essais cliniques. D’ailleurs, d’un point de vue de santé publique, définir le risque d’événement gastro-intestinal grave uniquement sur la base de facteurs de risque identifiés (l’âge par exemple) introduirait une inégalité et une perte de chance pour les patients asymptomatiques pouvant bénéficier du traitement. 5.1.1.2. Utilisation chronique La construction des différents modèles oblige l’introduction de paramètres qui ne reflètent pas forcément la réalité. Par exemple, ils ne répondent pas à la question de l'utilisation chronique de ces traitements anti-inflammatoires, souvent nécessaire dans les pathologies évoquées. Le traitement est souvent estimé continu, parfois sur une durée de un an (21, 42, 43). Seuls, les auteurs de l'équipe de Maetzel et al (40) précisent qu'il a été admis d'emblée que les traitements (AINS ou coxibs) étaient pris en continu sur les 5 ans, en notant que dans ces pathologies les traitements étaient souvent discontinus, mais qu'en l'absence d'étude spécifique, il devait en être de même dans les deux bras de l'étude (40). 5.1.4. Médicaments comparateurs Certaines équipes (11, 12, 40, 43, 53, 59) tiennent compte de la part des médicaments génériques dans le panier moyen calculé, l'auteur suisse estimant que les spécialités de marque réalisent 79 % du marché en valeur (12). D'autres, ou les mêmes (11, 12, 21, 40, 42, 43, 59) sont plus rigoureuses (ou rigoristes) et ne réalisant l'étude pharmaco-économique qu'avec les médicaments (ibuprofène, diclofénac, et naproxène) comparés dans les études VIGOR (7) et CLASS (49) ; par ailleurs ces AINS sont considérés comme peu gastro-toxiques (15, 16). 5.1.1.3. Switch thérapeutique Seuls les modèles ACCES (31, 53) et le modèle de l'étude de Maetzel (40) permettent un switch thérapeutique en cas d'inefficacité ou d'intolérance. Ce point est pourtant essentiel car lors d’un traitement chronique par AINS un patient sur quatre n'utilise plus le même médicament au bout d'un an (48). 5.1.5. Cas particuliers Chacune des études présentées amène des critiques plus spécifiques. 5.1.1.4. Effets indésirables Les études de Zabinski et de You (58, 59) concluent sans présenter de RCEI. Seuls les modèles ACCES (31, 53) et le modèle de l'étude de Maetzel (40) sont susceptibles de prendre en compte plusieurs effets indésirables pour un même patient, les autres études (12, 21, 42, 43, 58, 59) n'en comptabilisant qu'un au maximum. L'équipe de Chancellor (12) estime que le calcul du coût par année de vie gagnée est inutile, car la mort est une complication rare dans ces traitements : 12 % suite à une perforation digestive (54), 14 % chez les patients de plus de 65 ans hospitalisés pour hémorragie digestive haute (24). L’étude de Maetzel (40) inclue le risque cardio-vasculaire mais les études CLASS et VIGOR n'ont pas été construites pour évaluer ce risque. 5.1.2. Apport de données pertinentes L'alimentation du modèle avec des données pertinentes et pragmatiques est un point sensible. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 96 É Évaluation thérapeutique 5.1 Au niveau méthodologique doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 97 Coxibs Le fait d'exclure tout patient sous traitement antiagrégant plaquettaire par acide acétylsalicylique à faible dose, peut paraître excessif (40, 42), même si cela permet d’éliminer un facteur de confusion. - Premièrement, la population ciblée par les indications des coxibs est plus âgée que celle ciblée par les AINS, et présente un risque accru d'événement gastro-intestinal. Deuxièmement, la promotion faite des nouvelles indications des IPP dans le traitement préventif des complications gastro-intestinales induites par les AINS chez des patients à risques, a induit une forte sensibilisation du corps médical à ce problème. Pour étudier ce dernier point, l’URCAM Ile de France a récemment évalué les motifs de prescription d’antiulcéreux, et constaté que près de 85 % des coprescriptions d'agents gastroprotecteurs /AINS sont justifiées par le prescripteur pour prévenir un événement gastrointestinal. Toutefois, la notion de risque (âge > 65 ans, antécédents d'événement gastro-intestinal, antécédents d'intolérance aux AINS) n’existe que dans 57 % des motifs de prescription d’un agent gastroprotecteur ; dans les autres cas (prescription de principe pour couverture médico-juridique du prescripteur ou demande du patient), l’URCAM estime que la prescription d’un agent gastroprotecteur n’apparaît pas médicalement justifiée. Toutefois, l'association d'agents gastroprotecteurs à un traitement gastrotoxique ne représente que la moitié des motifs de prescription des agents gastroprotecteurs, les autres motifs étant reflux gastro-oesophagien, gastrite, ou ulcère (URCAM) (55). Évaluation thérapeutique 5.1.6. Conclusion Au final, la méthodologie adoptée par Maetzel (40) semble être la plus rigoureuse. Les modèles présentés par Marshall (42) et Pellissier (43) présentent l'avantage de comparer uniquement deux stratégies globales : AINS ± agent gastroprotecteur versus rofécoxib, facilitant ainsi la lecture du résultat. Les autres auteurs ont préféré comparer de multiples stratégies en fonction de l'agent gastroprotecteur utilisé utilisé (12, 21, 31, 53, 58, 59). 5.2. Au niveau des résultats : évaluation des co-prescriptions d'agents gastroprotecteurs +AINS 5.2.1. Données disponibles L'ensemble des études analysées converge pour indiquer que les coxibs ne sont pas des options thérapeutiques rentables chez les personnes à risque modéré de subir un événement gastro-intestinal. 5.2.3. Économies potentielles En revanche, en cas d'antécédents d'incidents gastrointestinal, le recours à ces thérapeutiques semble plus justifié. Toutefois, cette stratégie voit son intérêt remis en cause chez les patients à risque élevé, au fur et à mesure que la coprescription AINS + IPP augmente. Ils pourraient même perdre leur avantage si le prix de l'IPP diminue. En effet, la coprescription d'agents gastroprotecteurs, notamment d’IPP, est un inducteur majeur de dépenses de santé. Il faut savoir que l'oméprazole est la premier poste de remboursement en valeur en France (6). L'impact de la stratégie coxibs sur la coprescription d'IPP est donc un point essentiel de l'analyse. Ainsi, certains travaux ont estimé que 25,8 % (17 à 34 % selon les auteurs) des patients sous AINS reçoivent une coprescription d'agents gastroprotecteurs (34, 51) contre seulement 10,5 % sous anti-inflammatoire stéroïdien. En admettant que sous coxibs ce taux soit au moins identique cela entraînerait une réduction de 59 % de la fréquence de coprescription (32). Dans les deux études tenant compte de ce paramètre, les auteurs estiment cette réduction entre 75 % (43) et 90 % (42). Dans la réalité ce taux de réduction ne serait que de 29 % (47) voire 45 % au mieux (22). La surestimation de la diminution de coprescription, et par conséquent de l'économie potentielle qu’elle permet, est donc probable. Les données françaises provenant de l’étude Médic’Am de la CNAM semblent en accord avec ce point (55). Il est possible que les études aient surestimé les économies potentielles de ces nouvelles stratégies. Cependant, il est fort probable qu'une partie de la population arthrosique, actuellement intolérante aux AINS et traitée par d'autres antalgiques, soit transférée vers une stratégie coxibs (45). Le vieillissement de la population dans les années à venir peut amener à revoir la stratégie de prise en charge de ces pathologies, notamment chez les patients à risque d'incident gastro-intestinal modéré, où les stratégies coxibs pourraient devenir plus intéressantes (40). Ces hypothèses sont confirmées au Canada, où une étude montre que suite à l'introduction des coxibs, le nombre total de prescriptions de coxibs par rapport aux AINS classiques a été augmenté de 68 % (+ 153 % en budget) entre mars et novembre 2000. Les coxibs font l’objet de 48 % des prescriptions (66 % des dépenses) sur cette période. Près de 75 % des prescriptions instaurées avec un coxib l'ont été chez des patients n'ayant pas eu d'AINS dans les 120 jours précédents (et près de 20 % n'en ayant pas eu dans les 5 années précédentes). Il ne s'agit donc pas d'un switch, mais bel et bien d'une induction de traitement. Toutefois, près de 30 % des patients recevant des coxibs ont eu un événement gastro-intestinal dans les 5 années précédentes versus 20 % des patients recevant des AINS (p < 0,01), ce qui traduit le bon suivi des recommandations de prescriptions (coxib utilisé préférentiellement chez les patients à haut risque) (41). 5.2.4. Choix du coxib 5.2.2. Commentaires Compte-tenu de leur équivalence en terme de diminution d'incidents gastro-intestinaux, le choix entre célécoxib et rofécoxib peut se faire sur la base de leur prix (53). Deux explications peuvent être apportées pour rendre compte des coprescriptions des AINS, y compris les coxibs, avec les agents gastroprotecteurs. Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 97 doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 98 Coxibs 5.3 Au niveau général et perspectives d'avenir 6. Conclusion Évaluation thérapeutique 5.3.1. Au niveau général Si toutes les études rapportées présentent des limites, quatre conclusions se dégagent malgré tout : Toutes les études retenues (sauf l'étude de Maetzel) se sont intéressées aux seuls coûts directs de la prise en charge de ces pathologies. Pourtant la prise en compte des coûts indirects et plus particulièrement de la qualité de vie des patients est un point essentiel dans des pathologies où l'impact du handicap physique et la souffrance morale sont indiscutables (33, 35, 44). Aucune étude n'a pris en compte l'automédication des patients pour des incidents gastro-intestinaux mineurs, automédication qui devrait représenter un coût sociétal important compte tenu de leur fréquence (29, 57). Il est donc trop tôt pour clore définitivement le volet pharmaco-économique des coxibs. - les critères de choix, permettant de définir la stratégie la plus intéressante, sont fonction de l'épidémiologie des pathologies traitées,(essentiellement l’âge, et le risque absolu d'incident gastro-intestinal) et sont spécifiques à chaque pays, - les coxibs ne sont pas des options thérapeutiques efficientes (coût-efficaces) chez les personnes à risque modéré de subir un événement gastro-intestinal, - le recours aux coxibs peut sembler plus intéressant chez des patients : présentant des antécédents d'incident gastro-intestinal (c'est à dire à risque élevé) et/ou d'âge avancé, à condition que la coprescription d'IPP ne soit pas systématique ou, dans tous les cas, considérablement diminuée par rapport aux AINS classiques, Recommandations de l'American Pain Society Les dernières recommandations de l'American Pain Society placent les coxibs en monothérapie en seconde ligne de traitement, après l'éducation du patient et le paracétamol à forte dose pour le traitement des douleurs de l'arthrose. L'association AINS + IPP ne constitue que le traitement de troisième ligne (4), essentiellement du fait que les IPP n'apportent pas une protection absolue vis à vis des événements gastro-intestinaux induits par les AINS, même en cas de bonne observance. Le schéma de traitement est ainsi simplifié, notamment chez des patients âgés. Cette simplification est importante puisque certaines études ont montré que dans l’arthrose 90 % seulement des patients prennent au moins 70 % du traitement prescrit (11, 58). - un avantage semble se dessiner au niveau du risque iatrogène cardio-rénal plus particulièrement chez le patient âgé, pour le célécoxib versus le rofécoxib (voire versus AINS), mais reste à confirmer et à évaluer plus précisément par de futures études. Références bibliographiques 1 - Anonyme. 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Une étude comparant les effets indésirables rénaux des coxibs basée sur les données OMS du Centre International de Vigilance d'Uppsala montre que le célécoxib a un profil de tolérance rénale similaire à celui des autres AINS (diclofénac ou ibuprofène), mais que le rofécoxib présente une toxicité rénale significativement plus élevée (62). L'utilisation au long cours de coxibs ne semble pas associée à un risque plus élevé d'infarctus du myocarde (38). C'est plus au niveau de la déstabilisation de la pression artérielle que le célécoxib semble avantageux. Une étude a montré que le risque relatif de déstabilisation à 90 jours est de 2,66 pour le rofécoxib, de 2,65 pour les AINS non spécifiques, versus 2,27 pour le célécoxib (p < 0,001). Le coût incrémental par patient et par jour est respectivement de 0,18 US$ pour le rofécoxib et de 0,17 US$ pour les AINS versus célécoxib (60). Une étude a été réalisée sur l'insuffisance cardiaque induite par les traitements AINS/coxibs, pathologie responsable d'importantes utilisations de ressources et a conduit à des résultats similaires (61). Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 98 doc04N°2-200304 3/04/03 11:50 Page 99 12 - Chancellor JVM, Hunsche E, De Cruz E, Sarasin FP. Economic evaluation of célécoxib, a new cyclo-oxygenase 2 specific inhibitor, in Switzerland. Pharmacoeconomics 2001 ; 19 (Suppl. 1) : 59-75. 13 - Chevat C, Pena BM, Al MJ, Rutten F. Healthcare ressource utilisation and costs of treating NSAID-Associated Gastrointestinal Toxicity. Pharmacoeconomics 2001 ; 19 (Suppl. 1) : 17-32. 14 - Courthenoux F. Epipdémiologie et coût socio-économique de l'arthrose en France. Presse thermale et climatique 1997 ; 134 (n°1) : 7-9. 15 - De Pouvourville G. Evaluating the real cost of NSAID therapy; the "shadow costs" relating to the treatement of gastrointestinal side effects. 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Ils permettent de prédire les conséquences d'un processus dans le temps (MC WORONOFFLEMSI, S LIMAT. Traitement actuel de l'hépatite C : place de la ribavirine. Dossier du CNHIM 2000, XXI (4) : 38-45). Panier moyen : Le panier moyen comprend soit les AINS disponibles sur le marché pharmaceutique d'un pays, soit les AINS inclus dans les essais thérapeutiques. Il permet de valoriser le coût pharmaceutique en fonction des AINS pris en compte, de leur posologie et de leur prix sur le marché envisagé. Analyse de sensibilité : Elle explore le degré d'imprécision, tant par la mesure des ressources et leur valorisation que pour les résultats (MC WORONOFF-LEMSI, S LIMAT, MC HUSSON. Approche pharmacoéconomique : évaluation pharmaco-médico-économique de stratégies thérapeutiques : éléments de méthodologie. Dossier du CNHIM 2000, XXI (1) : 40-51). Analyse de sensibilité de Monte Carlo : Analyse de sensibilité dite "probabiliste", où l'on fait l'hypothèse que les variables estimées (mais non échantillonnées) suivent un certain type de distribution (Loi Normale par exemple). Dans ces intervalles de distribution, on crée par tirage au sort, des échantillons répétés qui permettent de déterminer la fonction de distribution de ces variables. Le nombre de tirage au sort peut être très élevé (supérieur à 1000). L'analyse de Monte Carlo permet de réaliser des analyses de sensibilité multifactorielles. Diagramme de Tornado : Représentation graphique d'une analyse de sensibilité univariée, qui permet d'identifier plus simplement et lisiblement les paramètres influençant la nature des résultats pharmacoéconomiques. Abstract Coxibs, cox2 selective inhibitors Prostaglandins play an important part in the inflammatory reaction. Their synthesis depend on two cyclooxygenases (coxs). The cox1 incluces the production of physiological protaglandins. The cox2 acts only in a pathological context such as inflammation. NSAIDs reduce or put an end to the inflammatory reaction by blocking cyclooxygénase activity and by inhibiting protaglandins synthesis. They have gastrointestinal, mucosocutaneous, hematologic, cardiac and renal side effects. The celecoxib, rofecoxib, parecoxib (its active metabolite is the valdecoxib) at therapeutical doses selectively inhibit the cox 2 activity. Coxibs don’t inhibit the cox1 activity at therapeutical doses ; then they don’t modify the platelet aggregation nor the bleeding time. Celecoxib and rofecoxib are indicated in osteoarthritis and rheumatoid arthritis. Parecoxib/valdecoxib is indicated in postoperative pain. Osteoarthritis is a degenerative joint disease. It is the most frequent rheumatologic disease. Rheumatoid arthritis is characterised by a chronic inflammatory rheumatism. It is the most frequent inflammatory rheumatism. It is the most frequent inflammatory articular disease in adults. Post operative pain is due to tissular lesions after a surgical operation Clinical studies in osteoarthritis and rheumatoid arthritis show a similar efficacy between coxibs and conventional NSAIDs at therapeutic high doses. In postoperative pain the parecoxib could represent an interesting alternative to conventional NSAIDs. In the phase II and III of clinical studies the gastro-intestinal tolerance of coxibs is generally better than the NSAIDs one. The rofecoxib presents cardiac side effects such as hypertension, oedema but no thrombosis. Coxibs have also rarely a dermatological toxicity. In conclusion it could, be considered that coxibs improve the benefit-risk ratio of anti-inflammatory treatments in osteoarthritis and rheumatoid arthritis. But considering their side effects, recommendations about their prescription and surveillance have to be done. The place of proton pump inhibitors particularly have to be precised. Key words : celecoxib, gastrointestinal effect, NSAID, osteoarthritis, parecoxib, postoperative pain, prostaglandin, rheumatoid arthritis, rofecoxib, valdecoxib Dossier du CNHIM 2003, XXIV, 2 100